Titre : France-Maroc : revue mensuelle illustrée : organe du Comité des foires du Maroc / directeur Alfred de Tarde
Auteur : Comité des foires du Maroc. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rabat)
Date d'édition : 1922-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777958s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6556 Nombre total de vues : 6556
Description : 01 mai 1922 01 mai 1922
Description : 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31. 1922/05/01 (A6,N66)-1922/05/31.
Description : Collection numérique : Originaux conservés à... Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Arts Collection numérique : Arts
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6120241m
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2010-103818
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/02/2011
LE VOYAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
129
Marrakech. — Le Président et sa suite Visitent l'Jlguedal.
d'Angleterre et d'Italie à Tanger. Le gouvernement
espagnol accomplira la même démarche de cour-
toisie en envoyant quelques jours après à Fès, pour
saluer le chef de l'Etat français, le général Beren-
guer, Haut-commissaire d'Espagne à Tetouan.
A onze heures , le Président de la République a
rendu sa visite au Sultan.
Le souverain, en le recevant, a prononcé les paroles
suivantes :
MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
En acceptant pour quelques jours, trop courts à notre gré,
1 hospitalité de notre pays, vous réalisez notre voeu le plus cher,
car nous voyons dans votre présence un gage nouveau et infiniment
précieux de la sollicitude, dont le glorieux gouvernement de la
République française ne s'est jamais départi envers notre empire
chérifien.
Nulle occasion plus favorable ne pouvait nous être offerte de
dire à la France, en la personne de son plus haut représentant,
toute notre reconnaissance pour les bienfaits sans nombre dont le
Maroc lui est redevable dans le domaine de l'ordre, de la civilisa-
tion et du progrès. Dix ans de règne bientôt écoulés permettent à
Notre Majesté de mesurer l'étendue des résultats acquis dans ce
domaine et d'en porter témoignage.
Si la pacification de notre empire a réalisé de tels progrès que
les derniers éléments rebelles se trouvent refoulés dans les régions
les plus reculées, où leur résistance ne saurait désormais se pro-
longer; si le gouvernement et l'administration réorganisés assurent
a nos sujets, comme aux Européens, l'entière sauvegarde de leurs
personnes et de leurs biens et le libre développement de leurs
intérêts ; si l'aménagement économique du pays a pu déjà donner
un si vigoureux essor à l'agriculture, à l'industrie, aux transactions
commerciales, et si la guerre, survenant presque au début de cette
magnifique rénovation, nous a trouvés en état d'envoyer nos soldats
a côté des vôtres sur tous les fronts de combat et de fournir au
ravitaillement de la France l'appoint des produits de notre sol ;
si le Maroc, enfin, a pu, en si peu de temps, fournir un effort
si considérable pour atteindre au rang qu'il occupe aujourd'hui,
c est uniquement grâce à l'aide généreuse de la France et à son
puissant appui, c'est grâce au protectorat, tel que l'a conçu et
réalisé le chef éminent qui est pour Notre Majesté l'ami le plus
sincère et le guide le plus sûr, M. le Maréchal Lyautey.
Nous sommes profondément reconnaissant au maréchal Lyautey
d avoir édifié son oeuvre sur le respect qui est dû à la religion
musulmane et aux coutumes de notre pays. Il nous a ainsi permis
de lui apporter, en plein accord avec notre peuple, une collaboration
confiante et loyale, dans la certitude où nous sommes qu'elle n'ira
jamais à l'encontre des devoirs que nous avons assumés en qualité
de commandeur des croyants.
C'est pourquoi notre joie est immense de constater le succès
éclatant de cette oeuvre à laquelle le nom du maréchal restera
indissolublement attaché et qui fixe le sort du Maroc en assurant
son évolution rapide vers le progrès, sans toucher à ses institutions
ni à ses traditions séculaires.
