Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1891-03-07
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mars 1891 07 mars 1891
Description : 1891/03/07 (Numéro 10298). 1891/03/07 (Numéro 10298).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/09/2008
Le Petit Journal
empressement à s'y rendre est-il dû au jeu?.
Nous ne voulons ni le savoir ni le rechercher..
Cela ne nous regarde pas et nous ne noos^
sommes jamais inquiétés ni de la question,
des bookmakers, m de l'établissement du
pari, mutuel. Nous prenons l'argent que le
public verse dans nos caisses* à nous Société,
et le versons, sous forme de prix, aux éle
veurs. Nous croyons faire ainsi œuvre utile,
•l'élevage du pur sang- touchant par le côté
commercial et par la question des "remontes
de l'armée aux intérêts vitaux du pays.
» Peut-être nous trompons-nous en pen
sant ainsi, mais nous attendons qu'on nous
le démontre.
» La mesure prise ne nous atteint donc pas,
mais seulement les intéressés, c'est-à-dire les
éleveurs. Nous ne cessons nullement de fonc
tionner, mais il est bien évident que nous de
vrons réduire, dans un temps donné, le chiffre
de nos allocations en proportion de la dimi
nution de nos recettes.
» Ce n'est pas tant encore les grands éleveurs
•dont les écuries courent principalement sur les
hippodromes parisiens, que les petits éleveurs
de province qui font par an deux ou trois pou
lains. Si nous sommes forcés de leur enlever
une source de profits, ils élèveront autre chose,
du mouton, du bœuf, que sais-je *! La race che
valine en souffrira évidemment. Mais nous
constatons simplement un fait inévitable
sans prétendre que nous avons raison d'ac
corder tant d'importance à l'élevage du pur
sang. Nous ne forçons personne à penser
comme nous.
» En un mot, la situation pour nous reste
entière. Ne profitant pas personnellement des
courses que nous organisons, nous continuons
à faire courir, ayant du temps devant nous,
et nous ne prendrons de décisions tendant à
réduire nos allocations tant en province qu'à
Paris qu'à mesure que nos ressources dimi
nueront. Nous n'avons aucun rôle à jouer
dans les incidents du moment. On ne nous
demande pas d'avis et -nous n'avons point à
en donner.
» Ce n'est pas à dire que nous nous désinté
ressions de ce qui se passe. Mais nous n'avons
pas à entrer dans la discussion de questions
qui se greffent sur les courses et ne sont pas
les courses elles-mêmes. Nous organiserons
celles-ci comme par le passé, dans la mesure
de nos ressources, faisant beaucoup ou peu ;
selon ce qu'on nous apportera. »
X-i©, 3?a,:rlet
LE SÉNAT
Séance du vendredi 6 Mars
Wl
Voici maintenant un tableau statistique qui
a son intérêt, c'est celui des principaux
journaux de Paris, divisés en deux camps :
ceux qui sont pour le maintien et la régula
risation sensée du pari mutuel entré dans
nos mœurs, — et ceux qui sont contre.
POUR LE PARI MUTUEL :
Bataille — Journal des Débats—Eclair
— Egalité—Evénement-—France — Figaro
— Gaulois — Jour — Justice —Lanterne —
LibertéGril Blas — Mot d'Ordre —Petit
Journal —Voltaire — Echo de Paris
Potite République —Patrie Paix — Parti
national — Estafette — Radical — Nation —
— Siècle— Petit National—Rappela-Temps
— Paris — Soleil — Rèwblique française
Petit Parisien — Petit Caporal ~ Soir -»■
Courrier-du soir.
CONTRE I
Autorité — Matin.
Inutile d'insister ; 35 contre 2. La presque
unanimité des. journaux de Paris est pour la
liberté du pari mutuel..
La Morlaye.
DEMANDEZ PARTOUT
LE ■■■
SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ
EN COULEURS
du Petit Journal
L8 HtJMÉKO : 5 CENTIMES
SOMMAIRE OU QUINZIÈME NUMERO:
Semaine.... ..y....... ■.......... - Simon. L stkai
Misère Paul Sémixoil -
La recherche de l'inconnu........»*. Ernest d' H krvu.lt
. Grandeur des petites choses Alphonse K arr
La vBjige de noeé.... Nath. Hwtiurxs
Versez-moi du vin bleui............. Alexis Bouvier
L'employé gui ne veut pas aller à son
bureau. ............. Georges Courteline
îourse de taureau ea chambre Jules Moma.ux
FEUILLETON I
la Peau du mort.. Camille D eb^ks
Nos
gravures — Bulletin orpliêonigue
Choses et autres
Itots pour rire — La Question des placements
Memento du capitaliste, etc., etc.
Gravures en couieuns :
L'ARMÉE COLONIALE
Officier de tirailleurs sénégalais
. ïpahi sénégalais — Clpohis des Indes — Tirailleur algérien
Légion étrangère—Tirailleur annamite
Spahi algérien — Tirailleur de Madagascar
Une Surprise
(Tableau de Lobrlchon)
LA VIE F»Q L ITIQUE
Les recettes tunisiennes
■ UOfficiel tunisien publie le compte des
encaissements effectués du 13 octobre 1890
an 12 février 1891. L'excédent des encaisse
ments par rapport à l'évaluation des recettes
est de 6,747,989 piastres, et l'excédent des re
cettes par rapport à l'évaluation des dépenses
est de 4,659,678 piastres.
L' Officiel publie en outre le relevé des pro
duits importés en France depuis le vote de la
loi douanière jusqu'au 31 janvier dernier et
qui sont les suivants :
Blé, 372,*446 quintaux; orge, 55,047; avoine,
1,777; maïs, 2,041 ; vin, 6,099 hectolitres;
buile d'olives, 220,225 litres; gibiers et vo-
'ailles, 967 kilos.
A la Chambra
La commission du budget s'est réunie Mer
pour examiner l'amendement de M. Le Hé
rissé, d'après lequel les contribuables dont la
cote mobilière porte sur un loyer inférieur à
200 francs et qui auraient été" atteints dans
leur travail ou dans leur industrie par les ri
gueurs de l'hiver, pourraient être dégrevés de
la cote mobilière.
Après avoir entendu M. Boutin, directeur
général des contributions directes, qui a dé
claré que l'adoption de cet amendement en
traînerait une nouvelle dépense de 3 millions
Bnviron, la commission a rejeté l'amçndement
de M. Le Hérissé.
Le Sénat, après avoir adopté un projet de
loi ratifiant les conventions signées .en-188/
avec le roi Pomarè et un crédit de 150,000 fr.
destiné à venir en aide aux victimes des inon
dations du Sahara, reprend la suite de la dis
cussion de l'interpellation de M. Dide sur la;
situation de l'Algérie.
LA QUESTION ALGÉRIENNE
M. Margalna a la parole. Il dit qu'il cède
son tour à M. Jules Ferry.
M. Jules Ferry déclare qu'il ne parlera
qu'après M. Jacques.
M. Jacques, sénateur d'Oran, a la parole.
M. Jacques s'attache à établir que le colon,
contrairement à ce qui a été dit, est loin d'être
hostile aux Arabes. Il ajoute que, depuis 1871,
tous les efforts des représentants de l'Algérie
et du gouvernement ont tendu à l'améliora
tion du sort des indigènes.
M. Jules Ferry a la parole.
M. Jules Ferry dit qu'il est un admirateur pas
sionné de l'Algérie et de l'œuvre qu'accomplit là-
bas le génie de la France. J'ai vu ae près les deux
races qui vivent côte à côte; les colons, dont il
est commode de médire, sont peut-être un pou
bruyants, mais avec quelle vaillance ils font gran
dir, en Algérie le nom de la France.
Abordant la question môme qui fait le fond du
débat, je dirai qu'il y a autre chose dans cette
grande affaire que des détails, et je crois que le
moment est venu de résumer nos impressions.
Les points do fait ont été résolus à l'honneur
des représentants de l'Algérie et du gouverneur
général gui l'a administrée pendant dix ans. ( Très
bien! très bien!)
Mais en est-il de même des questions géné
rales? Celles-là ne sont pas encore résolues après
quatre jours d'interpellation. On a souvent
comparé notre système de colonisation- avec le
système des Anglais dans l'Inde ou l'Australie.
Mais le problème de l'Algérie est autrement
complexe et difficile que celui que soulèvent ces
deux colonies anglaises.
Ce pays, occupe par un des peuples les plus mi
litaires qui soient, n'a pu être conquis que lente
ment, péniblement. La question de la terre est
celle qui domine toutes les autres. Deux inté
rêts sont en présence : celui du colon et celui de
l'indigène. Sous l'Empire on n'a gouverné que
pour les Arabes; de 1871 à >883, on a surtout gou
verné pour les colons.
C'était la dépossession progressive de l'Arabe
parles voies'légales, afin do substituer le culti
vateur français au cultivateur arabe. On no vou
lait pas employer le mot do refoulement, mais,
en fait, c'était bien le refoulement des indigènes
qu'on voulait faire.
