Presse et revues
8 pages
Titre : La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts
Éditeur : Gazette des beaux-arts (Paris)
Date d'édition : 1905-03-04
Contributeur : Houssaye, Edouard (1829-18..?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34421972m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 20550 Nombre total de vues : 20550
Description : 04 mars 1905 04 mars 1905
Description : 1905/03/04 (N9). 1905/03/04 (N9).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62028870
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-11793
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
Ru 9. - 1905 BUREAUX : 8; R-UE FAVÀRT (ie Arr.) 4 Mais*
LA.
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abotlnesà la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. 10 fr.
Départements. 12 fr.
Étranger ( Etats faisant partie de
l'Union postale). 15 fr.
Le Numéro : 0 fr. SB
PROPOS DU JOUR-
Il
NE question étrange doit être, dit-
on, posée au prochain Congrès
archéologique qui se réunira dans
Athènes : c'est celle d'une res-
tallratio;" du Parthénon. Elle n'a même pas
e mérite d'être un scandale inédit et cette
oUrde erreur avait eu déjà il y a quelques
ûJièes des adeptes. Il faut penser que le ridi-
uie ne les avait pas tous tués puisqu'ils
ons ont laissé des rejetons. Si l'histoire ne
se répète pas, la sottise n'a pas de ces scru-
Pules.
Les restaurateurs qui s'attaquent aujour-
d'hui au Parthénon sont d'autant plus redou-
bles qu'ils entrent en scène avec tout un
appareil d'érudition, capable d'émouvoir les
ames candides. Où sont les naïfs restaura-
teurs d'antan qui se contentaient de faire des
projets avec leurs songes? On ne se permet
P Us en notre temps d'être balourd qu'avec
pmpétence, et quand on a mauvais goût,
C est avec document à l'appui. Ceux qui rê-
Vent de défigurer le Parthénon, sous prétexte
de le reconstruire, annoncent que leurs plans
sont établis selon les plus récentes certitudes
Gientinques. Ils auraient bien dû s'épargner
cette Peine : le seul bon sens indique assez
n'est pas de théorie savante qui per-
luette après des siècles de restituer dans
sa vérité un monument que le temps a touché.
e est Un odieux pédantisme que de prétendre
substituer nos hypothèses à l'œuvre disparue
du génie antique.
- Il était déjà difficile de défendre les ri-
chesses artistiques contre les vandales. Fau-
dra-t-il encore les protéger contre les amis
imprudents? Le Congrès archéologique sentira
sans doute quel sacrilège on attend de lui ; il
saura proclamer qu'il ne veut pas faire au
passé l'injure de lui rendre une vie précaire
et artificielle et qu'il se contente de garder
pieusement, de comprendre et d'aimer ce que
le destin nous a laissé. Et cette équipée des
restaurateurs dans Athènes interviendra seu-
lement pour nous rappeler qu'il y a encore
des Béotiens. ,.
Chez nous également — on ne le sait que
trop — le mauvais goût et le vandalisme ne
sont pas inconnus. En voici le dernier exploit
à Paris : le buste de Charles Garnier, par
Carpeaux, qui surmonte son monument rue
Auber, ainsi que les deux génies qui l'ac-
compagnent, viennent d'être recouverts d'une
éclatante et hurlante couche d'or, qui détruit
tout le modelé de l'œuvre du statuaire. On
n'était pas encore allé aussi loin, croyons-
dans le goût barbare. Une capitale civilisée
souffrira-t-elle qu'il se manifeste aussi in-
solemment, et' cette fois au détriment d'un
chef-d'œuvre?
NOUVELLES
*** Dimanche dernier a été inauguré au
cimetière Montparnasse, un monument élevé
sur la tombe du général de Lipowski, œuvre
de l'architecte Jarlat et du sculpteur Bate-
Firmin.
*** Par décret en date du 27 février est
instituée une commission consultative spé-
ciale d'acquisition aux expositions organisée
par la Société des Artistes français et la So-
ciété Nationale des Beaux-Arts.
LA.
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
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PROPOS DU JOUR-
Il
NE question étrange doit être, dit-
on, posée au prochain Congrès
archéologique qui se réunira dans
Athènes : c'est celle d'une res-
tallratio;" du Parthénon. Elle n'a même pas
e mérite d'être un scandale inédit et cette
oUrde erreur avait eu déjà il y a quelques
ûJièes des adeptes. Il faut penser que le ridi-
uie ne les avait pas tous tués puisqu'ils
ons ont laissé des rejetons. Si l'histoire ne
se répète pas, la sottise n'a pas de ces scru-
Pules.
Les restaurateurs qui s'attaquent aujour-
d'hui au Parthénon sont d'autant plus redou-
bles qu'ils entrent en scène avec tout un
appareil d'érudition, capable d'émouvoir les
ames candides. Où sont les naïfs restaura-
teurs d'antan qui se contentaient de faire des
projets avec leurs songes? On ne se permet
P Us en notre temps d'être balourd qu'avec
pmpétence, et quand on a mauvais goût,
C est avec document à l'appui. Ceux qui rê-
Vent de défigurer le Parthénon, sous prétexte
de le reconstruire, annoncent que leurs plans
sont établis selon les plus récentes certitudes
Gientinques. Ils auraient bien dû s'épargner
cette Peine : le seul bon sens indique assez
n'est pas de théorie savante qui per-
luette après des siècles de restituer dans
sa vérité un monument que le temps a touché.
e est Un odieux pédantisme que de prétendre
substituer nos hypothèses à l'œuvre disparue
du génie antique.
- Il était déjà difficile de défendre les ri-
chesses artistiques contre les vandales. Fau-
dra-t-il encore les protéger contre les amis
imprudents? Le Congrès archéologique sentira
sans doute quel sacrilège on attend de lui ; il
saura proclamer qu'il ne veut pas faire au
passé l'injure de lui rendre une vie précaire
et artificielle et qu'il se contente de garder
pieusement, de comprendre et d'aimer ce que
le destin nous a laissé. Et cette équipée des
restaurateurs dans Athènes interviendra seu-
lement pour nous rappeler qu'il y a encore
des Béotiens. ,.
Chez nous également — on ne le sait que
trop — le mauvais goût et le vandalisme ne
sont pas inconnus. En voici le dernier exploit
à Paris : le buste de Charles Garnier, par
Carpeaux, qui surmonte son monument rue
Auber, ainsi que les deux génies qui l'ac-
compagnent, viennent d'être recouverts d'une
éclatante et hurlante couche d'or, qui détruit
tout le modelé de l'œuvre du statuaire. On
n'était pas encore allé aussi loin, croyons-
dans le goût barbare. Une capitale civilisée
souffrira-t-elle qu'il se manifeste aussi in-
solemment, et' cette fois au détriment d'un
chef-d'œuvre?
NOUVELLES
*** Dimanche dernier a été inauguré au
cimetière Montparnasse, un monument élevé
sur la tombe du général de Lipowski, œuvre
de l'architecte Jarlat et du sculpteur Bate-
Firmin.
*** Par décret en date du 27 février est
instituée une commission consultative spé-
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