Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1903-03-21
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mars 1903 21 mars 1903
Description : 1903/03/21 (Numéro 14694). 1903/03/21 (Numéro 14694).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k616380s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/10/2008
! Conformément &. «et avis, le ministre
de l'instruction publique vient d'approu
ver le projet de reconstruction présenté
par MM, Grouvelle et Ariiuembourg, qui
vont sf mettre à l'œuvre sans retard.
Voici, modifiée comme nous l'avions
fait prévoir, la composition du jury de
peinture de la Société des Artistes fran
çais, pour le S.alon de 1903 :
M. Tony Rûhefï FlèUl-y, président du
Jury. Membres ; MM. Saintpierre, Varpon,
Htenner, memBfé dé l'Institut, Corfnon,
membre de l'Institut, Guillemet, Dàmern,
Albert MaigH&ft, Gagliât-dini, Aimé Morot,
membre de l'Institut, A. Demont, Pelez,
Toudouze, A. de Richement, Renard,
H. Lévy, Laugée, Paul Chabas, H. ftoyer,
Zwiller, Maillart.
*4*
L'administration municipale et le Co
mité du monument Pqsteur se sont «nfin
mis d'accord pour remplacer la colonne
du puits artésien de Grenelle par la statue
du célèbre savant.
Il reste maintenant à prendre des me
sures d'ordre technique pour la canalisa
tion dé l'imménse jçt d'eau. On ne peut
évidemment pas comprimer brutalement
sa force ascensionnelle sans nuire du
même coup à la solidité du puits et ame
ner ainsi de fegrettabtes complications
dans le sous-sol parisien. L'administra
tion étudie donc le moyen de le déverser
dans une vasque, qui serait provisoire
ment établie aux abords de la place de
Breteuil*
♦è*
Le sculptent Captier, qui mourut si
tragiquement l'an dernier, a laissé un
testament aux termes duquel il institue
Eour sa légataire universelle la ville de
[âcon.
Captier était natif de Baugy, dans le
département de Saône-et-Loire.
' Il lègue notamment au musée de Mâcon
son beau groupe Esclave et Furie venge*
resse qu'il considère lui-même comme
son fBuvre capitale, ainsi que celles de
ses autres œuvres qui avaient le plus
contribué à sarenommée:ilfMcfMS Scsevola,
Désespérance, hébé, Force hypocrite et
Fantaisie, en exprimant le désir qu'elles
soient fondues en bronze.
SÛMMAIRÊ
DE NOTRE 8UPPtèlï!EPJT POPULAIRE
L'AGRICULTURE MODERNE
qui est mis en vente partout cette semains :
A griculture coloniale:le cotonnier.— T ap.if
douanier sur les houblons.—l'exportation
se nos produits agricoles au portugal. —
L a commission permanente de la conférence
■ de B ruxelles. — L es grandes assises
agricoles. — C oncours général agricole
de Paris. — Destruction de la pyrale par
l'acide sulfurique. — Deux raisins de
table tardifs. — extrait et farine de
viande : fabrication et utilisation. — LA
question des chèvres. — soins A donner
aux palmiers d'appartement. — poiriers
A cultiver en contre-espalier. — Etat du
marché. —* Tableaux des cours. — corres
pondance gratuite, etc., etc. .
A bonnement a L'AGRICULTURS eqïïëbez!
In an............ 3 fr; v
«16 pages de lectnrê pour 5 centimes seulement
Le flësBSjiair fl'noe lem ma fle lettres
Nous avons raconté, hier, qu'au théâtre
Sarah-Bernhardt, pendant le dernier acte de
Werther, une spectatrice des fauteuils d'or
chestre s'était tiré un coup de revolver qui
heureusement ne l'avait pas blessée, la cartou
che n'étant chargée qu'à blanc. La malheu
reuse femme avait en outre absorbé du lau
danum.
Revenons sur cet incident qu'en raison de
l'heure avancée nous n'avons pu, hier, que
raconter brièvement.
La désespérée, une femme de lettres, Mme
B..., connue sous le pseudonyme de Paul de
Martigny, est soignée à l'Hôtel-Dieu d'où elle
sortira aujourd'hui presque complètement
rétablie.
Hier matin, M. Leygonié, commissaire de
police du quartier de la Porte-Saint-Denis, a
trouvé dans son courrier une longue lettre de
Mme de Martigny, écrite la veille, dans laquelle
cette dernière annonçait son intention. d'en
finir avec la vie. Elle expliquait tous les dé
boires de sa vie littéraire^ sa misère et recom
mandait sa fille au commissaire de police.
M. Leygonie envoya immédiatement un ins
pecteur à 1 adresse dè la signataire de la lettre,
rue d'Haute ville, n® 21, où il apprit la tentative de
suicide de la pauvre femme, la veille, au théâtre
Sarah-Bernhardt.
M. Leygonie a entendu Mlle de Martigny, qui
lui a expliqué que sa mère à plusieurs reprises
lui avait dit qu'elle se tuerait un jour. La jeune
fille effrayée,craignant qu'elle ne mît son projet
à exécution, avait subrepticement fait retirer du
revolver de sa mère les projectiles et les avait
fait remplacer par des cartouches à blanc. C'est
à cette dirtonstance que la femme de lettres
doit d'avoir échappé à la mort.
La jeûné fille, interrogée âtir tes motifs de
l'acte dé&espéréaé sa Éûère.i ajouté î
— Notiâ étions depuis plusieurl 610IS dans
une gên# éJttrôiitè. Ma mèro.quia éefit plusieurs
romans fiertir dé9 littérateurs qui hè l'ont pas
payée, et< sali S argent et nous devions &
notre propriétaire. Ma flière qui avait terminé
un grand rotnaa ri'aràit pu le faife accepter et
nous n'avons eu .pour vivre depuis quelque
temps que le prix de quelques « nouvelles »
qu'elle a publiées dans des journaux hebdo
madaires. Elle s'est affolée b l'Idée qile noua
allions être sans domicile, notre propriétaire
ndtts ayant, en effet, donné congé.
Il y a cinq ans êhvirôH tjùe Mme de Martigny
Vifit <10 la Suisse, son pays d'origihe, & Paris,
avec son enfant. Élle reçut pendant quelques
années des subsides de ses parents, mais ceux- 1
ci cessèrent leurs envois et elle n'eut plus pour
vivre que sa plume.
PetitJottraâl
ARMÉE ET MARINE
LE TABLEAU DE CONCOURS
POUR CHEVALIER DE LA LÉSION D'HONNEUR POUR 1903
Le Journal officiel publie ce matin les ta
bleaux de concours pour 1903 pour chevalier de
la Légion d'honneur.
Ces tableaux comprennent 372 iïûfris pour
l'infanterie, 107 poiir la cavalerie, 170 pour l'ar
tillerie, 34 pour le génie, 49 pour la gendar
merie, 85 pour le corps de santô> 81 pour l'in-
fânterie coloniale et 34 pour l'artillerie coloniale.
L'INSTRUCTION BSS DISPENSÉS
Le ministre do la guette avait prescrit qu'aux
pelotons spéciaux, institués pour les dispensés
de l'article 23, étudiants, pouvaient être ajoutés
ceux des articles 21 et 22, soutiens de famille,
paraissant avoir les aptitudes nécessaires.
Consulté sur la question de savoir s'il fallait
faire accomplir intégralement à ces derniers leur
année de service, lorsque aux examens de fin
d'année ils n'avaient pas obtenu au moins la
mention « passable»,le général André a répondu
par la négative.
On devra simplement les rayer des pelotônâ
d'instruction. Seront seuls maintenus une àn-
née entière les dispensés del'article 23 incorpo
rés obligatoirement dans ces pelotons.
LE TABLEAU D'HONNEUR
Treizième liste des volontaires qlii n'avaient
pas vingt ans au 31 décembre 1870 :
Moucheront Henri, né à Laon en 1853, volon
taire au 15* de ligne ; Bernard Georges, né lé
24 juillet 1855, engagé le 16 août 1870 au 29* de
ligne ; Aléper Joseph, né à Paris en 1851, volon
taire au 81* do ligne, blessé à Orléans et fait
prisonnier ; B. Queroy, né à Neville (Ardennes)
en 1851, volontaire à la 1™ batterie d'artillerie
mobile des Ardennes ; Vigreux Henri» né à
Bourbourg (Nord) en 1854, engagé aux tirailleurs
du Nord ; Beaujard Louis, ne à Gentilly (Seine)
en 1858, volontaire au 2* ■ bataillon des francs-
tireurs de Paris ; Beaujard Edmond, frère
du précédent, né à Fourchambault (Nièvre)
en 1855, franc - iiréùr au • môme bataillon ;
. La Croix Léopolfl, né à Meilhan (Lot-et-Ga
ronne) en 1851, volontaire au 13" régiment d'ar
tillerie; Fontaine Hyacinthe, né à Saint-Denis
en 1851, Volontaire au 3" régiment de chasseurs
d'Afrique ; Bizot Joseph, Dumas Jean-Baptiste,
Latreille Joseph, Guillermier Pétrus, Stuche
Auguste, Gottin Joseph, Dalbron Alphonse, nés
dans l'Isère en 1852, engagés le 8 septembre
1870 au S'zouaves; B. Mahé, né à AVranches en
1853, volontaire à la 4 e brigade de l'armée des
Vosges ;
Mullot Joseph, né à Montbard en 1852, volon
taire aux chasseurs du Havre ; ÏUizzo Léon, né
én 1854 ; Guilleminot Lucien, né en 18J1 à Mont
bard, chasseurs duHavre; Rondonneau Eugène,
né à Montbard on 1851, franc-tireur des Vosges;
Moreau Paul, né à Fère en Tardenois (Aisne) en
1851, volontaire aux mobiles de l'Aisne: Ilingant
do Saint-Maur Acnme. ne en 185a. volontaire au
.90' do ligne, fait prisonnier a Ville-Evrard :
. J. Leciaire, ne a Lyon en 18.);;. franc-tireur,
deux blessures : Carpentier Jules, ne a Mau-
beuge en 18 o 2, volontaire au w de ligne, fait
prisonnier a Metz : Lefevre Alexis, ne a Pui-
seux (Aisne) on 18o2. volontaire au 24" de ligne,
fait prisonnier a Samt-yuentin : Steff Auguste,
né à Groissy (Seine-et-Oise) en 18&3, volontaire
aux équipages de la flotte, armée de la Loire.
Leriche Magloire-Isidore, né à Vitré en 1853,
volontaire au 19 e de ligne ; Goualiier Eugène-
Marie-Auguste, né à Vitré én 1853, volontaire
au 19* de ligne; Glémënt Jules-Ernest, né à
Dammartin (Haute-Marne) en 1851, volontaire
au G" hussards; E. Gouanon, né à Rodez en
1853, volontaire au 19* bataillon de chasseurs à
pied : Gibert Gustave, né à IUeville (Eure) en
1853, volontaire au 66* de ligne ; Boudet de la
Bernardiô Hippolyte, né a Uzerehe en 1852,
volontairp de l'Ouest ; de Bouillé Henry, né à
Poitiers en 1851, chef d'escadrons au 8' de chas
seurs, volontaire de l'Ouest; de Bouillé Raoul,
né le 22 mars 1854, volontaire de l'Ouest
zouaves pontificaux); dè Marey Jehan, né en
1851, volontaire de l'Ouest ; Akermann Auguste,
né en 1852, volontaire au 4° hussards ; Biget
Edmond, né dans l'Orne en 1852, volontaire aux
mobiles de l'Orne; Chevalier Th., né dans la
Sarthe en 1851, volontaire au 1" bataillon de
chasseurs à pied ;
Trépant Jacques, né dans la somme en 1853,
volontaire au 59» de ligne, blessé au Bourget;
Bally A., né à Bonneville (Haute-Savoie) en 1852,
chasseur du Mont-Blanc; Guy Jules, né à Bon-
neville en 1852, chasseur du Mont-Blanc ; Rougé
François, né à Taninge en 1853, clairon aux
chasseurs du M ont-Blanc; Ravnz Antoine, Grange
Jean, Rouge Jean, nés en 1853 à Taninge, même
corps: Donat-Rogazzi Joseph, ChevrierLouis,
Chardon Joseph,GhristinJean, nés dans la Haute-
Savoie en 1853, volontaires au même corps; Ma-
theron Eugène, né à Saint-Julien en 1854, Jac
quier Alexandre, né à Bonnevillé en 1852,
chasseurs du Mont-Blanc.
