Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1907-12-31
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1907 31 décembre 1907
Description : 1907/12/31 (Numéro 16440). 1907/12/31 (Numéro 16440).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k618122d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/10/2008
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partent des i^etlS de chaque-mais
MARDI 3 i DÉCEMBRE 1907
365 s aint sylve stre *- 0 -
QUARANTE-CINQUI EME AN Hfig (NuMÎÉao 16,
tes manuscrits ne sont pas rendus , ,
AUX .ÉTA.TS-U3NTIS.
LE VOYAGE DE LA FLOTT
Intimidation et "hluit ". — L 'état d'esprit îles marins. 1 —» s Une conversation caractéristique. ■
' campagne électorale à vingt mille kilomètres.
(LETTRE DE NOTRE ÈNVOiFÉ SPÉCIAL)
III
New-York, 17 Décembre 1907.
C'est aurmilieu d'une explosion de «jin-
£oïsme »,, de grandiloquence et de bluff
patriotique que la « Grand Armada », la
«. plus ' formidable • flotte du «tonde ; » f . la
«.plus vaillante armée de marins de l'uni
vers », vient de .se mettre en route pour
faire le tour de l'Amérique et pour « dé
montrer .pacifiquement » que l'Océan Paci
fique est du domaine des Etats-Unis.
La flotte accomplit une paix ». Toute la pressa iavorable à la poli-
rrui, bien entendu, est désigné comme « l'ex
plosif le plus puissant du monde », ainsi
qu'au coton à la nitroglycérine. « Celui-ci,
m'a raconté un financier émerveillé,, est en
fermé dans de petites boîtes, lesquelles sont
nlacée 1 » au pieJ des couchettes "des offi
ciers.. Avez-vous de pareils héros ? ».
conclut-il avec orgueil. '
Et un autre m'a affirmé avec une mor
gue inexprimable qu' « il y a sur les vais
seaux assez de munitions pour assurer la
paix en toute circonstance » ! ,
En un mot, dans l'esprit du public, le
voyage de la flotte est une mesure d'inti-
H. ROOSEVELT ET LA FLOTTE DU'PACIFIQUE
Cejlessin humoristique, récemment publié par the World, de New-York, montre les traits
>: j&u président Roosevelt plaqués sur la coque d'un cuirassé.-Il fait allusion à l'envoi
'de la flotte dans les eaUfC.au-Pacifique, mesure dont la président a pris l'initiative.
• L'une des vagues a la forme d'un gourdin (bi'g stick), destiné à rassurer les Califor
niens et â menacer les-Japonais. ■
tique du. parti au pouvoir le dit... Le public,
le clame. Les diplomates le susurrent. Et
c'est avec enthousiasme qu'on a. appris que
non seulement tous les Jaunes employés
sur les vaisseaux comme chauffeurs ou
comme cuisiniers ooxt été, au tout dernier,
moment, congédiés, mais encore que la
flotte a été approvisionnée des meilleures
cartes marines des parages du Japon.
Ce n'est plus qu'à titre tout à fait officiel
que certains fonctionnaires soutiennent le
« caractère éducateur » de cette' expédition.-
Le imot d'ordre général est « mission: de
paix ». Et pour dionaer au public îa preu
ve formelle qu'il ne peut s'agir de préparer
une guerre quelconque, on a complaisam-
ment publié, sous l'enthousiasme délirant
de la foule, les chiffres de tonnes d'explo
sifs qu'emportent ces' missionnaires de la
paix. .. i ■■ ■ ■■■ ;.■■: .■ .■
Loin de moi l'idée die blâmer l'envoi de la
flotte américaine dans le Pacifique, comme
le font encore, malgré tout, beaucoup
d'Américains, -adversaires die. .l'impéria
lisme de M. Roosevelt. Je crois au contrai
re que cette mesure a été nécessaire, qu'elle
est, prudente, qu'elle met les Etats-Unis à
l'abri de quelque: aventure fâcheuse. Je l'ai
dit à des douzaines de personnes qui, tou
tes, m'ont adressé les mêmes questions •
« Yous qui connaissez l'Extrême-Orient,
dites-nous quel effet peut avoir cette expé
dition ? Croyez-vous à la guerre ? Si oui,
quelle devra en être l'issue ? »
Et quand je leur ai dit mon opinion, tou
tes m'ont répondu : : « Mais non. C'est une
mission' de paix. Personne ne croit à la
guerre. La guerre est impossible. »
<—Et pourquoi ?
—r Les Japs ne seraient pas assez fous !
— C'est exactement ce que tout le monde
n'a dit à Saint-Pétersbourg avant la guer
re de «Mandchou rie, ai-je répondu.
***
' Et mes interlocuteurs n'en revenaient
pas. La vérité est que les Américains ont
une confiance illimitée dans leur force, *ou
plutôt ils le prétendent. Mais ils veulent
que les étrangers les confirment dams leurs
convictions. Us ont besoin de se prouver à
eux-mêmes leur irrésistibilité.
C'est pour cette raison que la valeur de
leur flotte a-été exaltée ces temps derniers,
ici, avec un entrain qui frise le mauvais
goût.;. '
• « La flotte part avec assez de munitions
ppur faire.sauter en l'air-toutes les flottes
du monde à la, fois. » Telle était. avant-
hier l'immense manchette d'un des plus
grands journaux de New-York. Et en ca
ractères, un peu moins gigantesques, on
lirait au-dessous : « Il ne faut pas de pré
paratifs plus grands, si les vaisseaux doi
vent prendre part.à une guerre. »
C'est bién américain. Heureusement que
les Japonais connaissent ces habitudes
grandiloquentes. 4utrement, ils ne seraient
pas rassurés du tout. L'inventaire de l'é-
quinement pour la « mission pacifique »
révèle, en effet, pas mal d'objets qui ne
plaisent guère aux pacifistes. On constate
la présence, dans les flânes des cuirassés,
d'exactement quinze millions de kilogram
mes de divers explosifs. L'admiration du
peuple s'adresse surtout, me semble-t-i],
à l'explosif secret, la fameuse poudre « D »
midation. Dieu, me garde de dire qu'une
méthode' analogue prévaut dans le. jeu émi
nemment national qui s'appelle poker...
; Les marins, d'ailleurs, paraissent pour le
moins , aussi enthousiastes. Leur esprit est
excellent.. Un- grand-nombre de chansons
nouvelles, imaginées au quart sans doute,
en font foi. Le refrain d'une de ces poésies
da «. mission de. paix,», chantée sur l'air
du « Type qui a fait les pyramides », vieille
jchanson anglaise, se lit ainsi
Le-vieux Japon,peut fiche dedans notre-flotte.
Tu crois ? Oui. Pas mieux que l'enfer. "
Il faut savoir que le mot enfer, « hell »,
désigne quelque chose de si méprisable et
immonde qu'il ne peut être prononcé ri an a
une société qui se respecte. *
Une autre, chantée avec enthousiasme
des centaines de fois, est encore plus sisni-
ficative : : ,
J'ai une petite femme à Tokio,
C'est pourquoi nous prenons ce bateau,
Faisons nos paquets, -
Ayons du toupet, •
Car nous sommes envoyés à Tôkio I
Cette littérature a un succès immense.
— Que pensez-vous de l'issue d'une guer
re avec ,1e Japon ? me demande le capi
taine Forster, un des « héros de Cuba ».
— Je n'en sais rien.
— Et de notre armée ?
— Je ne l'ai pas vue.
— Eh bien, je vais vous le dire. Dans
une guerre-.avec le Japon, tout ce que nous
pouvons désirer, c'est que" les Japs débar-
/quent en Californie.
— Vous m'étonnez.
— Mais non. Tout le monde est de cet
avis. C Gst qu'alors, no-us les tenons,
— Ou bien, ils vous tiennent. Une ar
mée organisée se défendra peut-être fort
bien contre vous.
,— «reniais de la vie ! Notre armée — eh
bien, oui — elle n'existe pour ainsi dire
pas. Mais je vous jure, qu'en deux mois
de temps, elle seia la meilleure du monde
New-York seul peut fournir deux rient mil
le hommes.-Tout le mond« fait' du sport en
Amériaue Les jeunes gens sarit,extrême
ment intelligents. Il y aura des enrôlements
par millions. ,
— J'ai cru qu'avec votre population mé
langée, en partie immigrée, le patriotis
me...
