Titre : Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés : compte rendu in-extenso
Éditeur : Impr. du Journal officiel (Paris)
Date d'édition : 1918-10-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328020951
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 208532 Nombre total de vues : 208532
Description : 25 octobre 1918 25 octobre 1918
Description : 1918/10/25. 1918/10/25.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Ministères des Affaires... Collection numérique : Ministères des Affaires étrangères
Description : Collection numérique : Traités, accords et... Collection numérique : Traités, accords et conventions
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IVe République (1946-1958)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62187441
Source : Bibliothèque et Archives de l'Assemblée nationale, 2012-7516
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
CHAMBRE DES DÉPUTÉS — SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1918 2805 -
on envisage — et c'est désolant maintenant
- la suppression de tous les services de
spécialités pour tâcher de recouvrer des
lits et d'en mettre quelques-uns à la dispo-
sition de l'autorité civile.
Oui, la situation est très sérieuse. Je ne
poudrais pas cependant que cette interpel-
lation épouvantât l'opinion publique. Il faut
Répéter que les mesures de précautions in-
dividuelles peuvent mettre dans une grande
Mesure à l'abri de la contagion, il faut y
Insister. Mais il n'en est pas moins vrai que
les pouvoirs publics ont le devoir de concer-
ter tous les efforts humainement possibles
Pour essayer d'enrayer l'épidémie. Ils ont
le devoir aussi d'entrer en liaison avec les
armées étrangères qui vivent sur notre sol.
U faut que toutes les mesures de défense
soient coordonnées si nous voulons arriver
a un résultat. Nous espérons que M. le sous-
secrétaire d'Etat de l'intérieur nous appor-
tera à ce sujet des assurances qui nous don-
neront confiance. (Applaudissements.)
M. le président. La parole est à M. le
sous-secrétaire d'Etat de l'intérieur. i
M. Albert Favre, sous-secrétaire d'Etat
l'intérieur. Je remercie mes honorables
collègues d'avoir bien voulu me fournir
1 Pccasion de présenter devant la Chambre.
Pour le pays, l'ensemble des mesures que
nous avons prises, destinées à combattre
aUssf énergiquement qu'il était possible
ans les circonstances actuelles l'épidémie
de grippe qui sévit sur notre territoire.
Certes, au bout de quatre ans et demi de
guerre, on ne peut espérer raisonnablement
Remédier à tous les inconvénients, à tous
les dangers que fait courir à la population
Clvile et militaire une maladie infectieuse
Ussi insidieuse aussi aiguë et aussi uni-
versellement répandue.
l Il n'est pas possible de penser que toutes
1 s mesures destinées à combattre ce fléau
v Pourront être prises dans les mêmes con-
ditions d'efficacité et de précisions que
ilns le temps de paix.
Il D'où vient la maladie, où a-t-elle pris
Ilalissance ? Les uns ont dit en Espagne,
autres en Allemagne. Dès que nous avons
pe informés qu'en Suisse, au mois de juil-
'L't, elle prenait une extension, une gravité
onsldéràbles, nous avons envoyé notre
conseiller technique, le docteur Jules Re-
quit, faire une enquête sur.la nature même
de t la maladie et les mesures prises par les
ptorités suisses pour l'enrayer. Le doc-
peur Renault nous est revenu avec un rap-
c ort, à la suite duquel nous avons pris un
certain nombre de mesures concernant
les frontières. Nous avons décidé, non pas
e fermer complètement la frontière suisse,
inais de prendre, soit à cette frontière, soit
à la frontière espagnole, des mesures assez
coureuses pour ne laisser pénétrer sur le
jritoire français que des personnes pré-
le n ant, au point de vue sanitaire, toutes
es garanties (Mouvements divers).
dellI.. Barthe. Les microbes n'ont jamais
e carte de visite.
Q M.Lucien Dumont. Heureusement qu'on
Pris ces dispositions-là ! Qu'aurait-ce été
,,,lis elles ?
ti' le sous-secrétaire d'Etat de l'inté-
Preur. Au mois de septembre, la maladie
cid llant une plus grande extension, j'ai dé-
cid de consulter les grands organes tech-
PUi cs: le conseil supérieur d'hygiène,
cine Un peu plus tard, l'académie de méde-
le conseil supérieur d'hygiène nous
la st un certain nombre d'indications à
Préfpf desquelles nous avons envoyé aux
préfets une circulaire destinée à leur fonr-
nir des directives et appelant leur attention
•ir un certain nombre de points : déclara-
tion de la maladie, convocation du conseil
départemental d'hygiène, désinfection, iso-
lement des malades, installation d'hôpi-
taux complémentaires, demandes de méde-
cins à l'autorité militaire, diminution des
agglomérations de population dans la plus
large mesure possible.