Le séquestre des propriétés arabes à la suite
des diverses rébellions alimenta la colonisation
officielle pendant cette longue période. •
A la fin de 1883 on présenta à la Chambre le
projet dit des .50 millions qui avait pour but de
mettre à la disposition de la colonisation offi
cielle trois cent mille hectares pris sur les Arabes-
et quatre-vingt mille pris sur les domaines.
. La Chambre refusa de passer à la discussion
des articles et ce fut un coup mortel pour la colo
nisation officielle. Mais jamais notre situation n'a
été menacée en Algérie. Quant au conflit à mains
armées entre les Européens et les 3 millions d'in- i
digènes qu'on a semblé redouter, je dis que ce
sont là des craintes chimériques, des périls ima
ginaires.
Notre sécurité en Algérie est largement assu
rée ( Très bien). Trois procédés de colonisation
existent, a dit'M. Paul Bert rTe'xtermiuation, la
réduction au servage ou l'assimilation. Je'n'ai pas
.besoin "de vous dire quel est le Choix de la France
entre ces trois procédés. {Très bien).
La politique française ayant répudié la coloni
sation par 1 extermination, ayafet renoncé au re
foulement, ne peut avoir qu'une forme, l'assi
milation. Entendons-nous bien ^ en prenant le
mot au pied de lalettre, on peut croire à une uto
pie; l'assimilation, au sens absolu, c'est l'œuvre
des siècles. Mais relever l'indigène, l'instruire,
assurer son existence, c'est l'œuvre quotidienne
d'une nation civilisée.' ' .
Il serait injuste de faire de la thèse du re
foulement un grief--à l'administration française.
La législation algérienne contient des dispositions
qui s'opposent au refoulement. La vraie politi
que est celle qui attire l'indigène, celle qui consiste
à faire de l'indigène un véritable propriétaire. Il
y a un temps d'arrêt dans le peuplement; cet arrêt
est dû au rejet de la loi des 50 millions. La créa
tion do la propriété indigène, la création de l'état
civil ne marchent pas d'un grand pas.
La civilisation progressive de l'indigène prend
une.autre forme. On attire l'indigène surtout en
'lui ouvrant des écoles, en lui apprenant le fran
çais. Avons-nous fait ce que nous pouvions, ce
que nous devions pour les écoles ? Je réponds
hardiment : Non !
Il y a contre l'école arabe en Algérie de violents
préjugés; les journaux, les correspondances que
l'on reçoit démontrent un curieux état d'esprit sur
cette grave question. On considère'l'école comme
une chimère à cause du Coran qui est un obstacle
infranchissable. Il m'a été donné de faire étudier
cette question par des hommes qui connaissaient
non seulement l'Algérie, mafB aussi sa langue.
Eh bien ! à Biskra, dan3 la Grande-Kabylie, des
écoles fonctionnent; il est donc inexact de pré
tendre que le Coran soit un obstacle insurmon
table.
M. Jules Ferry cite l'exemple de la Tunisie
où les écoles françaises sont prospères, et il
se demande pourquoi le môme fait ne se pro
duirait pas eh Algérie. Il ne s'agit pas de
donner aux enfants arabes de l'instruction,
mais une petite éducation française.
M. Jules Ferry arrivo ensuite à la question
de la nomination d'une commission d'étude
proposée au Sénat.
La commission nommée parle Sénat,dlt-il,voudra
faire œuvre sérieuse. Ce n est pas une commission
d'enquête sur les actes de M. Tirman-; c'est une
enquête sur nous-mêmes. Cette commission,
travaillant comme les grandes commissions an
glaises, appellera à sa barre ceux qui pourront
la renseigner.
Cette commission aura un vaste champ à par
courir, mais un champ limité. Elle examinera la
question de la terre, le mode de colonisation, la
question des écoles.
Legrand malheur de l'Algérie, c'est qu'elle n'est
pas assez connue et je suis convaincu que la
commission d'études sera accueillie avec sympa
thie par les Algériens. Faute de ressources, la
colonisation languit et végète. Il ne faut pas
laisser dire que le gouvernement français ne sait
pas faire fructifier cette magnifique colonie.
Je suis convaincu que le Sénat nommera cette
commission d'études. Je suis sûr que la question
algérienne sera examinée sous toutes ses faces.
Le Sénat tiendra à honneur d'accomplir cette œu
vre. Il n'y en a pas de plus digne de son savoir,
de sa prévoyance et de son autorité. ( Vifs ap
plaudissements sur un grand nombre de bancs.)
Après le discours de M. Ferry, M. Vallon
présente quelques observations. Il demande
s'il est vrai qu il y ait des esclaves en Algérie.
M. Tirman oppose à cette hypothèse une
dénégation absolue.
La clôture est prononcée. Divers ordres du
jour sont proposés, l'un par M. J-ules Ferry,
"'autre par M. Dide et un troisième signé
par MM. Bérenger, Merlin et Dusolier.
M. de Freycinet déclare qu 'il accepte ce
dernier et il demande la priorité pour lui.
Après un court débat, M. Jules Ferry re
nonce à son ordre du jour. La priorité est
refusée â l'ordre du jour Dide. L'ordre du
jour de MM. Bérengér, Merlin et Dusolier,
accepté par lo gouvernement, est adopté à
une énorme majorité. Cet ordre du jour est
ainsi conçu ; - _j <•
Le Sénat, prenant acte des -déclarations dur
gouvernement et confiant dans sa sollicitude pour
assurer le développement de l'Algérie, ; décide
qu'une commission ae dix-huit membres sera élue
dans : les bureaux à l'effet de rechercher, de,
concert avec le gouvernerjiéht, les modifications
à introduire dans la législation et l'organisation
de l'Algérie. < .
Le Sénat s'ajourne ensuite à mardi et la
séance est levée. . ■
La vie municipale
Au conseil
, On expédie les affaires courantes. M. Pru-
dent-Dervillers'se plaint de ce qué l'accé3sion
.des sociétés ouvrières aux travaux de la Ville
ne soit pas favorisée par l'administration. Il
dépose un ordre, du jour de blâme en ce sens.
Cet ordre du jour est adopté.
-Le conseil approuve ensuite une proposition
de M. Strauss invitant-le préfet de la Seine à
se pourvoir contre le décret qui a annulé une
délibération stipulant que, dans l'établisse
ment du budget, les dépenses seraient indi
quées, indice par indice, de façon à rendre
tout virement impossible.
Sur la proposition de M; Maury, le conseil
proteste également contre le décret annulant
la délibération relative à l'inscription dans un
article spécial des dépenses concernant ses
propres services.
Le piiri mutuel
Interpellé par plusieurs conseillers sur les
mesures d'ordre qu'il compte prendre dimanche
à Auteuil, le préfet de policé déclare que le
pari mutuel étant supprimé par décision mi
nistérielle, à la suite au débat qui a eu-lieu à,
la Chambre le 28 février dernier, les agents
se borneront à interdire les paris par l'inter
médiaire des bookmakers.
Il ajoute néanmoins qu'il n'a jamais été
question d'empêcher les personnes gui■ se
connaissent (sic) de parier entre elles ; les
parieurs en général ne seront pas inquiétés.
Une longue discussion s'engage, à laquelle
prennent part MM; Duval, G. Berry et Strauss.
En fin de compte l'ordre du jour pur et sim
ple est voté par 43 voix contre 22 sur 65 vo
tants.
Item matières Inflammables
Une série d'incendies ayant éclaté rue Tur-
bigo, rue Beaubourg et boulevard Saint-Mar
tin, M. Péan signale au conseil les dangers
que présente le celluloïd accumulé en trop
grande quantité.
Après avoir entendu le secrétaire général
de la police qui donne un avis Conforme, on
décide que les magasins et ateliers de cellu
loïd seront classés dans la première catégorie
des établissements dangereux.
La manifestation dui" mal
Sur la proposition de M. Vaillant, le conseil
invite l'administration à mettre les préaux
d'école, à là disposition des organisateurs de la
manifestation internationale ouvrière du l or
mai.
Malgré les protestations de la droite et les
réserves du préfet de la' Seine,' un ordre du
jour rédigé en ce sens est adopté par 23 yoîx
contre 8.
M/a Politique à VMtrangev
(De nos correspondants et des agences)
Allemagne
' Berlin, 6 mars.
D'après le langage des journaux officieux,
la pétition de la Délégation d'Alsace-Lorraine
Eour l'abolition du passeport, que-les mem-
res du bureau doivent venir présenter à l'em
pereur, semblerait devoir être favorablement
accueillie. :
Cette nouvelle n'empêche pas la Gazelle de
la Croix de renchérir encore sur cette mesure,
du passeport à peu près universellement
condamnée.. Elle propose tout simplement
l'expulsion en masse hors de l'Alsace et de la
Lorraine allemande de . toutes les personnes
suspectes de sympathie envers la .France.
