Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1915-06-30
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1915 30 juin 1915
Description : 1915/06/30 (Numéro 19178). 1915/06/30 (Numéro 19178).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k620863c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2008
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DU FRONT
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■> \ . r * :».i »• • •> Adminl»tratlon fiuC' 0tCTT-r«\»7&=-fll-75.
" Il n'y a qu'une manière de voir en.
France syr le résultat dé la guerre.Qu'on
-interroge qui l'on voudra, dans quelque;
catégorie sociale qu'on choisisse son in
terlocuteur, tout le monde répondra :
p Nous serons vainqueurs ». On pourra
discuter sur la date, bien que chacun
comprenne, aujourd'hui, qu'elle est < en-
• core éloignée, — sur la forme, bien
qqe personne ne, doute de l'épuisement
final, en hommes surtout^ de l'armée al-
Jenjande,' — sur le degré de la défaite
^ennemie, bien qu'on estime générale
ment qu'elle sera complète et se préci
pitera le jour où s'écroulera le tissu de
mensonges par lequel < elle est 1 retardée.
(Hais,' sur le fond de la'question princi
pale, 'il'n'y a ni dissentiment ni'.incer
titude, les « poilus » civils :et^ militaires
sont d'accord.
' 'Nulle' part'cependant'la confiance et
la résolution ne sont plus grandes que
.sur. la' ligne de feu. A mesure qu'on ap
proche de nos tranchées, l'optimisme
augmenté.'Et quand ori arrive au "contact
ides ' troupes boches, il atteint véritable
ment sa plus haute expression. Si bien
qu'il faudrait souhaiter, à ceux qui, de
loin, de très loin, éprouvent non pas des
inquiétudes, mais de l'Impatience, de
pouvoir se rencontrer, sous les canons,
les.aviatiks et les taubes," avec nos offi
ciers et nos soldats. ...
.Ilstrouveraient d'abord, entre les
chéfs et les.subordonnés, cette fraternité
. de ' pensées ' ét d'âmes qui est le privi
lège dp 'l'armée. française,! et qui, loin
de détruire ou d'affaiblir la discipline,
J'assure et la - fortifie. Ils trouveraient en
suite, chez tous," le même calme, la même
sérénjté,. la même fermeté,, la même foi,
le même mépris du danger, le même, ar
dent patriotisme, fis les verraient vaquer
paisiblement, sous le feu incessant des
pièces de tous calibres et sous la menace
permanente'.des engins,:les, plus/.meur
triers, aux occupations qu'ils.s'assignent
ijbrement aux 1 heures de repos, et. aux.i
travaux <1 "attaque - ou de défônse .que lai
situation commandé- ^ i
- Non seulement ils ne surprendraient
aucune- parole de plainte ou de découra
gement, mais ils n'entendraient que des
propos, plaisants ou graves, -, correspon
dant tous à la même idée : « Les.Boches
auront 'beau faire, "tôt ou tard nous les
aurons «.. 'C'est vraiment un spectacle
magnifique," plus ' émouvant et plus ré*
confortant qiî'on ne peut dire, que celui
•tf e ceg hommes, au combat depuis onze
mois, ayant passé l'hiver 'dans la neige
«t'dans la- bp.ue, constamment en alerte,
^ aux- prises avec des troupes formidable?
nient armées', guettés par la mort à tou
tes les .minutes qui passent, ayant
" éprouvé des "pertes terribles, sachant
que toutes leurs ' attaques se traduisent
par ,de nouveaux -vides profonds dans
leurs rangs, décimés, et qui jouent leur
vie pour la France avec la même quié
tude et le même sang-froid que s'ils
poursuivaient loin des foyers, auxquels
vont leurs souvenirs et leurs espoirs,'
leur existence tranquille du temps de
paix-
C'est qu'ils voient sur.place, à tous
les instants, ce que nous ne pouvons que
pressentir ou ne savons que par les ; ré-,
cits des témoins. Ils constatent, sans
qu'on ait à' la leur apprendre, l'indiscu
table supériorité conquise sur-l'ennemi :
par la confiance, par l'endurance, par
l'entraînement, par les forces morales
qui s'ajoutent aux forces, matérielles, les
"complètent et les dominent, par- la vo-
Jonté de'.'résisteret de vaincre, par. les
qualités de la troupe jointes à a celles du
commandement.
Pourquoi donc, demandera-t-on, tout
cet ensemble de conditions réunies n'a-t-
il pas encore déterminé la retraite des
«dieux envahisseurs qui exploitent, rui
nent,et déshonorent une partie de notre
territoire ? Pourquoi sommes-nous en
core devant * eux à peu près aux mêmes
endroits .qu'à l'automne de l'année der
nière ? Pourquoi nos offensives n'ont
elles pas eu tous lés effets qu'elles au
raient produits si les résultats avaient été
en proportion de l'effort et des sacri
fices ? Ne cherchez pas d'explications
ailleurs que dans la forme de la guerre
et dans j'outillage nouveau qu'elle néces
site. ■ '
% Il faut être allé sur le- terrain pour
se rendre compte de ce.qu'est la conquêle
de quelques, centaines de mètres de
tranchées, qui sont autant de forteresses,
hérissées de défenses infranchissables et
protégées par des batteries de canons et
'de mitrailleuses sur lesquelles se brisent
les attaques les plus intrépides. Les vieil
les qualités de furîa fraticeSe n'y font
rien. Oui,, notre infanterie est supé
rieure à l'infanterie ennemie; oùî le cou
rage de nos soldats est Supérieur'à celui
des t leurs, oui dans une bataille rangée
l'issue ne serait pas douteuse, et elle
serait décisive comme autrefois. Mais les
batailles actuelles ne ressemblent pas aux
batailles . passées..-. Et les , offensives de
nôtre infanterie né seront victorieuses
que si notre artillerié a commencé, par
anéantir les "forteresses où l'ennemi .s'est
réfugié-sous terre, comme les habitants
des cavernes préhistoriques. \
De l'artillerie lourde,- des mitrailleu
ses, des obus à profusion, des canons
de montagne et de campagne, des bom
bes, des grenades; .des avions rapides,
.tout ce: qu'il faut ; pour tenir sous un feu
continuel d'implacable destruction l'Al
lemand réfugié dans son repaire ou ten
tant "d ? en sortir pour nous prendre nos
tranchées, voilà ce qui seul pourra dé
terminer notre victoire. Nous le disons
depuis longtemps déjà. Ne nous lassons
pas de le répéter.» Jty reviendrai.- »
S. PICHON.
L'ARGENT
aussi nécessaire au succès
que les hommes
, , : ;
Londres, 29. Juin.
Après que le lord-maire eut-ouvert la
grande réunion ' qui s'est tenue -nu Gudld-
ha.ll, M. Asq-uith, président du- Conséil;
monte à • la tribune 1 et est l'objet, d'accla
mations enthousiastes- de la part de la
nombreuse assistance composée principa
lement de tous les financiers et des hom
mes d'affaires de la Cité. . ;■'« ■■ ■.