Condat François, né à Sardon (Puy-de-Dôme)
en 1852, volontaire au 208° bataillon de marche ;
Pressard Eugène, né à Paris en 1853, volontaire
au 14" bataillon de la mobile; Triboulois Gus
tave, no à Yerro (Seine-et-Oise] en 1851, volon
taire au 140* do marche ; Scordel Louis, né le
26 avril 1854. engagé le 13 septembre 1870, au
1" chasseurs d'Afrique; Muguét Gustave, né à
Paris en 1851, volontaire au 215* bataillon de
marche ; L.-A. Keller, né à Guebwilïer en 1853,
volontaire au 9= bataillon de Cli&SSeurs à pied;
Moutenot César, né dans la Côté-d'Or en 1852,
frazîf,-*tireur dé la légion Bombonnel ; Laurent
Ëmlle, né & Rupt (Vosges) en 1852, franc-tireur
du DôUbss Péunot J., né 4 Gr&y en 1852, franc-
tirettr du Dôûb»; Nouvler Ignâfte, né a Stras
bourg en IftSl, voientâira a\l SS* d'Infanterie :
Maris Gabriel, né & Broglie (Eure) en 1853, vo
lontaire au 67* de ligne.
Malffay Nicolas, nô dans 16 Rhône èn 1853,
volontaire au 19* bâtailon do chasseurs à pied ;
Davranches Louis, né en 1853, volontaire au
28* de ligne ; Cornu Edouard, né dans la Marne
en 1851, volontaire au 51* de marche, blessé à
Loi'gny ; Ligeroh Philibert, né à Boulogîiê-Sut-
seine en 1852, volontaire au 2° chasseurs d'A
frique ; Berjon Charlés, né à Saint-QUehtin le
23 Juillet 1855, volontaire au iî° bataillon des
mobiles de la SMnê ; GUiftot Auguste, fié dans
la Nièvre en 1852, volontaire au 76* de . ligûe,
blessé le 2 décembre 1870 à CeîCôtteS ; Marce-
lofl Jules, né en 1853, franc-tireur de Ncuilly-
sur-Seine : Laisno Henri-Eugène," nô au Cateau
(Nôrd) en 1853, volontaire àu 67' do ligne ; Châ
tain Pierre, né à Razôs (Haute-Vienne) en 1851,
volontaire au 29" d'infanterie.
Carabin Charles,néàlaPetitc-Pierre jBas-Rliin)
en 1853, volontaire au 12" régiriient d'artillerie ;
Rotton Prosper-Clcment, né à Avézé (Sarthe) en
18o3, franc-tireur de Paris.
LE PARLEMENT
Séance dit vefidrèdi 20 mars 1903
prononce l'éloge funèbre
Bontemps, sénateur de la
La séance est ouverte à deux heures, sous la
présidence de IW. Peytral, vice-président.
ÊLOQE FUNEBRE
Le président
de M. le docteur
Haute-Saône.
LES iNCOfflPATIBiLITËS PARLEMENTAIRES .
M. Le Provdst de Launay dépose une
proposition de loi portaht qiie le mandat sé
natorial est Incompatible avec les fonctions
judiciaires.
L'ofateur rappelle, à l'appui de sa proposi
tion, les paroles prononcées par M* Henri Ro
bert dans l'affaire Humbert-Cattaiii, au sujet de
l'immixtion d'hommes politiques dans certaines
affaires judiciaires. 11 demande l'urgencfc en fa
veur de sa proposition. >
Conformément àu règlement, il sera statué
Sur l'urgence à la fin de là séance.
LE BUDGET DE 1903
La discussion générale est ouverte sur le
projet du budget de 1903.
M.Glrault (du Cliêr) dit que le rapport
de M. Antonin Dubost est à la fois très pessi
miste et très optimiste.
L 'orateur partage les mêmes opinions. Si l'on
persiste dans la politique financière actuelle, la
France sera ruinée plus vite qu'on ne l'imagine,
mais si nous changeons notre système d'im
pôts, Si nous pratiquons une politique vraiment
démocratique, nous obtiendrons l'équilibre
financier avec utte aisance parfaite. 4
DISCOURS DE M. KUGOT
M. Hugôt, sénateur républicain de la majo
rité, prend la parole et débute ainsi :
J'ai eu déjà l'occasion de signaler à la tribune
les dangers que présentait notre gestion finan
cière. Les résultats longtemps masqués de la
politique peu prévoyante du parti républicain
éclatent enfin à tous les yeux. Le Sénat les
connaît. Ils sont inquiétants, presque découra
geants.
L'orateur montre que les deux derniers exer
cices ont augmenté notre dette dé 645 millions.
11 s'ensuit que les ressources de la trésorerie
sont épuisées et qu'on ne sait comment pour
voir à l'insuffisance des revenus publics, alors
que des dépenses nouvelles apparaissent.
On s est mis d accord pour équilibrer le
budget a l aide d une émission crobhgations
sexennaires. à 1 aide, de remaniements et d ex
tensions de taxes qui ne sont autre chose que
des impôts nouveaux: a 1 aide de la réglemen
tation des bouilleurs de cru.
L orateur s incline, tout en trouvant étrange
qu'on soumette les bouilleurs de cru a 1 exer
cice, alors qu'on eu exonère les cabaretiers.
11 se déclare obstinément fidèle aux quatre
vieilles contributions, mais il pense qu'on pou
vait leur demander de produire davantage et
il esquisse à ce propos le programme d'un
impôt complémentaire qui pourrait s'ajouter
aux quatre contributions et qui s'étendrait aux
créances hypothécaires, peut-être aux créances
chirographaires, en tous cas au revenu des
valeurs étrangères èt à la rente elle-même.
C'est ainsi seulement qu'on pourra réaliser
ce qu'il y a de pratique dans l'impôt sut lé
revenu ; le reste est chimère.
L'orateur ajoute que ces mesures ne suffisent
pas. 11 faut, dit-il, surtout et avant tout, modifier
nos mauvaises mœurs parlementaires. ( Vive
approbation.)
L'orateur fait le procès des abus de l'initiative
parlementaire èn matière de dépenses. 11 affirme
que la situation financière de la France ne sera
rétablie et assurée que le jour où les sénateurs
et les députés n'auront plus ie droit de propo
ser des dépenses.
M. Hugot termine en rappelant les conseils
que M. Thiers donnait aux représentants de la
France après les malheurs de 1870, lorsqu'il
disait : « 11 n'y a plus une faute à commettre. »
{Vifs applaudissements.)
DISCOURS DU RAPPORTEUR GÉNÉRAL
WI. Antonin Dubost, rapporteur général,
dit que la commission des finances du Sénat
n'a jamais dissimulé la réalité de la situation
budgétaire.
Elle a toujours dénoncé les périls d'une ges
tion qui consiste à dépenser plus que l'Etat ne
recevait. Malgré les avertissements dé la com
mission, les dépenses ont été chaque année en
augmentant avec uho moyenne de 55 millions,
de 1899 à 1Ô02.
L'oratettr estime qu'il faut atout prixchahgôr
de système. Nous n'avôhs pas, dit-il, de devoir
plus pressant ôt tout doit céder devant cette
obligation.
Après ca préambule p«u rassurant, 16 rappor
teur examine comment a été établi U budget de
1903. 11 rappelle dans quelles conditions il est
arrivé dê la Chambre et il môntre ce qu'en fait
la commission sénatoriale. Nos lecteurs connais
sent déjà les résultats de ce travail.
Le rapporteur estime que la commission est
parvenue tant bien que mal à remplir la tache
Que le Sénat lui âvait impoâêé.
11 répète de nouveau que la situation actuelle
est grave et il montre que l'établissement du
budjet .de 1904 présentera de grandes diffi
cultés, il faudfa toute l'énergie, totlt. le savoir-
fairo du ministre des finances pour surmonter
les embarras d'une semblable tâche.
Lorateur ajoute alors :
tisrtains s'imaginent que la solution serait
aisée Si l'on acceptait franchement l'idée d'un
grand emprunt do liquidation. Jo m'élèvo avec
Cuergio contre cette idée. Emprunter on pleine
paix, simplement pour équilibrer le budget ou
dégager lo trésor, c'est une politique dô ruine.
C'est une humiliation pour un pays.
L'orateur dit qu'il serait très désirable aussi
qu'on put se passer d'impôts nouveaux, car la
production française plio sous le fardeau.
Il estime que les charges grandissantes du bud
get étant dues en partie à une centralisation
excessive, il faudrait restituer beaticôUp â l'ini
tiative privée et aux pouvoirs locaux. 11 fau
drait aussi (JUè nos services publics fussent
mieux gérés, et là-dessus, aucun des minis-
tèreSj même le ministère des finaiices, n'est à
l'abri de la critique.
L'orateur signale les augmentations Constan
tes des retraités militaires ét civiles. Il estime
qu 'il n'y a qu'un moyen dè solutionner la
question, c'èst dè décharger l'Etat du soin de
servir des pensions à ses anciens agents en
obligeant ceux-ci à s'assurer une retraite par
l'assurance obligatoire.
Le rapporteur général signale encore l'ênor-
ihité des dépenses de la guerre et de la marine.
Il montre que les soldats ne sont pas dès
comptables et que le ministre de la guerre ne
peutpasêtre à la fois un guerrieretun adminis
trateur. Napoléon n'avait-il pas divise le minis
tère en deux sections: l'une militaire. Iautre
administrative?
L'orateur examine en détail lo service des
vivres, des fourrages, de la remonte.et montre
les abus graves qu'ils comportent. Il pense que
ce qui est vrai pour le ministère de la guerre
ne 1 est pas moins de beaucoup d autres ser
vices. Il en conclut qu'il fâut changer radicale
ment les méthodes et les traditions.
Avec ce changement, on pourrait réaliser
250 millions d'économies sur l'ensemble de nos
services publics.
Le rapporteur général termine alors dans les
termes suivants ;
Lê résultât rendrait possible les réformes
nécessaires. Si l'on veut entreprendre les ré
formes en augmentant les dépenses, on nous
jettera dans une situation financière inextri
cable, aboutissant à une augmen tation d'impôts.
Or, on a atteint, sinon dépassé la limite des
facultés contributives du pays. Le budget serait
impuissant à faire face au moindre imprévu.
J'espère que la démocratie française ést trop
consciente du tôle qu'elle doit jouer pour né
pas entrer résolument dans la voie que j'in
dique. ( Applaudissements.)
DISCOURS DE M. BOUVIER
Le ministre des finances prend la parole
au milieu d'une grande attention. 11 dit que la
plupart des Opinions émises par le rapporteur
général sont conformes aux siennes. 11 ne fait
de réserves que sur la possibilité de réduire de
ââO millions les dépenses du budget.
Le Sénat, qui a un si grand souci des finances
du pays, ne vient-il pas de voter une loi mili
taire qui Va augmenter considérablement les
charges du budget ?
Le ministre dit alors :
—On doit la vente a la démocratie. si les ré
ductions de dépenses ne peuvent pas être aussi
feonsiderables que l a dit le rapporteur générai,
U ne reste plus d autres moyens que l'emprunt
et l'impôt pour iaire face aux augmentations
de dépensés.
ut, î emprunt, pour équilibrer le budget an
nuel, en temps de paix, doit être condamné. Il
faut se borner, pour le moment, à rechercher
les moyens de dégager la trésorerie. Je n'ai
fas l'espoir de présenter le budget de 1904 en
équilibre complet sans envisager de nouveaux
impôts ( Mouvements ). Il faut dire la vérité au
pays !
