Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1927-05-16
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 mai 1927 16 mai 1927
Description : 1927/05/16 (Numéro 18339). 1927/05/16 (Numéro 18339).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2008
REGION PARISIENNE. Assez doux
vent sud-ouest modéré. Nuageux à très nu
!Jeux, avec éclaircies. Huit: Jour <9°iHW^fl|B 9
EN FRANCE. Moitié Sud beau nu
geux orageux le soir au sud-ouest; chaud.
Moitié Nord très nuageux, éclaircies et
ondées; deux.
SOLEIL lever, 5 h. il coucher, 20 h. 24.
o LUNE dern. quartier le 24; nouvelle le 30. j
I MAI 1927
saint Sonore i
Mt PQINGARE PRESIDE
AGLERMONTFERRAND
LE BANQUET DE CLOTURE
OELMC,
« C'est dans l'intérêt de tous
tes peuples, aassi bien que dans
le nôtre, que nous entendons main-
tenir la France debout. Le gouver-
nement compte sur vous, mes-
siears, pour faire en sorte que
jamais, ni da dehors, ni du de-
dans, rien ne la vienne ébranler. »
M. Poincaré a présidé hier, à Cler-
mont-Forrand, le banquet de clôture
de l'Union nationale des combattants.
M. Sarraut, ministre de l'Intérieur,
et M. Louis Marin, ministre des Pen-
sions, étaient aux côtés du chef du
gouvernement.
Voici le discours prononcé par le
président du Conseil
C'est toujours pour moi .un grand
réconfort que d'assister à l'une de vos
réunions périodiques. On y respire une
atmosphère salubre, ofr se clarifie la pen-
sée et où s'épure le sentiment. Un prési-
dent du Cnnseil ne peut recevoir de vous
que des leçons de persévérance et d'éner-
gie, et, Il n'eu reçoit jamais trop, s'il sait
les entendre et s'y conformer.
Un ministre des Finances lui-même
n'est pas trop dépaysé parmi vous, parce
que vous avez consetonco des difficultés
présentes et que vous savez toujours
subordonner vos vœux aux facultés de
l'Etat, .le ne me fais cependant pas
d'illusion les fonctions que j'exerce ne
sont pas de celles qui ouvrent le chemin
ces cœurs. Elles m'obligent sans cesse à
écarter des demandes intéressantes,
¡faire patienter les impatiences, à déce-
voir (les espérances légitimes.
Rôle ingrat, où l'on ne réussit qu'à la
condition d'y gagner une réputation bien
établie de mauvais caractère et de féro-
Je m'efforcerai de ne la pas trop
justifier, lorsque je serai appelé à résou-
dre les questions qui concernent les
anciens combattants.
Ce qui fait, d'ailleurs, la force et la
beauté de votre groupement, c'est que,
sans sacrifier aucun de vos droits, il n'a
jamais négligé aucun de vos devoirs et
qu'il est, au contraire, très jaloux de
vous faciliter la haute mission morale
que vous avez remplir dans la nation.
Pendant la guerre, vous n'avez pas été
seulement les défenseurs du territoire
et les protecteurs de nos foyers: vous
avez été la personnification de la France
héroïque. Pendant la paix, ce sont d'au-
tres services que vous pouvez rendre au
pays, mais non moins grands et non
moins nécessaires.
La tâche à accomplir
De même que, devant l'ennemi, vous
avez su retrouver nos vieilles vertus
guerrières, vous avez maintenant à
reconstituer, dans notre peuple si cruel-
lement éprouvé, les vertus traditionnelle»
de labeur et d'épargne qui ont assuré,
«le tout temps, sa grandeur et m pros-
périté. La fatigue d'un effort prolongé,
l'énormitc des sacrifices subis, la durée
du malaise financier, les détestables ten-
tations de l'instabilité monétaire ont.
elles vraiment faussé ou relâché les res-
sorts de notre nation ? C'est à vous, mes
amis, de prouver qu'il n'en est rien
c'est à vous d'enseigner à tous nos com-
patriotes que le travail est le premier des
devoirs sociaux, que la paresse est un
vol commis par l'individu aux dépens
de la communauté, que la prodigalité est
un outrage à la misère et qu'avant même
de songer, comme on dit aujourd'hui, à
normaliser et à rationaliser la produc-
tion nationale, il convient de régulariser
nous-mèmes, pour le bien général, nos
propres méthodes de vie et de mieux
ordonner l'emploi de nos activités.
