Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1908-01-04
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1908 04 janvier 1908
Description : 1908/01/04 (Numéro 16444). 1908/01/04 (Numéro 16444).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k618126x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2008
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Les Abesmements
pcœietdèts î er eiî6 de chaçuemeis
• -SAMEDI- 4 JANVIER 1908
A SAI NT RIOOBER T — '362' t * ' '
QUARANTE-SIXIÈ ME ANN ÉE ( N uméro 16,444)
Les manuscrits ne sont pas rendus
LES ÉVÉNEMENTS DU MAROC
Un acte d'énergie nécessaire
Nous' nous gommes permis, à plusieurs !
reprises, de , critiquer, ce qui se passait au.
Maroc, et nous nous sommes élevés contre
une . politique néfaste' de .compromis et de
demi-mesures. Mais nous n'avons _ nulle
ment été; dMgés par la pensée de faire une
opposition systématique au gouvernement,
et .nous serons,-au contraire, très heureux
de l'approuver hautement, si, instruit par
l'expérience, il veut bien reconnaître
qu'une action militaire, pour ne pas être
complètement inutile, doit être énergique
et rapide. C'est très sincèrement que nous
le félicitons--d'avoir ordonné la éprise de la
kasbah des Médiounas.
Le fait, d'arme^ était indispensable pour,
rétablir, en même temps que la paix si
troublée dans cette région, notre prestige
gravement atteint par notre inaction.
Nous.ne poussons pas le gouvernement à
une politique d'aventures, pas plus qu'à la
conquête du Maroc, mai's' nous refusons
de croire aux utopies-comme celle de la
pénétration pacifjqué du celle plus récente
de faire la guerre sans tirer un coup, de
fusil. Les événements ont pris,, malheureu
sement, une telle tournure-au Maroc qu'il
est devenu indispensable d'avoir recours à
la'îorce. "
***
• Le gouvernement actuel ne saurait être
rendu entièrement responsable de cet état
de choses,; Nous" savons trop - dans quel
bourbier le ministère Combes a laissé la
France-, pour .ne pas convenir que le gou
vernement d'aujourd'hui- avait à se--débat-,
tre.'au -milieu clés ' plus graves difficultés.
Mais il reste de son devoir de ne pas fail
lir à la lourde tâche que ses néfastes pré
décesseurs lui ont imposée.
La-situation au Maroc est plus grave
que jamais. Ce malheureux pays est livré
à l'anarchie la plus ..effrayante , et des cri
mes -abominables, des actes de brutes sau
vages, de véritables défis à la civilisation
ensanglantent v et. déshonorent son sol.
Quant aux Européens, toujours parqués
comme, des -.prisonniers dans quelques
coins de la côte -ou de la frontière, ils ne
sauraient- s'aventurer sans courir, les plus
grands- dangers à seulementquelques ; ki
lomètres; de leurs lieux de refuge. La Fran
ce est" donc obligée d'intervenir, non. seule
ment à ' cause - dé te droit spécial, que' lui
ont .reconnu toutes les nations; mais aussi
dans l'obligation où elle se trouve devant
tonte l'Europe, depuis Algésiras, d 'assurer
l'ordre et;la paix à.û Maroc. Enfin,"ellè ïië
saurait tolérer, une. pareille barbarie aux
portes mêmes, de l'Europe. Au nom: de l'hu
manité,: elle doit faire respecter les plus élé
mentaires principes de la civilisation. -
Si nous, préconisons l'énergie et la rapi
dité dans une action militaire, il ne fau
drait pas croire que nous soyons moins sou
cieux que d'autres du sang répandu, mais
nous, faisons appel au bon sens du public
PQHr" lui faire admettre cette vérité : c'est
(me les morts et blessés (par-petits paquets)
finissent par être supérieurs à ceux d'un
engagement hardi et.définitif., Ce qu'on ne
•fait pas également assez entrer en ligne de
compte, -ce sont, ceux qui tombent atteints
par les maladies, beaucoup plus nom
breux, hélas ! que ceux atteints par les bal
les. .Dans toutes-les expéditions, et on peut
même dire dans toutes les guerres, même
celles réputées les plus sanglantes, .la ma
ladie a fait plus de ravages-que le fêu de
l'ennemi. Je suis aussi*-sensible qu'un au
tre,. mais-je-me défends de" cette sensible
rie malheureuse qui, pour éviter quelques
blessés,. remplit les hôpitaux de malades;
Et j'affirme ceci : c'est que chaque jour
de gag-né dans une expédition, coloniale
sauve la vie ou au moins la santé à bien
des -braves gens. On ne parle pas assez des
malades. On ne sait pas qu'un- mois après
une entrée en campagne, un régiment se
trouve décimé. « Deux morts et- dix bles
sés » ! quelle - horreur ! s'écrie-t-on; C'est
■vrai, mais quille horreur plus épouvanta
ble que le spectacle des malades dorft on ne
oarl-e pas. Les malades sont plus à plain
dre-que les blessés. On guérit moins facile
ment d'une maladie de.foie que d'une bal
te. Et les rhumatismes, l'estomac délabré,
tes intestins en sang, les-mauvaises bron
chites qui restent chroniques, les germes
morbides de toute sorte qui vous enlèvent
ciix -ans plus tard,-qui donc en parle ? Cer
tes, il vaut mieux;, tomber frappé' d'une bal-
la au cœur que d'agoniser dans un lit d'hô-
:»ital, et il est plus agréable et plus sain,
cicatrice pour cicatrice, de garder celle du
sabresplutôt que celle du bistouri. ,
A moins de blessures exceptionnelles, je
n'ai jamais vu se lamenter un blessé ; son
État moral, en général, est excellent, et les
éloges mérités'qu'il reçoit, autant que la lé--
gitime fierté qu'il ressent d'Être tombé en
brave, atténuent sa douleur physique. Le
malade, au contraire, qui ne peut trouver
aucune compensation à ses souffrances, est
autrement plus, pitoyable.
Agissons donc avec énergie et rapidité,
et admettons que de longs mois passés sous
la tente sur un sol détrempé et malsain
sont plus terribles que n'importe quelle ba
taille. D'ailleurs, du moment qu'on s'est
décidé à intervenir à tel ou tel endroit, il
vaut mieux le faire tout de suite franche
ment que d'hésiter pendant de longues se
maines pour arriver à l'acte qui s'impose.
On peut dire qu'avant la prise de la kas
bah des .Médiounas, nous n'étions pas plus
avancés dans la région' de Casablanca
qu'au mois d'août. Nous avions vainement
espéré pouvoir ramener la tranquillité par
une, série de petites reconnaissances, sui
vies de négociations qu'on jugeait très heu
reuses, . parce qu'elles paraissaient .éviter
tonte effusion de sang. Qu'en était-ij, ré
sulté ? Nous avions perdu un certain nom
bre d'hommes tout, de même dans cette sé
rie de reconnaissances, et un nombre plus
élevé dans les hôpitaux. Il faut tenir comp
te aussi de ceux qui ont été mo.urir en
France ou qui succomberont aux suites des
maladies contractées, et-même de ceux
dont la santé est poùr toujours compromi
se. Je' passe sous silence^les millions, ,dè-,
pensés en pure pprj,e.
