Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1908-01-10
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1908 10 janvier 1908
Description : 1908/01/10 (Numéro 16450). 1908/01/10 (Numéro 16450).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Identifiant : ark:/12148/bpt6k618132r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2008
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SIX MOIS-
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partent des 1 er et 1S de chaupte tuais
"cent-
six^s;
.cent.
■L e- S upplément illustré:.. ■ 5 cenrr.-»; LePflfit Joaraalfllastrçds 1$ JesS333s -10 cent'.
Le Petit Journal agricole; '5 c cy. La Mode ■ 10. cent»
Direfctear "i CHASSIMES ^RËVÊT' '
pÉriETEHCTTs ABONNEMENTS ÉTBAKGEÔ
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.TROIS MOIS.
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.UN AN.
J30FR.
Les AboirTLtrmsnts
parient des f'etîû de cJtajuemois
VENDREDI iO JANVIER 1908 \
10 saint paul, erm ite 356 . '• '*
QUARANTE-SIXIÈME ANNÉE (N UMÉRO' 16,458)-
• '' • . i, .■ —■«. ■ t -j, \ t-~' K
Les manuçcrits ne ôoijt Qaa rendua
AUTOUR O UN PROJET DE LOI
La Bépressi du ïapMaiie
Les progrès du vâgabcndage sont en raison directs de ceux de la criminalité
- et de.rinsttti générale.— Comment on pourrait organiser
• \ l'Assistance par le Travail
Il est peu de questions plus actuelles
St qui*"agiterit davantage l'opinion publi
que que celle du vagàbondage. L'insé
curité-croissante des campagnes et des
villes, le redoublement d'audace des at
tentats contre les personnes et contre .les
propriétés, l'insuffisance de la répression
et l'impuissance notoire de la police à
protéger les populations ont répandu
partout une sorte de frayeur latente qui
mérite toute l'attention des pouvoirs pu
blics. II ne serait pas prudent, dans un
pays impressionnable conime la France,
d'attendre le moment où le même cri
sortirait de toutes les poitrines : qu'on
nous donne un gouvernement capable de
maintenir l'ordre et de faire respecter la
yie et les biens des citoyens.
II faut croire que ce sentiment com
mence, à se faire jour dans lé;'Parlement
lui-même, car il vient de flshener au
jour devant la Chambre des députés un
projet de loi déjà ancien, qui avait dormi
dans lés cartons depuis 1899 et qui avait
pour objet « la recherche des moyens
d'assistance: et de coercition propres à
prévenir ou à r réprimer le vagabondage
et la mendicité ». Ce projet, repris par
son auteur,l'honorable M.Cruppi,aujour
d'hui ministre du commerce, èt revêtu de
la signature d'un grand nombre de ses
sollègues; répond à une des nécessités les
plus pressantes de l'heure présente", et il
est à souhaiter qu'il aboutisse' dans un
temps très court. Car le mal qu'il se pro
pose de guérir est arrivé à l'état suraigu,.
et il n'est qiïe temps d'y appliquer,un
jremède énergique et décisif. . ...
Les progrès du vagabondage sont eri
raison directe de ceux de la criminalité et
de l'insécurité, générale, ce qui suffit à
prouver qu'il y a là une relation de eau?
se à jeffet. II n'est pas'douteux que c'est
dans l'armée grossissante xlu vagabon
dage que se recrute pour la plus grande
partie l'armée du crime'; sans doute, tous
les va'gaborids ne sont pas des criminels,
mais on peut poser en principe que la
plupart des criminels sont ou ont été des
vagabonds. S'il en est ainsi, la conclu
sion du problème est tout indiquée :
pour rétablir l'ordre et la sécurité, il est
nécessaire de s'attaquer avant tout à cet
te plaie du .vagabondage qui empoisonne
notre société, et de ïa cautériser résolu
ment.
L'exposé des'motifs dû projet de loi
constate avec juste raison que, jusqu'à
ce jour,: la répression du vagabondage a
laissé beaucoup à désirer, tant du côté
de la justice que de .celui de la police, les
magistrats se montrent,trop indulgents,
et la police ïrop indifférente. '
Sur ces deux points, nous' sommes
complètement d'accord avec les auteurs
du projet, mais il est juste de reconnaî
tre avec ,eux que l'indulgence des magis
trats s'explique, et même se justifie par
le vice fondamental de notre législation
actuelle -çur le vagabondage, qui confond
ensemble et frappe de la même peine des
vagabonds dont la responsabilité morale
diffère du tout au tout.
Il y a d'abord les vagabonds qu'on
pourrait > appeler vagabonds par néces
sité ; ce sont ceux que la vieillesse ou des
infirmités incurables mettent hors d'état
de travailler ou de gagner leur vie. Ceux-
là ont droit.à la pitié et à l'assistance pu
blique ; ils ne doivent pas être traités
comme des coupables. Heureusement,
c'est chose faite aujourd'hui, et le projet
constate que là nouvelle loi, si bienfai
sante et si juste, sur l'assistance aux
vieillards et aux incurables, qui vient
d'entrer en application, doit avoir pour
résultat-de faire disparaître cette classe
de. vagabonds qui n'a plus de raison
d'être.: S'ils s'obstinaient à errer et à
mendier, ils seraient sans excuse.
.La deuxième catégorie de vagabonds
comprend tous ceux qui sont valides et
en«, état de" travailler ; mais ici encore,
une distinction est nécessaire. Il y a dans
Cette catégorie des chômeurs involontai
res, dés travailleurs qui cherchent l'em
ploi de leurs bras fet qui ne le trouvent
pas 5 e'ils- errent à l'aventure pour ga
gner leur vie,,on ne saurait leur en faire
un crime.
t, '• ***
Pour faire d'eux des coupables juste
ment punissables, il faudrait commen
cer par leur offrir un travail quelconque
et ne les frapper que s'ils le refusent.
C'est à cela qùe'vise le projet de loi sou
mis en ce moment à une commission de
la Chambre, et qui fétide que les peines
encourues pour délit de vagabondage né
pourront être appliquées que « dans les
départements et dans les communes où il
existera un établissement public ou un
établissement, privé approuvé par l'ad
ministration, destiné à recueillir les per
sonnes valides sans ouvrage, et où ce tra
vail sera obligatoire pour les personnes
recueillies a.
' L'idée est juste, mais cette création' de
maisons de travail, comme on les ap
pelle, ne nous sourit pas beaucoup, et ce
côté du projet de loi aura besoin'd'être
très sérieusement amendé. Ces maisons-
ressemblent .trop, en effet, aux dépôts de
mendicité organisés par la loi de 1810,
qui ont donné de si médiocres résultats
qu'ils ont fini par disparaître presque
partout. Ils ne pouvaient être, en effet,
de véritables ateliers, et encore moins
des usines, puisqu'il , était matérielle
ment impossible d'y installer les travaux
variés qui se rattachent à chaque profes
sion. Il a donc fallu se résigner à n'offrir
aux ouvriers en chômage qui y étaient
recueillis que des travaux inférieurs, de
véritables travaux de ; manœuvres qui
leur répugnent d'habitude et qui les met
tent en-fuite. L'atelier ainsi compris res
semble trop à la prison,et pour cette uni
que raison, il devrait être affecté à un
autre usage dont nous parlerons tout à
l'heure.
***
Dans cet ordre d'idées, il y a autre
chose à faire. Ce; qu'il faudrait organi
ser sur un plan méthodique, c'est l'as
sistance libre par le travail pour lës ou
vriers en chômage, ^assistance subven
tionnée et dirigée par les départements
et les communes ; c'est elle qui doit four
nir' les moyens de procurer à tous les
chômeurs vagabonds l'emploi de leurs
bras..Elle peut'revêtir toutes les formés,
depuis les Caisses de chômage départe
mentales ou communales, qu'uné excel
lente loi- trop peu'appliquée permet d'ins
tituer partout, jusqu'aux sociétés parti
culières d'assistance par le travail et \ïe
placement! qui ont déjà donné de si ex-,
çelîents résultats.