« Cette mesure provoquera d'abord, il faut s'y
attendre, dit-elle, beaucoup de bruit, mais ses
effets pacificateurs ne tarderont pas à se faire
sentir. »
/wy M. de Waldersee irait comme ambassa
deur non à Paris mais à Saint-Pétersbourg.
.rv/w On annonce encore pour le mois pro
chain de nombreux changements dans le per
sonnel supérieur de l'armée et de la marine.
Le Tageblatt annonce un important
succès du major Wissmann dans la région du
Kilimandjaro. Les Arabes auraient perdu
dans cette rencontre -200 morts, 60^, blessés et
50 prisonniers ; les Allemands n'ayant eu de
leur côté, dit-on, que 2 morts et 15 blessés.—G.
Roumanie.
Bucharest, 6 mars.
Le décret de dissolution de la Chambre
vient de paraître. De nouvelles éleotions au
ront probablement lieu dans un mois.
République Argentine
. Buenos-Ayres, 6 mars.
"Un décret du gouvernemement suspend pen
dant deux joura les affaires à la Bourse,
à la douane et .dans les banques, à la suite
de retraits de dépôts de la Banque provin
ciale. ■- >
Demain aura lieu une réunion de 120 négo
ciants, dans le but d'assurer le succès d'un
emprunt de 20 millions de dollars pour le gou
vernement.
II ne doit pas y avoir de nouvelle -émission
de papier-monnaie. .
• t . ... . . . i 1 ■ ■ ;
L'HOPITAL DE YILLEPUTTE
A propos d'un article paru ici même à la
fin de 1890 sur les enfants tuberculeux, notre
collaborateur Jean sans Terre a reçu la lettre
suivante : ,
Paris, 28 février 1891.
Monsieur,
A la fin du mois de décembre, le Petit Journal
a publié un article sur l'hospitalisation des
phtisiques en France, où je relève quelques
erreurs, évidemment involontaires.
En premier iieu,il m'a paru regrettable que votre
journal,qui est l'organe démocratique et populaire
par excellence, ait cru devoir prendre à' partie
un établissement voué uniquement à la cause du
peuple et, quoi que vous en ayez dit, ouvert non
seulement aux catholiques mais & tous ceux qui
souffrent, sans distinction de religion. Je me
hâte d'ajouter que les subsides proviennent de
donateurs appartenant à tous les cultes, à preuve
que M. Crémieux fut l'un des premiers bienfaiteurs
de l'œuvre.
Yous avez pensé que les bâtiments étaient trop
somptueux. Telle ne doit pas être l'appréciation
des malades qui, venant passer un temps assez
long à Villepinte, trouvent dans ces habitations
spacieuses et confortables un élément de -plus &
leur g-uérison que nous demandons surtout' au
grand air. .
Passons à ce que vous avez dit de la démission
du comité médical, donnée en 1889 après dix-huit
mois d'exercice. Ç'a été là une question d'ordre
purement administratif qài a été soumtéé au conseil
et dans laquelle.l'alimentation des malades n'en
trait absolument'pour rien. Cette alimentation;
du reste,- faisant partie essentielle du traitement
de la tuberculose, est souèia surveillance directe
de nos flMdecins. Car nous ayons toujours nos
me'de'biri&î ceux de la première heure, les vérita
bles initiateurs'de l'hospitalisation des phtisiques
en France et du traitement par l'air pur, MM.
Gouel, Cadier et Lefèvre. Et puisque l'occasion
s'en présente, je veux vous dire la tâche ingrate.
âuè ces messieurs accomplissent gratuitement
epuis dix ans et plus. Ce sera vous faire connaî
tre une partie des services que rend Villepinte à
la cause des déshérités de la santé et delà for
tune.
Deux fois par sèniaine, au dispensaire de la
rue de Maubeuge, MM. Gouel et Cadier donnent,
leurs soins aux malades qui demandent à entrer à
l'établissement, à .celles qui en sont sorties et que
l'on surveille, ainsi qu'à toutes les personnes qui
viennent consulter pour des maladies de poitrine,
delà gorgo ou de l'anémie.
Le nombre des consultantes ainsi' traitées dé
passe chaque année le chiffre de 12,000 et à tou
tes nous donnons les médicaments. Â Villepinte,
lo docteur Lefèvre visite les malades régulière
ment trois fois par semaine et se rend auprès
d'elles à chaque demande des sœurs.
Je crois, monsieur le rédacteur, qu'il était
nécessaire de vous faire' connaître ces divers
détails, pour vous édifier et pour vous prier d'in
former vos lecteurs, au cas où ils auraient des
malades à envoyer à Villepinte, dos excellents
soins qu'ils y trouveront.
Veuillez agréer, monsieur, etc.
un administrateur de villepinte.
PETITE S NOUV ELLES
On vient d'achever la démolition du pâté de
maisons qui se trouvait en bordure sur le bou
levard Saint-Germain, entre les rues de l'Eperon,
Danton et Serpente. L'hôtel des Sociétés savan
tes est tout à fait dégagé.
M. Hyacinthe Loyson parlera demain diman
che à trois heures et demie, dans l'église catho
lique gaUicane de la rue d'Arras, 3, sur la Révi
sion du Concordat. On y distribuera les pétitions
qui doivent être adressées au Parlement.
— M. Lucien Descaves, l'auteur d'un roman
militaire qui souleva l'an dernier de vives polé
miques, s'est cassé la jambe, avant-hier, en tom
bant, dans la rue.
A travers Paris
LES CHARS DE LA MI-CARÊME
Le jury chargé de distribuer I.es récompen
ses aux chars qui ont défilé avant-hier devant
lui, place de la République, n'avait pu rendre
son jugement le môme jour. Il s'est donc réuni
hier, et à la suite de sa délibération, la liste
des récompenses a été arrêtée comme suit :
Premier prix. —'Lavoir Milton, lavoir des
Couronnes, lavoir Haxo, la Renaissance des
Halles. .
Deuxième prix. —Lavoir Jouye-Rouve, lavoir
Nys, lavoir le Progrès, lavoir l'Espérance.
Troisième prix. Lavoir des Lilas, lavoir
Saint-Bernard, lavoir delà Butte-aux-Cailles.
■Quatrième priœ. -rr-. Lavoir d'Alsace, lavoir du
Chalet, lavoir des Cinq-Moulins, lavoir des Mon
tagnes^ ►.
Une médaille commémorative sera en outre
donnée à tous les chars qui ont pris part au
cortège. ...
GRAVE ACCIDENT RUE DE SÈVRES -
La rue de Sèvres a été hier, à son point de
croisement avec lé boulevard de Vaugirard,
le théâtre d'ujQ. tragique accident.
' Un cheval de fiacre descendait le boulevard de
Vaugirard à six heures du soir, quand il s'est
s'ubitem'ent emballé. Arrivé au coin de la rue
dé Sèvres, le cheval entraîné par sa course
vertigineuse est monté sur le trottoir où trois
petites iffies étaient en train de jouer.
Saisies de frayeur, les trois enfants se pré
cipitèrent vers le boulevard, mais trop tard ;
l'une'd'elles, -la jeune Galabru, âgée de treize
ans, haMtâj&t 116, rue de Sèvres, tomba sous
l'une des roues ét fut écrasée ; elle est morte
sur le coup. Léfe deux autres furent renversées
mais sans recevoir de blessures gravés.
Pendant ce temps, le cocher, projeté , par la
violence du choc à plusieurs ■mèlres'&n avan t,
était relevé grièvement blessé à la tempe et
au milieu du dos ; il a été transporté-dans une
pharmacie où les premiers soins lui ont été
donnés.
Ouant au cheval, il a continué sa course*
quelque temps encore dans la direction de la'
■rue'd-e Sèvres et aurait sans doute causé' de
nouveaux accidents si l'agent Miller, déjà ti
tulaire de plusieurs médailles de sauvetage,
ne s'était précipité sur lui et ne l'avait arrêté.
Par un hasard vraiment-extraordinaire, les
deuxpersonnes qui se trouvaient dans le fiacre,
deux ouvriers plombiers, n'ont reçu absolu
ment aucune blessure. ;
L'EXPLOSION DE LA RUE ROYALE
L'enquêté continué sur l'explosion de gaz
qui s'est produite lundi soir au restaurant
Larue.
M. Paillart, le propriétaire de la maison
où cette explosion a eu lieu, vient d'écrire au
^Figaro une ^ettra où il donne, les explications
suivantes-;
Vous dites, monsieur, au sujet de cette explo
sion : « Dos informations recueillies dans la jour
née de mardi, il résulte que les isolants en caout
chouc entourant des fils électriques installés dans
la cave de M. Larue auraient été brûlés par ces
fils qui auraient alors, par leur contact, creusé et
percé une conduite do gaz, d'où l'explosion. »
L'explosion n'a pu être produite par le contact
des fils électriques avec uno conduite de gaz,
puisqu'il n'en existait pas dans la cave.
