Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 avril 1922 01 avril 1922
Description : 1922/04/01 (A6,N65)-1922/04/30. 1922/04/01 (A6,N65)-1922/04/30.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61202369
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
NOTES D'UN LEGIONNAIRE
105
Avant lui il n'y avait eu que des agents consulaires
qui correspondaient avec Marseille, car parmi les
Français c'étaient surtout les hardis navigateurs mar-
seillais qui affrontaient « la coste de Marroc ». Le pri-
vilège de Marseille pour le commerce avec les échelles
du Levant s'étendait à la « Barbarie » et les députés
du commerce du grand port méditerranéen entrete-
naient des consuls à Salé et à Tétouan (1).
Après un an de séjour à Saffi, Chénier fixa sa rési-
dence à Salé.
Il avait laissé en France, dans sa terre du Langue-
doc, à Montfort, près de Limoux, Mme de Chénier
et ses tout jeunes enfants.
Il resta au Maroc de 1 767 à 1 773 et de 1775 à 1 782,
avec dans l'intervalle, un congé de 2 ans qu'il passa,
en grande partie, à Paris. Ses fils André et Marie-
Joseph étaient alors au Collège Navarre.
A Salé, de 1773 à 1775, l'intérim du Consulat de
France fut assuré par le chancelier Pothonier.
On peut faire dater de la mission de Breugnon, du
traité de 1787 et du consulat de Chénier le commen-
cement de la situation prépondérante de la France au
Maroc.
Cent cinquante cinq ans ont passé. L'évolution des
relations des deux pays a eu pour terme final le Pro-
tectorat, c'est à dire la plus étroite et féconde des
collaborations.
Le vieux Maghreb a conservé sa conscience, ses tra-
ditions, son art. La France l'a associé à son expé-
rience, sa science, ses progrès.
En avril 1922, le voyage de M. Millerand est le cou-
ronnement de notre politique de pacification et d'amé-
liorations économiques.
Les acclamations en l'honneur du Président de la
République — YAmin de la France — vont à notre
esprit constructif, à notre génie civilisateur.
Quel retentissant démenti infligé à nos détracteurs !
Lisez Chénier et vous apercevrez mieux l'étendue
des efforts accomplis.
La civilisation française au Maroc fertilise les sur-
faces désolées et donne à ce qui avait l'aspect d'in-
cendie, l'éclat des floraisons nouvelles.
Pierre LÉRIS.
(1) On trouve leurs curieuses correspondances aux archives de
la Chambre de commerce de Marseille, au Palais de la Bourse, sur
la Cannebière, dans le fonds du Maroc soigneusement classé par
l'érudit conservateur : M. Joseph Fournier.
NOTES D'UN LÉGIONNAIRE
Sidi-Aïssa, 11 juin 1906.
Nous arrivons du Sud après une rude campagne.
Chaque jour des coups de fusils avec les Marocains.
Je suis mort de fatigue avec ce sacré sac et j'ai les
pieds en sang.
Echelonnés le long de la frontière du Maroc depuis
les palinodies de la Conférence d'Algésiras, nous
allons à Mascara nous reposer, car la campagne que
nous venons de faire a été très dure et beaucoup des
nôtres ont semé de leurs tombes la longue route de
l Extrême-Sud. Et sans cesse nous marchons depuis
des jours, des semaines, des mois. Vers quel éden
ou vers quel nouveau bagne d'intense souffrance
allons-nous ainsi sans mot dire! C'est l'avenir et nul
de nous ne s'en soucie. Aussi aux heures mauvaises
ou s émeut encore ce qui reste vivant en nous, c'est
au passé qu'il faut demander l'excuse de vivre. Et
de même qu'au ciel les clartés scintillantes des
mondes inconnus montent, de même au fond de
moi-même, dans mon coeur qui n'est plus qu'un
cimetière, se dressent les spectres des illusions mortes.
Ce fut une atroce existence celle que. j'ai dû mener.
La solitude et la misère s'étaient rivées à moi comme
deux vieilles maîtresses fidèles. Vieilles maîtresses
connues depuis longtemps. J'en étais las! Dans une
heure de défaillance, je suis parti. Depuis un an je
suis soldat, perdu dans la foule, ignoré de tous, à la
Légion étrangère, dernier refuge de ceux qui ont trop
cru au rêve dans la réalité de la vie. Je n'existe plus
au monde: mon nom s'appelle un numéro que crie
chaque jour un sergent, lors des appels quotidiens, et
mon âge aussi s'est effacé: j'ai un an!
Ce soir la nuit est douce! D'exquises apparitions,
toutes d'ombre, me frôlent et mêlent leur bruissement
aux respirations haletantes de ceux qui, autour de
moi, dorment. Car sous nos tentes, dans le camp, à
part les factionnaires, tout repose et je songe à ces
âmes endormies, réfugiées dans le sommeil que pro-
tège l'écrasant silence de cette nuit d'Afrique.
Aïn-el-Hadjar, le 27 janvier 1907.