M. Lauche. Et depuis la grippe a aug-
menté.
M. le sous-secrétaire d'Etat de l'inté-
rieur. Mon cher collègue, nous avons tou-
jours passé pour être, en France, un des
pays où l'hygiène publique était le plus
négligée et cependant je crois pouvoir dire
que dans un certain nombre de pays où
l'hygiène passait pour être beaucoup plus
en honneur, l'épidémie de grippe, à l'heure
actuelle, est beaucoup plus considérable et
fait de beaucoup plus grands ravages.
M.LacaveLaPlagne. Comme en Suisse,
par exemple.
M. Lucien Dumont. Il y a d'autres rai-
sons; en Suisse il existe des agglomérations
de gens venant de tous les pays.
M. le sous-secrétaire d'Etat de l'inté-
rieur. L'académie de médecine, consultée,
a par l'organe de M. le professeur Bezançon,
formulé des conclusions déjà publiées
dans la presse, mais que je crois devoir
rappeler :
« La grippe doit être considérée comme
une maladie spécifique particulièrement
contagieuse ; sa période d'incubation est
extrêmement courte et certains faits sem-
blent démontrer qu'une première atteinte
confère un certain degré d'immunité.
« Les infections secondaires qui détermi-
nent les complications de la grippe sont
elles-mêmes contagieuses, surtout les in-
fections broncho-pulmonaires.
« La contagion se fait surtout par voie
interhumaine; elle est favorisée par l'en-
combrement et le défaut d'aération.
« Pour assurer la prophylaxie, il y a
lieu :
« 1° D'éviter tout contact.avec les ma-
lades contaminés et de faire l'antisepsie mi-
nutieuse de la bouche et du rhino-pharynx.
« Les occasions de contagion sont parti-
culièrement fréquentes dans les lieux à
réunions multiples, nombreuses et réité-
rées, surtout dans les salles mal aérées et
obscures, théâtres, cinémas à représenta-
tions ininterrompues.
« Les métros et les voitures de transport
en commun ne sont pas moins favorables à
la propagation de la grippe ; comme on ne
saurait songer à en supprimer l'emploi et
même à en diminuer l'encombrement, au
moins faudra-t-il s'efforcer d'en réaliser
une désinfection aussi complète et aussi
répétée que possible ;
« 2° Pour les cas de grippe en évolution,
l'isolement des malades entre eux et par
rapport aux visiteurs est la meilleure me-
sure protectrice. Lorsque cet isolement ne
pourra être réalisé d'une façon complète, on
se trouvera bien des cloisonnements réali-
sés avec des moyens de fortune.
« Il conviendra toujours de séparer les
cas simples des cas compliqués, et ces pres-
criptions doivent s'appliquer au même titre
aux malades soignés dans les hôpitaux mi-
litaires, dans les hôpitaux civils ou à do-
micile.
« Pour désencombrer les services, on
cherchera à évacuer le plus vite possible
les convalescents, indemnes de toute affec-
tion de l'appareil respiratoire, sur des for-
mations spéciales.
« Lorsqu'on sera en présence de broncho-
pneumonies ou de pneumonies grippales, il
y aura intérêt à faire l'isolement individuel
des malades ;
« 3° L'accès des salles de grippés sera
interdit à tout visiteur, sauf motif grave
un personnel spécial sera affecté à ces
salles.
« Le port d'un masque analogue à celui
dont les chirurgiens font usage au cours des
opérations et que les Américains emploient
aujourd'hui dans leurs hôpitaux de grippés
constitue une précaution très utile dont il
importerait de généraliser l'emploi pour
toute personne soignant les grippés et pour
les malades eux-mêmes quand ils commen-
cent à se lever.
« La commission approuve de tous points
les prescriptions du sous-secrétaire d'Etat
du service de santé au sujet de la prophy-
laxie de la grippe dans les corps de troupes
et dans les hôpitaux, tant à- l'intérieur
qu'aux armées.
« Elle insiste sur l'intérêt des précau-
tions multiples énoncées au cours de ce
rapport et sur la nécessité de séparer ri-
goureusement les grippés des autres ma-
lades et de mettre les gazés et les blessés
à l'abri de tout contact avec les grippés.
