Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1903-03-19
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 mars 1903 19 mars 1903
Description : 1903/03/19 (Numéro 14692). 1903/03/19 (Numéro 14692).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k616378g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/10/2008
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. Pour rejoindre la côte Atlantique, nous des
cendronsce terre, nous rejoindrons le Rubi qui nous
conduira à Itimbiri, et cette rivière au Congo et
ï l'Océan. , ,
Nous avons relevé le cours de l'Quellé depuis
le confluent du Kibali ot de la Dongou. Il est
très sinueux et lort niai représenté sur les car
tes que nous possédons.
Notre itinéraire au point de vue géographique
tl'aura un réel intérêt que jusqu'à Boumba, sur
le Congo, point détermine astronomiquement
par le capitaine ternaire...
La mission du Bourg de Bozas, qui s'est mise
en route, pour le retour dès les premiers jours de
cette année, ne peut tarder à rentrer en France.
NOUVELLES DIVERSES
Les examens pour, le certificat d apti
tude à l 'enseignement du cUCtfit (degré supé
rieur, hommes) auront lieu Je samedi 23 mars,
à l'annexe de la direction de l'enseignement
primaire, 3, rue MabiUon, à Paris-
—-v»- Un graveur héliographe de talent
M. GUlot, vient .de mourir à Paris. Il était che
valier de la Légion d'honneur.
Samedi 21 mars, à 8 h. 1/2 du soir, amphi
théâtre de l'Ecole coloniale, avenue de l'Obser
vatoire, à Paris, conférence sur le paysap arabe
en Algérie.
Dimanche 22 mars, à 2 li. 1/2 du soir,
au Conservatoire des Arts et Métiers, couîé-
rence de M, B- Sartiaux, ingénieur en. chef des
Chemins de fer du Nord, sur les lampes électri-'
ques à incandescence.
—— Le président de la République a reçu
une délégation de la Société des artistes indé
pendants et promis de l'aire une visite à leur
19' Exposition qui aura lieu aux Serres du
Cours-la-*Reine. L'ouverture de ^Exposition des
artistes indépendants est, rappelons-le, fixée a
samedi 21 mars; vernissage demain20 mars.
La nouvelle section de Vétérans d'Orsay
organise une grande fête sous la présidence du
général Cunyv le lundi de Pâques, à l'occasion
de la remise do son drapeau.
—La station du boulevard Barbés, établie
sur la ligne n° 2 du Métropolitain Porte-Dau-
phine-place de la Nation, sera liyrée au publio
dans le courant de la semaine prochaine.
—*— Le préfet de la Seine, au nom de la
4* commission du conseil municipal de Paris,
vient de faire l'acquisition d'un ta,blaau de
M. Blanche, ayant pour titre La Mandarine, qui
sera placé au Palais des beaux-arts de la ville
île Paris.
Supplément illustré en couleurs, cette
Eemaine deux grands dessins d'actualité
en couleurs : •
CHATIMENT D'ON PÈRE BABBARE
Dévoré par les loups
A la huitième page;
LES SOUPES POPULAIRES
La distribution
Dans l 'intérieur du numéro :
CROQUIS HUMORISTIQUES
CHOIX DE NOUVELLES DES MEILLEURS ÉCRIVAINS
Variétés. — Jeux d'esprit
hbit pages
DONT DEUX de dessins d'actualité en COULEURS
croquis humoristiques
Pour s centimes
Déguisement malencontreux
Trois- externés d'une maison d'éducation de
Versailles, s'étaient bien promis de se déguiser
à l'occasion des jours gras. Mais comme us s'é
taient-fait consigner à cette date, ils avaient dû,
bien malgré eux, ajourner leur projet à la Mi-
Carême
Ils n'étaient d'ailleurs guère en fonds et lors
qu'ils se présentèrent, hier matin, chez une
fripière des environs des Halles de Versailles,
Ils constatèrent que leurs ressources réunies
suffisaient tout juste à la location d'un seul
costume.
Ne roulant pas se rabattre sur le faux nez ou
la barbe postiche, traditionnels mais un peû
trop démodes, ils ne surent pas se résigner.
Obéissant à une mauvaise inspiration, ils re
vinrent à la tombée de la nuit, et, pendant
que 1 un d eux occupait la fripière en louant
ferme un costume de pierrot qu'il revêtit sur-
le-champ. les deux autres firent disparaître
sous leurs pelermes les accessoires dont ils
avaient envie.
Tous trois filèrent au plus vite, mais, à l'angle
de l'avenue de Saint-Cloud, quelques gamins
crièrent : « A la chienlit !»
Les écoliers fautifs, désireux à tout prix de
ne pas attirer l'attention, s'eniuirent; les gamins
coururent après eux en criant de plus belle.
Une mêlée s'engagea et comme. le pierrot,
.furieux, venaitde flanquer un magistral coup de
poing à un plus petit que lui, des passants
intervinrent et un agent emmena les belligé
rants au poste.
Les trois coupables, terrifiés, se jetèrent aux
genoux du commissaire en avouant leur faute,
et en suppliant qu'on ne prévînt pas leurs
familles.
La fripière, qui ne s'était pas aperçue du
larcin^ fut seule mandée et consentit volontiers
à ne pas porter plainte.
Pour toute punition, elle exigea que les
délinquants lui rendissent les costumes dé
robés, et abandonnassent les arrlires remises
pour les pauvres*
Trop heureux,- nos écoliers s'empressèrent
d'accéder à ce vceu, et, une demi-heure plus
tard, ils regagnaient leurs domiciles — heureux,
bien que leur projet fût à vau-l'eau, de s'en
tirer à si bon compte.
CHBOMQUE* KimTAlBE
L'hygiène dans l 'armée, — Cto que disent
les statistiques. — Le choix des re crues
et les conseils de révision. — Incorpo~
ration des services auxiliaires. — Ca
sernes insalubres. — Garnisons qui
manquent &eau potable. — La médaille
militaire et les décrets.
Il y a quelques mois, un journal allemand, la
Gazette de Cologne, publiait une sensationnelle
statistique qui ne tendait à rien moins qu'à dé
montrer que la- mortalité, dans l'armée fran
çaise, était cinq fois plus fréquente que dans
l'armée allemande. Une pareille affirmation mé
ritait d'être vérifiée. Renseignements pris et
tous les chiffres ramenés à leur véritable signi
fication, on semble admettre, ce qui est déjà
grave, que, sur un nombre égal de soldais, la
proportion de la mortalité est double de ce côté
de îa frontière.
D'où vient ce surcroît <3e décès alarmants ?
C'est la question qui, comme yqus le savez, fut
agitée au Sénat, la semaine dernière, et sur
laquelle on me permettra bien de revenir, car
on peut dire que toutes les familles françaises
y sont intéressées. On a signalé, un pou au
hasard, une foule de causes. La plus impor
tante, à mon avis, n'est pas celle autour de la
quelle on a fait le plus de bruit et qui vise la
négligence apportée dans l'observation des cir
culaires ou des instructions ministérielles. Si
quelques défaillances regrettables, — et qui ont
toujours, été sévèrement réprimées, — se sont
produites au cours de ces dernières années, il
n'en faut pas conclure à l'incapacité et au mau
vais vouloir du service de santé militaire. Il ne
fut à aucune époque recruté avec plus de
garanties et de soins ; il n'offrit jamais autant
de gages de son dévouement absolu et éclairé.
U n'est peut-être pas assez nombreux, et c'est le
seul reproche qu'on puisse lui adresser.
Autrement grave lorsqu'onyréfléchitest cette
simple constatation, qui a été faite cependant
mais qui est passée inaperçue- Nous incorporons
tous les ans plus de 200,000 hommes sur un
contingent de 300,000, tandis que l'Allemagne
n'en appelle que 220,000 sur une conscription
qui dépasse 500,000 individus.., C'est là, et pas
ailleurs, que le bât nous blesse. La différence
qui s'accroît chaque jour entrelapopulation des
deux pays, est la cause primordiale de notre
infériorité morbide. Nos conseils de revision
qu'on parle de réorganiser, — ce qui ne. sera
pas inutile à certaip points de vue — se trou
vent, bien malgré eux, dans la nécessité de dé
clarer bons pour le service deux conscrits an
moins sur trois; en Allemagne, c'est l'inverse
qui se produit : on en refuse deux lorsqu'on en
prend un, qui est naturellement le plus solide,
le mieux constitué.
Le ministre de la guerre, dans un arrêté que
nous avons reproduit, a prescrit, il est vrai, à
nos conseils de revision d'éviter l'incorporation
des malingres et des non-valeurs. C'est, sans
contredit, le premier de leurs devoirs. Mais
tout est relatif, et comment ne pas s'apercevoir
que le plus souvent c'est le choix qui manque ?
Supposez un conseil de re vision qui refuserait
tous les conscrits d'un canton : on ne l'admet
trait pas, et néanmoins si l'examen dès hommes
était rigoureusement conduit, le cas pourrait
ise présenter. Quel scandale I Que deviendraient
nos effectifs ? 11 faut donc que les conseils de
revision en tiennent compte. En face d'une
pareille situation et au milieu -des instructions
ministérielles parfois contradictoires, leur tâche
n'est pas aussi simple et facile qu'elle en a l'air.
A-t-on réfléchi qu'elle deviendra presque im
possible lorsque la loi sur le service de deux
ans entrera en vigueur ? On leur interdit d'une
part d'incorporer les non-valeurs et les ma
lingres, mais, d'autre part, la loi nouvelle exige
qu onenvoieaurégiment leshommes desservices
auxiliaires, choisis précisément dans Cette caté-
fôrie. Je sais bien qu'on essaie d'établir une
istinetion subtile entre ceux qui possèdent un
mau vais tempérament et ceux qui sont affligés
d'une légère infirmité. C'est raisonner sur des
pointes d'aiguilles. Il n'en reste pas moins que
leshommes des services auxiliaires, même dis
pensés des marches et des exercices, ne tarde
ront pas à encombrer les infirmeries et les hô
pitaux militaires. Une pareille éventualité n'a
méliorera certes pas les statistiques dont on se
montre si justement ému à l'heure actuelle.
X
On a dit aussi que l'insalubrité des casernes
jouait un rôle très grand dans la santé générale
de notre armée. Cela ressort clairement d'une
enquêté récente. L'administration de la guerre
a signalé en France soixante-deux casernes
t,ê Petit Jonmaï
smm
rappqrt, le ministre de la guerre a pleins pou
voirs. 11 serait inexcusable de laisser nos sol
dats un seul jour de plus dans des locaux
reconnus contaminés. Mais que penser des
municipalités qui réclament des troupes, sans
se préoccuper des moyens de les loger propre
ment? Que penser du Parlement lui-même qui,
après avoir constaté le mal, rogne les crédits
-Sx. : lnc 9
au Sénat, à propos des étuves à désinfection
qu'on a réussi à installer dans toutes les villes
de garnison.