— Le patriotisme américain est le plus
fort du monde ! -Car il s'agit d'une ques
tion de salaires. L'invasion des Jaunes fait
baisser le prix de la main-d'œuvre. L'Amé
ricain ne peut vivre avec les salaires ac
ceptés par les Jaunes; C'est pourquoi tout
le monde marchera. Notre artillerie est la
meilleure ,du monde. Le tir de nos pièces
n'ajjamais été égalé. Nous aurons la meil
leure cavalerie du monde ; tous des cow-
b'oys qui chevaucheraient en se tenant de
bout sur la selle, ou même sur la tête.
.—.■■Gomme les Cosaques, qui n'ont pas
brillé en.Mandchourie.
— Les Cosaques sont stupides. Les Amé
ricains sont les gens les plus débrouillards
du monde. Ah, si nous tenions les Japs
sur notre continent !
— C'est bien simple., N'envoyez pas votre
flotte dans le Pacifique et déclarez la guer
re. / .
, — Nous sommes des pacifiques. ' Lp. guer
re coûte trop cher. Mais nous sommes sûrs
de'notre'.alfaire: Pensez donc T Nous pou
vons construire cent cuirassés" environ èn
uh an ou deux ! C'est le seul pays au monde
qui puisse le faire. '• .
•Et, malgré tout, M. Forster,' lui-même,
comme le public entier,! craint la guerre et
espère que le Japon sera suffisamment in
timidé pour se tenir tranquille. — à moics
qu'il ne trouve de l'argent en France..' ï
En attendant, avant causé avec un gfrani
nombre des personnages-qui « font »-ici h
gouvernement, je- crois pouvoir dire qm
tout- cet accès de « jingoïsme » doit servir
une politique plutôt;que la cause des rela
tions avec, le* Japon. Cet été-se réuniront lës
Conventions nationales des grands partis,
pour nommer leurs candidats à la,prési
dence de la République. Il-paraît certafca
que le parti qui est au pouvoir ' vaincra,
dans l'élection même. Par conséquent, 3a
nomination du candidat est presque équi
valente à l'élection.définitive. Ûr, plusieius
hommes briguent la succession de M. Rqc-
sevelt. Celui-ci a un candidat à lui, l'actml
ministre de la guerre, M. Taft, .dont l'élec
tion lui assurera une sorte de place fie
« roi sans couronne » pour quatre années
de plus. Or, l'Est des Etats-Unis, avec; ses
grands trusts attaqués par M. Roosevelt,
est: contre lui et ' par conséquent contre
.M. Taft. Mais .M. Roosevelt est arrivé au
pouvoir .par le « jingoïsme ».'Dans l'Est,,il
serait- peut-être difficile de faire revivre ce
bluff ultranationaliste. Mais dans l'Ouest,
■c'est très facile. Etant donnée la situation
isur le Pacifique, l'envoi de la flotte y ren-
cira M. Roosevelt extrêmement populaire, e;
il est à croire que les Etats de l'Ouest
■voteront alors pour son candidat.
■. Vous avouerez- qu'à ce- point, de vue en
core, l'expédition de la flotte est-bien amé
ricaine.; Pour faire une campagne électo
rale, mobiliser toute la marine et l'envoyer
faire Vingt mille kilomètres, ce n'est pas
banal. J'avoue notre infériorité : nous n'en
verrons jamais tant en France;
Alexandre DARIER.
Le nation tfe Ferrlères-SMllalre
C'ÉTAIT L'.ÂSCLUBHM.
r • 1** ■
Comme le « Patrie », Il a échappé à ceux
qui le maintenaient
On sait maintenant dans quelles condi
tions le ballon, dont le P.etit Journal a an
noncé hier la 'chute à Ferrières-Saint-Hi-
laire (Eure), est venu tomber à cet endroits
Jl 5lest échappé à peu près dâfls les ffiS-
meè^conditions que 1 eTotrie; et s'rn aérey 1
naute, M. Albert-C. friaca, .da l'Aéro-.Cl^
de France, nous conte: ainsi son-aventure ï
Je suis parti du parc de l'Aéro-Club-, yba-
dredi à midi à bord du ballon l'AéroMiib
n° 4. ■ - ,' ■. i,.- . ■:>-!
Après un excellent départ qui m'aviait ^té
donné, par MM, Georges Besançon et En}est
Barbotte, je nie suis trouvé à 500 mètres d'al
titude, environné d'un épais brouillard. ï t
Le vent, nul au- départ, s'était élevé. ] s
Je décidai d'atterrir à Nonancourt (Eiyê),
le guide-rope du ballon avait été saisi par
les habitants près de-cette l-ocalité 1 ,' et malgré
la violence du vent ils parvinrent à le main
tenir, au sol; ■ ... i. :
Je descendis de ma nacelle et je m'apprêtais
à effectuer le. dégonflement, lorsqu'un coup
iie vent plus violent'que les précédents flf lâ
cher prise à ceux qui maintenaient l'aérostat.
VAéro-Club il" i prit donc à nouveau, niais
cette fois seul, la route des airs. i
L'aérostat,va être ramené.à Paris. » '
L'AFFAIRE DRUCE-PGRTLAND i
La tombe livre m secret
■' 1 . " j" • |
Il y avait bien un corps <
dans le cercueil
(Dépêche de notre correspondant) > l.
' Londres, 30 Décembre. _
Le dernier mot est-il dit sur l'extraordi
naire aventure qui passionne Londres de:
puis des semaines ?... 1
Ce matin, à neuf heures, on a procédé à
l'exhumation du cercueil. Il y avait là le
docteur'Peppei - .et un délégué spécial, En
voyé par le ministère de l'intérieur ; le doc
teur Duncanson et un délégué,. représen
tant de M. George Hollamby Druce. le de
mandeur ; deux représentanta de M. Her
bert Druce, le défendeur ; un avocat et un
surveillant. représentant , l'administration
judiciaire; deux représentants de la
presse ; un ouvrier habile pour ouvrir le
cercueil, et quatre'employés du cimetière.
M. Hollamby Druce n!avait pas été ad
mis dans le cimetière, et il protestait vive
ment contre son exclusion. ■ ' P
La pierre qui recouvrait la tombe ayant
été soulevée, les, fossoyeurs descendirent
dans le caveau. Us dégagèrent tout, d'a
bord le cercueil de la femme - de T.-C.
Druce, qui jse trouvait ^ontre la paroi gau
che du monument, puis ils mirent à. jour
le cercueil qui occupait le, côté droit. Le
couvercle de ce cercueil portait une plaque
dont l'inscription disparaissait sous une
couche de poussière de. plâtre. Les. fos
soyeurs dégagèrent enfin le çercuèll d'un
bébé, petit-fils de.-. T.-C. Drucfç. J^es tj-pjs
cercueils furent ensuite posés sur deux
planches, placées en travers du caveau, et
photographiés dans l'état où ils se trou
vaient. : .
La plaque recouvrant le deuxième cer
cueil fut ensuite nettoyée, et l'inscription
suivante apparut clairement :
■ THOMAS-CHARLES DRUCE, esqutté,
décédé le 28 décembre 1864, dans sa 71 e année.
Cette plaque fut photographiée séparé
ment.
Les fossoyeurs furent écartés, et deux
employés des pompes funèbres firent sau
ter le couvercle du cercueil extérieur et mi
rent à jour le cercueil de plomb, qui por
tait une plaque semblable à celle du cer
cueil extérieur. Ils coupèrent ensuite la
partie supérieure de l'enveloppe ,de.;plomb,
qu'ils soulevèrent, et . avec elle, le couver
cle du troisième : cercueil, de bois, qui
contenait un cadavre humain enveloppé
d'un linceul.
. Le linceul écarté découvrit le cadavre
d'un homme âgé et portant de la bàî-be.
Procès-vprbal.a été,dressé de cette, exhu
mation,, qui semble devoir mettre fin au
i-etentissant procès.
