Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1909-05-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mai 1909 28 mai 1909
Description : 1909/05/28 (Numéro 16954). 1909/05/28 (Numéro 16954).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6186376
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2008
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LE PJLUS RÉPANDIT, LE MIEUX KETSTSEIG-T^ÊÎ
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TROIS IIOIS.
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Les Abtmœmsnta
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.18FB.
I^-â^CS-IE S'
cent.
, ^ ceBt - ...
L e Supplément "illustré . ... S cent . 1 Le _ V ftit Jonmal illustré de la Jeunesse 10 cent-
Le Petit Journal agricole. 5 gk'nti ? LxJjivi^da ,
10 cent-
Directeur : CÈAR^ES PREVET
ABONNEMENTS étranger
6ï >n.__ TROIS MOIS; ~ « fil.
-12FB SIX MOIS J_. -15 TK.
24.F8 i_ VN AN 30£EU
les Abomtemeuts
■jporientxbes V?etS&d£ ckaqweTBBis
VENDREDI 28 MAL 1909
148 S AINT OLIVIE R 217 '}.
QUARANTE-SEPTI ÈME AN NEE (Nu^iÉRO 16,954)
Les manuscrits ne sont pas rendus
• 'il. nt• iMiwmiM m m mur
1PIBWL LAIES DE PIOSTEIEIIO
L'autre jour, en écrivant un: L bout d'arti-
icle qui a paru ici-même sur La • bataille
id'Essling ou d'Aspern et - sur- la gloriole
que les Autrichiens en tirent encore au bout
de cent ans, je pensais au. gaspillage' que
nous faisions de nos gloires françaises.
. Combien les autres sont meilleurs, admi
nistrateurs de leur patrimoine idéal ! Voyez'
nos amis d'àuj ouird'hui et -sama doute nos
'eiliés de demain, les Anglais. Ils ont rem-
LE MARÉCHAL tftNNES, DUC DE MONTEBELLO
tiôrté une victoire en- tout sur' l'Empereur
Napotléon,. c'asit-à-dire. sur la Ffawce dams
la période où sa force militaire était à.l'a
pogée. Cette - unique victoire, -qui s'appelle
Waterloo, les Anglais l'ont placée, si on
peut dire, à intérêts • composés. Grâce . au
parti qu'ils en ont tiré, ils ont, pendant
presque un siècle, dominé d'Europe. «Voyez
"encore l'Autriche.- Elle célèbre comme uine
de ces victoires, dont les bulletins sont, com
me les .parchemins de noblesse d^n'e na
tion, une bataille qui n'a été interrompue
que par la volonté, de son adversaire, qui
ne l'a été qu'à cause de l'intervention con
tre nous d'un élément naturel, la crue du
Danube,. ©t. qui eut pour lendemain" le
foudroyant Wagiram,Wagram presque aus
si "plein, d'étincellements qù'Austerlitz !
Nous avons nous, dans notre histoire,
des "victoires à rémuer à là pelfe. Il' n'y a
presque .pas un. jour du calendrier qui ne
soit l'anniyersaire d'un grand fait (d'armes
français. Et cette richesse morale, cette
richesse-qui, plus que celle dè l'or, fait les
nations fortes, nous la laissons.^ improduc
tive: F
■ " ,'*V •-
On ,dirait que nous cherchons à la* faire
oublier ; nous ne'commémorons pas nos
journées glorieuses. Et si le tombeau du
grand gagneur de batailles, de l'homme
dont le nom totalise les grandeurs nationa-
Ies,_ a encore tant de pèlerins 1 pieux, ces pè
lerins sont des. étrangers. On ne mène pas
aux Invalides les enfants de la' France.
Mais Cook. y conduit ses touristes anglais,
allemands, sud-américains.
Toutes ces pensées me traversaient l'es
prit pendant que j'écrivais sur Aspern.
Lorsque, ayant terminé mon article, j'ou
vris mon courrier, j'y trouvai une invita
tion . a assister à la commémoration du
centenaire-du maréchal Lannes, qui aura
lieu lundi, à Lectoure, dans cet illustre
pays d Armagnac où Lannes était né d'une
modeste famille de cultivateurs.
. L Armagnac, dont là plus grande partie
forme aujourd'hui le département du Geïs
est une des provinces-de la France qui ont
apporté la plus riche contribution à la lé
gende héroïque de notre race.
. Le Gascon d'Armagnac eut la 'bonhe for
tune de donner son nom au. premie- -parti
national français. Alors "que les Bourgui
gnons (qui depuis, ont effacé si bien oe mau
vais souvenir) avaient le malheur, égarés
par leurs ducs, de' soutenir la cause du roi
anglais-, pendant la guerre de Cent Ans
Armagnac fut, 1 g fidèle sou.tien* çais. Le parti de l'indépendance s'appela
Armagnac, jusqu'à, ce que, Jeanne d'Arc
surgissant, le parti' français fut créé.
Plus 1 tajd, c'est avec les rapides piétons
de Gascogne, qu'Henri IV, grand apaiseur
des querelles politiques.et.religieuses,grand
national par conséquent, nous délivra des
bandes espagnoles et des .compagnies de
guerre-civile.
Lannes fut comme le type représentatif
(vivant de cette vaillante race militaire du
Sud-Ouest dé la France. Les poètes et les
romanciers l'ont incarnée cette race, dans
les figures héroïques et charmantes du
chevalier d'Artagnan et dç Cyrano de
Bergerac. Lannes l'incarna dans la réal.'ié
vivante. Avant de devenir le capit une dont
Bcnsperte, qui était un connaisseur, a dit:
« Lannçs avait le génie de la guerre », il
fut parfois un guerrier homéri^ îe.
. A l'armée des Pyrénées-Orientales,il était
fchargé d'enlever une forte redoute, la re
doute de Ville-longue. Déjà, il en avait em
porté toutes les avancées, quand le géné
ral espagnol lui fit : demander une sus
pension d'armes de deux heures.
«. a -^-Est-ce que ton général se moque de
moi ? répondit le. commandant Lannes.
(Engagé en 1792, il était commandant eh
1793.) J1 me demande un d'élai au moment
où je vais enlever «a redoute : je lui ac
corde dix minutes, le temps de venir croi
ser le fer avec 'moi, l'insolent ! »
• Le parlementaire fit la commission et le
général espagnol, brave et romanesque,
comme tous ceux de sa nation, vint rele
ver le cartel,du commandant français. En-
tfre les avant-postes, un combat singulier,
comme s'ep livraient Achille et Hector
sous les murs de Troie, mit aux prises les
dieux chefs. L'Espagnolgut blessé. Après oe
duel vint l'assaut et la redoute fut enle
vée par nos soldats. v
' De cet épisode, digne d'être chanté par
M. Edmond Rostand, il ne reste que des ré
cits de témoins, mais nul rapport officiel.
Une autre page, de la vie de. Lannes a été
écrite par- le général en chef de l'armée
d;italie, en février 1798. En mémoire de la
bataille d'Arcole,.. le. Corps législatif avait
ifait hommage â Bonaparte d'un drapeau.
Ce.drapeau,.la garde, en fut confiée à"Lan
nes, pat la lettre suivante, qui est une des
pièces précieuses des archives de sa fa
mille :
« Citoyen général, le Corps législatif a vou
lu honorer (l'armée d'Italie dams son général
en lui offrant un drapeau, en souvenir de la
bataille d'Arcole.
» Plein de sang et couvert de blessures,
vous quittâtes l'ambulance, résolu à mouriir
ou à .vaincre: Je vous vis constamment dans
cette journée aù premier rang des braves.
C'est vous également qui, le premier, à la
t&te de la colonne infernale, arrivâtes à Dego,
passâtes le Pô et. l'AicLda. C'est à vous à être
dépositaire de cet honorable drapeau qui
couvre de gloire les grenadiers nue vous avez
constamment commandés, vous ne le déploie
rez désormais que lorsque tout mouvement en
arrière-sera inutile. »
• - B onaparte.
Ce témoignage suffirait pour qu'un sol
dat fût tiré: de pair devant la plus lointai
ne postérité. Ljànnes en-reçut d'autres.
Son avancement se fit suivant un rythme
aussi rapide que régulier. Ayant rencontré,
quelques jours avant Marengo, quinze mi 1 -
,ïe Autrichiens, près de Montebello, î! en
jeta par terre cinq mille, autant qu'il
avait lui-même d'hommes .à mettre en li
gne. Ce haut fait ' devait lui valoir plus
tard, sous l'Empire, ,1e titre de duc de Mon
tebello au sujet duquel la duchesse
d'Abrantès écrivait à la femme de Lan-
; nés : « Nous avons les deuoe plus jolis .ti
tres de Ïa noblesse dé l'Empire » et qui est
porté avec tant de dignité par les descen
dants du maréchal.