«Voilà ce que nous r .avons fait. Lorsque lo
Parlement nous aura accordé des crédits suffi
sants — et malheureusement chaque année on
les réduit plutôt qu'on ne les augmente — nous
pourrons mettre une de ces étuves dans chaque
caserne,»,
Et la question de l'eau dont on a tant parié?
La direction du service de santé au ministère
de la guerre reconnaît qu'il existe encore qua
tre-vingt-sept frarnisons flans lesquelles l'eau
fournie aux soldats est mauvaise ou suspecte.
I^e plue ço^vent, les villeç incriminées ne sont
pas (lacet &vj»; à chaque eJfperfe» elles opposent
uno contrdeux çôtéç, pour les begpips de la cause. N'em
pêche que nos trempes no sauraient se passer
d'eau potable et qu'il faut également leur assu
rer une nourriture saine.
On doit reconnaître qu'à ce dernier point dé
vue de grands progrès ont été réalisés. Incon
testablement le soldat français est mieux nourri
que le soldat allemand, et sauf des exceptions
qui se font de plus en plus rares, les officiers
YeiHent sur l'ordinaire avec un soin jaloux. J'ai
vu, de mes yeux vu, aux dernlèros manœuvres
du Lauraguais, un capitaine mettre lui-même
le pot-au-feu et je connais des lieutenants dont
la principale préoccupation est de goûter cha
que jour la soupe de leurs hommes. C'est une
excellente habitude que les officiers allemands
n'ont point. Elle ne suffit pas malheureusement
à prévenir et à combattre les épidémies qui
produisent dans nos rangs tant de ravages,
Un document authentique montre que dans
la seule année 1900, nous avons eu autant de
décès par la fièvre typhoïde que nos voisins ont
eu d'hommes simplement atteints do cette ma
ladie. Il est vrai qu'eu Allemagne, dès que la
fièvre typhoïde paraît dans une ville—en dehors
même de la caserne — la garnison, par ordre de
l'empereur, est immédiatement déplacée. Quelle
est l'autorité, en France, qui oserait intervenir
avec une pareille énergie? Il ç'y faut même
pas songer.
« Le soldat, a dit le docteur Labbé, a droit à
la salubrité des villes où il tient garnison. En
assignant à chaque recrue un séjour déterminé,
l'état assume des devoirs, et vis-à-vis du pays
auquel importent les intérêts 4e la défense na
tionale et vis-à-vis des familles qui lui. confient
leurs çnfants, » , '
Rien de plus juste ! mais la nation et l'armée
ne fontgu'un. Qu'on vulgarise et qu'on applique
partout les lois de l'hygiène, nos soldats en pro
fiteront par surcroît. Ce n'est pas toujours au
régiment qu'on découvre le foyer du mal,
X
J 'ai fait allusion dans ma dernière chronique
au décret qui fixe les conditions dans lesquelles
la médaille militaire peut être accordée. Un en
gagé volontaire qui n'avait que quatorze ans en
1870, M, J. Spherrer, m'écrit pour me faire re
marquer que ce décret est de 1852. C'est exact.
Le décret du 22 janvier 1852 renferme les
prescriptions suivantes : ■
La médaille militaire pourra être donnée ï
1° Aux sous-offleierg, caporaux ou brigadiers,
'soldats ou marins qui se seront engagés après
avoir fait un congé ou à ceux qui auront fait
quatre campagnes effectives.
2° A ceux dont les noms auront été cités à
l'ordre de l'armée, quelle que soit leur ancien
neté de service,
3« A ceux qui auront reçu une ou plusieurs
blessures en combattant l'ennemi ou dans un
service commandé.
" 4* A ceux qui se seront signalés par un acte
de courage ou de dévouement méritant récom
pense. " :
M. ScherréT, invoquant ce quatrième para
graphe en faveur des volontaires mineurs en
1870, pense. « que le fait de contracter du service
militaire en temps de guerre, alors que rien ne
vous y oblige, constitue bien un acte de dé
vouement».
• v U a certainement raison, mais le décret de
janvier 1832 a été modifié par des décrets ulté
rieurs, comme ceux du 13 juin et du 17 juillet
de la même' année, qui visent également la
médaille militaire ; c'est la jurisprudence ac
tuelle qui parle « de la perte d'un membre ou
d'une blessure équivalente », Il est d'ailleurs
bien entendu que ce qu'un décret a fait, un
autre décret peut le défaire. Les volontaires qui
n'avaient pas vingt ans en 1870 ne doivent donc
pas désespérer.
Qu'ils se groupent, qu'ils unissent leurs
efforts et ils obtiendront toute satisfaction.
i
Opéra-Comique : Muguette; opéra-comique en
quatre actes, de M. Michel Carré et Georges
Hartmann ; musique de M. Edmond Missa.
Le maître Reyer disait dernièrement à quel
qu'un que je sais : « On me demande souvent
pourquoi je ne fais plus de musique ? A quoi je
réponds tout naturellement : parce que je n'ai
plus d'idées. Mais comment diable tant de gens,
qui n'en ont jamais eu et n'en auront jamais,
s'évertuent-ils quand même à tracer sur du
papier blanc de petits signes noirs, qu'ils sont
les seuls à appeler du nom de musique ? —
Problème...»
Ce n'est certes pas M. Missa que visait cette
boutade. Celui-là en a des idées, il én a même
de quoi en repasser h pas mal de ses indigents
confrères ; il les exprime clairement, simple
ment, à la française; il est, tour à tour, ému
ou spirituel ; sincère toujours, et audacieux
donc ! Ne pousse-t-il pas la témérité jusqu'à
écrire unopéra-comiguepourrOpéra-Comique...
On n'est pas plus original !
Et voici que cette musique de grâce envelop
pante, de fraîche jeunesse et de poésie parfu
mée, en si parfaite correspondance avec le goût
réel du grand public, plaît et conquiert, charme
et subjugue ; et voici qu'on ose applaudir, et
qu'on déclare « cela » très bien, très doux et
infiniment agréable, sans se soucier des regards
qui voudraient bien foudroyer, et en négligeant
totalement les insinuations sournoises de tous
les insexuels de la musique amorphe. Mais
alors, c'est l'abomination de la désolation ! Si
on ne peut plus aller à l'Opéra-Comique pour y
bâiller en liberté ; si on no peut plus, la tête
dans les deux mains, y prendre la noble atti
tude du profond penseur, qu'on le dise au
moins ! AJiors, on ira aux Folies-Bergère !...
2«
Le peè»e Mvgwtte «st conçu d'après
une nouvelle de Ouida, intitulé* Seusi petits
sabots, et qui pourrait bien être un chef-
d'œuvre. C'est une histoire extrêmement simple,
un tout petit roman d'amour, presque aussitôt
fini qu'ébauché ; mais l'émotion qui s'en dégage
est de qualité charmante et de sensibilité vraie.
Elle pénètre l'auditeur doucement et s'en em
pare au besoin malgré lui.
Nous sommesvers 1820, en Flandre, 1 Anvers,
une époque qui permet à M. Albert Carré
d'habiller les personnages avec ce suprême
goût du pittoresque où il est passé maître.
Muguette, une toute jeune fille, une orpheline,
vend des fleurs sur la plaee du Marehé-aux-
Poujets, où tout Je monde l'adore ; on l'appelle
la petite fée. Passe un peintre de Paris, le beau
Lionel, en quête d'un modèle pour le portrait
de femme qu'il rêve- Il aperçoit Muguette...
Mais, la voila l'image rêvée, les grandi yeux
noirs et les cheveux de soie blonde ! Jamais il
ne trouvera mieux. C'est bien aussi l'avis du
père Klotz, un vieux brave homme, colporteur
do son état, qui fait la navette entre Paris et
les Flandres pour son commerce.
MùguQile se laisse aisément convaincre et,
dans le délicieux décor d'un jardin tout en
fleurs, le portrait s'achève, non sans que la
jeune fille ait senti battre son cœur pour l'ar
tiste qui, de son côté, est autant épris de son
modèle que de son œuvre. Cependant, un jour,
Lionel est parti, abandonnant Muguette, qui ne
pense plus qu'à l'absent. En vain, dame Line, une
brave femme, qui a recueilli la petite fleuriste,
essaye de la raisonner, Muguette est tout à ses
souvenirs et ne veut rien entendre. .
Par surcroît, voici que le père Klotz, retour
de Paris, annonce innocemment qu'il a quitté.
Lionel gravement malade, perdu peut-être...
Sans rien dire à personne, Muguette a pris son
parti : elle quittera la maison de dame Line et
s'en ira à pied, toute seule, à Paris. Par la froide
nuit de décembre, sous la rafale, elle part, cou
rageuse et résolue ; mais la pauvrette a trop
présumé de ses forces; h peinea-t-ellefait quel
ques pas dans la neige qu'elle tombe, à demi
morte de froid. C'est Klotz, stupéfait, qui la
trouve évanouie sur le soi. Il la ranime, il la
réchauffe, il la couvre de son manteau. Et c'est
lui qui l'emmènera à Paris ; c'est lui qui la
conduira chez Lionel; il sera son père, tout le
long du chemin 1
Ils arrivent enfin à l'atelier du peintre, Lionel
n'a pas oublié la petite fleuriste d'Aavers; quel
que soit son modèle, c'est toujours le frais
visage de Muguètte qu'il a dans la .pensée ; en
ce moment même, iî achève un portrait de
femme, et c'est encore, c'est toujours la figure
de Muguette sur le corps d'une autre !
Cependant, Muguette s'est habillée ; elle a
pris la pose. Elle parle, elle redit les mêmes
mots, comme autrefois, là-bas, au temps du
jardin fleuri,.. Lionel, au comble de l'égare
ment, croit à une hallucination,.. Mais non,
c'est bien Muguette, toujours aimante et tou
jours aimée... — « Lionel, je t'aime ! » —
« Muguette, je t'aime ! » « C'est l'éternel roman
d'amour, » affirme sentencieusement le père
Klotz, — Voilà tout.
On ne saurait imaginer quelque chose de
plus simple, de plus fraîchement naïf, et c'est
précisément cette simplicité et cette naïveté
qui ont décidé du succès. C'est que, sur le
tout, plane une sincérité rare et que, toujours,
la sincérité s'impose,
M. Missa, armé autant que quiconque-*qu'on
le sache bien — pour les grandes luttes musi
cales, pouvait, tout comme un autre, se lancer
dans la musique tendancieuse et écrire une
partition féroce qui serait venue s'ajouter à
celles dont nos tympans gardent si souvent la
meurtrissure ; u ne l'a pas voulu ; il a compris
qu'à ce poème de tendresse, il fallait une mu
sique de charme, et il a chanté tout en jeu
nesse les amours de Lionel et de Muguette,
..avec des grâces qui rappellent à. la fois — sans
leur rien emprunter — celles de Delibes et do
M. Massenet. La mélodie abonde, toujours
claire, aisée et séduisante, et les plus précieuses
harmonieslasoulignentsansl'écraser. D'heureu
ses pages de couleur, comme celles du marché et
de la veillée, introduisent un élément contras
tant du plus habile effet. Tout au plus, si l'on
voulait formuler une réserve, pourrait-on re
procher à l'œuvre, en son ensemble, de se mon
trer trop uniformément délicieuse. Voilà,
certes, une critique dont on n'a pas souvent
l'emploi ! Encore serait-il facile d'éviter ce joli
défaut ; il suffirait de quelques bouffées plus
sonores à l'orchestre, de quelques mouvements
vocaux plus accélérés en scène. On y pensera
aux représentations suivantes.