A ce moment M. Halgan interrompt et dit :
— Votre prédécesseur ne parlait pas comme
Vous !
Kl. Rouvier réplique : « Il n'est pas ici
pour vous répondre ! Ne le mettez pas en
cause ! »
Le ministre des finances reprend son
exposé et dit :
— Lorsque je suis arrivé au pouvoir, la si
tuation financière était difficile. Elle ne nous
est pas, d'ailleurs, spéciale. Dans tous les pays
d'Europe, les mêmes faits ont produit les mê
mes causes. Une seule exception s'est produite;
c'«st en Italie, parce que là on a eu le courage
de se mettre en face de la réalité et qu'on a fait
le» efforts nécessaires.
Le ministre dit que sa première préoccupa-
tien a été de rendre à la trésorerie l'élasticité
qu elle avait perdue. Grâce à l'émission des
obligations a court terme, l'encaisse du Trésor
est aujourahui de 288 millions; et l'on peut
encore emenre 290 millions de bons du Trésor
et d:obligations sexennaires.
Lo ministre ajoute qu'il a rencontré des
ditlicuites si grandos qu il n'a pu les résou
dre toutes.
11 rappelle la conversion qui a réussie au delà
de toute espérance et dont il faut reporter le
mérite au pays. Malgré ce succès, le déficit
n'était pas encore comblé. C'est alors que vint
l'idée do réglementer le privilège des bouil
leurs de cru et de supprimer la zone pour les
tabacs.
Mais les concessions faites sur ces deux
points ont considérablement réduit les Res
sources.
Le ministre déclare qu'il a établi son bud
get en évitant de recourir à des impôts nou
veaux et en se bornant à faire rendre aux taxes
existantes tout ce qu'elles pouvaient donner.
Il est heureux de constater que la commission
des finances du Sénai a beaucoup amélioré le
budget qu'elle a reçu de la Chambre. Elle a
fait des économies profondes sur le budget de
la guerre. Ces économies, le ministre des
finances espère que le ministre de la guerre
les aeeeptera toutes.
Ht. Rouvier termine en disant :
— Le budget tel qu'il nous est présenté à ses
faiblesses, mais il a aussi sa valeur et sa force.
Il est fâcheux que les garanties d'intérêt,
soient en dehors du budget et que l'amortisse
ment ne soit pas suffisamment doté.
Lorsqu'on considère la dette qui pèse SU?
nous, il faut envisager le chiffre do 200 millions
que M. Thiers avait envisagé des le lendemain
de la guerre. Mais il faut quoique patienco pour
retrouver la situation financière très solide qui
est nécessaire.
Le budget actuel est un budget de bonne foi
et d'entière franchise, de recueillement.
Si grandes que soient les ressources de la
France, il est impossible de poursuivre toutes
les politiques, militaire, maritime, coloniale, à
la fois ! Il faut sérier les efforts et dresser un
programmé, dans l'ofdro d'importance et do
fécondité.
Sinon, nous ne pouvons pas rendre à nos fi
nances l'élasticité qu'il est de notre devoir de
leur rendre. ( Vifs applaudissements,)
La discussion générale est cloSe.
Un projet de résolution déposé par fâ). bel*
pech, tendant à la nomination d'une commis
sion inter et extraparlementaire, qui étudiera
les économies réalisables, est accueilli par
des exclamations et renvoyé à la commission
d'initiative parlementaire.
Avant de terminer la séance, le Sénat refuse
le bénéfice de l'urgence à la proposition déposée
au début de la séance par VU. Le Provost de
Launay.
tl s'ajourne au lendemain samedi, deux heu
res, pour la continuation de la discussion du
budget des cultes.
La sëancè est levée.
NOUVELLES DIVERSES
La Société de conférences de Saint-
Germain-én-Laye a organisé pour ce Soir, au
tnéâtre municipal, une conférence avec projec
tions. M. Léon Abrami y traitera la question de
la Macédoine.
M. Aiidrc Noblemaife, fils du directeur
du P.-L.-M., vient d'être nommé chef de l'ex
ploitation de la Compagnie internationale des
Wagons-lits.
^ La Société d'assistance' aux animaux
annonce aux amis des animaux qu'elle vient
d'oUvrir un « asile do chiens » et un « asile de
chats » à Saint-Ûuen, dans lequel elle recevra
les abandonnés. Ces animaux,pourront êtro
conduits à son siège, 36, rué Vaneau, où Chaque
jour une voiture les prendra. Les personnes
désirant des chiens ou des chats pourront s'a
dresser à l'Assistance aux animaux pour adop
ter un animal. La société prête son Concours
gratuit pour la recherche des animaux perdus.
>—■— Les examens pour l'obtention du Cer
tificat d'aptitude à l'enseignement de la coupé
et de la confection dans les écoles communales
et professionnelles de Paris auront lieu le
luhdi 20 avril.
—*— Ge soir 21 mars, à 9 h., à l'Hôtel
Moderne, place de la République, bal de
l'Œuvre de l'orphelinat des sous-agents des
postes et télégraphes (facteurs des postes, des
télégraphes et gardiens de bureau).
• Le bal do la Chambre syndicale de la
Charcuterie do Paris et du département de la
Seine est fixé au mardi 31 mars, 10 h. soir, Hô
tel Continental. On procédera à la distribution
des récompenses.
——- Demain, à 2 h., dans le grand amphi
théâtre de la Sorbonne, assemblée générale de
la Mutualité Commerciale.
TROP GAI
En sortant d'un concert, m -Quiproquo.
Bataille. — Chez le commissaire.
MM. Cibot et Finchon, honorables commer
çants du dixième arrondissement, désireux de
donner un peu de distraction à leurs femmes,
les emmenaient, jeudi, en matinée dans un
Café-concert du boulevard de Strasbourg.
Ils s'y amusèrent fort; et en sortant, M. Cibot,
que le refrain de « Viens, poupoulé ! » avait em
poigné, le fredonnait en faisant tourner sa
canne entre ses doigts;
Distrait, il avait pris les devants.
Lorsque, quelques instants après, il s'aperçut
qu'il était seul, il ralentit le pas et finit par
s'arrêter pour attendre sa femme et ses amis.
Il se trouvait alors devant un magasin de jouets.
Machinalement, il se mit à regarder la vitrine,
toujours chantant : « Viens, pOupoule ! »
Une dame, qui se trouvait près de là, croyant
qu'il s'adressait à elle, se retourna furieuse.
M. Cibot, surpris, s'excusait de son mieux,
lorsque sa femme le voyant, de loin, causer
avec une inconnue, sentit le démon de la
jalousie la mordre au cœur.
S'avançant vivement, elle commença à in
sulter son mari et celle qu'elle croyait sa ri
vale.
Des injures ces dames en vinrent vite aux
coups et se crêpèrent le chignon.
Presque aussitôt M. et Mme Finchon arri
vaient, et, prenant fait et causé pour l'inconnue,
Se mettaient de la partie.
Alors la bataille devint générale.
Mme Cibot, faisant usage du parapluie qu'elle
portait, frappait à coups redoublés Mme
Finchon, tandis que les deux hommes échan
geaient de formidables coups de poing.
Un rassemblement s'était formé, qui attira
l'attention des agents. Ce fut la fin du combat.
Cibot et Finchon avaient reçu chacun un
bon pochon : et les dames, sans chapeau, les
cheveux au vent, semblaient de véritables
furies.
Tous furent conduits devant le commissaire,
qui, après interrogatoire, leur dressa procès-
verbal, pour scandale sur la voie publique.
La colère était tombée; et les deux couples,
comprenant leur méprise mutuelle, se réconci
lièrent sur-le-champ.
M: Cibot a juré ses grands dieux qu'il ne
chanterait plus, ce dont se plaindra certaine
ment sa femme, car il a une très jolie voix.
ÉTR AN GER
(feépêctai de M ttfrtëM&iiiÉ «t d»
' ' *~ SN ËSPAGNÉ
grave émëutk :
Madrid, 20 mars.
À Liria, une émeute a éclaté à l'Occasion a®
l'installation du nouveau maire.
Un homme a été tué.
EREETING ANARCHISTE
Carthagène, 19 mars.
Aujourd'hui a eu lieu un meeting libertaire
pour protester contre l'expulsion de l'anar
chiste portugais Ferreira. '
' ÉN ALLEMAGNE
LE MESSAGE DU ROI DE SAXE
Dresde, 20 mars. '
Le peuple saxon commente vivement ie mes%
sage du roi Georges, en particulier le passàgê
où il est dit que l'immense malheur qui ffappè.
la maison royale a pour cause Unique «la
passion effrénée d'uhe femme dont la chute
profonde était un fait secrètement accompli
depuis longtemps ».
La curiosité publique ne . se déclare pas satis
faite des explications du roi. Elle réclame des •
détails sur les incidents qui ont précédé la fuite
de la princesse Louise.
L'impopularité du prince héritier àugihènte
de plus en plus et la mort du roi ou son abdi
cation, dans les circonstances présentes, peut
amener une catastrophe.
AUX ÎLES BRITANNIQUES
LES FRAIS DU COURONNEMENT
Londres, 20 mars.
Les dépenses officielles du couronnement du
roi Edouard se sont élevées à Sa somme de
3,22B,000 francs.
CONDAMNATION A MORT
Londres) 19 mars.
Chapman, recôtmu coupable d'avoir empoi
sonné plusieurs femmes qu'il avait successive
ment épousées, a été condamné à mort.
DANS LES BALKANS
LA SINCÉRITÉ DE LA TURQUIE
Belgrade;, 20 mars.
L'inspecteur général pour ia Macédoine»
Hilmi Pacha, dans une réunion de chefs alba
nais, a déclaré qu'on ne devait nullement s'in
quiéter de ce que le projet de réforme austro-
russe prévoyait l'introduction, en Macédoihe,
d'une « gendarmerie composée de musulmans
et de chrétiens. »
Et Hilmi Pacha a ajouté !
« Ce n'est là qu'une phrase» car, eft réalité,
bien que ce soit un droit pour les chrétiens
d'être enrôlés dans la gendarmerie, aucun ne
sera nommé.
« Même dussions-nous être forcés d'en
accepter, nous aurions des moyens à notre dis- ,
position pour leur rendre l'exercice de leurs
fonctions impossible et pour les obligera aban
donner le service. »
Les journaux de Belgrade commentent vive-»
ment cette déclaration.
EN S VISSE
DEUX ENFANTS BRÛLÉS VIFS
Coire, 20 mars-
Un incendie s'est'déclaré à Coire, détruisant'
«complètement vingt-sept maisons. Deux en
fants ont été brûlés vifs.
De la première enquête, il résulterait que
l'incendie a été mis par des mains criminelles.
AUX ÉTATS-UNIS
LE « PRÉSIDENT DES NÈGRES » .
Washington, 19 mars ;
M. Môney, sénateur du Mississipi, S'est" livré
hier, au Sénat, à une violente attaque contre la
politique négrophile du président RooSeVelt,
qu'il a traité de « président des nègres ».
Il a déclaré emphatiquement que l'égalité
sociale entre blancs et nègres, poursuivie par
le président Roosevelt, est une impossibilité ;
que les Etats-Unis sont formés d'Etats créés par
des blancs, pour des blancs et non pour deâ
nègres venus d'Afrique.
LE TRAITÉ AVEC CUBA
"Washington, 19 mars. ,
Le Sénat a, pat 89 voix contre 16, ratifié le
traité de réciprocité avec Cuba, avec divers
amendements.
L'un de ces amendements interdit toute ré
duction des droits sur le sucre pendant cinq
ans. Un autre exige que la Chambre des repré
sentants approuve le hiil ainsi amendé. .
LES AFFAIRES VENEZUELIENNES
Washington, 20 mars.