Vous n'avez pas seulement, si je puis
ainsi parler, à revaloriser la France
vous n'avez pas seulement à lui rappeler
qu'elle ne doit pas douter d'elle-même
vous avez aussi à mettre en lumière sa
vraie figure, à empêcher qu'elle ne soit
présentée au monde sous des couleurs
mensongères, à maintenir en face des
calomnies impuissantes notre renommé-j
de peuple juste, loyal et pacifique.
Mais ce n'est pas là encore toute votre
tâche et, puisqu'il 'Taut aujourd'hui,
hélas 1 défendre l'idée de patrie contre
les insensés qui cherchent à l'obscurcir,
c'est vous qui devez rester au premier
rang de ses gardiens. Au lendemain do
notre victoire, l'antinatriotisme ne peut
être que le plus aveugle des contre-sens,
à moms qu'il ne soit la plus effroyable
des duperies. Il n'aurait d'excuse que
dans ce pays chimérique dont parlait
Ironiquement Wnldeck Rousseau, un
pays sans passé et sans rivaux, situé
au milieu d'un océan ignoré, dans une
ne assez fertile pour nourrir la popula-
tion et assez pauvre, en même temps,
pour ne tenter l'ambition de personne.
Comment doit être compris
le patriotisme
Mais la patrie n'c3t pas seulement une
nécessité de fait elle est aussi une
nécessité morale et le patriotisme est,
qu'on le veuille ou non, la forme la
plus accessible, ia plus sûre, la plus
vraie de nos devoirs envers l'humanité.
Nul ne l'a mieux montré que Jean
Jaurès dans la Revue de Parta du 1"
décembre 1898: « Briser les nations,
écrivait-il, ce serait renverser des foyers
de lumière et ne pius laisser subsister
que de vagues lueurs dispersées de né-
buleuse. Ce serait supprimer aussi les
centres d'action distincte et rapide, pour
ne laisser subsister que l'incohérente len-
teur de l'effort universel. Ou plutôt, ce
eerait supprimer toute liberté, car l'hu-
manité, ne condensant plus son action
en nations autonomes, demanderait
l'unité à un vaste despotisme asiatique.
Je sais bien qu'il y a aujourd'hui des
Français de naissance qu'un vaste des-
potisme astatique ne parait plus effrayer.
Mais nous, mes amis, nous avons une
autre conception du progrès. Nous con-
sidérons que la meilleure façon d'aimer
les hommes est d'aimer d'abord cette
fraction d'humanité qui est près de nous,
qui nous enveloppe et que nous pou-
vons le mieux connaître.
Certes. la France se fait honneur de
siéger à la Société des nations et d'y
collaborer avec les autres peuples. Mais,
pour qu'elle puisse y exercer l'influence
à laquelle elle a droit, il faut précisé-
ment qu'elle reste la France et qu'elle
ne se renie pas elle-même. « La France,
s'écriait Victor Hugo, en 1871, la France
est le pilier de l'ensemble humain. Lors-
qu'elle fléchit, tout s'écroule. Pour ne
froisser personne, ne disons pas le
pilier, osons un des piliers. Mais 11
aufflt qu'un des piiiers fléchisse pour
qu'un monument risque de s'écrouler
et c'est dans l'Intérêt de tous les peu-
ples, aussi bien que dans le notre, que
hous entendons maintenir la France de-
bout. Le gouvernement compte sur vous,
messieurs, pour faire en sorte que ja-
mais, ni du dehors ni du dedans,, rien
lie la vienne ébracier.
(A la deuxième page La séance de
'Clôture du congrés de l'U. N. C.]