Les interprètes méritant nos éloges. Muguette
c'est Mme Marie-Thierry, dont la joliesse fleu
rie et la taille menue, tout autant que la voix
fraîche, saine et légère, semblent faites exprès
pour le personnage. Elle y est ravissante de
jeunesse et de sentiment. Elle comprend, en
chanteuse experte, en artiste délicate, que
Muguette ne saurait déchoir', ayant pour illus
tres marraines Mireille et Mignon.
M. Muratore, dans Lionel, prend une belle
revanche de son premier début. Sa voix de
vrai ténor a du charme et de la distinction. Le
comédien n'est nullement maladroit. Bref, il y
a promesse sérieuse d'un futur artiste chez eé
chanteur bien doué,
Fugère est exquis de bonhomie et de pater
nelle bonté dans le rôle du père Klotz, qu'il
chante en grand chanteur, qu'il joue en grand
comédien ; mais, comment Fugère ne serait-il
pas exquis ?
Une bonne note à Mme Passama (dans Line)
et à quelques rôles sans importance, Ijien tenus
par Mmos Pierron, de Craponne, Gostès, Perret,
ar MM. Cazeneuve, Mçsmaecker, Jmbert et
igué,
Voilà donc un succès qui doit tout à la fran
chise, et rien à la complication. (Ça nous
çfeange!...
Léon E>
L'HIPPODRO ME 10 WGCHtMP
t>epuis*leux ans, on remanie l'hippodrome de
Lbngchamp. On a pu voir les agrandissements
et aménagements nouveaux qui ont déjà été
faits en arrière deg tribunes. Aujourd'hui c'est
de la reconstruction des tribunes elles-mêmes
que l'on s'occupe.
L'architecte chargé de ce nouveau travail
considérable est M; Charles Girault, membre
ie l'Institut.
L'éminçât artiste soumettra, dès la fin de
cette semaine, ses premiers projets à la Ville
4e Paris,
Les tribunes du président de la République,
ou conseil municipal et de la Société d'encou
ragement doivent être démolies et remplacées
par des édifices nouveaux.
11 est également question eje refaire îa tribune
des dames, mais les premiers projets de M.
Girault ne portent quo sur les trais tribunes
que nous venons d'indiquer.
Ils comportent une façade en pierres sur le
pesage et une façade on bois recouvrant une
armature métallique sur la piste.
Les plans et détails décoratifs ne seront
poussés qu'après l'adoption de ces projets et
arrêtés que dans deux ou trois mois. En juillet,
août et ' septembre on les mettra à exécution
dans les ateliers, des entrepreneurs, et c'est
après la saison des courses, d'octobre 1903 à
mars 1904, que l'assemblage et la construction
auront lieu sur le terrain même.
Les tribunes actuelles auront donc pour la
dernière fois cette année les honneurs du
Grand-Prix et de la revue du 14 Juillet.
—i" — . i i -■.■■i,. ■ .u'. - j».
ÉTRANGER
(Dépêches ds nos correspondants et des agences)
EN ITALIE
SUR {.E PASSAGE DE8 SOUVERAINS
Rome, 17 mars.
Pendant que le roi et la reine se rendaient au
Panthéon, le nommé Andréa Carnevali, de
Messine, traversa le cordon de soldats et courut
vers la voiture royale.
Arrête, il montra une supplique qu'il voulait
remettre au roi, se trouvant sains moyen d'exis
tence.
Pendant que les agents le conduisaient au
commissariat, Carnevali sortit à la hâte de sa
poche une fiole contenant de l'arsenic et la
vida. Les agents s en aperçurent et lui arra
chèrent la fiole.
Carnevali fut fouillé et l'on trouva sur lui
une autre supplique pour la reine-mère.
UN MONUMENT A LÉON XIII
Kome, 18 mars.
Un comité, présidé par le prince Marc-
Antoine Colanna, vient de se former, à l'effet
•l'ériger un monument — un ouvrier embras
sant une croix — en l'honneur de Léon XIII.
Ce monument sera placé sous le nouveau
portail de Saint-Jean-de-Latran.
EN RUSSIE
MORT DE L'AMIRAL TYRTOFF
Saint-Pétersbourg, 17 maps,
L 'amiral Tyrtoff, ministre de la marine, est
mort d'une apoplexie du cœur.
Saint-Pétersbourg, 18 mars.
La 4frection temporaire du ministère de la
marine est confiée au chef de l'état-major
général do la marine, amiral Avellane.
" AU MAR0C
LE PRÉTENDANT GAGNE DU TERRAIN
Y-ang-er;-
Le prétendant gagne du terrain depuis quel
ques jours. Toutes les tribus du voisinage de
Mékinez refont cause comffiune avec Bou-
Hamara. La puissante tribu d'Ait-Legrocher
s'est également jointe à lui.
Madrid, 18 mars.
Une dépêche de Meljlla dit que l'expédition
projetée par l'oncle du sultan pour prendre à
revers le prétendant a échoué parce que les
tribus kabyles refusent l'obéissance.
DANS LES BALKANS
M QUESTION MACEDONIENNE
Salonique, 18 mars.
Les rencontres entre les bandes révolution
naires bulgares et les troupes régulières turques
continuent à être très fréquentes en Macédoine,
où. se commettent journellement des actes de
cruauté et de barbarie.
Si on n'a enregistré jusqu'ici que des ren
contres partielles et isolées, la raison en est que
le travail de préparation de l'insurrection n'est
pas encore achevé-
La Turquie le sait très bien.
Aussi, ne s'endort-elle pas sur l'espoir de pa
cification qu'a fait naître l'annonce des ré
formes et aceumule-t-elle en Macédoine une
quantité considérable de troupes afin .d'être
prête à toute éventualité.
T en chine
LA QUESTION DU PAIEMENT
DE L'INDEMNITÉ
pèiôn, 17 mars.
Les ministres Ont tenu au jourd'hui une réunion
4ans laquelle ils ont discuté la note par laquelle
le gouvernement chinois refuse d'émettre les
obligations destinées au paiement de l'indem
nité avant quelesminislros aient soumis à leurs
gouvernements respectifs la question du paie
ment des droits de douane sur la base de l'or.
La majorité d'entre eux s'est déclarée en fa
veur du maintien de la demande relative aux
obligations, avant de passer à la discussion des
questions découlant du protocole.
Le ministre de France a déclaré qu'il avâit
été autorisé par son gouyernement à faire droit
à la requête du gouvernement chinois tendan't\
au paiement des droits de douane sur la base
de l'or. Le ministre de Russie a appuvé son
collègue.
L'accord n'a donc pu s'établir.
DANS L'URUGUAY
LA GUERRE CIVILE
Washingtçn, 18 mars.
Le consul des Etats-Unis à Montevideo télé
graphie que la révolution prend une tournure
sérieuse ; le chemin'de fer est coupé ; huit mille
hommes sont campés en dehors de la capitale
et se préparent à prendre l'offensive.
. Montevideo, 18 mars.
On annonce qu'il y a un combat près de la
ville.
, Le gouvernement va convoquer la garde na- '
tionale et proclamer l'état de siège.
Tous les télégrammes sont censurés.
r *"" ' j 1 '■ — «■■■■!! . i ■
te caissier de la Caisse d'épargne k Dijon :
/Dépêche de notre correspondant)
Caen, 18 mars.
Louis Laporte,'le directeur de la Caisse d'é
pargne de Dijon, qui a quitté cette ville le
6 mars, et qui est inculpe d'avoir commis des
détournements, vient d'être arrêté à Caen, rue
Saint-Jean; par la police.
On a trouvé sur lui 6,809 francs et un re
volver chargé de cinq balles..
LA GRÈVE DU HAVRE
(Dépêches Le Havre, 18 mars.
Vingt journaliers, soit trois de plus qu'hier,
sont entrés ce matin aux docks. 400 grévistes
sont venus devant l'établissement ; parmi eux;
un certain nombre espéraient que malgré le
vote d'hier soir, un mouvement se produirait
en faveur de la reprise du travail, mais il n'en
a rien été. La crainte retient ceux qui ne sont
pas partisans de la grève.
Le calme a'a pas été troublé,
5 h. 10 soir.
Cet après-midi, il y a eu 31 entrées de jour
naliers, aux docks.
LE VOL D'ALFO RTVILLE
Nous avons raconté l'agression dont furent
victimes les époux ChaptaJ, habitant rue Louis-
Blanc, à Alfortville. ,
Le 30 janvier dernier,- dans la soirée, alors
qu'ils rentraient à leur domicile, M. et Mme
Chaptal étaient assaillis par plusieurs malfai-'
teurs et l'un d'eux arracha à M. Chaptal une
sacoche qu'il tenait à la main et dans laquelle
se trouvaient des bijoux représentant une
somme de 40,000 francs.
Un mois et demi plus tard, le lo mars, trois
des auteurs de cette agression, les nommés
Battavoine, Landais et Royer, étaient arrêtés.
Un quatrième individu, le plus compromis
dans cette affaire,, a été arrêté hier, à son
domicile, rue Lecourbe. C'est un nommé
Auguste Mérigon, âgé de trente ans.
La capture de cet individu a été des plus dif
ficiles ; armé d'un revolver, Mérigon opposa une'
résistance désespérée aux agents chargés de
l'appréhender et ceux-ci durent engager une
véritable bataille pour désarmer et'réduire à -
l'impuissance le redoutable malfaiteur,
Mérigon, qui récemment a été, pour escro
queries, condamné par défaut, par le tribunal'
correctionnel, à treize mois de prison et 50 fr.'
d'amende, est également inculpe d'être l'auteur
d'un vol de 10,000 francs commis récemment &
à Boulogne-sur-Seine chez un avoué honoraire,-
M" Ilenriet.
Le malfaiteur a été .éçroué au dépôt et mis à
la disposition de M, Flory, juge d'instruction,
AFEÈS LE T0YA6S BE B. CMMBUIl
(Dépêche de notre correspondantj
% Marseille, 18 jnars.