« On évitera le plus possible le transport
à longue distance des grippés, surtout des
malades atteints de grippe compliquée ; on
cherchera à hospitaliser sur place les ma-
lades.
« Lorsque l'évacuation de ceux-ci sera
indispensable, des trains sanitaires spéciaux,
bien chauffés et désinfectés après chaque
trajet, seront toujours préférables aux auto-
mobiles. »
Vous voyez que les indications de l'aca-
démie sont assez sommaires.
M. Théveny. Assurément! Elles ne
nous apprennent pas grand'chose.
M. le sous-secrétaire d'Etat, et ne
donnent à ceux qui sont à la tète de l'ad-
ministration que des suggestions bien in-
suffisantes pour combattre le fléau.
En dehors des mesures de prophylaxie
collective et de protection individuelle qui
sont formulées dans cette note et que nous
avons répandues par tous les modes de pu-
blicité en notre pouvoir, il existe un cer-
tain nombre de moyens administratifs. Ce
sont ceux sur lesquels, précisément, les
précédents orateurs ont surtout insisté.
M. Lauche. Augmentez le nombre des
voitures du métro : jamais il n'a été aussi
réduit. On y est empilé comme sardines en
baril.
M. le sous-secrétaire d'Etat. Mon cher
collègue, je vous assure que les choses ne
sont pas aussi simples que vous semblez le
croire. En ce moment, soit au point de vue
de la désinfection et du nettoyage des wa-
gons, soit au point de vue de la conduite
des trains, il y a, dans le personnel, par
suite de la grippe, un déficit considérable.
M. Lauche. Libérez les vieilles classes!
(Très bien! très bien! sur divers baiics. —
Mouvements divers.)
M. Lucieh Dumont. Ne l'avez-vous pas
demandé lorsque vous étiez dans l'opposi-
tion ?
M. Emile Faure. Dans tous les cas, il y a
un personnel suffisant pour désinfecter les
salles d'attente, ce qui n'est pas fait.
M. le sous-seérétaire d'Etat. En ce qui
concerne particulièrement le métro, le pré-
fet de police a rappelé plusieurs fois, à la
direction, la nécessité de procéder à des
nettoyages plus fréquents. Voici la note
que le chef du service du mouvement a
envoyée à la date d'hier; elle succédait à
des notes précédentes, envoyées au cours
des mois derniers. Je demande à la Chambre
la permission de lui en donner lecture :
« Par une lettre en date du 11 octobre 1918,
M. le préfet de police nous signale le dan-
ger particulièrement grave que présente,
—IN BXTENSQ - ., 235
on envisage — et c'est désolant maintenant
- la suppression de tous les services de
spécialités pour tâcher de recouvrer des
lits et d'en mettre quelques-uns à la dispo-
sition de l'autorité civile.
Oui, la situation est très sérieuse. Je ne
poudrais pas cependant que cette interpel-
lation épouvantât l'opinion publique. Il faut
Répéter que les mesures de précautions in-
dividuelles peuvent mettre dans une grande
Mesure à l'abri de la contagion, il faut y
Insister. Mais il n'en est pas moins vrai que
les pouvoirs publics ont le devoir de concer-
ter tous les efforts humainement possibles
Pour essayer d'enrayer l'épidémie. Ils ont
le devoir aussi d'entrer en liaison avec les
armées étrangères qui vivent sur notre sol.
U faut que toutes les mesures de défense
soient coordonnées si nous voulons arriver
a un résultat. Nous espérons que M. le sous-
secrétaire d'Etat de l'intérieur nous appor-
tera à ce sujet des assurances qui nous don-
neront confiance. (Applaudissements.)
M. le président. La parole est à M. le
sous-secrétaire d'Etat de l'intérieur. i
M. Albert Favre, sous-secrétaire d'Etat
l'intérieur. Je remercie mes honorables
collègues d'avoir bien voulu me fournir
1 Pccasion de présenter devant la Chambre.
Pour le pays, l'ensemble des mesures que
nous avons prises, destinées à combattre
aUssf énergiquement qu'il était possible
ans les circonstances actuelles l'épidémie
de grippe qui sévit sur notre territoire.
Certes, au bout de quatre ans et demi de
guerre, on ne peut espérer raisonnablement
Remédier à tous les inconvénients, à tous
les dangers que fait courir à la population
Clvile et militaire une maladie infectieuse
Ussi insidieuse aussi aiguë et aussi uni-
versellement répandue.
l Il n'est pas possible de penser que toutes
1 s mesures destinées à combattre ce fléau
v Pourront être prises dans les mêmes con-
ditions d'efficacité et de précisions que
ilns le temps de paix.