M. DOUMERGUE
ET M. BRIAND
PARTENT CE MATIN
POUR LONDRES
LA CAPITALE BRITANNIQUE S'APPRÈTE
A LES RECEYOIR CHALEUREUSEMENT
C'est ce matin à 8 h. 15 que
M. Doumergue quittera Paris, par la
gare du Nord, pour se rendre à Lon-
dres. On sait que dans ce voyage,
le Président sera accompagne par
M. Briand, ministre des Affaires
étrangères.
A Londres, tout est prêt pour re-
cevoir le chef de J'Etat français et
M. Briand.
Dès hier, la gare Victoria était
abondamment pavoisée de drapeaux
aux couleurs des deux pays. A l'in-
térieur. le long du quai numéro 2,
des estrades sont dressées et les ta-
pissiers ont posé, le soir, les derniè-
res tentures. Toutes dispositions
sont également prises pour que le
public, même lointain, puisse parti-
ciper aux manifestations qui mar-
queront l'arrivée du Président à la
gare Victoria.
Londres. 15 mai (dép. Petil Parisien.)
La presse britannique a très heu-
reusement préfacé les réceptions qui
se préparent ici en l'honneur du
Président de la République fran-
çaise. Discrète ou chaude, la note
est toujours aimabte et se nuance
parfois d'attentions flatteuses. Hom-
mage d'une grande nation à un
grand peuple, écrivent unanime-
ment tous nos confrères anglais. Et
cet hommage, ils ne se bornent pas
à l'exprimer, ils le justifient.
Du Sunday Express, conservateur
d'extrême droite au Reynold's. radi-
cal socialisaut, qui a eu la délicate
pensée de publier en français ses
souhaits de bienvenue au Président,
c'est partout le même et chaleureux
plaidoyer. C'est le rappel de sacri-
fices communs au cours de la plus
grande épopée guerrière de l'His-
toire, c'est, en particulier, l'évo-
cation des épreuves sans précédent
que notre pays accepta avec un stoï-
cisme héroïque tout au long des
quat,re années que dura la tour-
mente. C'est encore l'admirable ef-
fort entrepris dès l'armistice par le
peuple français pour réparer les
ravages de l'invasion, et c'est aussi
le succès dont cet effort fut cou-
ronné sous le ministère d'union na-
tionale, par une stabilisation, effec-
tive du franc et l'épanouissement de
notre prospérité industrielle sur des
bases solides-
Partout au.?si s exprime le voeu
que l'amitié franco-anglaise se per-
pétue et que l'Entente cordiale se
resserre. Nécessité de défense dans
l'avant-guerre, l'Entente apparaît au-
jourd'hui à nos amis anglais comme
une nécessité non moins impérieuse
dans l'œuvre de reconstruction euro-
péenne. Ils la conçoivent, au surplus,
sous la forme qui, seule, peut con-
venir aux deux grands peuples éga-
1(!ment jaloux de leur indépendance
et qui cesseraient apparemment de
s'estimer le jour où l'un d'entre eux,
abdiquant sa dignité, accepterait de
se subordonner à l'autre.
Nous pouvons ne pas envisager
tous les problèmes du même point
de vue. Cela s'est produit en main-
tes circonstances et, tout récemment
encore, à la conférence du désarme-
ment. Nos intérêts ne sont pas iden-
tiques sur tous les points du globe,
qu'il s'agisse de l'Europe, du Levant
ou de l'Extrême-Orient. Il n'y a pas
non plus de similitude de tempéra-
ment des deux côtés du détroit, mais
c'est aux hommes «"Etat, interprète:*
de l'esprit d'entente qui anime les
deux peuples, de prévoir ces inévi-
tables différences, d'en tenir compte
et de les résoudre en d'honnêtes com-
promis qui ne laissent ni vainqueur
ni vaincu.
C'est dans ce cadre souple et solide
que l'entente franco-anglaise doit
se développer et parce qu'on lentend
ainsi à Londres, on se félicite que
les régles du protocole aient désigné
M. Briand pour accompagner M. Dou-
mergue et. fournir à notre ministre
des Atfaires étrangères, ainsi qu'au
chef du Foreign Office l'occasion de
nouveaux UMe-à-féie que l'un veut
espérer fructueux.. Jean Massip.