M. Bovren a envoyé, hier soir, à l'ambassade
d'Angleterre uno note danSlaquelle il attire son
attention sur le retard apporté dans la conclu
sion des protocoles et sur le bruit que les puis
sances ne seraient pas disposées à soumettre la
question des nrivilèges au tribunal de la Haye»
Il ajoute qu'une déclaration quelconque rela
tive aux intentions dos puissances s'impose et
il estime que dans le cas où les protocoles ne
seraient pas signés le 1 er avril, le Venezuela ne
serait pas obligé de payer les 30 0/0 sur les
recettes de douanes de mars.
Cécile! avait le cœtir gros.
On avait beau être en règle avec la
préfecture ainsi que l'attestait l'autorisa
tion qu'Oscar, l'aîné des fils Rouget, por
tait dans sa poche, l'idée d'aller de voi
ture en voiture offrir sa marchandise,
répugnait invinciblement à la fille adop-
tive d'Antoine Brunemont.
En dépit de la sérénité avec laquelle
elle avait accepté les vicissitudes du sort,
elle ne pouvait s'empêcher d'établir,dans
son esprit, un douloureux contraste entre
sa destinée de la veille et celle qu'elle se
trouvait obligée de subir.
Que c'est dur souvent de gagner son
pain 1...
Et encore, bien heureux quand on le
^ fandis qu'elle marchait à côté d'Oscar
Rouget, la tête basse, livrée à ses péni
bles réflexions, deux larmes coulèrent sur
ses joues pâles.
L'acné des Rouget s'en aperçut, et, vou
lant donner du cœur à l'ouvrage à sa
compagne, il l'apostropha joyeusement :
— Eh bien! quoi donc,la petite?... On a
l'air d'avoir du chagrin... Nous ne par
tons pas pour demander l'aumône ! C'est
du commerce que nous allons faire...
On est des négociants... Des petits, c'est
vrai, mais on a beau avoir le pavé pour
marché, on paie patente !
— Pardon, monsieur Oscar ! murmura
Cécile, j'ai tort, je le sens, mais c'est fini,
maintenant!
Et, levant son joli visage du côté du
jeune homme :
— Voyez, dit-elle eh essayant de sou-
jrîrè, il n'y paraît plus !
Après avôir remis à Cécile deux; bottes
de roses et eu avoir gardé quatre pour sa
part, Oscar désigna à Cécile le champ
d'action où elle devait opérer.
C'était au tournant où l'avenue des
Chatnps-Elysées débouche sur la place de
la Concorde.
La place était biëîi choisie.
A partir de deux heures de l'après-
midi, quand les voitures qui vont vers
leBois commencent à affluer,les gardiens
de la paix, pour laisser Un libre passage
aux piétons composés ên grande partie
d'enfants et de nourrices portant leurs
bébés entre leurs bras, arrêtent d'un geste
le flot débordant.
— C'est pendant cette halte forcée,
avait expliqué Oscar à Gécile, que se font
généralement nos meilleures affaires. On
se glisse auprès des voitures et, avec un
sourire engageant, un compliment à l'a
dresse de celles qui les occupent, oa
arrive assez facilement à écouler sa ca
melote.
Est-ce le charme naturel de Cécile ou
la chance qui, selon fe dicton, favorise
les débutants ?Toujours est-il que sa vente
prospérait.
Deux fois, Oscar avait été obligé de re
tourner à la réserve dii Cours-la-Reine
chercher une nouvelle provision de
fleurs.
Quatré heures venaient dè sonner.
La cohue de voitures grossissait de plus
en plus.
C'était lé moment bien connu dés Pa
risiens où les élégantes mondaines, après
les courses obligatoires chez la modiste
et ëhèz la couturière, montent indolem
ment vers le Bois, « l'héufe du persil »,
comme on dit dans l'argot du boulevard.
Le gardien de la paix, sur lequel la
grâce de la vendeuse de fleurs avait sans
doute également opéré, la regardait d'un
oeil souriant vaquer à ses petites opéra
tions. '
Ï1 venait de lever son bâton, et, à ce
signal, les brillants équipages avaient
brusquement stoppé.
Cécile se faufila prestement à travers
les roues, tenant dans ses bras deux gros
ses bottes de roses rouges.
Elle arriva devant une Victoria impec
cablement attelée de deux merveilleux
cheVâux noirs.
Sur le siège, le cocher et le valet de
pied en livrée grise, se tenaient gourmés
et raides.
Sur les coussins de la voiture, noncha
lamment étendue, une toute jeune femme
délicieusement moulée dans sa robe du
bon faiseur, coiffée d'un amour de petit
chapeau orné de detix plumes grises.
Semblait rêver.
Malgré le luxe qui l'entourait, une ex
pression dé tristesse et de mélancolie ré
gnait sur son visage;
C'était Rolande.
Cécilè s'approchade la voituré et tendit
à celle qui 1 occupait une de ses bottés de
roses.
— Des flêurs, ma jolie dame? dit-elle
d'une voix engageante.
Mais les pehsées dans lesquelles était
plongée la prétendue fille de GeorgêS
Davenesle l'absorbaient tellement qu'élle
ne parut pas entendre.
— Achetez-moi une botte de roses,
madame ! insista la jeune fille.
Le son de cette voix douce tira Rolande
de sa songerie.
Elle abaissa sur celle qui lui parlait ses
grands yeux fauves.
Les deux frangines d'autrefois, réunies
l'une en face de l'autre par le hasard,
sans se douter du lien' qui les unissait,
échangèrent un regard.
(La suite à demain.) P ïërre DECOURCELLE»
Spectacles âii Samedi SI 9»
ÏHEATSSS . ,~
OPÉRA. 8 h. Les Huguenots. 1 —Lundi, Sigurd.
COMEDIE-FRANÇAISE. — 8 h. 1/2 L'Autre danger.
— Dimanche, en matinée, à 1 h. 1/2, l'Autre
danger ; soirée, 8 h. 1/2, les Burgraves, le
Couronnement.
OPERA-CDMI90E. — 8h. 1/2 Muguette.— Dimanche,
matinée, 1 h. 1/2, la Carmélite, soirée, 8 h. 1/2, •
la Tràviata.
CDEON. — 5 h. Samedi littéraire et dramatique,
causerie par M. Georges Vanor, le Printemps
Ce Paris ; 8 h. 1/2, Dernier rôve, la Rabouilleuse.
ÏADDEVILLE. — 8 h. 1/2 Incognito, Heureuse.
6ÏMNASE. — S h. 3/4 Les Poires, le Secret de
Polichinelle. »
VARIETES.— 8h. 1/4 Manu militari, le Beau jeune
honlme.
PALAÎS-SOtAL. — 8 h. 1/2 L'Hommô masqué,
Tricoche et Cacolet.
NOUVEAUTES, — su. 1/2 le Cake-walk,les Maris
de Léontino.
EEHATSSÀIv'C '. — Relâche.
ïH.S&RAH-BERNHARDr. — s h. 1 /2 LaDameaux
camélias.— Dimanche, matinée, 2h., Fcdora;
soirée, fi h. 1/2, la Damo aux camélias.
PORTE-3AINT-MAKTI?i.—Sh. 1/4 La Tour de Nesle.
CHÀTELÈT. — 8h. 1/2 Les Pirates delà Savane -
GA1TE.— Sh. 1/2 Les Cloches de Corneville
TH. ANTOINE. — 8 h. 1/2 l'Enquête, Son petit
'iœur, l'Indiscret. — Dimanche, matinée, 2 h.
«t soirée, S h. 1/2, l'Enquête, Son petit Coeur,
l'indisci'eS.
âTHEMEE. — 8 h. 1/2 Ghassé-croisé, l'Enfant du
miracle.
THEATRE TRIANON (Tél. 433-62). — 8 h. 1/2 L'Ecole
du journalisme, le Cochon (1" représentation).
AMB1G0. — 8 h. 1/2 Les Dernières cartouches.
BOOFFSS-PAR13IEH3.—S h. i/4 Le Grain de beauté,
Claudine à Paris.
FOLIES-DRAMATIQUES. —> S h. 1/2 La Garçonnière
à louer, la Familie du brosseur, l'Anglais tel
qu'on le parle,
CHATEAU-Jj'EAU . — 8 h. 1/2 Joséphine vendue
par ses sœurs.
CLUNY. — 8 h. 1/2 Le Phoque, les Galtôs du
• veuvage, l'Affairé Champignon.
DEJA2ET. — 8 h. 1/2 une femme précieuse,
Môssieu le Maire.
THEATRES DE QUARTIERS. — BO0FFES-DO-
NOKfl : Infâme ! — GRENELLE : Lo Bossu. —
MONTPARNASSE : Les Aventures de FriqUet. —
G0BELIN3 : Los Saltimbanques. — MONTMAR
TRE : Roger-la-Honte. — BATlGHOLLES : Les
Aventures de Thomas Plumepatte. — BEL-
LËVjLLË : La Maison du Baigneur. — Du 22 au
28 mars, 8 h. 1 /4, le Tour du Monde d'Uh Enfant
do Paris. — LES TERNES : Family Hôtel. —
THEATRE MUNICIPAL DJJ SABÏT-DENIS : Le Billet
de logement.
SPECTACLES ET PLAX3QS DIVERS
fOLIES-BERGËSE (Tél. 103-59). — La Revue des
Folies-Bergère, revue à grand Spectacle en
14 tableaux.
CASINO DE PARIS (Tbi. 154-44). — Méphisto et le
Looping the Loop (à 10 heures). —La P'tite Du
chesse du Casino, tant" actualité en six tableaux.
Mmes Kerlord, Augusta Pouget, Montbron,
Sonnely» — MM. Muil'at, Remongin, Lurville.
OLïMPIA. — Diavolo, le .vrai créateur du Looping
lha Loop. Oiympia-Revue, de MM. El. Blon-
deau et Monréal. Mlle Germaine Gallois,
MM. Regnard, Lucien Noël, Vaunel. La
Musique à travers les âges, grand ballet,
grand déftlé. Attractions nouvelles. Diman
ches, jeudis et îètes, matinées.
bGAliA (Tel. 101-1G). — Jane Thylda, Alice
Bonheur; MM. Sulbac, Claudius, Mayol, Girlaut,
Stracfc; Mmes Lltlia, Noris, de Tender, d'Her-
villy. La Chula. service d'amour, pièces. — Di
manches et fêtes matinées.
MOULIN-ROUGECDirection P.-L. Fiers. Tél. 508-63).
S h. Cook, Hiomrrie le plus drûie du monde.
Tu marches ?... revue., — Restaurant dans
la salie.
îiOUVEAtJ-CIRQUE. — S h. 1/2 Joyeux nègres, avfio
la danse du cake-walk. — Les sœurs Merkel,
Thérèse Renz, écuyère de haute école, -r Mer
credis, jeudis, dimanches et îêteâ, matinées
à 2 h. 1/2. — Tôléplione 241-84
ELDORADO (Tél. 219-78). — Dranem, Paulâ
. Brébion,Mmes Mary Hett.Stelly, Mistinguett,
Darey, MM. Gibert, Garl Star. etc. A nous lo
gratin; Matuvn fait des béguins, pièces^
Dimanches, jeudis et fêtes, matinées.
PARISIANA. — Les Petites Féministes, pièce
en 3 tableaux. — Mmes . Angèie Héraud,
Gabrielle BerviÛe, Dartel, etc. MM. Vilbert,
Chavat-Girier, etc. — Jeudis, dimanches et
fêtes, matinées. Têléphane 156-70.
CIRQUE D'HIVER (Tél. 2S6-20K — Tous les soirs,
à 8 h. 1/2, Tous Auvergnats, pantomime.
Bailly d'Ingheim, haute école. Harry et PolB.
Trio Thénors. Clowns. — Matinées, 2 h» 1/2,
jeudis, dimanches et fêtes.
dSQDE MÉDRANO (Boum-Boum). (Rue des Mar
tyrs. Tél. 240-65). — A 8 il. 1/2. Maximilian ét
ses éléphants. — Matinées jeudis, dimanche^
et fêtes, a 2 h. i/2.
BRANDS MAGASINS DUFAÏEL. — De 2 h. à G ïi.,
attractions variées.
