Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1891-03-05
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 mars 1891 05 mars 1891
Description : 1891/03/05 (Numéro 10296). 1891/03/05 (Numéro 10296).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/09/2008
Le Petit Journal
awagitam
On l'avait ligotiëe à l'aide de soldes cordes et
fortement bâillonnée. t.
Apr^s l'avoir débarrassée de-.saé lleas et aa
son "bâillon, et lui avoir prodigué le^rè-f est favorable au rfljaintien tàsUituqvo, mais
miers soins, on courut informer ®. Rququier, " 1 *
commissaire de police. 4 , ».
Ce dernier fit tout d'abord transporter a
l'hôpital la victftne de cette odieuse tentative.
Il procéda ensuite aux première* constata»
tions. - * ;
Le logement se trouvait dans'le plus grand
désordre. Tous les meubles étaient brisés ou
fracturés. En outre, ainsi que le-magistrat put
l'établir plus tard, une somme de 500 francs
avait disparu' d'une commode où- elle était
• renfermée. .
M. Rouqûier se transporta ensuite auprès
de la blessée. La vieille femme avait repris
ses sens;'néanmoins elle était toujours d'une
faiblesse extrême. •
Elle déclara au magistrat qu'à la-tombée
de la nuit, deux hommes de mauvaise mine
s'étaient-présentés chez elle. Ils se donnèrent
comme étant de la police et lui 'parlèrent de
son petit-fils Chatolain, actuellement' détenu
à Mazas. : '
Ils côntiriùèreiit quelque temps la conversa
tion, puis, tout à coup,, se . ruèrent brusque
ment sur'elle, cherchant à l'étrangler..
Tandis que l'un des deux attachait la bro
canteuse avec, des liens préparés à l'avance,
l'autre lui enfonçait dans la gorge un tampon
avec une telle, violence qu'il lui brisait plu
sieurs dents.' '
La vieille fermée ■ avait été tellement sur
prise par cette agression qu'elle n'avait même
pas.eu le. temps dé pousser tm> cri. i -y
Groyant leur victime morte, les meurtriers
avaient pïis la fuite, non sans avoir'au préa
lable dévalisé le logement.
M. Rouqnier commença immédiatement
d'activés; recherches, fouillant tous -les; ihou-
ges, tous les endroits mal famés ;de Saint-
Denis. ■■■■■< ■ .
Ges recherches amenèrent l'arrestation de
vingt-six- repris de justice plus ou moins en-
relations avec la veuve Larmet. Tous ont été
interrogés. "
Un juge d'instruction du parquet de la Seine
s'est transporté à Saint-Denis pour ouvrir une
enquête au sujet de cette dramatique affaire.
L'état de la victime inspire les plus vives
Inquiétudes.
1_A VI B PO 1 -1 T 1 Q U E
VAssistance publique
L'Assistance publique de Paris a profité de
l'énorme affluence de malheureux qui fré
quentaient, les agiles delà Presse et du Champ-
de-Mars pour faire une large application de
la loi de 1889 sur les enfants moralement
abandonnés, maltraités ou en danger physi
que ou moral. » ~
Tous les enfants qui se trouvaient dans les
conditions prévues par la.loi ont été recueillis
à l'hospice de la rue Denfert-Rochereau et de
là dirigés sur les agences des départements
où. ils ont été placés chez des cultivateurs,
dans les ' meilleures conditions d'aération,
d'hygiène, de moralité et, on peut le dire, de
régénération.
Voilà, grâce aux sages mesures de M. Peyron,
toute une longue série de malheureux qui ont
été arrachés aux pires dangers et qui vont
retrouver la santé, le travail au grand, air de
la campagne.
Au conseil supérieur des colonies
Le conseil supérieur des colonies, section de
l'Indo-Chine, ; >réuni sous la présidence de
M. Jules Ferry, a continué la discussion des
attributions du conseil supérieur de l'Annam
et du Tonkin. Il a été décidé que l'établisse
ment dos taxes et contributiona'appartiendrait
au gouverneur: général.
La section s'est ensuite ocoupée des pouvoirs
militaires du: gouverneur général. 'Le texte ;
suivant, établi d'accord avec le ministre^ de la
guerre, a été adopté ; •• • < ■ •
Le gouverneur général de VIndo-Chine~est res
ponsable de la g-arde at.de la défense intérieure
et extérieure de l'Indo-Chine française.
Aucune opération militaire ne peut être entre
prise sans son assentiment.
La conduite des opérations appartient à l'auto
rité militaire qui en rend compte au gouverneur
général.
A la Chambre
La commission des Halles centrales a en
tendu le ministre do l'intérieur et lepréfet de
police.
M. Gonstans a approuvé le principe d'une
réglementation des Halles centrales par un
décret administratif et s'est montré partisan
d'une modification du régime actuel.
M. Lozé a prié la commission d'attendre le
travail que prépare à ce sujet la commission
nommée spécialementà cet effetpar le conseil
municipal.
La commission s'est alors ajournée au 13
avril. v
La commission du budget a décidé que le
dégrèvement à prélever sur les trois millions
ajoutés au fonds de non valeurs ne profiterait
qu'aux propriétaires ayant une cote inférieure
a 30 francs. Le dégrèvement sera payé à l'ex
ploitant du sol et le" propriétaire devra en te
nir compte à ses fermiers et métayers.
M. Bastid déposera son rapport aujourd'hui
au début de la séance.
La commission a entendu M. Bouvier à
propos du droit d'accroissement. Le minis
tre des finances s'est déclaré prêt, comme
la commission le désire, à substituer un projet
général au projet spécial présenté par le gou
vernement. Il a déclaré qu'il étudierait sans
retard le projet de modification générale de la
loi du 27 ventôse an IX sur l'enregistrement,
dans le sens et sur les bases indiquées par le
gouvernement.
La commission de l'armée, réunie sous la
présidence de M. Mézières, a adopté le rapport
de M. Buvignier sur les secours à attribuer
aux familles nécessiteuses des militaires des
armées de terre et de mer appelés sous les
drapeaux en cas de mobilisation.
La commission a adopté également le rap
port de M. Charles Dupuyqui conclut à faire
instruire désormais par les chefs de corps,
au lieu des conseils municipaux, les deman
des de bourses dans les écoles spéciales, au
profit des fils de militaires.
M. Gavaignac a été ensuite nommé rappor
teur du projet de loi sur l'organisation des
établissements pénitentiaires. Enfin la com
mission, sans prendre de résolution définitive,
a discuté le rapport de M. Dreyfus sur le pro
jet de loi relatif à l' espion nage.
La commission chargée d'étudier les condi
tions de l 'installation de la Chambre des dé
putés a nommé M. A. Proust rapporteur.
Quoique la commission n'ait pris aucune ré-
solutionferme, on croit savoir qu'elle aproposô
d'élever la nouvelle salle des séances dans la
cour d'honneur actuelle.
L a commission de la censure aentendu MM.
"Camille Doucôtet Auguste Vacquerie. Ce der- -
nier S*est déclarô partisan' de là suppressionde. :
la censure. M. Camille Poucecontraire,
il estime,, toutefois, que pour éviter tout
.conflit d'attribution, l'administration de la
* censure devrait être rattachée au ministère de
l'intérieur. • _ . -'i . , '< V
,.M- ...TModore de Banville, souffrant, n'a pu '
se rendre devant la commission,
La commission des instituteurs a adopté la
proposition de M. Bouge, qui décide que dans
-tous les cas le traitement des instituteurs
devra être rétabli au chiffre minimum qu'ils
atteignaient aii 19 juillet 1889, en dehors des
suppléments communaux., Puis, sur la propo
sition de- M.. Armez, la-commission a rétabli,
par une disposition;additionnelle,-le. traite
ment payé par l'Etat aux instituteurs qui, de
1881 à 1859, ont §ubi des diminutions. ;
La commission a également décidé que les
instituteurs ayant- quinze ans de service ..ne
pourraient être placés dans une classe infé
rieure à la quatrième.
La commission des chemins de fer a adopté
le rapport de M: César ' Duval, concernant la
ligne de Cluzes à Saint-Gervais. Puis elle a'
discuté, les conclusions, du rapport de M.
Boudenoot sur la convention internationale de
Berne. Un grand nombre de membres craignent
certaines conséquences que l'adoptionde cette
convention pourrait avoir, car elle viole ou
oontourne certains articles du code civil, ce
qui pourrait donner lieu de la part des tribu
naux à des interprétations juridiques contra
dictoires. '
Le rapporteur a été chargé de s'entendre
avec le ministre de la justice pour trouver un;
moyen dé remédier à cette situation, soit en
remaniant les textes, soit 'en ajoutant au pro
jet des dispositions additionnelles.