*** ■
•Il avait été de la première promotion de
maréchaux. Mais Napoléon avait en
son coup d'œil et en son intrépidité une
telle confiance que, dans les journées déci
sives, il n'hésitait pas) à lui subordonner
les hommes qui étaient ses égaux en gra
de et en dignité. C'est ainsi qu'à la ba
taille d'Essling-Aspern, le maréchal Bes-
sières, qui paurtajit avait une grande répu
tation, fut placé sous les ordres, de Lan
nes. Cette subordination ne dura que quel-
qutes heures^ Une blessure dont Lannes de
vait mourir dix jours plus tai'd y,' mit une
fin brusque et' tragique. Mîvrboti. dont les
mémoires sont aussi intéressants, mais
historiquement plus exacts, qu'un ' roman,
d'Alexandre Dumas père, a relaté les cir
constances dans lesquelles son illustre
chef (Marbot: était officier d'ordonnance
de Lannes) reçut le boulet qui enleva à
la France un si grand serviteur.
.« Le 2-2 mai 1809, le. maréchal fatigué après
tnente heures de combat, était descendu de che
val et s'entretenait ^vec, son ancien instruc
teur, le générai de division Pouzet. Tout à
coup une bal-lé frappe Pouzet qui tombe mort.
Le maréchail, fort ému et voulant s'éloigner
du cadavre de son a,mi, alla s'asseoir au bord
d'un fossé. Il avait la main sur les yeux et
les jambes croisées l'une sur l'autre. Il était
là*, songeur, triste,,lorsqu'un boulet autrichien
arrive en ricochant et va frapper le maréchal
au point où ses deux jambes se croisaient. La
rotule de l'une fut brisée et le jarret de l'autre
déchiré. On le transporta à l'ambulance:ou le
maréchal Masséna vint aussitôt le voir. Et
entre ces deux grands soldats ce dialogue
d'une simplicité héroïque s'engagea :
—« Masséna, lui demanda Lannes, as-tu
conservé ta position 7
' ■— Oui. • t '
— Eh bien, si- je meurs, ce sera .plus tran
quillement. .
'•, Tejles.furetit la-vie et lamort ,de ce cad§t
de Gascogne, de ce fils du glorieux et patrio
te Armagnac dont la terre natale .va célé
brer aujourd'hui la vaillanoa et le génie an* ■
litaire. L'hommage pourra s'adresser en
core à d'autres qualités qui distinguaient
le maréchal Lannes.
Fidèle ami de l'Empereur, il ne fut ja
mais un servile courtisan. Il savait parler
quand sa dignité était en jeu un langage
qui devait étonner Napoléon, mais qui cer
tainement ne pouvait qu'augmenter son es
time pour le héros d'Arcole et de Monte
bello. . :
A Stettdn, en 1806, il avait reçu pour ins
tructions. de payer un mois de solde à son
corps d'armée. L'ordre ayant été.répété im
périeusement, alors qu'il était déjà execute,
le maréchal se sentit offensé dans sa déli
catesse et fit à l'Empereur une véritabte
scène : « Je sais que Sa Majesté, écrivit-i|,
a le droit de m'ordonner de me faire tuer
6-t que j6 dois obéir plus e>ncorie par a-tt-o,-
chement -que par devoir. Mais je ^répé
terai mille fois que la phrase qui ma été
écrite : « Sa Majesté désire qu'un mois di
solide soit payé sur les 600.000 francs trou
vés à Stettin et, si vouis ne l'avez pas faifj
elle vous ordonne de le faire », cette phra
se, dis-je, est une attaque à l'honneur. J'es
père que l'Emipereur ne trouvera pas mau
vais que je cherche à me disculper d'une
chose qui révolte mon âme. L'Emipereur.
connaît ma délicatesse depuis longtemps et
c'est'ce gui 'me tourmente encore davan
tage. » ' ,
Lannes fut donc non seulement un
grand homme de guerre, mais encore ce
que nos ancêtres appelaient un gentilhom
me, ce que les Anglais nomment Un gentle
man et ce que nous nommons un hom
me d'honneur,. un honnête homme, ayant
île respect de soi et exigeant le respect dès
autres.
. Pour de tels hommes, le bronze ou le
marbre qui perpétue leur souvenir et leur
exemple est bien employé.
Mermeix.
La Grève des Inscrits Maritimes
DE MARSEILLE
■(Dépêche de notre correspondant)
Marseille, 27 Mai.
Ce matin, à huit heures, les inscrits ma
ritimes en grève se sont réunis au nombre
de deux mille environ sur la place de la Ju
liette et se sont rendus dans je plus grand
calme à la gare, pour recevoir M. Rtvelli,
secrétaire général de la Fédération natio
nale des insorits maritimes, venant de Pa
ris.
Les inscrits maritimes ont ensuite voté
à l'unanimité un ordre du jour rendant les
armateurs « par suite de leur mauvaise
volonté dans l'application de la loi du 17
avril 1907 et les pouvoirs publies respon
sables du ^mouvement actuel, et considé
rant que les inscrits maritimes se sont
transformés en défenseurs de la loi, ils
sont décidés à la faire appliquer et votent
la continuation de la grève. »
Les équipages des paquebots Saghalien
et Congo, des Messageries maritimes, et
Moïse, de la Compagnie transatlantique,
arrivés ce matin, ont mis sac à terre.
Les torpileurs Hallebarde, Carquois,
Cognée, Claymore sont arrivés ce matin
pour assurer les services postaux entre
Marseille, l'Algérie la Tunisie et la Corse.
MORT DU PEINTRE DtJBUFE
Pendant la séance de la délégation de la
Société nationale des beaux-arts, est arri
vée, hier après-midi, la nouvelle de la mort
de M. Guillaume Dubufe, l'excellent artiste
qui était commissaire général et, trésorier
de la Société.
Né à Paris en 1843, M. Guillaume Dubufe
était élève dé son père et de Mazerolle. Il
obtint au Salon une 3 e médaille en 1877,
une 2° médaille l'année suivante et eut une
médaille d'or à l'exposition de ' 1889. On
trouve des œuvres de lui dans beaucoup de
musées français et étrangère.
M. Guillaume Dubufe, parti récemment
pour Buenos-Aires, où il allàit organiser
une exposition de peinture, serait mort sùr
le bateau qui l'emmenait en Amérique.
M. Guillaume Dubufe était officier de là
Légion d'honneur
DEUX TOURISTES TUÉS
dans les Alpes
'{Dépêche de notre correspondant)
Berne, 27 Mai.
Samedi soir, • deux employés d'une usine
de constructions mécaniques d'Appenzell,
MM. Paul Holzach et Otto Kindlimann,
avaient quitté Winterthur pour faire une
ascension de montagnes. Us n'avaient pas
de guide avec eux.
Comme on ne les voyait pas revenir,
une excursion de secours fut organisée, et
hier, on retrouva leurs cadavres horrible
ment mutilés au fond d'un précipice' de
250 pieds. " •
PROPOS jyACTTJALITÊ
L'Education pessimiste
-**•——
On a recherché les motifs du suicide de ce
pauvre petit garçon de quatorze ans qui s'est
tué en pleine classe au lycée de. Clermont-Fer-
rand ; et l'on n'a trouvé que ceci : Cet enfant
était de caractère taciturne ; il avait, à main
tes reprises, déclaré à ses camarades que la
vie lui pesait et qu'elle ne valait pas la peine
d'être vécue... — A quatorze ans, qu'est-ce
qu'il pouvait en savoir, le malheureux en
fant ?... On a découvert encore qu'il.étudiait
la .métaiphysique et se passionnait pour les
théories pessimistes de certains philosophes
allemands... Parbleu !... j'aurais été bien sur
pris si la maussaderie du sieur Schopenhauer
et la « philosophie tragique » du dénomme
"Nietzsche n'avaient pas encore joué leur rôle
en cette affaire...
Mais comment diable les maîtres' et les pa
rents du jeune Nény ne lui ont-ils pas arra
ché des mains ces livres criminels ?... Un ga
min de quatorze ans n'a que faire de philoso
pher et de s'égarer dans les dédales de la mé
taphysique, ce champ des doutes » comme
l'a appeJfce Voltaire. . . _ . T ,.
Il y a, à cette époque de l'année surtout, et
pour des enfants de cet âge, des champs plus
riants et ulus aaréables à narcourir ; ceux où
poussent non pomt les fleurs de la mélancolie
et du désespoir, mais les marguerites et les
boutons d'or. ~
C'est là qu il faJiu.it entraîner cette imagi
nation embrurn e de tr De e : le soleil eût
Vite fait de di p« ce funestes brouillards.
Décidément, i éUuoution qu'on donne aux
petits FrançE s d joura hu continue à man
quer de l'élément le pius utile et le plus sain :
la gaîté... Au temps ou jetais au. collège, je
vous assure que noua ne pensions pas à nous
suicider nous autres. Nous ne lisions pas
Schopenhauer... Nous n'avions même jamais
entendu parler de cet olibrius. Mais, par con
tre, nous avions un brave homme de profes
seur-qui pour nous faire mieux comprendre
les beautés de l'Enéide, nous lisait des frag
ments du Virgile travesti de Scarron... Et je
vous assure qu'on ne s'embêtait pas ces
jours-là...