Or, le 31 décembre encore, nous n'étions
pas, en meilleure situation, que le jour du
débarquement. On pillait et on assassinait
aux portes mêmes de la ville, et comme
nous n'avions jamais osé dépasser une tren
taine dé kilomètres, les Marocains étaient
convaincus que nous avions peur de nous
éloigner de la protection des navires de
guerre, ce qui les encourageait dans leurs
dispositions belliqueuses.
tre à plus de dix lieues dans l'intérieur ! »
Voilà ce qu'on disait; et ce bruit s'était ré
pandu dans, tout le Maroc. D'où l'aimable
insécurité qui régnait dans tout le pays, les
indigènes étant persuadés que quelques ki
lomètres suffisaient à les mettre à l'abri
de tout châtiment. Grâce à l'initiative per
sonnelle de M. Clemenceau, les fautes du
passé viennent d'être réparées à Casablan
ca. Espérons que notre premier ■ ministre
voudra bien reconnaître également les er
reurs commises dans la région d'Oudjda et
l'insuffisance de la répression. Je demeure
convaincu que notre ancien et illustre
confrère tient toujours à connaître la vé
rité et qu'il n'en voudra pas à ceux qui
contribueront à la: dévoiler, même sous une
forme un peu rude. "
Charles Pettit.
La " Nive " est considérée comme perdue
L 'accident survenu au transport la
Nive, qui, comme nous l'avons signalé,
s'est échoué sur un rocher, à cinq mil
les de Casablanca, où il transportait des
troupes, n'a fait aucune, .victime.. Ses
conséquences sont, cependant, d'une ex
ceptionnelle gravité, puisqu'un télé
gramme de Tanger annonce que tout es-
tionnait à Tanger, s'est rendu sur les
lieux.
Une note du. ministère de la marine
dit que l'amiral Philibert n'a pas pu en
voyer de nouvelles officielles de la Nive
à cause du mauvais temps.
Le Desaix, le Gueydon, le Victor-Hu-
PETITE EMEU TE A" LA &ARE ! S AIHT-LAZ ARE
Furieux des petaris le trains,
les voyageurs ont manifesté violemment
A' la suite de retards survenus dans la
circulation des trains de banlieue, sur les
lignes de l'Ouest, des incidents très vifs;
se sont produits, hier matin, à la gare.
Saint-Lazare. ■
Vers sept heures et-demie, plusieurs cen
taines de voyageurs employés et ouvriers,.
qui, habitant la banlieue, étaient arrivés a. ;
Paris avec plusieurs quarts d'heure de re
tard réclamaient des chefs 1 de'' gare/les
attestations nécessaires pour prouver à.
leurs patrons qu'ils n'étaient pas en faute
n ne.se présentant pas à l'heure réglemen
taire. - :
Mais la .tâche des chefs de. .gare n'était
gpère facile, et les nombreux..réclamants
s'impatientaient d'autant plus d'attendre
leurs ..certificats qu'ils grelottaient-.de froid
sur les quais et qu'ils étaient furieux .d'a
voir eu à souffrir de la température pen-
ture ou- outrages aux agents ; "six. seule-!
ment ont été maintenues,' mais les person
nes arrêtées.ayàlït justifié de leur domici
le ont été remises en liberté., .
La note'comique s'est passée au bureau
du commissaiise de surveillance, adminis
trative.
-Avant'l'arrivée de ce fonctionnaire, un.
agent d'assurances ayant une plainte à
formuler ,aVait: été installé à un bureau
par-un employé, et, ■ par lettré, il exposait
ses griefs," quand des manifestants entrè
rent dans ^cabinet, le prirent pour le
commissaire et se mirent en .devoir de le
houspiller d'importance.
Une pétition
* A Un • certain moment, M. Leroy, com
missaire de police, chef du service spécial
de la gare Saint-Lazare, avait essayé de
(Cl. BHANGER.)
A?£ÈS L'ÉMEUTE. — Ls^bancs 'brisés par. les manifestants
La « 3^3"iv© »
(Cl. A. BOUGAULT.)
poir de sauver le bâtiment semble aban
donné;
. , • ' . Tanger, S Janvier. -
Il fait mauvais temps, une pluie tor-
tèntielle tombe depuis deux, jours, et
une tempête règne sur VOcéan. Le cour
rier, qui devait venir par croiseur, n'est
pas arrivé. ^
La Nive est échouée à cinq milles au
'Sud de Casablanca, sur des rochers.
!!Tout Véquipage est sain et sauf ; il a été
'débarqué, sauf une quarantaine de vo
lontaires qui entreprendront le sauveta
ge du matériel et dyVarmement.
Le navire est considéré comme perdu.
Le: vapeur allemand ,Neva, qui sta-
g'o.ont été obligés de prendre le large.
Les communications paf télégraphie
sans fil sont très difficiles'.
x
Les états de service de la" Niva"
Le transport la Nive était le plus vas
te et l'un des moins anciens de nos
transports de guerre. C'était le seul bâ
timent sur lequel 1,200 hommes de trou
pes, avec du matériel et des chevaux,
pussent trouver place. Lors des campa
gnes du Tonkin, de Madagascar et de
Chine,, la Nive avait rendu de grands
services. Sa perte est donc très regretta
ble au point de vue matériel.
d'ant les 1 Quarante minutes que les trains,
.avaient,mis pour venir dJ-Asnières à Paris..
On crie et en casse
Les employés de la gare, débordés, se vi
rent obligés de refuser les. attestations de
retards ; les voyageurs se livrèrent alors
à de violentes manifestations ; ils -se mi
rent .à conspuer, la Compagnie de l'Ouest
et ses employés, puis passant "des' paroles:
aux gestes ils brisèrent tous les bancs-
qu'ils trouvèrent sur les. quais et sur: la;
plate-forme des grandes lignes. Les vitres:
tombèrent sous les coups de canne des ma
nifestants, et l'un de ceux-ci, mettant/le
feu à son parapluie grand ouvert, chercha
à incendier, les. boiseries. -
Vers .hpit. heures et : demie,. à >Tarrivée
d'un train venant de Saint-Germain-en-
Laye, Ips voyageurs, de.-ce train, .irrités
d'avoir mis près d'une heure et demie pour
faire le trajet, prirent à partielle chauf
feur et le mécanicien de la locomotive-qui
les avait amenés. , ,
Pour se défendre contre les assaillants,;
les deux employés durent se servir de leurs
pelles à charbon. Des facteurs de la gare,
qui étaient venus à leur secours, furent for-
tement'.houspillés par- la -,foule. • .. •>
La. manifestation avait pris un caractère
excessivement grave,. et .plus, de quatre
mille personnes avaient envahi tous les
services de la gare, depuis les quais: jus-
qu a la salle des Pas-Perdus, quand les
gardiens de la paix furent assez nombreux
pour faire évacuer la gare. „:
Les scènes tumultueuses-se prolongèrent
jusque dans la cour du Havre, où trois
cents mécontents criaient à tue-tête- :
« Conspuez l'Ouest ! » cris qu'ils sont cTail
le Jir .s allés proférer suivies grands boule
vards. ,
Une trentaine d'arrestations gnt été opé
rées, ppur refus de circuler, bris de clô-
VOL-AUDACIEUX EUE THÉRÈSE
On dévalise un bureau de posti
rétablir le calme en persuadant à quelques
jnanifqalÉaûts de le suivre dans son bureau
et de rédiger une,.pétition adressée au mi
nistre des travaux publics.