Quant aux maisons collectives de tra
vail, départementales où communales,
nous entrevoyons pour elles une autre
destination, et nous serions d'avis de les
réserver„à une autre clientèle : celle de la
dernière catégorie de vagabonds, les va
gabonds dangereuée et incorrigibles. ■
,. Sur ce point encore, il nous paraît que
le projet de loi est incomplet et d'une
inefficacité flagrante. Certes, il prononce
contre cette légion de -délinquants peu
intéressants des .peines très sévères, puis
qu'elles pèuvent aller de trois mois à sept
ans de prison. C'est fort bien au point
de vue purement pénal, mais nous pen
sons qu'il y aurait mieux à faire.
_ N'oublions pas que ces vagabonds en
durcis seront,le plus souvent des repris
de justice de droit commun, qui, dans
l'intervalle de deux crimes ou de deux
délits, se trouvent sur le pavé et en état
de vagabondage presque forcé. Si on se
borne à les condamner à la prison, ils ne
travailleront pas davantage quand ils en
seront sortis, et très probablement, ils
recommenceront à voler, à cambrioler
ou à assassiner.
Eh bien ! ce sont ceux-là, à notre avis,
ceux-là seuls qu'on devrait envoyer obli
gatoirement, à l'expiration de leur peine,
dans les maisons de travail pour un
temps déterminé, six mois au moins ou
un an, de façon à leur enlever toute oc
casion, toute tentation de commettre de
nouveaux délits ou de nouveaux-crimes
en leur permettant de vivre de leur tra
vail et d'y reprendre goût. Ce serait, en
même temps, un moyen de les mettre en
observation, de les étudier et de les mo
raliser dans toute la mesure du possi
ble ; une fois sortis de la maison de tra
vail. ils seraient d'ailleurs plus faciles
à surveiller.
A
Disons aussi, pour compléter notre
,pensee, que la maison de travail pour
rait être et devrait être le plus souvent
pour cette espèce de vagabonds un ate
lier- agricole, une sorte de coloniè péni
tentiaire agricole. Le travail de la terre
avec la vie au grand air a çet avantage
sur tous les autres genres de travail- d'ê
tre plus sain pour le corps et. l'esprit
d'amortir les mauvais instincts, de cal
mer les passions, d'élever insensiblement
le niveau moral' de l'être . humain ' en
contact avec la bonne déesse Nature.
, Qu'on fasse sortir de nos gràndés villes
ces nuées de jeunes apaches, terreur de
la société, qui se gangrènent' les uns les
autres au, fond de leurs taudis, parce
qu'ils sont abandonnés à eux-mêmes et
que personne ne s'occupe d'eux ; qu'on
ne se borne plus, à les arrêter pour les
relâcher aussitôt, ce qui est une façon de
les encourager ; qu'on les prenne au sor
tir de la prison pour les arracher à leur
milieu et les initier à la vie des champs,
-à cette vie apaisante qui refroidit les cer
veaux les plus bouillants, et elle finira
par leur paraître moins dure que leur
misérable existence de bandits.
Nous aurions beaucoup à dire encore
d'un côté fort important de la question,
celui de l'organisation de la police char
gée de la surveillance du vagabondage
que le projet de loi n'améliore guère, à
notre avis ; mais le sujet noug mènerait
trop loin et nous lui réservons une étude
particulière. .
Jules MÉLINE.
Sénateur des Vosges,
laES SPORTS D'HIVER
UN BATEAU PATINEUR
Deux Anglais, MM. Harry Gooch et ,Geor* 1
ges'Kingston, viennent de "faire , construire
un curieux voilier, ferré à gla-ce, qui leur !
sert à faire de Ion- . >
gues croisières en
terre f erm e ou su r
la surface congelée
des marais de. Rol
land et de Lincoln* ?
shire ou sur le ca
nal de Foss-Dyke. ,,
Ce yacht, le
Flying-Fenman,- que
représente notre
photographie, ' est :
spécialement aména
gé pour le genre de.
sport auquel se li
vrent . les deux jeu-
nés gens.
: L'avant et l'arriè
re portent de forts
anneaux, mobiles qui
permettent; de soule
ver l'embarcation
quand ,elle est c^ans
fMpMMÉëÉgw
\ w v >>Kj
fait monter àe larges patins en acier doux.
La stabilité; est assurée ' par deux sup
ports! placés sous-l'étrave et;sous l'étambot
du yacht. Une longue per
che, .placée - en arrière,
sert de : ■ gouvernail. De
grandes voiles} permettent
» au : bateau gïis§éùr ; de: tsii
re de longs parcours; sur'la
glace, quand le vent est
favorable. ...- r
; «Ainsi? équipé, Jlèf FJying-
Feriman a parcouru dans
tous les sens, lés iparais
glacés et les canaux qui en
tourent la ville de Lincoln
et les jeunes Anglàjs ont
organisé, sur leur yacht;à
patins; de véritables par
ties de plaisir auxquelles
ils conviaient leurs' àiilis.;
Des .matchès ont.niêihè
été disputé^.^
JLe yacht glisseur " Flying'Fénmaa '' (ci; won^a GraBiiio rtess.)
l'élément liquide et de la hisser sur la | des traîneaux, soit contre d'intrêpiSês pa-
gla.ee. Sous la coque,,,fortement„amarfés Ltineurs "qua.l,'on„handicapait çt.qui, à^el-
à la quille, MM. Gooch et Kingston ont | quefois, remportèrent la victoire.
NOTES & SOU VENIRS
"ïi résulte d'un, récent travail, de, statis
tique que lé nombre des personnages, qui,
depuis le 4 septembre 1870 ont occupé le
pouvoir, : en qualité de ministres, s'élève à
231. Si- l'-on considère, en-outre,-que-cer
tains d'entre eiix ont siégé dans les conseils
du gouvernement,, à plusieurs reprises, on
arrive .à. cette autre cqnclusion que, sous
aucun régime, les changements, de cabinet
et les "crises ministérielles ne'se sont au
tant multipliés que sous le régime actuel.
Et, en effet, rien qu'en rappelant mes sou
venirs, j'en trouve, Su bas mot, quarante"
en trénte-sept ans 1 et il est probable que j'en
oublie.
Beaucoup de ces hommes politiques sont
morts ; d'autres sont oubliés. Parmi ceux
qui survivent, il en est bien peu qui, ren
trés dans le ■ rang, aient, gardé quelque
chose du prestige dont ils ont joui lorsqu'ils
étaient en possession, d 'un: portefeuille.
Ceux qui ont conservé ce prestige le. doi-
vent à leur position sociale, à leurs talents,
à la dignité de leur vie et non au souvenir '
de leur passage aux affaires. Sous les.ré-.
gimes précédents, av£)ir été ministre, c'était
quelque chose ; ce n'est plus rien aujpur-.
d'hui. Quant aux crises ministérielles aux
quelles ils durent leur élévation ou qui
furent le résultat de leur chute, elles na
sont pas moins■ oubliées qu'eux-mêmes,, en,
Core que quelques-\ines aient profondément
agité le monde politique; et parfois même
inquiété et troublé le pays. Aujourd'hui,-,
quand il s'en produit encore, il les envisage
d'un' œil plus calme. On s'accoutume à tout,
et il en a tant vu qu'il est blasée
J'ai dit que, sous aucun régime, il. n'y
avait eu autant de crises ministérielles que
dé nos jours. Rien n'est plus vrai. Avant la
Révolution, il n'y en eut pas. Les piinistres
étaient les inspirateurs et les exécuteurs de
la volonté royale, et rien de plus: tels'SuHy,
RicMlieu, Mazarin, Louvois, Dubois,-Fleu-.i
ry, Choiseul et tant d'autres. Leur mort oa
leur chiite, quel qu 7 en soit' le retentissement,
n'ouvre pas de crise. A peine disparus", -ils
sont remplacés. -
Sous la Révolution, les,- ministrési'ne
comptent pas. Ils sont les serviteurs de la
Convention. Ils exécutent ses ordres, que.
leur transmettent les comités.'' ■, .