JAKDIÎi D"ACCLIMATATION. ~ TOUS les joUrs .ttr.
Dimanches, 50 c. .
MUSÉE GSEVIN. — Entrée : 1 fr. — Uno récep
tion chez l'empereur Ménéiick. — Bonaparte à.
la Malmaison. — S. S. Léon XIII et le cortège
pontifical. — Lë Journal Uin»uieux par ia
cinématographe.
BULLIER. — Tous les jeudis, gTande fête. —
Samedis et dimanches, bal a à h. 1/2.
COMÉDIE MONDAINE (75, rue dos Martyrs. Télé
phone £69-72). — Tous les soirs, a 8 h; 1/2,
Chat-eau historique. — Matinées, dimanches
et fêtes [i 2 heures.
ELYSEE-MCNTMARTRE. — Bal à S h. 1/2 (galas),
mercredi;,, samedis, dimanches et fêtôs. A.
2 h. 1/2, dimanches et fêtes ^matinées),
SALLE PIANûTIST. r— Auditions libres tous 163
jours, 33, boulevard aes Italiens; entrée»
rue Louis-lo-(irand
de l'instruction publique vient d'approu
ver le projet de reconstruction présenté
par MM, Grouvelle et Ariiuembourg, qui
vont sf mettre à l'œuvre sans retard.
Voici, modifiée comme nous l'avions
fait prévoir, la composition du jury de
peinture de la Société des Artistes fran
çais, pour le S.alon de 1903 :
M. Tony Rûhefï FlèUl-y, président du
Jury. Membres ; MM. Saintpierre, Varpon,
Htenner, memBfé dé l'Institut, Corfnon,
membre de l'Institut, Guillemet, Dàmern,
Albert MaigH&ft, Gagliât-dini, Aimé Morot,
membre de l'Institut, A. Demont, Pelez,
Toudouze, A. de Richement, Renard,
H. Lévy, Laugée, Paul Chabas, H. ftoyer,
Zwiller, Maillart.
*4*
L'administration municipale et le Co
mité du monument Pqsteur se sont «nfin
mis d'accord pour remplacer la colonne
du puits artésien de Grenelle par la statue
du célèbre savant.
Il reste maintenant à prendre des me
sures d'ordre technique pour la canalisa
tion dé l'imménse jçt d'eau. On ne peut
évidemment pas comprimer brutalement
sa force ascensionnelle sans nuire du
même coup à la solidité du puits et ame
ner ainsi de fegrettabtes complications
dans le sous-sol parisien. L'administra
tion étudie donc le moyen de le déverser
dans une vasque, qui serait provisoire
ment établie aux abords de la place de
Breteuil*
♦è*
Le sculptent Captier, qui mourut si
tragiquement l'an dernier, a laissé un
testament aux termes duquel il institue
Eour sa légataire universelle la ville de
[âcon.
Captier était natif de Baugy, dans le
département de Saône-et-Loire.
' Il lègue notamment au musée de Mâcon
son beau groupe Esclave et Furie venge*
resse qu'il considère lui-même comme
son fBuvre capitale, ainsi que celles de
ses autres œuvres qui avaient le plus
contribué à sarenommée:ilfMcfMS Scsevola,
Désespérance, hébé, Force hypocrite et
Fantaisie, en exprimant le désir qu'elles
soient fondues en bronze.
SÛMMAIRÊ
DE NOTRE 8UPPtèlï!EPJT POPULAIRE
L'AGRICULTURE MODERNE
qui est mis en vente partout cette semains :
A griculture coloniale:le cotonnier.— T ap.if
douanier sur les houblons.—l'exportation
se nos produits agricoles au portugal. —
L a commission permanente de la conférence
■ de B ruxelles. — L es grandes assises
agricoles. — C oncours général agricole
de Paris. — Destruction de la pyrale par
l'acide sulfurique. — Deux raisins de
table tardifs. — extrait et farine de
viande : fabrication et utilisation. — LA
question des chèvres. — soins A donner
aux palmiers d'appartement. — poiriers
A cultiver en contre-espalier. — Etat du
marché. —* Tableaux des cours. — corres
pondance gratuite, etc., etc. .
A bonnement a L'AGRICULTURS eqïïëbez!
In an............ 3 fr; v
«16 pages de lectnrê pour 5 centimes seulement
Le flësBSjiair fl'noe lem ma fle lettres
Nous avons raconté, hier, qu'au théâtre
Sarah-Bernhardt, pendant le dernier acte de
Werther, une spectatrice des fauteuils d'or
chestre s'était tiré un coup de revolver qui
heureusement ne l'avait pas blessée, la cartou
che n'étant chargée qu'à blanc. La malheu
reuse femme avait en outre absorbé du lau
danum.
Revenons sur cet incident qu'en raison de
l'heure avancée nous n'avons pu, hier, que
raconter brièvement.
La désespérée, une femme de lettres, Mme
B..., connue sous le pseudonyme de Paul de
Martigny, est soignée à l'Hôtel-Dieu d'où elle
sortira aujourd'hui presque complètement
rétablie.
Hier matin, M. Leygonié, commissaire de
police du quartier de la Porte-Saint-Denis, a
trouvé dans son courrier une longue lettre de
Mme de Martigny, écrite la veille, dans laquelle
cette dernière annonçait son intention. d'en
finir avec la vie. Elle expliquait tous les dé
boires de sa vie littéraire^ sa misère et recom
mandait sa fille au commissaire de police.
M. Leygonie envoya immédiatement un ins
pecteur à 1 adresse dè la signataire de la lettre,
rue d'Haute ville, n® 21, où il apprit la tentative de
suicide de la pauvre femme, la veille, au théâtre
Sarah-Bernhardt.
M. Leygonie a entendu Mlle de Martigny, qui
lui a expliqué que sa mère à plusieurs reprises
lui avait dit qu'elle se tuerait un jour. La jeune
fille effrayée,craignant qu'elle ne mît son projet
à exécution, avait subrepticement fait retirer du
revolver de sa mère les projectiles et les avait
fait remplacer par des cartouches à blanc. C'est
à cette dirtonstance que la femme de lettres
doit d'avoir échappé à la mort.
La jeûné fille, interrogée âtir tes motifs de
l'acte dé&espéréaé sa Éûère.i ajouté î
— Notiâ étions depuis plusieurl 610IS dans
une gên# éJttrôiitè. Ma mèro.quia éefit plusieurs
romans fiertir dé9 littérateurs qui hè l'ont pas
payée, et< sali S argent et nous devions &
notre propriétaire. Ma flière qui avait terminé
un grand rotnaa ri'aràit pu le faife accepter et
nous n'avons eu .pour vivre depuis quelque
temps que le prix de quelques « nouvelles »
qu'elle a publiées dans des journaux hebdo
madaires. Elle s'est affolée b l'Idée qile noua
allions être sans domicile, notre propriétaire
ndtts ayant, en effet, donné congé.
Il y a cinq ans êhvirôH tjùe Mme de Martigny
Vifit <10 la Suisse, son pays d'origihe, & Paris,
avec son enfant. Élle reçut pendant quelques
années des subsides de ses parents, mais ceux- 1
ci cessèrent leurs envois et elle n'eut plus pour
vivre que sa plume.
PetitJottraâl
ARMÉE ET MARINE
LE TABLEAU DE CONCOURS
POUR CHEVALIER DE LA LÉSION D'HONNEUR POUR 1903
Le Journal officiel publie ce matin les ta
bleaux de concours pour 1903 pour chevalier de
la Légion d'honneur.
Ces tableaux comprennent 372 iïûfris pour
l'infanterie, 107 poiir la cavalerie, 170 pour l'ar
tillerie, 34 pour le génie, 49 pour la gendar
merie, 85 pour le corps de santô> 81 pour l'in-
fânterie coloniale et 34 pour l'artillerie coloniale.
L'INSTRUCTION BSS DISPENSÉS
Le ministre do la guette avait prescrit qu'aux
pelotons spéciaux, institués pour les dispensés
de l'article 23, étudiants, pouvaient être ajoutés
ceux des articles 21 et 22, soutiens de famille,
paraissant avoir les aptitudes nécessaires.
Consulté sur la question de savoir s'il fallait
faire accomplir intégralement à ces derniers leur
année de service, lorsque aux examens de fin
d'année ils n'avaient pas obtenu au moins la
mention « passable»,le général André a répondu
par la négative.
On devra simplement les rayer des pelotônâ
d'instruction. Seront seuls maintenus une àn-
née entière les dispensés del'article 23 incorpo
rés obligatoirement dans ces pelotons.
LE TABLEAU D'HONNEUR
Treizième liste des volontaires qlii n'avaient
pas vingt ans au 31 décembre 1870 :
Moucheront Henri, né à Laon en 1853, volon
taire au 15* de ligne ; Bernard Georges, né lé
24 juillet 1855, engagé le 16 août 1870 au 29* de
ligne ; Aléper Joseph, né à Paris en 1851, volon
taire au 81* do ligne, blessé à Orléans et fait
prisonnier ; B. Queroy, né à Neville (Ardennes)
en 1851, volontaire à la 1™ batterie d'artillerie
mobile des Ardennes ; Vigreux Henri» né à
Bourbourg (Nord) en 1854, engagé aux tirailleurs
du Nord ; Beaujard Louis, ne à Gentilly (Seine)
en 1858, volontaire au 2* ■ bataillon des francs-
tireurs de Paris ; Beaujard Edmond, frère
du précédent, né à Fourchambault (Nièvre)
en 1855, franc - iiréùr au • môme bataillon ;
. La Croix Léopolfl, né à Meilhan (Lot-et-Ga
ronne) en 1851, volontaire au 13" régiment d'ar
tillerie; Fontaine Hyacinthe, né à Saint-Denis
en 1851, Volontaire au 3" régiment de chasseurs
d'Afrique ; Bizot Joseph, Dumas Jean-Baptiste,
Latreille Joseph, Guillermier Pétrus, Stuche
Auguste, Gottin Joseph, Dalbron Alphonse, nés
dans l'Isère en 1852, engagés le 8 septembre
1870 au S'zouaves; B. Mahé, né à AVranches en
1853, volontaire à la 4 e brigade de l'armée des
Vosges ;
Mullot Joseph, né à Montbard en 1852, volon
taire aux chasseurs du Havre ; ÏUizzo Léon, né
én 1854 ; Guilleminot Lucien, né en 18J1 à Mont
bard, chasseurs duHavre; Rondonneau Eugène,
né à Montbard on 1851, franc-tireur des Vosges;
Moreau Paul, né à Fère en Tardenois (Aisne) en
1851, volontaire aux mobiles de l'Aisne: Ilingant
do Saint-Maur Acnme. ne en 185a. volontaire au
.90' do ligne, fait prisonnier a Ville-Evrard :
. J. Leciaire, ne a Lyon en 18.);;. franc-tireur,
deux blessures : Carpentier Jules, ne a Mau-
beuge en 18 o 2, volontaire au w de ligne, fait
prisonnier a Metz : Lefevre Alexis, ne a Pui-
seux (Aisne) on 18o2. volontaire au 24" de ligne,
fait prisonnier a Samt-yuentin : Steff Auguste,
né à Groissy (Seine-et-Oise) en 18&3, volontaire
aux équipages de la flotte, armée de la Loire.