L'orateur-' commence par rappeler- qu'il
a déjà demandé'des hommes..& la-Cité.de
Lond:
public ^viennois dès-, que;l'ombre ^lai plufi ]
•légère passe aux le r, tableau. enchanteur
qu'on' avait placé .déviant ses. yeux. . .,
J'ai dit 1'ineouciance, la gaîté, le sou-?
riamt. optiaatïiam® 'des Viennois:- Leur mine'
éclairée du dimanche s'est quoique peu
mm'KmmiA lia '
Fraternité au front : Un soldat anglais offre du fh< à un soldat belge
..... ... i r-* ' ; ' ' " ' * * . '' ' 1 "
La Situation Militaire
(COMMUNIQUÉ^ OFFICIELS A LA PRESSE)
res et il demande maintenant de,l'ar
gent,- presque aussi- nécessaire a-u succès
de la cause des alliés. - •
« Nos dépenses pour cette «î-mée, dit le
premier ministre, atteignent presque un
milliard de livres sterling, et,-pendant des
m'ois .e'ncore, elles seront environ de trois
millions de livres- sterling par jour. Pour-
la première fois dans, notre histoire finan
cière, aucune limite na' été fixée quant au
montant!de l'emprunt, flfin que tahaq^e. ci
toyen pût sous.erire autant qu'il le jpo'u- ï
vait pour «nous aider à Atteindre""tine vie- j
toire prompt© et décisive ,
« Ce que jr désire faire particulièrement
reimarquer, dit M. Asqudth, c'est que, pour
la première fois dans notre histoire finan
cière, nous venons de lancer un grand
emprunt, démocrotiique. (Aipplaudiisse-
ipents). ' , -
» L'£t.at deanànte à. toutes les classes
de la communauté, y. comjpris celles dont
les ressources, sont des plus limitées, 'de
venir^ et de' 'contribuer au snprêipe appel
national. , . ^ ""
» .La question que 'je tiens a yoùs poser
est la suivante : Comment allons-nous,
alors que nous n'avons normalement que
300 à;400 millions' de livres, sterling à dé
penser annuellement, pouvoir faire face
aux,charges extraordinaires qui nous in;
comibênt maintenant ? , " , ' "
» Il n'y a qu'un fcoyen possible, et c'est
celui que je.viens aujourd'hui'vous enga
ger à adopter; c'est-à-dire - diminuer vos
dépenses, augmenter vos- économies.
» Ce n'est pas seulement une question
d© sauvegarde personnelle contre.les des
seins hostiles et les attaques contre notre
commerce nui a résisté à tant de tempêtes,
mais une (Cuiestion intéressant l'avenir de
l'humanité tout entière. «
(331° jour de Guerre) ; 3' heures soir,
Dans la région AU NORD D'AfiRAS, la canonnade s'est poursuivie la ntiit der
nière AU NORD ET AU SUD DE SOUCHEZ, ainsi qu'AU NORD DE NEUVILLE.
Une action d'infanterie nous a permis de progresser dans le chemin' creux
D'ANCRES A ABLAIN.
EN ARCONN.E, à Bagatelle, lutte* incessante à coups de torpilles et de grenades.
DANS LES. VOSGES, une attaque allemande a réussi à rejeter momentanément
nos avantrpqstes des pentes à l'Est de Metzerai. Nous avons, par une contre-atta
que, immédiate, reconquis, en partie, le terrain perdu. Y . ,
Sur le reste du front, nuit calme. . < ;.. ,
iji heures soir.
DANS LES VOSGES, nous avons reconquis, dans la matinée, toutes les posi
tions que nous ocoup4ons à l'Est de Metzerai.
? Sur le reste du front rien à signaler, si ce n'est quelques actions d'artillejrie.
L'ÂTTAQDE DES DARDANELLES
progresse
PEÈS
Turin, 29 Juin-
De Sofia à la • Slampa : '
Des nouvelles authentiques sur l'action
de la flotte anglo-française dans les Darda
nelles affirmant que l'attaque, reprisé avec
une violence' inouïe, a donné Meu à des
progrès très importants. "
L'amiral anglais a informé Londres que
le foroemeint des détroits se- poursuivait
d'une façon satisfaisante, ■
Au Fil de l'Heure
Le journal allemand, la Kϔnische Yollis-
zeitung s'indigne, de la « pauvreté
d'idées » des nationalistes français pour
qui « la délivrance de l'Alsace-Lorraine est
la cause et le..but de là guerre mondiale ,». I
SDfi LE FRONT D'DH "POILD"
Le moulin bombardé d'Achicourt
Un ministère des munitions
en Hollande
— " ' ^ '
La Haye', 29' Juin.
Un grand nombre de manufacturiers se
sont réunis, Mer, au ministère de la 'Guer
re, sur l'invitation dii ministre. Ils ont ma
nifesté Jour désir de coopérer à la fabri
cationEn conséquence, un ministère des mu
nitions a été créé. — ( Information.)
Geste théâtral du Kaiser
Genève, 29 Juin.
On raconta 'à Berlin que lors de sa der
nière visite'sur le front oriental, le kaiser
s'est agenouillé sur la tombe commune >. de
nombreux .soldats et a dit, en se relevant :
« Je ne l'ai pas voulu (Ich habe es nichi
geuollt.) » — Çliavas.)
Cette giujerre, dit-il, dure depuis onze
mois ; il est mort des hommes , par mil
lions ; de l'Amérique au Japon l'univers
est ébranlé ; une ère nouvelle va commen
cer dans l'histoire ; et, pour les nationalis
tes français, tout tourne, autour de la Re
vanche et de la libération des-provinces
annexées... Les 14.000 kilomètres càrrés de
l'Alsace-Lorrame sont devenus le centre de
l'histoire du monde, de la politique -du
monde. ; ■ •> .
Voilà un singulier langage I A quoi l'on
pourrait répondre d'abord que si l'Alsace-
Lorraine n'a vraiment -aucune' importance,-
on ne voit pas bien pour quelle raison l'Al
lemagne l'a conquise et la-garde. Que la
Kϔnische Volkszeitung nous la rende !
D'autant qu'à nos yeux l'Alsace-Lorrai
ne ne représente pas seulemtsjit 14.000 ki-;
iomètres carrés. Les affections, les souve
nirs, les regrets ne se mesurent pas, en
France, au mètre carré. Et la terresace,' fdt-elle dix fois phis petite, elle'nous
serait sacrée. ■ • ■ • • :>-
« Depuis le commencement -de la guerre,'
ajoute la Kœînische, lés Français, à 'eus
seuls, ont perdu plus d'hommes qu'il n'en
aurait fallu pour fonder au loin une colo
nie, florissante dont la valeur eût beaucoup 1
dépassé celle de l'Alsace-Lorraine. ». Un
te ; .raisonnement,justifierait aussi £ien
et tnôme mieux — que l'Allemagne' nous
vendît l'Alsace-Lorraine., Car ; I'Allemagrie
a perdu, depuis le commencement de la
guerre « plus d'»hommes qu'il n'en -aurait
I fallu pour fonder au loin trois ou • quatre
' colonies florissantes... » Un tel' raisonne
ment, d'ailleurs; rie tient aucun'compte nf
des sentiments des annexés, que l'Alle
magne n'ignore pas, ni des nôtres. 11 né';
glige de même certaines nécessités d'ordre
militaire qu'en 1871 les généraux prus-,
sieaiss n'ont pas trouvées négligeables.
S'il y a une question d'Alsace-Lorraine
et. si depuis quarante ans cette'question à
troublé, comme un remords, le repos de,
l'Europe, ce n'est pas la faute de . la
France. Pendant ces quarante années, la
France n'a pas oublié, mais à la cause de
la' Paiix elle a consenti le douloureux sacri
fice d'attendra de la justice immanente,
la revanche du Droit Dans .le même temps
l'Allemagne se préparait à. conquérir de
nouveaux territoires pour étendre, comme
disent ses intellectuels, « son. beau corps
sacré ». La cause dè la guerre mondiale,,
c'est que l'Allemagne 9. voulu « organiser »
l'Europe,, et pour, l'organiser l'assemr —
le but de la guerre mondiale, c'est de l'en
empêcher, dans le présent et dans l'ave
nir, :|
C» SPECXATBUa. j
Dans quelques jours retournera aux
tranchées de première ligne; un jeune solr ;
dat qui. pouiia dire,qu'il ji'à j>as son .pa-
îèïl.'r .."r '4"'',-.,' *•- . ,'v :
Caminie tant d'autres, .il a fait vaillam
ment son devoir, ; comme-tant d'autres, il
a été blessé ; comme tant d'autres, 'il * a
été guéri, maiis ce qui le distingue de tous
les combattants c'est qu'il a un ■' front "-en
os de lapin. ■ •
Il avait eu le crâne fracturé par un- éclat
d'obxis et aiprès quelques semaines d'iiôpi-
tal, il conservait dians l'os frontal,gauche
une brèche, de 3 centimètres ipar où: le cer
veau, protégé seulement:.par de mincesi .té
guments, -menaçait de faire hernie..