CINÉMATOGRAPHE
Le cadeau fie 100,808 francs
- ;
Dans un café dé la place du _ Théâtre-
Français. salle du fond. Consommateurs
nombreux et attentifs.- •'
Un homme d'une soixantaine'd'années
est debout. L'air modeste, presque timide.
11 parle d'une/voix ùn peu hésitante. .
« Messieurs;/dit-il, ayant appris que vous
étiez embarrassés pour aller représenter,
l'art ' français à l'Exposition de Londres,
puisque le gouvernement ne donne aucune
sufySfcntion, je vous demande de vouloir
bieif. accepter ce que j'ai r'ésolu - de vous
offrir. : J'ai loué un terrain à l'Exposition
anglaise; j'en ai versé le prix,20,000 francs;
j'ai déposé dans une banque 80,000 francs,
qui sont à la disposition du comité que
vous nommerez et qui devront servir à la
construction • du pavillon et aux frais ac-
Cessoirep. Je ne demande rien que l'inscrip-
Jion de mon nom sur ce, pavillon; Mon in*'
enîiorl 'est de faciliter , aux artistes fran
çais, créateurs >de modèles nouveaux,, au
teurs^ de conceptions originales en art dé
coratif, l'accès d'une Exposition qui doit
avoir un grand succès. v
»! J.'ajoute, messieurs,que je fais construi
re, em ce moment, une vaste maison dans
men département et' que, sans prendre
d'silleurs aucun engagement, je pense à
me rendre acquéreur, pour la décoration
de cette maison, des oeuvres essentiellement
modernes, qui auront figuré à votre Expo-
si.ion. Messieurs, je v^us demande de vou
loir bien nommer vos. délégués, ceux d'en
tre vous, qui seront chargés.^d'utiliser le
terrain et la somm'e que je vous prie d'ac
cepter. »
"Lee auditeurs étaient restés la bouche;
ouverte pendant cette courte harangue. Du
regardais s'interrogeaient. Ils. avaient l'air
de 1 se demander, les uns aux autres :
« Est-ce une fumisterie ? » Sur l'invitation
da nommer des délégués qui prendraient
possession de la libéralité annoncée, ils
éclatèrent en bravos. Tout de suite on pro
céda à l'élection. Furent nommés. : MM.
Gouty et Bigaux, les deux peintres décora
teurs si réputés. M. GraJndvigneau, maître
ciseleur; MM. Constant Bçrnard, architec
te et André, sculpteur. '. .
: A la qualité de ces élus vous reconnais
sez que l'assemblée était composée d'artis
tes., C'étaient, en effet, les membres de la
Société des décorateurs dont le Salon an-
nnel vient "d'être fermé. . .
ï 'L'homme,,généreux,I'hofnme magnifique,
l'homme rare qui encourage les arts, en
leur donnant 100,000 francs et en promet 5
tant aux artistes d'acheter ' leurs œuvres
pour"une bien plus forte somme, l'homme
modeste, presque timide, à-la parole hési
tante, qui parlait : l'autre soir, dans la
salle du café en face du Théâtre-Français,
c'était M. Délieux, ancien député du Gers.
Saint-Simonin.
;
. T.. .-- . - « ' -
UN CRIMIf PRES DE GRENOBLE
CONSEILLES MlliÏL
' " TUÉ PUR 1 CAMBRIOLEUR
: Grenftble, 30 Décembre.
La petite commune de Fontaine, située
près de Grenoble, a été, hier soir, le théâtre
d'un crime dont les causes et le mobile ne
sont'-pas encore nettement établis.
; Un conseiller-municipal, M. Jean-Marie
Appreto, âgé de cinquante-trois ans, me
nuisier; a été tué dans sa propriété, chemin
des Iles, par un inconnu qui y était entré
par escalade. ' •
Vers cinq heures du soir, M. Appreto
causait dans son logis avec son beau-père,
M. Perraud, et le fils de ce.dernier.
Entendant du bruit dans la cave, M. Per
raud sortit, et se trouva en présence d'un
inconnu. Interpellé, l'intrus répondit avec
un fort accent italien, qu'il s'était réfu
gié là pour échapper à des camarades. .
L'inconnu se. montra menaçant et refu
sa de partir. Inquiet, M. Perraud appela,
et- aussitôt son fils et M. Apprçto accouru
rent. "
« C'est un cambrioleur ! », s'écria le fils
Perraud.
A peine ces paroles étaient-elles pronon
cées que l'inconnu tirait sur eux deux
coups de,revolver, puis traversait la cave
et s'enfuyait par la salle à manger. M.
Appreto en dieux bonds le rejoignit et le
saisit à la gorge. Un corps à corps s enga
gea, mais, avant que MM. Perraud aient
pu intervenir, deux nouvelles détonations
retentirent et M. Appreto tombait mortel
lement atteint d'une balle en plein cœur.
, Le meurtrier se dégagea et avec une agi
lité prodigieuse, il prit la fuite de nou
veau, franchissant la palissade clôturant le
jardin de la. propriété.
■ Une arrestation a été opérée dans la nuit
par la sûreté de Grenoble. . «
C'est celle, d'un individu qui a defclaré se
nommer. Giovani'Vandano, âgé de vingt et
un ans, déserteur du 21® régiraient de bersa-
gljeri,. né à Aquila (Italie).
Vandano; pressé de questions, a fait
dès ^demi-aveux;
A LA FRONTIÈRE' ALGÉRO-MAROCAINE
Une -dépêche du général Lyautey an
nonce que le mauvais temps -ayant cessé,
les troupes vont reprendre leurs opéra
tions, c'est-à-dire établir, dans le massif
montagneux des lignes de communication
destinées à relier les différents postes;*--
D'autre part-, l'Agence: Havas a reçu la
télégramme suivant qui .annonce la mise
en marche de la colonne Félineau :
% Lalla-Marnia, 30 Décembre. •
Ce matin, au ,lever -du jour, la colonne
Félineau, forte de 2,500 hommes environ
et accompagnée d'artillerie de montagne* a
quitté le camp.d'Aïn-.Sfa, se dirigeant vers
le nord-est dans la direction du col de Tar-
girt, par où elle pénétrera dans le massif.
• La colonne Félineau aura. à parcourir
l'itinéraire qui devait suivi "par la co--
lonne volante formée sous • les - ordres du
lieutenant-coloinel -Henry et dont la mise
en marche a été contremandée.
, L'objectif du colonel Félineau est.d'at
teindre les Beni-Kaled, où le marabout
Bou-Tchiche jouit encore d'une grande,in
fluence. Quelques fractions de cette tribu
ont fait leur soumission," mais la majorité
est encore hostile. ,
On croit que l'action de la colonne sera
décisive. A moins d'événements imprévus,
la colonne aura terminé ses opérations de
main dans l'après-midi, elle rentrera au
camp de Martînprey en passant par Arbaè:
Il est possible qu'une certaine résistance
se. produise, mais toutes les dispositions
ont été prises à Martinprey et à Bou-Aber-
kane pour coopérer à l'action de la colonne
Félineau, le cas échéant.
Le général d'Amade
p art pour Casablanca
(Dépêche de notre correspondant)
• La Rochelle, 30 Décembre.
Le général d'Amade, accompagné du
capitaine Gâche, son officier d'ordonnance,
quittera la Rochelle demain.
Le nouveau commandant du corps " de
débarquenftnt prendra le train pour , l'Es
pagne.
Il s'embarquera à Cadix pour Casa
blanca, . , . :>. .
PROPOS D'ACTUALITÉ
Le lycée de Douai n'a pas "de chance. Pour la
seconde fois en moins de six mois, un profes
seur y fait acte d'antimilitarisme.
La première fois — vous en souvient-il î —
c'était en juillet dernier, le professeur de cin
quième,. M. Borteau,? avait trouvé spirituel
d'affubler un de ses élèves,' fils d'un capitaine,
d'un chapeau de gendarme en papier, de lui
dessiner à la craie des galons sur les manches
et une croix de la Légion d'honneur, sur la
poitrine. Après quoi, il l'avait expos^ aux ri
sées de la classe, avec ce'tte inscription dans
le dos : « Ane à vendre ».
