Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1893-12-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 décembre 1893 19 décembre 1893
Description : 1893/12/19 (Numéro 11316). 1893/12/19 (Numéro 11316).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k613010m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2008
ADMISmXION, RÉDACTION ETAMOKCÈS
61, rue laéSsjette, 61 i
A PAÊ1S ■ r
Çç rêgolt ansà les Annonces rae Gnaïe-BïtfiEàfe (5 •-?i
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ABDKKEKOITS PARIS
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SiX mois...:;..;.
UK NUM EftO: 5 C ENTIMES
Tous les vendredis
LE SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ î 5 CENTIMES
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J' ïaoffiMflïs. 6 îr .
r S1XMOÎS. ' 12 TR.
VNAN ....1.... 24-ÏR. I
1893
MARDI 19 DECEMBRE
353 -SAINT TIMOLÉON 12
TRENTE-UNIÈME ANNÉE (N uméro 11.316)
' ' U£3 MANUSCRITS NE SONT PAS RENDUS
ii.imjiai.jmjw >—!■
■mmaibkwaa^
■ lUÎKMliKU - EDITIOX . -
La GOQCOiirs dii « Petit Journal »
en lès &
Lft coursa de Paris-êrest en i§91 eicèllê
de Paris-BeKort eu 1892 ont réussi au point
que la surprise fut vive lorsque, ' cette année-
ci, le Petit Journal laissa passer l'été sans
organiser d'autre Concours que celui des mu
selières, Intéressant à son point de vue spé
cial, mais moins suggestif, on en convien
dra, pour la masse. C'est par diverses rai?
sons que nous avions décidé de ne rien
organiser, au. début de cette année.. _'
La première . de toutes, celle qui a do
miné beaucoup de résolutions pendant l'an
née qui vient' de s'écouler, c'était l'incertitude
où l'on se trouvait de la date & laquelle sa
feraient les étejkms, et je n'apprendrai rien
à personne^»* cette incertitude a
modifié pl&Mrtb pTassur toute la surface de
notre territoire. -
Il y eut *me autre raison encore, ce fut
què la natation, exercice physique sur lequel
nous avions jetéles yeux pour en faire l'objet
d'un troisième concours athlétique, parut pré
senter, à l'exécution, trop de dangers pour
qu'un journal , en assumât la responsabilité.
***
11 est certain que ce ooncours de datation,
dont on avait dit quelques mots l'année pré
cédente, eût présenté de l'intérât ; de plus_, il
eût développé dans le public français le goût
d'un exercice pour lequel il se montre
trop rétif, ainsi qu'on le ' lui a souvent re
proché. Mais voyez-vous un concurrent de
L'épreuve se noyant-dans la Seine ou dans la
Marne 1 C'eût été un prétexte fameux pour
dauber sur le Petit Journalzt le représenter
comme le bourreau des nageurs, qu'il eût
précisément cherché à encourager 1
Nous avons donc, et dés le-commencement
de 1893, abandonné l'idée. Nous n'y revien
drons pas ; je sais beaucoup de gens qui vont
être désolés, mais, je le répète, sa mise en
pratique était trop scabreuse ; il ne s'en
suit pas pour cela que nous ayons abandonné
notre ligne bien arrêtée : celle de pousser à la
solution de quelques problèmes, gros et
petits, qui traînent en longueur, faute du
« coup de fouet » nécessaire.
■
Deux ans et deux mois nous séparent à
peine de la course de Paris à Brest. Or cette
épreuve, qui semble déjà légendaire, fit faire
un tel pas à la vélocipédie que, devenue elle-
même une force, la vélocipédie n'a plus besoin
du segours de personne pour se faire admettre
daps le monde, où elle est destinée à faire
bien plus grande figure encore qu'on ne sup
pose. Nous l'avons prise, en dépit des déné
gations de quelques coquecigrues, timide,
bafouée ; nous 1 avons laissée débordante,
mondaine, définitivement pratique, sur la
route du triomphe. Elle eût mis vingt ans
sinon davantage à parcourir- l'étape que le
Petit Journal a changée pour elle en un bond
prodigieux. «
Il est bon qu'un tel exemple ne sorte pas
de la mémoire, et voilà bien longtemps que je
réfléchis, pour ma part, à une suite logique,
à un complément nécessaire de cette poussée
en avant des jeunes hommes hors des cafés,
ou ils n'apprenaient que le jeu de cartes et
le : billard, sans parler de l'absorption des
liquides. Les jeter sur leurs bicyclettes à
travers les vallées et les bois, dans le bain
d'air pur, si salutaire à l'homme et que cha
cun prend maintenant avec ivresse sur nos
belles roules de France, c'était quelque
chose. Il y a mieux et plus à faire pour un
instrument de publicité puissant comme le
Petit Journal. - s
***
"Le vélo, c'est bien ; mais ce n'est bien que
pôur une personne, deux au plus. Les autres
membres de la famille, car c'est toujours à
la famille qu'il faut penser, que deviennent-
ils les autres membres de la famille pendant
que Pierre et Paul vont se promener par les
monts et les vallées?
Il faudrait trouver ùn moyen pour satis
faire tout le monde, pôur éviter les jalousies,
bien excusables en pareil cas; pourquoi serait-
cé toujours les mêmes qui feraient du tou
risme économique et pratique 1 Pourquoi pas
lés autres î
"Voilà J C'est que pour promener lès autres
il n'y a que deux moyens connus : la voi
ture ou le train 11; vous savez ce que les
employés de chemins de ,fer appellent le
train 11, en d'autres termes, ce sont les deux
jambes des maroheur» j or, il n'est pas per
misse comparer & l'exercice des cyclistes la
promenade à pied, qui reste l'apanage de leur
famille. La pfcomenade à pied est très agréable,
mais on ne va pas loin sans que la fatigue
devienne exoessive ; reste la voiture.
Là se pose encore un problème : supposez
le père de famille, sa femme et trois ou quatre
enfants & la campagne, dans une habitation
industrielle ou bourgeoise, voyez-vous les
frais que nécessite pour cette famille l'attirail
complet, de la promenade en voiture ? D'abord
qu'un itinéraire soit de longue haleine, le
cheval ou les chevaux ne peuvent le fournir;
car ils ne peuvent faire plus de trente ou qua
rante kilomètres dans la même journée, et
encore avec quelles précautions les sort-on !
Et ce qu'ils coûtent & nourrir, sans parler du
cocher qui les soigne et de tgus les faux
frais qu'ils entraînent ! f
Quelles réflexions se font & fie sujet les
hommes-pratiques de notre temps?
Celles-ci?. *, .-.••**» - ' ■ v v
Ils se demandent comment à la fin du
dix-neuvième- siéole l'industrie humaine, qui
a créé en moins de cent ans la vapeur, le
gaz, l'électricité et tant d'autres propulseurs,
n'ait pas encore trouvé le moyen de suppri
mer les chevaux et de les remplacer, pour la
traction des voitures, par un moyen méca
nique. ■ '
Éh bien! c'est ce problâme, o'est cette
question si intéressante de la suppression
des chevaux devant les voitures que le Petit
Journal veut aborder en 1894 avec l'espoir
de la faire avancer d'un grand pas 1 ■
On en voit déjà, de ces voitures, circuler
dans Paris, ce qui prouve qu'il y a dans l'air
une recherche à tâtons de la solution deman
dée. On en cité aussi à l'étrànger, notamment
en Belgique, en Angleterre, en Amérique.
D'autre part il ne manque pas de mécani
ciens en France qui ont en projet quelque
véhicule de ce genre, et peut-être la voiture
mécanique de l'avenir n est-elle pas encore
construite à cette heure, peut-être sommeille-
t-elle dans un cerveau d'ouvrier chercheur,
peut-être apparaitra-t-elle dans le monde pour
notre concours de l'année prochaine ?... Et
«'est pourquoi je m'y prends à l'avance.
Le concours du Petit Jourbal en 1894 sera
donc un concours de voitures■ sans che
vaux, à propulsion mécanique.. .