Est-ce qu'on ne 'pourrait pas faire, dans les
programmes, un peu plus ,de place aux au
teurs gais ?... On les néglige injustement;Us
sont pourtant les représentants "du plus pur
génie français. Un jeune homme qui sort du
collège ne connaît pas seulement dix lignes
de Rabelais. Tous les joyeux conteurs de la'
Renaissance lui sont inconnus. Il en est pour
tant à l'usage de la jeunesse. Que de jolies
anecdotes de Bonavemture des Périers ne se
raient nullement déplacées dans les livres
destinés aux jeunes pens !..i Et finalement, si
l'on veut que les enfants s'accoutument à
penser, offrons-leair donc l'exemple d'un phi
losophe qui vaut mieux que tous les Scho-
penliaueir, tous les Nietzsche et tous ies
brojjeurs de noir d'outre-Rhin : l'exemple de
Montaigne qui disait : « Je n'aime ni estime
la tristesse. » ,
> Voilà la bonne philosophie qu'il faut leur,
inculquer. Celle-là ne Jes mènera pas au s'ui- :
cide. •
Jean lecoçf.
SOUS LA COUPOLE
-*iïi-
M. MARCEL PREVOST
a été élu hier
membre de l'Académie Française
EN REMPL ACEMENT DE SARD0U
L'Académie a remis à une date ultérieure
l'élection du successeur du cardinal
Mathieu
L'Académie ; française devait procéder
hier à une double 'élection. Elle devait dé
signer les successeurs du cardinal Mathieu
et de Victorien Sardou. .
Les - candidats à chaque fauteuil étaient
ïiombreux. Pour plusieurs d'entre eux, il
semblait qu'il y; eût à peu' près égalité de
m, M arcel prévost (ci. manuel.)
chances, et les plus avisés pronostiqueurs
n'osaient pas, hier matin, se risquer à pré
dire le résultat des scrutins de l'après-midi.
Une seu/le des élections a été suivie de ré
sultat. M. Marcel Prévost, romancier, a été
éiLu, en remplacement de M. Victorien Sar
dou.
/Plour l'aaitre fauteuil, l'élection a été
ajournée à une date ultérieure.
. Voiçi le détail des eci-utins : :
FAUTpUtt DU CARDINAL MATHIEU.
l«t. 2 c t. 3't. i'I. 5 ! t. C't.
Stcphen Liég«ard 8 5 2 2 3 4
Mgr de Cabrières 14 13 Ifi 15 ■ 15 14
Mgr Duchesne ...» 10 14 14 15 13 14
Albert Jounet 0 » n » » »
Bulletin blanc » » » » 1 »
Comme on l'a vu plus haut, l'élection du
cardinal Mathieu a été remise às une date
ultérieure.
FAUTEUIi; DE VICTORIEN SABDOU.
- , , ' l«'t.'2't. S't. 4't.
Théodore Gosselin dit G. Lenotre., 3 3 3 1
Emile Bouiroux 7 7 7 8
Edouard Drumont « 10 7 5 3
Paul Vibert 0 0 »• »
Auguste Chirac 0 0 » »
Marcel Prévost 12 15 16- 18
Bulletins . blancs 0. 0 1 2
M. Marcel Prévost a été déclaré élu
après le quatrième tour. - .
Il y, avait 32 membres présents, •
X
M. MARCEL PRÉVOST
(Le nouvel académicien est né à Paris en
1862. Fils d'un'sous-directeur'des contribu
tions indirectes, il avait été reçu e_n 1882 à
l'Ecole polytechnique et il en était sorti
ingénieur des tabacs. Après, avoir été à La
manufacture du Gros-Cai!liou, à Paris, M.
Marcel Prévost avait été nommé ingénieur
à Tonneinis, puis à Châteauroux et à Lille.
■ Mais déjà le goût de là littérature s'était
empa.ré de l'ingénieur qui, sous le pseu
donyme de Schlem avait fait en 1881, dif
férentes nouvelles qui parurent dans des
journaux : Conscrard Chambergeot, Vlngé-
nua de mon oncle, les Pommes d'api, 'le
Prince Max furent ses premières œuvres.
En 1887, le Scorpion fut son premier ro
man, suivi de Chonchette, Mademoiselle
Jaufre, Cousine Laura, Confession d'un
amant. Lettres de femmes et Nouvelles let
tres de femmes. Deux autres romans
parurent en 1893 et en 1894, VAutomne
d'une femme et les Demi-Vierges. Parmi les
autres œuvres du romancier, il faut citer
le Jardin secret, Notre compagne Zéa, Let
tres et Nouvelles lettres â Françoise, Mon
sieur Moloch, etc.
Il a fait représenter : au Gymnase les
Demi-Vierges ; l'Abbé Pierre, au Théâtre
Libre; La plus faible, à la Comédie-Fran
çaise. .
LE OR!ME D'EVREUX
- —**——
Le zouave arrêté hier
est-il l'assassin ?
{Dépêche de notre correspondant)
Evreux, 27 Mai.
Le juge d'instruction chargé de l'enquête
sur, l'assassinat du petit Edouard Boui'llet
a fait opérer, ce soir, l'arrestation d'un
zouave, contre lequel s'élèvent de fortes
présomptions. - - '
Ce zouave se nomme Albeft Ignou, âgé
de 21 .ants ; il est soldat au 1 er de l'arme à
Alger, engagé pour 4 ans, depuis novembre
1907 ; il a fait pendant sept mois la campa
gne du Maroc et est en congé d'un mois,
qui finit le 4 juin, chez son père, habitant
la côte Sain-t-Michel ; il couche chez sa tan
te, Mme Roze, demeurant rue David.
Avant de partir au régiment, Ignou était
ouvrier maçon et fréquentait le café tenu
par les époux Bouillet ; il connaissait donc
très bien leur petit garçon.
LES PRÉSOMPTIONS
Plusieurs enfants, entre autres Aildré
Levasseur, 12 ans, demeurant % chez sa
grand'mère, rue de Vernon, affirment
l'avoir vu dimanche soir sur le talus du
pré du Bel-Eb'at, avec un soldat d'infan
terie,' son cousin Roze, entre trïeuf heures
et demie. - -,
. Hier matin, au moment "de'l'enterrement
du petit Bouillet, on avait vu arriver Ignou
en compagnie d'un autre jeune homme, et
diverses personnes affirmaient, je vous l'ai
dît, qu'en paissant devant le cercueil!, il
■ayait -pâli d,e façon très visible ; il avait
suivi à distance le convoi jusqu'à la ca
thédrale. puis" avait fait demi-tour et
était ' rentré chez ' lui, dans l'après-midi.
Hier, le commissaire de .police le convo
quait à son bureau et ce matin, le juge
d'instruction l'a interrogé sur l'emploi de
son temps la nuit du crime.:
L'INSTRUCTION
Une perquisition -a été pratiquée Cet
après-midi dans la cliambre qu'il ooeuipait
chez son oncle Roze ; une chemise tachée
de sang a été saisie. Ignou a expliqué que
lea marques sanglantes proviennent de la
blessure produite par la baille de revoltver
reçue à la main droite.-
• Le restaurateur Loi'seflet a fait une décla
ration excessivement grave : dimanche soir,
Ignou et Roze sont arrivés ensemble vers
neuf heures,et sont ressortis presque immé
diatement ; la bonne a fait urne déclaration
absolument identique. Confronté avec ces
deux témoins, Ignou a persisté énergique-*
ment à prétendre qu'il était arrivé vers dix
heures môins un quart et qu'il n'était pas
ressorti avant onze heures, en compagnie
de Roze et de l'ouvrier peintre Forny. Ce
dernier «dit n'avoir vu Ignou et Roze que
vers dix heures et demie, mais iH a ajouté
qu'ils pouvaient être dans la première salle,
alors que lui, avec ses amis, &e trouvait
dans la saille de derrière.
A sept heures et demie Ignou a été mis en
état d'arrestation. II s'est mis à pleuirer en
disant :
« C'est mallheureux 1 je ne suis pas cou
pable. »
Le juge d'instruction pour l'arrêter s'est
basé sur oe fait, qu'il n'a pas pu donner
l'emploi de son temps entre neuf heures
um quart et dix heures et diemie ; il a de
plus payé une bouteille de vin, dans le
débit de M. Loiselet, avec une pièce de
cinquante centimes ; or, il n'avait pas un
sou dans sa poche avant le crime, et l'on
n'ignore pas que l'assassin a volé le-porte-
manoaie de la petite victime.
Le soldat Roze, du 24° d'infanterie, cou
sin de Ignou, a été interrogé à Rouen au
jourd'hui sur commission rogatoire. Com
me il n'avait pas quitté Ignou de toute la
soirée dimanche, on peut prévoir qu'il ,va
être amené deVnain à Evreux. :
Notes Politiques
i£e projet de statut des fonctionnaires,
■tfont ïe tfôtivernement vient de saisir la
Chambre, stipule diverses garanties pro
pres à les protéger contre l'arbitraire et
le favoritisme. Ses auteurs auruieht dû
s'en tenir là puisque les intéressés se
rendaient fort bien compte qu'ils ne pou
vaient pas demander davantage.