Le père de l'élève ainsi bafoué flanqua des
gifles au professeur... .Et dame je sais plus
d'un père qui en eût fait tout.autant.
D'autre part, le conseil supérieur de l'ins
truction publique fut .saisi de l'incident. Et,
après cinq mois de réflexion, il a décidé de
blâmer M. Porteau pour avoir « porté atteinte
à la dignité du corps enseignant ». Il y a quel
ques jours seulement,en effet, que le dit blâme
a été adressé au professeur coupable...-
Avouez que le conseil supérieur de l'instruc
tion publique:n'est pas pressé cruand il s'agit
de,-censurer des actes d'antipatriotisme à l'é-
' Cette quasi-impunité, dont le professeur de
cinquième du lycée de Douai avait bénéficié,
a sans doute - suggéré à l'un de ses collègues
le dessein de l'imiter.
Celui-ci se méfie desj gifles : il ne fait, pas
de personnalités ; il se contente simplement
d 'attaquer l'idée de patrie et d'pffrir son exem-
nle à ses élèves au cas où la guerre éclate
rait : « J'ai fait, leur dit-il, la campagne de
1870 au fonilde ma cave ! Et je m'en glorifie. »
Autrement dit : « Je suis un lâche et un pleu
tre, je m'en vante, imitez-moi... » .
Des pères de, famille se sont olainfs. Deux
d'entre eux'ont retiré leurs fils du lycée. Le
recteur a tancé le professeur. D'ici cinq ou
six mois, le conseil supérieur de l'instruction
publique lui votera un blâme. Et tout sera dit.
Ce joli maître continuera à enseigner et à ré-,
pandre dans les âmes juvéniles les principes
de sa morale d'égoïsme et de poltronnerie.
Eh bien, voilà ce que les gens de cœur ne
sauraient admettre... Qu'on fasse des exem
ples ' Il en est temps, si l'on veut' ramener
l'enseignement dans sa véritable voie, dans la
voie du bon sens^des sentiments généreux,
du culte de la patrie," e.t, en un mot, du res
pect-de tout ce qui constitue notre patrimoine
Jean lmoci.
1 PROPOS DES FÊTES DE PUB
L'Hiver en Montagne
;
Les alpinistès sont dans la joieT Cha-
rnonix prépare en leur honneur, du 3 au 20
'janvier, de grandes fêtes. On parlera d'eux
sous le chaume. Désormais ils n'auront plus
rien à envier aux chauffeurs, aux cyclistes,
aux cavaliers, aux escrimeurs, spartsmen
élégants dont les exploits s'inscrivent dans
les gazettes. Le concours international de
skis, organisé par le Club-Alpin, leur four-
ges coupe les communications dans la hau
te montagne pendant l'hiver. Bloqués dans
leurs maisons, les paysans en sont réduits
à vivre de leurs seules ressources et ne se
risquent à descendre dans la plaine qu'au
prix des plus grands périls. La vie.est donc
à peu près, suspendue durant des mois,
et les affaires naturellement en souffrent.
Or, avec le ski, on n'enfonce pas dans la
poudre fine, aveuglante et glacée, prête à
partir en avalanche sous les-pas du mar
cheur. . , , .
On glisse, légèrement, à la surface qu'on
égratigne à. peine. On avance donc rapide
ment, sans fatigue, sans dangeV, à l'allure
d'un piéton ordinaire. Et si vous considérez
les Alpes, les Pyrénées, l'Auvergne, les Vos
ges, le Jura, vous comprendrez que je reste
0 b , ÉlêptoBt ÈBS DU OftMB
Par gourmandise, l'énorme pachyderme
e'approche trop du bord «de la scène
et tombe au milieu deB musiciens
(Dépêche de notre correspondant)
BézierSj-30 Décembre.
Hier soir, au théâtre des Variétés, l'im
présario Corradini présentait comme der
nière attraction, une troupe de zèbres et
un éléphant dressés.
Le chef d'orchestre voulut dtfnner une
friandise au pachyderme. Celui-ci s'étant
/éléphant — — -- —,~
violonistes furent légèrement blessés. L'a-,
xiimal poussait de tels barrissements que
les spectateurs "s'enfuirent. Le cornac ras
sura cependant la foule, et on réussit
après de grosses difficultés à tirer le gour
mand pachyderme de sa fâcheifse posi
tion. On le fit remonter sur la scène par
une, passerelle improvisée ét la représen
tation se termina sans autre incident.
/
Scieurs daps la m^nta^ne
mira l'occasion de se grouper, de se comp
ter, .d'attirer l'attention du public sur leur
bravoure, leur habileté, imparfaitement
mises en valeur par la nature même du
terrain où elles s'exercent sans témoin?.
Grand bien leur, fasse ! direz-vous. Que
inous* importe, à nous qui n'avons ni le
temps; ni les moyens de cultiver ces sports
coûteux, difficiles, réservés aux oisifs ri
ches ? Restez dans le domaine pratique,
parlez -nous de ce qu^ntéresse directement
la vie quotidienne... En bien ! je veux vous
démontrer par mon expérience personnelle
qiie cette manifestation, purement sportive
aujourd 'hui, est appelée dans un avenir
prochain, à modifier profondément l'exis
tence de nos populations montagnardes en
mettant' à leur portée un engin simple et
économique qui leur permettra de braver,
sinon le froid, du moins le cruel isolement
de l'hiver. Le ski, introduit récemment en
France par les hommes de sport, sous une
"étiquette propre à le lancer, est avaint tout
un mode, de locomotion connu en. Suède,
en Norvège, en Finlande depuis des temps
immémoriaux et aussi familier aux gars de
là -bas que les sabots aux paysans de chez
nous. Il appartient à la mythologie, à la
léo-ende. Des poèmes Scandinaves, datant
d^ l'ah 980, si^ftalent l'existence d'une
déesse du ski, appelée Skade, et du dieu
du : ski, Ull, lequel, ayee son ijrère Svipdag,
délivra Fraya, retenue prisonnière par les
géants dans les montagnes de Jotumheimen.
Le ski est donc en quelque sorte une ins
titution nationale, efe si son usage s'eat per
pétué jusqu'à nos jours, c'est simplement
parce qu'il s'adapte aux exigences des pays
froids. , .
Vous savez que l'amoncellement des nei-
dans le domaine pratique en recomman
dant ce merveilleux engin, indispensable,
à l'existence quotidienne.
Evidemment,* la transformation ne s'aci
complira pas.en un jour.'Le ski, avant de
conquérir les masses; rencontrera les-mê
mes résistances que jadis le chemin de fer,
la bicyclette, l'automobile. Il faudra vain-,
cre bien des préjugés, lutter contre la fidé
lité aux traditions qui, si précieuse au
point-de vue moral, est néfaste devant le
progrès. A premiè're vue, le ski déconcerte^
Ges longues et minces lamelles de bois re
courbées à la pointe et munies en leur mi*
lie.u d'une attache de cuir destinée à fixer
le pied, apparaissent un outil fragile et en.
combrant, dont on se défie parce qu'on n'en
saisit pas l'application. J'en sais quelque
chose. 1 ,
L'an dernier, j'eus l'occasion d'étudier
sur place la cause d'e la terrible avalanche
qui, en février, détruisit une partie de Ba-
règes, dans les Hautes-Pyrénées. Barèges,
çélèbre par ses eaux sulfureuses, . est un
petit village situé à 1,350 mètres d'altitude
dans une vallée étroite comme un couloir
et dominée par de hautes montagnes dé
boisées. Imaginez, au bord d'un torrent
dévastateur, une longue rue, avec des mai
sons basses dont les toits émergeaient à'
peine du blanc linceul... Jusqu'à Luz, fort
agréablement situé dans la vallée du Gave
de Pau, les communications étaient rela
tivement faciles. Mais comment atteindre
Barèges, où une centaine de malfteureux
restaient bloqués dans leurs masures éven-
trées ? La route Carrossable, si douce en
été aux touristes qui gravissent le Pic du
Midi, était coupée en plusieurs points et
disparaissait 'sous une couche de neiga
s ADMIMSTMIIOH, REDACT^TÎ ET ABBONCES
61, me Lafeyette, à Pairîs CSF®) v
'ADMINISTRATION,. Téléphone M-Œf — «K-75'
■ RÉDACTION..:.:,.,.. Téléphone 101 -17 — 101-78 .