Mais il -me faut quelque place pour en dé
velopper le plan, pour indiquer les prix
considérables qui y seront affectés. Tout cela
sera pour demain. -
Aujourd'hui c'est la nature même de l'é
preuve que j'ai voulu indiquer, afin que cha
que intéressé prenne ses dispositions en
conséquence. La date? Le l or juin et jours
suivants. -
Bien entendu ce ne sera pas une course
folle de trente ou quarante machines à la fois
roulant à toute vitesse sur quelque route na
tionale; ce sera un concours par élimina
tion, sur des itinéraires divers, soigneusement
choisis, chaque voiture ayant son jury spé
cial et pouvant d'après la décision de ce jury,
participer à une seconde épreuve, au besoin
a une troisième, qui sera la dernière, —et
la bonne.
A demain.
■ Jeftn aaaa Tefra.
Êolios de p scr-boix-t
L'Eglise orthodoxe a célébré hier la Saint-
Nicolas, féte patronale de toutes les Russies
et de plusieurs membres de la famille impé
riale parmi lesquels le grand-duc héritier
Nicolas Alexandrovitch, césarévitch, les
grands-ducs Nicolas Constantinovitch, Nico
las Nicolaïévitch et Nicolas Michaïlovitch.
A cette occasion, l'empereur, l'impératrice,
le grand-duc héritier et tous les membres de
la famille impériale sont venus de Gatchina
à Saint-Pétersbourg et ont assisté au service
divin. Rentré dans l'après-midi au palais
Anitchkoff, le tsar a reçu le corps diplomati
que et les ministres.
A Paris, un service solennel a été célé
bré à l'église .russe de la rue Daru. Y as
sistaient en grand uniforme : MM. Nicolas de
Giers, chargé d'affaires de Russie, Narischkine,
premier secrétaire, Swetchine, le baron Korff,
deuxièmes secrétaires,le général baron Freede-
ricksz, attaché militaire, Behr, attaché naval,
le prince Troujwtsltoy, Zar\pe, vjçe-consul à
Paris.
concours que la Société hippique française
doit organiser en .1894 à Paris, Bordeaux,
Nantes, Lille, Nancy et Vichy.
• Cette autorisation est accordée 'sous ré
serve que ies prix ne pourront, en aucun cas,
consister en sommes d'argent. • >
Les épreuves dites militaires ne pourront
être disputées que par des officiers en activité
de service et en uniforme. La tenue civile
sera obligatoire d^ns les épreuves réservées
aux gentionien.....
Les officiers de tous les «orps d'armée pour
ront être admis à: participer, à raison d'un
Beul par brigade, à l'épreuve du ooncours
central do Paris. La permission à leur accor
der dans ce but ne devra pas excéder huit
•jours. ■ î î ? ;s - r" ' -
. ,•<*/•... ' ■■ ; , si..
La Société, deà gens de lettres s'est réunie
hier après-midi, sous la présidence de M.
Zola. EU# a décerné les prix suivants : ^
Fondation Chauohard. Prix de 3,000 francs,
M. JSmile Bergeirat. Deux prix. de 1,000 francs à
MM. Franlz Jourdain et Charles Grandmougin ;
quatre prix de 500 fr. à MM. Georges de Lys, Ca
mille Debans, Font-Spvrez,-André Châdourae.
Prix Petit-Bourg, — 1,000 francs, à Mi Léonce
de -Larmandie.
Prix du Congrès littéraire. .— 500 francs, à
M. Elie Fourès.
Prix Taylor.— 500 francs, à M. Louis d'Es
tampes. '
Prix Jules Simon. — 500 francs, à M. Paul
Harel.
Prix J. de la Oottière. — 600 francs, à M. Léon
Ri-cher.
Prix Ernest Samel. — 500 francs, à M. Emile
Colombey.
Prix Adrien Jluard. — 500 francs, à M. Ar
mand ûubarry.
Prix Alfred de Musset, — 300 francs, à M. Hip-
polyte Buffenoir.
Pria
Mme
Le ministre de la guerre vient d'autoriser,
les officiers de cavalerie à participer aux
rix Arsène Houssaye. — 250 francs, &
Bclin et 250 francs à Mme Julia Laurence.
Prix Ferdinand de Lesseps. — 500 francs, &
partager entre MM. Claude Michu et Moulin.
Prix Eugène Sonnemère. — 500 francs à 1 par
tager entre MM. Charcot «t Marcel Poullis.
Prix du Louvre. — 300 francs, à Mme Nelly
Hager.
Prix du colonel FiXi —100 francs, à Mme Mary
Lafon.
Prix du duc d'Aumàle. —< 250 francs, & Mme
veuve Edouard Grimblot. , ..
.
Le Club alpin français célébrera aujour
d'hui mardi, par un banquet, sa vingtième
année d'existence. Le banquet auralieu dans
un restaurant du Palais-Royal.
Dans la soirée, M. Louis Lumière fera des
projections de photographies des couleurs na
turelles d'après la. méthode de M. Lippmann.
line exposition internationale du Livre et
des industries du papier doit avoir lieu Van
née prochaine au Palais de l'Industrie.
Cette exposition, patronnée par le ministère
du commerce et le Cercle de là librairie, sera
ouverte du 23 juillet au £3 novembre. Elle
comprendra tout ce qui se rattache à la
confection ou à l'usage du livre ou à l'une des
industries du papier.-
Les demandes d'admission devront être
faites frvaat le 31 mars 1894» a
■ h. . '
On annonce l'arrivée très prochaine en
France du prince Constantin Wiazewski, Ce
voyageur, dont nous avons eu l'occasion de
parler plusieurs fois, a parcouru, depuis deux
ans et demi et par voie dé terre, près de qua
rante mille kilomètres. Parti de Saint-Péters
bourg au mois de juillet 1891, il a traversé la
Sibérie, la Mongolie, le désert de Gobi et
toute la Chine.,
11 est entré ensuite au Tonkin, a gagné
Hanoï et visité successivement TAnnam, le
Cambodge, la Co.chinchine, le pays des Mois,
le Siam, le haut Laos, là Birmanie, le pays
des Tchins, le Manipour, l'Inde, le Kachmir,
le Thibet, le Turkestan, Boukhapa et la
Perse, d'où' il a atteint Tiflis.
Le prince, attaqué par deux fois sur le
territoire des Tchins et au Thibet, n malheu
reusement perdu la. plus grande partie des
collections scientifiques qu'il avait recueillies.
Il se. propose de se rendra très prochaine
ment en France et d'exposer à la Société de
géographie de Paris le résumât de gpn éton
nante exploration.
La routine - . . ■ . ■ ,
Sur les billets que là Compagnie dé l'Ouest
délivre pour la station qui précède celle de
Passy on-peut lire en toutes lettres : Avenue
du Trocadéro. A la gare, les lanternes qui se
trouvent le long du quai portent l'inscription :
Avenue du Trocadéro. Enfin, les employés
chargés de dire le nom de la station crient à
tue-tête '. Avenue du Trocadéro.
•Or, voilà dix ans au moins que l'avenue en
question a été débaptisée et porte le nom de
Henri-Martin.
La partie s'appelant encore avenûe du Tro-
cadéro.se trouve à plus d'un kilomètre de la
station. , v- V, : •";■
SÉANCE ANNUELLE
de l'Académie des sclêjices
- •' *'■•••♦ - -
Hier, l'Académie des sciences a donné sa
séance annuelle sous la présidence de M. La-
cazes-Duthiers. Le nombre des prix a. telle
ment augmenté qu'il nous est impossible de
publier la liste complète des lauréats. En
dehors de quelques récompenses accordées
pour des découvertes de premier ordre, nous
citérons surtout celles dans'lesquelles l'Aca
démie s'est proposé d'encourager des travaux
ayant un but patriotique et national.
La médaille Arago a été décernée pour la
seconde fois depuis sa création. Elle a été
obtenue par deux savants américains, M.
Asaph Hall pour la découverte des deux sa
tellites de Mars, et M. Barnard pour celle du
cinquième satellite de Jupiter. .