La présence d'une fuite do gaz a été constatée
le matin dans les caves par mon concierge, et j'ai
fait prévenir de suite la Compagnie. Un courant
d'air établi a dissipé le gaz, ce qui a empêché
l'inspecteur venu vers deux heures de constater
la'fuite. N'ayant pu la trouver, il a dit qu'il re
viendrait le soir, pour voir si après la pression du
gaz donnée pour l'éclairage la fuite se reprodui
rait. Il n'est pas revenu.
A neuf heures, l'odeur du gaz a'été si forte que
Larue a envoyé de nouveau àla Compagnie deman
der quelqu'un, et malgré tout cela personne n'est
venu. ,
J.e suis persuadé que si l inspecteur était re
venu le" soir, comme il l'avait promis, il aurait
certainement évité ce grave accident. ■
Agréez, monsieur, l'assurance de ma parfaite
considération.
l. paillart.
Il sera bien difficile, avec ces "témoignages
contradictoires, d'établir à qui incombe la
responsabilité exacte de l'explosion do lundi
soir.
DÉSESPOIR D'UN INCULPÉ
Deux inspecteurs du commissariat de police
du quartier de.la Porte-Saint-Denis se présen
taient hier à six heures du matin, munis d'un
mandat d'amener, au domioile d'un compta
ble, Guillaume Kreysler, âgé de soixante-
quatre ans, 11, rue de Gommines, inculpé de vol.
A -la vue des agents, le vieillard a pris un
rasoir et s'est coupé la gorge;»
Kreysler, après avoir reçu des' soins dans
une pharmacie, a été transporté à l'hôpital
Saint-Louis. Son était est grave.
AU PÊBE-LACHAISE
Demain, sera inauguré au cimetière du
Père-Lachaise le monument élevé àla mé
moire de M. Paillot, conseiller municipal de
Paris, mort l'année dernière. D'une ^rèa
grande simplicité, ce monument est placé
dans l'avenue circulaire (59« division).
"Sur un soubassement de granit se trouve
Î>lacée la- pierre tumulairo, à l'extrémité de
aquelle se dressa une stèle de trois mètres de
haut, le tout en pierre de Lorraine. Au centre
de la stèle, un médaillon en bronze reproduit
les traits du défunt; ce- tombeau est la repro
duction exacte du monument d'Ernest Picard,
érigé non loin de là.
L 1 ASSASSINAT.DE VIU.ÉMOMBLE (Suite)
Michel Fliss, l 'auteur: présumé de l 'assassi
nat commis sur Huot, a été confronté hier
matin,-à dix heures, à la Morgue, avec le ca
davre de la victime.
-Michel Fliss est resté très calme et a dé
claré être innocent du crime qu'on lui impute.
MM. Couturier, juge d'instruction, Goron,
chef de la sûreté, et Pierre, greffier de la Mor
gue, assistaient à cette confrontation.
■ L'inculpé a été ensuite ramené au dépôt.
LA COUR DU DÉPÔT
L'affligeant spectacle de prévenus escortés
d'un garde républicain, le poignet droit serré
dans le a cabriolet » et traversant la cour du
dépôt, a cessé d'exister.
Depuis quelques jours, pour aller aux
chambres correctionnelles ou chez les juges
d'instruction, les prévenus passent par des
galeries souterraines aménagées par l'archi
tecte du Palais.
. On supprime ainsi deux grands inconvé
nients, on peut dire deux scandales : pour
ceux qui vont être déclarés innocents par le
tribunal ou par le juge d'instruction, le châti
ment immérité d'être promenés en public la
chaîne-au poignet; pour les coupables, les ré
cidivistes endurcis, la possibilité de correspon
dre avec des complices, —» en quelques mots
d'argot chuchotés à l'oreille,— postés dans la -■
cour du dépôt et, malgré le soldat ahuri, sui
vant le copain jusqu'à la porte des chambres
correctionnelles et lui chantant, s'ils ne pou
vaient l'approcher, ce qu'il lui importait de
savoir.
pittoresque s'en "va tous les jours !
Jean de la Tour.
LES TRIBUNAUX
LA MORT DE CHAPELLE
COUR D'ASSISES DE LA SErNE
M. Eugène Chapelle, propriétaire d'un la-»
voir situé avenue d'Italie, avait épousé en
188i- une jeune fille de dix-huit ans, Mlle Er-
nestine Danzoy, qui appartenait à une fa
mille très honorable du quartier de la Gla
cière. Jusqu'au mois de janvier 1888, le
ménage fut parfaitement heureux.
Mais à cette époque, S£ Chapelle eut l'im
prudence de prendre comme employé un jeûna
homme de vingt ans nommé Bouthet, dont la
moralité était loin d'être irréprochable. L'em
ployé devint rapidement le confident de son
patron; mais loin de se montrer digne do
cette confiance, il ne tarda pas à en abuser,
en faisant à Mme Chapelle yne cour assidue.
M. Chapelle ne se doutait de rien, et ce fut
pour lui un coup terrible lorsque, le 27 juillet
1890, il surprit sa femme et son employé dans
un coin du lavoir. Il s'empressa de renvoyer
Bouthet qui, ,1e soir même, partait pour îlo-
chechouart èn enlevant Mme,Chapelle. Huit
jours plus tard, Mme Chapelle revenait chez
son mari, .qui s'empressait de lui pardonner
sa conduite.
Bouthet, désappointé de cette rupture j re
prit à son tour la rôu'té de Paris, et chercha à
reprendre ses relations avec. Mme Chapelle.
Repoussé à plusieurs'reprises,'il ne se rebuta
pas. Il tenta de s'introduire, en passant pail
les toits, dans la chambré de Mme Chapelle.
Le mari déjoua cette tentative ; mais croyant
qu'elle-était favorisée par sa femme, renvoya
Mme Chapelle chez ses parents.
Mais Bouthet voulait la mort de M. Char
pelle, dans l'espoir d'épouser sa veuve et da
devenir ainsi propriétaire du lavoir; il chei>
cha donc à attirer son ancien patron dans un
guet-apens : le 17 septembre, dans un télé
gramme portant une fausse signature, il lui
donnait à Boulogne un rendez-vôus pressant.
Cette manœuvre ne réussit pas. Bouthet réso
lut alors d'attendre M. Chapelle au-passage et
de le tuer.
Le 2 octobre dernier, à une heure de l'après-
midi, il se posta, armé d'un revolver, à une pe- .
tite distance du lavoir. Quelques instants plus
tard, M. Chapelle se présentait : Bouthet lui
tira un premier coup dé feu qui l'atteignit au
bas-ventre; puis, comme sa victime s'enfuyait,
il s'acharna après elle et lui envoya encore
cinq balles dans la tête. M. Chapelle expira
presque aussitôt.
Bouthet fut arrêté immédiatement. II a
comparu- hier devant la cour d'assises de la
Seine, présidée par M. le conseiller Mariage.
M® Albert Crémieux s'est chargé de sa dé
fense. La famille ds la victime s'est portéô
partie civile et s'est fait représenter par M a
Godefroy.
Plusieurs témoins ont déclaré que Bouthet
n'a jamais paru ressentir aucune affection
pour Mme Chapelle, et qu'en cherchant à la
détourner de ses devoirs, il a certainement
obéi à l'espoir de devenir plus tard, après la
mort de M. Chapelle, le propriétaire du lavoir
de l'avenue d'Italie.
L'audience a été levée" après l'audition dos
témoins et la suite de l'affaire renvoyée à
aujourd'hui pour le réquisitoire, les plaidoi
ries et le verdict. ■ '
NOUVELLES JUDICIAIRES
La .cour d'assises de l'Oise a condamné h:ei
aux travaux forcés à perpétuité le parricide
Droupy qui,en août dernier, à Monceaux, avait
'assassiné sa mère à coups de serpe. Le jury
lui a accordé des circonstances atténuantes.
Maître Corbeau.
CI1UOXIQUE FIiVANClÈUB
vendredi 6 mars
Le marché, assez ferme au début, est faible eii
clôture sur le bruit qui court de troubles au Bré
sil: Les valeurs brésiliennes sont naturellement
les plus atteintes. ,
Le 3 0/0 cependant ne baisse que de 5 centimes a
95 55. Les fonds étrangers sont un peu plus fai
bles. L'Italien reperd 15 centimes à 94 75, lo
Portugais 10 centimes à 57 05. On continue à s'oc
cuper du "futur emprunt qui serait gaȎ, comma
nous l'avons annoncé, par le monopole des tabacs.
Cette opération ne pourrait naturellement réussir
en France que si la cote était obtenue, et .l : on sait
qu'elle ne peut l'être que quand satisfaction aura
été donnée aux intérêts laissés on souffrance de
puis 1832. Aussi supposons-nous , que les conces
sionnaires du monopole auront obtenu du gouver
nement portugais de régler cette affaire, et au
ront eu à cœur de sauvegarder les intérêts fran-r
çais si étroitement liés en cette affaire à-ceux du
Portugal et des.émettêurs. Le Busse 1890, est a
99 80, coupon détaché. v v
La Banque de Paris baisse de 11 fr. 2o a 821 50
parce qu'on' la consjdêro toujours comme plus^ou
empressement à s'y rendre est-il dû au jeu?.