, Ils ont voulu aller plus loin ; ils leur
ont reconnu le droit, non seulement de
s'associer, mais de se syndiquer, c'est-
à-dire précisément ce qu'ils . leur dé
niaient naguère avec la plus d'obstina
tion et de force. Que. les employés de
l'Etat puissent former des associations
dans le ; but de discuter leurs intérêts,
de causer entre eux de leurs affaires,
nul ne saurait y voir le moindre incon
vénient ; mais il y en a un, et des plus
graves, à donner à ces associations un
caractère légal, à reconnaître par un sta
tut que les ministres, les chefs de ser
vice, les agents de direction, auront dé
sormais en face d'eux, non plus 'des
individualités, mais des collectivités
avec lesquelles ils devront discuter et
traiter, de telle sorte que les fonctionnai
res de l'Etat vont devenir les fonction
naires d'un syndicat. La discipline en
souffrira nécessairement, l'autorité des
chefs s'en trouvera affaiblie, les fonc
tionnaires, du moins les bons, les intel
ligents, ceux qu'une féconde émulation
stimule auront aussi à en souffrir.Ayant
affaire, non plus a chacun d'eux, mais
à une fouie, les ministres né pourront
plus distinguer le mérite de la médio
crité. D'autre part, alors jque les subor
donnés auront acquis une force plus
grande, les chefs seront moins bien ar
més et rien n'est plus dangereux dans
une démocratie.
Les auteurs du statut paraissent aussi
n'avoir tiré aucun profit d'une leçon ce
pendant bien récente. Ils ont "négligé
d'interdire formellement toute nouvelle
grève et de prévoir une sanction. Sans
doute, l'exposé des motifs condamne en
termes très sévères la cessation collec
tive ou concertée du service ; mais les
mots ne sont que des mots et un exposé
des motifs n'est pas une loi. Sans doute,
l'article 22 dit bien que, dans ce cas',
« toutes peines disciplinaires peuvent
être prononcées sans l'intervention des
conseils de discipline », mais.si elles peu
vent l'être, elles peuvent par conséquent
ne pas l'être aussi, et c'est une porte ou
verte à l'arbitraire puisqu'on se ménage
toute facilité de frapper ceux qui" n'au
ront aucun protecteur et d'épargner les
autres. Sans doute, l'article 33 « interdit
aux àssociations de provoquer la cessa
tion simultanée du service » ■; mais, si
elles passent outre, il n'en coûtera, aux
directeurs ou administrateurs des syndi
cats, que 100 ou 300 francs d'amende et
il faudra la récidive, pour les rendre pas
sibles d'une amende double et de six
jours à un an de prison. Encore faudra-
t-il que l'association, et non pas seule
ment ses directeurs ou administrateurs,
provoque elle-même la cessation du ser
vice, et c'est, on en conviendra, une sti
pulation bien extraordinaire. D'ailleurs,
rien ne sera plus facile que d'éluder cet
article 33; il suffira de préparer la grève
en des conciliabules intimes, sans la
provoquer publiquement.
Tel est ce statut, auquel on peut re
procher de contenir à la fois trop et trop
peu de choses, d'être en même temps
trop complet et trop incomplet.
L'EHQUETE
sur la Marine
Les documents saisis chez fil. Dupont
seront dépouillés, ee matin, par les
; soins du Conseil de guerra mari
time de Cherbourg.
Sur une lettre de M. IDelcassé, la justice
civils va être saisie de l'affaire de
. corruption' ds fonctionnaires,
Les dossiers saisis,'à la demande de la-
commission parlementaire d'enquête sur la ;
marine, .chez M. Dupont, ancien chef du
cabinet technique de M. Thomson, -alors
ministre de la Marine,' n'ont pas été en
core examinés. Ils le senont seulement au
jourd'hui. C'est ctf qui résulte des commu
nications qui ont été faites'hier à La com-,
mission, au nom de M. Picard, ministre
de la Marine.
La commission devait d'abord' se réunir,
à deux heures pour entendre M. Picard ;
puis elle s'était ajournée à quatre heures,
M. Picard étant retenu à la commission!
chargée de l'examen du projet sur la sus- ,
pension du monopole du pavillon entre la
France et l'Algérie.
"M..Picard avait fait prévenir la com
mission qu'il comptait pouvoir se rendre
auprès d'elle avant la fin de l'après-midi*
Un peu plus tard, rencontrant M. Dauzon,
membre de la commission, M. Picard lui
a dit :
« Je vous serais très obligé do présenter mes
excuses à la commission. Je ne puis, en effet,
me rendre auprès d'elle, car je suis appelé par
M. Clemenceau au sujet de la grève des ins
crits maritimes. D'ailleurs, je n'avais que de
brefs renseignements à donner et je voUs se
rais très obligé de les transmettre de ma part.-*
» Les dossiers ne sont pas encore ouverts ;
ils ne petivent l'être qu'en présence du rap
porteur du Conseil de guerre maritime, du
commissaire du gouvernement et du greffier.
Or, les officiers de marine détachés a Paris
sont justiciables du Conseil de guerre de Cher
bourg ; j'ai donc télégraphié au rapporteur
du conseil de cette villç, ainsi qu'au commis
saire et au greffier, les invitant à se rendre àl
Paris. C'est en leur présence qu'aura lieu, de
main matin au ministère de la Marine, l'ou-
Verture des scellés et l'examen des' dossiers. ».
La commission a laissé à son président-
le soin de la. convoquer. "
Une lettre de M. Delcassê
D'autre part, M. Delcassé a adressé, au'
nom de la commission, à M. "Briand, garde
des Sceaux, une nuovelle lettre,, dans la
quelle, comme nous l'avons déjà dit, il lui
a signalé les dépositions reçues pair la
commission au sujet dé l'enveloppe ceinte^
nïtnt un ou plusieurs billets de banque,
offerts au contrôleur de la Marine, par
l'usine d'Ùnieux; M. Delcassé à demandé,
en outre, au ministre de kilonnieir urne suite
à cette affaire.
M. Briand a aussitôt saisi M. Picard de
cette lettre ; il l'a prié de lui faire parve
nir toutes les pièces qui, dans les dossiers
de M. Dupont, pourraient s'y rattacher.:
Lorsque,le dépouillement des dossiers étant
terminé, ces documents auront été retrou-.
vés, ils seront envoyés au procureur géné
ral de la cour de Lyon, pour que ce der
nier mette en mouvement, le Parquet de!
Saint-Etienne. î
De sorte que la justice civile va inter
venir, elle aussi, dans cette enquête.' Oh
avait d'abord cru qu'elle interviendrait
parce qu'on découvrirait peut-être l'exis
tence de ce qu'on a appelé un « complice
civil ». Mais cette hypothèse était aban
donnée, hier, au moins jusqu'après le dé
pouillement des dossiers. C'est à ce mo
ment seulement qu'on pourra savoir s'il
est exact, comme on en a fait courir le
bruit, que ces dossiers renferment des piè
ces intéressant le cabinet du ministre et
postérieures, néanmoins, au départ de M.:
Dupont du cabinet.
« Pour rafraîchir
ses souvenirs»
Il est vrai qu'on, assure que dans les
premières semaines de son entrée au mi
nistère de la Marine, M. Picard avait in
vité M. Dupont à revenir, rue Royale, pour
mettre le nouveau cabinet au courant.
Les visites récentes de M. Dupont au
ministère de la Marine, ont fait l'objet
de questions à une des dernières séances
de la commission. On a demandé à,'M.
Dupont à quelles heures il retournait au
ministère ; si les visites qu'il y faisait
n'avaient pas lieu parfois après le dé
part de M. Picard, qui quitte régulière
ment le ministère et regagne son appar
tement de Ta cité Vaneau, un peu après
sept heures du soir. '
M. Dupont a répondu à ces diverses
questions. Il a dit notamment que lors
que la commission d'enquête ayait été
nommée, il' avait bien pensé qu'il serait
convoqué par elle, et qu'il avait voulu
rafraîchir ses souvenirs en revoyant les
dossiers.
Autour de l'enquête
Ajoutons dans le même ordre d'idées,
que le bruit a couru, un moment, hier,
à la Chambre, qu'une question allait être
posée immédiatement à la tribune à M.
Picard, afin de, savoir de lui pourquoi il
avait conservé dans son cabinet des per
sonnes qui avaient appartenu au cabinet,
de eon prédécesseur.
C'était une nouvelle . fausse comme tant
d'autres qui ont couru à la Chambre. C'est
à propos d'un de ces racontars que l'Agence,
Bavas a comuniqué la. note suivante :
■ « Un journal du soir insinue que M. Aris
tide Briand, ministre de la Justice, serait
intervenu autrefois pour faire « étouffer ><
une plainte de corruption de fonctionnaire.
« Cette information est dénuée de tout
fondement. Jamais, à aucun moment, M.