Le prix de 6,000 francs pour l'augmenta
tion de l'efficacité de nos forces navales a été
partagé entre M. Bourdelles pour l'accroisse
ment de l'éclat des phares, M. de Fraysseix
pour une méthode de pointage, et M. Lephay
pour un indicateur lumineux de la route du
navire. .
Le prix Bréant pour la guérison du choléra
n'a point été décerné ; mais une portion des
intérêts a été partagée entre MM. Netter et
Toinot, chargés d'organiser les mesures de
défense sur la frontière de l'Est. Grâce au
zèle de ces savants, on ne cite pas, cette an
née, un seul cas qui ait eu pour origine l'in
troduction de l'épidémie par la voie de terre.
Le grand prix des sciences physiques a été
décerné à M. Boule pour ses explorations du
plateau central dé la France et la découverte
de merveilleuses curiosités, naturelles trop
longtemps négligées, dédaignées par les tou
ristes. • >
Le prix Delesse a récompensé les efforts de
M. Fayol, qui a étudié avec un soin minu
tieux la formation de la houille dans le bassin
de Commentry et constaté que les végétaux
de la période carbonifère s'étaient développés
dans le bassin d'un ancien lac.
Le prix Thore a été décerné à M. Corbière,
professeur au lycée de Cherbourg, pour ses
études relatives aux mousses du département
qu'il habite.' « • - ,
Le prix Lacaze, de physiologie, a été. ac
cordé à M. d'Arsonyal, pour ses appareils
électro-médicaux permettant de mesurer exac
tement l'action électrique sur les diverses
parties de l'organisme. ,
L'Académie, revendique en. faveur de M..
d'Arsonval la priorité sur les recherches de
M. Tesia relatives à l'innocuité des décharges
de grande.fréquence.
Le prix des arts insalubres a été partagé
entre M. Garros pour la construction do filtres
désinfecteurs en porcelaine d'amiante,- et
M. Coquillon, pour l'invention d'un appareil
simple indiquant la présence du grisou dans
les mines.
Le prix fondé par l'éminent géographe
russe Tchihatchef pour l'exploration de l'Asie
a été remporté par un de ses compatriotes,
M. Grégoire Groum-Grschimailo.
Après la lecture de la liste des récom
penses par M. Bertrand, M. Berthelot a. pro
noncé l'éloge funèbre de . Joseph Decaisne.
Un détail touchant: cet agronome célèbre
entra au Jardin des Plantes comme simple
manœuvre en 1824. En 1833, il était nommé
aide-naturaliste. En 1849, il publiait SQn pre
mier mémoire ; en 1847, il était nommé mem
bre de l'Académie des sciences J
UN MEU RTR E A IVRY
Au numéro 17 de la rue Coûtant, à Ivry,
habite la famille Despeaux, propriétaire d'un
garni et d'un débit de vins, et composée du
père, de la mère et dé trois enfants. Pendant
fa journée le mari, qui est employé. depuis
trente ans dans une corderie, confiait la bou
tique à sa femme.
Un locatàire des époux Despeaux, M. Fran
çois Pisciot, âgé de vingt-six ans, profitait
depuis assez longtemps de l'absence du chef
de famille pour faire une cour assidue à I51
marchande de vins. Mais, il y a une quin
zaine de-jours, cette dernière finit par faire
comprendre à son poursuivant que ses assi
duité» étaient inutiles, et qu'il vp]4(it bie»
roter-chez ltii. - ■ ''' . *
Or hier, à six heures et demie du riiatin, au
moment où M. Despeaux allait partir pour
son travail, il se rendit dans la chambre de
sa femme, quand il aperçut son locataire
Pisciot qui venait d'en ouvrir la porte. U lui
demanda des explications, tandis que Mme
Despeaux se levait rapidement et s'habil
lait. -■ " • . ■ ■ ,...
Pisciot répondit qu'il venait voir' Mme Des
peaux et que ce n'était pas, d'àillé^rs, la pre
mière fois.
Sur cette parole, celle-ci saisie d'une vio
lente indignation se précipita sur. un stylet
qui était accroohé au mur dans un ooin de la
chambre et le plongea dans la poitrine de
Pisciot. La lame pénétra à une profondeur de
vingt-trois centimètres et perfora complète
ment'le poumon gauche. Le coup fut même
porté avec une telle violence que la lame du
stylet fut tordue. "
La mort de Pisciot a été presque immé-
diateT •: . .. . V ' >
Quand elle vit que ce dernier était mort,
Mme Despeaux est allée aussitôt à la gendar
merie raconter la scène qui venait de se passer
et s'est constituée prisonnière. '
Ce drame a causé une très vive émotion
dans Ivry, où la famille Despeaux était uni
versellement connue «t estimée.
X j Q ŒPe-ti-t J*oiamâLÏ
. pujb&iera proqhainèment
LE DRAME DE BICÊTRE
Grand roman tQé ■ ■■■ par •• •
YVeling RamBaud et £1. Piroa
- . "m '■ - •
PYNAMITÉl
Arrestation d'un anarchiste
La préfecture de police connaît un certain
nombre d'anarchistes dangereux, capables de
marcher sur les traces de Vaillant. Jusqu'à
présent,elle n'avait fait que les surveiller afin
de connaître leurs relations et les empêcher
si possible de comfnettre des attentats.
L'explosion à la Chambre des députés et
aussi les lois votées récemment contre
les anarchistes ont déterminé le préfet de
police à agir vis-à-vis d'un certain nombre
d'entre eux.
Hier matiifc M. Lépine a signé un mandat
contre un anarchiste militant, nommé Jac
ques Merige au, âgé de trente-cinq ans, ou
vrier ébéniste, né à Saint-Léger (Deux-Sèvres),
et demeurant à Paris, passage des Souhaits,
à Belleville.
Hier matin à huit heures, M. Bernard,
commissairé de police aux délégations judi
ciaires, accompagné de M.. Fédée, offrcier de
paix aux brigades des recherches, s'est rendu
à Belleville, au domicile' de l'anarchiste.
-Celui-ci, qui habite au premier étage, était
couché à l'arrivée des magistrats. Aux coups
frappés à la porte de sa chambre, Merigeau
s'est levé, a ouvert, puis s'est remis au lit.
— Je m'attendais & votre-visite, a-t-il dit
aux magistrats. Eh bien, arrêtez-moi I
— Levez-vous, ont-ils dit à l'anarchiste, et
habillez-vous, vous allez nous sûivre.
Merigeau s'est vêtu complètement et M. Ber
nard a commencé une perquisition minutieuse
dans le logement. Il procédait à ces opéra
tions quand tout à coup l'anarchiste, douce
ment, de l'air le plus naturel du inonde, s'est
avancé vers un porte-manteau auquel était
accroché un tricot et a plongé vivement sa
main dans une des poches. 7
Les agents qui le surveillaient s'élancèrent
sur lui au moment où il retirait du vêtement
un long poignard fait çvec un tiers-point aux
arêtes tranchantes et à 1? pointe extrême-»
ment effilé'?. La lame était enfoncée dan\> un—.
manche solide y l'arme se trouvait enferfiTïa
dans une gaine. Qn la lui arracha des mains.
L'ouvrier ébéniste s'est alors emporté et a
commencé le développement des théories
anarchistes chères à vaillant. ■ £-- ,n
Pendant l'anarchiste exprimait ses
opinions sur la société, M. Ëernafd, poursui
vait ses investigations dans le îogejûent. 1
Il a trouvé dans une boité à conserves
ronde et haute de douze centimètres environ de
la poudre et dans une bouteille de petite di
mension de l'acide sulfurique, Ces matières
explosives ont été saisies et placées sous
scellés, on devine avec quel soin.
Des brochures révolutionnaires ont été éga
lement emportées par le commissaire de
police.
A dix heures du matin, Merigeau a été
écroué au dépôt. Dans l'après-midi,-il a été
extrait dé sa cellule et conduit au service
anthropométrique. .