De même, nous ne saurions passer sous silence les droits impres-
criptibles du trône chérifien relatifs à l'intégrité de notre empire
et à l'exercice de nos prérogatives souveraines, et en les affirmant
hautement devant vous, nous avons le ferme espoir de les voir
défendus par le glorieux gouvernement protecteur.
Monsieur le Président de la République, depuis votre arrivée
au Maroc, vous avez recueilli partout sur votre passage les marques
du profond attachement dont notre peuple est animé pour la
France. A ces témoignages unanimes de sympathie et de respect,
qui vont à votre illustre personne et dont nous vous demandons
de garder le souvenir, il nous est particulièrement agréable de
joindre les sentiments d'amitié sincère de Notre Majesté et les
voeux que nous formons, ainsi que notre makhzen, pour l'heureux
accomplissement de votre voyage.
Voici la réponse de M. Millerand:
SIRE,
C'est pour moi une joie, profonde de me rencontrer de nouveau
avec Votre Majesté dans sa capitale de Rabat, aprèg le voyage que
je viens d'effectuer dans la partie sud de son empire, et qui, si
rapide qu'il ait été, m'a cependant permis de constater le succès
des efforts réalisés pour assurer à ce pays la prospérité à laquelle
il aspirait.
Ces résultats sont dus, en premier lieu, au souverain qui, depuis
dix années, préside avec tant de bonheur aux destinées de l'empire,
à Votre Majesté, si pleinement soucieuse des intérêts matériels de
son peuple comme de ses intérêts moraux, dont elle assume la
charge en sa qualité de Commandeur des croyants.
Ils sont dus aussi à l'indéfectible attachement du peuple marocain
à son souverain, et il m'est particulièrement agréable, Sire, de
vous dire qu'au cours de mon déplacement j'ai recueilli mille
témoignages de cet attachement à Votre Majesté et du prestige
dont jouit le makhzen chérifien. Et s'il y a encore quelques tribus
égarées qui vivent en état de rébellion à l'égard du makhzen,
leur nombre va chaque jour en diminuant, et l'on peut entrevoir
le moment prochain où la paix bienfaisante régnera dans toute
l'étendue de l'empire.
Ils sont dus, enfin, à la confiance sans réserve que le makhzen
chérifien et le peuple marocain ont mise dans la nation protectrice,
ainsi qu'à leur foi dans l'oeuvre de rénovation entreprise.
Le témoignage le plus éclatant en a été donné pendant la grande
129
Marrakech. — Le Président et sa suite Visitent l'Jlguedal.
d'Angleterre et d'Italie à Tanger. Le gouvernement
espagnol accomplira la même démarche de cour-
toisie en envoyant quelques jours après à Fès, pour
saluer le chef de l'Etat français, le général Beren-
guer, Haut-commissaire d'Espagne à Tetouan.
A onze heures , le Président de la République a
rendu sa visite au Sultan.
Le souverain, en le recevant, a prononcé les paroles
suivantes :
MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
En acceptant pour quelques jours, trop courts à notre gré,
1 hospitalité de notre pays, vous réalisez notre voeu le plus cher,
car nous voyons dans votre présence un gage nouveau et infiniment
précieux de la sollicitude, dont le glorieux gouvernement de la
République française ne s'est jamais départi envers notre empire
chérifien.
Nulle occasion plus favorable ne pouvait nous être offerte de
dire à la France, en la personne de son plus haut représentant,
toute notre reconnaissance pour les bienfaits sans nombre dont le
Maroc lui est redevable dans le domaine de l'ordre, de la civilisa-
tion et du progrès. Dix ans de règne bientôt écoulés permettent à
Notre Majesté de mesurer l'étendue des résultats acquis dans ce
domaine et d'en porter témoignage.
