Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1894-07-21
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juillet 1894 21 juillet 1894
Description : 1894/07/21 (Numéro 11530). 1894/07/21 (Numéro 11530).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6132243
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2008
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SAMEDI • 21 JUILLET 1891 •
v 202*^"SA.INT victob, M.'~*~163
TRfîNTE-DEqXIÈME ANNÉE' (N uméro 11530)
LES MANUSCRITS PlS'SONTPA3 REMOUS
PRMËRE
' fin > "'* ' 1 -
EDITION
DAIS L'ÂRMËE
'{ ; Je l'ai déjà dit, à cette même place. H y
& deux choses que'noiis ne cesserons de ré
clamer pour nos soldats une nourri
ture s/iine et uncasernement salubre. Nous
■■ |ie":pouvons ' admeitro, en effet, •• que des
hommes qui ont l'honneur de porter l'uni-
îormji, des jeunes gens .qui, avec courage
et résignation,"s'instruisent pour, au besoin,
défendre la patrie, deviennent les .victimes
d'entrepreneurs quelconques qui- leiir au
ront' Mli des, casernes mortifères ou qui
"Jeur feront manger de la- viande ^pourrie,
grâce a ' un système d'adjudication défec
tueux. • ;
Car toutes les protestations de ceux que
la vérité offense ne peuvent empêcher la
constatation des faits de cette nature. H y a
.actuellement en France un certain; nombre
de casernes insalubres où chaque armée la
• fièvre typhoïde tue .régulièrement, fatale—
mentv'un c^ainnombre de soldais.. Efn Al
gérie, le cas ëst.epcprej}.lijslçé.quent. , .
Il y a également des. g'amispnS où. la qua?
Jité dela viande fournie '.p^ les'- adjudica
taires est si mauvaise qûô des empoisonne-
-. ments véritables ontété constatés chez les
hommes de troupe à qui oette viande avait
■été servie. Récemment, on' s'en souvient,
■plus de cent soldats d'uné garnison dirNord
de la France furent victimes de l'infâme
nourriture que des bouchers voleurs et des
tïhefs, complaisants ' où insouciants, leur
avaieftt préparée. ■ , .
■ ~ Tant que de pareils scandales-serontpos
sibles, je le répète, nous ne'^'cesserons 1 de
_réclamer, et nous' trouverons mauvaises les
"raisons qu'on nous donnera- pour les excu
ser,, ces choses-là n'ayant pas d'excuse. Au
cune considération d'aucune espèce, ne doit
empêcher la désaffectation des casernes irir
salubres ; aucune question d'intérêt privé,
-aucune influence^loealc ne doivent primer
lorsqu'il s'agit de ,1a santé de nos.soldats:
"L'hygiène dans l'armée' n'est pas seulement
désirable, elle est nécessaire, indispensable,
et tous les. efforts des officiers doivent ten-
; dre à l'établir et à la maintenir rigoureuse^
-jnent. , , .-I. ;. . • s.
* #
.. Ces idées, je le constate avec plàisîr,sont
partagées, et depuis longtemps mises , en
pratique'par là plupart de nos généraux. Le
ministre de la guerre lui-même, au milieu
des mille préoccupations qui l'assaillent de
•toutes parts,n'kcertes pas négligé cette par
tie de sa tâche; on se rappelle Ses ultima
tums auïi municipalités de Lure et d'Evreux
à. prepoç, de casernes inhabitables. Mais
c'est surtout aux "commandants de corps
d'armée qu'il appartient de veiller à la,santé
de leurs hommes..
Je suis sûr qu'ils n'y pianquent pas, et je
n'en veux pour preuve que l'ordre général
adressé ces jours-ci par l'un d'eux, M. Poil-
loiiede Saint-Mars,aux troupes dul2 c corps.
Le général Poilloûe de Saint-Mars, l'un
des plus brillants officiers de notre jeûné
armée,, a manifesté à diverses reprises sa
sollicitude éclairée pour les; soldats dont il
a toujours cherché à améliorer la situation
matérielle. On lui doit une quantité de pe-,
tites réformes intelligentes, qui Ont été très
'vivement appréciéesparlestroupiers placés
'"bous ses ordres et qu,on a fini par introduire
"dans les corps d'armée voisins. ■.,...
M. Poilloué de Saint-Mars n'a pas été
moins heureyx lorsqu'il s'est-àgî de relever
le prestige de- l'uniforme» Ses' instructions
relatives aux honneurs .à rendre au drapeau,
sa théorie du salut à la française; la main
larguent ouverte en signe de loyauté, ont
^obtenu le succèsle plus vif. Il vient de pren-
; dre l'initiative- d'une ^nouvelle mesure qui,
certes, jne sera pas moins bien accueillie par
jes intéressés.
II s'agit dù repos à prendre, dans la jour
née, pendant les chaleurs. On sait combien
sont pénibles en été, pour les soldats, les
heures d'exercice qui marquent le milieu
du jour, et qu'on exécute dans la cour du
quartier chauffée, à blanc par le soleil.Tous-
cevx qjie vous interrogerez vous diront e/ue
c'est entre midi et de^ix heures que le mér
ilier militaire leur a.toujburs parule plus in
tolérable.-
. - Le général Poilloûe de Saint-Mars l'a
parfaitement ^compris et pour toutes les
troupes de son commandement,, il a ordonné
la sieste jusqu'ici réservée à tort aux seules
garnisons d'Algérie. " ,
' ' . **# ■ :
' Le texte même de l'ordre général du
commandant du 12 e corps d'armée mérite
d'être cité. Mieux que tous les commen-
taires, il montré jusqu'à quel point le bien-
être,des,soldats préoccupe leur, chef, .. ; -
Dès l'appariti.on--du soleil, recommande le
général de Saint-Mars; les -persiennes ou les
nattes-qui-en tiennent lieu seront manœuvrées'
par le gardien des chambrées, de façon à inter
dire l'entrée des rayons solaires-à-l'intérieur
des bâïiments etày conserver la' fraîcheur.
~ A dix heures;- repas du matin.-
De onze heufës^à midi; corvée générale pour
mettrë le casernement, dSn's lé plûé grand état
de .propreté. Lés escaliers .et les chambrées se
ront nettoyés avec du sable mouillé et phéni-
ouéjjLeslits geront préparés en mettait un deg
draps au-dessus. . .. . -
A midi, on battra ou on,sonnera la.retraite.
La ; casorne sera consignée. Les cantines seront
évacuées ou fermées. . "
- Les pérsiennès. ou les nattes en tenant lieu
seront dosés ou baissées, de tous côtés ; pour
obtenir l'ombre. . ■
••.Les hommes-se coucheront sur leur lit en
pantalon de toile l et ils se, reppseront en silence.
Àu .bout de. quelques jours, l'habitude du
soriïmeil viendra et chacun sera fort; aise d'en
profiter. - .
Les sous-officiers donneront l'exemple. -
■ Les-casernes devront ainsi présenté?, .autant
que possible,, la fraîcheur, l'ombré et le sjlencê,
et cette, pause dans l'agitation de la longue
journée d'été sera salutaire à nos jeunes:ge$5s.
. Ceux, qui ne .voudront pas;,y prendre part
pourront rester dans les cours, mais sans trou- •
pler par leurs allées et-venues le calme des
chambrées. : .. r... ....
-, Entre clejux et trois heures, suivant les ârmesj
suivant les localités, suivant les fatigues et la
température de la journée, on sonnera la diane
et le soldat, redevenu dispos, reprendra gaie
ment les occupations du service. ^
Le général n'a pas ajouté, mais- fl aurait
pu le'faire hardiment, quë lè service ainsi
organisé tfen'sera qiie'meilleiiF. Les'heu
res d^exercice remplacées par' ;la : sïeste
pourront être rattrapées-, facilement'le ma -i
tin, à la fraîcheur de l'aurore, car les hom-
nfïes ne manquant pas de: sommeil, rien
s'empêche d'avancer le lever. Et ces exer-
■ Ices matinaux seront autrement profitables
à l'instruction des troupes. .
• Dans ces conditions, je né vols vraiment
pas quelle objection sérieuse l'on pourrait
faire à la mesure préconisée par le .com-.
mandant-du 12 e corpsi - :
L'organisation rationnelle et logique du
travail, co^ipé par des repos nécessaires, ne
peut qu'augmenter 'encore.la,.vigueur de
nos soldats. L'hygiène, bien c'oinprise n'est
pas du sybaritisme. "*» •
. On fera peut-être remarquer qu'en temps
de guerre nos soldats seront bien obligés de
supporter lé froid et le chaud, de boire l'eau
des ruisseaux et de manger de la viande —
guand ils 'en auront-^- de qualité douteuse.'
'est possible ! à la guerre comme 1 à la,
gueirè, dit le proverbe.
Ce n'est pas.une raison pour.qu'en temps
de paix, sans nécessité aucune, des homr
mes périssent par insolation ou par la fièvre
typhoïde. 'Le général Poilloûe de Saint-
Mars l'a pensé. Je suis entièrement de son
avis«.-' : ■ •
. ." Thomas Grimm.
Êcliôs de partpiit
M/ Guillaume, architecte des palais du Lou
vre et des Tuileries, professeur à l'Ecole.des
beaux-arts, chevalier-de la Légion d'honneur,
est mort hier en "son domicile, rue' Jean-Bart, 3.
M j Edmond Guillaume était né à Valeneien-
ries; lé,24 juin'1825. A dix-neuf ans, il fut en
voyé par.sa ville natale commé pensionnaire à
l'Ecole dès beaux-arts dixans plus tard, ilrem-
portait le/deuxième grand prix de Rome sur un s
projet de Conservatoire de musique et de décla
mation,- et, l'année suivante, le premier grand
prix ainsi: qu'une grande médaiJle'd'émulation
sur un projet dé _palais d'ambassade à'Constah-'
tinople. : ■
Chargé d'une mission archéologique on Asie-
Mineure, Edmond Guillaume quitta la Fran'ce
en 1861 et n'y revint qu'en 1863, année où il
remporta une deuxième médaille au Salon pour-
son Temple deRome et d'Auguste à Ancyre. La
même ; année, il était nommé inspecteur des
travaux du Palais* de Justice,
En .1864, M. Guillaume fut chargé, avec le
statuaire; Doublemard, d'exécuterle monument
commémoratif de la défense de Paris qu'on
voit sur là place Clichy. Il était l'auteur d'une
Histoire dé l'art et de l'ornement.