.Cet anarchiste n'a jamais subi de coftdam-
Aatipjis et travaillait assez régulièrement de
squ état d'ébéniste. II gagnait par jour l'un
dans l'autre 5 francs. ••*• •
Il est marié et père de famille. '
Les substances dont il était détenteur ont
m 1 ! • ' . . ' '■ v '
—53— feuilleton du 19 decembre 1893
n-t '"!■ ■
LES DR AMES DE LA PAIX
PANTALON ROUGE
irolslâub Vkl ltib
LE FORT DE LA BIOBt
IX
Car cela était évident pour lui... Depuis
vingt ans, la fille avait trop souffert, de par
la faute de la sévérité paternelle; soh cœur
en était resté meurtri douloureusement.
Elle avait jeté l'oubli, — profond comme la
mort, — sur tout ce qui avait été pes affec
tions d'enfance. Et maintenant qu'elle avait
trouvé le calme de l'existence, la paix de
l'âme, le bonheur même sans doute, elle ne
voulait plus revivre ces souvenirs et relier
entre eux ces chaînons brisés i'
Voilà ce qu'il se disait..; w
Et son cœur était affolé de tehdrèSSs... et
de ses lèvres qui s'en (Couvraient, de ses
bras qui sà tendaient, jaillissait le pardon,
refusé,autrefois, — refusé longtemps et qu'il
avait été.près de donner pourtant, en ce ma
tin lugubre où la grand'mère Lavidry n'a
vait plus retrouvé dans sa chambre la jeune
mère et son fils 1
Mais les lèvres se refermaient sans cou
rage, le$ bras rétombaient sans force et dê-
seéperéa..,
-"Trestait anéanti, vaincu, broyé...
* Hhe reniait son père !.....
''«Usa «1 reproduction interdite*.
Le soir même il annonça, d'une voix qu'il
essayait de rendre ferme et même joyeuse, et
qiii était tremblante et voilé», il annonça &
la famille réunie qu'il partirait le lendemain.
Et il pria Darnetal de lui chercher des por
teurs, trop faible pour marcher ou se tenir à
cheval.
Il s'attendait à ce que Marthe insisterait
pour le retenir.
Marthe n'insista pas.
Il écouta, croyant qu'on ajl^it dire quelque
chose;
Personne ne parla, si ce n'est Darùçtal qui
répondit, laconique :
— Bien, mon commandant!
Alors, il vit que c'était fini; Il s'alolir-
dit dans son fauteuil et, passant la main sur
son front, il la retira toute mouillée de sueur
froide.
Et les battements de son cœur résonnaient,
sonores...
Entrelopère et la fille; en effet, c'était une
situation délicate, singulière et qui paraissait
sans igsne.
Robert n'avait point caché à sa mère les
questions que lui avait adressées l'officier ni
les réponses qu'il ayait faites, et Darnetai et
Marthe comprirent que Lavidry n'avait pas
été sans remarquer qu'on avait voulu le
tromper.
Les préoccupations du vieillard étaient vi
sibles depuis quelques jours. Il était évident
que des soupçons lui étaient venus. L'histoire
mensongère de Darnetai et le réqit de Robert
avaient confirmé ses soupçons.
Marthe n'attendait qu un mot de son père
pour tomber dans ses • bras. Si Lavidry se
taisait, «Uç vroirait quç la »év*iité pçtternell»
avait résisté à vingt années de séparation et
q:ue le pardon ne tomberait jamais de ces
lèvres qui jadis avaient propon.cé de si dures
paroles.
Dé son côté nous savons ce que pensait le
vieillard. Il ne se croyait plus le droit d'inter
venir dans l'existence de sa fille. Si Marthe ne
se faisait pas connaître c'est qu'elle renon
çait pour toujours à l'affection de son père.
Dès lors, Lavidry voulait passer là, ainsi
qu'il l'avait dit, comme un étranger.
Ces deux coéurs en présence n'attendaient
qu'un choc pour qu'une étincelle jaillît d'eux,
dont ils seraient embrasés, mais si le choc
ne se produirait pas, la séparation allait être
éternelle. -
Rien ne vint pourtant changer cette situa
tion jusqu'à l'heure du départ.
'Lavidry resta constamment silencieux.
A peirie répondait-il,, par quelques mots
brefs, à Darnetai lorsque celui-ci lui déban
dait ses instructions. '
Marthe, renfermée chez elle, sanglotait. r
Vainement Darnetai essayait de là consolé*.
Il n'y parvenait pas, car il partageait lui-
même la conviction que Lavidry avait re
connu sa fille et renonçait à elle."
Robert devinait tout un drame intime au
tour de lui. Pourquoi Darnetai était-il si
triste'? Pourquoi tant de larmes dans les yeux
de sa mère? Pourquoi le départ de cet offi
cier, de cet étranger, causait-il tant de tris
tesse? Son arrivée à la ferme n'avait été
qu'un accident et l'on semblait considérer ce
départ comme une catastrophe.
.Mai§ trop discret, il n'interrogeait pas.
Enfin, l'heure du départ approcha.
Darovtal s'était procuré jpalanguia dans :
lequel le blessé pourrait s'étendre, s'asseoir,
dormir, sans être fatigué. - «3*s«~
En outre des coolies chargés de porter le
palanquin, Daraetaf avait voulu que l'officier
fût escorté par A-Kim. »->•■
Lavidry s'y refusait, la contrée, purgée de
pirates, depuis l'expédition contre le Fort dé
la Mort, ne présentant plus aucun danger.
Mais Darnetai avait insisté.
La petite escorte attendait dans la cour
des Banians.
Darnetai alla prévenir Lavidry et "lui offrit
son bras pour gagner le palanquin.
Ils avancèrent lentement. Marthe ne sa
montrait pas. ... j •••«
Robert seul était auprès de Darnetai. *
Une dernière fois le commandant avait
renouvelé ses protestations de vive grati
tude. ; . U»'- ■ iX ■
Il parlait d'une voix basse, concentrée,
presque inintelligible, et trouvait difficile
ment ses mots. ». v.'.. 3
Il s'arrêtait souvent, tournait la tête, comme
pour écouter s'il n'entendrait .pas une autre
voix que celle de Darnetai, que celle de Ro
bert, une voix bien donc? à son cofiir. 5
Rien. »• ' s
Son visage se contacta. :
La veillé, "Marthe lui avait /"âlt Séf adieux.
Et il ne l'avait pas revûè, ce' jour-là.
Elle était donc partie ? Elle avait donc
quitté le* Banians f Est-ce qu'il Allait à tout
jamais s'éloigner sans non point la revoir,
hélas ! ses veux meurtris s y opposaient, mais
l'entendre T
Il demanda, brisé •: ;
— Robert, mon enfant, votre mère serait-
ell« malade?
— Un peu souffrante, oui, mon comman
dant, ; ■ - - ■ . ■ -
il baissa la tête. Darnetai l'observait. Il
dit encore : . •
~ Non,lpas'grâvement, j'espère, èt vous
n'êtes pas inquiet ? - ••
—-On! :iion, mon comh}anda'nt.
: Dit'es-lul, Robert r dites-iul bien que ja
ne l'oublierai jamais...
— Je le lui dirai,' mon commandant, fit R&
bert ému.^- ■ ,
w Lavidry voulut continuer, balbutiant :
Et que... et que...
Parnçtal sentit que le vieillard s'affaissait
sur son bras.. Il fut obligé de le soutenir.
Des pleurs, sans doute, . venaient à ses
yeux car il appuya tout à coup les doigts sur
so.Q bandeau en disant : "
• — Cela me fait mal, cela me fait très mal.
Ses livres se contractèrent et il retint à
peine un sanglot.
Puis il fait appel à toute son. énergie.
Il repousse Darnetai avec une sorte de co
lère et sans voir, au hasard, il se dirige les
bra§ tendus, trébuchant, vers la case ouverte
dont les rideaux et les portières dérobent
à tous la vue do Marthe, en larmes, à 4*$"
morte de désespoir et d$ douleur. •
Darnetai s'élance vers lui,
Lavidry le repousse }
t -— Non,-non, laissez,laiàséz-moi...Jeveux,
oui, je veux une dernière fois lui parler...
Sur le seuil il trébuche et il va tomber.
Il se relève,,.