' Pour fermer cette brèuhe et reformer une
paroi osseuse^ le ohirurgienj M. Paul.R€sy-
nier eut recours à la: greffe, animale et dér
taclia ,1'omoplate d'un lapin vivant - qu'il
découpa, de façon à lui faire -prendre le
contours de l'orifice qu'elle devait oblitérer
et dont- il suttura le périoste au ; pério§tè
•avoisinant la brèche oiseuse. ; . ,
• La- greffe réussit Le blessé, .guéri depuis
deux mois, peut retoxirner à son jégiment,
ne, craignant' plus les' effets d'un choc sur
sa cicatrice. >.,.•■ ,.y
Ces greffes animales, dont la possibilité
avait été démontrée ■expérimentalement sur
les .animaux; était mise en doute, sur l'hom
me, malgré les quelques observations pu
bliées, mais qui n'avaient pas été suffisam
ment suivies. >; -
. Lo-.èienfait dé l'opération subsisterà-t-il
lopgtamips ? -D'autres ohinirgiens, 'comme
l«s docteurs Pozzi et Le Dan tu,craignent-
dé voir un jour.l'os de lapin se résorber
et auraient, ,en pareil cas, fait . l'applica-
tdon -de plaques, d'or , ou- "d'argent,, dont
l'efficacité . est reconnue ' '
En attendant, l'homme au front, en os de
lapin se porte .bien. r * • . r
rembrunie le. lundi et ' leurs joyeux pro
pos se■ sont alourdis. Le mardi 18 .mai, j'ai
•vu ! des sourcils se froncer. C'est que, depuis!
deux jours, te presse, tout'-en-continuant:
dé .chauffer l'enthousiasme populaire avec,
de nouveaux détails' sur • les' succès austro-
allamands en Galicie, laisse, percer .des in-|
quiétudes au sujet des dispositions de l'Ita
lie. En' ouire, la,vie-matérielle devient de;
plus en plus dure et les promesse» d'abon
dance'prochaine ne suffisent paa à adou
cir lesdifïflcuiltésprésewtes.
. Contre les crampes | ;
d'estomac
Le -15 niai,' un avis officiel' informait le'
putolic que, grâce aux ' mesures prises, les :
stocks de-provisions «Jlknentairee étaieot
très supérieurs - aux besoins auxquels * oh
aurait à faire face jusqu'aux prochaines,
récoltes. On faisait ressortir que les deux
plus- grands -producteurs "de 1 blé d'Euiraprès 1Russie-, c'est-à-dire la Hongrie ét
là Galicie; étant à l'abif de toute inva
sion, rfljpprovisionneoaent '.de l'Allemagne
et de l'Autriche serait largement assuré
pour l'hiver prochain. , ' l ' r;
Pourquoi faut-il que trois ' jows aiprès la
imiblibation de ces boiines nouvelles '■ unie
autre ,afficlie, également officielle, soit ve-
nue.jetér un doute dans les'esprits ? Com
ment être oonve-itncu' /que 1'Auitricb.e est à
l'aJ>ri de la disette quand le gotuveraeiniënt
invite 1rs personnes disposant d'un champ
ou d'un-simple jardin & semer des graines
do ■ plantes- légumineuses et va-jusqu'à
prendre la précaution d'énumérer tes es
pèces et"les sortes qui,dorment les (phis
grands rendements ? . • :
'Et^pute, r ce 18 mai/mardi, est le premier
Jour de -la mise en vigueur du dwsret prohi
bant deux . fois par semaine la consomma
tion dé la i^dande de bœuf et de 'waai. Sur
les cartes des restamrcvnts : figurent,- seule
ment du'poisson et du -mouton. :Et à quels
(prix ; ! Deux côtelettes valent '-.2 • ■ couron
nes 40, soit 2 fr. ! 50 «aviron ; une :por-'
tion dé- ragoût 'de' mouton. 1 couronne 60,
— plus de 88 sous i Au total, m m peut
eampter- moins de quatre '■ à' cinq 'francs,
ppi» déjeùnêr ■ niodes'tèmfent dati^
tâurant de deuxième ordre. ' '
Les 1 gens du ■ peuple "se -d'emandeiît com
ment ils pourtant désormais résoudre le
(problème de^a-nourriture. - ■ ( -
Pour.calmer;l'appréhension des crampes
iî'estomac,; les" jourpaux-yienaaois dooment
en 'pâture au 5 public, dans leurs' trois ou
quatre éditions spéciales quotidiennes, _*djes
napports militaires attribuant à .l'insuccès
des,Russes en Gàlfcie.lés proportions d'une
catastrophe. Il y a.qpelque'temps,,ees'in^
formations auraient ldissé,' une, grande
partie de. la, population presque indiffé
rente, ^car : les,communiqués de l'étatnma-
jor - autrichien .n'étaient guère .pris* au sé
rieux. Mais depuis que .les Allemands i se,
sont .mis de la partie et publient directe
ment des bulletins, ea passant par^dessi^s
la-tète de leurs alliés, il n'y a phns-d'in
crédules. Tout ce que racontent .les , Bo
ches est; parole d'Evangile. Ne sont-ils pas"
supérieurs à, tous les .peuples de, la-terre
Nul, n'enidoute, ■ à iVienne, où^l'oil ne sei
gêne pas-pour dire que, sans, eux, les Rus
ses seraient déjà à Budapest.
uos eiinemis est eam|>lètement' ^^a3iUiBu
■Qu'en ditea-ivous î
— CXli 1 r^pondis-je, j'attends de ponivotr
lire les jolûrbavix. -euiissea, • . ■
- Cette fois, ■ mès interlocuteurs êdatèreut
de rire ét'inotne'entretien n'alla pas plus
-avant •; ils irvét jtugeaient u indécrottable ■ ».
^ La crainte de l'Italie
. Tout'de smème, j'avais beau me répéter,
•que ' toutes^^ ! cés '^fi'rnïatidns étaient men-
songères et que j'étais arrivé dains iin
1TlfYm'oT»+ -*■
, . VLOOJU» iUli
moment où des succès, passagers sur u»
des théâtres.-, de. la, guerre avaient tourné
les têtes, je, n'en éprouvais pas moins une
-sorte t de > lassitude 1 ïiuancée d'angoisse. J'é
tais sans- nouvelles exactes des opération?!
m^tsîiresiét j'en animais à. songer : « .Si
pourtant ceqi^e diseïjt- ces gens est,â moir
tte vrai. I ». J'fiwais' «ne forte envife: dé- re
tourner le soir anéme 1 eu. Suisse pour y pui
ser à des eources- d'informations qroi. cal-
•ment iles battements de mon cœur.
Mais il était! écrit que cette jcAiruée du
Ï8 ,m-ai ne s'aahèverait jpas sans qu'un ré-
oonfait me fût apporté. Depuis la veille,
rattitude . de l'Italie ' préocoupait sérieuse-
laeïit la» pre^e' et le public' viennois. : Tout
-le monde .^even.aàt nervoiix,- . . avec une
'pointa de, rage. Ccia .ne m'était pas désa-
'gréable. Et ' p,trar mai«juer comibieii -•-..'■les
"événeipepts .de ,Rome inquiétaient les es-
pnts,, ireuffiïâ', de constater ,que l'entrée -
des ' troope» autrichiennes à Boryslaw, le
grand centre pétrolier de Gaiicie, ,annon
cée , ce mfeme . iouT-i passa' presque inaper
çue. , -Efi ; autre - temps, -, cette reprise, des
puits .les plus ■ •knjpoTtajjits, qui > allait de
nouveau permettre à l'Allemagne -et à
TAuteiche ,de ■ s'alimenter. en pétrole,en hui
les de .igraissage, -en -benzine, matières in?-
^spensabl-es -qui commençaient à leur man
quer, eût été saluée par des explosions- de ,
joie. 'Ce--1,8:mai,: 1 on ne s'occupait .que du
maiutien: aiui.pouvoir: du ministère.'Sala®? 1
dra.ct le - désappointement était, peint- suif
tous les visages. - ■ . m -'' ■; :
- Le hasard me fit yencosatrar,' le. soir, au
caié l'un de mes interlocuteurs de l'eiprès-
midi,-—optimiste-des plus-ardente.;
. —■ que .pensez^vicfuis.. du refus des homiaes
d'Etat italiens de constituer un moûve&u
cibinet ? S^landra a'eat décidésment pas
parterre. i- r r '.V';
L'homme .de t,banque i fit la imoue .ét Té*
piiqua .Mt'î.':-'!U•> i
—r. Ne ; voua .hâtez - pes. de trioDangi'luer. Tout
cela n'est qu'une 'Hetze (c'est->à-dire une
agitation eliauflée k blanc par la : France).