Le paquebot-poste/iMr/wrs/, courrier de la
côte orientale d'Afrique, arrivé à Marseille dans
la journée d'hier, avec une quarantaine de pas«
sagers, avait a son bord M. Hansen, ancien se
crétaire de l'Etat libre d'Orange, qui se rend on
Hollande.
M.Hansen, gui a assisté à tout le voyage de
M. Chamberlain dans les deux Républiques de
l'Afrique du Sud, m'a catégoriquement déclaré
que tous les récits enthousiastes qui ont été pu*
bliés dans la presse jingoe sur le voyage du
sous-secrétaire d'Etat aux colonies sont de pure
fantaisie. Les actes de prétendu loyalisme que
les agences ont enregistrés no sont pas, suivant
M. Hansen, plus exacts.
Ce qui est vrai, c'est que les Boers ont accueilli !
M . Chamberlain avec calme, mais avec une grande
froideur; que s'ilss'inclinentactuelloment devant
le fait accompli, ils n'en conservent pas moins
une certaine réserve vis-àrvis de leur ennemi.
En terminant, M. Hansen m'a affirmé que la
texte de la plupart des dépêches signalant les
enthousiastes réceptions au Transwaal a été
altéré et que les Boers se sont abstenus d'assis
ter à. la plupart • des ï fêtes auxquelles prirent
part seulement les résidents anglais.
Je laisse, bien entendu, à M. Hansen la resv
ponsabilité de ses déclarations.
qui, les manches retroussées jusqu'aux
coudes, montrait ses robustes bras, cou
verts d'une couche du plus éclatantindigo.
Elle s'engouffra précipitamment dans
l 'allée de la maison.
Jacques était renseigné.
Il n'avait qu'à suivre la teinturière et
à tomber comme une bombe dans le
modeste logis où la fille de Davenesle
était loin de l'attendre.
11 ouvrit la portière de sa voiture et
allait mettre pied à terre quand une ré
flexion l'arrêta.
Gomment serait-il accueilli par les deux
femmes? ■ - -
Ne convenait-il pas mieux d'attendre
que Charlotte fût retournée à ses cuves ?
L'explication que Jacques voulait avoir
avec Cécile ne pouvait avoir lieu que
sans témoin- Il avait une heure devant lui.
Il en profiterait pour se faire conduire
quai delà Râpée où il connaissait un res-
taurant assez convenable. Il y déjeunerait
sommairement et re viendraitrue Poliveau
pour se présenter à l'improviste devant
Cécile quand Charlotte l'aurait quittée.
En déj'eunant, l'amant de Rolande sen
tait peu à peu s'évanouir la belleconfiance
qui l'avait animé jusqu'alors. Comment
s»sœur d'adoption allait-elle le recevoir?
Il aurait beau prétendre qu'il lui avait
trouvé une situation; Cécile était capable
ie ne rien vouloir entendre, et même de
te chasser.
Décidément, ce n'était pas la fille de
Georges Davenesle qu'il devait revoir la
première; c'ét aitCharlotte qu'il était né c e s-
saire d'interroger avec tact et habileté.
il apprendrait vite de la servante quelle
était la manière de vivre de sa maîtresse-
Il saurait également si Cécile avait mis
Charlotte au courant des faits, ce qui
était intéressant à établir.
Mais il était trop tard maintenant pour
voir la teinturière qui devait être retour
née à ( son travail.
Il irait à §a rencontre le soir, quand elle
sortirait après sa journée faite.
C'était préférable. Il aurait ainsi tout le
temps de s'entretenir avec elle.
Il se rendit chez Laverdac.
— Toi à cette liéure-ci ? demanda Mi
chel £vec une certaine curiosité.., Au-
rais-tu du nouveau ?
— Peut-être répondit Jacques.
— C'est sérieux ?
.— Tu vas en juger.
Laverdac le fit entrer dans une sorte
de petit fumoir où ils ne craignaient pas
d'être importunés, et dont il referma soi-
gneusejjnent la porte derrière eux.
— Explique-toi, dit-il à Jacques...
— Eh bien, commença celui-ci, la
femme dont je t'avais parlé pour rempla
cer Rolande...
-- Ah oui! cette fameuse beauté dont
tu as perdu la trace ?
— Je l'ai retrouvée.
— Vraiment! s'écria l'aveugle; c'est
ça qui serait une chance !,.. Mais qui
est-ce au juste, cette femme-là? Quand tu
nous as parlé d'elle pour lapreroière fois,
tu as été plein de réticences et de mystère.
Depuis que la nécessité les avait de
nouveau réunis, Laverdac avait su pren
dre une grande influence sur l'esprit de
sop nouvel associé.
Tour à tour insinuant, sarcastique ou
dominateur, il imposait son autorité à
son complice qui s'inclinait devant une
astuce et une duplicité supérieures aux
siennes, et courbait la tête avec le respect
qne le bandit éprouve pour son chef.
Brunemont comprit qu'il valait mieux
dire une partie de la vérité à cet homme
étrange et redoutable que l'on n'abu
sait pas.
— Tu veux le savoir ?... C'est une en»
fant que mon père a recueillie jadis, et
dont il avait voulu faire, en quelque
sorte, ma sœur d'adoption.
Il y avait un tel ressentiment dans l'ac
cent dont Jacques prononça ces derniers
mots que Cartigny releva la tête. Un sou
rire sauvage éclairait sa" face ravagée.
Ah! ah! ricana-t41, je crois com
prendre. .. Les sentiments qu'on vous
impose ne durent guère. Lui avait-il laissé
de l'argent, ton père, à cette donzelle?
— Oui.
— Mauvais moyen de lui conserver ton
affection... Et sans doute, en mourant,
il a exigé'qu'elle restât près de toi ?
— En effet.
— Y est-elle encore ?
— Non, elle est partie... partie à la
suite d'une querelle.
— De quelle nature ?
— J'étais sans le sou;..
— Et tu as puisé dans son saint-frus-
quin à elle, hein?
— Cet argent, c'était mon père qui le
lui avait légué...
— Donc, il lui appartenait... Enfin, tule
lui as emprunté un peu trop vivement?
— Je le crains.
— Pas mal, eela, .pour un frère d'adop
tion... Eh bien, mais, dans ces condi
tions, je ne saisis pas très bien comment
tu vas te réconcilier avec cette petite,
— Il le faut pourtant i
•— Tu y tiens tant que cela ?
Jacques hésits un instant.
Il fallait décidément aller plçs loin en
core dans la voie des confidences,
-r. Pour des projets qui me sont person
nels, continua-t-il, cette fille est de trop
sur ma route,
(La mite à demain. J P ierre DECOÙRCELL&
Spectacles à Jeud i 19 bs
OPÉRA.—Relâche.Vendredi, Samson et Dalila,
Paillasse, r- Samedi, les Huguenots.
COMEDIE-FRANÇAISE. — Matinée, 1 11. 1/2, la Re
vanche d'Iris, les Romanesques, la Joie fait
peur : soirée, 8 h. 1/2, la Femme de Tabarin,
.Sans lui, il ne faut jurer de rjen. -r Vendredi
et samedi, l'Autre danger.
OPHlA-GOMÎOtîS»—Matinée,lh.rl/2,Louise; soirée 1
Sh., Lakmé, Cavalieriarustieana. — Vendredi,
Iphigénie. — Samedi, Muguette.
QDEQK. — Matinée, 1 h- 1/2, et soirée, S h. 1/2,
Dernier rêve, la Rabouilleuso. — Vendredi et
samedi, même spectacle.
VAUDEVILLE. — 8 h. i/S Incognito, Heureuse.
GYMMâSE. — s h. 3/4 Les Ppires, 1P Secret • de
Polichinelle.
VARIETES.— Sh. 1/4 Manu militari, le Beau jeuno
homme.
PALAIS-Rom. -r- S b. 1/2 L'Homme masqué,
Tricoche et Cacolet.
NOUVEAUTES, — s li. 1 /2 Le Cake Walt, la
Famille Boléro. *
RMJATFFANtr. — Relâche.
Xfl .SARAH-BERNHARPr.-. Matinée,g h., la Pa,me
aux camélias; spirée, 81i. 1/2, Werther.
Vendredi, Fédora. Samedi, la Dame aux
camélias. — Dimanche; en matinée, Fédora i
le soir, la Dame aux camélias.
PORTE-S AM T-KARTCT—Sh. l/4LaTourdeNesle.
CHATELET. — 81i. 1/2 Les Pirates de la Savane.
GAITB.—- S h. 1/2 Les Cloches de Comeville
TH. ANTOINE. Matinée,? h., et soirée,8 h-3/4,
Mariage d'argent, Son petit cœur, l'Indiscret.
ATHENEE, — S h- 1/2 Chassé-croisé, l'Entant du
miracle;
THEATRE TRIÂSOU (Tél. 433-62). — Relâche.
AMBIGU, -rr S h. 1/2 Les Dernières cartouches.
BOUFFES-PABISIEHS.—8 h. 1/4 Le Grain debea,uté,
Claudine à Paris,
FOLIES-DKAMATigUES. — 8 h. 1/2 La Garçonnière
à louer, la Famille du brosseur, l'Anglais tel
qu'on le parle.
CHATEAD-D%A0. — Relâche.
CLUNY. — 8 h. 1/2 Le Phoque, les Gaitâ3 du
_ veuvage, l'Affaire Champignon.
1DEJAZET. — S h. 1/2 Une femme précieuse,
Môsgieu le Mair e.
THEATRES DE QUARTIERS. — BOÏÏFFES -DB-
NORD s Infâme ! — GRENELLE : Le Billet de
" logement. ~ MOST?AMASSE : La Maigriottft.
— aOBELINS : Lo liossu. — MONTMARTRE :
Les Aventures do Thomas Plumepatte. —
BATIGNOLLES : Roger-la-Honte.—BELLE VILLE :
La Maison du Baigneur.— LES TERNES ; Moins
cinq ! — THEATRE MUNICIPAL DE SAINT-DENIS:
Les Saltimbanques.
SPECTACLES ÏT FUTO hWffiiï
FOLIES-BERGÈRE (Tél. 103-59). — La Revuo des
Folies-Bofg'ere, revue a grand spectacle en
14 tableaux.
CASINO DE PARIS (Ttl. 154-44), — Mé-pliifito et le
Looping tke Loop (à 10 heures).--La P'tito. Du-
efresse du Casino, fant" actualité en six tableaux.
" Mnies Kerlord, Augusta Pougot, Montbroa,
Sonnely. — MM. ?4)iiïat, Remongin, Lui'viUe.
OLYMPIA.—Diavolo, le vrai créateur du Looping
tke Loop. Olympia-Revue, de MM- H- Blou-
deau et Monreal. Mlle Germaine Gallois,
MM. Régnai'd, Lucien Noël, Vaunel. La
Musique a travers les âges, grand ballet,
gràiid défilé. Attractions nouvelles, Diman
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Bonheur; MM. Sulbac, Claudius, Mayol, G.iriauli,
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a 8 h. 1/2, Tous Auvergnats, pantomime.