JULES MARY.
{La suite à demain.1
61, rue laéSsjette, 61 i
A PAÊ1S ■ r
Çç rêgolt ansà les Annonces rae Gnaïe-BïtfiEàfe (5 •-?i
mPsifMi
rnjus.
ABDKKEKOITS PARIS
B er .
9 kl
18 BEL
SiX mois...:;..;.
UK NUM EftO: 5 C ENTIMES
Tous les vendredis
LE SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ î 5 CENTIMES
iWMWMaïu^luwM.a
jAMMOTEKTSJ3£FftFU£?/iEflTS .r]
J' ïaoffiMflïs. 6 îr .
r S1XMOÎS. ' 12 TR.
VNAN ....1.... 24-ÏR. I
1893
MARDI 19 DECEMBRE
353 -SAINT TIMOLÉON 12
TRENTE-UNIÈME ANNÉE (N uméro 11.316)
' ' U£3 MANUSCRITS NE SONT PAS RENDUS
ii.imjiai.jmjw >—!■
■mmaibkwaa^
■ lUÎKMliKU - EDITIOX . -
La GOQCOiirs dii « Petit Journal »
en lès &
Lft coursa de Paris-êrest en i§91 eicèllê
de Paris-BeKort eu 1892 ont réussi au point
que la surprise fut vive lorsque, ' cette année-
ci, le Petit Journal laissa passer l'été sans
organiser d'autre Concours que celui des mu
selières, Intéressant à son point de vue spé
cial, mais moins suggestif, on en convien
dra, pour la masse. C'est par diverses rai?
sons que nous avions décidé de ne rien
organiser, au. début de cette année.. _'
La première . de toutes, celle qui a do
miné beaucoup de résolutions pendant l'an
née qui vient' de s'écouler, c'était l'incertitude
où l'on se trouvait de la date & laquelle sa
feraient les étejkms, et je n'apprendrai rien
à personne^»* cette incertitude a
modifié pl&Mrtb pTassur toute la surface de
notre territoire. -
Il y eut *me autre raison encore, ce fut
què la natation, exercice physique sur lequel
nous avions jetéles yeux pour en faire l'objet
d'un troisième concours athlétique, parut pré
senter, à l'exécution, trop de dangers pour
qu'un journal , en assumât la responsabilité.
***
11 est certain que ce ooncours de datation,
dont on avait dit quelques mots l'année pré
cédente, eût présenté de l'intérât ; de plus_, il
eût développé dans le public français le goût
d'un exercice pour lequel il se montre
trop rétif, ainsi qu'on le ' lui a souvent re
proché. Mais voyez-vous un concurrent de
L'épreuve se noyant-dans la Seine ou dans la
Marne 1 C'eût été un prétexte fameux pour
dauber sur le Petit Journalzt le représenter
comme le bourreau des nageurs, qu'il eût
précisément cherché à encourager 1
Nous avons donc, et dés le-commencement
de 1893, abandonné l'idée. Nous n'y revien
drons pas ; je sais beaucoup de gens qui vont
être désolés, mais, je le répète, sa mise en
pratique était trop scabreuse ; il ne s'en
suit pas pour cela que nous ayons abandonné
notre ligne bien arrêtée : celle de pousser à la
solution de quelques problèmes, gros et
petits, qui traînent en longueur, faute du
« coup de fouet » nécessaire.
■
Deux ans et deux mois nous séparent à
peine de la course de Paris à Brest. Or cette
épreuve, qui semble déjà légendaire, fit faire
un tel pas à la vélocipédie que, devenue elle-
même une force, la vélocipédie n'a plus besoin
du segours de personne pour se faire admettre
daps le monde, où elle est destinée à faire
bien plus grande figure encore qu'on ne sup
pose. Nous l'avons prise, en dépit des déné
gations de quelques coquecigrues, timide,
bafouée ; nous 1 avons laissée débordante,
mondaine, définitivement pratique, sur la
route du triomphe. Elle eût mis vingt ans
sinon davantage à parcourir- l'étape que le
Petit Journal a changée pour elle en un bond
prodigieux. «
Il est bon qu'un tel exemple ne sorte pas
de la mémoire, et voilà bien longtemps que je
réfléchis, pour ma part, à une suite logique,
à un complément nécessaire de cette poussée
en avant des jeunes hommes hors des cafés,
ou ils n'apprenaient que le jeu de cartes et
le : billard, sans parler de l'absorption des
liquides. Les jeter sur leurs bicyclettes à
travers les vallées et les bois, dans le bain
d'air pur, si salutaire à l'homme et que cha
cun prend maintenant avec ivresse sur nos
belles roules de France, c'était quelque
chose. Il y a mieux et plus à faire pour un
instrument de publicité puissant comme le
Petit Journal. - s
***
"Le vélo, c'est bien ; mais ce n'est bien que
pôur une personne, deux au plus. Les autres
membres de la famille, car c'est toujours à
la famille qu'il faut penser, que deviennent-
ils les autres membres de la famille pendant
que Pierre et Paul vont se promener par les
monts et les vallées?
Il faudrait trouver ùn moyen pour satis
faire tout le monde, pôur éviter les jalousies,
bien excusables en pareil cas; pourquoi serait-
cé toujours les mêmes qui feraient du tou
risme économique et pratique 1 Pourquoi pas
lés autres î
"Voilà J C'est que pour promener lès autres
il n'y a que deux moyens connus : la voi
ture ou le train 11; vous savez ce que les
employés de chemins de ,fer appellent le
train 11, en d'autres termes, ce sont les deux
jambes des maroheur» j or, il n'est pas per
misse comparer & l'exercice des cyclistes la
promenade à pied, qui reste l'apanage de leur
famille. La pfcomenade à pied est très agréable,
mais on ne va pas loin sans que la fatigue
devienne exoessive ; reste la voiture.
Là se pose encore un problème : supposez
le père de famille, sa femme et trois ou quatre
enfants & la campagne, dans une habitation
industrielle ou bourgeoise, voyez-vous les
frais que nécessite pour cette famille l'attirail
complet, de la promenade en voiture ? D'abord
qu'un itinéraire soit de longue haleine, le
cheval ou les chevaux ne peuvent le fournir;
car ils ne peuvent faire plus de trente ou qua
rante kilomètres dans la même journée, et
encore avec quelles précautions les sort-on !
Et ce qu'ils coûtent & nourrir, sans parler du
cocher qui les soigne et de tgus les faux
frais qu'ils entraînent ! f
Quelles réflexions se font & fie sujet les
hommes-pratiques de notre temps?
Celles-ci?. *, .-.••**» - ' ■ v v
Ils se demandent comment à la fin du
dix-neuvième- siéole l'industrie humaine, qui
a créé en moins de cent ans la vapeur, le
gaz, l'électricité et tant d'autres propulseurs,
n'ait pas encore trouvé le moyen de suppri
mer les chevaux et de les remplacer, pour la
traction des voitures, par un moyen méca
nique. ■ '
Éh bien! c'est ce problâme, o'est cette
question si intéressante de la suppression
des chevaux devant les voitures que le Petit
Journal veut aborder en 1894 avec l'espoir
de la faire avancer d'un grand pas 1 ■
On en voit déjà, de ces voitures, circuler
dans Paris, ce qui prouve qu'il y a dans l'air
une recherche à tâtons de la solution deman
dée. On en cité aussi à l'étrànger, notamment
en Belgique, en Angleterre, en Amérique.
D'autre part il ne manque pas de mécani
ciens en France qui ont en projet quelque
véhicule de ce genre, et peut-être la voiture
mécanique de l'avenir n est-elle pas encore
construite à cette heure, peut-être sommeille-
t-elle dans un cerveau d'ouvrier chercheur,
peut-être apparaitra-t-elle dans le monde pour
notre concours de l'année prochaine ?... Et
«'est pourquoi je m'y prends à l'avance.
Le concours du Petit Jourbal en 1894 sera
donc un concours de voitures■ sans che
vaux, à propulsion mécanique.. .