"Sous Napoléon encore, ils sont de sitii-
ples commis à qui l'on -ne demanda que
d'obéir et, comme ils obéissent, ils conser
vent leurs- fonctions. Le personnel ministé
riel, pendant la période impériale; n'est
guère que de vingt personnes, parmi les
quelles Talleyrand, Champagny, Fouché,
Savary -duc de Rovigo, Ghaptal, Montal.i-
vet, Régnier. .,
i II en sera de même sous Napoléon III où/
avec moins de servilité, Baroche, Billàuit/
Rouher, Foi'cadei ' Troplong, pour ne citer
que ceux-là'," sont, dàns leur cabinet comme
à la tribune, l'organe docile de la politique
de l'empereur.'.'' > ■ ; ' ■ m)-
i Avec les Bourbons, en 1815, commence
la .série des crises ministérielles. Il y.en f
d'émouvantes tant respirent de violence les
passions qui- les ont provoquées. L'expul
sion de Fouché et de Talleyrand, en 1815 ;
la démission du duc de Richelieu, en 1818 ;
la, chute de Decazes, en 1820 ; celle de de V-il-
lèle, en 18~8, suivie.du retour de Richelieu,
destiné à succomber bientôt .; le renvoi de
Martignac, en' 1829, aggravé par l'avène
ment- de; Polignac; constituent les épisodes
les plug : 'dratmatiques de ces'temps. Néan
moins, c'est à peine si, en quinze ans, ils
dohnent lieu à six ou sept crises. Il n'y en
a pas davantage sous Louis-Philippe. Il est
vrai qu'on n'en voit, que de 1830 à . 1840. A
pa/rtir de cette date, Guizot monte au pou
voir et y. reste jusqu'en 1848./ '
En résumé, la liste des hommes qui'ont
été ministres durant ces périodes ne pré
sente pas un total qui approche de celui
que donne la liste des ministres de la troi
sième République. A ce point de vue, elle
tient Je-record, et de beaucoup.
A mentionner encore que, contrairement
à çe .qui se passa, parfois, sous l'ancien ré-
gi^ne, on ne voit jamais, dans ces change
ments de ministres, la main d'une femme.
En.une seule' circonstance, et c'est sous
Louis XVIII, une influence féminine contri
bua à renverser un ministère, le second mi
nistère du duc de Richelieu, et à lui don
ner un-successeur, qui fut M. de Villèle.
La femme se _ nommait la comtesse du
Câyla, Elle aVait gagné les bonnes grâces
du roi dont l'affection sénile la comblait do
faveurs. L'es ultra-royalistes eurent re
cours-à elle pour obtenir le renvoi 8e Ri
chelieu, dont la politique leur déplaisait.
Elle.y réussit et fit nommer de Villèle. Mais
je crois bien que, dans les temps contem
porains; l'exemple est unique.
•Enty-e le?, anecdotes auxquelles donnaient
lieu les relations du vieux monarque avec
Zoé du Cayla; en voici une qui est assez pi
quante.; A cette époque, les ministres, lors
qu'ils se présentaient officiellement chez le
roi, devaient être en uniforme. Un jour, le
garde des sceaux, revêtu de sa simarre,
robe en soie et hermine, se rend à l'au
dience du souverain,• et, usant d'un privi
lège, traditionnel, il va. frapper à la porte
du cabinet royal. C'est le roi qui répond.
Trompé par le frou-frou de l'étoffe, il croit
que c'est la favorite qui vient le voir et de
mande . .
1 -à Estfce vous, Zoé. ?
— Non, sire, c'est le garde des sceaux de
Votre Majesté. ; "
Lé roi ouvrit en souriant et en s'excusant
d'eïsani erreur. Mais, durant quelques jours
à la cour, on n'appela plus le garde dies
sceaux.que « le, ministre cru Zoé ».
Louis Fleuriel.
LES IHQDEm DO T D3P1
Fontainebleau, 9 Janvier.
Il résulte des renseignements exacts que
je viens de me procù'rer qu'il y a actuelle
ment vingt-trois militaires détenus à la pri
son régimentaire. Sur ce nombre, deux le
sont.pour des faits étrangers aux incidents
signalés et vingt-et un pour-être rentrés en
retard ou - s'être absentés sans permission
réglementaire. Ils ont été-punis de peines
d'emprisonnement variant de vingt-quatre
à quarante-cinq jours de prison.-* <
Les indisciplinés sont des Parisiens. On
affirme-que le 7 6 régiment de dragons sera
envové à Dinasu > - 1 '
FW1 EN VUE DE LHMCjlE
, —— ■
40 morts.
' (Dépêche de- l'Agence Havas)
Madrid, 9 Jafivier.
■v Une dé-pêche de Rabat â/'A. B. Ci an
nonce qu'un navire allemand a Apporté
la nouvelle que detix barcasses ont cha
viré dans le passage de la barre de Lara-
che.
; Quarante personnes auraient péri Al y
aurait-plusieurs Européens parmi les
victimes. . ■ ■
; 1,600,000 F RANCS D'ESC ROQUERIES
D d Alchi miste pi sort de Fresnes
€ Et moi aussi, je fais du diamant! » — ingénieux, mais pas ingénieur.,
L§ four électrique à l'inventeur Lemoine. \
0 ! science, voilà bien de tes coups !. Tu
travailles inlassablement, tu tentes d'arra
cher ses secrets à la nature ; des hommes,
tes" apôtres, se v dévou ent et meur ent pou r
toi et, .quand-ils, ont soulevé,un coin du
voile, leurs découvertes,, détournées.de leur,
but, servent aux manœuvres- de gens er.
quête d'expédients pour se créer des res
sources ! -,
Un malfaiteur, un escroc avait "été frappé
de la profonde révolution opérée par la
chimie, qui est arrivée à faire la synthèse
des "pierres précieuses. On connaît les ma
gnifiques travaux; du défunt membre de'
l'Institut, Moissan* qui parvint, à l'aide de
son' four électrique, à « faire » du diamant
ou des, fesidus de diamant.
La voie étant ouverte, des chercheurs,
des chimistes éminents, ont reconstitué ou
tenté de reconstituer-des gemmes magnifia
ques : le ruJbis, la topaze, l'émeraude, etc.
Nécessairement, le monde, des affaires
s'est - ému -de ces possibles reconstitutions,
de ces,pîer.res toutes .semblables à celles
sorties desi flancs de la-terre, f .
• -Peut-être,; sans-qu'on le ; sache, un cher-,
ch-eur, un moderne alchimiste, détient-il le
procédé secre.t'pour? transmuer en.pieiTes
précieuses, ■ en diamant- pur,, en, or,, des élé-
m'eats sans valeur .? • - ; .
•C'est une> hantise, une alarme, de tous .les
instants pour les marchands dont la for
tune consiste -en , ces matières de grand
prix, et qu'ujie brusque découverte pourrait
avilir.. -
'Un* aigrefin,/nommé/Lemoine,; habitué
des .^maisons vCfintrales,- sortipresnes , où -àlr'r avait, été - envoyé ^pour faux
et escroqueries,-. a ; saisi, tout le sp,arti.qu'il
pourrait- tirfer de la-situation. II 'se mettra
eù> ^apport: avec; les-directeurs d'une puis-r
sanie. exploitation de mines de 1 diamants
et saura lui ' persuader qu'il détient une
formule qui lui permet de créer à • sa;
volorftéftion.pas le solitaire magnifique et
d'une -, eau, sans .pareille, mais le diamant
Ordinaire dit de>«- bijpux ».: Il lui fera: com
prendre • que ce secret, ne peut : ni ne doit
échapper à sia société ; si cette formule était
divulguée, s'il ne l'acquiert pas afip dç de
venir le "maître du marché, c'est lac ruine de
son industrie; puisque jla société qu'il di
rige :est propriétaire de- mines de diamants.
11 ne lui demande! pas une somme dérai
sonnable, impossible, mais seulement en
rapport avec le service rendu i deux mil
lions. :
: Lemoine, se disant ingénieur, entre ainaî
«n pourparlers, à Londres, avec M. X..,,
directeur d'une société de mines de dia
mants, dont les titres -sont cotés en Bourse
• Devant le directeur et ses collaborateurs,
il fait établir un four électrique et com
mence ses expériences méthodiquement,
scrupuleusement. r Au bout de quelques
heures, il montre à M. X.., émerveillé, des
diamants de belle grosseur; d'un éclat par
fait. Le directeur de là Compagnie doute'
encore ; il fait examiner, par des hommes '
du métier; les pierres sorties du four élec-" 1
trique. Rien ne-les distingue du vrai dia
mant. Alors il verse des acomptes d'argent
à Lemoine, qui est exigeant et hésite à li
vrer la formule de son secret, formule 1 qui'' -
est,-dit-il, enfermée : dans un coffre,', à'"a '
Banqjie de Londres. . ■ . ; . ; ; , f
PRÉCIEUX STIMULANT
, afin de décider le génial inven-.
têin-,,. avance dies- fonds,., presse Lemoine
de réaliser ses, promesses et fournit toutes-."
les, sommes qu'on lui demande pour,arri-v
ver à la signature définitive du contrat !