On ne peut songer an concours organisé par
le Petit Journalj pour les meilleures voituresmé-
caniqueSj sans; se reporter à celui qui s'ouvrit.en
1829 surle chemin de fer de Stockton,àDarlington,
en Angleterre;- pour découvrir la meilleure lo-'
comotive. Les conditions du programme, qui
étaient des plus . modestes, furent' largement
dépassées par la Fusée, de Stephénson. Cette
locomotive, du poids de 4 tonnes 1/4 (4,250
kilog.), remorquait un train de 9 tonnes l/2
avec une vitesse moyenne ,de: vingt kilomètres
à l'heure. -,
Quelle différence- avec les'locomotives ac
tuelles dont le poids est de 40 à 50 tonnes, et
qui marchent avec une vitesse régulière de 60
,à80 kilomètres^, en traînant un poids de 200
tonnes,! . Mais * ces beaux résultats, - qui
confondent l'imagination; n'ont été obtenus que
petjt à petit, en développant les principes ima
ginés parle lauréat de 1829.
•En présence de ces faits publics, indénia
bles,; comment ne, point espérer qu'il sorte
quelque chose, de; tous les efforts, suseités par
notre concours de 1894? Comment .ne point en
espérer quelque progrès spécial, utile au pro
grès universelî
L'Académie des inscriptions et bellôS-lettres
a,- dans sa séance d'hier, appris la mort d'un de
ses .associés étrangers les plus distingués, sir
Austen-Henry Layard, de Londres, qui est dé
cédé à l'âge de soixante-dix-sept ans^ - ■ i
• : 'Le défunt était un .polyglotte de premier-or
dre, très connu dans le monde' savant, par de
remarquables travaux sur les monuments assy
riens. , . "
11 était associé de l'Académie depuis 1889. .
Depuis deux mois et defrîi que l'Exposition
internationale d'Anvers est ouvéï'te, le chiffre
des visiteurs qui affluent, non seulêmèùt de
tous les coins de Belgique, mais aussi' de
France, d'Angleterre, d'Allemagne et des autres
pays d'Europe, grossit de semaine en semaine.
Dimanche dernier, il n'est pas, arrivé m'oins de-
cinquante mille touristes à Anvers.
. C'est assez dire, le succès, désormais.consa-r
cré, de.rExpositioni succès dû non seulement à
l'ensemble de ses sections, mais--aus^i au carac
tère original de certains compartiments, comme
peux de l'industrie diamantaire, .de ,1a' marine,
du; Congo,, de l'armée, et surtout le quartier du
Vieil-Anvers. ,Etr l'approche des grandes-vacan
ces,," avec les fêtes joyeuses et'brillantes qui se
préparent, ne va pas peu contribuer à augmen
ter encore le sucççs de l'Exposition.
Le progrès :■
Nous sommes loin du temps où les concier
ges toisaient d'un regard 1 méprisant' ceux de
leurs locataires qui faisaient du « vélo » et lés
forçaient à monter leur machine par l'esca-
liec de.servicrî- ■ ?
Nous avons vu hier, au-dessus de la porte
cochère d'un superbe immeuble de la rue de
Siam, un écriteau indiquant les différentes
pièces dont se composent les appartements à
louer avec cette mention àla fin: « Remisé pour
bicyclettes et voitures-d'en/ants. ' —
• A la bonne heure, voilà qui est pratique ! Les
bicyclettes aussi bien c(ue les voitures d'enfants
fui sont si utilisées aujourd'hui avaient le droit
'attirerl'attention de messieùra les proprié
taires.- - .
, Nos braves sâpêtfrs-pompiers parisiens fie se
dévouent pas seulement pour sauver au feu les
créatures humaines ; ils opèrent aussi à l'oc
casion des sauvetages d'animaux, de chevaux
notamment, -et y déploient un courage- et un
sang-froid considérables. Rien n'est, malaisé et
périlleux comme le sauvetage d'une écurie en
flammes et de ses chevaux affolés par le-feu. •
En dehors de ces prouesses plus spéciale
ment professionnelles, res:sapeurs-pompiers de
Paris sont intervenus en 1893 : quinze fois pour
, tirer, d'affaire des chevaux qiii avaient les'pieds
engagés dans des regards d égoûts, dix-sept fois
pour dégager ; des - chevaux tombés dans des
tranchées ou excavations diverses.- Ils ont repê
ché quatre 'fois des chevaux tombés dans la
Seine ou le canal Saint-Martin et en ont sauvé
trofs. :;. . '■ . .. . ,,
Aussi habiles et courageux: à lutter contre
l'eau que contre lé fen, nos pompiers 1
Les mauvais temps que nous avons éprouvés
depuis le • commencement du printemps ont
augmenté cônsidérablement cette année, la dif-
,'fîculté de la conquête du Pôle Nord.
Un télégramme venant du Nord de la Nor
vège vient d'apprendre à lai Société de géogra
phie que le Rang-vald Iarl, navire-de Kexpedi-
tion Nellmanh, n'est pas revenu au Spitzberg,
où on l'attendait vers le milieu du mois de
mai. Les baleiniers qui croisent dans ces pa
rages croient qu'il s'est enragé témérairement:
au milieu de banquises miiTauront écrasé.
,..On n'a aucune nouvelle de l'équipage. Mafs,
.comme il était composé d'hommes habitués aux
voyages dans les glaces,' on espère qu'il à pu
■échapper au naufragée* sauver .ses traîneaux,;
-21—
FEUILLETON DU 21 JUILLET 139i
FLEUR DES NEIGES
F&EMTÈ&B PAH1Ï8
^ MONETTEt
XI (Suite)
■ Mort au champ d'honneur
■ Et pendant que Lise reprenai t sespviètès au
pied du lit de: celui dont elle devait toute sa
vie pleurer la mort, le jeune homme se réu-
. dît.dans la chambre du marquis.
Marguerite pendant les quelques minutes
où elle était restée seule, avait consulté un
Indicateur. ^
..— Antoniet, dit-elle au jeune homme,
votremère vousa-t-elle dit que j'ai uij grand
service à vous demander ?
. . — Quel qu'il soit, mademoiselle,vpuspou-'
■tfez être sûre qu'il vous sera rendu.
D'une voix très douce", elle lui dit:
— Appelez-moi Marguerite; désormais,
cous sommes de la même famille.
Sans voir • l'impression foudroyante que
ces quelques mots avaient produite sur An-
.loniet, elle continua:
— Maman no'usattcndait hier au soir père
..etmoi ; en ne nous voyant pas arriver elle a.
dû passer une nuit atroce. Je ne veux pas
qu'elle appreiinje cette catastrophe par les
journaux.; quoiqu'elle soit déjà épouvanta-'
oie, on l'exagérera'encore, et maman, si elle
n'est pas prévenue, en pourrait mourir sur
le coup, *•
^ 11 Traduction et reproduction interdilc*
— Vous voulez que : j'aille l'avertir? de-'
manda Antoniet.
•—.Oui, dit Marguerite; et le plus tôt pos
sible, carpelle soigne père avec tant de solli
citude, elle sait si bien ce qu'il lui faut,
qu'elle seule pourra le sauver.
— Bien, dit Antoniet, j'irai prendre à
Luchon le train de neuf hèures et je serai à
une heure de l'après-midi à Toulouse. . >
Mlle de Gesdres rougit un peu.
— Ce n'est pas cela que vous désirez ?
demanda le jeune homme, déjà habile à lire
sur la physionomie de Marguerite. ;
— Je n'ose.pas, dit-elle... Vous avez dû
tant vous fatiguer aujourd'hui. ;. Car c'est à
vous"'que je dois le salut de père, allez, je le
sais bien 1
. Elle appuya une màîn sur ses yeux et
parut succomber sous le poids de son émo
tion. ' -<■ - -
Antoniet bouleversé par ces larmes, plus
encore par les mots qu'elle venait de pro
noncer, et surtout pfir l'intraduisible dou
ceur qu'elle y avait mise,: se sentit trans-
porté-àu-dessus de lui-même.
-Lui,- le pauvre petit guide, timide et
n'ayant point l'aplomb que donne l'usage.du
monde, il osa, s'agenouiller à ses pieds et
appuyer- ses lèvres -sur- la petite - main qui
pendait le long de sa jupe. '
Mlle de Gesdres ne retira pas sa main. • ^
— Ma vie est à vous, dit Antoniet, vous,
pouvez en disposer. • - -
Il se releva. -,
Sans autre insistance, mais avec un seul
regard, — et quel regard, —>■ la jeune-
-fille dit : \ . ■ -
— Il y a un train- qui part à cinq heures
dù matiu.de Montréjeaupour .Toulousa ; il-"
arrivé dans cette dernière ville à huit heu
res., S'il vous était possible de le prendre;,
vous pourriez repartir avec maman à une
heure par l'express et être ici. à cinq heu
res, c'est-à-dire bien avant la nui t.
- Vous allez être obéie, dit Antoniet, je
pars. A cinq heures, Mme de Gesdres sera
auprès de vous !... ^
Marguerite ne le remercia pas, elle sen- '
tait qu'elle n'ep avait pas besoin. . ; r*
- Antoniet revint trouver sa mère. ;
Il lui expliqua ce que Mlle de Gesdres
désirait. -
La veuve ne fit aucune objection, elle
comprenait si bien que tout ce -qui pouvait
être tenté pour épargner à une autre les an
goisses quelle avait subies le fût complè
tement! - .
— Prends un cheval pour aller à Luchon,
lui dit-elle. Il n'est pas plus de minuit, en
une heure tu peux descendres. Ciërs te fera
conduire àMontréjéau avec sa meilleure^
voiture, alors, tu y arriveras certainement
pour prendre 'letrain. " ■.*•
Je suivrai ton conseil à Luohon, dit-il, |
mais j'aime mieux y descendre à pied. La
route a-été extrêmement ravinée par l'orage,
l'obscurité est profonde ; aveo un cheval il
peut m'arriver quelque accident, tandis
qu'à pied je ne crains rien.
'-Mais, mon pauvre petit, les forces hu
maines ont des limites, et tu dois être si
fatigué!... . ...
. Est-ce qu'Antoniet pouvait sentir la fa
tigue quand il s'agissait de rendre service à
Marguerite?
— J'ai dormi, plus de deux heures, ma
man, dit-il. Je t'assure que je peux trèshien
repartir..
„, - Lise n'insista pas. , / ;
r-'Va. lui dit-elle. Tu es d'une.racë vail
ses canots et ses provisions', et malgré cette ca
tastrophe, coâtinuer son mouvement vers le
Nord. ' . ■ ' ■. ■ .