Mais il -me faut quelque place pour en dé
velopper le plan, pour indiquer les prix
considérables qui y seront affectés. Tout cela
sera pour demain. -
Aujourd'hui c'est la nature même de l'é
preuve que j'ai voulu indiquer, afin que cha
que intéressé prenne ses dispositions en
conséquence. La date? Le l or juin et jours
suivants. -
Bien entendu ce ne sera pas une course
folle de trente ou quarante machines à la fois
roulant à toute vitesse sur quelque route na
tionale; ce sera un concours par élimina
tion, sur des itinéraires divers, soigneusement
choisis, chaque voiture ayant son jury spé
cial et pouvant d'après la décision de ce jury,
participer à une seconde épreuve, au besoin
a une troisième, qui sera la dernière, —et
la bonne.
A demain.
■ Jeftn aaaa Tefra.
Êolios de p scr-boix-t
L'Eglise orthodoxe a célébré hier la Saint-
Nicolas, féte patronale de toutes les Russies
et de plusieurs membres de la famille impé
riale parmi lesquels le grand-duc héritier
Nicolas Alexandrovitch, césarévitch, les
grands-ducs Nicolas Constantinovitch, Nico
las Nicolaïévitch et Nicolas Michaïlovitch.
A cette occasion, l'empereur, l'impératrice,
le grand-duc héritier et tous les membres de
la famille impériale sont venus de Gatchina
à Saint-Pétersbourg et ont assisté au service
divin. Rentré dans l'après-midi au palais
Anitchkoff, le tsar a reçu le corps diplomati
que et les ministres.
A Paris, un service solennel a été célé
bré à l'église .russe de la rue Daru. Y as
sistaient en grand uniforme : MM. Nicolas de
Giers, chargé d'affaires de Russie, Narischkine,
premier secrétaire, Swetchine, le baron Korff,
deuxièmes secrétaires,le général baron Freede-
ricksz, attaché militaire, Behr, attaché naval,
le prince Troujwtsltoy, Zar\pe, vjçe-consul à
Paris.
concours que la Société hippique française
doit organiser en .1894 à Paris, Bordeaux,
Nantes, Lille, Nancy et Vichy.
• Cette autorisation est accordée 'sous ré
serve que ies prix ne pourront, en aucun cas,
consister en sommes d'argent. • >
Les épreuves dites militaires ne pourront
être disputées que par des officiers en activité
de service et en uniforme. La tenue civile
sera obligatoire d^ns les épreuves réservées
aux gentionien.....
Les officiers de tous les «orps d'armée pour
ront être admis à: participer, à raison d'un
Beul par brigade, à l'épreuve du ooncours
central do Paris. La permission à leur accor
der dans ce but ne devra pas excéder huit
•jours. ■ î î ? ;s - r" ' -
. ,•<*/•... ' ■■ ; , si..
La Société, deà gens de lettres s'est réunie
hier après-midi, sous la présidence de M.
Zola. EU# a décerné les prix suivants : ^
Fondation Chauohard. Prix de 3,000 francs,
M. JSmile Bergeirat. Deux prix. de 1,000 francs à
MM. Franlz Jourdain et Charles Grandmougin ;
quatre prix de 500 fr. à MM. Georges de Lys, Ca
mille Debans, Font-Spvrez,-André Châdourae.
Prix Petit-Bourg, — 1,000 francs, à Mi Léonce
de -Larmandie.
Prix du Congrès littéraire. .— 500 francs, à
M. Elie Fourès.
Prix Taylor.— 500 francs, à M. Louis d'Es
tampes. '
Prix Jules Simon. — 500 francs, à M. Paul
Harel.
Prix J. de la Oottière. — 600 francs, à M. Léon
Ri-cher.
Prix Ernest Samel. — 500 francs, à M. Emile
Colombey.
Prix Adrien Jluard. — 500 francs, à M. Ar
mand ûubarry.
Prix Alfred de Musset, — 300 francs, à M. Hip-
polyte Buffenoir.
Pria
Mme
Le ministre de la guerre vient d'autoriser,
les officiers de cavalerie à participer aux
rix Arsène Houssaye. — 250 francs, &
Bclin et 250 francs à Mme Julia Laurence.
Prix Ferdinand de Lesseps. — 500 francs, &
partager entre MM. Claude Michu et Moulin.
Prix Eugène Sonnemère. — 500 francs à 1 par
tager entre MM. Charcot «t Marcel Poullis.
Prix du Louvre. — 300 francs, à Mme Nelly
Hager.
Prix du colonel FiXi —100 francs, à Mme Mary
Lafon.
Prix du duc d'Aumàle. —< 250 francs, & Mme
veuve Edouard Grimblot. , ..
.
Le Club alpin français célébrera aujour
d'hui mardi, par un banquet, sa vingtième
année d'existence. Le banquet auralieu dans
un restaurant du Palais-Royal.
Dans la soirée, M. Louis Lumière fera des
projections de photographies des couleurs na
turelles d'après la. méthode de M. Lippmann.
line exposition internationale du Livre et
des industries du papier doit avoir lieu Van
née prochaine au Palais de l'Industrie.
Cette exposition, patronnée par le ministère
du commerce et le Cercle de là librairie, sera
ouverte du 23 juillet au £3 novembre. Elle
comprendra tout ce qui se rattache à la
confection ou à l'usage du livre ou à l'une des
industries du papier.-
Les demandes d'admission devront être
faites frvaat le 31 mars 1894» a
■ h. . '
On annonce l'arrivée très prochaine en
France du prince Constantin Wiazewski, Ce
voyageur, dont nous avons eu l'occasion de
parler plusieurs fois, a parcouru, depuis deux
ans et demi et par voie dé terre, près de qua
rante mille kilomètres. Parti de Saint-Péters
bourg au mois de juillet 1891, il a traversé la
Sibérie, la Mongolie, le désert de Gobi et
toute la Chine.,
11 est entré ensuite au Tonkin, a gagné
Hanoï et visité successivement TAnnam, le
Cambodge, la Co.chinchine, le pays des Mois,
le Siam, le haut Laos, là Birmanie, le pays
des Tchins, le Manipour, l'Inde, le Kachmir,
le Thibet, le Turkestan, Boukhapa et la
Perse, d'où' il a atteint Tiflis.
Le prince, attaqué par deux fois sur le
territoire des Tchins et au Thibet, n malheu
reusement perdu la. plus grande partie des
collections scientifiques qu'il avait recueillies.
Il se. propose de se rendra très prochaine
ment en France et d'exposer à la Société de
géographie de Paris le résumât de gpn éton
nante exploration.
La routine - . . ■ . ■ ,
Sur les billets que là Compagnie dé l'Ouest
délivre pour la station qui précède celle de
Passy on-peut lire en toutes lettres : Avenue
du Trocadéro. A la gare, les lanternes qui se
trouvent le long du quai portent l'inscription :
Avenue du Trocadéro. Enfin, les employés
chargés de dire le nom de la station crient à
tue-tête '. Avenue du Trocadéro.
•Or, voilà dix ans au moins que l'avenue en
question a été débaptisée et porte le nom de
Henri-Martin.
La partie s'appelant encore avenûe du Tro-
cadéro.se trouve à plus d'un kilomètre de la
station. , v- V, : •";■
SÉANCE ANNUELLE
de l'Académie des sclêjices
- •' *'■•••♦ - -
Hier, l'Académie des sciences a donné sa
séance annuelle sous la présidence de M. La-
cazes-Duthiers. Le nombre des prix a. telle
ment augmenté qu'il nous est impossible de
publier la liste complète des lauréats. En
dehors de quelques récompenses accordées
pour des découvertes de premier ordre, nous
citérons surtout celles dans'lesquelles l'Aca
démie s'est proposé d'encourager des travaux
ayant un but patriotique et national.
La médaille Arago a été décernée pour la
seconde fois depuis sa création. Elle a été
obtenue par deux savants américains, M.
Asaph Hall pour la découverte des deux sa
tellites de Mars, et M. Barnard pour celle du
cinquième satellite de Jupiter. .