Il D'où vient la maladie, où a-t-elle pris
Ilalissance ? Les uns ont dit en Espagne,
autres en Allemagne. Dès que nous avons
pe informés qu'en Suisse, au mois de juil-
'L't, elle prenait une extension, une gravité
onsldéràbles, nous avons envoyé notre
conseiller technique, le docteur Jules Re-
quit, faire une enquête sur.la nature même
de t la maladie et les mesures prises par les
ptorités suisses pour l'enrayer. Le doc-
peur Renault nous est revenu avec un rap-
c ort, à la suite duquel nous avons pris un
certain nombre de mesures concernant
les frontières. Nous avons décidé, non pas
e fermer complètement la frontière suisse,
inais de prendre, soit à cette frontière, soit
à la frontière espagnole, des mesures assez
coureuses pour ne laisser pénétrer sur le
jritoire français que des personnes pré-
le n ant, au point de vue sanitaire, toutes
es garanties (Mouvements divers).
dellI.. Barthe. Les microbes n'ont jamais
e carte de visite.
Q M.Lucien Dumont. Heureusement qu'on
Pris ces dispositions-là ! Qu'aurait-ce été
,,,lis elles ?
ti' le sous-secrétaire d'Etat de l'inté-
Preur. Au mois de septembre, la maladie
cid llant une plus grande extension, j'ai dé-
cid de consulter les grands organes tech-
PUi cs: le conseil supérieur d'hygiène,
cine Un peu plus tard, l'académie de méde-
le conseil supérieur d'hygiène nous
la st un certain nombre d'indications à
Préfpf desquelles nous avons envoyé aux
préfets une circulaire destinée à leur fonr-
nir des directives et appelant leur attention
•ir un certain nombre de points : déclara-
tion de la maladie, convocation du conseil
départemental d'hygiène, désinfection, iso-
lement des malades, installation d'hôpi-
taux complémentaires, demandes de méde-
cins à l'autorité militaire, diminution des
agglomérations de population dans la plus
large mesure possible.
M. Lauche. Et depuis la grippe a aug-
menté.
M. le sous-secrétaire d'Etat de l'inté-
rieur. Mon cher collègue, nous avons tou-
jours passé pour être, en France, un des
pays où l'hygiène publique était le plus
négligée et cependant je crois pouvoir dire
que dans un certain nombre de pays où
l'hygiène passait pour être beaucoup plus
en honneur, l'épidémie de grippe, à l'heure
actuelle, est beaucoup plus considérable et
fait de beaucoup plus grands ravages.
M.LacaveLaPlagne. Comme en Suisse,
par exemple.
M. Lucien Dumont. Il y a d'autres rai-
sons; en Suisse il existe des agglomérations
de gens venant de tous les pays.
M. le sous-secrétaire d'Etat de l'inté-
rieur. L'académie de médecine, consultée,
a par l'organe de M. le professeur Bezançon,
formulé des conclusions déjà publiées
dans la presse, mais que je crois devoir
rappeler :
« La grippe doit être considérée comme
une maladie spécifique particulièrement
contagieuse ; sa période d'incubation est
extrêmement courte et certains faits sem-
blent démontrer qu'une première atteinte
confère un certain degré d'immunité.
« Les infections secondaires qui détermi-
nent les complications de la grippe sont
elles-mêmes contagieuses, surtout les in-
fections broncho-pulmonaires.
« La contagion se fait surtout par voie
interhumaine; elle est favorisée par l'en-
combrement et le défaut d'aération.
« Pour assurer la prophylaxie, il y a
lieu :
« 1° D'éviter tout contact.avec les ma-
lades contaminés et de faire l'antisepsie mi-
nutieuse de la bouche et du rhino-pharynx.
« Les occasions de contagion sont parti-
culièrement fréquentes dans les lieux à
réunions multiples, nombreuses et réité-
rées, surtout dans les salles mal aérées et
obscures, théâtres, cinémas à représenta-
tions ininterrompues.