; La pétition a . été immédiatement formu
lée et tamise-à M. Lerbv pour la transmet
tre au ministre ; en voici le texte :
' Nous protestons . énergiquement contre les
retards journaliers apportés dans le service de
:1a Compagnie. .Ces retards se chiffrent-par
trente et quarante-cinq minutes chaque jour
et à chaque train. "
! Les gares, de banlieue ne sont pas préve
nues de-.ces retards et-ne peuvent en aviser
le public. - ■ ' .
Les trains ne sont pas chauffés sufflsa'm-
ipent. • ■ ' •'
'Les violences commises ce matin se renou
velleront,. fatalement, car l'exaspération des
voyageurs est au combje. Nous avons pu le
constater et nous se.rions les premiers à déplo
yer de tels excès qui n'avancent à rien et qui ne
pourraient que nuire à la cause que nous dé
fendons.//. ! . : . ! :
: C'est pourquoi nous prions le ministre des
travaux^ pitblics d'aarir auprès de la Compagnie
pour obtenir d'elle Une plus grande régularité
daijs sçs services.- . '
' : Les causes des retards
; La Compagnie de l'Ouest, .à la suite dé
ces'Incidents, nous a communiqué, hier
aiprès-midi, la note suivante :
A la snite du coup de froid succédant
» brusquement, cette npit, à. la fonte- de
,» nëige d'hier, certains fils de signaux se
)> sont rompus entre Asnières et Paris."
» .» ipâr mesure de sécurité, les trains ont
» dû -marcher au pas dans cette partie de
:» la ligne. •
» n en est forcément résulté des retards
» nmportants,, et le mécontentement du
» public de la banlieue s'est traduit par
. » quelques bris de vitres et de bancs sur
» les quais d'arrivée de la gare.
» La police a dû intervenir et quelques
n arrestations ont été opérées. »
M. BRIÂND
fasse à la Justin
Les négociations se sont poursuivies,
notamment hier, entre les ministres, à l'is
sue des obsèques de M. Guyot-Dessaigne,
au sujet de l'attribution du'portefeuille de
la justice. ... •
Comme nous l'avons indiqué, hier,,M.
Clemenceau, président du conseil, a offert
à M. Briand, actuel
lement ministre ds
l'instruction publi
que et des cultes, la
direction du ministè
re de la' justice, au
quel . les cultes se
raient rattachés. M.
Briand concentrerai!
ainsi entre'ses mains
tous les pouvoirs
pour l'application d(
la loi de séparatioi
des Eglises et de l'E
tat.
M. Briand, avam
de prendre une dé
cision, a tenu" à
consulter ses amis.
C'est ainsi qu'il a eu
hier après-midi, des
conversations ave*
des membresdu Par
lement et plusieurs
de ses collègues du
ministère, tels que
MM. Ruau, Viviani
et Do'umergue.
— i- 1 1 ■;
-. C'est.un vol.joliment combirié et exécuté!
avec une. audace rare que celui qui a. été.
commis, hier, en plein "Jour,' à Paris, dans
un bureau auxiliaire des postes.
Rue Thérèse, presque à l'angle de la rue
de Richelieu, se:trouve établi, dans une mi
nuscule boutique, le bureau dont il s'agit ;
il,a pour titulaire . M. Wattblé, lequel,a,
sous ses ordres, une employée commission--!'
née des postes, Mlle Louise Landeau, jne
jèune fille'de vingt-deux ans. ...
Malgré son apparence modeste, ■ ce bu
reau est' des mieux achalandés et c'_est,
ainsi que jeudi, il y avait, en caisse, ,15 à
16,000 francs.' .
Le malfaiteur qui - y a opéré, hier, est
venu un jo,ur trop tard. Malgré ce retard,
sans doute involontaire de sa nart, il nest
pas parti lés mains vides ; il a ompoi *te-une
somme-rondelette.
A'.rbeure du déjeuner, M. Wattblé a cou-,
tùme' de s'absenter et, pendant son repas, '
-Mlle Landeau reste seule, ce_ détail devait
être eonriirdu malfaiteur. Hier donc, pen
dant que l'employée était seule, un jeune
homme se présenta et la pria de lui deman
der une communication téléphonique. ._ .
Après avoir perçu les "i& centimes, piix
du-ticket, Mlle Landeau pénétra dans la
cabine, placée au forfd de la boutique, s y
enferma, actionna la manette d'appei et,
ayant obtenu la commtunication,. voulut
sortir pour avertir son client. La porte ré
sista. La jeun'e fille poussa vainement de
toutes ses forces. Elle était enferinée.
' Vôvànt ses" efforts inutiles/ Mlle Landeau
se mit à crier. L'honiine alors s'approcha
et lui dit à travers-la porté :
— Si vous bougez, si vous dites un mot,
je vous fais votre affaire. ' _
Mlle Landeau, effrayée, se tut, mais re
trouva vite sa présence' d'esprit. Elle son
gea que, malgré tout, elle pouvait commu
niquer avec le dehors : elle^ avait sous la
main l'appareil qui allait lui apporter son
salut : son téléphone;
Elle demanda la-communication avec le
commis principal du -bureau de la rue
Sainte-Anne. " - 0 .
Cette communication fut lente à venir,
trop lente, malheureusement. Donnée rapi-
demient, elle aurait permis à l'employé,
dont elle réclamait, le secours, d'arriver à
temps pour empoigner le malfaitèur.
Quand elle' eut enfin obtenu sa commu-
nication, elle raconta qu'elle était prison
nière d'un individu-qui devait, à n'en pas
douter, dévaliseç le bureau. Le commis
principal monta en voiture et arriva rue
Thérèse. Un jeune homme-employé dans
le quartier l'avait précédé.. Venant appor
ter un mandat, il avait voulu -ouvrir la
porte,-mais le bec de cane lui était resté
dans la main. Machinalement, il avait re
gardé la vitre et avait, non sans étonne-
ment, aperçu un écriteau avec cette ins
cription : - '
Fermé de midi à deux heures. ,
Très intrigué,, le jeune employé avait re
mis en place le bec de cane, puis était en
tré dans le bureau où il entendit Mlle Lan
deau. appeler à l'aide.
Pour la séquestrer, le malfaiteur avait,
avec une vrille, percé le chambranle de la
porte, puis; de travers,-pour empêcher le
battant de s'ouvrir,-avait vissé un fort piton.
L-e jeune employé était occupé, avec" son
couteau, à briser ce piton, quand le com
mis'principal: entra. Mlle Landeau fut dé-
livréê.
Elle raconta alors, rapidement, la visite
r(G 1. A ntho . NT . )
M. BRIAND
Après quoi, il est allé à six'heurés appor
ter à M. Clemenceau son . aceptation,
M.. Clemenceau et M. Briand ont coroféré
ensemble,-.puis se sont rendus, a l'Elvsée
pour, mettre le Président de la République
au courant-de, la situation.
i- La nomination de M. Briand au minis
tère de la justice rendra libre le porte
feuille; de l'instruction publique. .
.Est-ce à un député qu'on le confiera, ou
bien a. un-autre membre du cabinet qui,
a son tour laisserait dispônible un portÊ-
feuille , --C est à cette . dernière solution
.qu on , s était . rallié , hier soir. - Après -sa
conversation avec M. Briand, M. Clemen
ceau avait, en effet, décidé d'offrir à M.
Douinergue de .passer du ministère-du
commerce a celui de l'instruction publique
qui, quoique.amputé du service des cultes.
! esvpius.iunportant que le commerce,
i Si M. Doumergue a été a.u courant de la
j proposition oui doit lui être faite, il ne la
-.curuilira ofik;ie 1Jement que ce matin
Enfin- le ministère du commerce "serait
offert « il. Cruppi, président du. groupe de
î? . ^radicale, dont également M.