Le prix de 6,000 francs pour l'augmenta
tion de l'efficacité de nos forces navales a été
partagé entre M. Bourdelles pour l'accroisse
ment de l'éclat des phares, M. de Fraysseix
pour une méthode de pointage, et M. Lephay
pour un indicateur lumineux de la route du
navire. .
Le prix Bréant pour la guérison du choléra
n'a point été décerné ; mais une portion des
intérêts a été partagée entre MM. Netter et
Toinot, chargés d'organiser les mesures de
défense sur la frontière de l'Est. Grâce au
zèle de ces savants, on ne cite pas, cette an
née, un seul cas qui ait eu pour origine l'in
troduction de l'épidémie par la voie de terre.
Le grand prix des sciences physiques a été
décerné à M. Boule pour ses explorations du
plateau central dé la France et la découverte
de merveilleuses curiosités, naturelles trop
longtemps négligées, dédaignées par les tou
ristes. • >
Le prix Delesse a récompensé les efforts de
M. Fayol, qui a étudié avec un soin minu
tieux la formation de la houille dans le bassin
de Commentry et constaté que les végétaux
de la période carbonifère s'étaient développés
dans le bassin d'un ancien lac.
Le prix Thore a été décerné à M. Corbière,
professeur au lycée de Cherbourg, pour ses
études relatives aux mousses du département
qu'il habite.' « • - ,
Le prix Lacaze, de physiologie, a été. ac
cordé à M. d'Arsonyal, pour ses appareils
électro-médicaux permettant de mesurer exac
tement l'action électrique sur les diverses
parties de l'organisme. ,
L'Académie, revendique en. faveur de M..
d'Arsonval la priorité sur les recherches de
M. Tesia relatives à l'innocuité des décharges
de grande.fréquence.
Le prix des arts insalubres a été partagé
entre M. Garros pour la construction do filtres
désinfecteurs en porcelaine d'amiante,- et
M. Coquillon, pour l'invention d'un appareil
simple indiquant la présence du grisou dans
les mines.
Le prix fondé par l'éminent géographe
russe Tchihatchef pour l'exploration de l'Asie
a été remporté par un de ses compatriotes,
M. Grégoire Groum-Grschimailo.
Après la lecture de la liste des récom
penses par M. Bertrand, M. Berthelot a. pro
noncé l'éloge funèbre de . Joseph Decaisne.
Un détail touchant: cet agronome célèbre
entra au Jardin des Plantes comme simple
manœuvre en 1824. En 1833, il était nommé
aide-naturaliste. En 1849, il publiait SQn pre
mier mémoire ; en 1847, il était nommé mem
bre de l'Académie des sciences J
UN MEU RTR E A IVRY
Au numéro 17 de la rue Coûtant, à Ivry,
habite la famille Despeaux, propriétaire d'un
garni et d'un débit de vins, et composée du
père, de la mère et dé trois enfants. Pendant
fa journée le mari, qui est employé. depuis
trente ans dans une corderie, confiait la bou
tique à sa femme.
Un locatàire des époux Despeaux, M. Fran
çois Pisciot, âgé de vingt-six ans, profitait
depuis assez longtemps de l'absence du chef
de famille pour faire une cour assidue à I51
marchande de vins. Mais, il y a une quin
zaine de-jours, cette dernière finit par faire
comprendre à son poursuivant que ses assi
duité» étaient inutiles, et qu'il vp]4(it bie»
roter-chez ltii. - ■ ''' . *
Or hier, à six heures et demie du riiatin, au
moment où M. Despeaux allait partir pour
son travail, il se rendit dans la chambre de
sa femme, quand il aperçut son locataire
Pisciot qui venait d'en ouvrir la porte. U lui
demanda des explications, tandis que Mme
Despeaux se levait rapidement et s'habil
lait. -■ " • . ■ ■ ,...
Pisciot répondit qu'il venait voir' Mme Des
peaux et que ce n'était pas, d'àillé^rs, la pre
mière fois.
Sur cette parole, celle-ci saisie d'une vio
lente indignation se précipita sur. un stylet
qui était accroohé au mur dans un ooin de la
chambre et le plongea dans la poitrine de
Pisciot. La lame pénétra à une profondeur de
vingt-trois centimètres et perfora complète
ment'le poumon gauche. Le coup fut même
porté avec une telle violence que la lame du
stylet fut tordue. "
La mort de Pisciot a été presque immé-
diateT •: . .. . V ' >
Quand elle vit que ce dernier était mort,
Mme Despeaux est allée aussitôt à la gendar
merie raconter la scène qui venait de se passer
et s'est constituée prisonnière. '
Ce drame a causé une très vive émotion
dans Ivry, où la famille Despeaux était uni
versellement connue «t estimée.
X j Q ŒPe-ti-t J*oiamâLÏ
. pujb&iera proqhainèment
LE DRAME DE BICÊTRE
Grand roman tQé
YVeling RamBaud et £1. Piroa
- . "m '■ - •
PYNAMITÉl
Arrestation d'un anarchiste
La préfecture de police connaît un certain
nombre d'anarchistes dangereux, capables de
marcher sur les traces de Vaillant. Jusqu'à
présent,elle n'avait fait que les surveiller afin
de connaître leurs relations et les empêcher
si possible de comfnettre des attentats.
L'explosion à la Chambre des députés et
aussi les lois votées récemment contre
les anarchistes ont déterminé le préfet de
police à agir vis-à-vis d'un certain nombre
d'entre eux.
Hier matiifc M. Lépine a signé un mandat
contre un anarchiste militant, nommé Jac
ques Merige au, âgé de trente-cinq ans, ou
vrier ébéniste, né à Saint-Léger (Deux-Sèvres),
et demeurant à Paris, passage des Souhaits,
à Belleville.
Hier matin à huit heures, M. Bernard,
commissairé de police aux délégations judi
ciaires, accompagné de M.. Fédée, offrcier de
paix aux brigades des recherches, s'est rendu
à Belleville, au domicile' de l'anarchiste.
-Celui-ci, qui habite au premier étage, était
couché à l'arrivée des magistrats. Aux coups
frappés à la porte de sa chambre, Merigeau
s'est levé, a ouvert, puis s'est remis au lit.
— Je m'attendais & votre-visite, a-t-il dit
aux magistrats. Eh bien, arrêtez-moi I
— Levez-vous, ont-ils dit à l'anarchiste, et
habillez-vous, vous allez nous sûivre.
Merigeau s'est vêtu complètement et M. Ber
nard a commencé une perquisition minutieuse
dans le logement. Il procédait à ces opéra
tions quand tout à coup l'anarchiste, douce
ment, de l'air le plus naturel du inonde, s'est
avancé vers un porte-manteau auquel était
accroché un tricot et a plongé vivement sa
main dans une des poches. 7
Les agents qui le surveillaient s'élancèrent
sur lui au moment où il retirait du vêtement
un long poignard fait çvec un tiers-point aux
arêtes tranchantes et à 1? pointe extrême-»
ment effilé'?. La lame était enfoncée dan\> un—.
manche solide y l'arme se trouvait enferfiTïa
dans une gaine. Qn la lui arracha des mains.
L'ouvrier ébéniste s'est alors emporté et a
commencé le développement des théories
anarchistes chères à vaillant. ■ £-- ,n
Pendant l'anarchiste exprimait ses
opinions sur la société, M. Ëernafd, poursui
vait ses investigations dans le îogejûent. 1
Il a trouvé dans une boité à conserves
ronde et haute de douze centimètres environ de
la poudre et dans une bouteille de petite di
mension de l'acide sulfurique, Ces matières
explosives ont été saisies et placées sous
scellés, on devine avec quel soin.
Des brochures révolutionnaires ont été éga
lement emportées par le commissaire de
police.
A dix heures du matin, Merigeau a été
écroué au dépôt. Dans l'après-midi,-il a été
extrait dé sa cellule et conduit au service
anthropométrique. .