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GRANDS MAGAS.N3 DtJFAYKL. - J)e 2 i. kSll-t
attractions variées. •
JARDIN D'ACCLIMATATION. — Tous 1^3 jOUr>i,lfrV
Dimanches, 50 c. ' . • :
KOSÉE^REVW. — Entrée : 1 fr. -n TÎné récep<
tion chez l'empereur Menélicfc. — Bonaparte i
la Malmaison.—S. S. Léon XIII et le cortse»
pontifical. —. Le Journal lumineux par H
cinématographe. . • ,
BULLE®. — Tous les Jeudis, grande fête, «
Samedis et dunanenes, bal a & h. 1/2,
comédie mondaine (75, rue dos Martyrs. Télâ<
phone 569-72). — Tous les soirs, à 8 h, i}&
Décoré, de Henri Meilhac. <-. ■ Matinées
dimanches et fêtes à 3 heures.
'el YSÇE-M on Tî(îARTRE. — Bal a S h. 1/2 (galas)
mercredis, samedis, dimanches, et fàceg» «
2 h. 1 12, dim&ïicnes et fêtes ^matinéQSl,
jj j&t.t.h pianotisï . — Auditions libres tous îaf
jours, 33, boulevard des Italiens; entrés-
rue Louis-le-Graud •< • •
I
/*ov~
m»
\
. Pour rejoindre la côte Atlantique, nous des
cendrons
conduira à Itimbiri, et cette rivière au Congo et
ï l'Océan. , ,
Nous avons relevé le cours de l'Quellé depuis
le confluent du Kibali ot de la Dongou. Il est
très sinueux et lort niai représenté sur les car
tes que nous possédons.
Notre itinéraire au point de vue géographique
tl'aura un réel intérêt que jusqu'à Boumba, sur
le Congo, point détermine astronomiquement
par le capitaine ternaire...
La mission du Bourg de Bozas, qui s'est mise
en route, pour le retour dès les premiers jours de
cette année, ne peut tarder à rentrer en France.
NOUVELLES DIVERSES
Les examens pour, le certificat d apti
tude à l 'enseignement du cUCtfit (degré supé
rieur, hommes) auront lieu Je samedi 23 mars,
à l'annexe de la direction de l'enseignement
primaire, 3, rue MabiUon, à Paris-
—-v»- Un graveur héliographe de talent
M. GUlot, vient .de mourir à Paris. Il était che
valier de la Légion d'honneur.
Samedi 21 mars, à 8 h. 1/2 du soir, amphi
théâtre de l'Ecole coloniale, avenue de l'Obser
vatoire, à Paris, conférence sur le paysap arabe
en Algérie.
Dimanche 22 mars, à 2 li. 1/2 du soir,
au Conservatoire des Arts et Métiers, couîé-
rence de M, B- Sartiaux, ingénieur en. chef des
Chemins de fer du Nord, sur les lampes électri-'
ques à incandescence.
—— Le président de la République a reçu
une délégation de la Société des artistes indé
pendants et promis de l'aire une visite à leur
19' Exposition qui aura lieu aux Serres du
Cours-la-*Reine. L'ouverture de ^Exposition des
artistes indépendants est, rappelons-le, fixée a
samedi 21 mars; vernissage demain20 mars.
La nouvelle section de Vétérans d'Orsay
organise une grande fête sous la présidence du
général Cunyv le lundi de Pâques, à l'occasion
de la remise do son drapeau.
—La station du boulevard Barbés, établie
sur la ligne n° 2 du Métropolitain Porte-Dau-
phine-place de la Nation, sera liyrée au publio
dans le courant de la semaine prochaine.
—*— Le préfet de la Seine, au nom de la
4* commission du conseil municipal de Paris,
vient de faire l'acquisition d'un ta,blaau de
M. Blanche, ayant pour titre La Mandarine, qui
sera placé au Palais des beaux-arts de la ville
île Paris.
Supplément illustré en couleurs, cette
Eemaine deux grands dessins d'actualité
en couleurs : •
CHATIMENT D'ON PÈRE BABBARE
Dévoré par les loups
A la huitième page;
LES SOUPES POPULAIRES
La distribution
Dans l 'intérieur du numéro :
CROQUIS HUMORISTIQUES
CHOIX DE NOUVELLES DES MEILLEURS ÉCRIVAINS
Variétés. — Jeux d'esprit
hbit pages
DONT DEUX de dessins d'actualité en COULEURS
croquis humoristiques
Pour s centimes
Déguisement malencontreux
Trois- externés d'une maison d'éducation de
Versailles, s'étaient bien promis de se déguiser
à l'occasion des jours gras. Mais comme us s'é
taient-fait consigner à cette date, ils avaient dû,
bien malgré eux, ajourner leur projet à la Mi-
Carême
Ils n'étaient d'ailleurs guère en fonds et lors
qu'ils se présentèrent, hier matin, chez une
fripière des environs des Halles de Versailles,
Ils constatèrent que leurs ressources réunies
suffisaient tout juste à la location d'un seul
costume.
Ne roulant pas se rabattre sur le faux nez ou
la barbe postiche, traditionnels mais un peû
trop démodes, ils ne surent pas se résigner.
Obéissant à une mauvaise inspiration, ils re
vinrent à la tombée de la nuit, et, pendant
que 1 un d eux occupait la fripière en louant
ferme un costume de pierrot qu'il revêtit sur-
le-champ. les deux autres firent disparaître
sous leurs pelermes les accessoires dont ils
avaient envie.
Tous trois filèrent au plus vite, mais, à l'angle
de l'avenue de Saint-Cloud, quelques gamins
crièrent : « A la chienlit !»
Les écoliers fautifs, désireux à tout prix de
ne pas attirer l'attention, s'eniuirent; les gamins
coururent après eux en criant de plus belle.
Une mêlée s'engagea et comme. le pierrot,
.furieux, venaitde flanquer un magistral coup de
poing à un plus petit que lui, des passants
intervinrent et un agent emmena les belligé
rants au poste.
Les trois coupables, terrifiés, se jetèrent aux
genoux du commissaire en avouant leur faute,
et en suppliant qu'on ne prévînt pas leurs
familles.
La fripière, qui ne s'était pas aperçue du
larcin^ fut seule mandée et consentit volontiers
à ne pas porter plainte.
Pour toute punition, elle exigea que les
délinquants lui rendissent les costumes dé
robés, et abandonnassent les arrlires remises
pour les pauvres*
Trop heureux,- nos écoliers s'empressèrent
d'accéder à ce vceu, et, une demi-heure plus
tard, ils regagnaient leurs domiciles — heureux,
bien que leur projet fût à vau-l'eau, de s'en
tirer à si bon compte.
CHBOMQUE* KimTAlBE
L'hygiène dans l 'armée, — Cto que disent
les statistiques. — Le choix des re crues
et les conseils de révision. — Incorpo~
ration des services auxiliaires. — Ca
sernes insalubres. — Garnisons qui
manquent &eau potable. — La médaille
militaire et les décrets.
Il y a quelques mois, un journal allemand, la
Gazette de Cologne, publiait une sensationnelle
statistique qui ne tendait à rien moins qu'à dé
montrer que la- mortalité, dans l'armée fran
çaise, était cinq fois plus fréquente que dans
l'armée allemande. Une pareille affirmation mé
ritait d'être vérifiée. Renseignements pris et
tous les chiffres ramenés à leur véritable signi
fication, on semble admettre, ce qui est déjà
grave, que, sur un nombre égal de soldais, la
proportion de la mortalité est double de ce côté
de îa frontière.
D'où vient ce surcroît <3e décès alarmants ?
C'est la question qui, comme yqus le savez, fut
agitée au Sénat, la semaine dernière, et sur
laquelle on me permettra bien de revenir, car
on peut dire que toutes les familles françaises
y sont intéressées. On a signalé, un pou au
hasard, une foule de causes. La plus impor
tante, à mon avis, n'est pas celle autour de la
quelle on a fait le plus de bruit et qui vise la
négligence apportée dans l'observation des cir
culaires ou des instructions ministérielles. Si
quelques défaillances regrettables, — et qui ont
toujours, été sévèrement réprimées, — se sont
produites au cours de ces dernières années, il
n'en faut pas conclure à l'incapacité et au mau
vais vouloir du service de santé militaire. Il ne
fut à aucune époque recruté avec plus de
garanties et de soins ; il n'offrit jamais autant
de gages de son dévouement absolu et éclairé.
U n'est peut-être pas assez nombreux, et c'est le
seul reproche qu'on puisse lui adresser.
Autrement grave lorsqu'onyréfléchitest cette
simple constatation, qui a été faite cependant
mais qui est passée inaperçue- Nous incorporons
tous les ans plus de 200,000 hommes sur un
contingent de 300,000, tandis que l'Allemagne
n'en appelle que 220,000 sur une conscription
qui dépasse 500,000 individus.., C'est là, et pas
ailleurs, que le bât nous blesse. La différence
qui s'accroît chaque jour entrelapopulation des
deux pays, est la cause primordiale de notre
infériorité morbide. Nos conseils de revision
qu'on parle de réorganiser, — ce qui ne. sera
pas inutile à certaip points de vue — se trou
vent, bien malgré eux, dans la nécessité de dé
clarer bons pour le service deux conscrits an
moins sur trois; en Allemagne, c'est l'inverse
qui se produit : on en refuse deux lorsqu'on en
prend un, qui est naturellement le plus solide,
le mieux constitué.
Le ministre de la guerre, dans un arrêté que
nous avons reproduit, a prescrit, il est vrai, à
nos conseils de revision d'éviter l'incorporation
des malingres et des non-valeurs. C'est, sans
contredit, le premier de leurs devoirs. Mais
tout est relatif, et comment ne pas s'apercevoir
que le plus souvent c'est le choix qui manque ?
Supposez un conseil de re vision qui refuserait
tous les conscrits d'un canton : on ne l'admet
trait pas, et néanmoins si l'examen dès hommes
était rigoureusement conduit, le cas pourrait
ise présenter. Quel scandale I Que deviendraient
nos effectifs ? 11 faut donc que les conseils de
revision en tiennent compte. En face d'une
pareille situation et au milieu -des instructions
ministérielles parfois contradictoires, leur tâche
n'est pas aussi simple et facile qu'elle en a l'air.
A-t-on réfléchi qu'elle deviendra presque im
possible lorsque la loi sur le service de deux
ans entrera en vigueur ? On leur interdit d'une
part d'incorporer les non-valeurs et les ma
lingres, mais, d'autre part, la loi nouvelle exige
qu onenvoieaurégiment leshommes desservices
auxiliaires, choisis précisément dans Cette caté-
fôrie. Je sais bien qu'on essaie d'établir une
istinetion subtile entre ceux qui possèdent un
mau vais tempérament et ceux qui sont affligés
d'une légère infirmité. C'est raisonner sur des
pointes d'aiguilles. Il n'en reste pas moins que
leshommes des services auxiliaires, même dis
pensés des marches et des exercices, ne tarde
ront pas à encombrer les infirmeries et les hô
pitaux militaires. Une pareille éventualité n'a
méliorera certes pas les statistiques dont on se
montre si justement ému à l'heure actuelle.