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LE IpEUX 'REINSEIG-KHE]
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Directeur'î GHARLES PREVET
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6FH-
12TRi
.trois mois-
-Six mois—
24FB-
-un an.
8FH.
•sofh.
partent des i^etlS de chaque-mais
MARDI 3 i DÉCEMBRE 1907
365 s aint sylve stre *- 0 -
QUARANTE-CINQUI EME AN Hfig (NuMÎÉao 16,
tes manuscrits ne sont pas rendus , ,
AUX .ÉTA.TS-U3NTIS.
LE VOYAGE DE LA FLOTT
Intimidation et "hluit ". — L 'état d'esprit îles marins. 1 —» s Une conversation caractéristique. ■
' campagne électorale à vingt mille kilomètres.
(LETTRE DE NOTRE ÈNVOiFÉ SPÉCIAL)
III
New-York, 17 Décembre 1907.
C'est aurmilieu d'une explosion de «jin-
£oïsme »,, de grandiloquence et de bluff
patriotique que la « Grand Armada », la
«. plus ' formidable • flotte du «tonde ; » f . la
«.plus vaillante armée de marins de l'uni
vers », vient de .se mettre en route pour
faire le tour de l'Amérique et pour « dé
montrer .pacifiquement » que l'Océan Paci
fique est du domaine des Etats-Unis.
La flotte accomplit une
rrui, bien entendu, est désigné comme « l'ex
plosif le plus puissant du monde », ainsi
qu'au coton à la nitroglycérine. « Celui-ci,
m'a raconté un financier émerveillé,, est en
fermé dans de petites boîtes, lesquelles sont
nlacée 1 » au pieJ des couchettes "des offi
ciers.. Avez-vous de pareils héros ? ».
conclut-il avec orgueil. '
Et un autre m'a affirmé avec une mor
gue inexprimable qu' « il y a sur les vais
seaux assez de munitions pour assurer la
paix en toute circonstance » ! ,
En un mot, dans l'esprit du public, le
voyage de la flotte est une mesure d'inti-
H. ROOSEVELT ET LA FLOTTE DU'PACIFIQUE
Cejlessin humoristique, récemment publié par the World, de New-York, montre les traits
>: j&u président Roosevelt plaqués sur la coque d'un cuirassé.-Il fait allusion à l'envoi
'de la flotte dans les eaUfC.au-Pacifique, mesure dont la président a pris l'initiative.
• L'une des vagues a la forme d'un gourdin (bi'g stick), destiné à rassurer les Califor
niens et â menacer les-Japonais. ■
tique du. parti au pouvoir le dit... Le public,
le clame. Les diplomates le susurrent. Et
c'est avec enthousiasme qu'on a. appris que
non seulement tous les Jaunes employés
sur les vaisseaux comme chauffeurs ou
comme cuisiniers ooxt été, au tout dernier,
moment, congédiés, mais encore que la
flotte a été approvisionnée des meilleures
cartes marines des parages du Japon.
Ce n'est plus qu'à titre tout à fait officiel
que certains fonctionnaires soutiennent le
« caractère éducateur » de cette' expédition.-
Le imot d'ordre général est « mission: de
paix ». Et pour dionaer au public îa preu
ve formelle qu'il ne peut s'agir de préparer
une guerre quelconque, on a complaisam-
ment publié, sous l'enthousiasme délirant
de la foule, les chiffres de tonnes d'explo
sifs qu'emportent ces' missionnaires de la
paix. .. i ■■ ■ ■■■ ;.■■: .■ .■
Loin de moi l'idée die blâmer l'envoi de la
flotte américaine dans le Pacifique, comme
le font encore, malgré tout, beaucoup
d'Américains, -adversaires die. .l'impéria
lisme de M. Roosevelt. Je crois au contrai
re que cette mesure a été nécessaire, qu'elle
est, prudente, qu'elle met les Etats-Unis à
l'abri de quelque: aventure fâcheuse. Je l'ai
dit à des douzaines de personnes qui, tou
tes, m'ont adressé les mêmes questions •
« Yous qui connaissez l'Extrême-Orient,
dites-nous quel effet peut avoir cette expé
dition ? Croyez-vous à la guerre ? Si oui,
quelle devra en être l'issue ? »
Et quand je leur ai dit mon opinion, tou
tes m'ont répondu : : « Mais non. C'est une
mission' de paix. Personne ne croit à la
guerre. La guerre est impossible. »
<—Et pourquoi ?
—r Les Japs ne seraient pas assez fous !
— C'est exactement ce que tout le monde
n'a dit à Saint-Pétersbourg avant la guer
re de «Mandchou rie, ai-je répondu.
***
' Et mes interlocuteurs n'en revenaient
pas. La vérité est que les Américains ont
une confiance illimitée dans leur force, *ou
plutôt ils le prétendent. Mais ils veulent
que les étrangers les confirment dams leurs
convictions. Us ont besoin de se prouver à
eux-mêmes leur irrésistibilité.
C'est pour cette raison que la valeur de
leur flotte a-été exaltée ces temps derniers,
ici, avec un entrain qui frise le mauvais
goût.;. '
• « La flotte part avec assez de munitions
ppur faire.sauter en l'air-toutes les flottes
du monde à la, fois. » Telle était. avant-
hier l'immense manchette d'un des plus
grands journaux de New-York. Et en ca
ractères, un peu moins gigantesques, on
lirait au-dessous : « Il ne faut pas de pré
paratifs plus grands, si les vaisseaux doi
vent prendre part.à une guerre. »
C'est bién américain. Heureusement que
les Japonais connaissent ces habitudes
grandiloquentes. 4utrement, ils ne seraient
pas rassurés du tout. L'inventaire de l'é-
quinement pour la « mission pacifique »
révèle, en effet, pas mal d'objets qui ne
plaisent guère aux pacifistes. On constate
la présence, dans les flânes des cuirassés,
d'exactement quinze millions de kilogram
mes de divers explosifs. L'admiration du
peuple s'adresse surtout, me semble-t-i],
à l'explosif secret, la fameuse poudre « D »
midation. Dieu, me garde de dire qu'une
méthode' analogue prévaut dans le. jeu émi
nemment national qui s'appelle poker...
; Les marins, d'ailleurs, paraissent pour le
moins , aussi enthousiastes. Leur esprit est
excellent.. Un- grand-nombre de chansons
nouvelles, imaginées au quart sans doute,
en font foi. Le refrain d'une de ces poésies
da «. mission de. paix,», chantée sur l'air
du « Type qui a fait les pyramides », vieille
jchanson anglaise, se lit ainsi
Le-vieux Japon,peut fiche dedans notre-flotte.
Tu crois ? Oui. Pas mieux que l'enfer. "
Il faut savoir que le mot enfer, « hell »,
désigne quelque chose de si méprisable et
immonde qu'il ne peut être prononcé ri an a
une société qui se respecte. *
Une autre, chantée avec enthousiasme
des centaines de fois, est encore plus sisni-
ficative : : ,
J'ai une petite femme à Tokio,
C'est pourquoi nous prenons ce bateau,
Faisons nos paquets, -
Ayons du toupet, •
Car nous sommes envoyés à Tôkio I
Cette littérature a un succès immense.
— Que pensez-vous de l'issue d'une guer
re avec ,1e Japon ? me demande le capi
taine Forster, un des « héros de Cuba ».
— Je n'en sais rien.
— Et de notre armée ?
— Je ne l'ai pas vue.
— Eh bien, je vais vous le dire. Dans
une guerre-.avec le Japon, tout ce que nous
pouvons désirer, c'est que" les Japs débar-
/quent en Californie.
— Vous m'étonnez.
— Mais non. Tout le monde est de cet
avis. C Gst qu'alors, no-us les tenons,
— Ou bien, ils vous tiennent. Une ar
mée organisée se défendra peut-être fort
bien contre vous.