. La commission relatiye.à la nouvelle légis
lation des enfants naturels a décidé, à l'una
nimité, que les enfants naturels ont droit à
une part d'héritier dans la succession de leurs
père et mère, lorsqu'ils auront été reconnus.
La commission estime cependant qu'il ne
convient pas de leur donner des droits égaux
à ceux des enfants légitimes, lorsqu'ils sont
en concours avec eux.
Elle fixe la part de succession d'un enfant
naturel, lorsqu il est en concours avec un en
fant légitime, à la moitié, au lieu du tiers, de
ce qu'il aurait eu s'il était lui-même légitime.
En cas de compétition avec des collaté
raux, l'enfant-naturel pourra recueillir toute
la succession. Dans le cas où il sera en compé
tition avec des ascendants il aura droit à la
moitié de la succession en pleine propriété'et
à la moitié en usufruit, les ascendants ayant
la réserve de l'autre moitié en usufruit.
En cas de prédécès de l'enfant naturel, ses
enfants descendants légitimes pourront ré- -
clamer les droits posés par les dispositions
précédentes.
M. Letellier, auteur de-la proposition, a été
nommé vice-président de la commission. ;
M, Gonstans a> accepté pour aujourd'hui
l'interpellation de M. Ferroul sur l'enlèvement
des affiches socialistes à Roubaix et à Lille.
Elections
Une élection de ballottage a lieu dimanche
prochain dans la-deuxième circonscription de
Rouen. L'élection de M. David Dautresme,
qui est à souhaiter, est assurée si, d'après les
règles généralement observées en fait de dis-:
cipline électorale, ses concurrents, MM. Ga-
thineau, Lyonnais et Caubert, se désistent en
sa faveur. .
La vie municipale
■■■■': 'AU CONSEIL
La première partie de la séance est consa
crée à la discussion d'un rapport présenté
par M. Pierre Baudin, au nom de l'ancien
bureau, sur les mesures d'urgence prises pen
dant les vacances pour atténuer les misères -
causées par la rigueur de l'hiver.
4,626 personnes, parmi lesquelles 394 étran
gers, ont été secourues, 30,416 soupes ont été
distribuées. La dépense à. ce jour s'élève à en
viron 180,000 francs. Il s'agit de savoir quelles
mesures le conseil compte prendre pour l'ave
nir.
On entend divers orateurs, entre autres
MM. -Vaillant, Brousse et Strauss. Ce dernier
demande que le rapport de M. Baudin soit
soumis à l'examen ae la cinquième commis
sion pour opérer d'une manière lente, pro
gressive et prudente l'évacuation des refuges
provisoires.
Cette proposition est adoptée par 45 voix-
contre 25, sur 70 votants.
La «tatoe de Marnt '
Enfin nous l'avons eu, ce fameux débat sur
Marat, qu'on nous promettait depuis l'ouver
ture de la session et qu'on ajournait toujours
pour des raisons, diverses. Nous l'avons eu
aussi complet, aussi solennel que possible I
C'est M. Albert Pétrot qui pose la question
de principe au préfet de la Seine :
— De quel droit, sur l'ordre de qui avez-
vous fait «niever brusquement du square
Montsouris l'œuvre du sculpteur Baffier, - qui
y séjournait depuis 1887 ï '
M. Pétrot ,'développe ce thème avec véhé
mence ; mais, à la surprise générale, il
conclut en déposant un ordre du jour assez
anodin, invitant simplement l'administration
à replacer Marat sur son piédestal.
Le directeur des travaux explique que
l'opération a eu un caractère non politique.
La statue de Marat avait été placée par er
reur sur une promenade publique. Personne
ne s'en était aperçu lorsque M. Fresneau a
signalé le fait au Sénat. Alors on a cru devoir
se conformer aux règlements et l'œuvre du
sculpteur Baffier a dû réintégrer le dépôt
d'Auteuil en attendant qu'on la case dans un
musée.
Cette théorie est loin de satisfaire le conseil.
Des protestations bruyantes partent de tous
les côtés à la fois et Ses ordres du jour blâ
mant vertement la conduite du préfet sont
déposés à la tribune.
Les louanges adressées à la mémoire' de
Marat soulèvent des rumeurs à droite. M.
Cochia. demande la parole. C'est un orateur
élégant et disert qui, malgré ses opinions
monarchistes, est toujours écouté au conseil.
Il pose la question sur un terrain brûlant.
— Trêve d'hypocrisie, dit-il. Il s'agit de oomp-
ter ceux qui sont les partisans de Marat ici, et
ceux qui exè«rent£$ mémoire. L'œuvre du sculp
teur Baffier que vous avez achetée est la glori
fication de l'Ami du peuple. C'est un, àonynage )[
posthume que vous vouiez lui rendre. Dites-le
franoliepient 1
Cris divers : Oui I Oui !
Là-dessus, M. Cbchin fait le procès de Ma
rat comme savant et comme homme politique,
Il invoque l'opinion de Lavoisieret ae Micher
iet, et il termine par la phrase célèbre :
«t » C'était un misérable ou. un foui
Les défenseurs de Marat ne manquent pas
au conseil. C'est M. Humbert, cfest'M: Rôties,
c'est M. "Vaillant, qui pourtantr.fàifr des-•ré-'
serves 4 cause des « convictions kptritualistes
de l'Ami du-Peuple, qui sont loin d'ôxciter
son admiration »; c'est surtout M. ;Fayet qui
« à cause des services rendus par,; ce grand
homme, demande que le boulevard, de la Vil-
létte prenne désormais le nom-:da;'bQulev%rd.
Marat 1 ».
Au milieu» d'un tumulte indescriptible M.
Ré ties demande qu'on.déboulonne Henri IV et
Louis XV [t). Le : préfet réitère les explica
tions fournies, par .le directeur-des travaux.
. Des exclamations violentes se croisent.
' — Vous vous engraissez de la sueur du peuple 1
crie un conseiller autonomiste; ' ^ .
MM. Berry et Ferdinand Duval,. qui sem
blent visés' plus përsonneliement à Cause de
leur corpulence, protestent avec énergie.
Puis le débat dévie. Divers orateurs discu
tent sur la légitimité.de la. guillotine en ma
tière politique. On rappelle la Saint-Barthé
lémy, l!Jnquisition et la. répression de la
. Commune.: .. ,
En Ûn de compte, l'ordre du jour relative
ment modéré de M.. Pétrot ' esti voté par 47
voix contre 11.
La séance est levée à huit heures.
JLa Politique ii t'JEtrcsnger
(De nos correspondants et des agences)
.. Allemagne
* ' Berlin, 4 mars.
On remarque la. modestie extrême; du pro
gramme pour la fête de mai, proposé par
la société Wioneœrts. L'ouverture de la fête
se-fera à quatre heures par un chant de cir
constance, puis prendront place les discours,
puis il y aura un chant de clôture. :
A/vu Les négociations de l'Allemagne avec
l'Autriche à propos du traité' de. .commerce
seraient terminées .vers le 12 mars.
i/VW Les troupes de la garnison de Çobourg
ont été alarmées hier par la crainte non réali
sée de troubles parmi les ouvriers.
L'agitation des mineurs de Westpha-
lie fait de grands progrés. — G. ,
L'empereur a assisté à un dîner des
officiers du1"régiment d'artillerie delà garde.
Répondant à un toast du colonel Nenbrunn,
l'empereur a prononcé une allocution dans
laquelle il a fait ressortir le développement
de l'artillerie et rappelé les- succès de cette
arme pendant la guerre de 1870-71. « L'artille
rie, a dit l'empereur, est auj ourd'hui à la fois la
moelle et la moelle épinière des batailles » (sic).
L'empereur a terminé en buvant au régiment.
M. de Waldersee se trouvait au nombre des
assistants.
. L'empereur a aussi pris part au diner qui a
eu lieu hier soir chez le général,de Gaprivi.
Italie
Rome, 4 mars.
Répondant à une interpellation de M. Fer
rari, M. di Rudini a déclaré qu'en politique
étrangère la persévérance était une très bonne
chose et qu'il n'avait pas l'intention de des
serrer les liens de la triple alliancç, car elle
assure à l'Europe, a-t-il prétendu, une longue
ère de paix.