« Les métros et les voitures de transport
en commun ne sont pas moins favorables à
la propagation de la grippe ; comme on ne
saurait songer à en supprimer l'emploi et
même à en diminuer l'encombrement, au
moins faudra-t-il s'efforcer d'en réaliser
une désinfection aussi complète et aussi
répétée que possible ;
« 2° Pour les cas de grippe en évolution,
l'isolement des malades entre eux et par
rapport aux visiteurs est la meilleure me-
sure protectrice. Lorsque cet isolement ne
pourra être réalisé d'une façon complète, on
se trouvera bien des cloisonnements réali-
sés avec des moyens de fortune.
« Il conviendra toujours de séparer les
cas simples des cas compliqués, et ces pres-
criptions doivent s'appliquer au même titre
aux malades soignés dans les hôpitaux mi-
litaires, dans les hôpitaux civils ou à do-
micile.
« Pour désencombrer les services, on
cherchera à évacuer le plus vite possible
les convalescents, indemnes de toute affec-
tion de l'appareil respiratoire, sur des for-
mations spéciales.
« Lorsqu'on sera en présence de broncho-
pneumonies ou de pneumonies grippales, il
y aura intérêt à faire l'isolement individuel
des malades ;
« 3° L'accès des salles de grippés sera
interdit à tout visiteur, sauf motif grave
un personnel spécial sera affecté à ces
salles.
« Le port d'un masque analogue à celui
dont les chirurgiens font usage au cours des
opérations et que les Américains emploient
aujourd'hui dans leurs hôpitaux de grippés
constitue une précaution très utile dont il
importerait de généraliser l'emploi pour
toute personne soignant les grippés et pour
les malades eux-mêmes quand ils commen-
cent à se lever.
« La commission approuve de tous points
les prescriptions du sous-secrétaire d'Etat
du service de santé au sujet de la prophy-
laxie de la grippe dans les corps de troupes
et dans les hôpitaux, tant à- l'intérieur
qu'aux armées.
« Elle insiste sur l'intérêt des précau-
tions multiples énoncées au cours de ce
rapport et sur la nécessité de séparer ri-
goureusement les grippés des autres ma-
lades et de mettre les gazés et les blessés
à l'abri de tout contact avec les grippés.
« On évitera le plus possible le transport
à longue distance des grippés, surtout des
malades atteints de grippe compliquée ; on
cherchera à hospitaliser sur place les ma-
lades.
« Lorsque l'évacuation de ceux-ci sera
indispensable, des trains sanitaires spéciaux,
bien chauffés et désinfectés après chaque
trajet, seront toujours préférables aux auto-
mobiles. »
Vous voyez que les indications de l'aca-
démie sont assez sommaires.
M. Théveny. Assurément! Elles ne
nous apprennent pas grand'chose.
M. le sous-secrétaire d'Etat, et ne
donnent à ceux qui sont à la tète de l'ad-
ministration que des suggestions bien in-
suffisantes pour combattre le fléau.
En dehors des mesures de prophylaxie
collective et de protection individuelle qui
sont formulées dans cette note et que nous
avons répandues par tous les modes de pu-
blicité en notre pouvoir, il existe un cer-
tain nombre de moyens administratifs. Ce
sont ceux sur lesquels, précisément, les
précédents orateurs ont surtout insisté.
M. Lauche. Augmentez le nombre des
voitures du métro : jamais il n'a été aussi
réduit. On y est empilé comme sardines en
baril.
M. le sous-secrétaire d'Etat. Mon cher
collègue, je vous assure que les choses ne
sont pas aussi simples que vous semblez le
croire. En ce moment, soit au point de vue
de la désinfection et du nettoyage des wa-
gons, soit au point de vue de la conduite
des trains, il y a, dans le personnel, par
suite de la grippe, un déficit considérable.
M. Lauche. Libérez les vieilles classes!
(Très bien! très bien! sur divers baiics. —
Mouvements divers.)
M. Lucieh Dumont. Ne l'avez-vous pas
demandé lorsque vous étiez dans l'opposi-
tion ?
M. Emile Faure. Dans tous les cas, il y a
un personnel suffisant pour désinfecter les
salles d'attente, ce qui n'est pas fait.
M. le sous-seérétaire d'Etat. En ce qui
concerne particulièrement le métro, le pré-
fet de police a rappelé plusieurs fois, à la
direction, la nécessité de procéder à des
nettoyages plus fréquents. Voici la note
que le chef du service du mouvement a
envoyée à la date d'hier; elle succédait à
des notes précédentes, envoyées au cours
des mois derniers. Je demande à la Chambre
la permission de lui en donner lecture :
« Par une lettre en date du 11 octobre 1918,
M. le préfet de police nous signale le dan-
ger particulièrement grave que présente,
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