Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-07-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 15 juillet 1899 15 juillet 1899
Description : 1899/07/15 (T2,SER1,N90). 1899/07/15 (T2,SER1,N90).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6115646b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/10/2011
REVUE MUNICIPALE
. Recueil d'Études sur les Questions édilitaires
Kédnctcur en Chef : Albert M O NT II13 U II.
NUMÉRO 90
lre SÉRIE. — TOME II
SAMEDI 15 JUILLET 1899
L'ASSAINISSEMENT DE LA SEINE
Épuration agricole des eaux d'égout.
La question de l'assainissement de la Seine
par l'épuration agricole des eaux d'égout, au-
jourd'hui résolue, n'a pas été sans donner lieu à
de longues discussions. Il est peu de projets qui
aient été mûris par plus de recherches scienti-
fiques et de discussions dans les Commissions,
dans les corps électifs et dans la presse.
Grâce au réseau d'égout et des grands collec-
teurs conçu par Belgrand, la Seine avait été
affranchie de déversement des égouts dans la
traversée de Paris.
Mais le déversement des eaux sales était re-
porté à Asnières.
Bien avant que le réseau des collecteurs ne
fut livré à l'exploitation, l'Administration mu-
nicipale s'était préoccupée des inconvénients
qui résulteraient du double débouché d'Asniè-
res et de Saint-Denis, et qui ne tarderaient sans
doute pas à. se révéler au préjudice des rive-
rains quand on aurait concentré en ces deux
points toutes les eaux salies par une popula-
tion de2,500,000 habitants.
Tjn de ses ingénieurs, qui avait fait précisé-
ment, et.depuis de longues années, delà ques-
tion de l'utilisation des eaux vannes, l'objet
d'études approfondies, Mille, fut chargé de re
chercher le remède; envoyé à cet effet en mis-
sion, il visita l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie,
et rapporta de ses voyages des vues très nettes,
une conviction raisonnée, une sorte de pré-
science de la solution définitive. Dès 1865, Mille
présentait un vaste projet d'épuration agricole
des eaux d'égout de Paris : il proposait de con-
duire les eaux des collecteurs, partie dans la
plaine de Genneviliers, en face les débouchés
d'Asnières et de Saint-Denis, partie dans le haut
plateau de Méry; là on les emploierait en irri-
gations fertilisantes et la salubrité y trouverait
son compté en même temps que la culture.
C'était une nouveauté hardie dont personne
n'avait l'idée en France. Aussi l'enthousiasme
réfléchi de Mille ne triompha-t-il pas immédia-
tement de certaines répugnances. Et la Com-
mission chargée d'étudier la question en 1866,
sous la présidence du grand chimiste Dumas,
ne consentit à recommander un essai qu'à la
condition d'expérimenter parallèlement un autre
mode de traitement, suggéré par l'ingénieur
Le Châtelier, et qui consistait dans la précipita-
tion des impuretés par l'alumine.
Le double essai entrepris en 1868 à Clichy,
près du débouché du collecteur d'Asnières,
donna des résultats satisfaisants. D'une part,
des planches irriguées par infiltration fourni-
rent une double récolte de légumes d'excellent
aspect et de goût irréprochable, sans provoquer
aucune plainte du voisinage; de l'autre, l'épu-
ration chimique réalisée au moyen des eaux
mères de la fabrication des sulfates d'alumine,
permit d'obtenir une clarification sérieuse, qui
avait pour conséquence la formation d'un dépôt
riche en matières organiques et susceptible
d'utilisation comme engrais.
On résolut d'étendre l'expérience et de tenter
sur l'autre rive de la Seine, clans un champ de
6 hectares acheté à l'entrée même de la plaine
de Gennevilliers, une première application en
grand de l'un et de l'autre procédé, afin de les
comparer dans les conditions même de la pra-
tique. Dès la première année, 1869, le succès de
l'épuration par le sol fut si complet que la cul-
ture à l'eau d'égout s'étendiL spontanément sur
25 hectares.
Interrompue par la guerre, l'exploitation em-
bryonnaire de Gennevilliers fut reprise en 1872
et se développa très rapidement grâce au con-
cours empressé des cultivateurs.