Elle né reflète en rien l'état d'&medu pou- ■
pie italien. En un mot, Je maintien; au, pou
voir' de ' Salflja^ra loanaï-ll.crj.'des ,ç^nmdà::rm 'Et: .puis,
après tout, les Italiens peuvent y yenîc; ; ..
ils serctot 'biten. 'reçus I ;
Et-il me, teriiit ; un' journal, du soix qtâf.
pour îoûii^oler 1 ses lecteurs,' commenitait
avec* satisfaction un avis officiel anittwjçaint *
que toute'- rAIlemagne est derrière l'Au-
tïîoîié.'- " ■
■— ; Nt>us • avçnis déjà envoyé plus de
500.000 " hotames ' dans le - Sud', reprit -mon
intetaoouiteur/- ét vous verrez si l'on ■ entre
dans le J Ti;entfe.i comme, chez soi .ii'
' Il ; n'en dit ipas' pius ' lomg, me salua- et •
partit. Il «vait perdu - son éloquence, de
l'apt^cnidii et staoi,-. je me sefltais mieus.
V!0i , w. M. ,\
Sur les lignés françaiâës
Illusions et mehsongës
"J'ai'causé avec ' plusieurs ' chefs' d'im-
jportantes maisons, de coonmerce et avec
des'diTectetttPs de ,banque, iils ont.'été ,una
nimes, à.me déclarer'que le sort des Alliés
était' maintenant- réglé. Une fois' la Galicie
évacuée, l'armée allemande presque tout
entière pourra se. retojirneir, assu-rent-iis,
■\'ërs. l'Occident et en finir rapidement areec
les:Anglais et les Français. ;
..Comiue. je leur "deanahdais *cô qù'iia ,en
tendent par « rapidement »,;'les uns parlée
rent de deux; ou trois mois ; 'les ^utires
voulurent bien admettre que l'agonie. c^e-s.
Alliés .serait , un peu plus longue, car le.
gouvernement a acheté, • en v-ue, d'une nou
velle campagne, .d'hiver ..enccu'e -possible
toute3 les fourrures disponibles, depuis là
siçnpSleî.pieaui-de-mouton-.ouïîde.cbèntrei jus
qu'aux ., plus riches, ,, afin,, que -toutes • les
troupes en.fussent .munies.. .v » ao«.
,Je, fis allusion.aux immenses ressources'
dèr la.Frànce-je^ dë.l'AJigleterre; ^On-me-rit
au nez, en me répondant qu'ejte», n'étaient
,rien auprès de celles:de H'Al-iemaigne..-Uni
peu agacé, je m'obstinai à faire dès, vé-
serves. sur, l'issue finale, de .cette formidable
guerre ét j'allai jusqu'à évoquer les a^tes
de, barbarie,commis- ipar t ,les Allemands ,e.n
Belgique, et en France-. , . * '
- Hypnotisés par les'mensonges-allemands
et par les communiqués ' des états-majors.
ausU'o-boçhes, nies interlocuteurs- haussè
rent d'abord les (kpaules/pute 1 faillirent cé-
.deç à la colère.
M. Millerand
Sentinelle avaheée
munie du masque, préservateur
contre les fumées asphyxiantes
— 'Qu'est-ce qrue cela signifie ? 's'éciûà
j l'un d'entre eux. Vous ignorez tout de la
j puïssafflee allemande ! Plaignez la. pauvre
1 France', si vous le voulez, comme nous la
1 plaignons nous-mêmes ; plaignez-la de
; s'être laisisé entraîner à la remorque de
j la Russie et surtout dë l'odieuse - Angle-
■j terre, mais ne perdez pas tout bom sens !
I ■ Quant à oe que Vous semblez iMinue'r
J sur de prétendues abominations, je vous
! conseille, en ami, de ne pas insister. Nous
:i avons pris le parti de faire taire les mau
vaises* langues et' vous, (risqueriez;, -paar ivo
ire imprudence, de' lier connaissance' avec
la; police et la justice ! Il n'y a pas, m'en-'
tendez-vous ? une peccadille à reprocher
à nos alliés fidèles. Leurs soldats et leurs
officiers,' comme les nôtres, sont d.'une ab-
sçlije correction et plus humains qua leurs
adversaires. » , -
-Et.ce personnage, voyant que je ne ré-,
pliquais, pius,, voulut m'asséner un, coup"
de massue : ,
• —, Voulez-vous, a.jouta-t-il en me .fixant
dans les yeux, savoir où noup en sommes,
à lïheuxe actuelle ? Nous avo-ris fait,- dans
les Carpathes, 500.000 ' prisonniers, russes
et capturé tout l'état-major.. L'armée de
Le lSénat a entendu, hier, les décla--
rations de; deux membres du Gouverne
ment : : M. -V-iviani,'président du conseil, -
ét M: Millerand, ministre de- la Guerre. '
. Ces déclarations ont été'faites à l'occa-
siop. de la di^eussion des douzièmes, pro
visoires. inaiSjeti conséquence des.déUbé-
rations ,cje Ja 'commission .de Tannée. du
Sénat que nous avons brièvement signa
lées. . • '
; On ? s'était préoccupé depuis* plusieurs
;jourside cette- séance. «Mais,; hier, lors-
,qu'elle s'est-ouverte, on apprenait que
toutes les difficultés étaient heureusement
aplanies — on précisait de quelle xoaniè-
•re, — un seul 5 discours, du président du
conseil,' devait montrer que si dans une
lutte aussi* grave que celle que.soutient le
spays il peut y avoir des rivalité pour
raieux faire, î'upion- sacrée persiste vers
le but final la victoire,
f C'est-adans-'cette atmosphère que M.
îViviani, après un exposé de M. Aimond,
rapporteur général, est monté à la tri
bune. - " '.r . " • !
Le discours de M. Viviani
Il se fait, aussitôt un grand silence.
M. Viviani déclare,, tout d'abord, qu'il
,ue .fournira a-Ucune explication au point de
ivue financier.,C'est, le rôle de son collègue
des Finances,, mais qu'il s'attachera sur
tout à la coùabomtion étroite du gouver
nement et dfts commissions pour le bien
public. , . _ ' .
•Après «.voir- rappelé le rôle - du contrôle
parlenicntaire, : le président du, Gonse'il ex
plique ' que, bien que les commiasiions; se
soient trouvées souvent en divergence avec
le gouvernement, un grand progrès est
sorti de leurs' discussions: - '
'La,commission de l'armée du Sénat, -dit,M..
Viviani, a abouti à d'intéressantes conclu
sions. 1 Quelques-uns... des grands services de
la guerre ont échappé à la critique,: pour d'au
tres il y a eu des lacunes, des flottements,
des erreurs. . . ■ '
; -Ces fautes, ces-erreurs, sont en voie do Té*
paratlon. rapide v , La collaboration de la eam-
&
3meUCmciU lu .
Betne, 8eine«t©ise 5tr. 9 fa 13 ».•
Jfrance, Colonie».. S »_ 18 » M .»