,— «reniais de la vie ! Notre armée — eh
bien, oui — elle n'existe pour ainsi dire
pas. Mais je vous jure, qu'en deux mois
de temps, elle seia la meilleure du monde
New-York seul peut fournir deux rient mil
le hommes.-Tout le mond« fait' du sport en
Amériaue Les jeunes gens sarit,extrême
ment intelligents. Il y aura des enrôlements
par millions. ,
— J'ai cru qu'avec votre population mé
langée, en partie immigrée, le patriotis
me...
— Le patriotisme américain est le plus
fort du monde ! -Car il s'agit d'une ques
tion de salaires. L'invasion des Jaunes fait
baisser le prix de la main-d'œuvre. L'Amé
ricain ne peut vivre avec les salaires ac
ceptés par les Jaunes; C'est pourquoi tout
le monde marchera. Notre artillerie est la
meilleure ,du monde. Le tir de nos pièces
n'ajjamais été égalé. Nous aurons la meil
leure cavalerie du monde ; tous des cow-
b'oys qui chevaucheraient en se tenant de
bout sur la selle, ou même sur la tête.
.—.■■Gomme les Cosaques, qui n'ont pas
brillé en.Mandchourie.
— Les Cosaques sont stupides. Les Amé
ricains sont les gens les plus débrouillards
du monde. Ah, si nous tenions les Japs
sur notre continent !
— C'est bien simple., N'envoyez pas votre
flotte dans le Pacifique et déclarez la guer
re. / .
, — Nous sommes des pacifiques. ' Lp. guer
re coûte trop cher. Mais nous sommes sûrs
de'notre'.alfaire: Pensez donc T Nous pou
vons construire cent cuirassés" environ èn
uh an ou deux ! C'est le seul pays au monde
qui puisse le faire. '• .
•Et, malgré tout, M. Forster,' lui-même,
comme le public entier,! craint la guerre et
espère que le Japon sera suffisamment in
timidé pour se tenir tranquille. — à moics
qu'il ne trouve de l'argent en France..' ï
En attendant, avant causé avec un gfrani
nombre des personnages-qui « font »-ici h
gouvernement, je- crois pouvoir dire qm
tout- cet accès de « jingoïsme » doit servir
une politique plutôt;que la cause des rela
tions avec, le* Japon. Cet été-se réuniront lës
Conventions nationales des grands partis,
pour nommer leurs candidats à la,prési
dence de la République. Il-paraît certafca
que le parti qui est au pouvoir ' vaincra,
dans l'élection même. Par conséquent, 3a
nomination du candidat est presque équi
valente à l'élection.définitive. Ûr, plusieius
hommes briguent la succession de M. Rqc-
sevelt. Celui-ci a un candidat à lui, l'actml
ministre de la guerre, M. Taft, .dont l'élec
tion lui assurera une sorte de place fie
« roi sans couronne » pour quatre années
de plus. Or, l'Est des Etats-Unis, avec; ses
grands trusts attaqués par M. Roosevelt,
est: contre lui et ' par conséquent contre
.M. Taft. Mais .M. Roosevelt est arrivé au
pouvoir .par le « jingoïsme ».'Dans l'Est,,il
serait- peut-être difficile de faire revivre ce
bluff ultranationaliste. Mais dans l'Ouest,
■c'est très facile. Etant donnée la situation
isur le Pacifique, l'envoi de la flotte y ren-
cira M. Roosevelt extrêmement populaire, e;
il est à croire que les Etats de l'Ouest
■voteront alors pour son candidat.
■. Vous avouerez- qu'à ce- point, de vue en
core, l'expédition de la flotte est-bien amé
ricaine.; Pour faire une campagne électo
rale, mobiliser toute la marine et l'envoyer
faire Vingt mille kilomètres, ce n'est pas
banal. J'avoue notre infériorité : nous n'en
verrons jamais tant en France;
Alexandre DARIER.
Le nation tfe Ferrlères-SMllalre
C'ÉTAIT L'.ÂSCLUBHM.
r • 1** ■
Comme le « Patrie », Il a échappé à ceux
qui le maintenaient
On sait maintenant dans quelles condi
tions le ballon, dont le P.etit Journal a an
noncé hier la 'chute à Ferrières-Saint-Hi-
laire (Eure), est venu tomber à cet endroits
Jl 5lest échappé à peu près dâfls les ffiS-
meè^conditions que 1 eTotrie; et s'rn aérey 1
naute, M. Albert-C. friaca, .da l'Aéro-.Cl^
de France, nous conte: ainsi son-aventure ï
Je suis parti du parc de l'Aéro-Club-, yba-
dredi à midi à bord du ballon l'AéroMiib
n° 4. ■ - ,' ■. i,.- . ■:>-!
Après un excellent départ qui m'aviait ^té
donné, par MM, Georges Besançon et En}est
Barbotte, je nie suis trouvé à 500 mètres d'al
titude, environné d'un épais brouillard. ï t
Le vent, nul au- départ, s'était élevé. ] s
Je décidai d'atterrir à Nonancourt (Eiyê),
le guide-rope du ballon avait été saisi par
les habitants près de-cette l-ocalité 1 ,' et malgré
la violence du vent ils parvinrent à le main
tenir, au sol; ■ ... i. :
Je descendis de ma nacelle et je m'apprêtais
à effectuer le. dégonflement, lorsqu'un coup
iie vent plus violent'que les précédents flf lâ
cher prise à ceux qui maintenaient l'aérostat.
VAéro-Club il" i prit donc à nouveau, niais
cette fois seul, la route des airs. i
L'aérostat,va être ramené.à Paris. » '
L'AFFAIRE DRUCE-PGRTLAND i
La tombe livre m secret
■' 1 . " j" • |
Il y avait bien un corps <
dans le cercueil
(Dépêche de notre correspondant) > l.
' Londres, 30 Décembre. _
Le dernier mot est-il dit sur l'extraordi
naire aventure qui passionne Londres de:
puis des semaines ?... 1
Ce matin, à neuf heures, on a procédé à
l'exhumation du cercueil. Il y avait là le
docteur'Peppei - .et un délégué spécial, En
voyé par le ministère de l'intérieur ; le doc
teur Duncanson et un délégué,. représen
tant de M. George Hollamby Druce. le de
mandeur ; deux représentanta de M. Her
bert Druce, le défendeur ; un avocat et un
surveillant. représentant , l'administration
judiciaire; deux représentants de la
presse ; un ouvrier habile pour ouvrir le
cercueil, et quatre'employés du cimetière.
M. Hollamby Druce n!avait pas été ad
mis dans le cimetière, et il protestait vive
ment contre son exclusion. ■ ' P
La pierre qui recouvrait la tombe ayant
été soulevée, les, fossoyeurs descendirent
dans le caveau. Us dégagèrent tout, d'a
bord le cercueil de la femme - de T.-C.
Druce, qui jse trouvait ^ontre la paroi gau
che du monument, puis ils mirent à. jour
le cercueil qui occupait le, côté droit. Le
couvercle de ce cercueil portait une plaque
dont l'inscription disparaissait sous une
couche de poussière de. plâtre. Les. fos
soyeurs dégagèrent enfin le çercuèll d'un
bébé, petit-fils de.-. T.-C. Drucfç. J^es tj-pjs
cercueils furent ensuite posés sur deux
planches, placées en travers du caveau, et
photographiés dans l'état où ils se trou
vaient. : .
La plaque recouvrant le deuxième cer
cueil fut ensuite nettoyée, et l'inscription
suivante apparut clairement :
■ THOMAS-CHARLES DRUCE, esqutté,
décédé le 28 décembre 1864, dans sa 71 e année.
Cette plaque fut photographiée séparé
ment.
Les fossoyeurs furent écartés, et deux
employés des pompes funèbres firent sau
ter le couvercle du cercueil extérieur et mi
rent à jour le cercueil de plomb, qui por
tait une plaque semblable à celle du cer
cueil extérieur. Ils coupèrent ensuite la
partie supérieure de l'enveloppe ,de.;plomb,
qu'ils soulevèrent, et . avec elle, le couver
cle du troisième : cercueil, de bois, qui
contenait un cadavre humain enveloppé
d'un linceul.
. Le linceul écarté découvrit le cadavre
d'un homme âgé et portant de la bàî-be.