En Angleterre, les Magazines^ recueils pério
diques littéraires illustrés à bon marche, font
une concurrence de plus en plus sérieuse aux
vieilles hevues, dont le tirage va diminuant
d'une façon inquiétante pour leurs actionnaires.
Ces Magazines anglais se font d'ailleurs entre
eux..une concurrenee acharn^e. Quelques-uns
tirent à 40O,0OO,.-et même.500,000 exemplairea^
Nous voyqns„be£ucoup mjeux'que cela Pari
et pas très loin d'ici;
■y> L'un d'eux, leTifr Bit (littéralement « morceau
friand «) ,avait mis au conoours laplus intéres-r
s'ante nouvelle; soit inédite; soi^ oubliée et re
trouvée. La prime à gagner était 1 une inaison,
ni plus ni moins ; un joli cottage à' bâtir au gré du
gagnant, n^- daûs de : certaines. "conditionSj bien
entendu. L'une de ces conditions était 'que le
cottage ferait orné en façade d'une plaque por
tant ces mots-gravés : Tit-Bits house. ■ . . -
- Dès milliers d'émulés 'prirent part à cette
lice. Plus des trqis quarts, cela va sans dire;
étaient des femmes. Le; gagnant a été ûn simplè
soldat d'infanterie. ; :
LE GRAND PRIX DE ROME
(peinture),
Le jury .ghargé d'examiner le concours pour
le Prix de Rome (peinture) s'est réuni hier après-
midi pour rendre- son jugement. Après, une
très longue discussion et Une série de tours de
scrutin, il à proclamé les résultats.suivants':
, Grands prix de : .Romei — M. Leroux, 'né ■ l'é
14 avril 1871, à Paris, élève-, dc/M., Bpnnât;
M. Dechenaud, né le 19 jujn l868, à Saint-Am-
breuil (SaÔné.-et-Loire), élève de MM. :Léfebvre,
Boulanger et Benjamin Constant. M. Dechenaud
remplace M: Mitrecey, grand prix i dè l'an
dernier, décédé ; tout en ayant le même titre
que M. Leroux, il ne fera, par suite, que ;i trôis
années .^ séjour à Rome au lieu,de quatre...
Premier second grand prix. ,«3 : M. Laparra,
jlé le 25 novembre 1873 à Sordéau'x, élève.de'
MM. Léfebvré, RobertrFleury et Bouguereau. ■
, Deuxième second grand pfkc; — M. Benner,
né le 17 juillet 1873 à Capri', élève de MM; Ju
les Lefëbvre,' Benjamin Constant. , et Tony
Robert-Fleury,- ,
Le Supplément: iJlûstré de cette se
maine présente uh intérêt tout à fait excep
tionnel. , - - ; ■-
Le portrait du président de la République '
a é té très, souvent publié, mais on ne connaît
pas et tout le monde voudrait connaître
celui de Mme Cdsimir-Perier ; c'est pour
quoi ; nous donnons, un -' beau 1 dessin- ! en,
couleurs t
M m0 Caslmir-Perler et ses enfants
A la. huitième page un grand dessin
également en couleurs .:
• Les hêroiïiics de Franc» :
LA SŒUR DE DUGUESGLINT
Le numéro de huït patfcs, dont deux, de
dessins en couleurs , se/vend Scéntjmes. /,
ET LA.
LE
Il semble décidément prouvé que c'est le Trésor
qur est la principale cause 3e toutes 'les: -diffi
cultés soulevées par les comptables de l'État,
receveurs, percepteurs, employés des poster,
débitants de tabac, etc., au sujet- du rembour
sement des .pièces de*monnaie italiennes.
Si ces" derniers oAt refusé les pièces qui
n'étaient pas absolument nettes, c'est'qu'eux^
mêmes n'étaient jamais.çûrs de pouvoir, ensuite
les faire accepter par le Trésor. J '
En dépit des".prescriptions .du ministre des
finances qui, dans sa . circulaire, déclarait. net
tement que toute pièce dont l'effigie était faci
lement refeonhaissablé devait* être remboursée
même si le millésime était effacé, les employés
du Trésor, selon leurs caprices-et suivant.q\rils
sont lunés, refusent impitoyablement, après un
examen sommaire, une fouledevraient régulièrement accepter sans difficulté.
Les receveurs ou percepteurs qui, au début:de
l'opération .du retrait des monnaies italiennes,
ont pu constater cette mauvaise vo.lpnté du
Trésor ge sont naturellement empressés de faire
la même chose vis-à-vis ,du public et ont à "leur
tour refusé toutes les pièces douteuses.--.
■ Mais quelques autres, plus soucieux de' se
conformer aux ordres du ministre, ont accepté
ces pièces qui. leur restent aujourd'hui pour
compte; le Trésor rie voulant pas les prendre.
Certains d'entre eux ont ainsi pour trois,
quatre «t 500 francs de pièces dont ils ne savent
que faire.Qu'en feront-ils en effet?Chercheront-
ils à les repasser aux contribuablesou subiront-
ils une perte assez-sérieuse pour avoir obéi ; à
M. Poincaré?
• Nous ne 'nousrchargèons pas de répondre à la
question ; mais après nous être plaints "dés
présentait .des pièces remboursables 1 aux termes
de.la circulaire du ministre^ nous sommes les
premiers à déclarer qu'il serait profondément
înjûste^que quelques-uns de ces tonctionuaires
en fussent de leur poche.
C'est donc le Trésor qu'il faut rappeler à l'or
dre, mais il faut .se dépêcher, car dans quatre
jours.il sera trop.tard, j *
VOITOBES SANS CHEVÂU^
Deuxième journée
• Temps aussi, beau hrer matin, pour la se-
.oonde journée que; pour la première, mais
beaucoup moins dè concurrents. Est-ce par
superstition ? Et la crainte dii vendredi a-t-elle
retenu chez eux unte partie des inventeurs
convoqués pour le 20 ? Toujours est-il que
plusieurs, dés co¤ts Ont, demandé à
voir repôrtèr à aujourd'hui samedi, leur
épreuve , éliminatoire, et que six "voitures
.seulement sont rangées sur le boulevard
Maillot,, à huit w heures du matin, prêtes à
partir. ' , ' '
Il y a bien , une dizaine de véhicules à
traction méfcanique, mais les autres ne
prennent pas part, à. l'épreuve., Ce sont les
CQnourrents de jeudi qui viennent voir le
départ de leurs oollègues ès méc^çâque
routière. . *
Bref les partants sont :
N 05 44 M. de Prandières,.vap., 4 pl.
.ty, 60. M. Le Blçmt, vap., 8 pl. ? - ;
61' Mi R. de Montais, pétr. et vap., 2 pi'. :
—. 65' Les fils de Peugeot frères, pétr.', 4 pl.
64 '"'MSI.'Panhatà et Lèvassôr, pétr., '4 pl.
— 85 M. Roger, pétr., 4 pl.'
Poiir simplifier les opérations et en pré
sence du ( pombre. restreint des concurrents,
on décide de réduire à deux le nombre des
itinéraires.4'essaL , . : ;
Tout le rnoncle, se • rendra à Mantes p^r
^zçras,. Houilles et. Maisons-Latfitte,.. sauf
les û'ùmëros 61. et 85,'qui sont attendus â
Cdrbeii, au terme de l'itinéraire, qui leur
avait été .assigné--
' À huit heures, dix, la première voiture se
met, en. marche. ; les autres suivent de trente
entrente secondes, et la colonne, s'engage
dans l'avenue de .Neuilly au.- milieu ■ d'une-
toule de. spectateurs.et escortée, coname - la
veille, par uiiè nuéei.de cyclistes.
.(.îToUits'est passé le mieux du monde,aussi
bien sur la route de Mantes, où la ôurio-
sité a été aussi grande que jeudi, que sur
celle de Corbeil-.
Les mêmes ovations que la veille ontété'
prodiguées par la population, totfjours très
intéressée, aux inventeurs etaufcxédacteiirs
du B'clit fournah .^ .
^ Â. Igny, notre porrespondant; M. Lan^
gard, a offert gracieusement des,bouquets
aux concurrents. -. - - *
Les résultats de la 2* Journée
A la suite des expériences, les si^ voi
tures sorif admises à l'épreuve définitive
de demain (Paris à Rouen).,
AUJOURD'HUI SAMEDI
Aujourd'hui samedi, matinée supplémen
taire d'épreuves préparatoires; à la de
mande des quelques retardataires qui sont:
MM. Quantin (n° 16), pétrole, 6 pl. ■...
Vacheron (n° 24), pétrole, 2 pl. /
de Bourmont (n° 53), pétrole, 4 pl.
: • ■ Garnier et Delannoy (n° 68). r
TàmarellerCapeyron (n° 72), vap., 51)1..
Landry et Beyroûx (n° 87), pétPole, 4 pl.
Jeantaud (n^88),-petrole, o pl.. ; ,•;
. : Popr : pprm%ttre'à. ces retardataires d'étrè
de bonne heure à Paris et d'avoir" tout le
tèmps de sê préparer au-.: voyage de de
main, l'épreuve préparatoire se fera aii-
jôùrd'hiîi sur la route de Paris à Poissy
par SàintrGermain (aller), avec retour par
Maisons-Laffitte (50 kilomètres environ).,
■ DEMAIN DIMANCHE
-, La journée de [ demain. dima.nche sera
fort-intéressante, et la'foule ne manquera
pas.d'être grande sur tout, le parcours des
vingt et quelques voitures qui attaqueront
en colonne le trajet de Paris, à Rouen
(12&tUomèt.),i thème définitif du concours.
Le programme reste celui des autres jours
' Concentration c]p 7 h. à 7 h. 45 du matin
à" la porte Maillot.
Départ à 8 heures précises du boulevard
Maillot ;
... Arrivée à Mantes à midi ;
Départ de Mantes à 1 h. 1/2;
Arrivée à-Rouen vers 8 heures
refus des'comptables, de 1 'Etp .t lorsqu'on leur. _. Itinéraire : Neuilly, Courbevoie, Nantefre,
lante, d'une race qui sait se. dévoiler en
vers et contre tous, jusqu'à la mort !... -
[ Elle jeta un - long; regard vers le, lit où
sous le drap se profilait le corps rigide de
Jean-Marie, et ellé ajouta ...
— Le dévouement, l'oubli de goi, c"est
encore ce qu'il y a de meilleur au monde!...-
xxi
La marquise AbeUlo !i !