Nous ne voulons ni le savoir ni le rechercher..
Cela ne nous regarde pas et nous ne noos^
sommes jamais inquiétés ni de la question,
des bookmakers, m de l'établissement du
pari, mutuel. Nous prenons l'argent que le
public verse dans nos caisses* à nous Société,
et le versons, sous forme de prix, aux éle
veurs. Nous croyons faire ainsi œuvre utile,
•l'élevage du pur sang- touchant par le côté
commercial et par la question des "remontes
de l'armée aux intérêts vitaux du pays.
» Peut-être nous trompons-nous en pen
sant ainsi, mais nous attendons qu'on nous
le démontre.
» La mesure prise ne nous atteint donc pas,
mais seulement les intéressés, c'est-à-dire les
éleveurs. Nous ne cessons nullement de fonc
tionner, mais il est bien évident que nous de
vrons réduire, dans un temps donné, le chiffre
de nos allocations en proportion de la dimi
nution de nos recettes.
» Ce n'est pas tant encore les grands éleveurs
•dont les écuries courent principalement sur les
hippodromes parisiens, que les petits éleveurs
de province qui font par an deux ou trois pou
lains. Si nous sommes forcés de leur enlever
une source de profits, ils élèveront autre chose,
du mouton, du bœuf, que sais-je *! La race che
valine en souffrira évidemment. Mais nous
constatons simplement un fait inévitable
sans prétendre que nous avons raison d'ac
corder tant d'importance à l'élevage du pur
sang. Nous ne forçons personne à penser
comme nous.
» En un mot, la situation pour nous reste
entière. Ne profitant pas personnellement des
courses que nous organisons, nous continuons
à faire courir, ayant du temps devant nous,
et nous ne prendrons de décisions tendant à
réduire nos allocations tant en province qu'à
Paris qu'à mesure que nos ressources dimi
nueront. Nous n'avons aucun rôle à jouer
dans les incidents du moment. On ne nous
demande pas d'avis et -nous n'avons point à
en donner.
» Ce n'est pas à dire que nous nous désinté
ressions de ce qui se passe. Mais nous n'avons
pas à entrer dans la discussion de questions
qui se greffent sur les courses et ne sont pas
les courses elles-mêmes. Nous organiserons
celles-ci comme par le passé, dans la mesure
de nos ressources, faisant beaucoup ou peu ;
selon ce qu'on nous apportera. »
X-i©, 3?a,:rlet
LE SÉNAT
Séance du vendredi 6 Mars
Wl
Voici maintenant un tableau statistique qui
a son intérêt, c'est celui des principaux
journaux de Paris, divisés en deux camps :
ceux qui sont pour le maintien et la régula
risation sensée du pari mutuel entré dans
nos mœurs, — et ceux qui sont contre.
POUR LE PARI MUTUEL :
Bataille — Journal des Débats—Eclair
— Egalité—Evénement-—France — Figaro
— Gaulois — Jour — Justice —Lanterne —
LibertéGril Blas — Mot d'Ordre —Petit
Journal —Voltaire — Echo de Paris
Potite République —Patrie Paix — Parti
national — Estafette — Radical — Nation —
— Siècle— Petit National—Rappela-Temps
— Paris — Soleil — Rèwblique française
Petit Parisien — Petit Caporal ~ Soir -»■
Courrier-du soir.
CONTRE I
Autorité — Matin.
Inutile d'insister ; 35 contre 2. La presque
unanimité des. journaux de Paris est pour la
liberté du pari mutuel..
La Morlaye.
DEMANDEZ PARTOUT
LE ■■■
SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ
EN COULEURS
du Petit Journal
L8 HtJMÉKO : 5 CENTIMES
SOMMAIRE OU QUINZIÈME NUMERO:
Semaine.... ..y....... ■.......... - Simon. L stkai
Misère Paul Sémixoil -
La recherche de l'inconnu........»*. Ernest d' H krvu.lt
. Grandeur des petites choses Alphonse K arr
La vBjige de noeé.... Nath. Hwtiurxs
Versez-moi du vin bleui............. Alexis Bouvier
L'employé gui ne veut pas aller à son
bureau. ............. Georges Courteline
îourse de taureau ea chambre Jules Moma.ux
FEUILLETON I
la Peau du mort.. Camille D eb^ks
Nos
gravures — Bulletin orpliêonigue
Choses et autres
Itots pour rire — La Question des placements
Memento du capitaliste, etc., etc.
Gravures en couieuns :
L'ARMÉE COLONIALE
Officier de tirailleurs sénégalais
. ïpahi sénégalais — Clpohis des Indes — Tirailleur algérien
Légion étrangère—Tirailleur annamite
Spahi algérien — Tirailleur de Madagascar
Une Surprise
(Tableau de Lobrlchon)
LA VIE F»Q L ITIQUE
Les recettes tunisiennes
■ UOfficiel tunisien publie le compte des
encaissements effectués du 13 octobre 1890
an 12 février 1891. L'excédent des encaisse
ments par rapport à l'évaluation des recettes
est de 6,747,989 piastres, et l'excédent des re
cettes par rapport à l'évaluation des dépenses
est de 4,659,678 piastres.
L' Officiel publie en outre le relevé des pro
duits importés en France depuis le vote de la
loi douanière jusqu'au 31 janvier dernier et
qui sont les suivants :
Blé, 372,*446 quintaux; orge, 55,047; avoine,
1,777; maïs, 2,041 ; vin, 6,099 hectolitres;
buile d'olives, 220,225 litres; gibiers et vo-
'ailles, 967 kilos.
A la Chambra
La commission du budget s'est réunie Mer
pour examiner l'amendement de M. Le Hé
rissé, d'après lequel les contribuables dont la
cote mobilière porte sur un loyer inférieur à
200 francs et qui auraient été" atteints dans
leur travail ou dans leur industrie par les ri
gueurs de l'hiver, pourraient être dégrevés de
la cote mobilière.
Après avoir entendu M. Boutin, directeur
général des contributions directes, qui a dé
claré que l'adoption de cet amendement en
traînerait une nouvelle dépense de 3 millions
Bnviron, la commission a rejeté l'amçndement
de M. Le Hérissé.
Le Sénat, après avoir adopté un projet de
loi ratifiant les conventions signées .en-188/
avec le roi Pomarè et un crédit de 150,000 fr.
destiné à venir en aide aux victimes des inon
dations du Sahara, reprend la suite de la dis
cussion de l'interpellation de M. Dide sur la;
situation de l'Algérie.
LA QUESTION ALGÉRIENNE
M. Margalna a la parole. Il dit qu'il cède
son tour à M. Jules Ferry.
M. Jules Ferry déclare qu'il ne parlera
qu'après M. Jacques.
M. Jacques, sénateur d'Oran, a la parole.
M. Jacques s'attache à établir que le colon,
contrairement à ce qui a été dit, est loin d'être
hostile aux Arabes. Il ajoute que, depuis 1871,
tous les efforts des représentants de l'Algérie
et du gouvernement ont tendu à l'améliora
tion du sort des indigènes.
M. Jules Ferry a la parole.
M. Jules Ferry dit qu'il est un admirateur pas
sionné de l'Algérie et de l'œuvre qu'accomplit là-
bas le génie de la France. J'ai vu ae près les deux
races qui vivent côte à côte; les colons, dont il
est commode de médire, sont peut-être un pou
bruyants, mais avec quelle vaillance ils font gran
dir, en Algérie le nom de la France.
Abordant la question môme qui fait le fond du
débat, je dirai qu'il y a autre chose dans cette
grande affaire que des détails, et je crois que le
moment est venu de résumer nos impressions.
Les points do fait ont été résolus à l'honneur
des représentants de l'Algérie et du gouverneur
général gui l'a administrée pendant dix ans. ( Très
bien! très bien!)
Mais en est-il de même des questions géné
rales? Celles-là ne sont pas encore résolues après
quatre jours d'interpellation. On a souvent
comparé notre système de colonisation- avec le
système des Anglais dans l'Inde ou l'Australie.
Mais le problème de l'Algérie est autrement
complexe et difficile que celui que soulèvent ces
deux colonies anglaises.
Ce pays, occupe par un des peuples les plus mi
litaires qui soient, n'a pu être conquis que lente
ment, péniblement. La question de la terre est
celle qui domine toutes les autres. Deux inté
rêts sont en présence : celui du colon et celui de
l'indigène. Sous l'Empire on n'a gouverné que
pour les Arabes; de 1871 à >883, on a surtout gou
verné pour les colons.
C'était la dépossession progressive de l'Arabe
parles voies'légales, afin do substituer le culti
vateur français au cultivateur arabe. On no vou
lait pas employer le mot do refoulement, mais,
en fait, c'était bien le refoulement des indigènes
qu'on voulait faire.