Procès-vprbal.a été,dressé de cette, exhu
mation,, qui semble devoir mettre fin au
i-etentissant procès.
CINÉMATOGRAPHE
Le cadeau fie 100,808 francs
- ;
Dans un café dé la place du _ Théâtre-
Français. salle du fond. Consommateurs
nombreux et attentifs.- •'
Un homme d'une soixantaine'd'années
est debout. L'air modeste, presque timide.
11 parle d'une/voix ùn peu hésitante. .
« Messieurs;/dit-il, ayant appris que vous
étiez embarrassés pour aller représenter,
l'art ' français à l'Exposition de Londres,
puisque le gouvernement ne donne aucune
sufySfcntion, je vous demande de vouloir
bieif. accepter ce que j'ai r'ésolu - de vous
offrir. : J'ai loué un terrain à l'Exposition
anglaise; j'en ai versé le prix,20,000 francs;
j'ai déposé dans une banque 80,000 francs,
qui sont à la disposition du comité que
vous nommerez et qui devront servir à la
construction • du pavillon et aux frais ac-
Cessoirep. Je ne demande rien que l'inscrip-
Jion de mon nom sur ce, pavillon; Mon in*'
enîiorl 'est de faciliter , aux artistes fran
çais, créateurs >de modèles nouveaux,, au
teurs^ de conceptions originales en art dé
coratif, l'accès d'une Exposition qui doit
avoir un grand succès. v
»! J.'ajoute, messieurs,que je fais construi
re, em ce moment, une vaste maison dans
men département et' que, sans prendre
d'silleurs aucun engagement, je pense à
me rendre acquéreur, pour la décoration
de cette maison, des oeuvres essentiellement
modernes, qui auront figuré à votre Expo-
si.ion. Messieurs, je v^us demande de vou
loir bien nommer vos. délégués, ceux d'en
tre vous, qui seront chargés.^d'utiliser le
terrain et la somm'e que je vous prie d'ac
cepter. »
"Lee auditeurs étaient restés la bouche;
ouverte pendant cette courte harangue. Du
regardais s'interrogeaient. Ils. avaient l'air
de 1 se demander, les uns aux autres :
« Est-ce une fumisterie ? » Sur l'invitation
da nommer des délégués qui prendraient
possession de la libéralité annoncée, ils
éclatèrent en bravos. Tout de suite on pro
céda à l'élection. Furent nommés. : MM.
Gouty et Bigaux, les deux peintres décora
teurs si réputés. M. GraJndvigneau, maître
ciseleur; MM. Constant Bçrnard, architec
te et André, sculpteur. '. .
: A la qualité de ces élus vous reconnais
sez que l'assemblée était composée d'artis
tes., C'étaient, en effet, les membres de la
Société des décorateurs dont le Salon an-
nnel vient "d'être fermé. . .
ï 'L'homme,,généreux,I'hofnme magnifique,
l'homme rare qui encourage les arts, en
leur donnant 100,000 francs et en promet 5
tant aux artistes d'acheter ' leurs œuvres
pour"une bien plus forte somme, l'homme
modeste, presque timide, à-la parole hési
tante, qui parlait : l'autre soir, dans la
salle du café en face du Théâtre-Français,
c'était M. Délieux, ancien député du Gers.
Saint-Simonin.
;
. T.. .-- . - « ' -
UN CRIMIf PRES DE GRENOBLE
CONSEILLES MlliÏL
' " TUÉ PUR 1 CAMBRIOLEUR
: Grenftble, 30 Décembre.
La petite commune de Fontaine, située
près de Grenoble, a été, hier soir, le théâtre
d'un crime dont les causes et le mobile ne
sont'-pas encore nettement établis.
; Un conseiller-municipal, M. Jean-Marie
Appreto, âgé de cinquante-trois ans, me
nuisier; a été tué dans sa propriété, chemin
des Iles, par un inconnu qui y était entré
par escalade. ' •
Vers cinq heures du soir, M. Appreto
causait dans son logis avec son beau-père,
M. Perraud, et le fils de ce.dernier.
Entendant du bruit dans la cave, M. Per
raud sortit, et se trouva en présence d'un
inconnu. Interpellé, l'intrus répondit avec
un fort accent italien, qu'il s'était réfu
gié là pour échapper à des camarades. .
L'inconnu se. montra menaçant et refu
sa de partir. Inquiet, M. Perraud appela,
et- aussitôt son fils et M. Apprçto accouru
rent. "
« C'est un cambrioleur ! », s'écria le fils
Perraud.
A peine ces paroles étaient-elles pronon
cées que l'inconnu tirait sur eux deux
coups de,revolver, puis traversait la cave
et s'enfuyait par la salle à manger. M.
Appreto en dieux bonds le rejoignit et le
saisit à la gorge. Un corps à corps s enga
gea, mais, avant que MM. Perraud aient
pu intervenir, deux nouvelles détonations
retentirent et M. Appreto tombait mortel
lement atteint d'une balle en plein cœur.
, Le meurtrier se dégagea et avec une agi
lité prodigieuse, il prit la fuite de nou
veau, franchissant la palissade clôturant le
jardin de la. propriété.
■ Une arrestation a été opérée dans la nuit
par la sûreté de Grenoble. . «
C'est celle, d'un individu qui a defclaré se
nommer. Giovani'Vandano, âgé de vingt et
un ans, déserteur du 21® régiraient de bersa-
gljeri,. né à Aquila (Italie).
Vandano; pressé de questions, a fait
dès ^demi-aveux;
A LA FRONTIÈRE' ALGÉRO-MAROCAINE
Une -dépêche du général Lyautey an
nonce que le mauvais temps -ayant cessé,
les troupes vont reprendre leurs opéra
tions, c'est-à-dire établir, dans le massif
montagneux des lignes de communication
destinées à relier les différents postes;*--
D'autre part-, l'Agence: Havas a reçu la
télégramme suivant qui .annonce la mise
en marche de la colonne Félineau :
% Lalla-Marnia, 30 Décembre. •
Ce matin, au ,lever -du jour, la colonne
Félineau, forte de 2,500 hommes environ
et accompagnée d'artillerie de montagne* a
quitté le camp.d'Aïn-.Sfa, se dirigeant vers
le nord-est dans la direction du col de Tar-
girt, par où elle pénétrera dans le massif.
• La colonne Félineau aura. à parcourir
l'itinéraire qui devait suivi "par la co--
lonne volante formée sous • les - ordres du
lieutenant-coloinel -Henry et dont la mise
en marche a été contremandée.
, L'objectif du colonel Félineau est.d'at
teindre les Beni-Kaled, où le marabout
Bou-Tchiche jouit encore d'une grande,in
fluence. Quelques fractions de cette tribu
ont fait leur soumission," mais la majorité
est encore hostile. ,
On croit que l'action de la colonne sera
décisive. A moins d'événements imprévus,
la colonne aura terminé ses opérations de
main dans l'après-midi, elle rentrera au
camp de Martînprey en passant par Arbaè:
Il est possible qu'une certaine résistance
se. produise, mais toutes les dispositions
ont été prises à Martinprey et à Bou-Aber-
kane pour coopérer à l'action de la colonne
Félineau, le cas échéant.
Le général d'Amade
p art pour Casablanca
(Dépêche de notre correspondant)
• La Rochelle, 30 Décembre.
Le général d'Amade, accompagné du
capitaine Gâche, son officier d'ordonnance,
quittera la Rochelle demain.
Le nouveau commandant du corps " de
débarquenftnt prendra le train pour , l'Es
pagne.
Il s'embarquera à Cadix pour Casa
blanca, . , . :>. .
PROPOS D'ACTUALITÉ
Le lycée de Douai n'a pas "de chance. Pour la
seconde fois en moins de six mois, un profes
seur y fait acte d'antimilitarisme.
La première fois — vous en souvient-il î —
c'était en juillet dernier, le professeur de cin
quième,. M. Borteau,? avait trouvé spirituel
d'affubler un de ses élèves,' fils d'un capitaine,
d'un chapeau de gendarme en papier, de lui
dessiner à la craie des galons sur les manches
et une croix de la Légion d'honneur, sur la
poitrine. Après quoi, il l'avait expos^ aux ri
sées de la classe, avec ce'tte inscription dans
le dos : « Ane à vendre ».