Guyot-Dessaigne était président lorsqu'il
était devenu ministre il y a quelques mois.
Telle était, hier soir, la solution préparée
, au problème posé par la succession: de M
Guyot-Dessaigne. Le conseil des ministres
de ce matin rendra sans doute cette solu-
tion définitive.
: C'est ce qu'il faut induire de la discrète
note officieuse suivante qui a été communi
quée dans la soirée d'hier :
« M. Clemenceau, président du conseil a
» en, cet après-midi; au ministère de l'inté-
» rieur, un assez long entretien avec M Aris-
» tide Briand, ministre de l'instructioft'publi-
» que et des cultes. :•
» MM. Clemenceau-et Briand se. sont ensuite
« rendus à l'Elysée, où ils ont été reç-us par
» le Président do la République. »
La succession do M'. Guyot-Dessaigne se
trouve donc réglée— ù moins -o'imnrévu.
qu'elle avait reçue-puis les faits qui avaient
suivi. ■ .
Fait étrange, le malfaiteur, venu pour
voler, avaît fait main basse sur une somme '
de 2,500 francs, épiinglée sur urî bordereau,
et avait négiligé d'emporter un rouleaU d'Or
de 800. francs, qui ét^it à côté; dans-le ti--
roir-caisse. , . • , • - - - ■
11 avait dû être dérangé./ ■ .-
Mile Landeau-n'a pu, malheureusement,
fournir, qu'un signalement assez vague de
son voleur, un individu de vingt-cinq à»
^vingt-huit ans, bien mis. /••• ■
; Différents témoignages, reçus par. M."
EgartheJer, . commissaire de police, ; ten
draient à établir, que l'individu n'a pas-
opéré seul. Au moment , où: le vol- a été •
commis, un second personnage,- qui sem
blait faire le guet, a, été-.vu rue de Riche
lieu. . :
. Il est certain que l'homme nui a commis
ce vol audacieux était au courant des habi-)
tudes de M. Wattblé ? el; il est également
certain que ce coup était préparé de longue*
date : la confection'de l'écriteau, la vrille,
le piton dont, s'était muni le voleur, suffi
raient seuls à l'établir. . -
PROPOS D'ACTUALITÉ-
Quelle tragique et féroce mentalité' que ce'la
de ces.femmes du parti terroriste russe, véri
tables héroïnes; toujours prêtes à risquer leur,
liberté, à donner leur sang'pour le triompha
de leur implacable idéal ! " '
, Le Petit Journal annonçait hier que l'une
d'elles,, une jeune musicienne russe logée
dans un hôtel du boulevard de Port-Royal,
s'était tuée d'un • coup de, revolver., Mais
savez-vous pourquoi cette fille s'est suicidée ?..
Le savez-vous ?... C'est une histoire invraisem
blable et navrante-
Cette fille, Catherine Mill,. était de la-
mille aisée. Musicienne de talent, elle était
venue à Paris pour parfaire son éducation.-
Ses parents lui adressaient tous les mois une
pension de douze cents francs. Elle eût- pu
être heureuse. Mais elle était nihiliste avec
exaltation. Tout son argent passait entre les
mains de ces étudiants russes oui entretien-,
nent continuellement, là-bas, sur les hauteurs,
du Quartier Latin, un foyer d'agitation terro
riste. Bile les nourrissait, elle leur donnait
asile, elle agîtait avec, eux, sans cesse, l'utopie
d'un avenir social .pour-le triomphe duquel 11
lui semblait qu'on pouvait détruire, saccager
et tuer sans remords. -
L'idée du sacrifice la hantait. Affiliée à-un-
comité - terroriste russe, elle avait demande
qu'on lui confiât une mission dangereuse. Elle
rêvait de hauts fonctionnaires tués à coups,
de bombe ou de revolver... Elle eût voulu être
« celle qui fait iustice ».
Or, ces jours derniers, elle reçut la réponse
du comité. On lui faisait savoir qu'elle eût à
rester en France et qu'on n'avait pas besoin,
pour le moment, de ses services actifs... Ca
refus la plongea dans un véritable désespoir.
— Puisque je suis inutile à la cause, dit-
elle à l'un de sesfefamiliers, je me tuerai.,.
Et elle se tua...
Ceci, vraiment, dépasse, toute imagination.
Nous en avons vu, de ces douces jeunes filles,
se livrer froidement aux attentats les -plus fé
roces. Mais l'acte de Catherine Mill est plus
extraordinaire, plus tragique que tout ce qu',on
peut imaginer... Cette fille s'est suicidée par
fanatisme... Et c'est par dépit de ne pouvoir
répandre le sang d'autrui qu'elle a verse son
propre sang.
Jean Lecoq.
OBSÈQUES DE 1GUYOT-DESSÂIGHE
C'est par une journée claire et très froi
de,- sbus le doux éclat d'un pâle soleil,
qu'ont-été célébrées hier, à Paris, les ob-
travaux publics, les sénateurs et députés du
Puy-de-Dôme, des amis, etc.
Le fourgon, suivi de quatre voitures âfr
Le départ du corbillard
sèques officielles de M. Guyot-Dessaigne,
garde des sceaux.
DE LA MAISON OU DÉFUNT
A LA PLACE VENDOME
A dix heures, devant la_ maison du squa
re de La Tour-Maubourg,' où le ministre
avait continué à habiter depuis son arri
vée au pouvoir, se trouvaient seulement
réunies les personnalités de son cabinet,
MM. Deshayes, Riboulet, Mathieu, Jérôme-
Lévy, Delaroche-Vemet, Vidaillet, Duse-
nel, Amadieu, Français, Gloria et Jean
Bourrât, auxquels s'étaient joints M. Va-
i-énnes, collègue de M. Guyot-Dessaigne à
la d'éputation du Puy-de-Dôme, et M. Le-
cherpy; député du Caivados, qui était enco
re, il'y "a peu de temps, chef adjoint du
cabinet du ministre de la justice. Le
corps de M. Guyot-Dessaigne ■ a été des
cendu de l'appartement que'le défunt oc
cupait et placé daps un fourgon des pom
pes funèbres pour' être transporté au mi
nistère de la justice. Des couronnes avaient
ét'é envoyées au square La Tour-Mau
bourg par l'Association du personnel des
deuil dans lesquelles avaient pris
personnes du cabinet du ministre, tsi ïi ' •
rivé à dix heures un quart place Vendôme,
où la façade du ministère de la justice
était-ornée d'une haute tenture noire se
mée d'étoiles d'argent.
En silence, le cercueil a été porté dans
le salon d'Aguesseau, et. placé sur le ca-
taifalque surmonté d'un dais. Les cierges
des hauts candélabres ont été allumés et,
autour du corps, dans la chambre tendue
de noir, on a; réuni les couronnes de la
« Gauche radicale â son ancien prési
dent », d'un « Groupe de députés à leur
collègue vénéré », du personnel de l'Impri
merie nationale, du cabinet du ministre,
des directeurs du ministère, de l'Amicale
du Puy-de-Dôme.
AU MINISTÈRE DE LA JUSTICE
A partir d'une heure et demie, les trou
pes viennent prendre position sur la place
Vendôme et dans les rues adjacentes.
Puis, les personnalités arrivent .succes
sivement et pénètrent, dans le,ministère de
lu justice, ;M.-Moilard. directeur du r»wv» A -
•01, rue Lafayetfce, à Paris (S*®)
ADMimSTRATTOK.