Mais Lemoine ne se presse pas d'échan« ,
ger les signatures,, dans l'espoir, peut-être,
de vendre la formule plus cher , encore à .
des- compagnies concurrentes. Le directeur
allèche l'ingénieur français par de nouvel-î
les avances d'argent qui se montent au chif«.
fre de ,1,600,000 francs. ; ,
« Enfiô, ,1e' directeur -s'inquiète-;,il- com
mence à craindre d'avoir été dupé ; il- met,
en demeure l'inventeui- de lui. livrer la. for- :
mule '; sinon, il va le' faire arrêter.
Lemoine ne se le'fait pas dire deux fois ;
il. quitte Londres, et - vient se réfugier à
Paris. - -,
Son inventeur disparu, les yeux d?
M. X.;; se- dessillent complètement, et il dé
pose une plainte au parquet de ,1a Sein/î -
contre Lemôine. M. Le Poittçvin,, juge",
d'instruction.-chargé de l'affaire, faisait a.r«
rêter Lemoine. ces jours derniers, <à son do<
micile, place Pigalle'. L'ingénieux escroc a
été-amené dév,ant le magistrat instructeur^
LE SECRET DE LEMOINE
L'inculpé, qui était assisté de M" Laborî,
a persisté dans son système, qui.est d'affir'-
mer qu'il est; capable de « faire » du dia
mant. Son secret est dans une formule: qui
est enfermée à la banque de Londres. Il
n'a pas voulu la livrer à M. X..., de Lon
dres, vexé par les procédés de celui-ci à soi
égard. ■ ■ : ■ :
- Son procé4ë existe ; par. conséquent, l|:
n'y a pas eu de ' manœuvrès frauduleuses
et, par suite, pas d'escroqueries. ,
Lemoine, d'ailleurs, ne se- contente pas
d'affirmer la réalité de son invention, ; il
s'indigne d'être soupçonné ! et interrogé
comme un coupable et il a menacé le juge
d'instruction de graves révélations sur son
compte.
M. Le Poittevin, peu-ému, n'en a pas !
moins fait reconduire le faux alchimiste ài
la prison de-la Santé.
• M. X... s'est porté partie civile et a ch'oi*
si M 0 Doumerc comme avocat. .
Le professeur- Bordas, du collège de
France, a été nommé expert pour examiner;
la formule de Lemoine à condition que ce»
lui-ci veuille bien la livrer. '
TUÉS PAR DES ÉBOULEMEHTS
EN SAVOIE
Aux carrières de Roche-Noire, il y a
cinq victimes
(Dépêches de nos correspondants) •
Saint-Jean-de'Maurieiime, ' 9 Jaàvier.
Une catastrophe, due à -un ébouleraent de
terrain, s'est produite ce matin,, à huit
heures, dans les carrières de Roche-Noire,
appartenant à la Société anonyme des plâ-
trières du Sud-Est. Elle a fait exactement
cinq victimes.
Ce sont les nommés Champier, père de
huit enfants ; Collet, Margrit, âgé de dix-
huit ans ; Michel Flammier et Joseph Fiam-
mier. Sept autres ouvriers ont fui sains et
saufs.
Une foule énorme s'est pressée, pendant
toute la journée, à l'entrée du puits, mal
gré une violente tempête de neige, et sui
vait attentivement les efforts des sauve
teurs.
L'ouvrier Michel Flammier-_a été sauvé^
dans la soirée. Il avait les pieds écrasés.
On entend les appels de deux autres ou-,
vriérs ensevelis.
Les travaux de sauvetage se poursuivent
activement. Le maire de Saint-Jean-de-
Maurienne: et le parquet sont sur les lieux.
La nfontagne où la catastrophe s'est pro
duite appartenait autrefois aux évêques
de Maurienne.
L'émotion est très ,vive en ville.
■ :
DANS LA HAUTE-LOIRE
A Paulhao, il y a 2 morts et 2 blessés
Brioude (Haute-Loire), 9 Janvier.
Un grave accident qui a causé deux
morts et deux blessés est arrivé hier soir,
vers quatre heures,, dans la mine exploitée
par les ouvriers de M. Breschaïud, chau-
mier à Paulhac.
Quatre ouvriers travaillaient dans une
galerie, quand un éboulement occasionné
par une poche d'eau se produisit, enseve
lissant les quatre hommes. A leurs cris,
d'autres employés se portèrent à leur se
cours et les retirèrent des décombres.
Deux étaient riiorts sur le coup et deux
autres étaient "blessés. Voici les noms des
morts :
Gustave Dutrevis, âgé de trente ans, de
Brioude, tête broyée ;. il laisse deux en
fants en bas âge ;
' Louis Voile, âgé de soixante ans, jour
nalier, célibataire, à la Chaumière, poitri
ne défoncée.
Les cadavres affreusement mutilés de ces.
deux malheureux ont été ramenés chez
eux, après qu'on eut, avec toutes sortes de
ménagements, prévenu leurs familles,
i L'état , des deux blessés n'inspire pas
gour le moment de sérieuses inquiétudes. -
LU POUCE DE M
-Tjijf—
La disciplina du personnel. — Relevé des
punitions et des récompenses. — Trop
de demandes de mise à la retraite. " :
Cette police de Paris, dont nous avons,,
dans nos articles précédents, étudié Totga*
nisation et dans l'utilisation de laquelle il
nous semble que des perfectionnements
pourraient être apportés, quel, est son état
moral ?
Dans l'ensemble il est excellent, grâce
aux traditions de discipline sv fermement
entretenues par M. Lépine. Parmi tant.
d'autorités qui s'abandonnent, qui tom
bent en déliquescence, la préfecture de po<
lice est demeurée debout. C'est un corps
sain et robuste'au milieu de malades "et de
neurasthéniques. Du haut en bas de sa hié
rarchie on a conservé la foi dans l'utilité
de la fonction que l'on remplit, et la foi
est l'aliment le meilleur du dévouements
J'ai interrogé bien des fonctionnaires de
tout rang, depuis le plus, élevé jusqu'au
plus humble, • je n'ai presque pas ren
contré d'homme que ne prît tout -à: fait
au sérieux sa mission, qui doutât de ,_sa
propre utilité. La préfecture, telle que-je
l'ai vue, m'apparaît comme le refuge des
derniers hommes qui, dans notre temps de.
scepticisme, « croient que c'est'arrivé », et
c'est parce qu'ils 7 oht cette, croyance; que le
personnel, malgré- une distribution peut-
être défectueuse,, est resté, pour l'ordre pu
blic une si solide garantie: v
. Pourtant, il ne-faudrait pasr croire que
rien ne laisse à désirer- dans ce personnel.
La main vigoureuse de M. Lépine ne doit
pas seulement maintenir sa troupe dans le
droit chemin ; il-faut encore que cette
main dépense - une partie * de sa force ' à
empêcher de se dissocier les diverses corn?
posantes du faisceau de la police pari
sienne. ■
L'entente cordiale ne règne pas entre les
officiers de paix et les ' commissaires de
police. Il-y a entre eux conflit d'attribu
tions, l'officier de paix ayant certainement
pris une part de l'importance et de l'au-,
torité qui, légalement, devraient appar
tenir aux commissaires - ; il y a aussi entre
eux des désaccords nés de jalousies : lea
officiers de paix peuvent-prendre .leudje»
traite au bout de 25 ans ; et les cooimis-
saires seulement au bout de 30 - ans. vM.
Léipine, qui a des préférences pour les gar
diens de la paix dont il aime à exercer lui-.-
même le commandement, a pu faire accor
der cet avantage aux officiers de paix,
parce qu'ils ne sont que des fonctionnaires
municipaux, parce qu'ils ne relèvent que
du conseil municipal ; il n'a pu Pobtenir
encore pour les commissaires-dont les pen
sions sont régies par la loi des-retraites.