Le ministre a ajouté qu'il regrettait qu'on
ait des doutes à propos des rapports de l'Ita
lie avec la France, ces rapports devant rester
amicaux puisqu'il n'est pas vrai que l'alliance
soit un instrument de guerre. -
Enfin, il-a- déclaré vouloir que l'équilibre
. de la Méditerranée^ fût maintenu et il a af
firmé que les quelques faits qui s'étaient pro
duits en Tripolitaine étaient 'de peu de valeur,
grâce aux mesures que le gouvernement fran
çais -avait prises avec autant de spontanéité
que de loyauté.
PETITE S NOUV ELLES
La Société protectrice des animaux, en vue
de multiplier les stations-de chevaux de renfort,
a décidé d'ouvfir une souscription spéciale pour
l'entretien de cette utile institution. Envoyer les
dons rue de Grenelle, 84, au siège de la/Société.
— Une exposition de là table (alimentation,
art culinaire et hygiène) -s'ouvrira a Bruxelles le
15 avril et durera jusqu'au 31 mai.
—Après-demain samedi, la Société amicale
des anciens élèves du Prytanée militaire de La
Flèche donnera, ' sous la présidence de M. de
Freycinet, son troisième bal annuel au Grand-
Hôtel.
— M. Jules Roche, ministre du commerce et
des colonies, a visité hier les Dahoméens du Jar
din d'acclimatation. Il a pris le plus vif intérêt à
leurs exercices.
— La municipalité du quatrième arrondissement
donnera aujourd'hui à "deux heures, dans la salle
des fêtes de la Mairie, un grand bal d'enfants au
profit de sa caisse'des écoles.. '
LES TRIBUNAUX
UN OFFICIER DÉSERTEUR
CONSEIL DE OUERREDE GRENOBLE
[Dépêche de notre -correspondant)
Grenoble, 3 mars, 7 h. soir.
Le conseil de guerre présidé par le oolonel
Lallemant du 140® a jugé cette après-midi,
par contumace, le sous-lieutenantLucien Grac,
du 52°, inculpé de désertion, originaire de
Château-Ville-Vieille (Hautes-Alpes). Grac
s'est engagé à l'âge de dix-huit ans au 97«,
et à' Chambéry, sergent-major, il fut rétro
gradé et envoyé comme sergent aux tirail
leurs annamites. Il revint en France, en.1887,
comme adjudant et fut admis à Saint-Maixent
d'où il sortit sous-lieutenant en 1888. - -
Désigné pour le 52° à,Lyon, il était porte-
drapeau jlu corps, quand vers la fin de sep
tembre 1890, il déserta. : : Toutes les recherches
faites pour le retrouver sont restées sans ré
sultat. On ignore encore pour quels motifs cet
officier a pris la fuite. On le croit réfugié en
Suisse. Avant de quitter son régiment, Grac
a envoyé à son colonel toutes les pièces de
mobilisation qu'il avait en sa possession.
Il a été condamné à un an de prison et à la
déchéance de son gra de.
N ouvelles judiciaires
Hier a comparu, devant la aour d'assises de
Loir-et-Cher, un conseiller d'arrondissement,
M. Moreau, qui cumulait à Morée les fonc
tions de greffier de la justice de paix, de cais
sier de la succursale de la caisse d'épargne
de Vendôme, d'agent d'assurance, de repré-,
sentant d'une maison de banque et qui se
livrait en même temps au commerce en gros
des guanos.
M. Moreau était accusé d'avoir, depuis 1877,
détourné près de 180,000 francs sur les fonds
dont ses multiples attributions lui donnaient
le maniement.
M 9 Biabier, député du Loiret, défendait,
l'accusé.
Le jury a rendu un verdict négatif, en Yertu
duquel M. Moreau a été acquitté.
■■><■■■■■■■
TJnindigône, Mohamed-Ould-Boubeken-Ben-
Alij a été condamné à mort mardi soir-
"pàr la cour d'assises' d'QraJa pour avoir coiù-.
mis un odieux atteiitatisu^ uasTpet^te ^Jle dé"
six'ans et l'avoir ensuite tuée en lui cô'gnant:
la-tête contre une pierre. ,
L'affaire de la rue'Soûne-LouIs® viepdrk
devant-la cour d'assisesde la Loire-lnfériéure
lundi prochain. Elle occuperatrois audiencesi"
V " Maître Corbeau.
LES CONSÉQUENCES
de la suppression des paris
• A côté de l'article "de mon collaborateur
Jean san.s,ïerre, qui juge le fond, si on peut
dire, — j'ai. cru intéressant de. grouper les
diverses conséquences qû'e la suppression des
paris va entraîner.
Notification officielle a été faite lundi aux
diverses sociétés de courses: des "environs de
Paris que dès le 8 mars, les jeux seraient
supprimés ;sur leurs hippodromes; do ne,c'en
est fait, et dimanche prochain à AuteuiL nous.
, assisterons à des .çourses sans paris.
- Le résultat de là mesure ne s'e,st pas fait
attendre et, à .peine : avisées, les différentes
sociétés se :sont vues dans : l'obligation de
prendre immédiatement des mesures-qui sup
priment d'ores et déjà les courses dans les dé-
. partements ; ; poùr Paris cela viendra plus tard.
i.es diverses sociétés
■ : Tout d'abord la Société d'encouragement,
dont l'existence pour cette année est assurée^
ouvrira au jour dit les portes de Longchamp;
mais son .comité a décidé qu'en raison des
circonstances actuelles dont il lui était diffi
cile d'apprécier les conséquences, il ajournait
toute résolution relative-aux allocations à
donner aux sociétés départementales. -
Même mesure à la Société des steeple-chases
de-Prance; le calendrier sportif d'Auteuil sui
vra son cours, mais, les allocations aux socié
tés de province sont suspendues.
La Société pour l'encouragement du demi-
sang fjançais.ouSociétédeVincennes, a pareil
lement fait annoncer que toutes les alloca
tions données annuellement aux courses de
province sont retirées provisoirement, tant
que l'état actuel des choses subsistera.. C'est
un coup terrible porté aux départements de
l'Ouest, grand centre d'élevage et de-remonte.
La Société sportive d'encouragement, qui
régit tous les suburbains, tiendra tant qu'elle:
pourra, mais elle craint que les recettes de
plus en plus faibles ne la forcent, à fermer
ses guichets. ,
Moins riche et moins puissante, la Société
de sport de France supprime ses'réunions et
nous avons déjà annoncé que la journée du
10 mars, à Saint-Germain, n'aurait pas lieu.
Tel eat donc l'état actuel de la question.
Voilà déjà quelques millions enlevés aux
éleveurs des départements et une perte sèche
pour notre industrie chevaline que les courses
régionales avaient si puissamment déve
loppée. \ .
Le personnel du pari mutuel
Etudions pour Paris les conséquences im
médiates de la suppression des paris.
La Société d'encouragement emploie pour-
le service du pari mutuel près de cinq cents
personnes qui touchent en moyenne 20 francs
par. réunion. ;
A Auteuil quatre cents employés sont occu
pés.au pari mutuel et touchent aussi 20 francs
par réunion. La Société sportive d'encourage
ment chiffre son personnel par deux cent cin
quante employés' gagnant 10 à 15 francs par,
jour.
Il faut doubler ces chiffres pour avoir le
nombre des employés de toutes sortes qui
vivent absolument des courses ; soit plus de
deux mille hommes, dont iin quart au moins
est employé journellement.
À côté du pari mutuel, nous placerons trois
cents bookmakers dont la moitié est assez
riche pour se permettre des loisirs, mais ces
bookmakers occupent environ cinq cents
commis, coureurs et aboyeurs qui, privés des
piquets, ne sauront plus où brouter. C'est de
ce côté surtout que'la police aura fort à faire,
car le commis ae bookmaker, ou teneur de
livres, est généralement un homme sans pré
jugés et qui les connaît toutes; M. Clément
ne s'amusera pas avec eux.
Supprimé aussi le clan peu intéressant des
marchands de tuyaux, racoleurs de' pronos
tics, vendeurs de programmes, population
flottante qui saura du reste se remettre à flot.
Les recettes et le tant pour cent
Prenons pour base les chiffres de recette de
la dernière réunion d'Auteuil.
Pari xrjutuel ; affaires : 800,000 francs. Dont
le 7 0/0 est de 56,000 francs. Entrées 91,000
francs, sur lesquelles 38,000 entrées àl franc,
représentant par conséquent 38,000 piétons
sur la pelouse ; une véritable armée. •
Ces chiffres peuvent être élevés d'un bon
tiers pour les réunions de Longchamp et d'une
moitié pour les dimanches de la saison d'été.