. Mme de Gesdres,. née Abeille Gérard, :
était la fille " de ce savant fameux auquel la
science doit les-premières grandes décou
vertes expérimentales sur l'organisme hu
main.
Mais, à cette époque, les savants- ne
faisaient pas fortune; la-pensée de s'enri
chir ne se mêlait pas à la préoccupation .de
leurs études ; ils restaient dans un ordi;e
d'idées plus noble, plus élevé ; aussi,"le
plus souvent, leur situation pécuniaire di
minuait-elle peu à peu, en raison de l'im
portance de leurs découvertes et de leurs
travaux.
Romain Gérard, fils d'un intendant du'
marquis de Gesdres, était verni s'installer à
Paris, cédant à une vocation irrésistible.
Tandis que son cours du Collège de
France faisait une sorte de révolution par
les principes nouvéaux qui étaient les siens,
pendant que ses expériences él ses théoriès
bouleversaient le ■ monde savant, que, son
nom arrivait à un éclat de gloiro. extraordi
naire, même de son - vivant, son intérieur,
entre sa femme, et sa fille, restait modeste;
humble .comme celui d'y n obscur et misé
rable employé..
La. femme succombait à la peine.en .es
sayant' de faire .vivre le .pauvre grand
homme, en disputant aux coûteuses .et? joUïv
"hàlières, expériences le "pain de.la maison,
épuisée'par les luttes el les angoisses de :
toutes sortes.
,A cette époque, le fils du ; marquis de
Gesdres, Pascal, l'unique héritier d'une-
fabuleuse fortune, était à.Paris, où il ache
vait ses études au . lycée Louis-le-Grand.
Romain Gérard était son correspondant, ;
et le faisait sortir chez lui. - , " î
, Danso^t intérieur toujours^ gêné, maisde;
courant si haut, si élevé; en contact avec:
cet homme que• les plus vastes pensées pré- ;
occupaient sans.cesse, ce qui devait se pro
duire arriva : • i
Pascal, doué également d'une vaste • in-,
teiligenoe, s'éprit des théories .de Romain'
Gérard; comme lui, la chimie, la .physiolo
gie,la biologie devinrent sespassions, pour
lesquelles le sommeil lui-même s'enfuit de
ses nuits. ■* .
Faire des découvertes comme celui qu'il:
appelait son maître, arriver aux causes in-
connues'jus'qu'ici, où gisent la_vie, la sécu
rité, le développement humains... quelles
ambitions faites "pour tenter une nature
aussi généreuse que celle de Pascal de:
Gesdres. ^ ^ :
. Mais avec les aperçus aussi parLiculiers /
• que profondément absolus qu'avait le vieux
marquis, il est probable que jamais Paseal
n'eÀt pu les satisfaire, ses ambitions, si tout
à coup il ne se fût trouvé en possession doj
sa liberté et de sa fortune par, la mort su-j
bite de son père.
.11 venait d'avoir vingtrdeux anà.
" Les derniers devoirs rendus au marquis^
en Gascogne,' et ses affaires à peu près ré
glées, il revint à Paris, où, dans l'étroit lo-j
gis de'son maîtref il passait de si courtes.'
Chatou, .Le. Pecq, Saint-Germain, Poissy,
Trie! (28 kil.), Vaux, Meulan, Mantes
fôi kil.), Rosny,Bonnières,Vernon (70 kiL),
uaillon, Le Vaudreuil (100 kil.), Pont-de-
l'Arche, Port-Saint-Ouen et Rouen (126).
P.oijr voir passer ié gros de l'armée,
c'est-à-dire les voitures qui,- tout en roulant
à ,belle allure, feront halte de temps en
temps pour permettre aux membres .du
jury de lés examiner en. les occupant suc
cessivement, il suffira de calculer cettp
■ marche à raison de 12 ■ kilomètres 500 à
l'heure.
NOUVELLES* MILITAIRES
Le général de Boisdeffre, chef de l'.étatTmajor,
a reçu l'invitation officielle d'assister aux gran
des manoeuvres do., l'armée ' russe^ , qui auront
lieu à Smolensk "et . dont : les eje'tails viennent
d'être fixés par le grand-duc Serge," frère du ,
tsar, gouverneur général de Moscou. ,. ,'
Ces grandes manœuvres auront" lieu , à la fui
d'août"âùx environs dé Smolensk en "présence
dij l'empereur,_de l'impératrice et du grand-duc
h'éHtiér. ' "" ' _ . .*"■
ïïqis corgf d^armée^^prendront part'à.ces!,ma-
ncEÙvrësI' Ce * seront l . .le,'corps des grenadiers,
.commandé par- le-général Malaldioff,- le 13°
corps, que commandera le lieutenant général
Iguelstrôm, et le l7° corps;'; commandé par le
Ëénéral Zalesolî.Le quartier, général-et la î^ési-
ence impériale seront aux environs de Smo
lensk; -La durée dps manfieuvïes- est de six jours.
X. '
Nous, avons à signaler ûntf véritable prouesse
de nos artilleurs alpins cantonnés actuellement
S Abriès (Hautes-Alpes). .
. La seizième batterie a gravi les . hauteurs dù
Pelvoùx à. 2,600 mètres d'altitude, sans aucun
sentier, et.les hommes, sac au dos^ sont arrivés
au sommet sans. avoir déchargé .leurs, mulets,
eii présence du commandant Massiet'^u. Bi'est,
du 14? bataillon de chasseurs, qui les a iéliçités
dece fait,extraordinaireaccompli.sansaucun dé
sordre ni accident. ' r, j ' ...",
* ' • Hanœawes poup. les officlelra ; ' u
de lu réserve et «le 1a territoriale ,
Le géhéràl Saussier, gouverneur de Paris,
vient de .prescrire. qu'une : manœuvre sp'éciate-
ment:organisée. à l'intention des- officiers; de
réserve et de.la territoriale :qui-- ont..suivi» l&s
cours, et exercices dc9 écoles du.go.uvecnernent
militaire de Paris, aurait lieu, dans les pre-
imcr's loùrs du mois d'août, au polygofle de
Vinc>rincs.; ? ; .....
- L'exercice doit avoir, pour objet ' le combat
de la brigade, lès formatlQUS: à :preaAre-suivant
le terrain et les circonstances, et le rôle des
lignés, depuis la marche d'approche jusqu'à
l'assaut finaj.. - . ; - V ■
La brigade d'infanterie spécialement consti
tuée pour cette journée comprendra :, le 29° ba
taillon de chasseurs caserne , à Yincennes, un .
bataillon dii Ç2°- q.ui .occupe Reuilly, un batail
lon du 131° et un bataillo.n .d'infanterie'de ma
rine casernés au Chàteau-d'Eau., Elle devra être
réunie'à Viïicenncs lé 9; à huit heures un miarl
du matin, les régiments accolés, les bataillons
sur une seule ligne en colonne double à six pas,
la droite à l'angWSud-Estdii noùvëaii quartier
de .cavalerie. ... .
INFORMATIONS PÔÙTItiUES
La fol contre, les men.âes anarchistes
'On a diètribué oU:déposé hier encore 4-amefit
denjents au projet dé loi sur les menées anarchis
tes,-- ce. qui en porte le noinbre' à'47, —"etun
.article,additionnel.; -. ' :
. . . La médaille coloniale .
On a. distribué hier un projet de loi portant
ouverture de crédits supplémentaires,' 269,710
francs, au titre des budgets .des départements
de la marine étde la guerre pour les dépenses
résultant de la; fabrication et de là .distributipn
au coiii-S'delà présente-; annéft i de la médaille
coloniale instituée par la loi du 26 juillet; 1893.
■ Lés Médailles qui seront' distribuées par les
Sôins de la marine' en 1894paraissent devoir
êtrè au .nqmbre-de trente mille'; pour la guerre,
cè" nombre s'élève pour., la même période à
vingt mille, . .
- L'Impôt sur les revenus '
-, La commission extraparlementaire chargée, de
l'étude de l'impôt-sur les revenus s'est réunie
hier au: ministère - des finance» sous la prési- .
dence de M;.;Poincarc. - • .
Elle a tout d'abord discuté'la question, posée
par M. Hergall, de l'avantage qu'il poiirrait y, ,
avau" à transporter les maisons d'habitation at
tenantes à des exploitations rurales, de la.-cé-
dule A dans la cédule B, ct de l'incorporation
de l'évaluation des.-dites maisons dans celle de
la propriété non bâtie. :•'!• ; .
La commission; a'décidé, par-46voix contre!,
le maintien du classement'dés maisons de culti
vateurs dans la çéd'ule A, ,,
Elle s'est également prononcée à l'unanimité
moins une voix- contre le principe de l'exonéra
tion de l'impôt foncier des habitations dont il
s'agit.
de si passionnantes journées ( : derrière -'ces
bocaux et ces alambics. ' - - - • "
Aussi distrait que Romain Gérard lui-
même-, il ne voyait ni la gêne étroite de l'in
térieur, ni les luttes de la pauvre Mme Gé
rard, que l'idée poignantédecesfiuatre mots
«.joindre les deux : bouts :» terrassait cha
que jour un peu plus profondément:
Pas davantage, il-ne remarquait la dou
ceur extrême d'Abeille, ' qui, de toute son
intelligence, aussi bien-trempée que celle
de son père, aidait sa mère dans la rude
tâche qu'elle accomplissait si- rigidement.
Un jour Mme Gérard mourut à la peine.
La- façon dont Abeille soigna sa mère,
sans un mot ni une plainte, frappa Pascal.
, Poiy? la première fois il s'avisa de lare*
garder." ;' . " .
Sans être absolument belle, Abeille avait,
une distinction et une grâce extrêmes. Sous
le front largement développé de son père,
brillaient do. splendides yeux bruns qui
étaient si grands et si b.eaux ; qu'ils ; sem
blaient lui manger tout son mièvre et pâle
visage. ■' ,
• Les vingt-trois ans de Pascal ne pou
vaient rester indifférents au charme et â
l'intelligence de Mlle Gérard. ...■■ ^
Un. matin, en arrivant plus tôt qu a 1 or
dinaire; illa trouva faisant seule une expe-
riehee à la place de Romain, retenu ce jour-
là au Collège de France. •
11 examina attentivement, la façon Gonl
elle procédait, et resta stupéfait. . • t ',,
" Mais elle comprenait ce qu elle faisait J...
Très bien même!... '
Etait-il possible qu'un cerveau -de femme,
ces êtres jugés par lui ^ jusque-là si- infé
rieurs,- si enfantins, -fût capable, d un sem-
ilabîe résultat?.. • :■.•-• •-
/
' i
«f. *
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Tous les Dimanches
IE SUPPLEMENT ILLUSTRÉ : 5 CENTIMES
TROIS MOIS
SIX MOIS...