Dès le 30 juillet 1870, après avis conforme du
Conseil général des Ponts et Chaussées, le mi-
nistre des Travaux publics posa en principe que
la Ville de Paris était tenue d'assainir la Seine
en aval de ses collecteurs et devait continuer,
. Recueil d'Études sur les Questions édilitaires
Kédnctcur en Chef : Albert M O NT II13 U II.
NUMÉRO 90
lre SÉRIE. — TOME II
SAMEDI 15 JUILLET 1899
L'ASSAINISSEMENT DE LA SEINE
Épuration agricole des eaux d'égout.
La question de l'assainissement de la Seine
par l'épuration agricole des eaux d'égout, au-
jourd'hui résolue, n'a pas été sans donner lieu à
de longues discussions. Il est peu de projets qui
aient été mûris par plus de recherches scienti-
fiques et de discussions dans les Commissions,
dans les corps électifs et dans la presse.
Grâce au réseau d'égout et des grands collec-
teurs conçu par Belgrand, la Seine avait été
affranchie de déversement des égouts dans la
traversée de Paris.
Mais le déversement des eaux sales était re-
porté à Asnières.
Bien avant que le réseau des collecteurs ne
fut livré à l'exploitation, l'Administration mu-
nicipale s'était préoccupée des inconvénients
qui résulteraient du double débouché d'Asniè-
res et de Saint-Denis, et qui ne tarderaient sans
doute pas à. se révéler au préjudice des rive-
rains quand on aurait concentré en ces deux
points toutes les eaux salies par une popula-
tion de2,500,000 habitants.
Tjn de ses ingénieurs, qui avait fait précisé-
ment, et.depuis de longues années, delà ques-
tion de l'utilisation des eaux vannes, l'objet
d'études approfondies, Mille, fut chargé de re
chercher le remède; envoyé à cet effet en mis-
sion, il visita l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie,
et rapporta de ses voyages des vues très nettes,
une conviction raisonnée, une sorte de pré-
science de la solution définitive. Dès 1865, Mille
présentait un vaste projet d'épuration agricole
des eaux d'égout de Paris : il proposait de con-
duire les eaux des collecteurs, partie dans la
plaine de Genneviliers, en face les débouchés
d'Asnières et de Saint-Denis, partie dans le haut
plateau de Méry; là on les emploierait en irri-
gations fertilisantes et la salubrité y trouverait
son compté en même temps que la culture.
C'était une nouveauté hardie dont personne
n'avait l'idée en France. Aussi l'enthousiasme
réfléchi de Mille ne triompha-t-il pas immédia-
tement de certaines répugnances. Et la Com-
mission chargée d'étudier la question en 1866,
sous la présidence du grand chimiste Dumas,
ne consentit à recommander un essai qu'à la
condition d'expérimenter parallèlement un autre
mode de traitement, suggéré par l'ingénieur
Le Châtelier, et qui consistait dans la précipita-
tion des impuretés par l'alumine.
Le double essai entrepris en 1868 à Clichy,
près du débouché du collecteur d'Asnières,
donna des résultats satisfaisants. D'une part,
des planches irriguées par infiltration fourni-
rent une double récolte de légumes d'excellent
aspect et de goût irréprochable, sans provoquer
aucune plainte du voisinage; de l'autre, l'épu-
ration chimique réalisée au moyen des eaux
mères de la fabrication des sulfates d'alumine,
permit d'obtenir une clarification sérieuse, qui
avait pour conséquence la formation d'un dépôt
riche en matières organiques et susceptible
d'utilisation comme engrais.
On résolut d'étendre l'expérience et de tenter
sur l'autre rive de la Seine, clans un champ de
6 hectares acheté à l'entrée même de la plaine
de Gennevilliers, une première application en
grand de l'un et de l'autre procédé, afin de les
comparer dans les conditions même de la pra-
tique. Dès la première année, 1869, le succès de
l'épuration par le sol fut si complet que la cul-
ture à l'eau d'égout s'étendiL spontanément sur
25 hectares.
Interrompue par la guerre, l'exploitation em-
bryonnaire de Gennevilliers fut reprise en 1872
et se développa très rapidement grâce au con-
cours empressé des cultivateurs.
Dès le 30 juillet 1870, après avis conforme du
Conseil général des Ponts et Chaussées, le mi-
nistre des Travaux publics posa en principe que
la Ville de Paris était tenue d'assainir la Seine
en aval de ses collecteurs et devait continuer,
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