ON DÉCOUVRE DANS SA CHAMBRE
LE CADAVRE CE M. GUSTAVE HUBBARD
ancien Seine-et-Marne
Le décès semble re-
monter à plu de
quinze jour»
Ni. Dubié, com-
missaire du quar-
tier des Invalides,
était a v i s é, hier
après midi, par le
concierge d'un im-
meuble, 90. rue
Saint Dominique.
que des émanations
i n s u pportables se
dégageaient d'un
appartement du se-
con,d étage, habité
(jar M. Gustave Hub-
ancien dépu-
té. Celui-ci, qui était àgé de soixante-
neuf ans n'avait pas été aperçu, au
surplus, depuis une quinzaine.
Le magistrat se rendit aussitôt rue
Saint-Dominique et Ht ouvrir par un ser-
rurier la porte de l'appartement de l'an-
cien parlementaire. Il ne tarda pas à dé-
couvrir, dans la chambre à coucher,
étendu au pied du Ut, le cadavre de ce
dernier.
Les premières constatations du com-
missaire ont permis d'établir que M. Gus-
tave Hubburd avait été terrassé, par un
malaise subit, au moment où il commen-
çait à se déshabiller pour se coucher.
{M. Gustave-Adolphe Hubbard était né
à Jladrid en 1S58. Il était avocat au bar-
reau de Paris. Il avait été chef de cabi-
net du sous-secrétaire d'Etat à la Guerre
en 1881. Ensuite il représenta le qua-
torzième arrondissement au conseil mu-
nicipal de Paris. Elu en 1885 député de
Seiae-et-Oise. il fut réélu en 1889. Battu
en 1893, Il revint à la Chambre en 1901
comme député de Sisteron (Basses-Alpes).
Battu en M. G.-A. Hubhard s'était
depuis consacré à la propagande poli-
tique du parti radical.
LE BORDEAUX-PARIS
IL A ÉTÉ GAGNÉ PAR LE BELGE RONSSE
ADELIN BENOIT A UN QUART DE ROUE
Lès 587 kilomètres de l'épreuve ont été icoaMris
h la vitesse moyenne de 30 km. 497 à l'heure
La lutte sur la ligne d'arrivée, au. Parc des Princes. Rons5c ri jMuciic h«t. d'un quart da
roue, Adelin Benoit. Au sei-ond pian Van Slembrouck, troisième. Dans le médaillon
le sourire de Rousse après sa victoire
Le peloton pédalait sous un ciel déli-
cieux et léger, arrondi en coupole sur la
plaine. Autour du groupe multicolore, les
fanions des autos, claquant à la brise, don-
naient au cortège un air de fête, une ma-
nière d'accomplissement joyeux dont tout
et tous participaient les entraîneurs au
repos sur les camionnettes, les officiels
dans leurs limousines, les journalistes point
encore en mal de copie, voire les coureurs
eux-mêmes tous des as dont l'effort
semblait allègre et. à chaque coup de pé-
dale, merveilleusement renouvelé. Ces as,
grands amateurs de fruits, ponctuaient
superbement la route d'écorces d'oranges
et de pelures de bananes. Et je pensais
qu'une magnifique théorie de courage, de
bonne humeur et de bonne santé se prome-
nait ainsi sur les routes de France. A cet
instant quelqu'un, me voyant rêveur, me
dit
Attendez un peu. A Dourdan ça se
corsera.
Je n'avais pas besoin que cela se corsât;
mais, de fait, à Dourdan, ça s'est corsé.
Au bas de la côte, une frénésie furieuse
s'est emparée des coureurs et ne les a plus
lâchés jusqu'à Paris. Ça s'est fait d'un
coup; le peloton s'est trouvé soudain
secoué, disloqué, et une tempête de voci-
férations, de cris, de violences s'est substi-
tuée, en une seconde, au noble et harmo-
nieux cortège.