Leriche Magloire-Isidore, né à Vitré en 1853,
volontaire au 19 e de ligne ; Goualiier Eugène-
Marie-Auguste, né à Vitré én 1853, volontaire
au 19* de ligne; Glémënt Jules-Ernest, né à
Dammartin (Haute-Marne) en 1851, volontaire
au G" hussards; E. Gouanon, né à Rodez en
1853, volontaire au 19* bataillon de chasseurs à
pied : Gibert Gustave, né à IUeville (Eure) en
1853, volontaire au 66* de ligne ; Boudet de la
Bernardiô Hippolyte, né a Uzerehe en 1852,
volontairp de l'Ouest ; de Bouillé Henry, né à
Poitiers en 1851, chef d'escadrons au 8' de chas
seurs, volontaire de l'Ouest; de Bouillé Raoul,
né le 22 mars 1854, volontaire de l'Ouest
zouaves pontificaux); dè Marey Jehan, né en
1851, volontaire de l'Ouest ; Akermann Auguste,
né en 1852, volontaire au 4° hussards ; Biget
Edmond, né dans l'Orne en 1852, volontaire aux
mobiles de l'Orne; Chevalier Th., né dans la
Sarthe en 1851, volontaire au 1" bataillon de
chasseurs à pied ;
Trépant Jacques, né dans la somme en 1853,
volontaire au 59» de ligne, blessé au Bourget;
Bally A., né à Bonneville (Haute-Savoie) en 1852,
chasseur du Mont-Blanc; Guy Jules, né à Bon-
neville en 1852, chasseur du Mont-Blanc ; Rougé
François, né à Taninge en 1853, clairon aux
chasseurs du M ont-Blanc; Ravnz Antoine, Grange
Jean, Rouge Jean, nés en 1853 à Taninge, même
corps: Donat-Rogazzi Joseph, ChevrierLouis,
Chardon Joseph,GhristinJean, nés dans la Haute-
Savoie en 1853, volontaires au même corps; Ma-
theron Eugène, né à Saint-Julien en 1854, Jac
quier Alexandre, né à Bonnevillé en 1852,
chasseurs du Mont-Blanc.
Condat François, né à Sardon (Puy-de-Dôme)
en 1852, volontaire au 208° bataillon de marche ;
Pressard Eugène, né à Paris en 1853, volontaire
au 14" bataillon de la mobile; Triboulois Gus
tave, no à Yerro (Seine-et-Oise] en 1851, volon
taire au 140* do marche ; Scordel Louis, né le
26 avril 1854. engagé le 13 septembre 1870, au
1" chasseurs d'Afrique; Muguét Gustave, né à
Paris en 1851, volontaire au 215* bataillon de
marche ; L.-A. Keller, né à Guebwilïer en 1853,
volontaire au 9= bataillon de Cli&SSeurs à pied;
Moutenot César, né dans la Côté-d'Or en 1852,
frazîf,-*tireur dé la légion Bombonnel ; Laurent
Ëmlle, né & Rupt (Vosges) en 1852, franc-tireur
du DôUbss Péunot J., né 4 Gr&y en 1852, franc-
tirettr du Dôûb»; Nouvler Ignâfte, né a Stras
bourg en IftSl, voientâira a\l SS* d'Infanterie :
Maris Gabriel, né & Broglie (Eure) en 1853, vo
lontaire au 67* de ligne.
Malffay Nicolas, nô dans 16 Rhône èn 1853,
volontaire au 19* bâtailon do chasseurs à pied ;
Davranches Louis, né en 1853, volontaire au
28* de ligne ; Cornu Edouard, né dans la Marne
en 1851, volontaire au 51* de marche, blessé à
Loi'gny ; Ligeroh Philibert, né à Boulogîiê-Sut-
seine en 1852, volontaire au 2° chasseurs d'A
frique ; Berjon Charlés, né à Saint-QUehtin le
23 Juillet 1855, volontaire au iî° bataillon des
mobiles de la SMnê ; GUiftot Auguste, fié dans
la Nièvre en 1852, volontaire au 76* de . ligûe,
blessé le 2 décembre 1870 à CeîCôtteS ; Marce-
lofl Jules, né en 1853, franc-tireur de Ncuilly-
sur-Seine : Laisno Henri-Eugène," nô au Cateau
(Nôrd) en 1853, volontaire àu 67' do ligne ; Châ
tain Pierre, né à Razôs (Haute-Vienne) en 1851,
volontaire au 29" d'infanterie.
Carabin Charles,néàlaPetitc-Pierre jBas-Rliin)
en 1853, volontaire au 12" régiriient d'artillerie ;
Rotton Prosper-Clcment, né à Avézé (Sarthe) en
18o3, franc-tireur de Paris.
LE PARLEMENT
Séance dit vefidrèdi 20 mars 1903
prononce l'éloge funèbre
Bontemps, sénateur de la
La séance est ouverte à deux heures, sous la
présidence de IW. Peytral, vice-président.
ÊLOQE FUNEBRE
Le président
de M. le docteur
Haute-Saône.
LES iNCOfflPATIBiLITËS PARLEMENTAIRES .
M. Le Provdst de Launay dépose une
proposition de loi portaht qiie le mandat sé
natorial est Incompatible avec les fonctions
judiciaires.
L'ofateur rappelle, à l'appui de sa proposi
tion, les paroles prononcées par M* Henri Ro
bert dans l'affaire Humbert-Cattaiii, au sujet de
l'immixtion d'hommes politiques dans certaines
affaires judiciaires. 11 demande l'urgencfc en fa
veur de sa proposition. >
Conformément àu règlement, il sera statué
Sur l'urgence à la fin de là séance.
LE BUDGET DE 1903
La discussion générale est ouverte sur le
projet du budget de 1903.
M.Glrault (du Cliêr) dit que le rapport
de M. Antonin Dubost est à la fois très pessi
miste et très optimiste.
L 'orateur partage les mêmes opinions. Si l'on
persiste dans la politique financière actuelle, la
France sera ruinée plus vite qu'on ne l'imagine,
mais si nous changeons notre système d'im
pôts, Si nous pratiquons une politique vraiment
démocratique, nous obtiendrons l'équilibre
financier avec utte aisance parfaite. 4
DISCOURS DE M. KUGOT
M. Hugôt, sénateur républicain de la majo
rité, prend la parole et débute ainsi :
J'ai eu déjà l'occasion de signaler à la tribune
les dangers que présentait notre gestion finan
cière. Les résultats longtemps masqués de la
politique peu prévoyante du parti républicain
éclatent enfin à tous les yeux. Le Sénat les
connaît. Ils sont inquiétants, presque découra
geants.
L'orateur montre que les deux derniers exer
cices ont augmenté notre dette dé 645 millions.
11 s'ensuit que les ressources de la trésorerie
sont épuisées et qu'on ne sait comment pour
voir à l'insuffisance des revenus publics, alors
que des dépenses nouvelles apparaissent.
On s est mis d accord pour équilibrer le
budget a l aide d une émission crobhgations
sexennaires. à 1 aide, de remaniements et d ex
tensions de taxes qui ne sont autre chose que
des impôts nouveaux: a 1 aide de la réglemen
tation des bouilleurs de cru.
L orateur s incline, tout en trouvant étrange
qu'on soumette les bouilleurs de cru a 1 exer
cice, alors qu'on eu exonère les cabaretiers.
11 se déclare obstinément fidèle aux quatre
vieilles contributions, mais il pense qu'on pou
vait leur demander de produire davantage et
il esquisse à ce propos le programme d'un
impôt complémentaire qui pourrait s'ajouter
aux quatre contributions et qui s'étendrait aux
créances hypothécaires, peut-être aux créances
chirographaires, en tous cas au revenu des
valeurs étrangères èt à la rente elle-même.
C'est ainsi seulement qu'on pourra réaliser
ce qu'il y a de pratique dans l'impôt sut lé
revenu ; le reste est chimère.
L'orateur ajoute que ces mesures ne suffisent
pas. 11 faut, dit-il, surtout et avant tout, modifier
nos mauvaises mœurs parlementaires. ( Vive
approbation.)
L'orateur fait le procès des abus de l'initiative
parlementaire èn matière de dépenses. 11 affirme
que la situation financière de la France ne sera
rétablie et assurée que le jour où les sénateurs
et les députés n'auront plus ie droit de propo
ser des dépenses.
M. Hugot termine en rappelant les conseils
que M. Thiers donnait aux représentants de la
France après les malheurs de 1870, lorsqu'il
disait : « 11 n'y a plus une faute à commettre. »
{Vifs applaudissements.)
DISCOURS DU RAPPORTEUR GÉNÉRAL
WI. Antonin Dubost, rapporteur général,
dit que la commission des finances du Sénat
n'a jamais dissimulé la réalité de la situation
budgétaire.
Elle a toujours dénoncé les périls d'une ges
tion qui consiste à dépenser plus que l'Etat ne
recevait. Malgré les avertissements dé la com
mission, les dépenses ont été chaque année en
augmentant avec uho moyenne de 55 millions,
de 1899 à 1Ô02.
L'oratettr estime qu'il faut atout prixchahgôr
de système. Nous n'avôhs pas, dit-il, de devoir
plus pressant ôt tout doit céder devant cette
obligation.
Après ca préambule p«u rassurant, 16 rappor
teur examine comment a été établi U budget de
1903. 11 rappelle dans quelles conditions il est
arrivé dê la Chambre et il môntre ce qu'en fait
la commission sénatoriale. Nos lecteurs connais
sent déjà les résultats de ce travail.
Le rapporteur estime que la commission est
parvenue tant bien que mal à remplir la tache
Que le Sénat lui âvait impoâêé.
11 répète de nouveau que la situation actuelle
est grave et il montre que l'établissement du
budjet .de 1904 présentera de grandes diffi
cultés, il faudfa toute l'énergie, totlt. le savoir-
fairo du ministre des finances pour surmonter
les embarras d'une semblable tâche.
Lorateur ajoute alors :
tisrtains s'imaginent que la solution serait
aisée Si l'on acceptait franchement l'idée d'un
grand emprunt do liquidation. Jo m'élèvo avec
Cuergio contre cette idée. Emprunter on pleine
paix, simplement pour équilibrer le budget ou
dégager lo trésor, c'est une politique dô ruine.
C'est une humiliation pour un pays.
L'orateur dit qu'il serait très désirable aussi
qu'on put se passer d'impôts nouveaux, car la
production française plio sous le fardeau.
Il estime que les charges grandissantes du bud
get étant dues en partie à une centralisation
excessive, il faudrait restituer beaticôUp â l'ini
tiative privée et aux pouvoirs locaux. 11 fau
drait aussi (JUè nos services publics fussent
mieux gérés, et là-dessus, aucun des minis-
tèreSj même le ministère des finaiices, n'est à
l'abri de la critique.
L'orateur signale les augmentations Constan
tes des retraités militaires ét civiles. Il estime
qu 'il n'y a qu'un moyen dè solutionner la
question, c'èst dè décharger l'Etat du soin de
servir des pensions à ses anciens agents en
obligeant ceux-ci à s'assurer une retraite par
l'assurance obligatoire.
Le rapporteur général signale encore l'ênor-
ihité des dépenses de la guerre et de la marine.
Il montre que les soldats ne sont pas dès
comptables et que le ministre de la guerre ne
peutpasêtre à la fois un guerrieretun adminis
trateur. Napoléon n'avait-il pas divise le minis
tère en deux sections: l'une militaire. Iautre
administrative?
L'orateur examine en détail lo service des
vivres, des fourrages, de la remonte.et montre
les abus graves qu'ils comportent. Il pense que
ce qui est vrai pour le ministère de la guerre
ne 1 est pas moins de beaucoup d autres ser
vices. Il en conclut qu'il fâut changer radicale
ment les méthodes et les traditions.
Avec ce changement, on pourrait réaliser
250 millions d'économies sur l'ensemble de nos
services publics.
Le rapporteur général termine alors dans les
termes suivants ;
Lê résultât rendrait possible les réformes
nécessaires. Si l'on veut entreprendre les ré
formes en augmentant les dépenses, on nous
jettera dans une situation financière inextri
cable, aboutissant à une augmen tation d'impôts.
Or, on a atteint, sinon dépassé la limite des
facultés contributives du pays. Le budget serait
impuissant à faire face au moindre imprévu.
J'espère que la démocratie française ést trop
consciente du tôle qu'elle doit jouer pour né
pas entrer résolument dans la voie que j'in
dique. ( Applaudissements.)
DISCOURS DE M. BOUVIER
Le ministre des finances prend la parole
au milieu d'une grande attention. 11 dit que la
plupart des Opinions émises par le rapporteur
général sont conformes aux siennes. 11 ne fait
de réserves que sur la possibilité de réduire de
ââO millions les dépenses du budget.