X
On a dit aussi que l'insalubrité des casernes
jouait un rôle très grand dans la santé générale
de notre armée. Cela ressort clairement d'une
enquêté récente. L'administration de la guerre
a signalé en France soixante-deux casernes
t,ê Petit Jonmaï
smm
rappqrt, le ministre de la guerre a pleins pou
voirs. 11 serait inexcusable de laisser nos sol
dats un seul jour de plus dans des locaux
reconnus contaminés. Mais que penser des
municipalités qui réclament des troupes, sans
se préoccuper des moyens de les loger propre
ment? Que penser du Parlement lui-même qui,
après avoir constaté le mal, rogne les crédits
-Sx. : lnc 9
au Sénat, à propos des étuves à désinfection
qu'on a réussi à installer dans toutes les villes
de garnison.
«Voilà ce que nous r .avons fait. Lorsque lo
Parlement nous aura accordé des crédits suffi
sants — et malheureusement chaque année on
les réduit plutôt qu'on ne les augmente — nous
pourrons mettre une de ces étuves dans chaque
caserne,»,
Et la question de l'eau dont on a tant parié?
La direction du service de santé au ministère
de la guerre reconnaît qu'il existe encore qua
tre-vingt-sept frarnisons flans lesquelles l'eau
fournie aux soldats est mauvaise ou suspecte.
I^e plue ço^vent, les villeç incriminées ne sont
pas (lacet &vj»; à chaque eJfperfe» elles opposent
uno contr
pêche que nos trempes no sauraient se passer
d'eau potable et qu'il faut également leur assu
rer une nourriture saine.
On doit reconnaître qu'à ce dernier point dé
vue de grands progrès ont été réalisés. Incon
testablement le soldat français est mieux nourri
que le soldat allemand, et sauf des exceptions
qui se font de plus en plus rares, les officiers
YeiHent sur l'ordinaire avec un soin jaloux. J'ai
vu, de mes yeux vu, aux dernlèros manœuvres
du Lauraguais, un capitaine mettre lui-même
le pot-au-feu et je connais des lieutenants dont
la principale préoccupation est de goûter cha
que jour la soupe de leurs hommes. C'est une
excellente habitude que les officiers allemands
n'ont point. Elle ne suffit pas malheureusement
à prévenir et à combattre les épidémies qui
produisent dans nos rangs tant de ravages,
Un document authentique montre que dans
la seule année 1900, nous avons eu autant de
décès par la fièvre typhoïde que nos voisins ont
eu d'hommes simplement atteints do cette ma
ladie. Il est vrai qu'eu Allemagne, dès que la
fièvre typhoïde paraît dans une ville—en dehors
même de la caserne — la garnison, par ordre de
l'empereur, est immédiatement déplacée. Quelle
est l'autorité, en France, qui oserait intervenir
avec une pareille énergie? Il ç'y faut même
pas songer.
« Le soldat, a dit le docteur Labbé, a droit à
la salubrité des villes où il tient garnison. En
assignant à chaque recrue un séjour déterminé,
l'état assume des devoirs, et vis-à-vis du pays
auquel importent les intérêts 4e la défense na
tionale et vis-à-vis des familles qui lui. confient
leurs çnfants, » , '
Rien de plus juste ! mais la nation et l'armée
ne fontgu'un. Qu'on vulgarise et qu'on applique
partout les lois de l'hygiène, nos soldats en pro
fiteront par surcroît. Ce n'est pas toujours au
régiment qu'on découvre le foyer du mal,
X
J 'ai fait allusion dans ma dernière chronique
au décret qui fixe les conditions dans lesquelles
la médaille militaire peut être accordée. Un en
gagé volontaire qui n'avait que quatorze ans en
1870, M, J. Spherrer, m'écrit pour me faire re
marquer que ce décret est de 1852. C'est exact.
Le décret du 22 janvier 1852 renferme les
prescriptions suivantes : ■
La médaille militaire pourra être donnée ï
1° Aux sous-offleierg, caporaux ou brigadiers,
'soldats ou marins qui se seront engagés après
avoir fait un congé ou à ceux qui auront fait
quatre campagnes effectives.
2° A ceux dont les noms auront été cités à
l'ordre de l'armée, quelle que soit leur ancien
neté de service,
3« A ceux qui auront reçu une ou plusieurs
blessures en combattant l'ennemi ou dans un
service commandé.
" 4* A ceux qui se seront signalés par un acte
de courage ou de dévouement méritant récom
pense. " :
M. ScherréT, invoquant ce quatrième para
graphe en faveur des volontaires mineurs en
1870, pense. « que le fait de contracter du service
militaire en temps de guerre, alors que rien ne
vous y oblige, constitue bien un acte de dé
vouement».
• v U a certainement raison, mais le décret de
janvier 1832 a été modifié par des décrets ulté
rieurs, comme ceux du 13 juin et du 17 juillet
de la même' année, qui visent également la
médaille militaire ; c'est la jurisprudence ac
tuelle qui parle « de la perte d'un membre ou
d'une blessure équivalente », Il est d'ailleurs
bien entendu que ce qu'un décret a fait, un
autre décret peut le défaire. Les volontaires qui
n'avaient pas vingt ans en 1870 ne doivent donc
pas désespérer.
Qu'ils se groupent, qu'ils unissent leurs
efforts et ils obtiendront toute satisfaction.
i
Opéra-Comique : Muguette; opéra-comique en
quatre actes, de M. Michel Carré et Georges
Hartmann ; musique de M. Edmond Missa.
Le maître Reyer disait dernièrement à quel
qu'un que je sais : « On me demande souvent
pourquoi je ne fais plus de musique ? A quoi je
réponds tout naturellement : parce que je n'ai
plus d'idées. Mais comment diable tant de gens,
qui n'en ont jamais eu et n'en auront jamais,
s'évertuent-ils quand même à tracer sur du
papier blanc de petits signes noirs, qu'ils sont
les seuls à appeler du nom de musique ? —
Problème...»
Ce n'est certes pas M. Missa que visait cette
boutade. Celui-là en a des idées, il én a même
de quoi en repasser h pas mal de ses indigents
confrères ; il les exprime clairement, simple
ment, à la française; il est, tour à tour, ému
ou spirituel ; sincère toujours, et audacieux
donc ! Ne pousse-t-il pas la témérité jusqu'à
écrire unopéra-comiguepourrOpéra-Comique...
On n'est pas plus original !
Et voici que cette musique de grâce envelop
pante, de fraîche jeunesse et de poésie parfu
mée, en si parfaite correspondance avec le goût
réel du grand public, plaît et conquiert, charme
et subjugue ; et voici qu'on ose applaudir, et
qu'on déclare « cela » très bien, très doux et
infiniment agréable, sans se soucier des regards
qui voudraient bien foudroyer, et en négligeant
totalement les insinuations sournoises de tous
les insexuels de la musique amorphe. Mais
alors, c'est l'abomination de la désolation ! Si
on ne peut plus aller à l'Opéra-Comique pour y
bâiller en liberté ; si on no peut plus, la tête
dans les deux mains, y prendre la noble atti
tude du profond penseur, qu'on le dise au
moins ! AJiors, on ira aux Folies-Bergère !...
2«
Le peè»e Mvgwtte «st conçu d'après
une nouvelle de Ouida, intitulé* Seusi petits
sabots, et qui pourrait bien être un chef-
d'œuvre. C'est une histoire extrêmement simple,
un tout petit roman d'amour, presque aussitôt
fini qu'ébauché ; mais l'émotion qui s'en dégage
est de qualité charmante et de sensibilité vraie.
Elle pénètre l'auditeur doucement et s'en em
pare au besoin malgré lui.
Nous sommesvers 1820, en Flandre, 1 Anvers,
une époque qui permet à M. Albert Carré
d'habiller les personnages avec ce suprême
goût du pittoresque où il est passé maître.
Muguette, une toute jeune fille, une orpheline,
vend des fleurs sur la plaee du Marehé-aux-
Poujets, où tout Je monde l'adore ; on l'appelle
la petite fée. Passe un peintre de Paris, le beau
Lionel, en quête d'un modèle pour le portrait
de femme qu'il rêve- Il aperçoit Muguette...
Mais, la voila l'image rêvée, les grandi yeux
noirs et les cheveux de soie blonde ! Jamais il
ne trouvera mieux. C'est bien aussi l'avis du
père Klotz, un vieux brave homme, colporteur
do son état, qui fait la navette entre Paris et
les Flandres pour son commerce.
MùguQile se laisse aisément convaincre et,
dans le délicieux décor d'un jardin tout en
fleurs, le portrait s'achève, non sans que la
jeune fille ait senti battre son cœur pour l'ar
tiste qui, de son côté, est autant épris de son
modèle que de son œuvre. Cependant, un jour,
Lionel est parti, abandonnant Muguette, qui ne
pense plus qu'à l'absent. En vain, dame Line, une
brave femme, qui a recueilli la petite fleuriste,
essaye de la raisonner, Muguette est tout à ses
souvenirs et ne veut rien entendre. .
Par surcroît, voici que le père Klotz, retour
de Paris, annonce innocemment qu'il a quitté.
Lionel gravement malade, perdu peut-être...
Sans rien dire à personne, Muguette a pris son
parti : elle quittera la maison de dame Line et
s'en ira à pied, toute seule, à Paris. Par la froide
nuit de décembre, sous la rafale, elle part, cou
rageuse et résolue ; mais la pauvrette a trop
présumé de ses forces; h peinea-t-ellefait quel
ques pas dans la neige qu'elle tombe, à demi
morte de froid. C'est Klotz, stupéfait, qui la
trouve évanouie sur le soi. Il la ranime, il la
réchauffe, il la couvre de son manteau. Et c'est
lui qui l'emmènera à Paris ; c'est lui qui la
conduira chez Lionel; il sera son père, tout le
long du chemin 1
Ils arrivent enfin à l'atelier du peintre, Lionel
n'a pas oublié la petite fleuriste d'Aavers; quel
que soit son modèle, c'est toujours le frais
visage de Muguètte qu'il a dans la .pensée ; en
ce moment même, iî achève un portrait de
femme, et c'est encore, c'est toujours la figure
de Muguette sur le corps d'une autre !