.Wan.^;;
•••
6 fb»
12' FB.
24 FB.
SAMEDI • 21 JUILLET 1891 •
v 202*^"SA.INT victob, M.'~*~163
TRfîNTE-DEqXIÈME ANNÉE' (N uméro 11530)
LES MANUSCRITS PlS'SONTPA3 REMOUS
PRMËRE
' fin > "'* ' 1 -
EDITION
DAIS L'ÂRMËE
'{ ; Je l'ai déjà dit, à cette même place. H y
& deux choses que'noiis ne cesserons de ré
clamer pour nos soldats une nourri
ture s/iine et uncasernement salubre. Nous
■■ |ie":pouvons ' admeitro, en effet, •• que des
hommes qui ont l'honneur de porter l'uni-
îormji, des jeunes gens .qui, avec courage
et résignation,"s'instruisent pour, au besoin,
défendre la patrie, deviennent les .victimes
d'entrepreneurs quelconques qui- leiir au
ront' Mli des, casernes mortifères ou qui
"Jeur feront manger de la- viande ^pourrie,
grâce a ' un système d'adjudication défec
tueux. • ;
Car toutes les protestations de ceux que
la vérité offense ne peuvent empêcher la
constatation des faits de cette nature. H y a
.actuellement en France un certain; nombre
de casernes insalubres où chaque armée la
• fièvre typhoïde tue .régulièrement, fatale—
mentv'un c^ainnombre de soldais.. Efn Al
gérie, le cas ëst.epcprej}.lijslçé.quent. , .
Il y a également des. g'amispnS où. la qua?
Jité dela viande fournie '.p^ les'- adjudica
taires est si mauvaise qûô des empoisonne-
-. ments véritables ontété constatés chez les
hommes de troupe à qui oette viande avait
■été servie. Récemment, on' s'en souvient,
■plus de cent soldats d'uné garnison dirNord
de la France furent victimes de l'infâme
nourriture que des bouchers voleurs et des
tïhefs, complaisants ' où insouciants, leur
avaieftt préparée. ■ , .
■ ~ Tant que de pareils scandales-serontpos
sibles, je le répète, nous ne'^'cesserons 1 de
_réclamer, et nous' trouverons mauvaises les
"raisons qu'on nous donnera- pour les excu
ser,, ces choses-là n'ayant pas d'excuse. Au
cune considération d'aucune espèce, ne doit
empêcher la désaffectation des casernes irir
salubres ; aucune question d'intérêt privé,
-aucune influence^loealc ne doivent primer
lorsqu'il s'agit de ,1a santé de nos.soldats:
"L'hygiène dans l'armée' n'est pas seulement
désirable, elle est nécessaire, indispensable,
et tous les. efforts des officiers doivent ten-
; dre à l'établir et à la maintenir rigoureuse^
-jnent. , , .-I. ;. . • s.
* #
.. Ces idées, je le constate avec plàisîr,sont
partagées, et depuis longtemps mises , en
pratique'par là plupart de nos généraux. Le
ministre de la guerre lui-même, au milieu
des mille préoccupations qui l'assaillent de
•toutes parts,n'kcertes pas négligé cette par
tie de sa tâche; on se rappelle Ses ultima
tums auïi municipalités de Lure et d'Evreux
à. prepoç, de casernes inhabitables. Mais
c'est surtout aux "commandants de corps
d'armée qu'il appartient de veiller à la,santé
de leurs hommes..
Je suis sûr qu'ils n'y pianquent pas, et je
n'en veux pour preuve que l'ordre général
adressé ces jours-ci par l'un d'eux, M. Poil-
loiiede Saint-Mars,aux troupes dul2 c corps.
Le général Poilloûe de Saint-Mars, l'un
des plus brillants officiers de notre jeûné
armée,, a manifesté à diverses reprises sa
sollicitude éclairée pour les; soldats dont il
a toujours cherché à améliorer la situation
matérielle. On lui doit une quantité de pe-,
tites réformes intelligentes, qui Ont été très
'vivement appréciéesparlestroupiers placés
'"bous ses ordres et qu,on a fini par introduire
"dans les corps d'armée voisins. ■.,...
M. Poilloué de Saint-Mars n'a pas été
moins heureyx lorsqu'il s'est-àgî de relever
le prestige de- l'uniforme» Ses' instructions
relatives aux honneurs .à rendre au drapeau,
sa théorie du salut à la française; la main
larguent ouverte en signe de loyauté, ont
^obtenu le succèsle plus vif. Il vient de pren-
; dre l'initiative- d'une ^nouvelle mesure qui,
certes, jne sera pas moins bien accueillie par
jes intéressés.
II s'agit dù repos à prendre, dans la jour
née, pendant les chaleurs. On sait combien
sont pénibles en été, pour les soldats, les
heures d'exercice qui marquent le milieu
du jour, et qu'on exécute dans la cour du
quartier chauffée, à blanc par le soleil.Tous-
cevx qjie vous interrogerez vous diront e/ue
c'est entre midi et de^ix heures que le mér
ilier militaire leur a.toujburs parule plus in
tolérable.-
. - Le général Poilloûe de Saint-Mars l'a
parfaitement ^compris et pour toutes les
troupes de son commandement,, il a ordonné
la sieste jusqu'ici réservée à tort aux seules
garnisons d'Algérie. " ,
' ' . **# ■ :
' Le texte même de l'ordre général du
commandant du 12 e corps d'armée mérite
d'être cité. Mieux que tous les commen-
taires, il montré jusqu'à quel point le bien-
être,des,soldats préoccupe leur, chef, .. ; -
Dès l'appariti.on--du soleil, recommande le
général de Saint-Mars; les -persiennes ou les
nattes-qui-en tiennent lieu seront manœuvrées'
par le gardien des chambrées, de façon à inter
dire l'entrée des rayons solaires-à-l'intérieur
des bâïiments etày conserver la' fraîcheur.
~ A dix heures;- repas du matin.-
De onze heufës^à midi; corvée générale pour
mettrë le casernement, dSn's lé plûé grand état
de .propreté. Lés escaliers .et les chambrées se
ront nettoyés avec du sable mouillé et phéni-
ouéjjLeslits geront préparés en mettait un deg
draps au-dessus. . .. . -
A midi, on battra ou on,sonnera la.retraite.
La ; casorne sera consignée. Les cantines seront
évacuées ou fermées. . "
- Les pérsiennès. ou les nattes en tenant lieu
seront dosés ou baissées, de tous côtés ; pour
obtenir l'ombre. . ■
••.Les hommes-se coucheront sur leur lit en
pantalon de toile l et ils se, reppseront en silence.
Àu .bout de. quelques jours, l'habitude du
soriïmeil viendra et chacun sera fort; aise d'en
profiter. - .
Les sous-officiers donneront l'exemple. -
■ Les-casernes devront ainsi présenté?, .autant
que possible,, la fraîcheur, l'ombré et le sjlencê,
et cette, pause dans l'agitation de la longue
journée d'été sera salutaire à nos jeunes:ge$5s.
. Ceux, qui ne .voudront pas;,y prendre part
pourront rester dans les cours, mais sans trou- •
pler par leurs allées et-venues le calme des
chambrées. : .. r... ....
-, Entre clejux et trois heures, suivant les ârmesj
suivant les localités, suivant les fatigues et la
température de la journée, on sonnera la diane
et le soldat, redevenu dispos, reprendra gaie
ment les occupations du service. ^
Le général n'a pas ajouté, mais- fl aurait
pu le'faire hardiment, quë lè service ainsi
organisé tfen'sera qiie'meilleiiF. Les'heu
res d^exercice remplacées par' ;la : sïeste
pourront être rattrapées-, facilement'le ma -i
tin, à la fraîcheur de l'aurore, car les hom-
nfïes ne manquant pas de: sommeil, rien
s'empêche d'avancer le lever. Et ces exer-
■ Ices matinaux seront autrement profitables
à l'instruction des troupes. .
• Dans ces conditions, je né vols vraiment
pas quelle objection sérieuse l'on pourrait
faire à la mesure préconisée par le .com-.
mandant-du 12 e corpsi - :
L'organisation rationnelle et logique du
travail, co^ipé par des repos nécessaires, ne
peut qu'augmenter 'encore.la,.vigueur de
nos soldats. L'hygiène, bien c'oinprise n'est
pas du sybaritisme. "*» •
. On fera peut-être remarquer qu'en temps
de guerre nos soldats seront bien obligés de
supporter lé froid et le chaud, de boire l'eau
des ruisseaux et de manger de la viande —
guand ils 'en auront-^- de qualité douteuse.'
'est possible ! à la guerre comme 1 à la,
gueirè, dit le proverbe.
Ce n'est pas.une raison pour.qu'en temps
de paix, sans nécessité aucune, des homr
mes périssent par insolation ou par la fièvre
typhoïde. 'Le général Poilloûe de Saint-
Mars l'a pensé. Je suis entièrement de son
avis«.-' : ■ •
. ." Thomas Grimm.
Êcliôs de partpiit
M/ Guillaume, architecte des palais du Lou
vre et des Tuileries, professeur à l'Ecole.des
beaux-arts, chevalier-de la Légion d'honneur,
est mort hier en "son domicile, rue' Jean-Bart, 3.
M j Edmond Guillaume était né à Valeneien-
ries; lé,24 juin'1825. A dix-neuf ans, il fut en
voyé par.sa ville natale commé pensionnaire à
l'Ecole dès beaux-arts dixans plus tard, ilrem-
portait le/deuxième grand prix de Rome sur un s
projet de Conservatoire de musique et de décla
mation,- et, l'année suivante, le premier grand
prix ainsi: qu'une grande médaiJle'd'émulation
sur un projet dé _palais d'ambassade à'Constah-'
tinople. : ■
Chargé d'une mission archéologique on Asie-
Mineure, Edmond Guillaume quitta la Fran'ce
en 1861 et n'y revint qu'en 1863, année où il
remporta une deuxième médaille au Salon pour-
son Temple deRome et d'Auguste à Ancyre. La
même ; année, il était nommé inspecteur des
travaux du Palais* de Justice,
En .1864, M. Guillaume fut chargé, avec le
statuaire; Doublemard, d'exécuterle monument
commémoratif de la défense de Paris qu'on
voit sur là place Clichy. Il était l'auteur d'une
Histoire dé l'art et de l'ornement.
