nomiques et les syndicats, peut-être sous forme corporative, laquelle pourrait remplacer le Sénat.
Or ce prurit d'idées nouvelles destinées à réformer l'État (avec des formes diverses) pénètre désormais dans tous les milieux et dans l'ensemble des forces politiques, attestant du sentiment éprouvé par une partie de la société d'une crise du modèle républicain traditionnel auquel il semble urgent de porter remède.
Un courant rénovateur multiforme qui entend repenser les struc- tures et les fonctions de l'État
L'idée qu'une profonde réforme de l'État est nécessaire est affir- mée, comme on pouvait s'y attendre, par les ligues créées à partir de 1924, soit dans le sillage du nationalisme traditionnel, revisité par l'ex- périence des tranchées, comme c'est le cas des Jeunesses patriotes de Pierre Taittinger qui se réclame du bonapartisme, soit par le Faisceau, créé par Georges Valois à l'imitation de ce qu'il pense être le fascisme italien. Dans les deux cas, l'idéal proposé est celui d'un État fort, non dépourvu de visées sociales.
Fait probablement plus significatif, le révisionnisme est mis en avant par des groupes importants de la société qu'on ne s'attendrait point spontanément à trouver dans ce camp. C'est le cas des associa- tions d'Anciens combattants qui en font le cœur de « l'action civique » qu'elles entendent mettre en œuvre au nom des sacrifices consentis à la patrie durant la guerre, dont elles considèrent qu'ils donnent à leurs membres des droits sur l'avenir de la nation. Le révisionnisme marque également une partie des milieux économiques, par exemple ceux ras- semblés par l'industriel Ernest Mercier dans le Redressement français, dont le but vise à obtenir une rationalisation de l'économie pour aboutir a une société de consommation de masse à l'américaine, mais qui accorde pour y parvenir une très grande importance à l'action de l'État, éclairé par les techniciens et les entrepreneurs.
, L'idée d'une rénovation de la vie politique, mais aussi des rapports économiques et sociaux constitue également un thème de réflexion au sein du catholicisme politique après la libération que constitue pour lui la rupture avec l'Action française, suite à la condamnation de celle-ci par le Saint-Siège. Du même coup, cette rupture accroît l'au- dience dans les milieux catholiques des revues démocrates-chrétiennes nées peu auparavant comme La Vie catholique (1924), Politique (éga- lement 1924) ou de la prestigieuse revue fondée par les dominicains en 1928, La Vie intellectuelle.
Enfin - et de manière plus surprenante - il existe des courants
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