Ah! la magnifique tempéte! Tout ce que
des êtres humains peuvent demander à
leurs nerfs, à leur sang, à leur substance
a été manifiquement prodigué. Dos tendus
LES POULES D'ESSAI A LONGCHAMP
LA CRUE DU MISSISSIPI
LA NOUVELLE-ORLÉANS
EN PÉRIL
La Nouvelle-Orléans, 15 mai
Les eaux continuent à rompre les
digues du bayou des Glaises et il y
a déjà quatre grandes brèches et au
moins une douzaine de petites à
moins de 280 kilomètres de la Nou-
velle-Orléans. Des centaines de per-
sonnes oui avaient fait tous leurs
efforts pour tenter d'endiguer la
crue du Mississipi dans cette partie
du pays, ont, de désespoir, renoncé
à continuer cette tâche
Le fonds de secours pour les victi-
mes des inondations dans la Louisia-
ne s'élève maintenant à onze mil-
lions et demi de dollars.
Une tribune s'écroule à Philadelphie
au cours d'un match
Xew-York, mai (dép. Times.)
Unp, tribune s'étant écroulée au cours
d'un match due base-bail, Philadelphie,
cinquante personnes ont été blessées et
une tuée.
492 baptêmes de l'air
ont été donnés hier au Bourget
L'Amicale des directeurs, chefs de ser-
vice et contremaîtres de l'industrie mé-
tallurgique de France a visité hier l'aéro-
port du Bourget.
Comme chaque année, les membres de
ce groupement manifestèrent leur désir
de faire quelques vois en avion. A bord
de trois appareils pilotés par Ba,lao, Ma-
rie et Darnau, 492 baptêmes de l'air fu-
rent donnés, moyennant le droit réduit
de 15 francs.
C'est le record du nombre des néophy-
tes initiés aux charmes du tourisme
aérien.
La terre tremble en Yougoslavie
Belgradè. 15 mai (dép. Havas.)
Ce matin, à 3 h. 47, a été ressentie
à Belgrade, une secousse sismique
dont l'épicentre était au sud-ouest de
Belgrade, dans la montagne de Bou-
koulja. La secousse a duré deux
minutes et a été suivie de plusieurs
autres moins fortes.
Selon des informations obtenues de
l'institut eéismologicpie de Belgrade,
la secousee a été ressentie dans la
Serbie ouest et dans la Bosrv* est
en ressorts, jarrets forcés, guidons rageu-
sement secoués, le corps alternativement
en pesée sur l'une et l'autre jambe, ils s'en
allaient en danseuses > avec l'unique
pensée d'ajouter chaque fois un peu plus
de force aux pédales, de gagner un peu
de vitesse. Derrière eux, entrainés par leur
ardeur, les officiels et les suiveurs se
livraient, eux aussi, à une folle poursuite.
La. route n'était plus qu'un agglomérat
d'hommes et de voitures enchevêtrés, dans
de la poussière soulevée, des aboiements
de klaxons, des stridences de sifflets, des
fadeurs d'huile, des relents d'essence mal
brûlée par des moteurs chauffant, déjà
plus bas peut-être que les muscles, à tra-
vers une double haie d'êtres humains voci-
férant des choses insaisissables, leur
encouragement, leur foi, leur enthou-
siasme
Cela dura pendant cinquante kilomètres;
cela parcourut l'adorable Ile-de-France,
passa par Chevreuse, la vallée délicieuse;
frôla Port-Royal, l'abbaye solitaire; tra-
versa Versailles, la cité royale; Ville-
d'Avray, où rêvait Corot; Saint-Cloud,
Boulogne, pour venir enfin s'arrêter au
Parc des Princes, au centre d'un immense
anneau de foule angoissée à la vue de six
coureurs qui venaient de donner leur force
entière et dont l'un, Ronsse, trouva
en lui ¡'ultime et miraculeuse ressource, la
dernière fureur d'enlever un quart de roue
à Adelin Benoit.
Et je vous jure que ce ne fut pas du
chiqué. Louis Léon-Martin.
(A 10 4* page, le compte rendu technique.)
DEPUIS QUINZE JOURS
UNE JEUNE FEMME GISAIT
ÉTRANGLÉE DANS SON LIT
t/aanssin, aa sexagénaire, ett toiré
inanimé sur les berges de la Seine.