On ne peut songer an concours organisé par
le Petit Journalj pour les meilleures voituresmé-
caniqueSj sans; se reporter à celui qui s'ouvrit.en
1829 surle chemin de fer de Stockton,àDarlington,
en Angleterre;- pour découvrir la meilleure lo-'
comotive. Les conditions du programme, qui
étaient des plus . modestes, furent' largement
dépassées par la Fusée, de Stephénson. Cette
locomotive, du poids de 4 tonnes 1/4 (4,250
kilog.), remorquait un train de 9 tonnes l/2
avec une vitesse moyenne ,de: vingt kilomètres
à l'heure. -,
Quelle différence- avec les'locomotives ac
tuelles dont le poids est de 40 à 50 tonnes, et
qui marchent avec une vitesse régulière de 60
,à80 kilomètres^, en traînant un poids de 200
tonnes,! . Mais * ces beaux résultats, - qui
confondent l'imagination; n'ont été obtenus que
petjt à petit, en développant les principes ima
ginés parle lauréat de 1829.
•En présence de ces faits publics, indénia
bles,; comment ne, point espérer qu'il sorte
quelque chose, de; tous les efforts, suseités par
notre concours de 1894? Comment .ne point en
espérer quelque progrès spécial, utile au pro
grès universelî
L'Académie des inscriptions et bellôS-lettres
a,- dans sa séance d'hier, appris la mort d'un de
ses .associés étrangers les plus distingués, sir
Austen-Henry Layard, de Londres, qui est dé
cédé à l'âge de soixante-dix-sept ans^ - ■ i
• : 'Le défunt était un .polyglotte de premier-or
dre, très connu dans le monde' savant, par de
remarquables travaux sur les monuments assy
riens. , . "
11 était associé de l'Académie depuis 1889. .
Depuis deux mois et defrîi que l'Exposition
internationale d'Anvers est ouvéï'te, le chiffre
des visiteurs qui affluent, non seulêmèùt de
tous les coins de Belgique, mais aussi' de
France, d'Angleterre, d'Allemagne et des autres
pays d'Europe, grossit de semaine en semaine.
Dimanche dernier, il n'est pas, arrivé m'oins de-
cinquante mille touristes à Anvers.
. C'est assez dire, le succès, désormais.consa-r
cré, de.rExpositioni succès dû non seulement à
l'ensemble de ses sections, mais--aus^i au carac
tère original de certains compartiments, comme
peux de l'industrie diamantaire, .de ,1a' marine,
du; Congo,, de l'armée, et surtout le quartier du
Vieil-Anvers. ,Etr l'approche des grandes-vacan
ces,," avec les fêtes joyeuses et'brillantes qui se
préparent, ne va pas peu contribuer à augmen
ter encore le sucççs de l'Exposition.
Le progrès :■
Nous sommes loin du temps où les concier
ges toisaient d'un regard 1 méprisant' ceux de
leurs locataires qui faisaient du « vélo » et lés
forçaient à monter leur machine par l'esca-
liec de.servicrî- ■ ?
Nous avons vu hier, au-dessus de la porte
cochère d'un superbe immeuble de la rue de
Siam, un écriteau indiquant les différentes
pièces dont se composent les appartements à
louer avec cette mention àla fin: « Remisé pour
bicyclettes et voitures-d'en/ants. ' —
• A la bonne heure, voilà qui est pratique ! Les
bicyclettes aussi bien c(ue les voitures d'enfants
fui sont si utilisées aujourd'hui avaient le droit
'attirerl'attention de messieùra les proprié
taires.- - .
, Nos braves sâpêtfrs-pompiers parisiens fie se
dévouent pas seulement pour sauver au feu les
créatures humaines ; ils opèrent aussi à l'oc
casion des sauvetages d'animaux, de chevaux
notamment, -et y déploient un courage- et un
sang-froid considérables. Rien n'est, malaisé et
périlleux comme le sauvetage d'une écurie en
flammes et de ses chevaux affolés par le-feu. •
En dehors de ces prouesses plus spéciale
ment professionnelles, res:sapeurs-pompiers de
Paris sont intervenus en 1893 : quinze fois pour
, tirer, d'affaire des chevaux qiii avaient les'pieds
engagés dans des regards d égoûts, dix-sept fois
pour dégager ; des - chevaux tombés dans des
tranchées ou excavations diverses.- Ils ont repê
ché quatre 'fois des chevaux tombés dans la
Seine ou le canal Saint-Martin et en ont sauvé
trofs. :;. . '■ . .. . ,,
Aussi habiles et courageux: à lutter contre
l'eau que contre lé fen, nos pompiers 1
Les mauvais temps que nous avons éprouvés
depuis le • commencement du printemps ont
augmenté cônsidérablement cette année, la dif-
,'fîculté de la conquête du Pôle Nord.
Un télégramme venant du Nord de la Nor
vège vient d'apprendre à lai Société de géogra
phie que le Rang-vald Iarl, navire-de Kexpedi-
tion Nellmanh, n'est pas revenu au Spitzberg,
où on l'attendait vers le milieu du mois de
mai. Les baleiniers qui croisent dans ces pa
rages croient qu'il s'est enragé témérairement:
au milieu de banquises miiTauront écrasé.
,..On n'a aucune nouvelle de l'équipage. Mafs,
.comme il était composé d'hommes habitués aux
voyages dans les glaces,' on espère qu'il à pu
■échapper au naufragée* sauver .ses traîneaux,;
-21—
FEUILLETON DU 21 JUILLET 139i
FLEUR DES NEIGES
F&EMTÈ&B PAH1Ï8
^ MONETTEt
XI (Suite)
■ Mort au champ d'honneur
■ Et pendant que Lise reprenai t sespviètès au
pied du lit de: celui dont elle devait toute sa
vie pleurer la mort, le jeune homme se réu-
. dît.dans la chambre du marquis.
Marguerite pendant les quelques minutes
où elle était restée seule, avait consulté un
Indicateur. ^
..— Antoniet, dit-elle au jeune homme,
votremère vousa-t-elle dit que j'ai uij grand
service à vous demander ?
. . — Quel qu'il soit, mademoiselle,vpuspou-'
■tfez être sûre qu'il vous sera rendu.
D'une voix très douce", elle lui dit:
— Appelez-moi Marguerite; désormais,
cous sommes de la même famille.
Sans voir • l'impression foudroyante que
ces quelques mots avaient produite sur An-
.loniet, elle continua:
— Maman no'usattcndait hier au soir père
..etmoi ; en ne nous voyant pas arriver elle a.
dû passer une nuit atroce. Je ne veux pas
qu'elle appreiinje cette catastrophe par les
journaux.; quoiqu'elle soit déjà épouvanta-'
oie, on l'exagérera'encore, et maman, si elle
n'est pas prévenue, en pourrait mourir sur
le coup, *•
^ 11 Traduction et reproduction interdilc*
— Vous voulez que : j'aille l'avertir? de-'
manda Antoniet.
•—.Oui, dit Marguerite; et le plus tôt pos
sible, carpelle soigne père avec tant de solli
citude, elle sait si bien ce qu'il lui faut,
qu'elle seule pourra le sauver.
— Bien, dit Antoniet, j'irai prendre à
Luchon le train de neuf hèures et je serai à
une heure de l'après-midi à Toulouse. . >
Mlle de Gesdres rougit un peu.
— Ce n'est pas cela que vous désirez ?
demanda le jeune homme, déjà habile à lire
sur la physionomie de Marguerite. ;
— Je n'ose.pas, dit-elle... Vous avez dû
tant vous fatiguer aujourd'hui. ;. Car c'est à
vous"'que je dois le salut de père, allez, je le
sais bien 1
. Elle appuya une màîn sur ses yeux et
parut succomber sous le poids de son émo
tion. ' -<■ - -
Antoniet bouleversé par ces larmes, plus
encore par les mots qu'elle venait de pro
noncer, et surtout pfir l'intraduisible dou
ceur qu'elle y avait mise,: se sentit trans-
porté-àu-dessus de lui-même.
-Lui,- le pauvre petit guide, timide et
n'ayant point l'aplomb que donne l'usage.du
monde, il osa, s'agenouiller à ses pieds et
appuyer- ses lèvres -sur- la petite - main qui
pendait le long de sa jupe. '
Mlle de Gesdres ne retira pas sa main. • ^
— Ma vie est à vous, dit Antoniet, vous,
pouvez en disposer. • - -
Il se releva. -,
Sans autre insistance, mais avec un seul
regard, — et quel regard, —>■ la jeune-
-fille dit : \ . ■ -
— Il y a un train- qui part à cinq heures
dù matiu.de Montréjeaupour .Toulousa ; il-"
arrivé dans cette dernière ville à huit heu
res., S'il vous était possible de le prendre;,
vous pourriez repartir avec maman à une
heure par l'express et être ici. à cinq heu
res, c'est-à-dire bien avant la nui t.
- Vous allez être obéie, dit Antoniet, je
pars. A cinq heures, Mme de Gesdres sera
auprès de vous !... ^
Marguerite ne le remercia pas, elle sen- '
tait qu'elle n'ep avait pas besoin. . ; r*
- Antoniet revint trouver sa mère. ;
Il lui expliqua ce que Mlle de Gesdres
désirait. -
La veuve ne fit aucune objection, elle
comprenait si bien que tout ce -qui pouvait
être tenté pour épargner à une autre les an
goisses quelle avait subies le fût complè
tement! - .
— Prends un cheval pour aller à Luchon,
lui dit-elle. Il n'est pas plus de minuit, en
une heure tu peux descendres. Ciërs te fera
conduire àMontréjéau avec sa meilleure^
voiture, alors, tu y arriveras certainement
pour prendre 'letrain. " ■.*•
Je suivrai ton conseil à Luohon, dit-il, |
mais j'aime mieux y descendre à pied. La
route a-été extrêmement ravinée par l'orage,
l'obscurité est profonde ; aveo un cheval il
peut m'arriver quelque accident, tandis
qu'à pied je ne crains rien.
'-Mais, mon pauvre petit, les forces hu
maines ont des limites, et tu dois être si
fatigué!... . ...
. Est-ce qu'Antoniet pouvait sentir la fa
tigue quand il s'agissait de rendre service à
Marguerite?
— J'ai dormi, plus de deux heures, ma
man, dit-il. Je t'assure que je peux trèshien
repartir..
„, - Lise n'insista pas. , / ;
r-'Va. lui dit-elle. Tu es d'une.racë vail
ses canots et ses provisions', et malgré cette ca
tastrophe, coâtinuer son mouvement vers le
Nord. ' . ■ ' ■. ■ .