Le séquestre des propriétés arabes à la suite
des diverses rébellions alimenta la colonisation
officielle pendant cette longue période. •
A la fin de 1883 on présenta à la Chambre le
projet dit des .50 millions qui avait pour but de
mettre à la disposition de la colonisation offi
cielle trois cent mille hectares pris sur les Arabes-
et quatre-vingt mille pris sur les domaines.
. La Chambre refusa de passer à la discussion
des articles et ce fut un coup mortel pour la colo
nisation officielle. Mais jamais notre situation n'a
été menacée en Algérie. Quant au conflit à mains
armées entre les Européens et les 3 millions d'in- i
digènes qu'on a semblé redouter, je dis que ce
sont là des craintes chimériques, des périls ima
ginaires.
Notre sécurité en Algérie est largement assu
rée ( Très bien). Trois procédés de colonisation
existent, a dit'M. Paul Bert rTe'xtermiuation, la
réduction au servage ou l'assimilation. Je'n'ai pas
.besoin "de vous dire quel est le Choix de la France
entre ces trois procédés. {Très bien).
La politique française ayant répudié la coloni
sation par 1 extermination, ayafet renoncé au re
foulement, ne peut avoir qu'une forme, l'assi
milation. Entendons-nous bien ^ en prenant le
mot au pied de lalettre, on peut croire à une uto
pie; l'assimilation, au sens absolu, c'est l'œuvre
des siècles. Mais relever l'indigène, l'instruire,
assurer son existence, c'est l'œuvre quotidienne
d'une nation civilisée.' ' .
Il serait injuste de faire de la thèse du re
foulement un grief--à l'administration française.
La législation algérienne contient des dispositions
qui s'opposent au refoulement. La vraie politi
que est celle qui attire l'indigène, celle qui consiste
à faire de l'indigène un véritable propriétaire. Il
y a un temps d'arrêt dans le peuplement; cet arrêt
est dû au rejet de la loi des 50 millions. La créa
tion do la propriété indigène, la création de l'état
civil ne marchent pas d'un grand pas.
La civilisation progressive de l'indigène prend
une.autre forme. On attire l'indigène surtout en
'lui ouvrant des écoles, en lui apprenant le fran
çais. Avons-nous fait ce que nous pouvions, ce
que nous devions pour les écoles ? Je réponds
hardiment : Non !
Il y a contre l'école arabe en Algérie de violents
préjugés; les journaux, les correspondances que
l'on reçoit démontrent un curieux état d'esprit sur
cette grave question. On considère'l'école comme
une chimère à cause du Coran qui est un obstacle
infranchissable. Il m'a été donné de faire étudier
cette question par des hommes qui connaissaient
non seulement l'Algérie, mafB aussi sa langue.
Eh bien ! à Biskra, dan3 la Grande-Kabylie, des
écoles fonctionnent; il est donc inexact de pré
tendre que le Coran soit un obstacle insurmon
table.
M. Jules Ferry cite l'exemple de la Tunisie
où les écoles françaises sont prospères, et il
se demande pourquoi le môme fait ne se pro
duirait pas eh Algérie. Il ne s'agit pas de
donner aux enfants arabes de l'instruction,
mais une petite éducation française.
M. Jules Ferry arrivo ensuite à la question
de la nomination d'une commission d'étude
proposée au Sénat.
La commission nommée parle Sénat,dlt-il,voudra
faire œuvre sérieuse. Ce n est pas une commission
d'enquête sur les actes de M. Tirman-; c'est une
enquête sur nous-mêmes. Cette commission,
travaillant comme les grandes commissions an
glaises, appellera à sa barre ceux qui pourront
la renseigner.
Cette commission aura un vaste champ à par
courir, mais un champ limité. Elle examinera la
question de la terre, le mode de colonisation, la
question des écoles.
Legrand malheur de l'Algérie, c'est qu'elle n'est
pas assez connue et je suis convaincu que la
commission d'études sera accueillie avec sympa
thie par les Algériens. Faute de ressources, la
colonisation languit et végète. Il ne faut pas
laisser dire que le gouvernement français ne sait
pas faire fructifier cette magnifique colonie.
Je suis convaincu que le Sénat nommera cette
commission d'études. Je suis sûr que la question
algérienne sera examinée sous toutes ses faces.
Le Sénat tiendra à honneur d'accomplir cette œu
vre. Il n'y en a pas de plus digne de son savoir,
de sa prévoyance et de son autorité. ( Vifs ap
plaudissements sur un grand nombre de bancs.)
Après le discours de M. Ferry, M. Vallon
présente quelques observations. Il demande
s'il est vrai qu il y ait des esclaves en Algérie.
M. Tirman oppose à cette hypothèse une
dénégation absolue.
La clôture est prononcée. Divers ordres du
jour sont proposés, l'un par M. J-ules Ferry,
"'autre par M. Dide et un troisième signé
par MM. Bérenger, Merlin et Dusolier.
M. de Freycinet déclare qu 'il accepte ce
dernier et il demande la priorité pour lui.
Après un court débat, M. Jules Ferry re
nonce à son ordre du jour. La priorité est
refusée â l'ordre du jour Dide. L'ordre du
jour de MM. Bérengér, Merlin et Dusolier,
accepté par lo gouvernement, est adopté à
une énorme majorité. Cet ordre du jour est
ainsi conçu ; - _j <•
Le Sénat, prenant acte des -déclarations dur
gouvernement et confiant dans sa sollicitude pour
assurer le développement de l'Algérie, ; décide
qu'une commission ae dix-huit membres sera élue
dans : les bureaux à l'effet de rechercher, de,
concert avec le gouvernerjiéht, les modifications
à introduire dans la législation et l'organisation
de l'Algérie. < .
Le Sénat s'ajourne ensuite à mardi et la
séance est levée. . ■
La vie municipale
Au conseil
, On expédie les affaires courantes. M. Pru-
dent-Dervillers'se plaint de ce qué l'accé3sion
.des sociétés ouvrières aux travaux de la Ville
ne soit pas favorisée par l'administration. Il
dépose un ordre, du jour de blâme en ce sens.
Cet ordre du jour est adopté.
-Le conseil approuve ensuite une proposition
de M. Strauss invitant-le préfet de la Seine à
se pourvoir contre le décret qui a annulé une
délibération stipulant que, dans l'établisse
ment du budget, les dépenses seraient indi
quées, indice par indice, de façon à rendre
tout virement impossible.
Sur la proposition de M; Maury, le conseil
proteste également contre le décret annulant
la délibération relative à l'inscription dans un
article spécial des dépenses concernant ses
propres services.
Le piiri mutuel
Interpellé par plusieurs conseillers sur les
mesures d'ordre qu'il compte prendre dimanche
à Auteuil, le préfet de policé déclare que le
pari mutuel étant supprimé par décision mi
nistérielle, à la suite au débat qui a eu-lieu à,
la Chambre le 28 février dernier, les agents
se borneront à interdire les paris par l'inter
médiaire des bookmakers.
Il ajoute néanmoins qu'il n'a jamais été
question d'empêcher les personnes gui■ se
connaissent (sic) de parier entre elles ; les
parieurs en général ne seront pas inquiétés.
Une longue discussion s'engage, à laquelle
prennent part MM; Duval, G. Berry et Strauss.
En fin de compte l'ordre du jour pur et sim
ple est voté par 43 voix contre 22 sur 65 vo
tants.
Item matières Inflammables
Une série d'incendies ayant éclaté rue Tur-
bigo, rue Beaubourg et boulevard Saint-Mar
tin, M. Péan signale au conseil les dangers
que présente le celluloïd accumulé en trop
grande quantité.
Après avoir entendu le secrétaire général
de la police qui donne un avis Conforme, on
décide que les magasins et ateliers de cellu
loïd seront classés dans la première catégorie
des établissements dangereux.
La manifestation dui" mal
Sur la proposition de M. Vaillant, le conseil
invite l'administration à mettre les préaux
d'école, à là disposition des organisateurs de la
manifestation internationale ouvrière du l or
mai.
Malgré les protestations de la droite et les
réserves du préfet de la' Seine,' un ordre du
jour rédigé en ce sens est adopté par 23 yoîx
contre 8.
M/a Politique à VMtrangev
(De nos correspondants et des agences)
Allemagne
' Berlin, 6 mars.
D'après le langage des journaux officieux,
la pétition de la Délégation d'Alsace-Lorraine
Eour l'abolition du passeport, que-les mem-
res du bureau doivent venir présenter à l'em
pereur, semblerait devoir être favorablement
accueillie. :
Cette nouvelle n'empêche pas la Gazelle de
la Croix de renchérir encore sur cette mesure,
du passeport à peu près universellement
condamnée.. Elle propose tout simplement
l'expulsion en masse hors de l'Alsace et de la
Lorraine allemande de . toutes les personnes
suspectes de sympathie envers la .France.
« Cette mesure provoquera d'abord, il faut s'y
attendre, dit-elle, beaucoup de bruit, mais ses
effets pacificateurs ne tarderont pas à se faire
sentir. »
/wy M. de Waldersee irait comme ambassa
deur non à Paris mais à Saint-Pétersbourg.
