ont souvent déconcerté, mais dont l'avenir marquera la hardiesse féconde, lui fut confié presque entièrement et, dans une ordonnance très sobre, sous la direction de A. de Baudot et avec la collaboration du céramiste Bigot, il y réalisa un ensemble d'une belle tenue, où un décor polychrome créé à Taide de pastilles de grès émaillé se complète par les quatre symboles des Evangélistes et par une tête de Christ, noblement expressive, traités en fort relief, avec des trouvailles qui renouvellent ces motifs traditionnels.
Le rationalisme de A. de Baudot et l'évolution de son propre génie l'avaient
défendu en cette occasion contre la fantaisie florale où nous l'avons vu verser vers i8g3et à laquelle il avait donné libre cours encore, vers igo3, dans une chapelle de cimetière exé- cutée à Nancy, sur la donnée, trop exclusivement littéraire, d'un lys gigantesque accompa- gné de tous les ornements en volute chers aux décorateurs de l'école de Nancy, ou même encore dans le tombeau d'Henry Fouquier au cimetière Mont- martre, qu'il exécuta vers le même temps.
Ailleurs, ce sont ses recher- ches de traditionalisme, d'em- ploi logique des matériaux d'une région pour laquelle il s'était pris d'une réelle passion — la Bretagne — qui le défendirent de la fantaisie, lors même qu'il
restait maître absolu de ses réalisations. Sa petite maison de La Ville-Évêque en Pordic, qui s'élève si joliment sur le plateau qui domine le port de Binic, est pleine de motifs charmants inventés avec joie et librement exprimés : tableau héraldique où se marient l'ancre et les sirènes, figures un peu frustes de saints et de personnages légendaires bretons en plomb, heurtoir de bronze formé par une tête de boeuf, délicieuse figure de cariatide engaînée tenant une cloche au pignon, girouette élégante et gracile ingénieusement composée pour tourner à tous vents, etc., etc.
On n'en finirait pas d'énumérer toutes les créations de cet esprit fécond.
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