En Angleterre, les Magazines^ recueils pério
diques littéraires illustrés à bon marche, font
une concurrence de plus en plus sérieuse aux
vieilles hevues, dont le tirage va diminuant
d'une façon inquiétante pour leurs actionnaires.
Ces Magazines anglais se font d'ailleurs entre
eux..une concurrenee acharn^e. Quelques-uns
tirent à 40O,0OO,.-et même.500,000 exemplairea^
Nous voyqns„be£ucoup mjeux'que cela Pari
et pas très loin d'ici;
■y> L'un d'eux, leTifr Bit (littéralement « morceau
friand «) ,avait mis au conoours laplus intéres-r
s'ante nouvelle; soit inédite; soi^ oubliée et re
trouvée. La prime à gagner était 1 une inaison,
ni plus ni moins ; un joli cottage à' bâtir au gré du
gagnant, n^- daûs de : certaines. "conditionSj bien
entendu. L'une de ces conditions était 'que le
cottage ferait orné en façade d'une plaque por
tant ces mots-gravés : Tit-Bits house. ■ . . -
- Dès milliers d'émulés 'prirent part à cette
lice. Plus des trqis quarts, cela va sans dire;
étaient des femmes. Le; gagnant a été ûn simplè
soldat d'infanterie. ; :
LE GRAND PRIX DE ROME
(peinture),
Le jury .ghargé d'examiner le concours pour
le Prix de Rome (peinture) s'est réuni hier après-
midi pour rendre- son jugement. Après, une
très longue discussion et Une série de tours de
scrutin, il à proclamé les résultats.suivants':
, Grands prix de : .Romei — M. Leroux, 'né ■ l'é
14 avril 1871, à Paris, élève-, dc/M., Bpnnât;
M. Dechenaud, né le 19 jujn l868, à Saint-Am-
breuil (SaÔné.-et-Loire), élève de MM. :Léfebvre,
Boulanger et Benjamin Constant. M. Dechenaud
remplace M: Mitrecey, grand prix i dè l'an
dernier, décédé ; tout en ayant le même titre
que M. Leroux, il ne fera, par suite, que ;i trôis
années .^ séjour à Rome au lieu,de quatre...
Premier second grand prix. ,«3 : M. Laparra,
jlé le 25 novembre 1873 à Sordéau'x, élève.de'
MM. Léfebvré, RobertrFleury et Bouguereau. ■
, Deuxième second grand pfkc; — M. Benner,
né le 17 juillet 1873 à Capri', élève de MM; Ju
les Lefëbvre,' Benjamin Constant. , et Tony
Robert-Fleury,- ,
Le Supplément: iJlûstré de cette se
maine présente uh intérêt tout à fait excep
tionnel. , - - ; ■-
Le portrait du président de la République '
a é té très, souvent publié, mais on ne connaît
pas et tout le monde voudrait connaître
celui de Mme Cdsimir-Perier ; c'est pour
quoi ; nous donnons, un -' beau 1 dessin- ! en,
couleurs t
M m0 Caslmir-Perler et ses enfants
A la. huitième page un grand dessin
également en couleurs .:
• Les hêroiïiics de Franc» :
LA SŒUR DE DUGUESGLINT
Le numéro de huït patfcs, dont deux, de
dessins en couleurs , se/vend Scéntjmes. /,
ET LA.
LE
Il semble décidément prouvé que c'est le Trésor
qur est la principale cause 3e toutes 'les: -diffi
cultés soulevées par les comptables de l'État,
receveurs, percepteurs, employés des poster,
débitants de tabac, etc., au sujet- du rembour
sement des .pièces de*monnaie italiennes.
Si ces" derniers oAt refusé les pièces qui
n'étaient pas absolument nettes, c'est'qu'eux^
mêmes n'étaient jamais.çûrs de pouvoir, ensuite
les faire accepter par le Trésor. J '
En dépit des".prescriptions .du ministre des
finances qui, dans sa . circulaire, déclarait. net
tement que toute pièce dont l'effigie était faci
lement refeonhaissablé devait* être remboursée
même si le millésime était effacé, les employés
du Trésor, selon leurs caprices-et suivant.q\rils
sont lunés, refusent impitoyablement, après un
examen sommaire, une foule
Les receveurs ou percepteurs qui, au début:de
l'opération .du retrait des monnaies italiennes,
ont pu constater cette mauvaise vo.lpnté du
Trésor ge sont naturellement empressés de faire
la même chose vis-à-vis ,du public et ont à "leur
tour refusé toutes les pièces douteuses.--.
■ Mais quelques autres, plus soucieux de' se
conformer aux ordres du ministre, ont accepté
ces pièces qui. leur restent aujourd'hui pour
compte; le Trésor rie voulant pas les prendre.
Certains d'entre eux ont ainsi pour trois,
quatre «t 500 francs de pièces dont ils ne savent
que faire.Qu'en feront-ils en effet?Chercheront-
ils à les repasser aux contribuablesou subiront-
ils une perte assez-sérieuse pour avoir obéi ; à
M. Poincaré?
• Nous ne 'nousrchargèons pas de répondre à la
question ; mais après nous être plaints "dés
présentait .des pièces remboursables 1 aux termes
de.la circulaire du ministre^ nous sommes les
premiers à déclarer qu'il serait profondément
înjûste^que quelques-uns de ces tonctionuaires
en fussent de leur poche.
C'est donc le Trésor qu'il faut rappeler à l'or
dre, mais il faut .se dépêcher, car dans quatre
jours.il sera trop.tard, j *
VOITOBES SANS CHEVÂU^
Deuxième journée
• Temps aussi, beau hrer matin, pour la se-
.oonde journée que; pour la première, mais
beaucoup moins dè concurrents. Est-ce par
superstition ? Et la crainte dii vendredi a-t-elle
retenu chez eux unte partie des inventeurs
convoqués pour le 20 ? Toujours est-il que
plusieurs, dés co¤ts Ont, demandé à
voir repôrtèr à aujourd'hui samedi, leur
épreuve , éliminatoire, et que six "voitures
.seulement sont rangées sur le boulevard
Maillot,, à huit w heures du matin, prêtes à
partir. ' , ' '
Il y a bien , une dizaine de véhicules à
traction méfcanique, mais les autres ne
prennent pas part, à. l'épreuve., Ce sont les
CQnourrents de jeudi qui viennent voir le
départ de leurs oollègues ès méc^çâque
routière. . *
Bref les partants sont :
N 05 44 M. de Prandières,.vap., 4 pl.
.ty, 60. M. Le Blçmt, vap., 8 pl. ? - ;
61' Mi R. de Montais, pétr. et vap., 2 pi'. :
—. 65' Les fils de Peugeot frères, pétr.', 4 pl.
64 '"'MSI.'Panhatà et Lèvassôr, pétr., '4 pl.
— 85 M. Roger, pétr., 4 pl.'
Poiir simplifier les opérations et en pré
sence du ( pombre. restreint des concurrents,
on décide de réduire à deux le nombre des
itinéraires.4'essaL , . : ;
Tout le rnoncle, se • rendra à Mantes p^r
^zçras,. Houilles et. Maisons-Latfitte,.. sauf
les û'ùmëros 61. et 85,'qui sont attendus â
Cdrbeii, au terme de l'itinéraire, qui leur
avait été .assigné--
' À huit heures, dix, la première voiture se
met, en. marche. ; les autres suivent de trente
entrente secondes, et la colonne, s'engage
dans l'avenue de .Neuilly au.- milieu ■ d'une-
toule de. spectateurs.et escortée, coname - la
veille, par uiiè nuéei.de cyclistes.
.(.îToUits'est passé le mieux du monde,aussi
bien sur la route de Mantes, où la ôurio-
sité a été aussi grande que jeudi, que sur
celle de Corbeil-.
Les mêmes ovations que la veille ontété'
prodiguées par la population, totfjours très
intéressée, aux inventeurs etaufcxédacteiirs
du B'clit fournah .^ .
^ Â. Igny, notre porrespondant; M. Lan^
gard, a offert gracieusement des,bouquets
aux concurrents. -. - - *
Les résultats de la 2* Journée
A la suite des expériences, les si^ voi
tures sorif admises à l'épreuve définitive
de demain (Paris à Rouen).,
AUJOURD'HUI SAMEDI
Aujourd'hui samedi, matinée supplémen
taire d'épreuves préparatoires; à la de
mande des quelques retardataires qui sont:
MM. Quantin (n° 16), pétrole, 6 pl. ■...
Vacheron (n° 24), pétrole, 2 pl. /
de Bourmont (n° 53), pétrole, 4 pl.
: • ■ Garnier et Delannoy (n° 68). r
TàmarellerCapeyron (n° 72), vap., 51)1..
Landry et Beyroûx (n° 87), pétPole, 4 pl.
Jeantaud (n^88),-petrole, o pl.. ; ,•;
. : Popr : pprm%ttre'à. ces retardataires d'étrè
de bonne heure à Paris et d'avoir" tout le
tèmps de sê préparer au-.: voyage de de
main, l'épreuve préparatoire se fera aii-
jôùrd'hiîi sur la route de Paris à Poissy
par SàintrGermain (aller), avec retour par
Maisons-Laffitte (50 kilomètres environ).,
■ DEMAIN DIMANCHE
-, La journée de [ demain. dima.nche sera
fort-intéressante, et la'foule ne manquera
pas.d'être grande sur tout, le parcours des
vingt et quelques voitures qui attaqueront
en colonne le trajet de Paris, à Rouen
(12&tUomèt.),i thème définitif du concours.
Le programme reste celui des autres jours
' Concentration c]p 7 h. à 7 h. 45 du matin
à" la porte Maillot.
Départ à 8 heures précises du boulevard
Maillot ;
... Arrivée à Mantes à midi ;
Départ de Mantes à 1 h. 1/2;
Arrivée à-Rouen vers 8 heures
refus des'comptables, de 1 'Etp .t lorsqu'on leur. _. Itinéraire : Neuilly, Courbevoie, Nantefre,
lante, d'une race qui sait se. dévoiler en
vers et contre tous, jusqu'à la mort !... -
[ Elle jeta un - long; regard vers le, lit où
sous le drap se profilait le corps rigide de
Jean-Marie, et ellé ajouta ...
— Le dévouement, l'oubli de goi, c"est
encore ce qu'il y a de meilleur au monde!...-
xxi
La marquise AbeUlo !i !