Il avait tente de s'empoisonner, mais
on croit le sauver
Un crime horrible a été découvert
hier matin, 219, rue de Charenton.
Les locataires de l'immeuble,
Mmes Fuselier et Pontonnier, étaient
incommodées depuis samedi par des
odeurs cadavériques paraissant pro-
venir du petit logement occupé par
une tricoteuse de vingt-cinq ans,
Mlle Germaine Godet.
Or personne n'avait revu la jeune
femme depuis le 30 avril dernier. La
concierge, Mme Laquerbe, pensait
qu'elle était partie à la campagne
avec son ami, M. Auguste Luzeau,
soixante-deux ans, marchand de
beurre en gms. habitant tout à côté,
230. rue de Charenton.
Cependant, hier matin de très
bonne heure, Mme Fuselier, en
ouvrant sa porte, fut littéralement
prise à la gorge par ces mêmes
odeurs nauséabondes. La concierge
se rendit aussitôt au commissariat
tout proche. Elle fut tout étonnée de
rencontrer en chemin M. Luzeau,
qu'elle croyait à la campagne. Ce
dernier parut fort contratrié
Je suis au courant, lui dit-il
simplement ne vous en fartes pas,
je vais uller au commissariat.
Mme Laquerbe, cependant, sui-
vib son idée et alla prévenir -les
agents.
Étranglée.
Bientôt, M. Mignonneau, commis-
saire de police du quartier de Pic-
pus, arrivait sur les lieux accompa-
gné de son secrétaire, M. Labrunie.
Le magistrat fit ouvrir la porte du
logement de Mlle Godet par, un ser-
rurier.
Dans la pièce, un affreux specta-
cle cloua sur place les policiers. Le
cadavre de la .ieune tricoteuse, déjà
en complète décomposition et rongé
par les vers, était étendu complète-
ment nu sur un petit lit de fer. Le
visage était méconnaissable. Un
bouquet de lilas avait été placé sur
sa poitrine.
En dépit des plus minutieuses
investigations, M. Mignonneau ne
découvrit aucune arme ni aucun
flacon ayant pu contenir du poison
ou une drogue quelconque. La mort
paraissait remonter à plus de quinze
jours et, de ce fait, tout examen était
impossible. Le magistrat envisagea
aussitôt l'hypothès« d'un crime.
Le suicide de l'assassin
De retour à son bureau, il allait
faire convoquer l'ami de la vietlime,
que la concierge avait justement
rencontré quelques heures aupara-
vant. lorsqu'il fut prévenu par télé-
phone qu'à 100 mètres en amont du
pont de Bercy des mariniers avaient
trouvé inanimé sur la berge un hom-
me dont le signalement répondait
exactement à celui du marchand
qu'il recherchait.
A l'hôpital de la Pitié, où le blessé
avait été transporté dans le coma,
M. Mignonneau établit facilement
qu'il s'agissait bien de M. Auguste
Luzeau. Dans ses poches, il décou-
vrit également une lettre qui lui était
adressée. Cette lettre, écrite le
30 avril dernier par le marchand de
beurre, donnait toute la genèse du
drame « J'ai fait la connaissance
de Germaine Godet, écrivait Luzeau.
le 23 février 1926. C'est elle qui m'a
ruiné. A deux reprises, elle m'a pris
L'ANGOISSANTE AVENTURE
DE NUNGESSER ET COU
HUIT JOURS SONT PASSÉS.
Huit jours sont passés depuis que
Jfungesser et Coli, à bord de leur
« Oiseau blanc » quittèrent tout au
matin, en. un vol magnifique, l'aéro-
drome du Bourget.
Huit jours durant lesquels nous
avons vécu des heures d'exaltation,
puis les pires angoisses.
A l'heure actuelle, la situation est
celle-ci
II semble certain que Nungesser et
Coli, après avoir quitté la France,
ont traversé la Manche, sont passés
au-dessus du sud de l'Angleterre et
du sud de l'Irlande, et se sont'enga-
gés au-dessus de l'Atlantique.