Le père de l'élève ainsi bafoué flanqua des
gifles au professeur... .Et dame je sais plus
d'un père qui en eût fait tout.autant.
D'autre part, le conseil supérieur de l'ins
truction publique fut .saisi de l'incident. Et,
après cinq mois de réflexion, il a décidé de
blâmer M. Porteau pour avoir « porté atteinte
à la dignité du corps enseignant ». Il y a quel
ques jours seulement,en effet, que le dit blâme
a été adressé au professeur coupable...-
Avouez que le conseil supérieur de l'instruc
tion publique:n'est pas pressé cruand il s'agit
de,-censurer des actes d'antipatriotisme à l'é-
' Cette quasi-impunité, dont le professeur de
cinquième du lycée de Douai avait bénéficié,
a sans doute - suggéré à l'un de ses collègues
le dessein de l'imiter.
Celui-ci se méfie desj gifles : il ne fait, pas
de personnalités ; il se contente simplement
d 'attaquer l'idée de patrie et d'pffrir son exem-
nle à ses élèves au cas où la guerre éclate
rait : « J'ai fait, leur dit-il, la campagne de
1870 au fonilde ma cave ! Et je m'en glorifie. »
Autrement dit : « Je suis un lâche et un pleu
tre, je m'en vante, imitez-moi... » .
Des pères de, famille se sont olainfs. Deux
d'entre eux'ont retiré leurs fils du lycée. Le
recteur a tancé le professeur. D'ici cinq ou
six mois, le conseil supérieur de l'instruction
publique lui votera un blâme. Et tout sera dit.
Ce joli maître continuera à enseigner et à ré-,
pandre dans les âmes juvéniles les principes
de sa morale d'égoïsme et de poltronnerie.
Eh bien, voilà ce que les gens de cœur ne
sauraient admettre... Qu'on fasse des exem
ples ' Il en est temps, si l'on veut' ramener
l'enseignement dans sa véritable voie, dans la
voie du bon sens^des sentiments généreux,
du culte de la patrie," e.t, en un mot, du res
pect-de tout ce qui constitue notre patrimoine
Jean lmoci.
1 PROPOS DES FÊTES DE PUB
L'Hiver en Montagne
;
Les alpinistès sont dans la joieT Cha-
rnonix prépare en leur honneur, du 3 au 20
'janvier, de grandes fêtes. On parlera d'eux
sous le chaume. Désormais ils n'auront plus
rien à envier aux chauffeurs, aux cyclistes,
aux cavaliers, aux escrimeurs, spartsmen
élégants dont les exploits s'inscrivent dans
les gazettes. Le concours international de
skis, organisé par le Club-Alpin, leur four-
ges coupe les communications dans la hau
te montagne pendant l'hiver. Bloqués dans
leurs maisons, les paysans en sont réduits
à vivre de leurs seules ressources et ne se
risquent à descendre dans la plaine qu'au
prix des plus grands périls. La vie.est donc
à peu près, suspendue durant des mois,
et les affaires naturellement en souffrent.
Or, avec le ski, on n'enfonce pas dans la
poudre fine, aveuglante et glacée, prête à
partir en avalanche sous les-pas du mar
cheur. . , , .
On glisse, légèrement, à la surface qu'on
égratigne à. peine. On avance donc rapide
ment, sans fatigue, sans dangeV, à l'allure
d'un piéton ordinaire. Et si vous considérez
les Alpes, les Pyrénées, l'Auvergne, les Vos
ges, le Jura, vous comprendrez que je reste
0 b , ÉlêptoBt ÈBS DU OftMB
Par gourmandise, l'énorme pachyderme
e'approche trop du bord «de la scène
et tombe au milieu deB musiciens
(Dépêche de notre correspondant)
BézierSj-30 Décembre.
Hier soir, au théâtre des Variétés, l'im
présario Corradini présentait comme der
nière attraction, une troupe de zèbres et
un éléphant dressés.
Le chef d'orchestre voulut dtfnner une
friandise au pachyderme. Celui-ci s'étant
/éléphant — — -- —,~
violonistes furent légèrement blessés. L'a-,
xiimal poussait de tels barrissements que
les spectateurs "s'enfuirent. Le cornac ras
sura cependant la foule, et on réussit
après de grosses difficultés à tirer le gour
mand pachyderme de sa fâcheifse posi
tion. On le fit remonter sur la scène par
une, passerelle improvisée ét la représen
tation se termina sans autre incident.
/
Scieurs daps la m^nta^ne
mira l'occasion de se grouper, de se comp
ter, .d'attirer l'attention du public sur leur
bravoure, leur habileté, imparfaitement
mises en valeur par la nature même du
terrain où elles s'exercent sans témoin?.
Grand bien leur, fasse ! direz-vous. Que
inous* importe, à nous qui n'avons ni le
temps; ni les moyens de cultiver ces sports
coûteux, difficiles, réservés aux oisifs ri
ches ? Restez dans le domaine pratique,
parlez -nous de ce qu^ntéresse directement
la vie quotidienne... En bien ! je veux vous
démontrer par mon expérience personnelle
qiie cette manifestation, purement sportive
aujourd 'hui, est appelée dans un avenir
prochain, à modifier profondément l'exis
tence de nos populations montagnardes en
mettant' à leur portée un engin simple et
économique qui leur permettra de braver,
sinon le froid, du moins le cruel isolement
de l'hiver. Le ski, introduit récemment en
France par les hommes de sport, sous une
"étiquette propre à le lancer, est avaint tout
un mode, de locomotion connu en. Suède,
en Norvège, en Finlande depuis des temps
immémoriaux et aussi familier aux gars de
là -bas que les sabots aux paysans de chez
nous. Il appartient à la mythologie, à la
léo-ende. Des poèmes Scandinaves, datant
d^ l'ah 980, si^ftalent l'existence d'une
déesse du ski, appelée Skade, et du dieu
du : ski, Ull, lequel, ayee son ijrère Svipdag,
délivra Fraya, retenue prisonnière par les
géants dans les montagnes de Jotumheimen.
Le ski est donc en quelque sorte une ins
titution nationale, efe si son usage s'eat per
pétué jusqu'à nos jours, c'est simplement
parce qu'il s'adapte aux exigences des pays
froids. , .
Vous savez que l'amoncellement des nei-
dans le domaine pratique en recomman
dant ce merveilleux engin, indispensable,
à l'existence quotidienne.
Evidemment,* la transformation ne s'aci
complira pas.en un jour.'Le ski, avant de
conquérir les masses; rencontrera les-mê
mes résistances que jadis le chemin de fer,
la bicyclette, l'automobile. Il faudra vain-,
cre bien des préjugés, lutter contre la fidé
lité aux traditions qui, si précieuse au
point-de vue moral, est néfaste devant le
progrès. A premiè're vue, le ski déconcerte^
Ges longues et minces lamelles de bois re
courbées à la pointe et munies en leur mi*
lie.u d'une attache de cuir destinée à fixer
le pied, apparaissent un outil fragile et en.
combrant, dont on se défie parce qu'on n'en
saisit pas l'application. J'en sais quelque
chose. 1 ,
L'an dernier, j'eus l'occasion d'étudier
sur place la cause d'e la terrible avalanche
qui, en février, détruisit une partie de Ba-
règes, dans les Hautes-Pyrénées. Barèges,
çélèbre par ses eaux sulfureuses, . est un
petit village situé à 1,350 mètres d'altitude
dans une vallée étroite comme un couloir
et dominée par de hautes montagnes dé
boisées. Imaginez, au bord d'un torrent
dévastateur, une longue rue, avec des mai
sons basses dont les toits émergeaient à'
peine du blanc linceul... Jusqu'à Luz, fort
agréablement situé dans la vallée du Gave
de Pau, les communications étaient rela
tivement faciles. Mais comment atteindre
Barèges, où une centaine de malfteureux
restaient bloqués dans leurs masures éven-
trées ? La route Carrossable, si douce en
été aux touristes qui gravissent le Pic du
Midi, était coupée en plusieurs points et
disparaissait 'sous une couche de neiga
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