. Mme de Gesdres,. née Abeille Gérard, :
était la fille " de ce savant fameux auquel la
science doit les-premières grandes décou
vertes expérimentales sur l'organisme hu
main.
Mais, à cette époque, les savants- ne
faisaient pas fortune; la-pensée de s'enri
chir ne se mêlait pas à la préoccupation .de
leurs études ; ils restaient dans un ordi;e
d'idées plus noble, plus élevé ; aussi,"le
plus souvent, leur situation pécuniaire di
minuait-elle peu à peu, en raison de l'im
portance de leurs découvertes et de leurs
travaux.
Romain Gérard, fils d'un intendant du'
marquis de Gesdres, était verni s'installer à
Paris, cédant à une vocation irrésistible.
Tandis que son cours du Collège de
France faisait une sorte de révolution par
les principes nouvéaux qui étaient les siens,
pendant que ses expériences él ses théoriès
bouleversaient le ■ monde savant, que, son
nom arrivait à un éclat de gloiro. extraordi
naire, même de son - vivant, son intérieur,
entre sa femme, et sa fille, restait modeste;
humble .comme celui d'y n obscur et misé
rable employé..
La. femme succombait à la peine.en .es
sayant' de faire .vivre le .pauvre grand
homme, en disputant aux coûteuses .et? joUïv
"hàlières, expériences le "pain de.la maison,
épuisée'par les luttes el les angoisses de :
toutes sortes.
,A cette époque, le fils du ; marquis de
Gesdres, Pascal, l'unique héritier d'une-
fabuleuse fortune, était à.Paris, où il ache
vait ses études au . lycée Louis-le-Grand.
Romain Gérard était son correspondant, ;
et le faisait sortir chez lui. - , " î
, Danso^t intérieur toujours^ gêné, maisde;
courant si haut, si élevé; en contact avec:
cet homme que• les plus vastes pensées pré- ;
occupaient sans.cesse, ce qui devait se pro
duire arriva : • i
Pascal, doué également d'une vaste • in-,
teiligenoe, s'éprit des théories .de Romain'
Gérard; comme lui, la chimie, la .physiolo
gie,la biologie devinrent sespassions, pour
lesquelles le sommeil lui-même s'enfuit de
ses nuits. ■* .
Faire des découvertes comme celui qu'il:
appelait son maître, arriver aux causes in-
connues'jus'qu'ici, où gisent la_vie, la sécu
rité, le développement humains... quelles
ambitions faites "pour tenter une nature
aussi généreuse que celle de Pascal de:
Gesdres. ^ ^ :
. Mais avec les aperçus aussi parLiculiers /
• que profondément absolus qu'avait le vieux
marquis, il est probable que jamais Paseal
n'eÀt pu les satisfaire, ses ambitions, si tout
à coup il ne se fût trouvé en possession doj
sa liberté et de sa fortune par, la mort su-j
bite de son père.
.11 venait d'avoir vingtrdeux anà.
" Les derniers devoirs rendus au marquis^
en Gascogne,' et ses affaires à peu près ré
glées, il revint à Paris, où, dans l'étroit lo-j
gis de'son maîtref il passait de si courtes.'
Chatou, .Le. Pecq, Saint-Germain, Poissy,
Trie! (28 kil.), Vaux, Meulan, Mantes
fôi kil.), Rosny,Bonnières,Vernon (70 kiL),
uaillon, Le Vaudreuil (100 kil.), Pont-de-
l'Arche, Port-Saint-Ouen et Rouen (126).
P.oijr voir passer ié gros de l'armée,
c'est-à-dire les voitures qui,- tout en roulant
à ,belle allure, feront halte de temps en
temps pour permettre aux membres .du
jury de lés examiner en. les occupant suc
cessivement, il suffira de calculer cettp
■ marche à raison de 12 ■ kilomètres 500 à
l'heure.
NOUVELLES* MILITAIRES
Le général de Boisdeffre, chef de l'.étatTmajor,
a reçu l'invitation officielle d'assister aux gran
des manoeuvres do., l'armée ' russe^ , qui auront
lieu à Smolensk "et . dont : les eje'tails viennent
d'être fixés par le grand-duc Serge," frère du ,
tsar, gouverneur général de Moscou. ,. ,'
Ces grandes manœuvres auront" lieu , à la fui
d'août"âùx environs dé Smolensk en "présence
dij l'empereur,_de l'impératrice et du grand-duc
h'éHtiér. ' "" ' _ . .*"■
ïïqis corgf d^armée^^prendront part'à.ces!,ma-
ncEÙvrësI' Ce * seront l . .le,'corps des grenadiers,
.commandé par- le-général Malaldioff,- le 13°
corps, que commandera le lieutenant général
Iguelstrôm, et le l7° corps;'; commandé par le
Ëénéral Zalesolî.Le quartier, général-et la î^ési-
ence impériale seront aux environs de Smo
lensk; -La durée dps manfieuvïes- est de six jours.
X. '
Nous, avons à signaler ûntf véritable prouesse
de nos artilleurs alpins cantonnés actuellement
S Abriès (Hautes-Alpes). .
. La seizième batterie a gravi les . hauteurs dù
Pelvoùx à. 2,600 mètres d'altitude, sans aucun
sentier, et.les hommes, sac au dos^ sont arrivés
au sommet sans. avoir déchargé .leurs, mulets,
eii présence du commandant Massiet'^u. Bi'est,
du 14? bataillon de chasseurs, qui les a iéliçités
dece fait,extraordinaireaccompli.sansaucun dé
sordre ni accident. ' r, j ' ...",
* ' • Hanœawes poup. les officlelra ; ' u
de lu réserve et «le 1a territoriale ,
Le géhéràl Saussier, gouverneur de Paris,
vient de .prescrire. qu'une : manœuvre sp'éciate-
ment:organisée. à l'intention des- officiers; de
réserve et de.la territoriale :qui-- ont..suivi» l&s
cours, et exercices dc9 écoles du.go.uvecnernent
militaire de Paris, aurait lieu, dans les pre-
imcr's loùrs du mois d'août, au polygofle de
Vinc>rincs.; ? ; .....
- L'exercice doit avoir, pour objet ' le combat
de la brigade, lès formatlQUS: à :preaAre-suivant
le terrain et les circonstances, et le rôle des
lignés, depuis la marche d'approche jusqu'à
l'assaut finaj.. - . ; - V ■
La brigade d'infanterie spécialement consti
tuée pour cette journée comprendra :, le 29° ba
taillon de chasseurs caserne , à Yincennes, un .
bataillon dii Ç2°- q.ui .occupe Reuilly, un batail
lon du 131° et un bataillo.n .d'infanterie'de ma
rine casernés au Chàteau-d'Eau., Elle devra être
réunie'à Viïicenncs lé 9; à huit heures un miarl
du matin, les régiments accolés, les bataillons
sur une seule ligne en colonne double à six pas,
la droite à l'angWSud-Estdii noùvëaii quartier
de .cavalerie. ... .
INFORMATIONS PÔÙTItiUES
La fol contre, les men.âes anarchistes
'On a diètribué oU:déposé hier encore 4-amefit
denjents au projet dé loi sur les menées anarchis
tes,-- ce. qui en porte le noinbre' à'47, —"etun
.article,additionnel.; -. ' :
. . . La médaille coloniale .
On a. distribué hier un projet de loi portant
ouverture de crédits supplémentaires,' 269,710
francs, au titre des budgets .des départements
de la marine étde la guerre pour les dépenses
résultant de la; fabrication et de là .distributipn
au coiii-S'delà présente-; annéft i de la médaille
coloniale instituée par la loi du 26 juillet; 1893.
■ Lés Médailles qui seront' distribuées par les
Sôins de la marine' en 1894paraissent devoir
êtrè au .nqmbre-de trente mille'; pour la guerre,
cè" nombre s'élève pour., la même période à
vingt mille, . .
- L'Impôt sur les revenus '
-, La commission extraparlementaire chargée, de
l'étude de l'impôt-sur les revenus s'est réunie
hier au: ministère - des finance» sous la prési- .
dence de M;.;Poincarc. - • .
Elle a tout d'abord discuté'la question, posée
par M. Hergall, de l'avantage qu'il poiirrait y, ,
avau" à transporter les maisons d'habitation at
tenantes à des exploitations rurales, de la.-cé-
dule A dans la cédule B, ct de l'incorporation
de l'évaluation des.-dites maisons dans celle de
la propriété non bâtie. :•'!• ; .
La commission; a'décidé, par-46voix contre!,
le maintien du classement'dés maisons de culti
vateurs dans la çéd'ule A, ,,
Elle s'est également prononcée à l'unanimité
moins une voix- contre le principe de l'exonéra
tion de l'impôt foncier des habitations dont il
s'agit.
de si passionnantes journées ( : derrière -'ces
bocaux et ces alambics. ' - - - • "
Aussi distrait que Romain Gérard lui-
même-, il ne voyait ni la gêne étroite de l'in
térieur, ni les luttes de la pauvre Mme Gé
rard, que l'idée poignantédecesfiuatre mots
«.joindre les deux : bouts :» terrassait cha
que jour un peu plus profondément:
Pas davantage, il-ne remarquait la dou
ceur extrême d'Abeille, ' qui, de toute son
intelligence, aussi bien-trempée que celle
de son père, aidait sa mère dans la rude
tâche qu'elle accomplissait si- rigidement.
Un jour Mme Gérard mourut à la peine.
La- façon dont Abeille soigna sa mère,
sans un mot ni une plainte, frappa Pascal.
, Poiy? la première fois il s'avisa de lare*
garder." ;' . " .
Sans être absolument belle, Abeille avait,
une distinction et une grâce extrêmes. Sous
le front largement développé de son père,
brillaient do. splendides yeux bruns qui
étaient si grands et si b.eaux ; qu'ils ; sem
blaient lui manger tout son mièvre et pâle
visage. ■' ,
• Les vingt-trois ans de Pascal ne pou
vaient rester indifférents au charme et â
l'intelligence de Mlle Gérard. ...■■ ^
Un. matin, en arrivant plus tôt qu a 1 or
dinaire; illa trouva faisant seule une expe-
riehee à la place de Romain, retenu ce jour-
là au Collège de France. •
11 examina attentivement, la façon Gonl
elle procédait, et resta stupéfait. . • t ',,
" Mais elle comprenait ce qu elle faisait J...
Très bien même!... '
Etait-il possible qu'un cerveau -de femme,
ces êtres jugés par lui ^ jusque-là si- infé
rieurs,- si enfantins, -fût capable, d un sem-
ilabîe résultat?.. • :■.•-• •-
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