Il semble probable qu'ils onf,
atteint la région de Terre-Neuve, où
ils se sont trouvés littéralement
noyés dans un banc de brume.
Que sont-ils devenus ?.
En présence de renseignements ou
imaginaires, ou contradictoires, ou
non contrôlés, il est impossible
d'émettre une opinion sérieuse, et
nous devons nous contenter d'espé-
rer.
ENCORE DES TEMOINS
QUI ONT VU ET ENTENDU
L' c OISEAU BLANC » A TERRE NEUVE
Saint-Jean-de-Terre-Xeuve, 15 mai
(dêp. Havas.)
Suivant des informations parvenue;
aux autorités dans la soirée d'hier au
sujet du passage supposé de F Oiseau
blanc », diverses personnes de la baie de
la Conception et de la baie de Plaisance
ont déclaré qu'elles ont entendu un aéro-
plane lundi matin. Deux d'entre elles
prétendant qu'elles ont vu un avion sur-
voler Harbour-Grace ces indications
proviennent de points échelonnés sur la
route que jes aviateurs auraient eu à
suivre au cas où ils se seraient dirigés
sur la Nouvelle-Ecosse.
C'EST DE LEUR FLEIN GRE
QUE NUNGESSER ET COLI
SE SONT ENVOLES
On a. fait courir le bruit que les avia-
teurs Nungesser et Coli auraient décidé
leur départ et pris ieur vol sur l'ordre
de mimstres mus par le désir de voir
les aviateurs français devancer leurs
camarades étrangers.
Les ministres mis en cause opposent à
ces bruits un démenti forme].
Le départ des aviateurs Nnngesser et
Coli a été décidé par ceux-ci en dehors
de toute intervention ou suggestion quel-
ooçque d'aucun ministre.
itHB jitiuienams aviateurs diiyjais uuiuiau
(pn haut) et Carr, qui, au premier jour
favorable, quitteront Londres pour battre.
vers les Indes, le record du plus long vol
UN RAID EN AVIONNETTE
Thoret espère partir cet apr«-midt
pour Moscov
Les commissaires de l'Aéro-CSub de
France ont procédé hier aux formalités
officielles de poinçonnage dea pièces de
l'avionnette sur laquelle le lieutenant
Thoret va tenter le record de distance.
Le départ pour Moscou aura sans
doute lieu cet après-midi.
20.000 PIGEONS VOYAGEURS
ONT PRIS LEUR VOL
Hier matin a eu lieu, dans l'arrondisse-
ment de Compiègne, un lâcher de 20.000
piueons voyageurs, répartis comme suif
a Noyons, 102 wagnns; à Compiègne, 21
wagons; à Pont- Sainte -Maxence, 39
3.700 et 3.500 francs. En quinze mois,
elle m'a dévoré 45.000 francs. Voyant
qu'il ne me restait plus rien, j'étais
devenu d'une humeur méchante et
jalouse. Depuis quelque temps, nous
avions des scènes violentes- L'autre
soir (il n'indique pas la date), je
l'avais emmenée au théâtre. Le matin,
avant de me rendre à mon travail, je
crus qu'elle se moquait de moi; j'ai
perdu la tête. je me suis précipité sur
elle, la saisissant à la gorge. Je ser-
rai un peu trop fort et, en dépit de
tous mes soins, je ne pus la ranimer.
Comme un ton. je suis sorti, et,
depuis, me sachant un criminel, je ne
vivais plus. Lorsque vous trouverez
cette lettre, je serai mort. »
Empoisonné?
Très vraisemblablement, le meur-
trier, qui avait rencontré hier matin
la concierge et son mari, sentant
qu'il allait être arrêté, aura absorbé
un poison pour se donner la mort.
Celle-ci tardant à venir, il aura eu
l'idée d'aller se jeter dans la Seine
et c'est au moment qu'il allait mettre
ce dernier projet à exécution que,
pris d'une faiblesse, il se sera éva-
noui sur la berge.
D'ailleurs l'examen des internes de
l'hôpital de la Pitié ne tardera pas à
confirmer sans doute cette hypothèse.