Par contre, les jours de la semaine qui ap
partiennent presque tous à la Société sportive
d'encouragement donnent des recettes moins
sonnantes.
A Saint-Quen et à Maisons-Laffitte, les meil
leurs champs de course suburbains, on compte
bon an mal an, par journée moyenne, 150,000
francs, de recette aux : divers guichets du pari
mutuel. Les entrées se chiffrent par 20,000
francs, sur lesquelles on compte' environ
3,000 piétons qui s'offrent la pelouse à raison
de 3 francs par tête. .
Année moyenne : le pari mutuel fait environ
35 millions d'affaires à la Société d'encoura
gement; 25 millibns'à la Société des steeple-
chases ; 15 millions à la Société sportive et
5 millions dans les autres sociétés ; soit une
somme totale de 80 millions dont le 7 0/0
laissait aux différents bénéficiaires 5,600,000
francs et sur ce gros morceau, 1,600,000 francs
pour les œuvres de charité, à raison de 2 0/0.
Cochers, volturiers, chemins de fer
et bateaux
Parmi ceux qui perdront encore à la sup
pression de toute espèce de paris, il faut .citer
en première ligne les cochers de fiacre, les
entrepreneurs de roulage, tapissières, chars-
à-bancs, landaus, etc., les chemins de fer i sur
tout les chemins de fer de l'Ou&t et du Nord,
les bateaux-mouches, en un mot tous les mar-,
chands de locomotion.
' Le dimanche,, à Longchamp et à Auteuil,
deux mille fiacres au moins sont mobilisés
par les sportsmen, à raison de 15 et 20 francs
-pour l'après-midi; pendant la semaine, trois
cents fiacres .environ roulent quotidiennement
vers les divers suburbains.
Quant aux tapissières qui tous les jours
font le service des courses, on eh compte une
centaine à deux, trois, quatre eteinqchevaux;
,voilà des animaux qui vont enfin connaître
les doux loisirs de l'écurie ; quant aux pro
priétaires, cochers et -aboyeurs, ces vacances
leur paraîtront .probablement peu agréables.'
■- Les chemins da fer perdront aussi Ja forte
sotnEûie ; il suffit d'avoir vu leurs guichets et
leurs trai&s prig d'assaut les dimanches d'Au-
■.tàuil et de Loijflchamp pour s'en faire une
idée.' - ,. !
, Là Compagnie des Omnibusressentira aussi
'fortement cè .cpntre-coup, comme tout ce qui
est véhicule à Paria.
Faut-il eneore citer les brasseries, bars et
buffets,, les marchands de journaux, les mar-,
chands de c,rayons, ;dg cigares, de limonade
fraîche et bonne, les: pâtissiers, les mendiants,
les violoneux," les bouquetières, ..les consola
teur s,, voire les, horribles bonneteurs, hôtes
trop actifs, des allées du Bois de Boulogne?...
Tollettes,' couturières ^restaurants, etc.
Depuis longtemps "on- avait coutume de
faire assaut de toilettes autour'des balances
, de Longchamp et d'Auteuil. A Auteuil, on
lançait les toilettes d'hïVe'r, les fourrures, les -
velours et les larges manteaux. La première
de Longchamp inaugurait les - toilettes'prin-
tanières, et l'on sortait au Grand Prix;—
pauvre Grand Prix t—le tra la la du tra la la.
Or les jolies- mondaines luttaient de toilettes
et d'élégance plutôt pour l'espèce humaine
que pour la chevaline.
• Plus de paris, plus de parieurs; plus'd'ad-
'mirateurs, plus de toilettes; adieu' les" den
telles et les fourrures, les ombrelles et-les
. chapeaux, les longs'gants si vite déchirés aux
barrières, les fines traînes usées sur le sable
et les fins souliers brisés sur les cailloux !
Qui pourra chiffrer les pertes subies de ce
fait par les couturières, les modistes, les
grands magasins, en un mot par tout le haut
commerce parisien ; quelle différence pour les
.fleuristes, cordonniers, lin gères, coiffeurs, etc.!
Les courses • n'ayant plus pour public ordi-
. naire que de rares propriétaires, quelques- en-
. trameurs, les jockeys enexercice et les forçats
du turf, ne constitueront pas un attrait suffi
sant pour attirer oette gracieuse phalange qui
donnait à la tribune des dames, à -Longchamp
et à Auteuil, une réputation européenne d'é
légance et de distinction
Que feront aussi les restaurants et cafés du
Bois de Boulogne et les guinguettes d'Auteuil
et de Joinville? Tout cela est con'damné à
mort par nos vertueux députés. Tant pis !
Il ne faut pas oublier d'autre part que nom
bre de gens se déplaçaient de la province et
de l'étranger pour venir assister > aux courses
parisiennes, soit au steeple-chase national,
aux poules des produits et surtout au Grand
Prix.
Certes on ne venait pas seulement pour voir
courir des chevaux et applaudir \}es vain
queurs, mais aussi pour se mêler au Tout-
Paris, contempler les célébrités et surtout ad
mirer, copier les toilettes ; prendre l'air de
Paris et saisir la mode du iour, le cri de la
saison.
L'octroi de Paris renseignera le conseil mu
nicipal sur les pertes qui vont venir de ce chef.
La Morlaye,
i DEMANDEZ PARTOUT
LE .
SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ
EN COULEURS
du Petit Journal
LE NUMÉRO :
CENTIMES.
SOMMAIRE DU QUINZIÈME NUMERO:
ta Semaine.v....... Simon 1,-eyrli
Misère.. Paul SÉBiLLoir-
Ça recherche de l'inconnu. - Ernest d'i I brvilly.
Qrandeurdespetites choses........* Alphonse K ârh : "
Le voyage de noce. ; Nath. H a.wthob.nk
Versez-moi du vin bleui Alexis B ouviek
L'employé gui ne veat pas aller a soa
bureau Georges C ourtf.lin*
Course de taureau en chambre...... Jules M oinaux '
FEUILLETON :
La Peau du mort Camille D bbjlks
Nos gravures — Bulletin orphéonique
Choses et autres
Mots pour rire —■ L'a Question des placements
Memento du capitaliste, etc., etc.
Gravures en couleurs :
L'ARMÉE COLONIALE
Officier de tirailleurs sénégalais
Spahi sénégalais — Cipahis des Indes — Tirailleur: algérien
Légion étrangère—Tirailleur annamite
Spahi algérien — Tirailleur de Madagascar
Un.e Surprise'
(Tableau de Lobrichon)
■ ■ ■ ... —. - i— .
A travers Paris
. LA MANIFESTATION DU I" MAI
"Le Petit Journal a rendu compte de la réu
nion générale des groupes et syndicats ou
vriers, tenue, il y a quelques jours, à la salla
Léger, rue du Temple, pour organiser la ma
nifestation du 1" mai.
Nous avions dit qu'à la fin de la séance, on
avait, nommé une commission d'organisation
de 25 membres chargée' de préparer certaines
propositions qui seraient ensuite soumises à
une deuxième assemblée générale.
Cette deuxième' assemblée a été -tenue hier
à la salle Léger. Voici les propositions qui
avaient été préparées par la commission et
qui ont été délinitivement acceptées, :
"lo. Une souscription permanente est ouverte
dans tous les groupes et syndicats pour cou
vrir les frais de propagande en vue de la
manifestation du 1 er mai.
: 2o u sera tenu des réunions publiques et
privées que les syndicats organiseront jus
qu'au jour de la manifestation.
: 3o Un grand meeting final précédera la ma
nifestation.
Après une longue et orageuse discussion,
l'assemblée a ensuite décidé que les affiches
convoquant les ouvriers porteraient l'en-tôte
suivant : « Manifestation internationale ou
vrière ». Les mots socialiste et révolution
naire ont été écartés.
Au cours de la réunion .un incident s'est
produit : un délégué a demandé qu'on refusât
désormais l'entrée des réunions aux représen
tants de la presse, mais cette proposition a
rencontré la plus vive opposition. Elle a été
finalement repoussée à la presque unanimité.
PÉNIBLE ACCIDENT
Un pénible accident s'est produit hier à
deux neures de l'après-midi, boulevard des
Batignolles, en face du numéro 11.
Une fillette de treize ans, Marie Pellet, de-
meurantrue delà Pompe, àPassy,accompagnée
de sa mère,venait de descendre du tramway à
vapeur, lorsqu'en traversant la chaussée^ elle
a été tamponnée par le tramway venant de la
Villette. Renversée sous les roues, la malhen-
awagitam
On l'avait ligotiëe à l'aide de soldes cordes et
fortement bâillonnée. t.