■ REDACTION.........
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Les Abesmements
pcœietdèts î er eiî6 de chaçuemeis
• -SAMEDI- 4 JANVIER 1908
A SAI NT RIOOBER T — '362' t * ' '
QUARANTE-SIXIÈ ME ANN ÉE ( N uméro 16,444)
Les manuscrits ne sont pas rendus
LES ÉVÉNEMENTS DU MAROC
Un acte d'énergie nécessaire
Nous' nous gommes permis, à plusieurs !
reprises, de , critiquer, ce qui se passait au.
Maroc, et nous nous sommes élevés contre
une . politique néfaste' de .compromis et de
demi-mesures. Mais nous n'avons _ nulle
ment été; dMgés par la pensée de faire une
opposition systématique au gouvernement,
et .nous serons,-au contraire, très heureux
de l'approuver hautement, si, instruit par
l'expérience, il veut bien reconnaître
qu'une action militaire, pour ne pas être
complètement inutile, doit être énergique
et rapide. C'est très sincèrement que nous
le félicitons--d'avoir ordonné la éprise de la
kasbah des Médiounas.
Le fait, d'arme^ était indispensable pour,
rétablir, en même temps que la paix si
troublée dans cette région, notre prestige
gravement atteint par notre inaction.
Nous.ne poussons pas le gouvernement à
une politique d'aventures, pas plus qu'à la
conquête du Maroc, mai's' nous refusons
de croire aux utopies-comme celle de la
pénétration pacifjqué du celle plus récente
de faire la guerre sans tirer un coup, de
fusil. Les événements ont pris,, malheureu
sement, une telle tournure-au Maroc qu'il
est devenu indispensable d'avoir recours à
la'îorce. "
***
• Le gouvernement actuel ne saurait être
rendu entièrement responsable de cet état
de choses,; Nous" savons trop - dans quel
bourbier le ministère Combes a laissé la
France-, pour .ne pas convenir que le gou
vernement d'aujourd'hui- avait à se--débat-,
tre.'au -milieu clés ' plus graves difficultés.
Mais il reste de son devoir de ne pas fail
lir à la lourde tâche que ses néfastes pré
décesseurs lui ont imposée.
La-situation au Maroc est plus grave
que jamais. Ce malheureux pays est livré
à l'anarchie la plus ..effrayante , et des cri
mes -abominables, des actes de brutes sau
vages, de véritables défis à la civilisation
ensanglantent v et. déshonorent son sol.
Quant aux Européens, toujours parqués
comme, des -.prisonniers dans quelques
coins de la côte -ou de la frontière, ils ne
sauraient- s'aventurer sans courir, les plus
grands- dangers à seulementquelques ; ki
lomètres; de leurs lieux de refuge. La Fran
ce est" donc obligée d'intervenir, non. seule
ment à ' cause - dé te droit spécial, que' lui
ont .reconnu toutes les nations; mais aussi
dans l'obligation où elle se trouve devant
tonte l'Europe, depuis Algésiras, d 'assurer
l'ordre et;la paix à.û Maroc. Enfin,"ellè ïië
saurait tolérer, une. pareille barbarie aux
portes mêmes, de l'Europe. Au nom: de l'hu
manité,: elle doit faire respecter les plus élé
mentaires principes de la civilisation. -
Si nous, préconisons l'énergie et la rapi
dité dans une action militaire, il ne fau
drait pas croire que nous soyons moins sou
cieux que d'autres du sang répandu, mais
nous, faisons appel au bon sens du public
PQHr" lui faire admettre cette vérité : c'est
(me les morts et blessés (par-petits paquets)
finissent par être supérieurs à ceux d'un
engagement hardi et.définitif., Ce qu'on ne
•fait pas également assez entrer en ligne de
compte, -ce sont, ceux qui tombent atteints
par les maladies, beaucoup plus nom
breux, hélas ! que ceux atteints par les bal
les. .Dans toutes-les expéditions, et on peut
même dire dans toutes les guerres, même
celles réputées les plus sanglantes, .la ma
ladie a fait plus de ravages-que le fêu de
l'ennemi. Je suis aussi*-sensible qu'un au
tre,. mais-je-me défends de" cette sensible
rie malheureuse qui, pour éviter quelques
blessés,. remplit les hôpitaux de malades;
Et j'affirme ceci : c'est que chaque jour
de gag-né dans une expédition, coloniale
sauve la vie ou au moins la santé à bien
des -braves gens. On ne parle pas assez des
malades. On ne sait pas qu'un- mois après
une entrée en campagne, un régiment se
trouve décimé. « Deux morts et- dix bles
sés » ! quelle - horreur ! s'écrie-t-on; C'est
■vrai, mais quille horreur plus épouvanta
ble que le spectacle des malades dorft on ne
oarl-e pas. Les malades sont plus à plain
dre-que les blessés. On guérit moins facile
ment d'une maladie de.foie que d'une bal
te. Et les rhumatismes, l'estomac délabré,
tes intestins en sang, les-mauvaises bron
chites qui restent chroniques, les germes
morbides de toute sorte qui vous enlèvent
ciix -ans plus tard,-qui donc en parle ? Cer
tes, il vaut mieux;, tomber frappé' d'une bal-
la au cœur que d'agoniser dans un lit d'hô-
:»ital, et il est plus agréable et plus sain,
cicatrice pour cicatrice, de garder celle du
sabresplutôt que celle du bistouri. ,
A moins de blessures exceptionnelles, je
n'ai jamais vu se lamenter un blessé ; son
État moral, en général, est excellent, et les
éloges mérités'qu'il reçoit, autant que la lé--
gitime fierté qu'il ressent d'Être tombé en
brave, atténuent sa douleur physique. Le
malade, au contraire, qui ne peut trouver
aucune compensation à ses souffrances, est
autrement plus, pitoyable.
Agissons donc avec énergie et rapidité,
et admettons que de longs mois passés sous
la tente sur un sol détrempé et malsain
sont plus terribles que n'importe quelle ba
taille. D'ailleurs, du moment qu'on s'est
décidé à intervenir à tel ou tel endroit, il
vaut mieux le faire tout de suite franche
ment que d'hésiter pendant de longues se
maines pour arriver à l'acte qui s'impose.
On peut dire qu'avant la prise de la kas
bah des .Médiounas, nous n'étions pas plus
avancés dans la région' de Casablanca
qu'au mois d'août. Nous avions vainement
espéré pouvoir ramener la tranquillité par
une, série de petites reconnaissances, sui
vies de négociations qu'on jugeait très heu
reuses, . parce qu'elles paraissaient .éviter
tonte effusion de sang. Qu'en était-ij, ré
sulté ? Nous avions perdu un certain nom
bre d'hommes tout, de même dans cette sé
rie de reconnaissances, et un nombre plus
élevé dans les hôpitaux. Il faut tenir comp
te aussi de ceux qui ont été mo.urir en
France ou qui succomberont aux suites des
maladies contractées, et-même de ceux
dont la santé est poùr toujours compromi
se. Je' passe sous silence^les millions, ,dè-,
pensés en pure pprj,e.