ïlrajjger.......... 6 15 '■». , 30 m _
te» ctopnemenft parient r >
,. dti J" et 16j de chaque mot* ; ■ i ;
Edition
• de Paris
t V
cent.
DU FRONT
&ÊRCgEOT33 ]TO tt'ïS
Y 'T' ' " 1 1 '' •'
! 1 /« , '•> I'" Sjgiii 'tliii», Iti'»'.
ANNONOE Si QljtÎM; ;
( >■ fi>•;,>T TTf"\ r.l '■& T},,'.'.' ,
j.j^TjELpPHOlJP . r ; Sïfeï
i-i,.... .-. i ie;r,':;r/ ,i.'. RédaClHOfc...~i.:QUt. iOMâs^Ol-Tfr^l-la '
■> \ . r * :».i »• • •> Adminl»tratlon fiuC' 0tCTT-r«\»7&=-fll-75.
" Il n'y a qu'une manière de voir en.
France syr le résultat dé la guerre.Qu'on
-interroge qui l'on voudra, dans quelque;
catégorie sociale qu'on choisisse son in
terlocuteur, tout le monde répondra :
p Nous serons vainqueurs ». On pourra
discuter sur la date, bien que chacun
comprenne, aujourd'hui, qu'elle est < en-
• core éloignée, — sur la forme, bien
qqe personne ne, doute de l'épuisement
final, en hommes surtout^ de l'armée al-
Jenjande,' — sur le degré de la défaite
^ennemie, bien qu'on estime générale
ment qu'elle sera complète et se préci
pitera le jour où s'écroulera le tissu de
mensonges par lequel < elle est 1 retardée.
(Hais,' sur le fond de la'question princi
pale, 'il'n'y a ni dissentiment ni'.incer
titude, les « poilus » civils :et^ militaires
sont d'accord.
' 'Nulle' part'cependant'la confiance et
la résolution ne sont plus grandes que
.sur. la' ligne de feu. A mesure qu'on ap
proche de nos tranchées, l'optimisme
augmenté.'Et quand ori arrive au "contact
ides ' troupes boches, il atteint véritable
ment sa plus haute expression. Si bien
qu'il faudrait souhaiter, à ceux qui, de
loin, de très loin, éprouvent non pas des
inquiétudes, mais de l'Impatience, de
pouvoir se rencontrer, sous les canons,
les.aviatiks et les taubes," avec nos offi
ciers et nos soldats. ...
.Ilstrouveraient d'abord, entre les
chéfs et les.subordonnés, cette fraternité
. de ' pensées ' ét d'âmes qui est le privi
lège dp 'l'armée. française,! et qui, loin
de détruire ou d'affaiblir la discipline,
J'assure et la - fortifie. Ils trouveraient en
suite, chez tous," le même calme, la même
sérénjté,. la même fermeté,, la même foi,
le même mépris du danger, le même, ar
dent patriotisme, fis les verraient vaquer
paisiblement, sous le feu incessant des
pièces de tous calibres et sous la menace
permanente'.des engins,:les, plus/.meur
triers, aux occupations qu'ils.s'assignent
ijbrement aux 1 heures de repos, et. aux.i
travaux <1 "attaque - ou de défônse .que lai
situation commandé- ^ i
- Non seulement ils ne surprendraient
aucune- parole de plainte ou de découra
gement, mais ils n'entendraient que des
propos, plaisants ou graves, -, correspon
dant tous à la même idée : « Les.Boches
auront 'beau faire, "tôt ou tard nous les
aurons «.. 'C'est vraiment un spectacle
magnifique," plus ' émouvant et plus ré*
confortant qiî'on ne peut dire, que celui
•tf e ceg hommes, au combat depuis onze
mois, ayant passé l'hiver 'dans la neige
«t'dans la- bp.ue, constamment en alerte,
^ aux- prises avec des troupes formidable?
nient armées', guettés par la mort à tou
tes les .minutes qui passent, ayant
" éprouvé des "pertes terribles, sachant
que toutes leurs ' attaques se traduisent
par ,de nouveaux -vides profonds dans
leurs rangs, décimés, et qui jouent leur
vie pour la France avec la même quié
tude et le même sang-froid que s'ils
poursuivaient loin des foyers, auxquels
vont leurs souvenirs et leurs espoirs,'
leur existence tranquille du temps de
paix-
C'est qu'ils voient sur.place, à tous
les instants, ce que nous ne pouvons que
pressentir ou ne savons que par les ; ré-,
cits des témoins. Ils constatent, sans
qu'on ait à' la leur apprendre, l'indiscu
table supériorité conquise sur-l'ennemi :
par la confiance, par l'endurance, par
l'entraînement, par les forces morales
qui s'ajoutent aux forces, matérielles, les
"complètent et les dominent, par- la vo-
Jonté de'.'résisteret de vaincre, par. les
qualités de la troupe jointes à a celles du
commandement.
Pourquoi donc, demandera-t-on, tout
cet ensemble de conditions réunies n'a-t-
il pas encore déterminé la retraite des
«dieux envahisseurs qui exploitent, rui
nent,et déshonorent une partie de notre
territoire ? Pourquoi sommes-nous en
core devant * eux à peu près aux mêmes
endroits .qu'à l'automne de l'année der
nière ? Pourquoi nos offensives n'ont
elles pas eu tous lés effets qu'elles au
raient produits si les résultats avaient été
en proportion de l'effort et des sacri
fices ? Ne cherchez pas d'explications
ailleurs que dans la forme de la guerre
et dans j'outillage nouveau qu'elle néces
site. ■ '
% Il faut être allé sur le- terrain pour
se rendre compte de ce.qu'est la conquêle
de quelques, centaines de mètres de
tranchées, qui sont autant de forteresses,
hérissées de défenses infranchissables et
protégées par des batteries de canons et
'de mitrailleuses sur lesquelles se brisent
les attaques les plus intrépides. Les vieil
les qualités de furîa fraticeSe n'y font
rien. Oui,, notre infanterie est supé
rieure à l'infanterie ennemie; oùî le cou
rage de nos soldats est Supérieur'à celui
des t leurs, oui dans une bataille rangée
l'issue ne serait pas douteuse, et elle
serait décisive comme autrefois. Mais les
batailles actuelles ne ressemblent pas aux
batailles . passées..-. Et les , offensives de
nôtre infanterie né seront victorieuses
que si notre artillerié a commencé, par
anéantir les "forteresses où l'ennemi .s'est
réfugié-sous terre, comme les habitants
des cavernes préhistoriques. \
De l'artillerie lourde,- des mitrailleu
ses, des obus à profusion, des canons
de montagne et de campagne, des bom
bes, des grenades; .des avions rapides,
.tout ce: qu'il faut ; pour tenir sous un feu
continuel d'implacable destruction l'Al
lemand réfugié dans son repaire ou ten
tant "d ? en sortir pour nous prendre nos
tranchées, voilà ce qui seul pourra dé
terminer notre victoire. Nous le disons
depuis longtemps déjà. Ne nous lassons
pas de le répéter.» Jty reviendrai.- »
S. PICHON.
L'ARGENT
aussi nécessaire au succès
que les hommes
, , : ;
Londres, 29. Juin.
Après que le lord-maire eut-ouvert la
grande réunion ' qui s'est tenue -nu Gudld-
ha.ll, M. Asq-uith, président du- Conséil;
monte à • la tribune 1 et est l'objet, d'accla
mations enthousiastes- de la part de la
nombreuse assistance composée principa
lement de tous les financiers et des hom
mes d'affaires de la Cité. . ;■'« ■■ ■.