.Cet anarchiste n'a jamais subi de coftdam-
Aatipjis et travaillait assez régulièrement de
squ état d'ébéniste. II gagnait par jour l'un
dans l'autre 5 francs. ••*• •
Il est marié et père de famille. '
Les substances dont il était détenteur ont
m 1 ! • ' . . ' '■ v '
—53— feuilleton du 19 decembre 1893
n-t '"!■ ■
LES DR AMES DE LA PAIX
PANTALON ROUGE
irolslâub Vkl ltib
LE FORT DE LA BIOBt
IX
Car cela était évident pour lui... Depuis
vingt ans, la fille avait trop souffert, de par
la faute de la sévérité paternelle; soh cœur
en était resté meurtri douloureusement.
Elle avait jeté l'oubli, — profond comme la
mort, — sur tout ce qui avait été pes affec
tions d'enfance. Et maintenant qu'elle avait
trouvé le calme de l'existence, la paix de
l'âme, le bonheur même sans doute, elle ne
voulait plus revivre ces souvenirs et relier
entre eux ces chaînons brisés i'
Voilà ce qu'il se disait..; w
Et son cœur était affolé de tehdrèSSs... et
de ses lèvres qui s'en (Couvraient, de ses
bras qui sà tendaient, jaillissait le pardon,
refusé,autrefois, — refusé longtemps et qu'il
avait été.près de donner pourtant, en ce ma
tin lugubre où la grand'mère Lavidry n'a
vait plus retrouvé dans sa chambre la jeune
mère et son fils 1
Mais les lèvres se refermaient sans cou
rage, le$ bras rétombaient sans force et dê-
seéperéa..,
-"Trestait anéanti, vaincu, broyé...
* Hhe reniait son père !.....
''«Usa «1 reproduction interdite*.
Le soir même il annonça, d'une voix qu'il
essayait de rendre ferme et même joyeuse, et
qiii était tremblante et voilé», il annonça &
la famille réunie qu'il partirait le lendemain.
Et il pria Darnetal de lui chercher des por
teurs, trop faible pour marcher ou se tenir à
cheval.
Il s'attendait à ce que Marthe insisterait
pour le retenir.
Marthe n'insista pas.
Il écouta, croyant qu'on ajl^it dire quelque
chose;
Personne ne parla, si ce n'est Darùçtal qui
répondit, laconique :
— Bien, mon commandant!
Alors, il vit que c'était fini; Il s'alolir-
dit dans son fauteuil et, passant la main sur
son front, il la retira toute mouillée de sueur
froide.
Et les battements de son cœur résonnaient,
sonores...
Entrelopère et la fille; en effet, c'était une
situation délicate, singulière et qui paraissait
sans igsne.
Robert n'avait point caché à sa mère les
questions que lui avait adressées l'officier ni
les réponses qu'il ayait faites, et Darnetai et
Marthe comprirent que Lavidry n'avait pas
été sans remarquer qu'on avait voulu le
tromper.
Les préoccupations du vieillard étaient vi
sibles depuis quelques jours. Il était évident
que des soupçons lui étaient venus. L'histoire
mensongère de Darnetai et le réqit de Robert
avaient confirmé ses soupçons.
Marthe n'attendait qu un mot de son père
pour tomber dans ses • bras. Si Lavidry se
taisait, «Uç vroirait quç la »év*iité pçtternell»
avait résisté à vingt années de séparation et
q:ue le pardon ne tomberait jamais de ces
lèvres qui jadis avaient propon.cé de si dures
paroles.
Dé son côté nous savons ce que pensait le
vieillard. Il ne se croyait plus le droit d'inter
venir dans l'existence de sa fille. Si Marthe ne
se faisait pas connaître c'est qu'elle renon
çait pour toujours à l'affection de son père.
Dès lors, Lavidry voulait passer là, ainsi
qu'il l'avait dit, comme un étranger.
Ces deux coéurs en présence n'attendaient
qu'un choc pour qu'une étincelle jaillît d'eux,
dont ils seraient embrasés, mais si le choc
ne se produirait pas, la séparation allait être
éternelle. -
Rien ne vint pourtant changer cette situa
tion jusqu'à l'heure du départ.
'Lavidry resta constamment silencieux.
A peirie répondait-il,, par quelques mots
brefs, à Darnetai lorsque celui-ci lui déban
dait ses instructions. '
Marthe, renfermée chez elle, sanglotait. r
Vainement Darnetai essayait de là consolé*.
Il n'y parvenait pas, car il partageait lui-
même la conviction que Lavidry avait re
connu sa fille et renonçait à elle."
Robert devinait tout un drame intime au
tour de lui. Pourquoi Darnetai était-il si
triste'? Pourquoi tant de larmes dans les yeux
de sa mère? Pourquoi le départ de cet offi
cier, de cet étranger, causait-il tant de tris
tesse? Son arrivée à la ferme n'avait été
qu'un accident et l'on semblait considérer ce
départ comme une catastrophe.
.Mai§ trop discret, il n'interrogeait pas.
Enfin, l'heure du départ approcha.
Darovtal s'était procuré jpalanguia dans :
lequel le blessé pourrait s'étendre, s'asseoir,
dormir, sans être fatigué. - «3*s«~
En outre des coolies chargés de porter le
palanquin, Daraetaf avait voulu que l'officier
fût escorté par A-Kim. »->•■
Lavidry s'y refusait, la contrée, purgée de
pirates, depuis l'expédition contre le Fort dé
la Mort, ne présentant plus aucun danger.
Mais Darnetai avait insisté.
La petite escorte attendait dans la cour
des Banians.
Darnetai alla prévenir Lavidry et "lui offrit
son bras pour gagner le palanquin.
Ils avancèrent lentement. Marthe ne sa
montrait pas. ... j •••«
Robert seul était auprès de Darnetai. *
Une dernière fois le commandant avait
renouvelé ses protestations de vive grati
tude. ; . U»'- ■ iX ■
Il parlait d'une voix basse, concentrée,
presque inintelligible, et trouvait difficile
ment ses mots. ». v.'.. 3
Il s'arrêtait souvent, tournait la tête, comme
pour écouter s'il n'entendrait .pas une autre
voix que celle de Darnetai, que celle de Ro
bert, une voix bien donc? à son cofiir. 5
Rien. »• ' s
Son visage se contacta. :
La veillé, "Marthe lui avait /"âlt Séf adieux.
Et il ne l'avait pas revûè, ce' jour-là.
Elle était donc partie ? Elle avait donc
quitté le* Banians f Est-ce qu'il Allait à tout
jamais s'éloigner sans non point la revoir,
hélas ! ses veux meurtris s y opposaient, mais
l'entendre T
Il demanda, brisé •: ;
— Robert, mon enfant, votre mère serait-
ell« malade?
— Un peu souffrante, oui, mon comman
dant, ; ■ - - ■ . ■ -
il baissa la tête. Darnetai l'observait. Il
dit encore : . •
~ Non,lpas'grâvement, j'espère, èt vous
n'êtes pas inquiet ? - ••
—-On! :iion, mon comh}anda'nt.
: Dit'es-lul, Robert r dites-iul bien que ja
ne l'oublierai jamais...
— Je le lui dirai,' mon commandant, fit R&
bert ému.^- ■ ,
w Lavidry voulut continuer, balbutiant :
Et que... et que...
Parnçtal sentit que le vieillard s'affaissait
sur son bras.. Il fut obligé de le soutenir.
Des pleurs, sans doute, . venaient à ses
yeux car il appuya tout à coup les doigts sur
so.Q bandeau en disant : "
• — Cela me fait mal, cela me fait très mal.
Ses livres se contractèrent et il retint à
peine un sanglot.
Puis il fait appel à toute son. énergie.
Il repousse Darnetai avec une sorte de co
lère et sans voir, au hasard, il se dirige les
bra§ tendus, trébuchant, vers la case ouverte
dont les rideaux et les portières dérobent
à tous la vue do Marthe, en larmes, à 4*$"
morte de désespoir et d$ douleur. •
Darnetai s'élance vers lui,
Lavidry le repousse }
t -— Non,-non, laissez,laiàséz-moi...Jeveux,
oui, je veux une dernière fois lui parler...
Sur le seuil il trébuche et il va tomber.
Il se relève,,.
JULES MARY.
{La suite à demain.1
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