; Dans tous les arrondissements, les repré-
61 i Ftië LaferyBtte ,'à Paris <9*®)
<■ HDtotNrSTJfÂTtON,. Téléphone {01 -67 — 101 -75
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Le Petit Journal agricole; '5 c cy. La Mode ■ 10. cent»
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■ 6'FïU.
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24PÏL-
.TROIS MOIS.
<=rrr-iïrn=t
.UN AN.
J30FR.
Les AboirTLtrmsnts
parient des f'etîû de cJtajuemois
VENDREDI iO JANVIER 1908 \
10 saint paul, erm ite 356 . '• '*
QUARANTE-SIXIÈME ANNÉE (N UMÉRO' 16,458)-
• '' • . i, .■ —■«. ■ t -j, \ t-~' K
Les manuçcrits ne ôoijt Qaa rendua
AUTOUR O UN PROJET DE LOI
La Bépressi du ïapMaiie
Les progrès du vâgabcndage sont en raison directs de ceux de la criminalité
- et de.rinsttti générale.— Comment on pourrait organiser
• \ l'Assistance par le Travail
Il est peu de questions plus actuelles
St qui*"agiterit davantage l'opinion publi
que que celle du vagàbondage. L'insé
curité-croissante des campagnes et des
villes, le redoublement d'audace des at
tentats contre les personnes et contre .les
propriétés, l'insuffisance de la répression
et l'impuissance notoire de la police à
protéger les populations ont répandu
partout une sorte de frayeur latente qui
mérite toute l'attention des pouvoirs pu
blics. II ne serait pas prudent, dans un
pays impressionnable conime la France,
d'attendre le moment où le même cri
sortirait de toutes les poitrines : qu'on
nous donne un gouvernement capable de
maintenir l'ordre et de faire respecter la
yie et les biens des citoyens.
II faut croire que ce sentiment com
mence, à se faire jour dans lé;'Parlement
lui-même, car il vient de flshener au
jour devant la Chambre des députés un
projet de loi déjà ancien, qui avait dormi
dans lés cartons depuis 1899 et qui avait
pour objet « la recherche des moyens
d'assistance: et de coercition propres à
prévenir ou à r réprimer le vagabondage
et la mendicité ». Ce projet, repris par
son auteur,l'honorable M.Cruppi,aujour
d'hui ministre du commerce, èt revêtu de
la signature d'un grand nombre de ses
sollègues; répond à une des nécessités les
plus pressantes de l'heure présente", et il
est à souhaiter qu'il aboutisse' dans un
temps très court. Car le mal qu'il se pro
pose de guérir est arrivé à l'état suraigu,.
et il n'est qiïe temps d'y appliquer,un
jremède énergique et décisif. . ...
Les progrès du vagabondage sont eri
raison directe de ceux de la criminalité et
de l'insécurité, générale, ce qui suffit à
prouver qu'il y a là une relation de eau?
se à jeffet. II n'est pas'douteux que c'est
dans l'armée grossissante xlu vagabon
dage que se recrute pour la plus grande
partie l'armée du crime'; sans doute, tous
les va'gaborids ne sont pas des criminels,
mais on peut poser en principe que la
plupart des criminels sont ou ont été des
vagabonds. S'il en est ainsi, la conclu
sion du problème est tout indiquée :
pour rétablir l'ordre et la sécurité, il est
nécessaire de s'attaquer avant tout à cet
te plaie du .vagabondage qui empoisonne
notre société, et de ïa cautériser résolu
ment.
L'exposé des'motifs dû projet de loi
constate avec juste raison que, jusqu'à
ce jour,: la répression du vagabondage a
laissé beaucoup à désirer, tant du côté
de la justice que de .celui de la police, les
magistrats se montrent,trop indulgents,
et la police ïrop indifférente. '
Sur ces deux points, nous' sommes
complètement d'accord avec les auteurs
du projet, mais il est juste de reconnaî
tre avec ,eux que l'indulgence des magis
trats s'explique, et même se justifie par
le vice fondamental de notre législation
actuelle -çur le vagabondage, qui confond
ensemble et frappe de la même peine des
vagabonds dont la responsabilité morale
diffère du tout au tout.
Il y a d'abord les vagabonds qu'on
pourrait > appeler vagabonds par néces
sité ; ce sont ceux que la vieillesse ou des
infirmités incurables mettent hors d'état
de travailler ou de gagner leur vie. Ceux-
là ont droit.à la pitié et à l'assistance pu
blique ; ils ne doivent pas être traités
comme des coupables. Heureusement,
c'est chose faite aujourd'hui, et le projet
constate que là nouvelle loi, si bienfai
sante et si juste, sur l'assistance aux
vieillards et aux incurables, qui vient
d'entrer en application, doit avoir pour
résultat-de faire disparaître cette classe
de. vagabonds qui n'a plus de raison
d'être.: S'ils s'obstinaient à errer et à
mendier, ils seraient sans excuse.
.La deuxième catégorie de vagabonds
comprend tous ceux qui sont valides et
en«, état de" travailler ; mais ici encore,
une distinction est nécessaire. Il y a dans
Cette catégorie des chômeurs involontai
res, dés travailleurs qui cherchent l'em
ploi de leurs bras fet qui ne le trouvent
pas 5 e'ils- errent à l'aventure pour ga
gner leur vie,,on ne saurait leur en faire
un crime.
t, '• ***
Pour faire d'eux des coupables juste
ment punissables, il faudrait commen
cer par leur offrir un travail quelconque
et ne les frapper que s'ils le refusent.
C'est à cela qùe'vise le projet de loi sou
mis en ce moment à une commission de
la Chambre, et qui fétide que les peines
encourues pour délit de vagabondage né
pourront être appliquées que « dans les
départements et dans les communes où il
existera un établissement public ou un
établissement, privé approuvé par l'ad
ministration, destiné à recueillir les per
sonnes valides sans ouvrage, et où ce tra
vail sera obligatoire pour les personnes
recueillies a.
' L'idée est juste, mais cette création' de
maisons de travail, comme on les ap
pelle, ne nous sourit pas beaucoup, et ce
côté du projet de loi aura besoin'd'être
très sérieusement amendé. Ces maisons-
ressemblent .trop, en effet, aux dépôts de
mendicité organisés par la loi de 1810,
qui ont donné de si médiocres résultats
qu'ils ont fini par disparaître presque
partout. Ils ne pouvaient être, en effet,
de véritables ateliers, et encore moins
des usines, puisqu'il , était matérielle
ment impossible d'y installer les travaux
variés qui se rattachent à chaque profes
sion. Il a donc fallu se résigner à n'offrir
aux ouvriers en chômage qui y étaient
recueillis que des travaux inférieurs, de
véritables travaux de ; manœuvres qui
leur répugnent d'habitude et qui les met
tent en-fuite. L'atelier ainsi compris res
semble trop à la prison,et pour cette uni
que raison, il devrait être affecté à un
autre usage dont nous parlerons tout à
l'heure.
***
Dans cet ordre d'idées, il y a autre
chose à faire. Ce; qu'il faudrait organi
ser sur un plan méthodique, c'est l'as
sistance libre par le travail pour lës ou
vriers en chômage, ^assistance subven
tionnée et dirigée par les départements
et les communes ; c'est elle qui doit four
nir' les moyens de procurer à tous les
chômeurs vagabonds l'emploi de leurs
bras..Elle peut'revêtir toutes les formés,
depuis les Caisses de chômage départe
mentales ou communales, qu'uné excel
lente loi- trop peu'appliquée permet d'ins
tituer partout, jusqu'aux sociétés parti
culières d'assistance par le travail et \ïe
placement! qui ont déjà donné de si ex-,
çelîents résultats.
Quant aux maisons collectives de tra
vail, départementales où communales,
nous entrevoyons pour elles une autre
destination, et nous serions d'avis de les
réserver„à une autre clientèle : celle de la
dernière catégorie de vagabonds, les va
gabonds dangereuée et incorrigibles. ■
,. Sur ce point encore, il nous paraît que
le projet de loi est incomplet et d'une
inefficacité flagrante. Certes, il prononce
contre cette légion de -délinquants peu
intéressants des .peines très sévères, puis
qu'elles pèuvent aller de trois mois à sept
ans de prison. C'est fort bien au point
de vue purement pénal, mais nous pen
sons qu'il y aurait mieux à faire.