L'orateur-' commence par rappeler- qu'il
a déjà demandé'des hommes..& la-Cité.de
Lond:
public ^viennois dès-, que;l'ombre ^lai plufi ]
•légère passe aux le r, tableau. enchanteur
qu'on' avait placé .déviant ses. yeux. . .,
J'ai dit 1'ineouciance, la gaîté, le sou-?
riamt. optiaatïiam® 'des Viennois:- Leur mine'
éclairée du dimanche s'est quoique peu
mm'KmmiA lia '
Fraternité au front : Un soldat anglais offre du fh< à un soldat belge
..... ... i r-* ' ; ' ' " ' * * . '' ' 1 "
La Situation Militaire
(COMMUNIQUÉ^ OFFICIELS A LA PRESSE)
res et il demande maintenant de,l'ar
gent,- presque aussi- nécessaire a-u succès
de la cause des alliés. - •
« Nos dépenses pour cette «î-mée, dit le
premier ministre, atteignent presque un
milliard de livres sterling, et,-pendant des
m'ois .e'ncore, elles seront environ de trois
millions de livres- sterling par jour. Pour-
la première fois dans, notre histoire finan
cière, aucune limite na' été fixée quant au
montant!de l'emprunt, flfin que tahaq^e. ci
toyen pût sous.erire autant qu'il le jpo'u- ï
vait pour «nous aider à Atteindre""tine vie- j
toire prompt© et décisive ,
« Ce que jr désire faire particulièrement
reimarquer, dit M. Asqudth, c'est que, pour
la première fois dans notre histoire finan
cière, nous venons de lancer un grand
emprunt, démocrotiique. (Aipplaudiisse-
ipents). ' , -
» L'£t.at deanànte à. toutes les classes
de la communauté, y. comjpris celles dont
les ressources, sont des plus limitées, 'de
venir^ et de' 'contribuer au snprêipe appel
national. , . ^ ""
» .La question que 'je tiens a yoùs poser
est la suivante : Comment allons-nous,
alors que nous n'avons normalement que
300 à;400 millions' de livres, sterling à dé
penser annuellement, pouvoir faire face
aux,charges extraordinaires qui nous in;
comibênt maintenant ? , " , ' "
» Il n'y a qu'un fcoyen possible, et c'est
celui que je.viens aujourd'hui'vous enga
ger à adopter; c'est-à-dire - diminuer vos
dépenses, augmenter vos- économies.
» Ce n'est pas seulement une question
d© sauvegarde personnelle contre.les des
seins hostiles et les attaques contre notre
commerce nui a résisté à tant de tempêtes,
mais une (Cuiestion intéressant l'avenir de
l'humanité tout entière. «
(331° jour de Guerre) ; 3' heures soir,
Dans la région AU NORD D'AfiRAS, la canonnade s'est poursuivie la ntiit der
nière AU NORD ET AU SUD DE SOUCHEZ, ainsi qu'AU NORD DE NEUVILLE.
Une action d'infanterie nous a permis de progresser dans le chemin' creux
D'ANCRES A ABLAIN.
EN ARCONN.E, à Bagatelle, lutte* incessante à coups de torpilles et de grenades.
DANS LES. VOSGES, une attaque allemande a réussi à rejeter momentanément
nos avantrpqstes des pentes à l'Est de Metzerai. Nous avons, par une contre-atta
que, immédiate, reconquis, en partie, le terrain perdu. Y . ,
Sur le reste du front, nuit calme. . < ;.. ,
iji heures soir.
DANS LES VOSGES, nous avons reconquis, dans la matinée, toutes les posi
tions que nous ocoup4ons à l'Est de Metzerai.
? Sur le reste du front rien à signaler, si ce n'est quelques actions d'artillejrie.
L'ÂTTAQDE DES DARDANELLES
progresse
PEÈS
Turin, 29 Juin-
De Sofia à la • Slampa : '
Des nouvelles authentiques sur l'action
de la flotte anglo-française dans les Darda
nelles affirmant que l'attaque, reprisé avec
une violence' inouïe, a donné Meu à des
progrès très importants. "
L'amiral anglais a informé Londres que
le foroemeint des détroits se- poursuivait
d'une façon satisfaisante, ■
Au Fil de l'Heure
Le journal allemand, la Kϔnische Yollis-
zeitung s'indigne, de la « pauvreté
d'idées » des nationalistes français pour
qui « la délivrance de l'Alsace-Lorraine est
la cause et le..but de là guerre mondiale ,». I
SDfi LE FRONT D'DH "POILD"
Le moulin bombardé d'Achicourt
Un ministère des munitions
en Hollande
— " ' ^ '
La Haye', 29' Juin.
Un grand nombre de manufacturiers se
sont réunis, Mer, au ministère de la 'Guer
re, sur l'invitation dii ministre. Ils ont ma
nifesté Jour désir de coopérer à la fabri
cation
nitions a été créé. — ( Information.)
Geste théâtral du Kaiser
Genève, 29 Juin.
On raconta 'à Berlin que lors de sa der
nière visite'sur le front oriental, le kaiser
s'est agenouillé sur la tombe commune >. de
nombreux .soldats et a dit, en se relevant :
« Je ne l'ai pas voulu (Ich habe es nichi
geuollt.) » — Çliavas.)
Cette giujerre, dit-il, dure depuis onze
mois ; il est mort des hommes , par mil
lions ; de l'Amérique au Japon l'univers
est ébranlé ; une ère nouvelle va commen
cer dans l'histoire ; et, pour les nationalis
tes français, tout tourne, autour de la Re
vanche et de la libération des-provinces
annexées... Les 14.000 kilomètres càrrés de
l'Alsace-Lorrame sont devenus le centre de
l'histoire du monde, de la politique -du
monde. ; ■ •> .
Voilà un singulier langage I A quoi l'on
pourrait répondre d'abord que si l'Alsace-
Lorraine n'a vraiment -aucune' importance,-
on ne voit pas bien pour quelle raison l'Al
lemagne l'a conquise et la-garde. Que la
Kϔnische Volkszeitung nous la rende !
D'autant qu'à nos yeux l'Alsace-Lorrai
ne ne représente pas seulemtsjit 14.000 ki-;
iomètres carrés. Les affections, les souve
nirs, les regrets ne se mesurent pas, en
France, au mètre carré. Et la terre
serait sacrée. ■ • ■ • • :>-
« Depuis le commencement -de la guerre,'
ajoute la Kœînische, lés Français, à 'eus
seuls, ont perdu plus d'hommes qu'il n'en
aurait fallu pour fonder au loin une colo
nie, florissante dont la valeur eût beaucoup 1
dépassé celle de l'Alsace-Lorraine. ». Un
te ; .raisonnement,justifierait aussi £ien
et tnôme mieux — que l'Allemagne' nous
vendît l'Alsace-Lorraine., Car ; I'Allemagrie
a perdu, depuis le commencement de la
guerre « plus d'»hommes qu'il n'en -aurait
I fallu pour fonder au loin trois ou • quatre
' colonies florissantes... » Un tel' raisonne
ment, d'ailleurs; rie tient aucun'compte nf
des sentiments des annexés, que l'Alle
magne n'ignore pas, ni des nôtres. 11 né';
glige de même certaines nécessités d'ordre
militaire qu'en 1871 les généraux prus-,
sieaiss n'ont pas trouvées négligeables.
S'il y a une question d'Alsace-Lorraine
et. si depuis quarante ans cette'question à
troublé, comme un remords, le repos de,
l'Europe, ce n'est pas la faute de . la
France. Pendant ces quarante années, la
France n'a pas oublié, mais à la cause de
la' Paiix elle a consenti le douloureux sacri
fice d'attendra de la justice immanente,
la revanche du Droit Dans .le même temps
l'Allemagne se préparait à. conquérir de
nouveaux territoires pour étendre, comme
disent ses intellectuels, « son. beau corps
sacré ». La cause dè la guerre mondiale,,
c'est que l'Allemagne 9. voulu « organiser »
l'Europe,, et pour, l'organiser l'assemr —
le but de la guerre mondiale, c'est de l'en
empêcher, dans le présent et dans l'ave
nir, :|
C» SPECXATBUa. j
Dans quelques jours retournera aux
tranchées de première ligne; un jeune solr ;
dat qui. pouiia dire,qu'il ji'à j>as son .pa-
îèïl.'r .."r '4"'',-.,' *•- . ,'v :
Caminie tant d'autres, .il a fait vaillam
ment son devoir, ; comme-tant d'autres, il
a été blessé ; comme tant d'autres, 'il * a
été guéri, maiis ce qui le distingue de tous
les combattants c'est qu'il a un ■' front "-en
os de lapin. ■ •
Il avait eu le crâne fracturé par un- éclat
d'obxis et aiprès quelques semaines d'iiôpi-
tal, il conservait dians l'os frontal,gauche
une brèche, de 3 centimètres ipar où: le cer
veau, protégé seulement:.par de mincesi .té
guments, -menaçait de faire hernie..