Cependant, Muguette s'est habillée ; elle a
pris la pose. Elle parle, elle redit les mêmes
mots, comme autrefois, là-bas, au temps du
jardin fleuri,.. Lionel, au comble de l'égare
ment, croit à une hallucination,.. Mais non,
c'est bien Muguette, toujours aimante et tou
jours aimée... — « Lionel, je t'aime ! » —
« Muguette, je t'aime ! » « C'est l'éternel roman
d'amour, » affirme sentencieusement le père
Klotz, — Voilà tout.
On ne saurait imaginer quelque chose de
plus simple, de plus fraîchement naïf, et c'est
précisément cette simplicité et cette naïveté
qui ont décidé du succès. C'est que, sur le
tout, plane une sincérité rare et que, toujours,
la sincérité s'impose,
M. Missa, armé autant que quiconque-*qu'on
le sache bien — pour les grandes luttes musi
cales, pouvait, tout comme un autre, se lancer
dans la musique tendancieuse et écrire une
partition féroce qui serait venue s'ajouter à
celles dont nos tympans gardent si souvent la
meurtrissure ; u ne l'a pas voulu ; il a compris
qu'à ce poème de tendresse, il fallait une mu
sique de charme, et il a chanté tout en jeu
nesse les amours de Lionel et de Muguette,
..avec des grâces qui rappellent à. la fois — sans
leur rien emprunter — celles de Delibes et do
M. Massenet. La mélodie abonde, toujours
claire, aisée et séduisante, et les plus précieuses
harmonieslasoulignentsansl'écraser. D'heureu
ses pages de couleur, comme celles du marché et
de la veillée, introduisent un élément contras
tant du plus habile effet. Tout au plus, si l'on
voulait formuler une réserve, pourrait-on re
procher à l'œuvre, en son ensemble, de se mon
trer trop uniformément délicieuse. Voilà,
certes, une critique dont on n'a pas souvent
l'emploi ! Encore serait-il facile d'éviter ce joli
défaut ; il suffirait de quelques bouffées plus
sonores à l'orchestre, de quelques mouvements
vocaux plus accélérés en scène. On y pensera
aux représentations suivantes.
Les interprètes méritant nos éloges. Muguette
c'est Mme Marie-Thierry, dont la joliesse fleu
rie et la taille menue, tout autant que la voix
fraîche, saine et légère, semblent faites exprès
pour le personnage. Elle y est ravissante de
jeunesse et de sentiment. Elle comprend, en
chanteuse experte, en artiste délicate, que
Muguette ne saurait déchoir', ayant pour illus
tres marraines Mireille et Mignon.
M. Muratore, dans Lionel, prend une belle
revanche de son premier début. Sa voix de
vrai ténor a du charme et de la distinction. Le
comédien n'est nullement maladroit. Bref, il y
a promesse sérieuse d'un futur artiste chez eé
chanteur bien doué,
Fugère est exquis de bonhomie et de pater
nelle bonté dans le rôle du père Klotz, qu'il
chante en grand chanteur, qu'il joue en grand
comédien ; mais, comment Fugère ne serait-il
pas exquis ?
Une bonne note à Mme Passama (dans Line)
et à quelques rôles sans importance, Ijien tenus
par Mmos Pierron, de Craponne, Gostès, Perret,
ar MM. Cazeneuve, Mçsmaecker, Jmbert et
igué,
Voilà donc un succès qui doit tout à la fran
chise, et rien à la complication. (Ça nous
çfeange!...
Léon E>
L'HIPPODRO ME 10 WGCHtMP
t>epuis*leux ans, on remanie l'hippodrome de
Lbngchamp. On a pu voir les agrandissements
et aménagements nouveaux qui ont déjà été
faits en arrière deg tribunes. Aujourd'hui c'est
de la reconstruction des tribunes elles-mêmes
que l'on s'occupe.
L'architecte chargé de ce nouveau travail
considérable est M; Charles Girault, membre
ie l'Institut.
L'éminçât artiste soumettra, dès la fin de
cette semaine, ses premiers projets à la Ville
4e Paris,
Les tribunes du président de la République,
ou conseil municipal et de la Société d'encou
ragement doivent être démolies et remplacées
par des édifices nouveaux.
11 est également question eje refaire îa tribune
des dames, mais les premiers projets de M.
Girault ne portent quo sur les trais tribunes
que nous venons d'indiquer.
Ils comportent une façade en pierres sur le
pesage et une façade on bois recouvrant une
armature métallique sur la piste.
Les plans et détails décoratifs ne seront
poussés qu'après l'adoption de ces projets et
arrêtés que dans deux ou trois mois. En juillet,
août et ' septembre on les mettra à exécution
dans les ateliers, des entrepreneurs, et c'est
après la saison des courses, d'octobre 1903 à
mars 1904, que l'assemblage et la construction
auront lieu sur le terrain même.
Les tribunes actuelles auront donc pour la
dernière fois cette année les honneurs du
Grand-Prix et de la revue du 14 Juillet.
—i" — . i i -■.■■i,. ■ .u'. - j».
ÉTRANGER
(Dépêches ds nos correspondants et des agences)
EN ITALIE
SUR {.E PASSAGE DE8 SOUVERAINS
Rome, 17 mars.
Pendant que le roi et la reine se rendaient au
Panthéon, le nommé Andréa Carnevali, de
Messine, traversa le cordon de soldats et courut
vers la voiture royale.
Arrête, il montra une supplique qu'il voulait
remettre au roi, se trouvant sains moyen d'exis
tence.
Pendant que les agents le conduisaient au
commissariat, Carnevali sortit à la hâte de sa
poche une fiole contenant de l'arsenic et la
vida. Les agents s en aperçurent et lui arra
chèrent la fiole.
Carnevali fut fouillé et l'on trouva sur lui
une autre supplique pour la reine-mère.
UN MONUMENT A LÉON XIII
Kome, 18 mars.
Un comité, présidé par le prince Marc-
Antoine Colanna, vient de se former, à l'effet
•l'ériger un monument — un ouvrier embras
sant une croix — en l'honneur de Léon XIII.
Ce monument sera placé sous le nouveau
portail de Saint-Jean-de-Latran.
EN RUSSIE
MORT DE L'AMIRAL TYRTOFF
Saint-Pétersbourg, 17 maps,
L 'amiral Tyrtoff, ministre de la marine, est
mort d'une apoplexie du cœur.
Saint-Pétersbourg, 18 mars.
La 4frection temporaire du ministère de la
marine est confiée au chef de l'état-major
général do la marine, amiral Avellane.
" AU MAR0C
LE PRÉTENDANT GAGNE DU TERRAIN
Y-ang-er;-
Le prétendant gagne du terrain depuis quel
ques jours. Toutes les tribus du voisinage de
Mékinez refont cause comffiune avec Bou-
Hamara. La puissante tribu d'Ait-Legrocher
s'est également jointe à lui.
Madrid, 18 mars.
Une dépêche de Meljlla dit que l'expédition
projetée par l'oncle du sultan pour prendre à
revers le prétendant a échoué parce que les
tribus kabyles refusent l'obéissance.
DANS LES BALKANS
M QUESTION MACEDONIENNE
Salonique, 18 mars.
Les rencontres entre les bandes révolution
naires bulgares et les troupes régulières turques
continuent à être très fréquentes en Macédoine,
où. se commettent journellement des actes de
cruauté et de barbarie.
Si on n'a enregistré jusqu'ici que des ren
contres partielles et isolées, la raison en est que
le travail de préparation de l'insurrection n'est
pas encore achevé-
La Turquie le sait très bien.
Aussi, ne s'endort-elle pas sur l'espoir de pa
cification qu'a fait naître l'annonce des ré
formes et aceumule-t-elle en Macédoine une
quantité considérable de troupes afin .d'être
prête à toute éventualité.
T en chine
LA QUESTION DU PAIEMENT
DE L'INDEMNITÉ
pèiôn, 17 mars.
Les ministres Ont tenu au jourd'hui une réunion
4ans laquelle ils ont discuté la note par laquelle
le gouvernement chinois refuse d'émettre les
obligations destinées au paiement de l'indem
nité avant quelesminislros aient soumis à leurs
gouvernements respectifs la question du paie
ment des droits de douane sur la base de l'or.
La majorité d'entre eux s'est déclarée en fa
veur du maintien de la demande relative aux
obligations, avant de passer à la discussion des
questions découlant du protocole.
Le ministre de France a déclaré qu'il avâit
été autorisé par son gouyernement à faire droit
à la requête du gouvernement chinois tendan't\
au paiement des droits de douane sur la base
de l'or. Le ministre de Russie a appuvé son
collègue.
L'accord n'a donc pu s'établir.
DANS L'URUGUAY
LA GUERRE CIVILE
Washingtçn, 18 mars.
Le consul des Etats-Unis à Montevideo télé
graphie que la révolution prend une tournure
sérieuse ; le chemin'de fer est coupé ; huit mille
hommes sont campés en dehors de la capitale
et se préparent à prendre l'offensive.
. Montevideo, 18 mars.
On annonce qu'il y a un combat près de la
ville.
, Le gouvernement va convoquer la garde na- '
tionale et proclamer l'état de siège.
Tous les télégrammes sont censurés.
r *"" ' j 1 '■ — «■■■■!! . i ■
te caissier de la Caisse d'épargne k Dijon :
/Dépêche de notre correspondant)
Caen, 18 mars.
Louis Laporte,'le directeur de la Caisse d'é
pargne de Dijon, qui a quitté cette ville le
6 mars, et qui est inculpe d'avoir commis des
détournements, vient d'être arrêté à Caen, rue
Saint-Jean; par la police.
On a trouvé sur lui 6,809 francs et un re
volver chargé de cinq balles..
LA GRÈVE DU HAVRE
(Dépêches
Vingt journaliers, soit trois de plus qu'hier,
sont entrés ce matin aux docks. 400 grévistes
sont venus devant l'établissement ; parmi eux;
un certain nombre espéraient que malgré le
vote d'hier soir, un mouvement se produirait
en faveur de la reprise du travail, mais il n'en
a rien été. La crainte retient ceux qui ne sont
pas partisans de la grève.
Le calme a'a pas été troublé,
5 h. 10 soir.
Cet après-midi, il y a eu 31 entrées de jour
naliers, aux docks.
LE VOL D'ALFO RTVILLE
Nous avons raconté l'agression dont furent
victimes les époux ChaptaJ, habitant rue Louis-
Blanc, à Alfortville. ,
Le 30 janvier dernier,- dans la soirée, alors
qu'ils rentraient à leur domicile, M. et Mme
Chaptal étaient assaillis par plusieurs malfai-'
teurs et l'un d'eux arracha à M. Chaptal une
sacoche qu'il tenait à la main et dans laquelle
se trouvaient des bijoux représentant une
somme de 40,000 francs.
Un mois et demi plus tard, le lo mars, trois
des auteurs de cette agression, les nommés
Battavoine, Landais et Royer, étaient arrêtés.
Un quatrième individu, le plus compromis
dans cette affaire,, a été arrêté hier, à son
domicile, rue Lecourbe. C'est un nommé
Auguste Mérigon, âgé de trente ans.