_ N'oublions pas que ces vagabonds en
durcis seront,le plus souvent des repris
de justice de droit commun, qui, dans
l'intervalle de deux crimes ou de deux
délits, se trouvent sur le pavé et en état
de vagabondage presque forcé. Si on se
borne à les condamner à la prison, ils ne
travailleront pas davantage quand ils en
seront sortis, et très probablement, ils
recommenceront à voler, à cambrioler
ou à assassiner.
Eh bien ! ce sont ceux-là, à notre avis,
ceux-là seuls qu'on devrait envoyer obli
gatoirement, à l'expiration de leur peine,
dans les maisons de travail pour un
temps déterminé, six mois au moins ou
un an, de façon à leur enlever toute oc
casion, toute tentation de commettre de
nouveaux délits ou de nouveaux-crimes
en leur permettant de vivre de leur tra
vail et d'y reprendre goût. Ce serait, en
même temps, un moyen de les mettre en
observation, de les étudier et de les mo
raliser dans toute la mesure du possi
ble ; une fois sortis de la maison de tra
vail. ils seraient d'ailleurs plus faciles
à surveiller.
A
Disons aussi, pour compléter notre
,pensee, que la maison de travail pour
rait être et devrait être le plus souvent
pour cette espèce de vagabonds un ate
lier- agricole, une sorte de coloniè péni
tentiaire agricole. Le travail de la terre
avec la vie au grand air a çet avantage
sur tous les autres genres de travail- d'ê
tre plus sain pour le corps et. l'esprit
d'amortir les mauvais instincts, de cal
mer les passions, d'élever insensiblement
le niveau moral' de l'être . humain ' en
contact avec la bonne déesse Nature.
, Qu'on fasse sortir de nos gràndés villes
ces nuées de jeunes apaches, terreur de
la société, qui se gangrènent' les uns les
autres au, fond de leurs taudis, parce
qu'ils sont abandonnés à eux-mêmes et
que personne ne s'occupe d'eux ; qu'on
ne se borne plus, à les arrêter pour les
relâcher aussitôt, ce qui est une façon de
les encourager ; qu'on les prenne au sor
tir de la prison pour les arracher à leur
milieu et les initier à la vie des champs,
-à cette vie apaisante qui refroidit les cer
veaux les plus bouillants, et elle finira
par leur paraître moins dure que leur
misérable existence de bandits.
Nous aurions beaucoup à dire encore
d'un côté fort important de la question,
celui de l'organisation de la police char
gée de la surveillance du vagabondage
que le projet de loi n'améliore guère, à
notre avis ; mais le sujet noug mènerait
trop loin et nous lui réservons une étude
particulière. .
Jules MÉLINE.
Sénateur des Vosges,
laES SPORTS D'HIVER
UN BATEAU PATINEUR
Deux Anglais, MM. Harry Gooch et ,Geor* 1
ges'Kingston, viennent de "faire , construire
un curieux voilier, ferré à gla-ce, qui leur !
sert à faire de Ion- . >
gues croisières en
terre f erm e ou su r
la surface congelée
des marais de. Rol
land et de Lincoln* ?
shire ou sur le ca
nal de Foss-Dyke. ,,
Ce yacht, le
Flying-Fenman,- que
représente notre
photographie, ' est :
spécialement aména
gé pour le genre de.
sport auquel se li
vrent . les deux jeu-
nés gens.
: L'avant et l'arriè
re portent de forts
anneaux, mobiles qui
permettent; de soule
ver l'embarcation
quand ,elle est c^ans
fMpMMÉëÉgw
\ w v >>Kj
fait monter àe larges patins en acier doux.
La stabilité; est assurée ' par deux sup
ports! placés sous-l'étrave et;sous l'étambot
du yacht. Une longue per
che, .placée - en arrière,
sert de : ■ gouvernail. De
grandes voiles} permettent
» au : bateau gïis§éùr ; de: tsii
re de longs parcours; sur'la
glace, quand le vent est
favorable. ...- r
; «Ainsi? équipé, Jlèf FJying-
Feriman a parcouru dans
tous les sens, lés iparais
glacés et les canaux qui en
tourent la ville de Lincoln
et les jeunes Anglàjs ont
organisé, sur leur yacht;à
patins; de véritables par
ties de plaisir auxquelles
ils conviaient leurs' àiilis.;
Des .matchès ont.niêihè
été disputé^.^
JLe yacht glisseur " Flying'Fénmaa '' (ci; won^a GraBiiio rtess.)
l'élément liquide et de la hisser sur la | des traîneaux, soit contre d'intrêpiSês pa-
gla.ee. Sous la coque,,,fortement„amarfés Ltineurs "qua.l,'on„handicapait çt.qui, à^el-
à la quille, MM. Gooch et Kingston ont | quefois, remportèrent la victoire.
NOTES & SOU VENIRS
"ïi résulte d'un, récent travail, de, statis
tique que lé nombre des personnages, qui,
depuis le 4 septembre 1870 ont occupé le
pouvoir, : en qualité de ministres, s'élève à
231. Si- l'-on considère, en-outre,-que-cer
tains d'entre eiix ont siégé dans les conseils
du gouvernement,, à plusieurs reprises, on
arrive .à. cette autre cqnclusion que, sous
aucun régime, les changements, de cabinet
et les "crises ministérielles ne'se sont au
tant multipliés que sous le régime actuel.
Et, en effet, rien qu'en rappelant mes sou
venirs, j'en trouve, Su bas mot, quarante"
en trénte-sept ans 1 et il est probable que j'en
oublie.
Beaucoup de ces hommes politiques sont
morts ; d'autres sont oubliés. Parmi ceux
qui survivent, il en est bien peu qui, ren
trés dans le ■ rang, aient, gardé quelque
chose du prestige dont ils ont joui lorsqu'ils
étaient en possession, d 'un: portefeuille.
Ceux qui ont conservé ce prestige le. doi-
vent à leur position sociale, à leurs talents,
à la dignité de leur vie et non au souvenir '
de leur passage aux affaires. Sous les.ré-.
gimes précédents, av£)ir été ministre, c'était
quelque chose ; ce n'est plus rien aujpur-.
d'hui. Quant aux crises ministérielles aux
quelles ils durent leur élévation ou qui
furent le résultat de leur chute, elles na
sont pas moins■ oubliées qu'eux-mêmes,, en,
Core que quelques-\ines aient profondément
agité le monde politique; et parfois même
inquiété et troublé le pays. Aujourd'hui,-,
quand il s'en produit encore, il les envisage
d'un' œil plus calme. On s'accoutume à tout,
et il en a tant vu qu'il est blasée
J'ai dit que, sous aucun régime, il. n'y
avait eu autant de crises ministérielles que
dé nos jours. Rien n'est plus vrai. Avant la
Révolution, il n'y en eut pas. Les piinistres
étaient les inspirateurs et les exécuteurs de
la volonté royale, et rien de plus: tels'SuHy,
RicMlieu, Mazarin, Louvois, Dubois,-Fleu-.i
ry, Choiseul et tant d'autres. Leur mort oa
leur chiite, quel qu 7 en soit' le retentissement,
n'ouvre pas de crise. A peine disparus", -ils
sont remplacés. -
Sous la Révolution, les,- ministrési'ne
comptent pas. Ils sont les serviteurs de la
Convention. Ils exécutent ses ordres, que.
leur transmettent les comités.'' ■, .