Apr^s l'avoir débarrassée de-.saé lleas et aa
son "bâillon, et lui avoir prodigué le^rè-f est favorable au rfljaintien tàsUituqvo, mais
miers soins, on courut informer ®. Rququier, " 1 *
commissaire de police. 4 , ».
Ce dernier fit tout d'abord transporter a
l'hôpital la victftne de cette odieuse tentative.
Il procéda ensuite aux première* constata»
tions. - * ;
Le logement se trouvait dans'le plus grand
désordre. Tous les meubles étaient brisés ou
fracturés. En outre, ainsi que le-magistrat put
l'établir plus tard, une somme de 500 francs
avait disparu' d'une commode où- elle était
• renfermée. .
M. Rouqûier se transporta ensuite auprès
de la blessée. La vieille femme avait repris
ses sens;'néanmoins elle était toujours d'une
faiblesse extrême. •
Elle déclara au magistrat qu'à la-tombée
de la nuit, deux hommes de mauvaise mine
s'étaient-présentés chez elle. Ils se donnèrent
comme étant de la police et lui 'parlèrent de
son petit-fils Chatolain, actuellement' détenu
à Mazas. : '
Ils côntiriùèreiit quelque temps la conversa
tion, puis, tout à coup,, se . ruèrent brusque
ment sur'elle, cherchant à l'étrangler..
Tandis que l'un des deux attachait la bro
canteuse avec, des liens préparés à l'avance,
l'autre lui enfonçait dans la gorge un tampon
avec une telle, violence qu'il lui brisait plu
sieurs dents.' '
La vieille fermée ■ avait été tellement sur
prise par cette agression qu'elle n'avait même
pas.eu le. temps dé pousser tm> cri. i -y
Groyant leur victime morte, les meurtriers
avaient pïis la fuite, non sans avoir'au préa
lable dévalisé le logement.
M. Rouqnier commença immédiatement
d'activés; recherches, fouillant tous -les; ihou-
ges, tous les endroits mal famés ;de Saint-
Denis. ■■■■■< ■ .
Ges recherches amenèrent l'arrestation de
vingt-six- repris de justice plus ou moins en-
relations avec la veuve Larmet. Tous ont été
interrogés. "
Un juge d'instruction du parquet de la Seine
s'est transporté à Saint-Denis pour ouvrir une
enquête au sujet de cette dramatique affaire.
L'état de la victime inspire les plus vives
Inquiétudes.
1_A VI B PO 1 -1 T 1 Q U E
VAssistance publique
L'Assistance publique de Paris a profité de
l'énorme affluence de malheureux qui fré
quentaient, les agiles delà Presse et du Champ-
de-Mars pour faire une large application de
la loi de 1889 sur les enfants moralement
abandonnés, maltraités ou en danger physi
que ou moral. » ~
Tous les enfants qui se trouvaient dans les
conditions prévues par la.loi ont été recueillis
à l'hospice de la rue Denfert-Rochereau et de
là dirigés sur les agences des départements
où. ils ont été placés chez des cultivateurs,
dans les ' meilleures conditions d'aération,
d'hygiène, de moralité et, on peut le dire, de
régénération.
Voilà, grâce aux sages mesures de M. Peyron,
toute une longue série de malheureux qui ont
été arrachés aux pires dangers et qui vont
retrouver la santé, le travail au grand, air de
la campagne.
Au conseil supérieur des colonies
Le conseil supérieur des colonies, section de
l'Indo-Chine, ; >réuni sous la présidence de
M. Jules Ferry, a continué la discussion des
attributions du conseil supérieur de l'Annam
et du Tonkin. Il a été décidé que l'établisse
ment dos taxes et contributiona'appartiendrait
au gouverneur: général.
La section s'est ensuite ocoupée des pouvoirs
militaires du: gouverneur général. 'Le texte ;
suivant, établi d'accord avec le ministre^ de la
guerre, a été adopté ; •• • < ■ •
Le gouverneur général de VIndo-Chine~est res
ponsable de la g-arde at.de la défense intérieure
et extérieure de l'Indo-Chine française.
Aucune opération militaire ne peut être entre
prise sans son assentiment.
La conduite des opérations appartient à l'auto
rité militaire qui en rend compte au gouverneur
général.
A la Chambre
La commission des Halles centrales a en
tendu le ministre do l'intérieur et lepréfet de
police.
M. Gonstans a approuvé le principe d'une
réglementation des Halles centrales par un
décret administratif et s'est montré partisan
d'une modification du régime actuel.
M. Lozé a prié la commission d'attendre le
travail que prépare à ce sujet la commission
nommée spécialementà cet effetpar le conseil
municipal.
La commission s'est alors ajournée au 13
avril. v
La commission du budget a décidé que le
dégrèvement à prélever sur les trois millions
ajoutés au fonds de non valeurs ne profiterait
qu'aux propriétaires ayant une cote inférieure
a 30 francs. Le dégrèvement sera payé à l'ex
ploitant du sol et le" propriétaire devra en te
nir compte à ses fermiers et métayers.
M. Bastid déposera son rapport aujourd'hui
au début de la séance.
La commission a entendu M. Bouvier à
propos du droit d'accroissement. Le minis
tre des finances s'est déclaré prêt, comme
la commission le désire, à substituer un projet
général au projet spécial présenté par le gou
vernement. Il a déclaré qu'il étudierait sans
retard le projet de modification générale de la
loi du 27 ventôse an IX sur l'enregistrement,
dans le sens et sur les bases indiquées par le
gouvernement.
La commission de l'armée, réunie sous la
présidence de M. Mézières, a adopté le rapport
de M. Buvignier sur les secours à attribuer
aux familles nécessiteuses des militaires des
armées de terre et de mer appelés sous les
drapeaux en cas de mobilisation.
La commission a adopté également le rap
port de M. Charles Dupuyqui conclut à faire
instruire désormais par les chefs de corps,
au lieu des conseils municipaux, les deman
des de bourses dans les écoles spéciales, au
profit des fils de militaires.
M. Gavaignac a été ensuite nommé rappor
teur du projet de loi sur l'organisation des
établissements pénitentiaires. Enfin la com
mission, sans prendre de résolution définitive,
a discuté le rapport de M. Dreyfus sur le pro
jet de loi relatif à l' espion nage.
La commission chargée d'étudier les condi
tions de l 'installation de la Chambre des dé
putés a nommé M. A. Proust rapporteur.
Quoique la commission n'ait pris aucune ré-
solutionferme, on croit savoir qu'elle aproposô
d'élever la nouvelle salle des séances dans la
cour d'honneur actuelle.
L a commission de la censure aentendu MM.
"Camille Doucôtet Auguste Vacquerie. Ce der- -
nier S*est déclarô partisan' de là suppressionde. :
la censure. M. Camille Poucecontraire,
il estime,, toutefois, que pour éviter tout
.conflit d'attribution, l'administration de la
* censure devrait être rattachée au ministère de
l'intérieur. • _ . -'i . , '< V
,.M- ...TModore de Banville, souffrant, n'a pu '
se rendre devant la commission,
La commission des instituteurs a adopté la
proposition de M. Bouge, qui décide que dans
-tous les cas le traitement des instituteurs
devra être rétabli au chiffre minimum qu'ils
atteignaient aii 19 juillet 1889, en dehors des
suppléments communaux., Puis, sur la propo
sition de- M.. Armez, la-commission a rétabli,
par une disposition;additionnelle,-le. traite
ment payé par l'Etat aux instituteurs qui, de
1881 à 1859, ont §ubi des diminutions. ;
La commission a également décidé que les
instituteurs ayant- quinze ans de service ..ne
pourraient être placés dans une classe infé
rieure à la quatrième.
La commission des chemins de fer a adopté
le rapport de M: César ' Duval, concernant la
ligne de Cluzes à Saint-Gervais. Puis elle a'
discuté, les conclusions, du rapport de M.
Boudenoot sur la convention internationale de
Berne. Un grand nombre de membres craignent
certaines conséquences que l'adoptionde cette
convention pourrait avoir, car elle viole ou
oontourne certains articles du code civil, ce
qui pourrait donner lieu de la part des tribu
naux à des interprétations juridiques contra
dictoires. '
Le rapporteur a été chargé de s'entendre
avec le ministre de la justice pour trouver un;
moyen dé remédier à cette situation, soit en
remaniant les textes, soit 'en ajoutant au pro
jet des dispositions additionnelles.