Aristide Briand n'est intervenu dans une
T7D
XJL3'EL3 ULj
r S
LE PJLUS RÉPANDIT, LE MIEUX KETSTSEIG-T^ÊÎ
ADMINISTRATION, RÉDACTION ET ANNONCES
: 61, rue La£a,yette.v à Paris (9 me )
4$îï'PJinwPQ $ Rédaction...... • 101-/6 — 101-77 ——101-78
HSLUrfllfflltt £ Administration : 101-67—101-74 —101-75
ABONNEMENTS SEINE ET SEiflE-ET-fHSE
TROIS IIOIS.
SIX MOES
UN AU.
Les Abtmœmsnta
_5rc.
G FTQ.
.18FB.
I^-â^CS-IE S'
cent.
, ^ ceBt - ...
L e Supplément "illustré . ... S cent . 1 Le _ V ftit Jonmal illustré de la Jeunesse 10 cent-
Le Petit Journal agricole. 5 gk'nti ? LxJjivi^da ,
10 cent-
Directeur : CÈAR^ES PREVET
ABONNEMENTS étranger
6ï >n.__ TROIS MOIS; ~ « fil.
-12FB SIX MOIS J_. -15 TK.
24.F8 i_ VN AN 30£EU
les Abomtemeuts
■jporientxbes V?etS&d£ ckaqweTBBis
VENDREDI 28 MAL 1909
148 S AINT OLIVIE R 217 '}.
QUARANTE-SEPTI ÈME AN NEE (Nu^iÉRO 16,954)
Les manuscrits ne sont pas rendus
• 'il. nt• iMiwmiM m m mur
1PIBWL LAIES DE PIOSTEIEIIO
L'autre jour, en écrivant un: L bout d'arti-
icle qui a paru ici-même sur La • bataille
id'Essling ou d'Aspern et - sur- la gloriole
que les Autrichiens en tirent encore au bout
de cent ans, je pensais au. gaspillage' que
nous faisions de nos gloires françaises.
. Combien les autres sont meilleurs, admi
nistrateurs de leur patrimoine idéal ! Voyez'
nos amis d'àuj ouird'hui et -sama doute nos
'eiliés de demain, les Anglais. Ils ont rem-
LE MARÉCHAL tftNNES, DUC DE MONTEBELLO
tiôrté une victoire en- tout sur' l'Empereur
Napotléon,. c'asit-à-dire. sur la Ffawce dams
la période où sa force militaire était à.l'a
pogée. Cette - unique victoire, -qui s'appelle
Waterloo, les Anglais l'ont placée, si on
peut dire, à intérêts • composés. Grâce . au
parti qu'ils en ont tiré, ils ont, pendant
presque un siècle, dominé d'Europe. «Voyez
"encore l'Autriche.- Elle célèbre comme uine
de ces victoires, dont les bulletins sont, com
me les .parchemins de noblesse d^n'e na
tion, une bataille qui n'a été interrompue
que par la volonté, de son adversaire, qui
ne l'a été qu'à cause de l'intervention con
tre nous d'un élément naturel, la crue du
Danube,. ©t. qui eut pour lendemain" le
foudroyant Wagiram,Wagram presque aus
si "plein, d'étincellements qù'Austerlitz !
Nous avons nous, dans notre histoire,
des "victoires à rémuer à là pelfe. Il' n'y a
presque .pas un. jour du calendrier qui ne
soit l'anniyersaire d'un grand fait (d'armes
français. Et cette richesse morale, cette
richesse-qui, plus que celle dè l'or, fait les
nations fortes, nous la laissons.^ improduc
tive: F
■ " ,'*V •-
On ,dirait que nous cherchons à la* faire
oublier ; nous ne'commémorons pas nos
journées glorieuses. Et si le tombeau du
grand gagneur de batailles, de l'homme
dont le nom totalise les grandeurs nationa-
Ies,_ a encore tant de pèlerins 1 pieux, ces pè
lerins sont des. étrangers. On ne mène pas
aux Invalides les enfants de la' France.
Mais Cook. y conduit ses touristes anglais,
allemands, sud-américains.
Toutes ces pensées me traversaient l'es
prit pendant que j'écrivais sur Aspern.
Lorsque, ayant terminé mon article, j'ou
vris mon courrier, j'y trouvai une invita
tion . a assister à la commémoration du
centenaire-du maréchal Lannes, qui aura
lieu lundi, à Lectoure, dans cet illustre
pays d Armagnac où Lannes était né d'une
modeste famille de cultivateurs.
. L Armagnac, dont là plus grande partie
forme aujourd'hui le département du Geïs
est une des provinces-de la France qui ont
apporté la plus riche contribution à la lé
gende héroïque de notre race.
. Le Gascon d'Armagnac eut la 'bonhe for
tune de donner son nom au. premie- -parti
national français. Alors "que les Bourgui
gnons (qui depuis, ont effacé si bien oe mau
vais souvenir) avaient le malheur, égarés
par leurs ducs, de' soutenir la cause du roi
anglais-, pendant la guerre de Cent Ans
Armagnac fut, 1 g fidèle sou.tien*
Armagnac, jusqu'à, ce que, Jeanne d'Arc
surgissant, le parti' français fut créé.
Plus 1 tajd, c'est avec les rapides piétons
de Gascogne, qu'Henri IV, grand apaiseur
des querelles politiques.et.religieuses,grand
national par conséquent, nous délivra des
bandes espagnoles et des .compagnies de
guerre-civile.
Lannes fut comme le type représentatif
(vivant de cette vaillante race militaire du
Sud-Ouest dé la France. Les poètes et les
romanciers l'ont incarnée cette race, dans
les figures héroïques et charmantes du
chevalier d'Artagnan et dç Cyrano de
Bergerac. Lannes l'incarna dans la réal.'ié
vivante. Avant de devenir le capit une dont
Bcnsperte, qui était un connaisseur, a dit:
« Lannçs avait le génie de la guerre », il
fut parfois un guerrier homéri^ îe.
. A l'armée des Pyrénées-Orientales,il était
fchargé d'enlever une forte redoute, la re
doute de Ville-longue. Déjà, il en avait em
porté toutes les avancées, quand le géné
ral espagnol lui fit : demander une sus
pension d'armes de deux heures.
«. a -^-Est-ce que ton général se moque de
moi ? répondit le. commandant Lannes.
(Engagé en 1792, il était commandant eh
1793.) J1 me demande un d'élai au moment
où je vais enlever «a redoute : je lui ac
corde dix minutes, le temps de venir croi
ser le fer avec 'moi, l'insolent ! »
• Le parlementaire fit la commission et le
général espagnol, brave et romanesque,
comme tous ceux de sa nation, vint rele
ver le cartel,du commandant français. En-
tfre les avant-postes, un combat singulier,
comme s'ep livraient Achille et Hector
sous les murs de Troie, mit aux prises les
dieux chefs. L'Espagnolgut blessé. Après oe
duel vint l'assaut et la redoute fut enle
vée par nos soldats. v
' De cet épisode, digne d'être chanté par
M. Edmond Rostand, il ne reste que des ré
cits de témoins, mais nul rapport officiel.
Une autre page, de la vie de. Lannes a été
écrite par- le général en chef de l'armée
d;italie, en février 1798. En mémoire de la
bataille d'Arcole,.. le. Corps législatif avait
ifait hommage â Bonaparte d'un drapeau.
Ce.drapeau,.la garde, en fut confiée à"Lan
nes, pat la lettre suivante, qui est une des
pièces précieuses des archives de sa fa
mille :
« Citoyen général, le Corps législatif a vou
lu honorer (l'armée d'Italie dams son général
en lui offrant un drapeau, en souvenir de la
bataille d'Arcole.
» Plein de sang et couvert de blessures,
vous quittâtes l'ambulance, résolu à mouriir
ou à .vaincre: Je vous vis constamment dans
cette journée aù premier rang des braves.
C'est vous également qui, le premier, à la
t&te de la colonne infernale, arrivâtes à Dego,
passâtes le Pô et. l'AicLda. C'est à vous à être
dépositaire de cet honorable drapeau qui
couvre de gloire les grenadiers nue vous avez
constamment commandés, vous ne le déploie
rez désormais que lorsque tout mouvement en
arrière-sera inutile. »
• - B onaparte.
Ce témoignage suffirait pour qu'un sol
dat fût tiré: de pair devant la plus lointai
ne postérité. Ljànnes en-reçut d'autres.
Son avancement se fit suivant un rythme
aussi rapide que régulier. Ayant rencontré,
quelques jours avant Marengo, quinze mi 1 -
,ïe Autrichiens, près de Montebello, î! en
jeta par terre cinq mille, autant qu'il
avait lui-même d'hommes .à mettre en li
gne. Ce haut fait ' devait lui valoir plus
tard, sous l'Empire, ,1e titre de duc de Mon
tebello au sujet duquel la duchesse
d'Abrantès écrivait à la femme de Lan-
; nés : « Nous avons les deuoe plus jolis .ti
tres de Ïa noblesse dé l'Empire » et qui est
porté avec tant de dignité par les descen
dants du maréchal.