Le Sénat, qui a un si grand souci des finances
du pays, ne vient-il pas de voter une loi mili
taire qui Va augmenter considérablement les
charges du budget ?
Le ministre dit alors :
—On doit la vente a la démocratie. si les ré
ductions de dépenses ne peuvent pas être aussi
feonsiderables que l a dit le rapporteur générai,
U ne reste plus d autres moyens que l'emprunt
et l'impôt pour iaire face aux augmentations
de dépensés.
ut, î emprunt, pour équilibrer le budget an
nuel, en temps de paix, doit être condamné. Il
faut se borner, pour le moment, à rechercher
les moyens de dégager la trésorerie. Je n'ai
fas l'espoir de présenter le budget de 1904 en
équilibre complet sans envisager de nouveaux
impôts ( Mouvements ). Il faut dire la vérité au
pays !
A ce moment M. Halgan interrompt et dit :
— Votre prédécesseur ne parlait pas comme
Vous !
Kl. Rouvier réplique : « Il n'est pas ici
pour vous répondre ! Ne le mettez pas en
cause ! »
Le ministre des finances reprend son
exposé et dit :
— Lorsque je suis arrivé au pouvoir, la si
tuation financière était difficile. Elle ne nous
est pas, d'ailleurs, spéciale. Dans tous les pays
d'Europe, les mêmes faits ont produit les mê
mes causes. Une seule exception s'est produite;
c'«st en Italie, parce que là on a eu le courage
de se mettre en face de la réalité et qu'on a fait
le» efforts nécessaires.
Le ministre dit que sa première préoccupa-
tien a été de rendre à la trésorerie l'élasticité
qu elle avait perdue. Grâce à l'émission des
obligations a court terme, l'encaisse du Trésor
est aujourahui de 288 millions; et l'on peut
encore emenre 290 millions de bons du Trésor
et d:obligations sexennaires.
Lo ministre ajoute qu'il a rencontré des
ditlicuites si grandos qu il n'a pu les résou
dre toutes.
11 rappelle la conversion qui a réussie au delà
de toute espérance et dont il faut reporter le
mérite au pays. Malgré ce succès, le déficit
n'était pas encore comblé. C'est alors que vint
l'idée do réglementer le privilège des bouil
leurs de cru et de supprimer la zone pour les
tabacs.
Mais les concessions faites sur ces deux
points ont considérablement réduit les Res
sources.
Le ministre déclare qu'il a établi son bud
get en évitant de recourir à des impôts nou
veaux et en se bornant à faire rendre aux taxes
existantes tout ce qu'elles pouvaient donner.
Il est heureux de constater que la commission
des finances du Sénai a beaucoup amélioré le
budget qu'elle a reçu de la Chambre. Elle a
fait des économies profondes sur le budget de
la guerre. Ces économies, le ministre des
finances espère que le ministre de la guerre
les aeeeptera toutes.
Ht. Rouvier termine en disant :
— Le budget tel qu'il nous est présenté à ses
faiblesses, mais il a aussi sa valeur et sa force.
Il est fâcheux que les garanties d'intérêt,
soient en dehors du budget et que l'amortisse
ment ne soit pas suffisamment doté.
Lorsqu'on considère la dette qui pèse SU?
nous, il faut envisager le chiffre do 200 millions
que M. Thiers avait envisagé des le lendemain
de la guerre. Mais il faut quoique patienco pour
retrouver la situation financière très solide qui
est nécessaire.
Le budget actuel est un budget de bonne foi
et d'entière franchise, de recueillement.
Si grandes que soient les ressources de la
France, il est impossible de poursuivre toutes
les politiques, militaire, maritime, coloniale, à
la fois ! Il faut sérier les efforts et dresser un
programmé, dans l'ofdro d'importance et do
fécondité.
Sinon, nous ne pouvons pas rendre à nos fi
nances l'élasticité qu'il est de notre devoir de
leur rendre. ( Vifs applaudissements,)
La discussion générale est cloSe.
Un projet de résolution déposé par fâ). bel*
pech, tendant à la nomination d'une commis
sion inter et extraparlementaire, qui étudiera
les économies réalisables, est accueilli par
des exclamations et renvoyé à la commission
d'initiative parlementaire.
Avant de terminer la séance, le Sénat refuse
le bénéfice de l'urgence à la proposition déposée
au début de la séance par VU. Le Provost de
Launay.
tl s'ajourne au lendemain samedi, deux heu
res, pour la continuation de la discussion du
budget des cultes.
La sëancè est levée.
NOUVELLES DIVERSES
La Société de conférences de Saint-
Germain-én-Laye a organisé pour ce Soir, au
tnéâtre municipal, une conférence avec projec
tions. M. Léon Abrami y traitera la question de
la Macédoine.
M. Aiidrc Noblemaife, fils du directeur
du P.-L.-M., vient d'être nommé chef de l'ex
ploitation de la Compagnie internationale des
Wagons-lits.
^ La Société d'assistance' aux animaux
annonce aux amis des animaux qu'elle vient
d'oUvrir un « asile do chiens » et un « asile de
chats » à Saint-Ûuen, dans lequel elle recevra
les abandonnés. Ces animaux,pourront êtro
conduits à son siège, 36, rué Vaneau, où Chaque
jour une voiture les prendra. Les personnes
désirant des chiens ou des chats pourront s'a
dresser à l'Assistance aux animaux pour adop
ter un animal. La société prête son Concours
gratuit pour la recherche des animaux perdus.
>—■— Les examens pour l'obtention du Cer
tificat d'aptitude à l'enseignement de la coupé
et de la confection dans les écoles communales
et professionnelles de Paris auront lieu le
luhdi 20 avril.
—*— Ge soir 21 mars, à 9 h., à l'Hôtel
Moderne, place de la République, bal de
l'Œuvre de l'orphelinat des sous-agents des
postes et télégraphes (facteurs des postes, des
télégraphes et gardiens de bureau).
• Le bal do la Chambre syndicale de la
Charcuterie do Paris et du département de la
Seine est fixé au mardi 31 mars, 10 h. soir, Hô
tel Continental. On procédera à la distribution
des récompenses.
——- Demain, à 2 h., dans le grand amphi
théâtre de la Sorbonne, assemblée générale de
la Mutualité Commerciale.
TROP GAI
En sortant d'un concert, m -Quiproquo.
Bataille. — Chez le commissaire.
MM. Cibot et Finchon, honorables commer
çants du dixième arrondissement, désireux de
donner un peu de distraction à leurs femmes,
les emmenaient, jeudi, en matinée dans un
Café-concert du boulevard de Strasbourg.
Ils s'y amusèrent fort; et en sortant, M. Cibot,
que le refrain de « Viens, poupoulé ! » avait em
poigné, le fredonnait en faisant tourner sa
canne entre ses doigts;
Distrait, il avait pris les devants.
Lorsque, quelques instants après, il s'aperçut
qu'il était seul, il ralentit le pas et finit par
s'arrêter pour attendre sa femme et ses amis.
Il se trouvait alors devant un magasin de jouets.
Machinalement, il se mit à regarder la vitrine,
toujours chantant : « Viens, pOupoule ! »
Une dame, qui se trouvait près de là, croyant
qu'il s'adressait à elle, se retourna furieuse.
M. Cibot, surpris, s'excusait de son mieux,
lorsque sa femme le voyant, de loin, causer
avec une inconnue, sentit le démon de la
jalousie la mordre au cœur.
S'avançant vivement, elle commença à in
sulter son mari et celle qu'elle croyait sa ri
vale.
Des injures ces dames en vinrent vite aux
coups et se crêpèrent le chignon.
Presque aussitôt M. et Mme Finchon arri
vaient, et, prenant fait et causé pour l'inconnue,
Se mettaient de la partie.
Alors la bataille devint générale.
Mme Cibot, faisant usage du parapluie qu'elle
portait, frappait à coups redoublés Mme
Finchon, tandis que les deux hommes échan
geaient de formidables coups de poing.
Un rassemblement s'était formé, qui attira
l'attention des agents. Ce fut la fin du combat.
Cibot et Finchon avaient reçu chacun un
bon pochon : et les dames, sans chapeau, les
cheveux au vent, semblaient de véritables
furies.
Tous furent conduits devant le commissaire,
qui, après interrogatoire, leur dressa procès-
verbal, pour scandale sur la voie publique.
La colère était tombée; et les deux couples,
comprenant leur méprise mutuelle, se réconci
lièrent sur-le-champ.
M: Cibot a juré ses grands dieux qu'il ne
chanterait plus, ce dont se plaindra certaine
ment sa femme, car il a une très jolie voix.
ÉTR AN GER
(feépêctai de M ttfrtëM&iiiÉ «t d»
' ' *~ SN ËSPAGNÉ
grave émëutk :
Madrid, 20 mars.
À Liria, une émeute a éclaté à l'Occasion a®
l'installation du nouveau maire.
Un homme a été tué.
EREETING ANARCHISTE
Carthagène, 19 mars.
Aujourd'hui a eu lieu un meeting libertaire
pour protester contre l'expulsion de l'anar
chiste portugais Ferreira. '
' ÉN ALLEMAGNE
LE MESSAGE DU ROI DE SAXE
Dresde, 20 mars. '
Le peuple saxon commente vivement ie mes%
sage du roi Georges, en particulier le passàgê
où il est dit que l'immense malheur qui ffappè.
la maison royale a pour cause Unique «la
passion effrénée d'uhe femme dont la chute
profonde était un fait secrètement accompli
depuis longtemps ».
La curiosité publique ne . se déclare pas satis
faite des explications du roi. Elle réclame des •
détails sur les incidents qui ont précédé la fuite
de la princesse Louise.
L'impopularité du prince héritier àugihènte
de plus en plus et la mort du roi ou son abdi
cation, dans les circonstances présentes, peut
amener une catastrophe.
AUX ÎLES BRITANNIQUES
LES FRAIS DU COURONNEMENT
Londres, 20 mars.
Les dépenses officielles du couronnement du
roi Edouard se sont élevées à Sa somme de
3,22B,000 francs.
CONDAMNATION A MORT
Londres) 19 mars.
Chapman, recôtmu coupable d'avoir empoi
sonné plusieurs femmes qu'il avait successive
ment épousées, a été condamné à mort.
DANS LES BALKANS
LA SINCÉRITÉ DE LA TURQUIE
Belgrade;, 20 mars.
L'inspecteur général pour ia Macédoine»
Hilmi Pacha, dans une réunion de chefs alba
nais, a déclaré qu'on ne devait nullement s'in
quiéter de ce que le projet de réforme austro-
russe prévoyait l'introduction, en Macédoihe,
d'une « gendarmerie composée de musulmans
et de chrétiens. »
Et Hilmi Pacha a ajouté !
« Ce n'est là qu'une phrase» car, eft réalité,
bien que ce soit un droit pour les chrétiens
d'être enrôlés dans la gendarmerie, aucun ne
sera nommé.
« Même dussions-nous être forcés d'en
accepter, nous aurions des moyens à notre dis- ,
position pour leur rendre l'exercice de leurs
fonctions impossible et pour les obligera aban
donner le service. »
Les journaux de Belgrade commentent vive-»
ment cette déclaration.
EN S VISSE
DEUX ENFANTS BRÛLÉS VIFS
Coire, 20 mars-
Un incendie s'est'déclaré à Coire, détruisant'
«complètement vingt-sept maisons. Deux en
fants ont été brûlés vifs.
De la première enquête, il résulterait que
l'incendie a été mis par des mains criminelles.
AUX ÉTATS-UNIS
LE « PRÉSIDENT DES NÈGRES » .
Washington, 19 mars ;
M. Môney, sénateur du Mississipi, S'est" livré
hier, au Sénat, à une violente attaque contre la
politique négrophile du président RooSeVelt,
qu'il a traité de « président des nègres ».