Or, le 31 décembre encore, nous n'étions
pas, en meilleure situation, que le jour du
débarquement. On pillait et on assassinait
aux portes mêmes de la ville, et comme
nous n'avions jamais osé dépasser une tren
taine dé kilomètres, les Marocains étaient
convaincus que nous avions peur de nous
éloigner de la protection des navires de
guerre, ce qui les encourageait dans leurs
dispositions belliqueuses.
tre à plus de dix lieues dans l'intérieur ! »
Voilà ce qu'on disait; et ce bruit s'était ré
pandu dans, tout le Maroc. D'où l'aimable
insécurité qui régnait dans tout le pays, les
indigènes étant persuadés que quelques ki
lomètres suffisaient à les mettre à l'abri
de tout châtiment. Grâce à l'initiative per
sonnelle de M. Clemenceau, les fautes du
passé viennent d'être réparées à Casablan
ca. Espérons que notre premier ■ ministre
voudra bien reconnaître également les er
reurs commises dans la région d'Oudjda et
l'insuffisance de la répression. Je demeure
convaincu que notre ancien et illustre
confrère tient toujours à connaître la vé
rité et qu'il n'en voudra pas à ceux qui
contribueront à la: dévoiler, même sous une
forme un peu rude. "
Charles Pettit.
La " Nive " est considérée comme perdue
L 'accident survenu au transport la
Nive, qui, comme nous l'avons signalé,
s'est échoué sur un rocher, à cinq mil
les de Casablanca, où il transportait des
troupes, n'a fait aucune, .victime.. Ses
conséquences sont, cependant, d'une ex
ceptionnelle gravité, puisqu'un télé
gramme de Tanger annonce que tout es-
tionnait à Tanger, s'est rendu sur les
lieux.
Une note du. ministère de la marine
dit que l'amiral Philibert n'a pas pu en
voyer de nouvelles officielles de la Nive
à cause du mauvais temps.
Le Desaix, le Gueydon, le Victor-Hu-
PETITE EMEU TE A" LA &ARE ! S AIHT-LAZ ARE
Furieux des petaris le trains,
les voyageurs ont manifesté violemment
A' la suite de retards survenus dans la
circulation des trains de banlieue, sur les
lignes de l'Ouest, des incidents très vifs;
se sont produits, hier matin, à la gare.
Saint-Lazare. ■
Vers sept heures et-demie, plusieurs cen
taines de voyageurs employés et ouvriers,.
qui, habitant la banlieue, étaient arrivés a. ;
Paris avec plusieurs quarts d'heure de re
tard réclamaient des chefs 1 de'' gare/les
attestations nécessaires pour prouver à.
leurs patrons qu'ils n'étaient pas en faute
n ne.se présentant pas à l'heure réglemen
taire. - :
Mais la .tâche des chefs de. .gare n'était
gpère facile, et les nombreux..réclamants
s'impatientaient d'autant plus d'attendre
leurs ..certificats qu'ils grelottaient-.de froid
sur les quais et qu'ils étaient furieux .d'a
voir eu à souffrir de la température pen-
ture ou- outrages aux agents ; "six. seule-!
ment ont été maintenues,' mais les person
nes arrêtées.ayàlït justifié de leur domici
le ont été remises en liberté., .
La note'comique s'est passée au bureau
du commissaiise de surveillance, adminis
trative.
-Avant'l'arrivée de ce fonctionnaire, un.
agent d'assurances ayant une plainte à
formuler ,aVait: été installé à un bureau
par-un employé, et, ■ par lettré, il exposait
ses griefs," quand des manifestants entrè
rent dans ^cabinet, le prirent pour le
commissaire et se mirent en .devoir de le
houspiller d'importance.
Une pétition
* A Un • certain moment, M. Leroy, com
missaire de police, chef du service spécial
de la gare Saint-Lazare, avait essayé de
(Cl. BHANGER.)
A?£ÈS L'ÉMEUTE. — Ls^bancs 'brisés par. les manifestants
La « 3^3"iv© »
(Cl. A. BOUGAULT.)
poir de sauver le bâtiment semble aban
donné;
. , • ' . Tanger, S Janvier. -
Il fait mauvais temps, une pluie tor-
tèntielle tombe depuis deux, jours, et
une tempête règne sur VOcéan. Le cour
rier, qui devait venir par croiseur, n'est
pas arrivé. ^
La Nive est échouée à cinq milles au
'Sud de Casablanca, sur des rochers.
!!Tout Véquipage est sain et sauf ; il a été
'débarqué, sauf une quarantaine de vo
lontaires qui entreprendront le sauveta
ge du matériel et dyVarmement.
Le navire est considéré comme perdu.
Le: vapeur allemand ,Neva, qui sta-
g'o.ont été obligés de prendre le large.
Les communications paf télégraphie
sans fil sont très difficiles'.
x
Les états de service de la" Niva"
Le transport la Nive était le plus vas
te et l'un des moins anciens de nos
transports de guerre. C'était le seul bâ
timent sur lequel 1,200 hommes de trou
pes, avec du matériel et des chevaux,
pussent trouver place. Lors des campa
gnes du Tonkin, de Madagascar et de
Chine,, la Nive avait rendu de grands
services. Sa perte est donc très regretta
ble au point de vue matériel.
d'ant les 1 Quarante minutes que les trains,
.avaient,mis pour venir dJ-Asnières à Paris..
On crie et en casse
Les employés de la gare, débordés, se vi
rent obligés de refuser les. attestations de
retards ; les voyageurs se livrèrent alors
à de violentes manifestations ; ils -se mi
rent .à conspuer, la Compagnie de l'Ouest
et ses employés, puis passant "des' paroles:
aux gestes ils brisèrent tous les bancs-
qu'ils trouvèrent sur les. quais et sur: la;
plate-forme des grandes lignes. Les vitres:
tombèrent sous les coups de canne des ma
nifestants, et l'un de ceux-ci, mettant/le
feu à son parapluie grand ouvert, chercha
à incendier, les. boiseries. -
Vers .hpit. heures et : demie,. à >Tarrivée
d'un train venant de Saint-Germain-en-
Laye, Ips voyageurs, de.-ce train, .irrités
d'avoir mis près d'une heure et demie pour
faire le trajet, prirent à partielle chauf
feur et le mécanicien de la locomotive-qui
les avait amenés. , ,
Pour se défendre contre les assaillants,;
les deux employés durent se servir de leurs
pelles à charbon. Des facteurs de la gare,
qui étaient venus à leur secours, furent for-
tement'.houspillés par- la -,foule. • .. •>
La. manifestation avait pris un caractère
excessivement grave,. et .plus, de quatre
mille personnes avaient envahi tous les
services de la gare, depuis les quais: jus-
qu a la salle des Pas-Perdus, quand les
gardiens de la paix furent assez nombreux
pour faire évacuer la gare. „:
Les scènes tumultueuses-se prolongèrent
jusque dans la cour du Havre, où trois
cents mécontents criaient à tue-tête- :
« Conspuez l'Ouest ! » cris qu'ils sont cTail
le Jir .s allés proférer suivies grands boule
vards. ,
Une trentaine d'arrestations gnt été opé
rées, ppur refus de circuler, bris de clô-
VOL-AUDACIEUX EUE THÉRÈSE
On dévalise un bureau de posti
rétablir le calme en persuadant à quelques
jnanifqalÉaûts de le suivre dans son bureau
et de rédiger une,.pétition adressée au mi
nistre des travaux publics.
; La pétition a . été immédiatement formu
lée et tamise-à M. Lerbv pour la transmet
tre au ministre ; en voici le texte :
' Nous protestons . énergiquement contre les
retards journaliers apportés dans le service de
:1a Compagnie. .Ces retards se chiffrent-par
trente et quarante-cinq minutes chaque jour
et à chaque train. "
! Les gares, de banlieue ne sont pas préve
nues de-.ces retards et-ne peuvent en aviser
le public. - ■ ' .