La capture de cet individu a été des plus dif
ficiles ; armé d'un revolver, Mérigon opposa une'
résistance désespérée aux agents chargés de
l'appréhender et ceux-ci durent engager une
véritable bataille pour désarmer et'réduire à -
l'impuissance le redoutable malfaiteur,
Mérigon, qui récemment a été, pour escro
queries, condamné par défaut, par le tribunal'
correctionnel, à treize mois de prison et 50 fr.'
d'amende, est également inculpe d'être l'auteur
d'un vol de 10,000 francs commis récemment &
à Boulogne-sur-Seine chez un avoué honoraire,-
M" Ilenriet.
Le malfaiteur a été .éçroué au dépôt et mis à
la disposition de M, Flory, juge d'instruction,
AFEÈS LE T0YA6S BE B. CMMBUIl
(Dépêche de notre correspondantj
% Marseille, 18 jnars.
Le paquebot-poste/iMr/wrs/, courrier de la
côte orientale d'Afrique, arrivé à Marseille dans
la journée d'hier, avec une quarantaine de pas«
sagers, avait a son bord M. Hansen, ancien se
crétaire de l'Etat libre d'Orange, qui se rend on
Hollande.
M.Hansen, gui a assisté à tout le voyage de
M. Chamberlain dans les deux Républiques de
l'Afrique du Sud, m'a catégoriquement déclaré
que tous les récits enthousiastes qui ont été pu*
bliés dans la presse jingoe sur le voyage du
sous-secrétaire d'Etat aux colonies sont de pure
fantaisie. Les actes de prétendu loyalisme que
les agences ont enregistrés no sont pas, suivant
M. Hansen, plus exacts.
Ce qui est vrai, c'est que les Boers ont accueilli !
M . Chamberlain avec calme, mais avec une grande
froideur; que s'ilss'inclinentactuelloment devant
le fait accompli, ils n'en conservent pas moins
une certaine réserve vis-àrvis de leur ennemi.
En terminant, M. Hansen m'a affirmé que la
texte de la plupart des dépêches signalant les
enthousiastes réceptions au Transwaal a été
altéré et que les Boers se sont abstenus d'assis
ter à. la plupart • des ï fêtes auxquelles prirent
part seulement les résidents anglais.
Je laisse, bien entendu, à M. Hansen la resv
ponsabilité de ses déclarations.
qui, les manches retroussées jusqu'aux
coudes, montrait ses robustes bras, cou
verts d'une couche du plus éclatantindigo.
Elle s'engouffra précipitamment dans
l 'allée de la maison.
Jacques était renseigné.
Il n'avait qu'à suivre la teinturière et
à tomber comme une bombe dans le
modeste logis où la fille de Davenesle
était loin de l'attendre.
11 ouvrit la portière de sa voiture et
allait mettre pied à terre quand une ré
flexion l'arrêta.
Gomment serait-il accueilli par les deux
femmes? ■ - -
Ne convenait-il pas mieux d'attendre
que Charlotte fût retournée à ses cuves ?
L'explication que Jacques voulait avoir
avec Cécile ne pouvait avoir lieu que
sans témoin- Il avait une heure devant lui.
Il en profiterait pour se faire conduire
quai delà Râpée où il connaissait un res-
taurant assez convenable. Il y déjeunerait
sommairement et re viendraitrue Poliveau
pour se présenter à l'improviste devant
Cécile quand Charlotte l'aurait quittée.
En déj'eunant, l'amant de Rolande sen
tait peu à peu s'évanouir la belleconfiance
qui l'avait animé jusqu'alors. Comment
s»sœur d'adoption allait-elle le recevoir?
Il aurait beau prétendre qu'il lui avait
trouvé une situation; Cécile était capable
ie ne rien vouloir entendre, et même de
te chasser.
Décidément, ce n'était pas la fille de
Georges Davenesle qu'il devait revoir la
première; c'ét aitCharlotte qu'il était né c e s-
saire d'interroger avec tact et habileté.
il apprendrait vite de la servante quelle
était la manière de vivre de sa maîtresse-
Il saurait également si Cécile avait mis
Charlotte au courant des faits, ce qui
était intéressant à établir.
Mais il était trop tard maintenant pour
voir la teinturière qui devait être retour
née à ( son travail.
Il irait à §a rencontre le soir, quand elle
sortirait après sa journée faite.
C'était préférable. Il aurait ainsi tout le
temps de s'entretenir avec elle.
Il se rendit chez Laverdac.
— Toi à cette liéure-ci ? demanda Mi
chel £vec une certaine curiosité.., Au-
rais-tu du nouveau ?
— Peut-être répondit Jacques.
— C'est sérieux ?
.— Tu vas en juger.
Laverdac le fit entrer dans une sorte
de petit fumoir où ils ne craignaient pas
d'être importunés, et dont il referma soi-
gneusejjnent la porte derrière eux.
— Explique-toi, dit-il à Jacques...
— Eh bien, commença celui-ci, la
femme dont je t'avais parlé pour rempla
cer Rolande...
-- Ah oui! cette fameuse beauté dont
tu as perdu la trace ?
— Je l'ai retrouvée.
— Vraiment! s'écria l'aveugle; c'est
ça qui serait une chance !,.. Mais qui
est-ce au juste, cette femme-là? Quand tu
nous as parlé d'elle pour lapreroière fois,
tu as été plein de réticences et de mystère.
Depuis que la nécessité les avait de
nouveau réunis, Laverdac avait su pren
dre une grande influence sur l'esprit de
sop nouvel associé.
Tour à tour insinuant, sarcastique ou
dominateur, il imposait son autorité à
son complice qui s'inclinait devant une
astuce et une duplicité supérieures aux
siennes, et courbait la tête avec le respect
qne le bandit éprouve pour son chef.
Brunemont comprit qu'il valait mieux
dire une partie de la vérité à cet homme
étrange et redoutable que l'on n'abu
sait pas.
— Tu veux le savoir ?... C'est une en»
fant que mon père a recueillie jadis, et
dont il avait voulu faire, en quelque
sorte, ma sœur d'adoption.
Il y avait un tel ressentiment dans l'ac
cent dont Jacques prononça ces derniers
mots que Cartigny releva la tête. Un sou
rire sauvage éclairait sa" face ravagée.
Ah! ah! ricana-t41, je crois com
prendre. .. Les sentiments qu'on vous
impose ne durent guère. Lui avait-il laissé
de l'argent, ton père, à cette donzelle?
— Oui.
— Mauvais moyen de lui conserver ton
affection... Et sans doute, en mourant,
il a exigé'qu'elle restât près de toi ?
— En effet.
— Y est-elle encore ?
— Non, elle est partie... partie à la
suite d'une querelle.
— De quelle nature ?
— J'étais sans le sou;..
— Et tu as puisé dans son saint-frus-
quin à elle, hein?
— Cet argent, c'était mon père qui le
lui avait légué...
— Donc, il lui appartenait... Enfin, tule
lui as emprunté un peu trop vivement?
— Je le crains.
— Pas mal, eela, .pour un frère d'adop
tion... Eh bien, mais, dans ces condi
tions, je ne saisis pas très bien comment
tu vas te réconcilier avec cette petite,
— Il le faut pourtant i
•— Tu y tiens tant que cela ?
Jacques hésits un instant.
Il fallait décidément aller plçs loin en
core dans la voie des confidences,
-r. Pour des projets qui me sont person
nels, continua-t-il, cette fille est de trop
sur ma route,
(La mite à demain. J P ierre DECOÙRCELL&
Spectacles à Jeud i 19 bs
OPÉRA.—Relâche.Vendredi, Samson et Dalila,
Paillasse, r- Samedi, les Huguenots.
COMEDIE-FRANÇAISE. — Matinée, 1 11. 1/2, la Re
vanche d'Iris, les Romanesques, la Joie fait
peur : soirée, 8 h. 1/2, la Femme de Tabarin,
.Sans lui, il ne faut jurer de rjen. -r Vendredi
et samedi, l'Autre danger.
OPHlA-GOMÎOtîS»—Matinée,lh.rl/2,Louise; soirée 1
Sh., Lakmé, Cavalieriarustieana. — Vendredi,
Iphigénie. — Samedi, Muguette.
QDEQK. — Matinée, 1 h- 1/2, et soirée, S h. 1/2,
Dernier rêve, la Rabouilleuso. — Vendredi et
samedi, même spectacle.
VAUDEVILLE. — 8 h. i/S Incognito, Heureuse.
GYMMâSE. — s h. 3/4 Les Ppires, 1P Secret • de
Polichinelle.
VARIETES.— Sh. 1/4 Manu militari, le Beau jeuno
homme.
PALAIS-Rom. -r- S b. 1/2 L'Homme masqué,
Tricoche et Cacolet.
NOUVEAUTES, — s li. 1 /2 Le Cake Walt, la
Famille Boléro. *
RMJATFFANtr. — Relâche.
Xfl .SARAH-BERNHARPr.-. Matinée,g h., la Pa,me
aux camélias; spirée, 81i. 1/2, Werther.
Vendredi, Fédora. Samedi, la Dame aux
camélias. — Dimanche; en matinée, Fédora i
le soir, la Dame aux camélias.
PORTE-S AM T-KARTCT—Sh. l/4LaTourdeNesle.
CHATELET. — 81i. 1/2 Les Pirates de la Savane.
GAITB.—- S h. 1/2 Les Cloches de Comeville
TH. ANTOINE. Matinée,? h., et soirée,8 h-3/4,
Mariage d'argent, Son petit cœur, l'Indiscret.
ATHENEE, — S h- 1/2 Chassé-croisé, l'Entant du
miracle;
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AMBIGU, -rr S h. 1/2 Les Dernières cartouches.
BOUFFES-PABISIEHS.—8 h. 1/4 Le Grain debea,uté,
Claudine à Paris,
FOLIES-DKAMATigUES. — 8 h. 1/2 La Garçonnière
à louer, la Famille du brosseur, l'Anglais tel
qu'on le parle.
CHATEAD-D%A0. — Relâche.
CLUNY. — 8 h. 1/2 Le Phoque, les Gaitâ3 du
_ veuvage, l'Affaire Champignon.
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Môsgieu le Mair e.
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NORD s Infâme ! — GRENELLE : Le Billet de
" logement. ~ MOST?AMASSE : La Maigriottft.
— aOBELINS : Lo liossu. — MONTMARTRE :
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La Maison du Baigneur.— LES TERNES ; Moins
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Les Saltimbanques.
SPECTACLES ÏT FUTO hWffiiï
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Folies-Bofg'ere, revue a grand spectacle en
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Looping tke Loop (à 10 heures).--La P'tito. Du-
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jj j&t.t.h pianotisï . — Auditions libres tous îaf
jours, 33, boulevard des Italiens; entrés-
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