La température est accablante. L'étape est finie.
Les tentes près de l'oasis d'Aïn-el-Hadjar sont
dressées et se détachent toutes blanches dans l'écla-
105
Avant lui il n'y avait eu que des agents consulaires
qui correspondaient avec Marseille, car parmi les
Français c'étaient surtout les hardis navigateurs mar-
seillais qui affrontaient « la coste de Marroc ». Le pri-
vilège de Marseille pour le commerce avec les échelles
du Levant s'étendait à la « Barbarie » et les députés
du commerce du grand port méditerranéen entrete-
naient des consuls à Salé et à Tétouan (1).
Après un an de séjour à Saffi, Chénier fixa sa rési-
dence à Salé.
Il avait laissé en France, dans sa terre du Langue-
doc, à Montfort, près de Limoux, Mme de Chénier
et ses tout jeunes enfants.
Il resta au Maroc de 1 767 à 1 773 et de 1775 à 1 782,
avec dans l'intervalle, un congé de 2 ans qu'il passa,
en grande partie, à Paris. Ses fils André et Marie-
Joseph étaient alors au Collège Navarre.
A Salé, de 1773 à 1775, l'intérim du Consulat de
France fut assuré par le chancelier Pothonier.
On peut faire dater de la mission de Breugnon, du
traité de 1787 et du consulat de Chénier le commen-
cement de la situation prépondérante de la France au
Maroc.
Cent cinquante cinq ans ont passé. L'évolution des
relations des deux pays a eu pour terme final le Pro-
tectorat, c'est à dire la plus étroite et féconde des
collaborations.
Le vieux Maghreb a conservé sa conscience, ses tra-
ditions, son art. La France l'a associé à son expé-
rience, sa science, ses progrès.
En avril 1922, le voyage de M. Millerand est le cou-
ronnement de notre politique de pacification et d'amé-
liorations économiques.
Les acclamations en l'honneur du Président de la
République — YAmin de la France — vont à notre
esprit constructif, à notre génie civilisateur.
Quel retentissant démenti infligé à nos détracteurs !
Lisez Chénier et vous apercevrez mieux l'étendue
des efforts accomplis.
La civilisation française au Maroc fertilise les sur-
faces désolées et donne à ce qui avait l'aspect d'in-
cendie, l'éclat des floraisons nouvelles.
Pierre LÉRIS.
(1) On trouve leurs curieuses correspondances aux archives de
la Chambre de commerce de Marseille, au Palais de la Bourse, sur
la Cannebière, dans le fonds du Maroc soigneusement classé par
l'érudit conservateur : M. Joseph Fournier.
NOTES D'UN LÉGIONNAIRE
Sidi-Aïssa, 11 juin 1906.
Nous arrivons du Sud après une rude campagne.
Chaque jour des coups de fusils avec les Marocains.
Je suis mort de fatigue avec ce sacré sac et j'ai les
pieds en sang.
Echelonnés le long de la frontière du Maroc depuis
les palinodies de la Conférence d'Algésiras, nous
allons à Mascara nous reposer, car la campagne que
nous venons de faire a été très dure et beaucoup des
nôtres ont semé de leurs tombes la longue route de
l Extrême-Sud. Et sans cesse nous marchons depuis
des jours, des semaines, des mois. Vers quel éden
ou vers quel nouveau bagne d'intense souffrance
allons-nous ainsi sans mot dire! C'est l'avenir et nul
de nous ne s'en soucie. Aussi aux heures mauvaises
ou s émeut encore ce qui reste vivant en nous, c'est
au passé qu'il faut demander l'excuse de vivre. Et
de même qu'au ciel les clartés scintillantes des
mondes inconnus montent, de même au fond de
moi-même, dans mon coeur qui n'est plus qu'un
cimetière, se dressent les spectres des illusions mortes.
Ce fut une atroce existence celle que. j'ai dû mener.
La solitude et la misère s'étaient rivées à moi comme
deux vieilles maîtresses fidèles. Vieilles maîtresses
connues depuis longtemps. J'en étais las! Dans une
heure de défaillance, je suis parti. Depuis un an je
suis soldat, perdu dans la foule, ignoré de tous, à la
Légion étrangère, dernier refuge de ceux qui ont trop
cru au rêve dans la réalité de la vie. Je n'existe plus
au monde: mon nom s'appelle un numéro que crie
chaque jour un sergent, lors des appels quotidiens, et
mon âge aussi s'est effacé: j'ai un an!
Ce soir la nuit est douce! D'exquises apparitions,
toutes d'ombre, me frôlent et mêlent leur bruissement
aux respirations haletantes de ceux qui, autour de
moi, dorment. Car sous nos tentes, dans le camp, à
part les factionnaires, tout repose et je songe à ces
âmes endormies, réfugiées dans le sommeil que pro-
tège l'écrasant silence de cette nuit d'Afrique.
Aïn-el-Hadjar, le 27 janvier 1907.
La température est accablante. L'étape est finie.
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