Les trains ne sont pas chauffés sufflsa'm-
ipent. • ■ ' •'
'Les violences commises ce matin se renou
velleront,. fatalement, car l'exaspération des
voyageurs est au combje. Nous avons pu le
constater et nous se.rions les premiers à déplo
yer de tels excès qui n'avancent à rien et qui ne
pourraient que nuire à la cause que nous dé
fendons.//. ! . : . ! :
: C'est pourquoi nous prions le ministre des
travaux^ pitblics d'aarir auprès de la Compagnie
pour obtenir d'elle Une plus grande régularité
daijs sçs services.- . '
' : Les causes des retards
; La Compagnie de l'Ouest, .à la suite dé
ces'Incidents, nous a communiqué, hier
aiprès-midi, la note suivante :
A la snite du coup de froid succédant
» brusquement, cette npit, à. la fonte- de
,» nëige d'hier, certains fils de signaux se
)> sont rompus entre Asnières et Paris."
» .» ipâr mesure de sécurité, les trains ont
» dû -marcher au pas dans cette partie de
:» la ligne. •
» n en est forcément résulté des retards
» nmportants,, et le mécontentement du
» public de la banlieue s'est traduit par
. » quelques bris de vitres et de bancs sur
» les quais d'arrivée de la gare.
» La police a dû intervenir et quelques
n arrestations ont été opérées. »
M. BRIÂND
fasse à la Justin
Les négociations se sont poursuivies,
notamment hier, entre les ministres, à l'is
sue des obsèques de M. Guyot-Dessaigne,
au sujet de l'attribution du'portefeuille de
la justice. ... •
Comme nous l'avons indiqué, hier,,M.
Clemenceau, président du conseil, a offert
à M. Briand, actuel
lement ministre ds
l'instruction publi
que et des cultes, la
direction du ministè
re de la' justice, au
quel . les cultes se
raient rattachés. M.
Briand concentrerai!
ainsi entre'ses mains
tous les pouvoirs
pour l'application d(
la loi de séparatioi
des Eglises et de l'E
tat.
M. Briand, avam
de prendre une dé
cision, a tenu" à
consulter ses amis.
C'est ainsi qu'il a eu
hier après-midi, des
conversations ave*
des membresdu Par
lement et plusieurs
de ses collègues du
ministère, tels que
MM. Ruau, Viviani
et Do'umergue.
— i- 1 1 ■;
-. C'est.un vol.joliment combirié et exécuté!
avec une. audace rare que celui qui a. été.
commis, hier, en plein "Jour,' à Paris, dans
un bureau auxiliaire des postes.
Rue Thérèse, presque à l'angle de la rue
de Richelieu, se:trouve établi, dans une mi
nuscule boutique, le bureau dont il s'agit ;
il,a pour titulaire . M. Wattblé, lequel,a,
sous ses ordres, une employée commission--!'
née des postes, Mlle Louise Landeau, jne
jèune fille'de vingt-deux ans. ...
Malgré son apparence modeste, ■ ce bu
reau est' des mieux achalandés et c'_est,
ainsi que jeudi, il y avait, en caisse, ,15 à
16,000 francs.' .
Le malfaiteur qui - y a opéré, hier, est
venu un jo,ur trop tard. Malgré ce retard,
sans doute involontaire de sa nart, il nest
pas parti lés mains vides ; il a ompoi *te-une
somme-rondelette.
A'.rbeure du déjeuner, M. Wattblé a cou-,
tùme' de s'absenter et, pendant son repas, '
-Mlle Landeau reste seule, ce_ détail devait
être eonriirdu malfaiteur. Hier donc, pen
dant que l'employée était seule, un jeune
homme se présenta et la pria de lui deman
der une communication téléphonique. ._ .
Après avoir perçu les "i& centimes, piix
du-ticket, Mlle Landeau pénétra dans la
cabine, placée au forfd de la boutique, s y
enferma, actionna la manette d'appei et,
ayant obtenu la commtunication,. voulut
sortir pour avertir son client. La porte ré
sista. La jeun'e fille poussa vainement de
toutes ses forces. Elle était enferinée.
' Vôvànt ses" efforts inutiles/ Mlle Landeau
se mit à crier. L'honiine alors s'approcha
et lui dit à travers-la porté :
— Si vous bougez, si vous dites un mot,
je vous fais votre affaire. ' _
Mlle Landeau, effrayée, se tut, mais re
trouva vite sa présence' d'esprit. Elle son
gea que, malgré tout, elle pouvait commu
niquer avec le dehors : elle^ avait sous la
main l'appareil qui allait lui apporter son
salut : son téléphone;
Elle demanda la-communication avec le
commis principal du -bureau de la rue
Sainte-Anne. " - 0 .
Cette communication fut lente à venir,
trop lente, malheureusement. Donnée rapi-
demient, elle aurait permis à l'employé,
dont elle réclamait, le secours, d'arriver à
temps pour empoigner le malfaitèur.
Quand elle' eut enfin obtenu sa commu-
nication, elle raconta qu'elle était prison
nière d'un individu-qui devait, à n'en pas
douter, dévaliseç le bureau. Le commis
principal monta en voiture et arriva rue
Thérèse. Un jeune homme-employé dans
le quartier l'avait précédé.. Venant appor
ter un mandat, il avait voulu -ouvrir la
porte,-mais le bec de cane lui était resté
dans la main. Machinalement, il avait re
gardé la vitre et avait, non sans étonne-
ment, aperçu un écriteau avec cette ins
cription : - '
Fermé de midi à deux heures. ,
Très intrigué,, le jeune employé avait re
mis en place le bec de cane, puis était en
tré dans le bureau où il entendit Mlle Lan
deau. appeler à l'aide.
Pour la séquestrer, le malfaiteur avait,
avec une vrille, percé le chambranle de la
porte, puis; de travers,-pour empêcher le
battant de s'ouvrir,-avait vissé un fort piton.
L-e jeune employé était occupé, avec" son
couteau, à briser ce piton, quand le com
mis'principal: entra. Mlle Landeau fut dé-
livréê.
Elle raconta alors, rapidement, la visite
r(G 1. A ntho . NT . )
M. BRIAND
Après quoi, il est allé à six'heurés appor
ter à M. Clemenceau son . aceptation,
M.. Clemenceau et M. Briand ont coroféré
ensemble,-.puis se sont rendus, a l'Elvsée
pour, mettre le Président de la République
au courant-de, la situation.
i- La nomination de M. Briand au minis
tère de la justice rendra libre le porte
feuille; de l'instruction publique. .
.Est-ce à un député qu'on le confiera, ou
bien a. un-autre membre du cabinet qui,
a son tour laisserait dispônible un portÊ-
feuille , --C est à cette . dernière solution
.qu on , s était . rallié , hier soir. - Après -sa
conversation avec M. Briand, M. Clemen
ceau avait, en effet, décidé d'offrir à M.
Douinergue de .passer du ministère-du
commerce a celui de l'instruction publique
qui, quoique.amputé du service des cultes.
! esvpius.iunportant que le commerce,
i Si M. Doumergue a été a.u courant de la
j proposition oui doit lui être faite, il ne la
-.curuilira ofik;ie 1Jement que ce matin
Enfin- le ministère du commerce "serait
offert « il. Cruppi, président du. groupe de
î? . ^radicale, dont également M.