. La commission relatiye.à la nouvelle légis
lation des enfants naturels a décidé, à l'una
nimité, que les enfants naturels ont droit à
une part d'héritier dans la succession de leurs
père et mère, lorsqu'ils auront été reconnus.
La commission estime cependant qu'il ne
convient pas de leur donner des droits égaux
à ceux des enfants légitimes, lorsqu'ils sont
en concours avec eux.
Elle fixe la part de succession d'un enfant
naturel, lorsqu il est en concours avec un en
fant légitime, à la moitié, au lieu du tiers, de
ce qu'il aurait eu s'il était lui-même légitime.
En cas de compétition avec des collaté
raux, l'enfant-naturel pourra recueillir toute
la succession. Dans le cas où il sera en compé
tition avec des ascendants il aura droit à la
moitié de la succession en pleine propriété'et
à la moitié en usufruit, les ascendants ayant
la réserve de l'autre moitié en usufruit.
En cas de prédécès de l'enfant naturel, ses
enfants descendants légitimes pourront ré- -
clamer les droits posés par les dispositions
précédentes.
M. Letellier, auteur de-la proposition, a été
nommé vice-président de la commission. ;
M, Gonstans a> accepté pour aujourd'hui
l'interpellation de M. Ferroul sur l'enlèvement
des affiches socialistes à Roubaix et à Lille.
Elections
Une élection de ballottage a lieu dimanche
prochain dans la-deuxième circonscription de
Rouen. L'élection de M. David Dautresme,
qui est à souhaiter, est assurée si, d'après les
règles généralement observées en fait de dis-:
cipline électorale, ses concurrents, MM. Ga-
thineau, Lyonnais et Caubert, se désistent en
sa faveur. .
La vie municipale
■■■■': 'AU CONSEIL
La première partie de la séance est consa
crée à la discussion d'un rapport présenté
par M. Pierre Baudin, au nom de l'ancien
bureau, sur les mesures d'urgence prises pen
dant les vacances pour atténuer les misères -
causées par la rigueur de l'hiver.
4,626 personnes, parmi lesquelles 394 étran
gers, ont été secourues, 30,416 soupes ont été
distribuées. La dépense à. ce jour s'élève à en
viron 180,000 francs. Il s'agit de savoir quelles
mesures le conseil compte prendre pour l'ave
nir.
On entend divers orateurs, entre autres
MM. -Vaillant, Brousse et Strauss. Ce dernier
demande que le rapport de M. Baudin soit
soumis à l'examen ae la cinquième commis
sion pour opérer d'une manière lente, pro
gressive et prudente l'évacuation des refuges
provisoires.
Cette proposition est adoptée par 45 voix-
contre 25, sur 70 votants.
La «tatoe de Marnt '
Enfin nous l'avons eu, ce fameux débat sur
Marat, qu'on nous promettait depuis l'ouver
ture de la session et qu'on ajournait toujours
pour des raisons, diverses. Nous l'avons eu
aussi complet, aussi solennel que possible I
C'est M. Albert Pétrot qui pose la question
de principe au préfet de la Seine :
— De quel droit, sur l'ordre de qui avez-
vous fait «niever brusquement du square
Montsouris l'œuvre du sculpteur Baffier, - qui
y séjournait depuis 1887 ï '
M. Pétrot ,'développe ce thème avec véhé
mence ; mais, à la surprise générale, il
conclut en déposant un ordre du jour assez
anodin, invitant simplement l'administration
à replacer Marat sur son piédestal.
Le directeur des travaux explique que
l'opération a eu un caractère non politique.
La statue de Marat avait été placée par er
reur sur une promenade publique. Personne
ne s'en était aperçu lorsque M. Fresneau a
signalé le fait au Sénat. Alors on a cru devoir
se conformer aux règlements et l'œuvre du
sculpteur Baffier a dû réintégrer le dépôt
d'Auteuil en attendant qu'on la case dans un
musée.
Cette théorie est loin de satisfaire le conseil.
Des protestations bruyantes partent de tous
les côtés à la fois et Ses ordres du jour blâ
mant vertement la conduite du préfet sont
déposés à la tribune.
Les louanges adressées à la mémoire' de
Marat soulèvent des rumeurs à droite. M.
Cochia. demande la parole. C'est un orateur
élégant et disert qui, malgré ses opinions
monarchistes, est toujours écouté au conseil.
Il pose la question sur un terrain brûlant.
— Trêve d'hypocrisie, dit-il. Il s'agit de oomp-
ter ceux qui sont les partisans de Marat ici, et
ceux qui exè«rent£$ mémoire. L'œuvre du sculp
teur Baffier que vous avez achetée est la glori
fication de l'Ami du peuple. C'est un, àonynage )[
posthume que vous vouiez lui rendre. Dites-le
franoliepient 1
Cris divers : Oui I Oui !
Là-dessus, M. Cbchin fait le procès de Ma
rat comme savant et comme homme politique,
Il invoque l'opinion de Lavoisieret ae Micher
iet, et il termine par la phrase célèbre :
«t » C'était un misérable ou. un foui
Les défenseurs de Marat ne manquent pas
au conseil. C'est M. Humbert, cfest'M: Rôties,
c'est M. "Vaillant, qui pourtantr.fàifr des-•ré-'
serves 4 cause des « convictions kptritualistes
de l'Ami du-Peuple, qui sont loin d'ôxciter
son admiration »; c'est surtout M. ;Fayet qui
« à cause des services rendus par,; ce grand
homme, demande que le boulevard, de la Vil-
létte prenne désormais le nom-:da;'bQulev%rd.
Marat 1 ».
Au milieu» d'un tumulte indescriptible M.
Ré ties demande qu'on.déboulonne Henri IV et
Louis XV [t). Le : préfet réitère les explica
tions fournies, par .le directeur-des travaux.
. Des exclamations violentes se croisent.
' — Vous vous engraissez de la sueur du peuple 1
crie un conseiller autonomiste; ' ^ .
MM. Berry et Ferdinand Duval,. qui sem
blent visés' plus përsonneliement à Cause de
leur corpulence, protestent avec énergie.
Puis le débat dévie. Divers orateurs discu
tent sur la légitimité.de la. guillotine en ma
tière politique. On rappelle la Saint-Barthé
lémy, l!Jnquisition et la. répression de la
. Commune.: .. ,
En Ûn de compte, l'ordre du jour relative
ment modéré de M.. Pétrot ' esti voté par 47
voix contre 11.
La séance est levée à huit heures.
JLa Politique ii t'JEtrcsnger
(De nos correspondants et des agences)
.. Allemagne
* ' Berlin, 4 mars.
On remarque la. modestie extrême; du pro
gramme pour la fête de mai, proposé par
la société Wioneœrts. L'ouverture de la fête
se-fera à quatre heures par un chant de cir
constance, puis prendront place les discours,
puis il y aura un chant de clôture. :
A/vu Les négociations de l'Allemagne avec
l'Autriche à propos du traité' de. .commerce
seraient terminées .vers le 12 mars.
i/VW Les troupes de la garnison de Çobourg
ont été alarmées hier par la crainte non réali
sée de troubles parmi les ouvriers.
L'agitation des mineurs de Westpha-
lie fait de grands progrés. — G. ,
L'empereur a assisté à un dîner des
officiers du1"régiment d'artillerie delà garde.
Répondant à un toast du colonel Nenbrunn,
l'empereur a prononcé une allocution dans
laquelle il a fait ressortir le développement
de l'artillerie et rappelé les- succès de cette
arme pendant la guerre de 1870-71. « L'artille
rie, a dit l'empereur, est auj ourd'hui à la fois la
moelle et la moelle épinière des batailles » (sic).
L'empereur a terminé en buvant au régiment.
M. de Waldersee se trouvait au nombre des
assistants.
. L'empereur a aussi pris part au diner qui a
eu lieu hier soir chez le général,de Gaprivi.
Italie
Rome, 4 mars.
Répondant à une interpellation de M. Fer
rari, M. di Rudini a déclaré qu'en politique
étrangère la persévérance était une très bonne
chose et qu'il n'avait pas l'intention de des
serrer les liens de la triple alliancç, car elle
assure à l'Europe, a-t-il prétendu, une longue
ère de paix.