' Pour fermer cette brèuhe et reformer une
paroi osseuse^ le ohirurgienj M. Paul.R€sy-
nier eut recours à la: greffe, animale et dér
taclia ,1'omoplate d'un lapin vivant - qu'il
découpa, de façon à lui faire -prendre le
contours de l'orifice qu'elle devait oblitérer
et dont- il suttura le périoste au ; pério§tè
•avoisinant la brèche oiseuse. ; . ,
• La- greffe réussit Le blessé, .guéri depuis
deux mois, peut retoxirner à son jégiment,
ne, craignant' plus les' effets d'un choc sur
sa cicatrice. >.,.•■ ,.y
Ces greffes animales, dont la possibilité
avait été démontrée ■expérimentalement sur
les .animaux; était mise en doute, sur l'hom
me, malgré les quelques observations pu
bliées, mais qui n'avaient pas été suffisam
ment suivies. >; -
. Lo-.èienfait dé l'opération subsisterà-t-il
lopgtamips ? -D'autres ohinirgiens, 'comme
l«s docteurs Pozzi et Le Dan tu,craignent-
dé voir un jour.l'os de lapin se résorber
et auraient, ,en pareil cas, fait . l'applica-
tdon -de plaques, d'or , ou- "d'argent,, dont
l'efficacité . est reconnue ' '
En attendant, l'homme au front, en os de
lapin se porte .bien. r * • . r
rembrunie le. lundi et ' leurs joyeux pro
pos se■ sont alourdis. Le mardi 18 .mai, j'ai
•vu ! des sourcils se froncer. C'est que, depuis!
deux jours, te presse, tout'-en-continuant:
dé .chauffer l'enthousiasme populaire avec,
de nouveaux détails' sur • les' succès austro-
allamands en Galicie, laisse, percer .des in-|
quiétudes au sujet des dispositions de l'Ita
lie. En' ouire, la,vie-matérielle devient de;
plus en plus dure et les promesse» d'abon
dance'prochaine ne suffisent paa à adou
cir lesdifïflcuiltésprésewtes.
. Contre les crampes | ;
d'estomac
Le -15 niai,' un avis officiel' informait le'
putolic que, grâce aux ' mesures prises, les :
stocks de-provisions «Jlknentairee étaieot
très supérieurs - aux besoins auxquels * oh
aurait à faire face jusqu'aux prochaines,
récoltes. On faisait ressortir que les deux
plus- grands -producteurs "de 1 blé d'Euir
là Galicie; étant à l'abif de toute inva
sion, rfljpprovisionneoaent '.de l'Allemagne
et de l'Autriche serait largement assuré
pour l'hiver prochain. , ' l ' r;
Pourquoi faut-il que trois ' jows aiprès la
imiblibation de ces boiines nouvelles '■ unie
autre ,afficlie, également officielle, soit ve-
nue.jetér un doute dans les'esprits ? Com
ment être oonve-itncu' /que 1'Auitricb.e est à
l'aJ>ri de la disette quand le gotuveraeiniënt
invite 1rs personnes disposant d'un champ
ou d'un-simple jardin & semer des graines
do ■ plantes- légumineuses et va-jusqu'à
prendre la précaution d'énumérer tes es
pèces et"les sortes qui,dorment les (phis
grands rendements ? . • :
'Et^pute, r ce 18 mai/mardi, est le premier
Jour de -la mise en vigueur du dwsret prohi
bant deux . fois par semaine la consomma
tion dé la i^dande de bœuf et de 'waai. Sur
les cartes des restamrcvnts : figurent,- seule
ment du'poisson et du -mouton. :Et à quels
(prix ; ! Deux côtelettes valent '-.2 • ■ couron
nes 40, soit 2 fr. ! 50 «aviron ; une :por-'
tion dé- ragoût 'de' mouton. 1 couronne 60,
— plus de 88 sous i Au total, m m peut
eampter- moins de quatre '■ à' cinq 'francs,
ppi» déjeùnêr ■ niodes'tèmfent dati^
tâurant de deuxième ordre. ' '
Les 1 gens du ■ peuple "se -d'emandeiît com
ment ils pourtant désormais résoudre le
(problème de^a-nourriture. - ■ ( -
Pour.calmer;l'appréhension des crampes
iî'estomac,; les" jourpaux-yienaaois dooment
en 'pâture au 5 public, dans leurs' trois ou
quatre éditions spéciales quotidiennes, _*djes
napports militaires attribuant à .l'insuccès
des,Russes en Gàlfcie.lés proportions d'une
catastrophe. Il y a.qpelque'temps,,ees'in^
formations auraient ldissé,' une, grande
partie de. la, population presque indiffé
rente, ^car : les,communiqués de l'étatnma-
jor - autrichien .n'étaient guère .pris* au sé
rieux. Mais depuis que .les Allemands i se,
sont .mis de la partie et publient directe
ment des bulletins, ea passant par^dessi^s
la-tète de leurs alliés, il n'y a phns-d'in
crédules. Tout ce que racontent .les , Bo
ches est; parole d'Evangile. Ne sont-ils pas"
supérieurs à, tous les .peuples de, la-terre
Nul, n'enidoute, ■ à iVienne, où^l'oil ne sei
gêne pas-pour dire que, sans, eux, les Rus
ses seraient déjà à Budapest.
uos eiinemis est eam|>lètement' ^^a3iUiBu
■Qu'en ditea-ivous î
— CXli 1 r^pondis-je, j'attends de ponivotr
lire les jolûrbavix. -euiissea, • . ■
- Cette fois, ■ mès interlocuteurs êdatèreut
de rire ét'inotne'entretien n'alla pas plus
-avant •; ils irvét jtugeaient u indécrottable ■ ».
^ La crainte de l'Italie
. Tout'de smème, j'avais beau me répéter,
•que ' toutes^^ ! cés '^fi'rnïatidns étaient men-
songères et que j'étais arrivé dains iin
1TlfYm'oT»+ -*■
, . VLOOJU» iUli
moment où des succès, passagers sur u»
des théâtres.-, de. la, guerre avaient tourné
les têtes, je, n'en éprouvais pas moins une
-sorte t de > lassitude 1 ïiuancée d'angoisse. J'é
tais sans- nouvelles exactes des opération?!
m^tsîiresiét j'en animais à. songer : « .Si
pourtant ceqi^e diseïjt- ces gens est,â moir
tte vrai. I ». J'fiwais' «ne forte envife: dé- re
tourner le soir anéme 1 eu. Suisse pour y pui
ser à des eources- d'informations qroi. cal-
•ment iles battements de mon cœur.