Si la pacification de notre empire a réalisé de tels progrès que
les derniers éléments rebelles se trouvent refoulés dans les régions
les plus reculées, où leur résistance ne saurait désormais se pro-
longer; si le gouvernement et l'administration réorganisés assurent
a nos sujets, comme aux Européens, l'entière sauvegarde de leurs
personnes et de leurs biens et le libre développement de leurs
intérêts ; si l'aménagement économique du pays a pu déjà donner
un si vigoureux essor à l'agriculture, à l'industrie, aux transactions
commerciales, et si la guerre, survenant presque au début de cette
magnifique rénovation, nous a trouvés en état d'envoyer nos soldats
a côté des vôtres sur tous les fronts de combat et de fournir au
ravitaillement de la France l'appoint des produits de notre sol ;
si le Maroc, enfin, a pu, en si peu de temps, fournir un effort
si considérable pour atteindre au rang qu'il occupe aujourd'hui,
c est uniquement grâce à l'aide généreuse de la France et à son
puissant appui, c'est grâce au protectorat, tel que l'a conçu et
réalisé le chef éminent qui est pour Notre Majesté l'ami le plus
sincère et le guide le plus sûr, M. le Maréchal Lyautey.
Nous sommes profondément reconnaissant au maréchal Lyautey
d avoir édifié son oeuvre sur le respect qui est dû à la religion
musulmane et aux coutumes de notre pays. Il nous a ainsi permis
de lui apporter, en plein accord avec notre peuple, une collaboration
confiante et loyale, dans la certitude où nous sommes qu'elle n'ira
jamais à l'encontre des devoirs que nous avons assumés en qualité
de commandeur des croyants.
C'est pourquoi notre joie est immense de constater le succès
éclatant de cette oeuvre à laquelle le nom du maréchal restera
indissolublement attaché et qui fixe le sort du Maroc en assurant
son évolution rapide vers le progrès, sans toucher à ses institutions
ni à ses traditions séculaires.
De même, nous ne saurions passer sous silence les droits impres-
criptibles du trône chérifien relatifs à l'intégrité de notre empire
et à l'exercice de nos prérogatives souveraines, et en les affirmant
hautement devant vous, nous avons le ferme espoir de les voir
défendus par le glorieux gouvernement protecteur.
Monsieur le Président de la République, depuis votre arrivée
au Maroc, vous avez recueilli partout sur votre passage les marques
du profond attachement dont notre peuple est animé pour la
France. A ces témoignages unanimes de sympathie et de respect,
qui vont à votre illustre personne et dont nous vous demandons
de garder le souvenir, il nous est particulièrement agréable de
joindre les sentiments d'amitié sincère de Notre Majesté et les
voeux que nous formons, ainsi que notre makhzen, pour l'heureux
accomplissement de votre voyage.
Voici la réponse de M. Millerand:
SIRE,
C'est pour moi une joie, profonde de me rencontrer de nouveau
avec Votre Majesté dans sa capitale de Rabat, aprèg le voyage que
je viens d'effectuer dans la partie sud de son empire, et qui, si
rapide qu'il ait été, m'a cependant permis de constater le succès
des efforts réalisés pour assurer à ce pays la prospérité à laquelle
il aspirait.
Ces résultats sont dus, en premier lieu, au souverain qui, depuis
dix années, préside avec tant de bonheur aux destinées de l'empire,
à Votre Majesté, si pleinement soucieuse des intérêts matériels de
son peuple comme de ses intérêts moraux, dont elle assume la
charge en sa qualité de Commandeur des croyants.
Ils sont dus aussi à l'indéfectible attachement du peuple marocain
à son souverain, et il m'est particulièrement agréable, Sire, de
vous dire qu'au cours de mon déplacement j'ai recueilli mille
témoignages de cet attachement à Votre Majesté et du prestige
dont jouit le makhzen chérifien. Et s'il y a encore quelques tribus
égarées qui vivent en état de rébellion à l'égard du makhzen,
leur nombre va chaque jour en diminuant, et l'on peut entrevoir
le moment prochain où la paix bienfaisante régnera dans toute
l'étendue de l'empire.
Ils sont dus, enfin, à la confiance sans réserve que le makhzen
chérifien et le peuple marocain ont mise dans la nation protectrice,
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