.rv/w On annonce encore pour le mois pro
chain de nombreux changements dans le per
sonnel supérieur de l'armée et de la marine.
Le Tageblatt annonce un important
succès du major Wissmann dans la région du
Kilimandjaro. Les Arabes auraient perdu
dans cette rencontre -200 morts, 60^, blessés et
50 prisonniers ; les Allemands n'ayant eu de
leur côté, dit-on, que 2 morts et 15 blessés.—G.
Roumanie.
Bucharest, 6 mars.
Le décret de dissolution de la Chambre
vient de paraître. De nouvelles éleotions au
ront probablement lieu dans un mois.
République Argentine
. Buenos-Ayres, 6 mars.
"Un décret du gouvernemement suspend pen
dant deux joura les affaires à la Bourse,
à la douane et .dans les banques, à la suite
de retraits de dépôts de la Banque provin
ciale. ■- >
Demain aura lieu une réunion de 120 négo
ciants, dans le but d'assurer le succès d'un
emprunt de 20 millions de dollars pour le gou
vernement.
II ne doit pas y avoir de nouvelle -émission
de papier-monnaie. .
• t . ... . . . i 1 ■ ■ ;
L'HOPITAL DE YILLEPUTTE
A propos d'un article paru ici même à la
fin de 1890 sur les enfants tuberculeux, notre
collaborateur Jean sans Terre a reçu la lettre
suivante : ,
Paris, 28 février 1891.
Monsieur,
A la fin du mois de décembre, le Petit Journal
a publié un article sur l'hospitalisation des
phtisiques en France, où je relève quelques
erreurs, évidemment involontaires.
En premier iieu,il m'a paru regrettable que votre
journal,qui est l'organe démocratique et populaire
par excellence, ait cru devoir prendre à' partie
un établissement voué uniquement à la cause du
peuple et, quoi que vous en ayez dit, ouvert non
seulement aux catholiques mais & tous ceux qui
souffrent, sans distinction de religion. Je me
hâte d'ajouter que les subsides proviennent de
donateurs appartenant à tous les cultes, à preuve
que M. Crémieux fut l'un des premiers bienfaiteurs
de l'œuvre.
Yous avez pensé que les bâtiments étaient trop
somptueux. Telle ne doit pas être l'appréciation
des malades qui, venant passer un temps assez
long à Villepinte, trouvent dans ces habitations
spacieuses et confortables un élément de -plus &
leur g-uérison que nous demandons surtout' au
grand air. .
Passons à ce que vous avez dit de la démission
du comité médical, donnée en 1889 après dix-huit
mois d'exercice. Ç'a été là une question d'ordre
purement administratif qài a été soumtéé au conseil
et dans laquelle.l'alimentation des malades n'en
trait absolument'pour rien. Cette alimentation;
du reste,- faisant partie essentielle du traitement
de la tuberculose, est souèia surveillance directe
de nos flMdecins. Car nous ayons toujours nos
me'de'biri&î ceux de la première heure, les vérita
bles initiateurs'de l'hospitalisation des phtisiques
en France et du traitement par l'air pur, MM.
Gouel, Cadier et Lefèvre. Et puisque l'occasion
s'en présente, je veux vous dire la tâche ingrate.
âuè ces messieurs accomplissent gratuitement
epuis dix ans et plus. Ce sera vous faire connaî
tre une partie des services que rend Villepinte à
la cause des déshérités de la santé et delà for
tune.
Deux fois par sèniaine, au dispensaire de la
rue de Maubeuge, MM. Gouel et Cadier donnent,
leurs soins aux malades qui demandent à entrer à
l'établissement, à .celles qui en sont sorties et que
l'on surveille, ainsi qu'à toutes les personnes qui
viennent consulter pour des maladies de poitrine,
delà gorgo ou de l'anémie.
Le nombre des consultantes ainsi' traitées dé
passe chaque année le chiffre de 12,000 et à tou
tes nous donnons les médicaments. Â Villepinte,
lo docteur Lefèvre visite les malades régulière
ment trois fois par semaine et se rend auprès
d'elles à chaque demande des sœurs.
Je crois, monsieur le rédacteur, qu'il était
nécessaire de vous faire' connaître ces divers
détails, pour vous édifier et pour vous prier d'in
former vos lecteurs, au cas où ils auraient des
malades à envoyer à Villepinte, dos excellents
soins qu'ils y trouveront.
Veuillez agréer, monsieur, etc.
un administrateur de villepinte.
PETITE S NOUV ELLES
On vient d'achever la démolition du pâté de
maisons qui se trouvait en bordure sur le bou
levard Saint-Germain, entre les rues de l'Eperon,
Danton et Serpente. L'hôtel des Sociétés savan
tes est tout à fait dégagé.
M. Hyacinthe Loyson parlera demain diman
che à trois heures et demie, dans l'église catho
lique gaUicane de la rue d'Arras, 3, sur la Révi
sion du Concordat. On y distribuera les pétitions
qui doivent être adressées au Parlement.
— M. Lucien Descaves, l'auteur d'un roman
militaire qui souleva l'an dernier de vives polé
miques, s'est cassé la jambe, avant-hier, en tom
bant, dans la rue.
A travers Paris
LES CHARS DE LA MI-CARÊME
Le jury chargé de distribuer I.es récompen
ses aux chars qui ont défilé avant-hier devant
lui, place de la République, n'avait pu rendre
son jugement le môme jour. Il s'est donc réuni
hier, et à la suite de sa délibération, la liste
des récompenses a été arrêtée comme suit :
Premier prix. —'Lavoir Milton, lavoir des
Couronnes, lavoir Haxo, la Renaissance des
Halles. .
Deuxième prix. —Lavoir Jouye-Rouve, lavoir
Nys, lavoir le Progrès, lavoir l'Espérance.
Troisième prix. Lavoir des Lilas, lavoir
Saint-Bernard, lavoir delà Butte-aux-Cailles.
■Quatrième priœ. -rr-. Lavoir d'Alsace, lavoir du
Chalet, lavoir des Cinq-Moulins, lavoir des Mon
tagnes^ ►.
Une médaille commémorative sera en outre
donnée à tous les chars qui ont pris part au
cortège. ...
GRAVE ACCIDENT RUE DE SÈVRES -
La rue de Sèvres a été hier, à son point de
croisement avec lé boulevard de Vaugirard,
le théâtre d'ujQ. tragique accident.
' Un cheval de fiacre descendait le boulevard de
Vaugirard à six heures du soir, quand il s'est
s'ubitem'ent emballé. Arrivé au coin de la rue
dé Sèvres, le cheval entraîné par sa course
vertigineuse est monté sur le trottoir où trois
petites iffies étaient en train de jouer.
Saisies de frayeur, les trois enfants se pré
cipitèrent vers le boulevard, mais trop tard ;
l'une'd'elles, -la jeune Galabru, âgée de treize
ans, haMtâj&t 116, rue de Sèvres, tomba sous
l'une des roues ét fut écrasée ; elle est morte
sur le coup. Léfe deux autres furent renversées
mais sans recevoir de blessures gravés.
Pendant ce temps, le cocher, projeté , par la
violence du choc à plusieurs ■mèlres'&n avan t,
était relevé grièvement blessé à la tempe et
au milieu du dos ; il a été transporté-dans une
pharmacie où les premiers soins lui ont été
donnés.
Ouant au cheval, il a continué sa course*
quelque temps encore dans la direction de la'
■rue'd-e Sèvres et aurait sans doute causé' de
nouveaux accidents si l'agent Miller, déjà ti
tulaire de plusieurs médailles de sauvetage,
ne s'était précipité sur lui et ne l'avait arrêté.
Par un hasard vraiment-extraordinaire, les
deuxpersonnes qui se trouvaient dans le fiacre,
deux ouvriers plombiers, n'ont reçu absolu
ment aucune blessure. ;
L'EXPLOSION DE LA RUE ROYALE
L'enquêté continué sur l'explosion de gaz
qui s'est produite lundi soir au restaurant
Larue.
M. Paillart, le propriétaire de la maison
où cette explosion a eu lieu, vient d'écrire au
^Figaro une ^ettra où il donne, les explications
suivantes-;
Vous dites, monsieur, au sujet de cette explo
sion : « Dos informations recueillies dans la jour
née de mardi, il résulte que les isolants en caout
chouc entourant des fils électriques installés dans
la cave de M. Larue auraient été brûlés par ces
fils qui auraient alors, par leur contact, creusé et
percé une conduite do gaz, d'où l'explosion. »
L'explosion n'a pu être produite par le contact
des fils électriques avec uno conduite de gaz,
puisqu'il n'en existait pas dans la cave.