*** ■
•Il avait été de la première promotion de
maréchaux. Mais Napoléon avait en
son coup d'œil et en son intrépidité une
telle confiance que, dans les journées déci
sives, il n'hésitait pas) à lui subordonner
les hommes qui étaient ses égaux en gra
de et en dignité. C'est ainsi qu'à la ba
taille d'Essling-Aspern, le maréchal Bes-
sières, qui paurtajit avait une grande répu
tation, fut placé sous les ordres, de Lan
nes. Cette subordination ne dura que quel-
qutes heures^ Une blessure dont Lannes de
vait mourir dix jours plus tai'd y,' mit une
fin brusque et' tragique. Mîvrboti. dont les
mémoires sont aussi intéressants, mais
historiquement plus exacts, qu'un ' roman,
d'Alexandre Dumas père, a relaté les cir
constances dans lesquelles son illustre
chef (Marbot: était officier d'ordonnance
de Lannes) reçut le boulet qui enleva à
la France un si grand serviteur.
.« Le 2-2 mai 1809, le. maréchal fatigué après
tnente heures de combat, était descendu de che
val et s'entretenait ^vec, son ancien instruc
teur, le générai de division Pouzet. Tout à
coup une bal-lé frappe Pouzet qui tombe mort.
Le maréchail, fort ému et voulant s'éloigner
du cadavre de son a,mi, alla s'asseoir au bord
d'un fossé. Il avait la main sur les yeux et
les jambes croisées l'une sur l'autre. Il était
là*, songeur, triste,,lorsqu'un boulet autrichien
arrive en ricochant et va frapper le maréchal
au point où ses deux jambes se croisaient. La
rotule de l'une fut brisée et le jarret de l'autre
déchiré. On le transporta à l'ambulance:ou le
maréchal Masséna vint aussitôt le voir. Et
entre ces deux grands soldats ce dialogue
d'une simplicité héroïque s'engagea :
—« Masséna, lui demanda Lannes, as-tu
conservé ta position 7
' ■— Oui. • t '
— Eh bien, si- je meurs, ce sera .plus tran
quillement. .
'•, Tejles.furetit la-vie et lamort ,de ce cad§t
de Gascogne, de ce fils du glorieux et patrio
te Armagnac dont la terre natale .va célé
brer aujourd'hui la vaillanoa et le génie an* ■
litaire. L'hommage pourra s'adresser en
core à d'autres qualités qui distinguaient
le maréchal Lannes.
Fidèle ami de l'Empereur, il ne fut ja
mais un servile courtisan. Il savait parler
quand sa dignité était en jeu un langage
qui devait étonner Napoléon, mais qui cer
tainement ne pouvait qu'augmenter son es
time pour le héros d'Arcole et de Monte
bello. . :
A Stettdn, en 1806, il avait reçu pour ins
tructions. de payer un mois de solde à son
corps d'armée. L'ordre ayant été.répété im
périeusement, alors qu'il était déjà execute,
le maréchal se sentit offensé dans sa déli
catesse et fit à l'Empereur une véritabte
scène : « Je sais que Sa Majesté, écrivit-i|,
a le droit de m'ordonner de me faire tuer
6-t que j6 dois obéir plus e>ncorie par a-tt-o,-
chement -que par devoir. Mais je ^répé
terai mille fois que la phrase qui ma été
écrite : « Sa Majesté désire qu'un mois di
solide soit payé sur les 600.000 francs trou
vés à Stettin et, si vouis ne l'avez pas faifj
elle vous ordonne de le faire », cette phra
se, dis-je, est une attaque à l'honneur. J'es
père que l'Emipereur ne trouvera pas mau
vais que je cherche à me disculper d'une
chose qui révolte mon âme. L'Emipereur.
connaît ma délicatesse depuis longtemps et
c'est'ce gui 'me tourmente encore davan
tage. » ' ,
Lannes fut donc non seulement un
grand homme de guerre, mais encore ce
que nos ancêtres appelaient un gentilhom
me, ce que les Anglais nomment Un gentle
man et ce que nous nommons un hom
me d'honneur,. un honnête homme, ayant
île respect de soi et exigeant le respect dès
autres.
. Pour de tels hommes, le bronze ou le
marbre qui perpétue leur souvenir et leur
exemple est bien employé.
Mermeix.
La Grève des Inscrits Maritimes
DE MARSEILLE
■(Dépêche de notre correspondant)
Marseille, 27 Mai.
Ce matin, à huit heures, les inscrits ma
ritimes en grève se sont réunis au nombre
de deux mille environ sur la place de la Ju
liette et se sont rendus dans je plus grand
calme à la gare, pour recevoir M. Rtvelli,
secrétaire général de la Fédération natio
nale des insorits maritimes, venant de Pa
ris.
Les inscrits maritimes ont ensuite voté
à l'unanimité un ordre du jour rendant les
armateurs « par suite de leur mauvaise
volonté dans l'application de la loi du 17
avril 1907 et les pouvoirs publies respon
sables du ^mouvement actuel, et considé
rant que les inscrits maritimes se sont
transformés en défenseurs de la loi, ils
sont décidés à la faire appliquer et votent
la continuation de la grève. »
Les équipages des paquebots Saghalien
et Congo, des Messageries maritimes, et
Moïse, de la Compagnie transatlantique,
arrivés ce matin, ont mis sac à terre.
Les torpileurs Hallebarde, Carquois,
Cognée, Claymore sont arrivés ce matin
pour assurer les services postaux entre
Marseille, l'Algérie la Tunisie et la Corse.
MORT DU PEINTRE DtJBUFE
Pendant la séance de la délégation de la
Société nationale des beaux-arts, est arri
vée, hier après-midi, la nouvelle de la mort
de M. Guillaume Dubufe, l'excellent artiste
qui était commissaire général et, trésorier
de la Société.
Né à Paris en 1843, M. Guillaume Dubufe
était élève dé son père et de Mazerolle. Il
obtint au Salon une 3 e médaille en 1877,
une 2° médaille l'année suivante et eut une
médaille d'or à l'exposition de ' 1889. On
trouve des œuvres de lui dans beaucoup de
musées français et étrangère.
M. Guillaume Dubufe, parti récemment
pour Buenos-Aires, où il allàit organiser
une exposition de peinture, serait mort sùr
le bateau qui l'emmenait en Amérique.
M. Guillaume Dubufe était officier de là
Légion d'honneur
DEUX TOURISTES TUÉS
dans les Alpes
'{Dépêche de notre correspondant)
Berne, 27 Mai.
Samedi soir, • deux employés d'une usine
de constructions mécaniques d'Appenzell,
MM. Paul Holzach et Otto Kindlimann,
avaient quitté Winterthur pour faire une
ascension de montagnes. Us n'avaient pas
de guide avec eux.
Comme on ne les voyait pas revenir,
une excursion de secours fut organisée, et
hier, on retrouva leurs cadavres horrible
ment mutilés au fond d'un précipice' de
250 pieds. " •
PROPOS jyACTTJALITÊ
L'Education pessimiste
-**•——
On a recherché les motifs du suicide de ce
pauvre petit garçon de quatorze ans qui s'est
tué en pleine classe au lycée de. Clermont-Fer-
rand ; et l'on n'a trouvé que ceci : Cet enfant
était de caractère taciturne ; il avait, à main
tes reprises, déclaré à ses camarades que la
vie lui pesait et qu'elle ne valait pas la peine
d'être vécue... — A quatorze ans, qu'est-ce
qu'il pouvait en savoir, le malheureux en
fant ?... On a découvert encore qu'il.étudiait
la .métaiphysique et se passionnait pour les
théories pessimistes de certains philosophes
allemands... Parbleu !... j'aurais été bien sur
pris si la maussaderie du sieur Schopenhauer
et la « philosophie tragique » du dénomme
"Nietzsche n'avaient pas encore joué leur rôle
en cette affaire...
Mais comment diable les maîtres' et les pa
rents du jeune Nény ne lui ont-ils pas arra
ché des mains ces livres criminels ?... Un ga
min de quatorze ans n'a que faire de philoso
pher et de s'égarer dans les dédales de la mé
taphysique, ce champ des doutes » comme
l'a appeJfce Voltaire. . . _ . T ,.
Il y a, à cette époque de l'année surtout, et
pour des enfants de cet âge, des champs plus
riants et ulus aaréables à narcourir ; ceux où
poussent non pomt les fleurs de la mélancolie
et du désespoir, mais les marguerites et les
boutons d'or. ~
C'est là qu il faJiu.it entraîner cette imagi
nation embrurn e de tr De e : le soleil eût
Vite fait de di p« ce funestes brouillards.
Décidément, i éUuoution qu'on donne aux
petits FrançE s d joura hu continue à man
quer de l'élément le pius utile et le plus sain :
la gaîté... Au temps ou jetais au. collège, je
vous assure que noua ne pensions pas à nous
suicider nous autres. Nous ne lisions pas
Schopenhauer... Nous n'avions même jamais
entendu parler de cet olibrius. Mais, par con
tre, nous avions un brave homme de profes
seur-qui pour nous faire mieux comprendre
les beautés de l'Enéide, nous lisait des frag
ments du Virgile travesti de Scarron... Et je
vous assure qu'on ne s'embêtait pas ces
jours-là...