Mais il était! écrit que cette jcAiruée du
Ï8 ,m-ai ne s'aahèverait jpas sans qu'un ré-
oonfait me fût apporté. Depuis la veille,
rattitude . de l'Italie ' préocoupait sérieuse-
laeïit la» pre^e' et le public' viennois. : Tout
-le monde .^even.aàt nervoiix,- . . avec une
'pointa de, rage. Ccia .ne m'était pas désa-
'gréable. Et ' p,trar mai«juer comibieii -•-..'■les
"événeipepts .de ,Rome inquiétaient les es-
pnts,, ireuffiïâ', de constater ,que l'entrée -
des ' troope» autrichiennes à Boryslaw, le
grand centre pétrolier de Gaiicie, ,annon
cée , ce mfeme . iouT-i passa' presque inaper
çue. , -Efi ; autre - temps, -, cette reprise, des
puits .les plus ■ •knjpoTtajjits, qui > allait de
nouveau permettre à l'Allemagne -et à
TAuteiche ,de ■ s'alimenter. en pétrole,en hui
les de .igraissage, -en -benzine, matières in?-
^spensabl-es -qui commençaient à leur man
quer, eût été saluée par des explosions- de ,
joie. 'Ce--1,8:mai,: 1 on ne s'occupait .que du
maiutien: aiui.pouvoir: du ministère.'Sala®? 1
dra.ct le - désappointement était, peint- suif
tous les visages. - ■ . m -'' ■; :
- Le hasard me fit yencosatrar,' le. soir, au
caié l'un de mes interlocuteurs de l'eiprès-
midi,-—optimiste-des plus-ardente.;
. —■
d'Etat italiens de constituer un moûve&u
cibinet ? S^landra a'eat décidésment pas
parterre. i- r r '.V';
L'homme .de t,banque i fit la imoue .ét Té*
piiqua .Mt'î.':-'!U•> i
—r. Ne ; voua .hâtez - pes. de trioDangi'luer. Tout
cela n'est qu'une 'Hetze (c'est->à-dire une
agitation eliauflée k blanc par la : France).
Elle né reflète en rien l'état d'&medu pou- ■
pie italien. En un mot, Je maintien; au, pou
voir' de ' Salflja^ra
après tout, les Italiens peuvent y yenîc; ; ..
ils serctot 'biten. 'reçus I ;
Et-il me, teriiit ; un' journal, du soix qtâf.
pour îoûii^oler 1 ses lecteurs,' commenitait
avec* satisfaction un avis officiel anittwjçaint *
que toute'- rAIlemagne est derrière l'Au-
tïîoîié.'- " ■
■— ; Nt>us • avçnis déjà envoyé plus de
500.000 " hotames ' dans le - Sud', reprit -mon
intetaoouiteur/- ét vous verrez si l'on ■ entre
dans le J Ti;entfe.i comme, chez soi .ii'
' Il ; n'en dit ipas' pius ' lomg, me salua- et •
partit. Il «vait perdu - son éloquence, de
l'apt^cnidii et staoi,-. je me sefltais mieus.
V!0i , w. M. ,\
Sur les lignés françaiâës
Illusions et mehsongës
"J'ai'causé avec ' plusieurs ' chefs' d'im-
jportantes maisons, de coonmerce et avec
des'diTectetttPs de ,banque, iils ont.'été ,una
nimes, à.me déclarer'que le sort des Alliés
était' maintenant- réglé. Une fois' la Galicie
évacuée, l'armée allemande presque tout
entière pourra se. retojirneir, assu-rent-iis,
■\'ërs. l'Occident et en finir rapidement areec
les:Anglais et les Français. ;
..Comiue. je leur "deanahdais *cô qù'iia ,en
tendent par « rapidement »,;'les uns parlée
rent de deux; ou trois mois ; 'les ^utires
voulurent bien admettre que l'agonie. c^e-s.
Alliés .serait , un peu plus longue, car le.
gouvernement a acheté, • en v-ue, d'une nou
velle campagne, .d'hiver ..enccu'e -possible
toute3 les fourrures disponibles, depuis là
siçnpSleî.pieaui-de-mouton-.ouïîde.cbèntrei jus
qu'aux ., plus riches, ,, afin,, que -toutes • les
troupes en.fussent .munies.. .v » ao«.
,Je, fis allusion.aux immenses ressources'
dèr la.Frànce-je^ dë.l'AJigleterre; ^On-me-rit
au nez, en me répondant qu'ejte», n'étaient
,rien auprès de celles:de H'Al-iemaigne..-Uni
peu agacé, je m'obstinai à faire dès, vé-
serves. sur, l'issue finale, de .cette formidable
guerre ét j'allai jusqu'à évoquer les a^tes
de, barbarie,commis- ipar t ,les Allemands ,e.n
Belgique, et en France-. , . * '
- Hypnotisés par les'mensonges-allemands
et par les communiqués ' des états-majors.
ausU'o-boçhes, nies interlocuteurs- haussè
rent d'abord les (kpaules/pute 1 faillirent cé-
.deç à la colère.
M. Millerand
Sentinelle avaheée
munie du masque, préservateur
contre les fumées asphyxiantes
— 'Qu'est-ce qrue cela signifie ? 's'éciûà
j l'un d'entre eux. Vous ignorez tout de la
j puïssafflee allemande ! Plaignez la. pauvre
1 France', si vous le voulez, comme nous la
1 plaignons nous-mêmes ; plaignez-la de
; s'être laisisé entraîner à la remorque de
j la Russie et surtout dë l'odieuse - Angle-
■j terre, mais ne perdez pas tout bom sens !
I ■ Quant à oe que Vous semblez iMinue'r
J sur de prétendues abominations, je vous
! conseille, en ami, de ne pas insister. Nous
:i avons pris le parti de faire taire les mau
vaises* langues et' vous, (risqueriez;, -paar ivo
ire imprudence, de' lier connaissance' avec
la; police et la justice ! Il n'y a pas, m'en-'
tendez-vous ? une peccadille à reprocher
à nos alliés fidèles. Leurs soldats et leurs
officiers,' comme les nôtres, sont d.'une ab-
sçlije correction et plus humains qua leurs
adversaires. » , -
-Et.ce personnage, voyant que je ne ré-,
pliquais, pius,, voulut m'asséner un, coup"
de massue : ,
• —, Voulez-vous, a.jouta-t-il en me .fixant
dans les yeux, savoir où noup en sommes,
à lïheuxe actuelle ? Nous avo-ris fait,- dans
les Carpathes, 500.000 ' prisonniers, russes
et capturé tout l'état-major.. L'armée de
Le lSénat a entendu, hier, les décla--
rations de; deux membres du Gouverne
ment : : M. -V-iviani,'président du conseil, -
ét M: Millerand, ministre de- la Guerre. '
. Ces déclarations ont été'faites à l'occa-
siop. de la di^eussion des douzièmes, pro
visoires. inaiSjeti conséquence des.déUbé-
rations ,cje Ja 'commission .de Tannée. du
Sénat que nous avons brièvement signa
lées. . • '
; On ? s'était préoccupé depuis* plusieurs
;jourside cette- séance. «Mais,; hier, lors-
,qu'elle s'est-ouverte, on apprenait que
toutes les difficultés étaient heureusement
aplanies — on précisait de quelle xoaniè-
•re, — un seul 5 discours, du président du
conseil,' devait montrer que si dans une
lutte aussi* grave que celle que.soutient le
spays il peut y avoir des rivalité pour
raieux faire, î'upion- sacrée persiste vers
le but final la victoire,
f C'est-adans-'cette atmosphère que M.
îViviani, après un exposé de M. Aimond,
rapporteur général, est monté à la tri
bune. - " '.r . " • !
Le discours de M. Viviani
Il se fait, aussitôt un grand silence.
M. Viviani déclare,, tout d'abord, qu'il
,ue .fournira a-Ucune explication au point de
ivue financier.,C'est, le rôle de son collègue
des Finances,, mais qu'il s'attachera sur
tout à la coùabomtion étroite du gouver
nement et dfts commissions pour le bien
public. , . _ ' .
•Après «.voir- rappelé le rôle - du contrôle
parlenicntaire, : le président du, Gonse'il ex
plique ' que, bien que les commiasiions; se
soient trouvées souvent en divergence avec
le gouvernement, un grand progrès est
sorti de leurs' discussions: - '
'La,commission de l'armée du Sénat, -dit,M..
Viviani, a abouti à d'intéressantes conclu
sions. 1 Quelques-uns... des grands services de
la guerre ont échappé à la critique,: pour d'au
tres il y a eu des lacunes, des flottements,
des erreurs. . . ■ '
; -Ces fautes, ces-erreurs, sont en voie do Té*
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