Il a déclaré emphatiquement que l'égalité
sociale entre blancs et nègres, poursuivie par
le président Roosevelt, est une impossibilité ;
que les Etats-Unis sont formés d'Etats créés par
des blancs, pour des blancs et non pour deâ
nègres venus d'Afrique.
LE TRAITÉ AVEC CUBA
"Washington, 19 mars. ,
Le Sénat a, pat 89 voix contre 16, ratifié le
traité de réciprocité avec Cuba, avec divers
amendements.
L'un de ces amendements interdit toute ré
duction des droits sur le sucre pendant cinq
ans. Un autre exige que la Chambre des repré
sentants approuve le hiil ainsi amendé. .
LES AFFAIRES VENEZUELIENNES
Washington, 20 mars.
M. Bovren a envoyé, hier soir, à l'ambassade
d'Angleterre uno note danSlaquelle il attire son
attention sur le retard apporté dans la conclu
sion des protocoles et sur le bruit que les puis
sances ne seraient pas disposées à soumettre la
question des nrivilèges au tribunal de la Haye»
Il ajoute qu'une déclaration quelconque rela
tive aux intentions dos puissances s'impose et
il estime que dans le cas où les protocoles ne
seraient pas signés le 1 er avril, le Venezuela ne
serait pas obligé de payer les 30 0/0 sur les
recettes de douanes de mars.
Cécile! avait le cœtir gros.
On avait beau être en règle avec la
préfecture ainsi que l'attestait l'autorisa
tion qu'Oscar, l'aîné des fils Rouget, por
tait dans sa poche, l'idée d'aller de voi
ture en voiture offrir sa marchandise,
répugnait invinciblement à la fille adop-
tive d'Antoine Brunemont.
En dépit de la sérénité avec laquelle
elle avait accepté les vicissitudes du sort,
elle ne pouvait s'empêcher d'établir,dans
son esprit, un douloureux contraste entre
sa destinée de la veille et celle qu'elle se
trouvait obligée de subir.
Que c'est dur souvent de gagner son
pain 1...
Et encore, bien heureux quand on le
^ fandis qu'elle marchait à côté d'Oscar
Rouget, la tête basse, livrée à ses péni
bles réflexions, deux larmes coulèrent sur
ses joues pâles.
L'acné des Rouget s'en aperçut, et, vou
lant donner du cœur à l'ouvrage à sa
compagne, il l'apostropha joyeusement :
— Eh bien! quoi donc,la petite?... On a
l'air d'avoir du chagrin... Nous ne par
tons pas pour demander l'aumône ! C'est
du commerce que nous allons faire...
On est des négociants... Des petits, c'est
vrai, mais on a beau avoir le pavé pour
marché, on paie patente !
— Pardon, monsieur Oscar ! murmura
Cécile, j'ai tort, je le sens, mais c'est fini,
maintenant!
Et, levant son joli visage du côté du
jeune homme :
— Voyez, dit-elle eh essayant de sou-
jrîrè, il n'y paraît plus !
Après avôir remis à Cécile deux; bottes
de roses et eu avoir gardé quatre pour sa
part, Oscar désigna à Cécile le champ
d'action où elle devait opérer.
C'était au tournant où l'avenue des
Chatnps-Elysées débouche sur la place de
la Concorde.
La place était biëîi choisie.
A partir de deux heures de l'après-
midi, quand les voitures qui vont vers
leBois commencent à affluer,les gardiens
de la paix, pour laisser Un libre passage
aux piétons composés ên grande partie
d'enfants et de nourrices portant leurs
bébés entre leurs bras, arrêtent d'un geste
le flot débordant.
— C'est pendant cette halte forcée,
avait expliqué Oscar à Gécile, que se font
généralement nos meilleures affaires. On
se glisse auprès des voitures et, avec un
sourire engageant, un compliment à l'a
dresse de celles qui les occupent, oa
arrive assez facilement à écouler sa ca
melote.
Est-ce le charme naturel de Cécile ou
la chance qui, selon fe dicton, favorise
les débutants ?Toujours est-il que sa vente
prospérait.
Deux fois, Oscar avait été obligé de re
tourner à la réserve dii Cours-la-Reine
chercher une nouvelle provision de
fleurs.
Quatré heures venaient dè sonner.
La cohue de voitures grossissait de plus
en plus.
C'était lé moment bien connu dés Pa
risiens où les élégantes mondaines, après
les courses obligatoires chez la modiste
et ëhèz la couturière, montent indolem
ment vers le Bois, « l'héufe du persil »,
comme on dit dans l'argot du boulevard.
Le gardien de la paix, sur lequel la
grâce de la vendeuse de fleurs avait sans
doute également opéré, la regardait d'un
oeil souriant vaquer à ses petites opéra
tions. '
Ï1 venait de lever son bâton, et, à ce
signal, les brillants équipages avaient
brusquement stoppé.
Cécile se faufila prestement à travers
les roues, tenant dans ses bras deux gros
ses bottes de roses rouges.
Elle arriva devant une Victoria impec
cablement attelée de deux merveilleux
cheVâux noirs.
Sur le siège, le cocher et le valet de
pied en livrée grise, se tenaient gourmés
et raides.
Sur les coussins de la voiture, noncha
lamment étendue, une toute jeune femme
délicieusement moulée dans sa robe du
bon faiseur, coiffée d'un amour de petit
chapeau orné de detix plumes grises.
Semblait rêver.
Malgré le luxe qui l'entourait, une ex
pression dé tristesse et de mélancolie ré
gnait sur son visage;
C'était Rolande.
Cécilè s'approchade la voituré et tendit
à celle qui 1 occupait une de ses bottés de
roses.
— Des flêurs, ma jolie dame? dit-elle
d'une voix engageante.
Mais les pehsées dans lesquelles était
plongée la prétendue fille de GeorgêS
Davenesle l'absorbaient tellement qu'élle
ne parut pas entendre.
— Achetez-moi une botte de roses,
madame ! insista la jeune fille.
Le son de cette voix douce tira Rolande
de sa songerie.
Elle abaissa sur celle qui lui parlait ses
grands yeux fauves.
Les deux frangines d'autrefois, réunies
l'une en face de l'autre par le hasard,
sans se douter du lien' qui les unissait,
échangèrent un regard.
(La suite à demain.) P ïërre DECOURCELLE»
Spectacles âii Samedi SI 9»
ÏHEATSSS . ,~
OPÉRA. 8 h. Les Huguenots. 1 —Lundi, Sigurd.
COMEDIE-FRANÇAISE. — 8 h. 1/2 L'Autre danger.
— Dimanche, en matinée, à 1 h. 1/2, l'Autre
danger ; soirée, 8 h. 1/2, les Burgraves, le
Couronnement.
OPERA-CDMI90E. — 8h. 1/2 Muguette.— Dimanche,
matinée, 1 h. 1/2, la Carmélite, soirée, 8 h. 1/2, •
la Tràviata.
CDEON. — 5 h. Samedi littéraire et dramatique,
causerie par M. Georges Vanor, le Printemps
Ce Paris ; 8 h. 1/2, Dernier rôve, la Rabouilleuse.
ÏADDEVILLE. — 8 h. 1/2 Incognito, Heureuse.
6ÏMNASE. — S h. 3/4 Les Poires, le Secret de
Polichinelle. »
VARIETES.— 8h. 1/4 Manu militari, le Beau jeune
honlme.
PALAÎS-SOtAL. — 8 h. 1/2 L'Hommô masqué,
Tricoche et Cacolet.
NOUVEAUTES, — su. 1/2 le Cake-walk,les Maris
de Léontino.
EEHATSSÀIv'C '. — Relâche.
ïH.S&RAH-BERNHARDr. — s h. 1 /2 LaDameaux
camélias.— Dimanche, matinée, 2h., Fcdora;
soirée, fi h. 1/2, la Damo aux camélias.
PORTE-3AINT-MAKTI?i.—Sh. 1/4 La Tour de Nesle.
CHÀTELÈT. — 8h. 1/2 Les Pirates delà Savane -
GA1TE.— Sh. 1/2 Les Cloches de Corneville
TH. ANTOINE. — 8 h. 1/2 l'Enquête, Son petit
'iœur, l'Indiscret. — Dimanche, matinée, 2 h.
«t soirée, S h. 1/2, l'Enquête, Son petit Coeur,
l'indisci'eS.
âTHEMEE. — 8 h. 1/2 Ghassé-croisé, l'Enfant du
miracle.
THEATRE TRIANON (Tél. 433-62). — 8 h. 1/2 L'Ecole
du journalisme, le Cochon (1" représentation).
AMB1G0. — 8 h. 1/2 Les Dernières cartouches.
BOOFFSS-PAR13IEH3.—S h. i/4 Le Grain de beauté,
Claudine à Paris.
FOLIES-DRAMATIQUES. —> S h. 1/2 La Garçonnière
à louer, la Familie du brosseur, l'Anglais tel
qu'on le parle,
CHATEAU-Jj'EAU . — 8 h. 1/2 Joséphine vendue
par ses sœurs.
CLUNY. — 8 h. 1/2 Le Phoque, les Galtôs du
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DEJA2ET. — 8 h. 1/2 une femme précieuse,
Môssieu le Maire.
THEATRES DE QUARTIERS. — BO0FFES-DO-
NOKfl : Infâme ! — GRENELLE : Lo Bossu. —
MONTPARNASSE : Les Aventures de FriqUet. —
G0BELIN3 : Los Saltimbanques. — MONTMAR
TRE : Roger-la-Honte. — BATlGHOLLES : Les
Aventures de Thomas Plumepatte. — BEL-
LËVjLLË : La Maison du Baigneur. — Du 22 au
28 mars, 8 h. 1 /4, le Tour du Monde d'Uh Enfant
do Paris. — LES TERNES : Family Hôtel. —
THEATRE MUNICIPAL DJJ SABÏT-DENIS : Le Billet
de logement.
SPECTACLES ET PLAX3QS DIVERS
fOLIES-BERGËSE (Tél. 103-59). — La Revue des
Folies-Bergère, revue à grand Spectacle en
14 tableaux.
CASINO DE PARIS (Tbi. 154-44). — Méphisto et le
Looping the Loop (à 10 heures). —La P'tite Du
chesse du Casino, tant" actualité en six tableaux.
Mmes Kerlord, Augusta Pouget, Montbron,
Sonnely» — MM. Muil'at, Remongin, Lurville.
OLïMPIA. — Diavolo, le .vrai créateur du Looping
lha Loop. Oiympia-Revue, de MM. El. Blon-
deau et Monréal. Mlle Germaine Gallois,
MM. Regnard, Lucien Noël, Vaunel. La
Musique à travers les âges, grand ballet,
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ches, jeudis et îètes, matinées.
bGAliA (Tel. 101-1G). — Jane Thylda, Alice
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villy. La Chula. service d'amour, pièces. — Di
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MOULIN-ROUGECDirection P.-L. Fiers. Tél. 508-63).
S h. Cook, Hiomrrie le plus drûie du monde.
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îiOUVEAtJ-CIRQUE. — S h. 1/2 Joyeux nègres, avfio
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Thérèse Renz, écuyère de haute école, -r Mer
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à 2 h. 1/2. — Tôléplione 241-84
ELDORADO (Tél. 219-78). — Dranem, Paulâ
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Darey, MM. Gibert, Garl Star. etc. A nous lo
gratin; Matuvn fait des béguins, pièces^
Dimanches, jeudis et fêtes, matinées.
PARISIANA. — Les Petites Féministes, pièce
en 3 tableaux. — Mmes . Angèie Héraud,
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fêtes, matinées. Têléphane 156-70.
CIRQUE D'HIVER (Tél. 2S6-20K — Tous les soirs,
à 8 h. 1/2, Tous Auvergnats, pantomime.
Bailly d'Ingheim, haute école. Harry et PolB.
Trio Thénors. Clowns. — Matinées, 2 h» 1/2,
jeudis, dimanches et fêtes.
dSQDE MÉDRANO (Boum-Boum). (Rue des Mar
tyrs. Tél. 240-65). — A 8 il. 1/2. Maximilian ét
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