La présence d'une fuite do gaz a été constatée
le matin dans les caves par mon concierge, et j'ai
fait prévenir de suite la Compagnie. Un courant
d'air établi a dissipé le gaz, ce qui a empêché
l'inspecteur venu vers deux heures de constater
la'fuite. N'ayant pu la trouver, il a dit qu'il re
viendrait le soir, pour voir si après la pression du
gaz donnée pour l'éclairage la fuite se reprodui
rait. Il n'est pas revenu.
A neuf heures, l'odeur du gaz a'été si forte que
Larue a envoyé de nouveau àla Compagnie deman
der quelqu'un, et malgré tout cela personne n'est
venu. ,
J.e suis persuadé que si l inspecteur était re
venu le" soir, comme il l'avait promis, il aurait
certainement évité ce grave accident. ■
Agréez, monsieur, l'assurance de ma parfaite
considération.
l. paillart.
Il sera bien difficile, avec ces "témoignages
contradictoires, d'établir à qui incombe la
responsabilité exacte de l'explosion do lundi
soir.
DÉSESPOIR D'UN INCULPÉ
Deux inspecteurs du commissariat de police
du quartier de.la Porte-Saint-Denis se présen
taient hier à six heures du matin, munis d'un
mandat d'amener, au domioile d'un compta
ble, Guillaume Kreysler, âgé de soixante-
quatre ans, 11, rue de Gommines, inculpé de vol.
A -la vue des agents, le vieillard a pris un
rasoir et s'est coupé la gorge;»
Kreysler, après avoir reçu des' soins dans
une pharmacie, a été transporté à l'hôpital
Saint-Louis. Son était est grave.
AU PÊBE-LACHAISE
Demain, sera inauguré au cimetière du
Père-Lachaise le monument élevé àla mé
moire de M. Paillot, conseiller municipal de
Paris, mort l'année dernière. D'une ^rèa
grande simplicité, ce monument est placé
dans l'avenue circulaire (59« division).
"Sur un soubassement de granit se trouve
Î>lacée la- pierre tumulairo, à l'extrémité de
aquelle se dressa une stèle de trois mètres de
haut, le tout en pierre de Lorraine. Au centre
de la stèle, un médaillon en bronze reproduit
les traits du défunt; ce- tombeau est la repro
duction exacte du monument d'Ernest Picard,
érigé non loin de là.
L 1 ASSASSINAT.DE VIU.ÉMOMBLE (Suite)
Michel Fliss, l 'auteur: présumé de l 'assassi
nat commis sur Huot, a été confronté hier
matin,-à dix heures, à la Morgue, avec le ca
davre de la victime.
-Michel Fliss est resté très calme et a dé
claré être innocent du crime qu'on lui impute.
MM. Couturier, juge d'instruction, Goron,
chef de la sûreté, et Pierre, greffier de la Mor
gue, assistaient à cette confrontation.
■ L'inculpé a été ensuite ramené au dépôt.
LA COUR DU DÉPÔT
L'affligeant spectacle de prévenus escortés
d'un garde républicain, le poignet droit serré
dans le a cabriolet » et traversant la cour du
dépôt, a cessé d'exister.
Depuis quelques jours, pour aller aux
chambres correctionnelles ou chez les juges
d'instruction, les prévenus passent par des
galeries souterraines aménagées par l'archi
tecte du Palais.
. On supprime ainsi deux grands inconvé
nients, on peut dire deux scandales : pour
ceux qui vont être déclarés innocents par le
tribunal ou par le juge d'instruction, le châti
ment immérité d'être promenés en public la
chaîne-au poignet; pour les coupables, les ré
cidivistes endurcis, la possibilité de correspon
dre avec des complices, —» en quelques mots
d'argot chuchotés à l'oreille,— postés dans la -■
cour du dépôt et, malgré le soldat ahuri, sui
vant le copain jusqu'à la porte des chambres
correctionnelles et lui chantant, s'ils ne pou
vaient l'approcher, ce qu'il lui importait de
savoir.
pittoresque s'en "va tous les jours !
Jean de la Tour.
LES TRIBUNAUX
LA MORT DE CHAPELLE
COUR D'ASSISES DE LA SErNE
M. Eugène Chapelle, propriétaire d'un la-»
voir situé avenue d'Italie, avait épousé en
188i- une jeune fille de dix-huit ans, Mlle Er-
nestine Danzoy, qui appartenait à une fa
mille très honorable du quartier de la Gla
cière. Jusqu'au mois de janvier 1888, le
ménage fut parfaitement heureux.
Mais à cette époque, S£ Chapelle eut l'im
prudence de prendre comme employé un jeûna
homme de vingt ans nommé Bouthet, dont la
moralité était loin d'être irréprochable. L'em
ployé devint rapidement le confident de son
patron; mais loin de se montrer digne do
cette confiance, il ne tarda pas à en abuser,
en faisant à Mme Chapelle yne cour assidue.
M. Chapelle ne se doutait de rien, et ce fut
pour lui un coup terrible lorsque, le 27 juillet
1890, il surprit sa femme et son employé dans
un coin du lavoir. Il s'empressa de renvoyer
Bouthet qui, ,1e soir même, partait pour îlo-
chechouart èn enlevant Mme,Chapelle. Huit
jours plus tard, Mme Chapelle revenait chez
son mari, .qui s'empressait de lui pardonner
sa conduite.
Bouthet, désappointé de cette rupture j re
prit à son tour la rôu'té de Paris, et chercha à
reprendre ses relations avec. Mme Chapelle.
Repoussé à plusieurs'reprises,'il ne se rebuta
pas. Il tenta de s'introduire, en passant pail
les toits, dans la chambré de Mme Chapelle.
Le mari déjoua cette tentative ; mais croyant
qu'elle-était favorisée par sa femme, renvoya
Mme Chapelle chez ses parents.
Mais Bouthet voulait la mort de M. Char
pelle, dans l'espoir d'épouser sa veuve et da
devenir ainsi propriétaire du lavoir; il chei>
cha donc à attirer son ancien patron dans un
guet-apens : le 17 septembre, dans un télé
gramme portant une fausse signature, il lui
donnait à Boulogne un rendez-vôus pressant.
Cette manœuvre ne réussit pas. Bouthet réso
lut alors d'attendre M. Chapelle au-passage et
de le tuer.
Le 2 octobre dernier, à une heure de l'après-
midi, il se posta, armé d'un revolver, à une pe- .
tite distance du lavoir. Quelques instants plus
tard, M. Chapelle se présentait : Bouthet lui
tira un premier coup dé feu qui l'atteignit au
bas-ventre; puis, comme sa victime s'enfuyait,
il s'acharna après elle et lui envoya encore
cinq balles dans la tête. M. Chapelle expira
presque aussitôt.
Bouthet fut arrêté immédiatement. II a
comparu- hier devant la cour d'assises de la
Seine, présidée par M. le conseiller Mariage.
M® Albert Crémieux s'est chargé de sa dé
fense. La famille ds la victime s'est portéô
partie civile et s'est fait représenter par M a
Godefroy.
Plusieurs témoins ont déclaré que Bouthet
n'a jamais paru ressentir aucune affection
pour Mme Chapelle, et qu'en cherchant à la
détourner de ses devoirs, il a certainement
obéi à l'espoir de devenir plus tard, après la
mort de M. Chapelle, le propriétaire du lavoir
de l'avenue d'Italie.
L'audience a été levée" après l'audition dos
témoins et la suite de l'affaire renvoyée à
aujourd'hui pour le réquisitoire, les plaidoi
ries et le verdict. ■ '
NOUVELLES JUDICIAIRES
La .cour d'assises de l'Oise a condamné h:ei
aux travaux forcés à perpétuité le parricide
Droupy qui,en août dernier, à Monceaux, avait
'assassiné sa mère à coups de serpe. Le jury
lui a accordé des circonstances atténuantes.
Maître Corbeau.
CI1UOXIQUE FIiVANClÈUB
vendredi 6 mars
Le marché, assez ferme au début, est faible eii
clôture sur le bruit qui court de troubles au Bré
sil: Les valeurs brésiliennes sont naturellement
les plus atteintes. ,
Le 3 0/0 cependant ne baisse que de 5 centimes a
95 55. Les fonds étrangers sont un peu plus fai
bles. L'Italien reperd 15 centimes à 94 75, lo
Portugais 10 centimes à 57 05. On continue à s'oc
cuper du "futur emprunt qui serait gaȎ, comma
nous l'avons annoncé, par le monopole des tabacs.
Cette opération ne pourrait naturellement réussir
en France que si la cote était obtenue, et .l : on sait
qu'elle ne peut l'être que quand satisfaction aura
été donnée aux intérêts laissés on souffrance de
puis 1832. Aussi supposons-nous , que les conces
sionnaires du monopole auront obtenu du gouver
nement portugais de régler cette affaire, et au
ront eu à cœur de sauvegarder les intérêts fran-r
çais si étroitement liés en cette affaire à-ceux du
Portugal et des.émettêurs. Le Busse 1890, est a
99 80, coupon détaché. v v
La Banque de Paris baisse de 11 fr. 2o a 821 50
parce qu'on' la consjdêro toujours comme plus^ou
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