Est-ce qu'on ne 'pourrait pas faire, dans les
programmes, un peu plus ,de place aux au
teurs gais ?... On les néglige injustement;Us
sont pourtant les représentants "du plus pur
génie français. Un jeune homme qui sort du
collège ne connaît pas seulement dix lignes
de Rabelais. Tous les joyeux conteurs de la'
Renaissance lui sont inconnus. Il en est pour
tant à l'usage de la jeunesse. Que de jolies
anecdotes de Bonavemture des Périers ne se
raient nullement déplacées dans les livres
destinés aux jeunes pens !..i Et finalement, si
l'on veut que les enfants s'accoutument à
penser, offrons-leair donc l'exemple d'un phi
losophe qui vaut mieux que tous les Scho-
penliaueir, tous les Nietzsche et tous ies
brojjeurs de noir d'outre-Rhin : l'exemple de
Montaigne qui disait : « Je n'aime ni estime
la tristesse. » ,
> Voilà la bonne philosophie qu'il faut leur,
inculquer. Celle-là ne Jes mènera pas au s'ui- :
cide. •
Jean lecoçf.
SOUS LA COUPOLE
-*iïi-
M. MARCEL PREVOST
a été élu hier
membre de l'Académie Française
EN REMPL ACEMENT DE SARD0U
L'Académie a remis à une date ultérieure
l'élection du successeur du cardinal
Mathieu
L'Académie ; française devait procéder
hier à une double 'élection. Elle devait dé
signer les successeurs du cardinal Mathieu
et de Victorien Sardou. .
Les - candidats à chaque fauteuil étaient
ïiombreux. Pour plusieurs d'entre eux, il
semblait qu'il y; eût à peu' près égalité de
m, M arcel prévost (ci. manuel.)
chances, et les plus avisés pronostiqueurs
n'osaient pas, hier matin, se risquer à pré
dire le résultat des scrutins de l'après-midi.
Une seu/le des élections a été suivie de ré
sultat. M. Marcel Prévost, romancier, a été
éiLu, en remplacement de M. Victorien Sar
dou.
/Plour l'aaitre fauteuil, l'élection a été
ajournée à une date ultérieure.
. Voiçi le détail des eci-utins : :
FAUTpUtt DU CARDINAL MATHIEU.
l«t. 2 c t. 3't. i'I. 5 ! t. C't.
Stcphen Liég«ard 8 5 2 2 3 4
Mgr de Cabrières 14 13 Ifi 15 ■ 15 14
Mgr Duchesne ...» 10 14 14 15 13 14
Albert Jounet 0 » n » » »
Bulletin blanc » » » » 1 »
Comme on l'a vu plus haut, l'élection du
cardinal Mathieu a été remise às une date
ultérieure.
FAUTEUIi; DE VICTORIEN SABDOU.
- , , ' l«'t.'2't. S't. 4't.
Théodore Gosselin dit G. Lenotre., 3 3 3 1
Emile Bouiroux 7 7 7 8
Edouard Drumont « 10 7 5 3
Paul Vibert 0 0 »• »
Auguste Chirac 0 0 » »
Marcel Prévost 12 15 16- 18
Bulletins . blancs 0. 0 1 2
M. Marcel Prévost a été déclaré élu
après le quatrième tour. - .
Il y, avait 32 membres présents, •
X
M. MARCEL PRÉVOST
(Le nouvel académicien est né à Paris en
1862. Fils d'un'sous-directeur'des contribu
tions indirectes, il avait été reçu e_n 1882 à
l'Ecole polytechnique et il en était sorti
ingénieur des tabacs. Après, avoir été à La
manufacture du Gros-Cai!liou, à Paris, M.
Marcel Prévost avait été nommé ingénieur
à Tonneinis, puis à Châteauroux et à Lille.
■ Mais déjà le goût de là littérature s'était
empa.ré de l'ingénieur qui, sous le pseu
donyme de Schlem avait fait en 1881, dif
férentes nouvelles qui parurent dans des
journaux : Conscrard Chambergeot, Vlngé-
nua de mon oncle, les Pommes d'api, 'le
Prince Max furent ses premières œuvres.
En 1887, le Scorpion fut son premier ro
man, suivi de Chonchette, Mademoiselle
Jaufre, Cousine Laura, Confession d'un
amant. Lettres de femmes et Nouvelles let
tres de femmes. Deux autres romans
parurent en 1893 et en 1894, VAutomne
d'une femme et les Demi-Vierges. Parmi les
autres œuvres du romancier, il faut citer
le Jardin secret, Notre compagne Zéa, Let
tres et Nouvelles lettres â Françoise, Mon
sieur Moloch, etc.
Il a fait représenter : au Gymnase les
Demi-Vierges ; l'Abbé Pierre, au Théâtre
Libre; La plus faible, à la Comédie-Fran
çaise. .
LE OR!ME D'EVREUX
- —**——
Le zouave arrêté hier
est-il l'assassin ?
{Dépêche de notre correspondant)
Evreux, 27 Mai.
Le juge d'instruction chargé de l'enquête
sur, l'assassinat du petit Edouard Boui'llet
a fait opérer, ce soir, l'arrestation d'un
zouave, contre lequel s'élèvent de fortes
présomptions. - - '
Ce zouave se nomme Albeft Ignou, âgé
de 21 .ants ; il est soldat au 1 er de l'arme à
Alger, engagé pour 4 ans, depuis novembre
1907 ; il a fait pendant sept mois la campa
gne du Maroc et est en congé d'un mois,
qui finit le 4 juin, chez son père, habitant
la côte Sain-t-Michel ; il couche chez sa tan
te, Mme Roze, demeurant rue David.
Avant de partir au régiment, Ignou était
ouvrier maçon et fréquentait le café tenu
par les époux Bouillet ; il connaissait donc
très bien leur petit garçon.
LES PRÉSOMPTIONS
Plusieurs enfants, entre autres Aildré
Levasseur, 12 ans, demeurant % chez sa
grand'mère, rue de Vernon, affirment
l'avoir vu dimanche soir sur le talus du
pré du Bel-Eb'at, avec un soldat d'infan
terie,' son cousin Roze, entre trïeuf heures
et demie. - -,
. Hier matin, au moment "de'l'enterrement
du petit Bouillet, on avait vu arriver Ignou
en compagnie d'un autre jeune homme, et
diverses personnes affirmaient, je vous l'ai
dît, qu'en paissant devant le cercueil!, il
■ayait -pâli d,e façon très visible ; il avait
suivi à distance le convoi jusqu'à la ca
thédrale. puis" avait fait demi-tour et
était ' rentré chez ' lui, dans l'après-midi.
Hier, le commissaire de .police le convo
quait à son bureau et ce matin, le juge
d'instruction l'a interrogé sur l'emploi de
son temps la nuit du crime.:
L'INSTRUCTION
Une perquisition -a été pratiquée Cet
après-midi dans la cliambre qu'il ooeuipait
chez son oncle Roze ; une chemise tachée
de sang a été saisie. Ignou a expliqué que
lea marques sanglantes proviennent de la
blessure produite par la baille de revoltver
reçue à la main droite.-
• Le restaurateur Loi'seflet a fait une décla
ration excessivement grave : dimanche soir,
Ignou et Roze sont arrivés ensemble vers
neuf heures,et sont ressortis presque immé
diatement ; la bonne a fait urne déclaration
absolument identique. Confronté avec ces
deux témoins, Ignou a persisté énergique-*
ment à prétendre qu'il était arrivé vers dix
heures môins un quart et qu'il n'était pas
ressorti avant onze heures, en compagnie
de Roze et de l'ouvrier peintre Forny. Ce
dernier «dit n'avoir vu Ignou et Roze que
vers dix heures et demie, mais iH a ajouté
qu'ils pouvaient être dans la première salle,
alors que lui, avec ses amis, &e trouvait
dans la saille de derrière.
A sept heures et demie Ignou a été mis en
état d'arrestation. II s'est mis à pleuirer en
disant :
« C'est mallheureux 1 je ne suis pas cou
pable. »
Le juge d'instruction pour l'arrêter s'est
basé sur oe fait, qu'il n'a pas pu donner
l'emploi de son temps entre neuf heures
um quart et dix heures et diemie ; il a de
plus payé une bouteille de vin, dans le
débit de M. Loiselet, avec une pièce de
cinquante centimes ; or, il n'avait pas un
sou dans sa poche avant le crime, et l'on
n'ignore pas que l'assassin a volé le-porte-
manoaie de la petite victime.
Le soldat Roze, du 24° d'infanterie, cou
sin de Ignou, a été interrogé à Rouen au
jourd'hui sur commission rogatoire. Com
me il n'avait pas quitté Ignou de toute la
soirée dimanche, on peut prévoir qu'il ,va
être amené deVnain à Evreux. :
Notes Politiques
i£e projet de statut des fonctionnaires,
■tfont ïe tfôtivernement vient de saisir la
Chambre, stipule diverses garanties pro
pres à les protéger contre l'arbitraire et
le favoritisme. Ses auteurs auruieht dû
s'en tenir là puisque les intéressés se
rendaient fort bien compte qu'ils ne pou
vaient pas demander davantage.