Le ministre a ajouté qu'il regrettait qu'on
ait des doutes à propos des rapports de l'Ita
lie avec la France, ces rapports devant rester
amicaux puisqu'il n'est pas vrai que l'alliance
soit un instrument de guerre. -
Enfin, il-a- déclaré vouloir que l'équilibre
. de la Méditerranée^ fût maintenu et il a af
firmé que les quelques faits qui s'étaient pro
duits en Tripolitaine étaient 'de peu de valeur,
grâce aux mesures que le gouvernement fran
çais -avait prises avec autant de spontanéité
que de loyauté.
PETITE S NOUV ELLES
La Société protectrice des animaux, en vue
de multiplier les stations-de chevaux de renfort,
a décidé d'ouvfir une souscription spéciale pour
l'entretien de cette utile institution. Envoyer les
dons rue de Grenelle, 84, au siège de la/Société.
— Une exposition de là table (alimentation,
art culinaire et hygiène) -s'ouvrira a Bruxelles le
15 avril et durera jusqu'au 31 mai.
—Après-demain samedi, la Société amicale
des anciens élèves du Prytanée militaire de La
Flèche donnera, ' sous la présidence de M. de
Freycinet, son troisième bal annuel au Grand-
Hôtel.
— M. Jules Roche, ministre du commerce et
des colonies, a visité hier les Dahoméens du Jar
din d'acclimatation. Il a pris le plus vif intérêt à
leurs exercices.
— La municipalité du quatrième arrondissement
donnera aujourd'hui à "deux heures, dans la salle
des fêtes de la Mairie, un grand bal d'enfants au
profit de sa caisse'des écoles.. '
LES TRIBUNAUX
UN OFFICIER DÉSERTEUR
CONSEIL DE OUERREDE GRENOBLE
[Dépêche de notre -correspondant)
Grenoble, 3 mars, 7 h. soir.
Le conseil de guerre présidé par le oolonel
Lallemant du 140® a jugé cette après-midi,
par contumace, le sous-lieutenantLucien Grac,
du 52°, inculpé de désertion, originaire de
Château-Ville-Vieille (Hautes-Alpes). Grac
s'est engagé à l'âge de dix-huit ans au 97«,
et à' Chambéry, sergent-major, il fut rétro
gradé et envoyé comme sergent aux tirail
leurs annamites. Il revint en France, en.1887,
comme adjudant et fut admis à Saint-Maixent
d'où il sortit sous-lieutenant en 1888. - -
Désigné pour le 52° à,Lyon, il était porte-
drapeau jlu corps, quand vers la fin de sep
tembre 1890, il déserta. : : Toutes les recherches
faites pour le retrouver sont restées sans ré
sultat. On ignore encore pour quels motifs cet
officier a pris la fuite. On le croit réfugié en
Suisse. Avant de quitter son régiment, Grac
a envoyé à son colonel toutes les pièces de
mobilisation qu'il avait en sa possession.
Il a été condamné à un an de prison et à la
déchéance de son gra de.
N ouvelles judiciaires
Hier a comparu, devant la aour d'assises de
Loir-et-Cher, un conseiller d'arrondissement,
M. Moreau, qui cumulait à Morée les fonc
tions de greffier de la justice de paix, de cais
sier de la succursale de la caisse d'épargne
de Vendôme, d'agent d'assurance, de repré-,
sentant d'une maison de banque et qui se
livrait en même temps au commerce en gros
des guanos.
M. Moreau était accusé d'avoir, depuis 1877,
détourné près de 180,000 francs sur les fonds
dont ses multiples attributions lui donnaient
le maniement.
M 9 Biabier, député du Loiret, défendait,
l'accusé.
Le jury a rendu un verdict négatif, en Yertu
duquel M. Moreau a été acquitté.
■■><■■■■■■■
TJnindigône, Mohamed-Ould-Boubeken-Ben-
Alij a été condamné à mort mardi soir-
"pàr la cour d'assises' d'QraJa pour avoir coiù-.
mis un odieux atteiitatisu^ uasTpet^te ^Jle dé"
six'ans et l'avoir ensuite tuée en lui cô'gnant:
la-tête contre une pierre. ,
L'affaire de la rue'Soûne-LouIs® viepdrk
devant-la cour d'assisesde la Loire-lnfériéure
lundi prochain. Elle occuperatrois audiencesi"
V " Maître Corbeau.
LES CONSÉQUENCES
de la suppression des paris
• A côté de l'article "de mon collaborateur
Jean san.s,ïerre, qui juge le fond, si on peut
dire, — j'ai. cru intéressant de. grouper les
diverses conséquences qû'e la suppression des
paris va entraîner.
Notification officielle a été faite lundi aux
diverses sociétés de courses: des "environs de
Paris que dès le 8 mars, les jeux seraient
supprimés ;sur leurs hippodromes; do ne,c'en
est fait, et dimanche prochain à AuteuiL nous.
, assisterons à des .çourses sans paris.
- Le résultat de là mesure ne s'e,st pas fait
attendre et, à .peine : avisées, les différentes
sociétés se :sont vues dans : l'obligation de
prendre immédiatement des mesures-qui sup
priment d'ores et déjà les courses dans les dé-
. partements ; ; poùr Paris cela viendra plus tard.
i.es diverses sociétés
■ : Tout d'abord la Société d'encouragement,
dont l'existence pour cette année est assurée^
ouvrira au jour dit les portes de Longchamp;
mais son .comité a décidé qu'en raison des
circonstances actuelles dont il lui était diffi
cile d'apprécier les conséquences, il ajournait
toute résolution relative-aux allocations à
donner aux sociétés départementales. -
Même mesure à la Société des steeple-chases
de-Prance; le calendrier sportif d'Auteuil sui
vra son cours, mais, les allocations aux socié
tés de province sont suspendues.
La Société pour l'encouragement du demi-
sang fjançais.ouSociétédeVincennes, a pareil
lement fait annoncer que toutes les alloca
tions données annuellement aux courses de
province sont retirées provisoirement, tant
que l'état actuel des choses subsistera.. C'est
un coup terrible porté aux départements de
l'Ouest, grand centre d'élevage et de-remonte.
La Société sportive d'encouragement, qui
régit tous les suburbains, tiendra tant qu'elle:
pourra, mais elle craint que les recettes de
plus en plus faibles ne la forcent, à fermer
ses guichets. ,
Moins riche et moins puissante, la Société
de sport de France supprime ses'réunions et
nous avons déjà annoncé que la journée du
10 mars, à Saint-Germain, n'aurait pas lieu.
Tel eat donc l'état actuel de la question.
Voilà déjà quelques millions enlevés aux
éleveurs des départements et une perte sèche
pour notre industrie chevaline que les courses
régionales avaient si puissamment déve
loppée. \ .
Le personnel du pari mutuel
Etudions pour Paris les conséquences im
médiates de la suppression des paris.
La Société d'encouragement emploie pour-
le service du pari mutuel près de cinq cents
personnes qui touchent en moyenne 20 francs
par. réunion. ;
A Auteuil quatre cents employés sont occu
pés.au pari mutuel et touchent aussi 20 francs
par réunion. La Société sportive d'encourage
ment chiffre son personnel par deux cent cin
quante employés' gagnant 10 à 15 francs par,
jour.
Il faut doubler ces chiffres pour avoir le
nombre des employés de toutes sortes qui
vivent absolument des courses ; soit plus de
deux mille hommes, dont iin quart au moins
est employé journellement.
À côté du pari mutuel, nous placerons trois
cents bookmakers dont la moitié est assez
riche pour se permettre des loisirs, mais ces
bookmakers occupent environ cinq cents
commis, coureurs et aboyeurs qui, privés des
piquets, ne sauront plus où brouter. C'est de
ce côté surtout que'la police aura fort à faire,
car le commis ae bookmaker, ou teneur de
livres, est généralement un homme sans pré
jugés et qui les connaît toutes; M. Clément
ne s'amusera pas avec eux.
Supprimé aussi le clan peu intéressant des
marchands de tuyaux, racoleurs de' pronos
tics, vendeurs de programmes, population
flottante qui saura du reste se remettre à flot.
Les recettes et le tant pour cent
Prenons pour base les chiffres de recette de
la dernière réunion d'Auteuil.
Pari xrjutuel ; affaires : 800,000 francs. Dont
le 7 0/0 est de 56,000 francs. Entrées 91,000
francs, sur lesquelles 38,000 entrées àl franc,
représentant par conséquent 38,000 piétons
sur la pelouse ; une véritable armée. •
Ces chiffres peuvent être élevés d'un bon
tiers pour les réunions de Longchamp et d'une
moitié pour les dimanches de la saison d'été.