"Sous Napoléon encore, ils sont de sitii-
ples commis à qui l'on -ne demanda que
d'obéir et, comme ils obéissent, ils conser
vent leurs- fonctions. Le personnel ministé
riel, pendant la période impériale; n'est
guère que de vingt personnes, parmi les
quelles Talleyrand, Champagny, Fouché,
Savary -duc de Rovigo, Ghaptal, Montal.i-
vet, Régnier. .,
i II en sera de même sous Napoléon III où/
avec moins de servilité, Baroche, Billàuit/
Rouher, Foi'cadei ' Troplong, pour ne citer
que ceux-là'," sont, dàns leur cabinet comme
à la tribune, l'organe docile de la politique
de l'empereur.'.'' > ■ ; ' ■ m)-
i Avec les Bourbons, en 1815, commence
la .série des crises ministérielles. Il y.en f
d'émouvantes tant respirent de violence les
passions qui- les ont provoquées. L'expul
sion de Fouché et de Talleyrand, en 1815 ;
la démission du duc de Richelieu, en 1818 ;
la, chute de Decazes, en 1820 ; celle de de V-il-
lèle, en 18~8, suivie.du retour de Richelieu,
destiné à succomber bientôt .; le renvoi de
Martignac, en' 1829, aggravé par l'avène
ment- de; Polignac; constituent les épisodes
les plug : 'dratmatiques de ces'temps. Néan
moins, c'est à peine si, en quinze ans, ils
dohnent lieu à six ou sept crises. Il n'y en
a pas davantage sous Louis-Philippe. Il est
vrai qu'on n'en voit, que de 1830 à . 1840. A
pa/rtir de cette date, Guizot monte au pou
voir et y. reste jusqu'en 1848./ '
En résumé, la liste des hommes qui'ont
été ministres durant ces périodes ne pré
sente pas un total qui approche de celui
que donne la liste des ministres de la troi
sième République. A ce point de vue, elle
tient Je-record, et de beaucoup.
A mentionner encore que, contrairement
à çe .qui se passa, parfois, sous l'ancien ré-
gi^ne, on ne voit jamais, dans ces change
ments de ministres, la main d'une femme.
En.une seule' circonstance, et c'est sous
Louis XVIII, une influence féminine contri
bua à renverser un ministère, le second mi
nistère du duc de Richelieu, et à lui don
ner un-successeur, qui fut M. de Villèle.
La femme se _ nommait la comtesse du
Câyla, Elle aVait gagné les bonnes grâces
du roi dont l'affection sénile la comblait do
faveurs. L'es ultra-royalistes eurent re
cours-à elle pour obtenir le renvoi 8e Ri
chelieu, dont la politique leur déplaisait.
Elle.y réussit et fit nommer de Villèle. Mais
je crois bien que, dans les temps contem
porains; l'exemple est unique.
•Enty-e le?, anecdotes auxquelles donnaient
lieu les relations du vieux monarque avec
Zoé du Cayla; en voici une qui est assez pi
quante.; A cette époque, les ministres, lors
qu'ils se présentaient officiellement chez le
roi, devaient être en uniforme. Un jour, le
garde des sceaux, revêtu de sa simarre,
robe en soie et hermine, se rend à l'au
dience du souverain,• et, usant d'un privi
lège, traditionnel, il va. frapper à la porte
du cabinet royal. C'est le roi qui répond.
Trompé par le frou-frou de l'étoffe, il croit
que c'est la favorite qui vient le voir et de
mande . .
1 -à Estfce vous, Zoé. ?
— Non, sire, c'est le garde des sceaux de
Votre Majesté. ; "
Lé roi ouvrit en souriant et en s'excusant
d'eïsani erreur. Mais, durant quelques jours
à la cour, on n'appela plus le garde dies
sceaux.que « le, ministre cru Zoé ».
Louis Fleuriel.
LES IHQDEm DO T D3P1
Fontainebleau, 9 Janvier.
Il résulte des renseignements exacts que
je viens de me procù'rer qu'il y a actuelle
ment vingt-trois militaires détenus à la pri
son régimentaire. Sur ce nombre, deux le
sont.pour des faits étrangers aux incidents
signalés et vingt-et un pour-être rentrés en
retard ou - s'être absentés sans permission
réglementaire. Ils ont été-punis de peines
d'emprisonnement variant de vingt-quatre
à quarante-cinq jours de prison.-* <
Les indisciplinés sont des Parisiens. On
affirme-que le 7 6 régiment de dragons sera
envové à Dinasu > - 1 '
FW1 EN VUE DE LHMCjlE
, —— ■
40 morts.
' (Dépêche de- l'Agence Havas)
Madrid, 9 Jafivier.
■v Une dé-pêche de Rabat â/'A. B. Ci an
nonce qu'un navire allemand a Apporté
la nouvelle que detix barcasses ont cha
viré dans le passage de la barre de Lara-
che.
; Quarante personnes auraient péri Al y
aurait-plusieurs Européens parmi les
victimes. . ■ ■
; 1,600,000 F RANCS D'ESC ROQUERIES
D d Alchi miste pi sort de Fresnes
€ Et moi aussi, je fais du diamant! » — ingénieux, mais pas ingénieur.,
L§ four électrique à l'inventeur Lemoine. \
0 ! science, voilà bien de tes coups !. Tu
travailles inlassablement, tu tentes d'arra
cher ses secrets à la nature ; des hommes,
tes" apôtres, se v dévou ent et meur ent pou r
toi et, .quand-ils, ont soulevé,un coin du
voile, leurs découvertes,, détournées.de leur,
but, servent aux manœuvres- de gens er.
quête d'expédients pour se créer des res
sources ! -,
Un malfaiteur, un escroc avait "été frappé
de la profonde révolution opérée par la
chimie, qui est arrivée à faire la synthèse
des "pierres précieuses. On connaît les ma
gnifiques travaux; du défunt membre de'
l'Institut, Moissan* qui parvint, à l'aide de
son' four électrique, à « faire » du diamant
ou des, fesidus de diamant.
La voie étant ouverte, des chercheurs,
des chimistes éminents, ont reconstitué ou
tenté de reconstituer-des gemmes magnifia
ques : le ruJbis, la topaze, l'émeraude, etc.
Nécessairement, le monde, des affaires
s'est - ému -de ces possibles reconstitutions,
de ces,pîer.res toutes .semblables à celles
sorties desi flancs de la-terre, f .
• -Peut-être,; sans-qu'on le ; sache, un cher-,
ch-eur, un moderne alchimiste, détient-il le
procédé secre.t'pour? transmuer en.pieiTes
précieuses, ■ en diamant- pur,, en, or,, des élé-
m'eats sans valeur .? • - ; .
•C'est une> hantise, une alarme, de tous .les
instants pour les marchands dont la for
tune consiste -en , ces matières de grand
prix, et qu'ujie brusque découverte pourrait
avilir.. -
'Un* aigrefin,/nommé/Lemoine,; habitué
des .^maisons vCfintrales,- sortipresnes , où -àlr'r avait, été - envoyé ^pour faux
et escroqueries,-. a ; saisi, tout le sp,arti.qu'il
pourrait- tirfer de la-situation. II 'se mettra
eù> ^apport: avec; les-directeurs d'une puis-r
sanie. exploitation de mines de 1 diamants
et saura lui ' persuader qu'il détient une
formule qui lui permet de créer à • sa;
volorftéftion.pas le solitaire magnifique et
d'une -, eau, sans .pareille, mais le diamant
Ordinaire dit de>«- bijpux ».: Il lui fera: com
prendre • que ce secret, ne peut : ni ne doit
échapper à sia société ; si cette formule était
divulguée, s'il ne l'acquiert pas afip dç de
venir le "maître du marché, c'est lac ruine de
son industrie; puisque jla société qu'il di
rige :est propriétaire de- mines de diamants.
11 ne lui demande! pas une somme dérai
sonnable, impossible, mais seulement en
rapport avec le service rendu i deux mil
lions. :
: Lemoine, se disant ingénieur, entre ainaî
«n pourparlers, à Londres, avec M. X..,,
directeur d'une société de mines de dia
mants, dont les titres -sont cotés en Bourse
• Devant le directeur et ses collaborateurs,
il fait établir un four électrique et com
mence ses expériences méthodiquement,
scrupuleusement. r Au bout de quelques
heures, il montre à M. X.., émerveillé, des
diamants de belle grosseur; d'un éclat par
fait. Le directeur de là Compagnie doute'
encore ; il fait examiner, par des hommes '
du métier; les pierres sorties du four élec-" 1
trique. Rien ne-les distingue du vrai dia
mant. Alors il verse des acomptes d'argent
à Lemoine, qui est exigeant et hésite à li
vrer la formule de son secret, formule 1 qui'' -
est,-dit-il, enfermée : dans un coffre,', à'"a '
Banqjie de Londres. . ■ . ; . ; ; , f
PRÉCIEUX STIMULANT
, afin de décider le génial inven-.
têin-,,. avance dies- fonds,., presse Lemoine
de réaliser ses, promesses et fournit toutes-."
les, sommes qu'on lui demande pour,arri-v
ver à la signature définitive du contrat !