Guyot-Dessaigne était président lorsqu'il
était devenu ministre il y a quelques mois.
Telle était, hier soir, la solution préparée
, au problème posé par la succession: de M
Guyot-Dessaigne. Le conseil des ministres
de ce matin rendra sans doute cette solu-
tion définitive.
: C'est ce qu'il faut induire de la discrète
note officieuse suivante qui a été communi
quée dans la soirée d'hier :
« M. Clemenceau, président du conseil a
» en, cet après-midi; au ministère de l'inté-
» rieur, un assez long entretien avec M Aris-
» tide Briand, ministre de l'instructioft'publi-
» que et des cultes. :•
» MM. Clemenceau-et Briand se. sont ensuite
« rendus à l'Elysée, où ils ont été reç-us par
» le Président do la République. »
La succession do M'. Guyot-Dessaigne se
trouve donc réglée— ù moins -o'imnrévu.
qu'elle avait reçue-puis les faits qui avaient
suivi. ■ .
Fait étrange, le malfaiteur, venu pour
voler, avaît fait main basse sur une somme '
de 2,500 francs, épiinglée sur urî bordereau,
et avait négiligé d'emporter un rouleaU d'Or
de 800. francs, qui ét^it à côté; dans-le ti--
roir-caisse. , . • , • - - - ■
11 avait dû être dérangé./ ■ .-
Mile Landeau-n'a pu, malheureusement,
fournir, qu'un signalement assez vague de
son voleur, un individu de vingt-cinq à»
^vingt-huit ans, bien mis. /••• ■
; Différents témoignages, reçus par. M."
EgartheJer, . commissaire de police, ; ten
draient à établir, que l'individu n'a pas-
opéré seul. Au moment , où: le vol- a été •
commis, un second personnage,- qui sem
blait faire le guet, a, été-.vu rue de Riche
lieu. . :
. Il est certain que l'homme nui a commis
ce vol audacieux était au courant des habi-)
tudes de M. Wattblé ? el; il est également
certain que ce coup était préparé de longue*
date : la confection'de l'écriteau, la vrille,
le piton dont, s'était muni le voleur, suffi
raient seuls à l'établir. . -
PROPOS D'ACTUALITÉ-
Quelle tragique et féroce mentalité' que ce'la
de ces.femmes du parti terroriste russe, véri
tables héroïnes; toujours prêtes à risquer leur,
liberté, à donner leur sang'pour le triompha
de leur implacable idéal ! " '
, Le Petit Journal annonçait hier que l'une
d'elles,, une jeune musicienne russe logée
dans un hôtel du boulevard de Port-Royal,
s'était tuée d'un • coup de, revolver., Mais
savez-vous pourquoi cette fille s'est suicidée ?..
Le savez-vous ?... C'est une histoire invraisem
blable et navrante-
Cette fille, Catherine Mill,. était de la-
mille aisée. Musicienne de talent, elle était
venue à Paris pour parfaire son éducation.-
Ses parents lui adressaient tous les mois une
pension de douze cents francs. Elle eût- pu
être heureuse. Mais elle était nihiliste avec
exaltation. Tout son argent passait entre les
mains de ces étudiants russes oui entretien-,
nent continuellement, là-bas, sur les hauteurs,
du Quartier Latin, un foyer d'agitation terro
riste. Bile les nourrissait, elle leur donnait
asile, elle agîtait avec, eux, sans cesse, l'utopie
d'un avenir social .pour-le triomphe duquel 11
lui semblait qu'on pouvait détruire, saccager
et tuer sans remords. -
L'idée du sacrifice la hantait. Affiliée à-un-
comité - terroriste russe, elle avait demande
qu'on lui confiât une mission dangereuse. Elle
rêvait de hauts fonctionnaires tués à coups,
de bombe ou de revolver... Elle eût voulu être
« celle qui fait iustice ».
Or, ces jours derniers, elle reçut la réponse
du comité. On lui faisait savoir qu'elle eût à
rester en France et qu'on n'avait pas besoin,
pour le moment, de ses services actifs... Ca
refus la plongea dans un véritable désespoir.
— Puisque je suis inutile à la cause, dit-
elle à l'un de sesfefamiliers, je me tuerai.,.
Et elle se tua...
Ceci, vraiment, dépasse, toute imagination.
Nous en avons vu, de ces douces jeunes filles,
se livrer froidement aux attentats les -plus fé
roces. Mais l'acte de Catherine Mill est plus
extraordinaire, plus tragique que tout ce qu',on
peut imaginer... Cette fille s'est suicidée par
fanatisme... Et c'est par dépit de ne pouvoir
répandre le sang d'autrui qu'elle a verse son
propre sang.
Jean Lecoq.
OBSÈQUES DE 1GUYOT-DESSÂIGHE
C'est par une journée claire et très froi
de,- sbus le doux éclat d'un pâle soleil,
qu'ont-été célébrées hier, à Paris, les ob-
travaux publics, les sénateurs et députés du
Puy-de-Dôme, des amis, etc.
Le fourgon, suivi de quatre voitures âfr
Le départ du corbillard
sèques officielles de M. Guyot-Dessaigne,
garde des sceaux.
DE LA MAISON OU DÉFUNT
A LA PLACE VENDOME
A dix heures, devant la_ maison du squa
re de La Tour-Maubourg,' où le ministre
avait continué à habiter depuis son arri
vée au pouvoir, se trouvaient seulement
réunies les personnalités de son cabinet,
MM. Deshayes, Riboulet, Mathieu, Jérôme-
Lévy, Delaroche-Vemet, Vidaillet, Duse-
nel, Amadieu, Français, Gloria et Jean
Bourrât, auxquels s'étaient joints M. Va-
i-énnes, collègue de M. Guyot-Dessaigne à
la d'éputation du Puy-de-Dôme, et M. Le-
cherpy; député du Caivados, qui était enco
re, il'y "a peu de temps, chef adjoint du
cabinet du ministre de la justice. Le
corps de M. Guyot-Dessaigne ■ a été des
cendu de l'appartement que'le défunt oc
cupait et placé daps un fourgon des pom
pes funèbres pour' être transporté au mi
nistère de la justice. Des couronnes avaient
ét'é envoyées au square La Tour-Mau
bourg par l'Association du personnel des
deuil dans lesquelles avaient pris
personnes du cabinet du ministre, tsi ïi ' •
rivé à dix heures un quart place Vendôme,
où la façade du ministère de la justice
était-ornée d'une haute tenture noire se
mée d'étoiles d'argent.
En silence, le cercueil a été porté dans
le salon d'Aguesseau, et. placé sur le ca-
taifalque surmonté d'un dais. Les cierges
des hauts candélabres ont été allumés et,
autour du corps, dans la chambre tendue
de noir, on a; réuni les couronnes de la
« Gauche radicale â son ancien prési
dent », d'un « Groupe de députés à leur
collègue vénéré », du personnel de l'Impri
merie nationale, du cabinet du ministre,
des directeurs du ministère, de l'Amicale
du Puy-de-Dôme.
AU MINISTÈRE DE LA JUSTICE
A partir d'une heure et demie, les trou
pes viennent prendre position sur la place
Vendôme et dans les rues adjacentes.
Puis, les personnalités arrivent .succes
sivement et pénètrent, dans le,ministère de
lu justice, ;M.-Moilard. directeur du r»wv» A -
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