Par contre, les jours de la semaine qui ap
partiennent presque tous à la Société sportive
d'encouragement donnent des recettes moins
sonnantes.
A Saint-Quen et à Maisons-Laffitte, les meil
leurs champs de course suburbains, on compte
bon an mal an, par journée moyenne, 150,000
francs, de recette aux : divers guichets du pari
mutuel. Les entrées se chiffrent par 20,000
francs, sur lesquelles on compte' environ
3,000 piétons qui s'offrent la pelouse à raison
de 3 francs par tête. .
Année moyenne : le pari mutuel fait environ
35 millions d'affaires à la Société d'encoura
gement; 25 millibns'à la Société des steeple-
chases ; 15 millions à la Société sportive et
5 millions dans les autres sociétés ; soit une
somme totale de 80 millions dont le 7 0/0
laissait aux différents bénéficiaires 5,600,000
francs et sur ce gros morceau, 1,600,000 francs
pour les œuvres de charité, à raison de 2 0/0.
Cochers, volturiers, chemins de fer
et bateaux
Parmi ceux qui perdront encore à la sup
pression de toute espèce de paris, il faut .citer
en première ligne les cochers de fiacre, les
entrepreneurs de roulage, tapissières, chars-
à-bancs, landaus, etc., les chemins de fer i sur
tout les chemins de fer de l'Ou&t et du Nord,
les bateaux-mouches, en un mot tous les mar-,
chands de locomotion.
' Le dimanche,, à Longchamp et à Auteuil,
deux mille fiacres au moins sont mobilisés
par les sportsmen, à raison de 15 et 20 francs
-pour l'après-midi; pendant la semaine, trois
cents fiacres .environ roulent quotidiennement
vers les divers suburbains.
Quant aux tapissières qui tous les jours
font le service des courses, on eh compte une
centaine à deux, trois, quatre eteinqchevaux;
,voilà des animaux qui vont enfin connaître
les doux loisirs de l'écurie ; quant aux pro
priétaires, cochers et -aboyeurs, ces vacances
leur paraîtront .probablement peu agréables.'
■- Les chemins da fer perdront aussi Ja forte
sotnEûie ; il suffit d'avoir vu leurs guichets et
leurs trai&s prig d'assaut les dimanches d'Au-
■.tàuil et de Loijflchamp pour s'en faire une
idée.' - ,. !
, Là Compagnie des Omnibusressentira aussi
'fortement cè .cpntre-coup, comme tout ce qui
est véhicule à Paria.
Faut-il eneore citer les brasseries, bars et
buffets,, les marchands de journaux, les mar-,
chands de c,rayons, ;dg cigares, de limonade
fraîche et bonne, les: pâtissiers, les mendiants,
les violoneux," les bouquetières, ..les consola
teur s,, voire les, horribles bonneteurs, hôtes
trop actifs, des allées du Bois de Boulogne?...
Tollettes,' couturières ^restaurants, etc.
Depuis longtemps "on- avait coutume de
faire assaut de toilettes autour'des balances
, de Longchamp et d'Auteuil. A Auteuil, on
lançait les toilettes d'hïVe'r, les fourrures, les -
velours et les larges manteaux. La première
de Longchamp inaugurait les - toilettes'prin-
tanières, et l'on sortait au Grand Prix;—
pauvre Grand Prix t—le tra la la du tra la la.
Or les jolies- mondaines luttaient de toilettes
et d'élégance plutôt pour l'espèce humaine
que pour la chevaline.
• Plus de paris, plus de parieurs; plus'd'ad-
'mirateurs, plus de toilettes; adieu' les" den
telles et les fourrures, les ombrelles et-les
. chapeaux, les longs'gants si vite déchirés aux
barrières, les fines traînes usées sur le sable
et les fins souliers brisés sur les cailloux !
Qui pourra chiffrer les pertes subies de ce
fait par les couturières, les modistes, les
grands magasins, en un mot par tout le haut
commerce parisien ; quelle différence pour les
.fleuristes, cordonniers, lin gères, coiffeurs, etc.!
Les courses • n'ayant plus pour public ordi-
. naire que de rares propriétaires, quelques- en-
. trameurs, les jockeys enexercice et les forçats
du turf, ne constitueront pas un attrait suffi
sant pour attirer oette gracieuse phalange qui
donnait à la tribune des dames, à -Longchamp
et à Auteuil, une réputation européenne d'é
légance et de distinction
Que feront aussi les restaurants et cafés du
Bois de Boulogne et les guinguettes d'Auteuil
et de Joinville? Tout cela est con'damné à
mort par nos vertueux députés. Tant pis !
Il ne faut pas oublier d'autre part que nom
bre de gens se déplaçaient de la province et
de l'étranger pour venir assister > aux courses
parisiennes, soit au steeple-chase national,
aux poules des produits et surtout au Grand
Prix.
Certes on ne venait pas seulement pour voir
courir des chevaux et applaudir \}es vain
queurs, mais aussi pour se mêler au Tout-
Paris, contempler les célébrités et surtout ad
mirer, copier les toilettes ; prendre l'air de
Paris et saisir la mode du iour, le cri de la
saison.
L'octroi de Paris renseignera le conseil mu
nicipal sur les pertes qui vont venir de ce chef.
La Morlaye,
i DEMANDEZ PARTOUT
LE .
SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ
EN COULEURS
du Petit Journal
LE NUMÉRO :
CENTIMES.
SOMMAIRE DU QUINZIÈME NUMERO:
ta Semaine.v....... Simon 1,-eyrli
Misère.. Paul SÉBiLLoir-
Ça recherche de l'inconnu. - Ernest d'i I brvilly.
Qrandeurdespetites choses........* Alphonse K ârh : "
Le voyage de noce. ; Nath. H a.wthob.nk
Versez-moi du vin bleui Alexis B ouviek
L'employé gui ne veat pas aller a soa
bureau Georges C ourtf.lin*
Course de taureau en chambre...... Jules M oinaux '
FEUILLETON :
La Peau du mort Camille D bbjlks
Nos gravures — Bulletin orphéonique
Choses et autres
Mots pour rire —■ L'a Question des placements
Memento du capitaliste, etc., etc.
Gravures en couleurs :
L'ARMÉE COLONIALE
Officier de tirailleurs sénégalais
Spahi sénégalais — Cipahis des Indes — Tirailleur: algérien
Légion étrangère—Tirailleur annamite
Spahi algérien — Tirailleur de Madagascar
Un.e Surprise'
(Tableau de Lobrichon)
■ ■ ■ ... —. - i— .
A travers Paris
. LA MANIFESTATION DU I" MAI
"Le Petit Journal a rendu compte de la réu
nion générale des groupes et syndicats ou
vriers, tenue, il y a quelques jours, à la salla
Léger, rue du Temple, pour organiser la ma
nifestation du 1" mai.
Nous avions dit qu'à la fin de la séance, on
avait, nommé une commission d'organisation
de 25 membres chargée' de préparer certaines
propositions qui seraient ensuite soumises à
une deuxième assemblée générale.
Cette deuxième' assemblée a été -tenue hier
à la salle Léger. Voici les propositions qui
avaient été préparées par la commission et
qui ont été délinitivement acceptées, :
"lo. Une souscription permanente est ouverte
dans tous les groupes et syndicats pour cou
vrir les frais de propagande en vue de la
manifestation du 1 er mai.
: 2o u sera tenu des réunions publiques et
privées que les syndicats organiseront jus
qu'au jour de la manifestation.
: 3o Un grand meeting final précédera la ma
nifestation.
Après une longue et orageuse discussion,
l'assemblée a ensuite décidé que les affiches
convoquant les ouvriers porteraient l'en-tôte
suivant : « Manifestation internationale ou
vrière ». Les mots socialiste et révolution
naire ont été écartés.
Au cours de la réunion .un incident s'est
produit : un délégué a demandé qu'on refusât
désormais l'entrée des réunions aux représen
tants de la presse, mais cette proposition a
rencontré la plus vive opposition. Elle a été
finalement repoussée à la presque unanimité.
PÉNIBLE ACCIDENT
Un pénible accident s'est produit hier à
deux neures de l'après-midi, boulevard des
Batignolles, en face du numéro 11.
Une fillette de treize ans, Marie Pellet, de-
meurantrue delà Pompe, àPassy,accompagnée
de sa mère,venait de descendre du tramway à
vapeur, lorsqu'en traversant la chaussée^ elle
a été tamponnée par le tramway venant de la
Villette. Renversée sous les roues, la malhen-
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