Mais Lemoine ne se presse pas d'échan« ,
ger les signatures,, dans l'espoir, peut-être,
de vendre la formule plus cher , encore à .
des- compagnies concurrentes. Le directeur
allèche l'ingénieur français par de nouvel-î
les avances d'argent qui se montent au chif«.
fre de ,1,600,000 francs. ; ,
« Enfiô, ,1e' directeur -s'inquiète-;,il- com
mence à craindre d'avoir été dupé ; il- met,
en demeure l'inventeui- de lui. livrer la. for- :
mule '; sinon, il va le' faire arrêter.
Lemoine ne se le'fait pas dire deux fois ;
il. quitte Londres, et - vient se réfugier à
Paris. - -,
Son inventeur disparu, les yeux d?
M. X.;; se- dessillent complètement, et il dé
pose une plainte au parquet de ,1a Sein/î -
contre Lemôine. M. Le Poittçvin,, juge",
d'instruction.-chargé de l'affaire, faisait a.r«
rêter Lemoine. ces jours derniers, <à son do<
micile, place Pigalle'. L'ingénieux escroc a
été-amené dév,ant le magistrat instructeur^
LE SECRET DE LEMOINE
L'inculpé, qui était assisté de M" Laborî,
a persisté dans son système, qui.est d'affir'-
mer qu'il est; capable de « faire » du dia
mant. Son secret est dans une formule: qui
est enfermée à la banque de Londres. Il
n'a pas voulu la livrer à M. X..., de Lon
dres, vexé par les procédés de celui-ci à soi
égard. ■ ■ : ■ :
- Son procé4ë existe ; par. conséquent, l|:
n'y a pas eu de ' manœuvrès frauduleuses
et, par suite, pas d'escroqueries. ,
Lemoine, d'ailleurs, ne se- contente pas
d'affirmer la réalité de son invention, ; il
s'indigne d'être soupçonné ! et interrogé
comme un coupable et il a menacé le juge
d'instruction de graves révélations sur son
compte.
M. Le Poittevin, peu-ému, n'en a pas !
moins fait reconduire le faux alchimiste ài
la prison de-la Santé.
• M. X... s'est porté partie civile et a ch'oi*
si M 0 Doumerc comme avocat. .
Le professeur- Bordas, du collège de
France, a été nommé expert pour examiner;
la formule de Lemoine à condition que ce»
lui-ci veuille bien la livrer. '
TUÉS PAR DES ÉBOULEMEHTS
EN SAVOIE
Aux carrières de Roche-Noire, il y a
cinq victimes
(Dépêches de nos correspondants) •
Saint-Jean-de'Maurieiime, ' 9 Jaàvier.
Une catastrophe, due à -un ébouleraent de
terrain, s'est produite ce matin,, à huit
heures, dans les carrières de Roche-Noire,
appartenant à la Société anonyme des plâ-
trières du Sud-Est. Elle a fait exactement
cinq victimes.
Ce sont les nommés Champier, père de
huit enfants ; Collet, Margrit, âgé de dix-
huit ans ; Michel Flammier et Joseph Fiam-
mier. Sept autres ouvriers ont fui sains et
saufs.
Une foule énorme s'est pressée, pendant
toute la journée, à l'entrée du puits, mal
gré une violente tempête de neige, et sui
vait attentivement les efforts des sauve
teurs.
L'ouvrier Michel Flammier-_a été sauvé^
dans la soirée. Il avait les pieds écrasés.
On entend les appels de deux autres ou-,
vriérs ensevelis.
Les travaux de sauvetage se poursuivent
activement. Le maire de Saint-Jean-de-
Maurienne: et le parquet sont sur les lieux.
La nfontagne où la catastrophe s'est pro
duite appartenait autrefois aux évêques
de Maurienne.
L'émotion est très ,vive en ville.
■ :
DANS LA HAUTE-LOIRE
A Paulhao, il y a 2 morts et 2 blessés
Brioude (Haute-Loire), 9 Janvier.
Un grave accident qui a causé deux
morts et deux blessés est arrivé hier soir,
vers quatre heures,, dans la mine exploitée
par les ouvriers de M. Breschaïud, chau-
mier à Paulhac.
Quatre ouvriers travaillaient dans une
galerie, quand un éboulement occasionné
par une poche d'eau se produisit, enseve
lissant les quatre hommes. A leurs cris,
d'autres employés se portèrent à leur se
cours et les retirèrent des décombres.
Deux étaient riiorts sur le coup et deux
autres étaient "blessés. Voici les noms des
morts :
Gustave Dutrevis, âgé de trente ans, de
Brioude, tête broyée ;. il laisse deux en
fants en bas âge ;
' Louis Voile, âgé de soixante ans, jour
nalier, célibataire, à la Chaumière, poitri
ne défoncée.
Les cadavres affreusement mutilés de ces.
deux malheureux ont été ramenés chez
eux, après qu'on eut, avec toutes sortes de
ménagements, prévenu leurs familles,
i L'état , des deux blessés n'inspire pas
gour le moment de sérieuses inquiétudes. -
LU POUCE DE M
-Tjijf—
La disciplina du personnel. — Relevé des
punitions et des récompenses. — Trop
de demandes de mise à la retraite. " :
Cette police de Paris, dont nous avons,,
dans nos articles précédents, étudié Totga*
nisation et dans l'utilisation de laquelle il
nous semble que des perfectionnements
pourraient être apportés, quel, est son état
moral ?
Dans l'ensemble il est excellent, grâce
aux traditions de discipline sv fermement
entretenues par M. Lépine. Parmi tant.
d'autorités qui s'abandonnent, qui tom
bent en déliquescence, la préfecture de po<
lice est demeurée debout. C'est un corps
sain et robuste'au milieu de malades "et de
neurasthéniques. Du haut en bas de sa hié
rarchie on a conservé la foi dans l'utilité
de la fonction que l'on remplit, et la foi
est l'aliment le meilleur du dévouements
J'ai interrogé bien des fonctionnaires de
tout rang, depuis le plus, élevé jusqu'au
plus humble, • je n'ai presque pas ren
contré d'homme que ne prît tout -à: fait
au sérieux sa mission, qui doutât de ,_sa
propre utilité. La préfecture, telle que-je
l'ai vue, m'apparaît comme le refuge des
derniers hommes qui, dans notre temps de.
scepticisme, « croient que c'est'arrivé », et
c'est parce qu'ils 7 oht cette, croyance; que le
personnel, malgré- une distribution peut-
être défectueuse,, est resté, pour l'ordre pu
blic une si solide garantie: v
. Pourtant, il ne-faudrait pasr croire que
rien ne laisse à désirer- dans ce personnel.
La main vigoureuse de M. Lépine ne doit
pas seulement maintenir sa troupe dans le
droit chemin ; il-faut encore que cette
main dépense - une partie * de sa force ' à
empêcher de se dissocier les diverses corn?
posantes du faisceau de la police pari
sienne. ■
L'entente cordiale ne règne pas entre les
officiers de paix et les ' commissaires de
police. Il-y a entre eux conflit d'attribu
tions, l'officier de paix ayant certainement
pris une part de l'importance et de l'au-,
torité qui, légalement, devraient appar
tenir aux commissaires - ; il y a aussi entre
eux des désaccords nés de jalousies : lea
officiers de paix peuvent-prendre .leudje»
traite au bout de 25 ans ; et les cooimis-
saires seulement au bout de 30 - ans. vM.
Léipine, qui a des préférences pour les gar
diens de la paix dont il aime à exercer lui-.-
même le commandement, a pu faire accor
der cet avantage aux officiers de paix,
parce qu'ils ne sont que des fonctionnaires
municipaux, parce qu'ils ne relèvent que
du conseil municipal ; il n'a pu Pobtenir
encore pour les commissaires-dont les pen
sions sont régies par la loi des-retraites.
; Dans tous les arrondissements, les repré-
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