, Ils ont voulu aller plus loin ; ils leur
ont reconnu le droit, non seulement de
s'associer, mais de se syndiquer, c'est-
à-dire précisément ce qu'ils . leur dé
niaient naguère avec la plus d'obstina
tion et de force. Que. les employés de
l'Etat puissent former des associations
dans le ; but de discuter leurs intérêts,
de causer entre eux de leurs affaires,
nul ne saurait y voir le moindre incon
vénient ; mais il y en a un, et des plus
graves, à donner à ces associations un
caractère légal, à reconnaître par un sta
tut que les ministres, les chefs de ser
vice, les agents de direction, auront dé
sormais en face d'eux, non plus 'des
individualités, mais des collectivités
avec lesquelles ils devront discuter et
traiter, de telle sorte que les fonctionnai
res de l'Etat vont devenir les fonction
naires d'un syndicat. La discipline en
souffrira nécessairement, l'autorité des
chefs s'en trouvera affaiblie, les fonc
tionnaires, du moins les bons, les intel
ligents, ceux qu'une féconde émulation
stimule auront aussi à en souffrir.Ayant
affaire, non plus a chacun d'eux, mais
à une fouie, les ministres né pourront
plus distinguer le mérite de la médio
crité. D'autre part, alors jque les subor
donnés auront acquis une force plus
grande, les chefs seront moins bien ar
més et rien n'est plus dangereux dans
une démocratie.
Les auteurs du statut paraissent aussi
n'avoir tiré aucun profit d'une leçon ce
pendant bien récente. Ils ont "négligé
d'interdire formellement toute nouvelle
grève et de prévoir une sanction. Sans
doute, l'exposé des motifs condamne en
termes très sévères la cessation collec
tive ou concertée du service ; mais les
mots ne sont que des mots et un exposé
des motifs n'est pas une loi. Sans doute,
l'article 22 dit bien que, dans ce cas',
« toutes peines disciplinaires peuvent
être prononcées sans l'intervention des
conseils de discipline », mais.si elles peu
vent l'être, elles peuvent par conséquent
ne pas l'être aussi, et c'est une porte ou
verte à l'arbitraire puisqu'on se ménage
toute facilité de frapper ceux qui" n'au
ront aucun protecteur et d'épargner les
autres. Sans doute, l'article 33 « interdit
aux àssociations de provoquer la cessa
tion simultanée du service » ■; mais, si
elles passent outre, il n'en coûtera, aux
directeurs ou administrateurs des syndi
cats, que 100 ou 300 francs d'amende et
il faudra la récidive, pour les rendre pas
sibles d'une amende double et de six
jours à un an de prison. Encore faudra-
t-il que l'association, et non pas seule
ment ses directeurs ou administrateurs,
provoque elle-même la cessation du ser
vice, et c'est, on en conviendra, une sti
pulation bien extraordinaire. D'ailleurs,
rien ne sera plus facile que d'éluder cet
article 33; il suffira de préparer la grève
en des conciliabules intimes, sans la
provoquer publiquement.
Tel est ce statut, auquel on peut re
procher de contenir à la fois trop et trop
peu de choses, d'être en même temps
trop complet et trop incomplet.
L'EHQUETE
sur la Marine
Les documents saisis chez fil. Dupont
seront dépouillés, ee matin, par les
; soins du Conseil de guerra mari
time de Cherbourg.
Sur une lettre de M. IDelcassé, la justice
civils va être saisie de l'affaire de
. corruption' ds fonctionnaires,
Les dossiers saisis,'à la demande de la-
commission parlementaire d'enquête sur la ;
marine, .chez M. Dupont, ancien chef du
cabinet technique de M. Thomson, -alors
ministre de la Marine,' n'ont pas été en
core examinés. Ils le senont seulement au
jourd'hui. C'est ctf qui résulte des commu
nications qui ont été faites'hier à La com-,
mission, au nom de M. Picard, ministre
de la Marine.
La commission devait d'abord' se réunir,
à deux heures pour entendre M. Picard ;
puis elle s'était ajournée à quatre heures,
M. Picard étant retenu à la commission!
chargée de l'examen du projet sur la sus- ,
pension du monopole du pavillon entre la
France et l'Algérie.
"M..Picard avait fait prévenir la com
mission qu'il comptait pouvoir se rendre
auprès d'elle avant la fin de l'après-midi*
Un peu plus tard, rencontrant M. Dauzon,
membre de la commission, M. Picard lui
a dit :
« Je vous serais très obligé do présenter mes
excuses à la commission. Je ne puis, en effet,
me rendre auprès d'elle, car je suis appelé par
M. Clemenceau au sujet de la grève des ins
crits maritimes. D'ailleurs, je n'avais que de
brefs renseignements à donner et je voUs se
rais très obligé de les transmettre de ma part.-*
» Les dossiers ne sont pas encore ouverts ;
ils ne petivent l'être qu'en présence du rap
porteur du Conseil de guerre maritime, du
commissaire du gouvernement et du greffier.
Or, les officiers de marine détachés a Paris
sont justiciables du Conseil de guerre de Cher
bourg ; j'ai donc télégraphié au rapporteur
du conseil de cette villç, ainsi qu'au commis
saire et au greffier, les invitant à se rendre àl
Paris. C'est en leur présence qu'aura lieu, de
main matin au ministère de la Marine, l'ou-
Verture des scellés et l'examen des' dossiers. ».
La commission a laissé à son président-
le soin de la. convoquer. "
Une lettre de M. Delcassê
D'autre part, M. Delcassé a adressé, au'
nom de la commission, à M. "Briand, garde
des Sceaux, une nuovelle lettre,, dans la
quelle, comme nous l'avons déjà dit, il lui
a signalé les dépositions reçues pair la
commission au sujet dé l'enveloppe ceinte^
nïtnt un ou plusieurs billets de banque,
offerts au contrôleur de la Marine, par
l'usine d'Ùnieux; M. Delcassé à demandé,
en outre, au ministre de kilonnieir urne suite
à cette affaire.
M. Briand a aussitôt saisi M. Picard de
cette lettre ; il l'a prié de lui faire parve
nir toutes les pièces qui, dans les dossiers
de M. Dupont, pourraient s'y rattacher.:
Lorsque,le dépouillement des dossiers étant
terminé, ces documents auront été retrou-.
vés, ils seront envoyés au procureur géné
ral de la cour de Lyon, pour que ce der
nier mette en mouvement, le Parquet de!
Saint-Etienne. î
De sorte que la justice civile va inter
venir, elle aussi, dans cette enquête.' Oh
avait d'abord cru qu'elle interviendrait
parce qu'on découvrirait peut-être l'exis
tence de ce qu'on a appelé un « complice
civil ». Mais cette hypothèse était aban
donnée, hier, au moins jusqu'après le dé
pouillement des dossiers. C'est à ce mo
ment seulement qu'on pourra savoir s'il
est exact, comme on en a fait courir le
bruit, que ces dossiers renferment des piè
ces intéressant le cabinet du ministre et
postérieures, néanmoins, au départ de M.:
Dupont du cabinet.
« Pour rafraîchir
ses souvenirs»
Il est vrai qu'on, assure que dans les
premières semaines de son entrée au mi
nistère de la Marine, M. Picard avait in
vité M. Dupont à revenir, rue Royale, pour
mettre le nouveau cabinet au courant.
Les visites récentes de M. Dupont au
ministère de la Marine, ont fait l'objet
de questions à une des dernières séances
de la commission. On a demandé à,'M.
Dupont à quelles heures il retournait au
ministère ; si les visites qu'il y faisait
n'avaient pas lieu parfois après le dé
part de M. Picard, qui quitte régulière
ment le ministère et regagne son appar
tement de Ta cité Vaneau, un peu après
sept heures du soir. '
M. Dupont a répondu à ces diverses
questions. Il a dit notamment que lors
que la commission d'enquête ayait été
nommée, il' avait bien pensé qu'il serait
convoqué par elle, et qu'il avait voulu
rafraîchir ses souvenirs en revoyant les
dossiers.
Autour de l'enquête
Ajoutons dans le même ordre d'idées,
que le bruit a couru, un moment, hier,
à la Chambre, qu'une question allait être
posée immédiatement à la tribune à M.
Picard, afin de, savoir de lui pourquoi il
avait conservé dans son cabinet des per
sonnes qui avaient appartenu au cabinet,
de eon prédécesseur.
C'était une nouvelle . fausse comme tant
d'autres qui ont couru à la Chambre. C'est
à propos d'un de ces racontars que l'Agence,
Bavas a comuniqué la. note suivante :
■ « Un journal du soir insinue que M. Aris
tide Briand, ministre de la Justice, serait
intervenu autrefois pour faire « étouffer ><
une plainte de corruption de fonctionnaire.
« Cette information est dénuée de tout
fondement. Jamais, à aucun moment, M.
Aristide Briand n'est intervenu dans une
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