Les parents de Mlle Godet, qui
habitent 18, rue de Normandie, à
Charentonneau, ont été prévenus. Le
meurtrier occupait depuis dix ans
une petite chambre meublée, 230. rue
de Charenton. A cette adresse, nous
avons recueilli sur lui les meilleurs
renseignements. Toujours très cor-
rect et très pondue il donnait
l'impression d'un homme qui tra-
vaille beaucoup. D'ailleurs son mé-
tier exigeait qu'il se levât da très
bonne heure afin de se rendre sur les
différents marchés du boulevard de
Bercy, Vincennes et Ménilmontant,
où il allait habituellement tous les
matins vers 6 heures. Depuis le
jour du crime, il rentrait comme
de coutume chaque soir, -T6E5. "V
ou 10 heures. Il ne paraissait pas le
moins du monde agité ou tracassé.
La concierge du 219 de la rue de
Charenton a aperçu pour la dernière
fois Mile Godet le samedi 30 avril.
La jeune femme allait reconduire à
la gare Montparnasse sa petite fille,
quil est âgée de quatre ans, et la
nourrice de cette dernière, qui habite
dans la Sarthe.
On peut donc présumer que c'est
dans la nuit du 30 avril au 1" mai
que le drame s'est déroulé.
La semaine dernière, le marchand
de beurre téléphona à M. Laquerbe.
Ce dernier n'entendit que des phrases
incompréhensibles, où il crut saisir
seulement le nom de Mlle Godet.
Dans la soirée, on assurait à l'hô-
pital de la Pitié que Luzeau avait
des chances de se tirer de son em-
poisonnement.
M. RENÉ RENOULT
EXPOSE A ARRAS
LE POINT DE VUE
DU PARTI RADICAL
Il se prononce pour l'union des gau*
ches et préconise la réalisation
rapide des mesures réclamées
par tous les partis démocratiques
Arras, 15 mai (dép. Petit Parisien)
Une grande manifestation politique
a eu lieu aujourd'hui, organisée par
la. Fédération radicale socialiste du
Pas-de-Calais. Au banquet, qui réu.
nissait plusieurs centaines de mili.
tants, M. René Renoult. sénateur du
Var, vice-président du parti radical
et radical socialiste, a prononcé un
discours important dont voici les pas-i
sages essentiels
Tout d'abord, M. René Renoult fixe
la position du parti radical et radical
socialiste.
Pour l'union des partis de gauche,
dont il est en quelque sorte le pivot, le
parti radical socialiste a le constant
dessein de traduire tes aspirations de li
démocratie en de bienfaisantes réatltés,
en des achèvements de justice obtenus
dans la légalité constitutionnelle, dans loi
prospérité économique et dans la paix
sociale, par le libre jeu de l'institution
parlementaire améliorée dans son ren-
dement.
Ces principes et cette méthode ont été
Illustrés par de grands républicains e0.
prononçant les noms de Floquet, Bris-
son, Coblpt, Léon Bourgeois, Combes,-
Bcrteaux, Pelletan, dont le souvenir nous
appartient en propre, il nous est donné
d'évoquer d'un trait les plus belles pages
de la troisième République, les plus
nobles exemples de dévouement au pays
et à ia démocratie.
Le part: radical socialiste s'honore dd
chercher auprès de ces grandes mémoi-
res ses meilleures inspirations, et notre
cher président Maurice Sarraut, qui le
dirige avec une rare autorité, n'y a point
manqué lorsqu'il a récemment précisé
notre position politique à l'égard dea
partis qui sont à notre gauche et de ceux
qui sont à notre drôiîe, défini notre
sit.uation de parti compensateur entre
l'extrémisme révolutionnaire et le con-
servatisme ,social, affirmé enfin en ter-
mes heureux notre indéfectible attache-
ment aux intérêts généraux du pays, en
même temps que nos aspirations de pro-
grès démocratique et social.
J'ose dire qu'il n'est pas de républi-
cains sincères à quelque opinion qu'ila
appartiennent, qui pourraient s'applau-
dir de voir le parti radical socialiste ces-
ser de remplir le raie utile qui toujours
fut le sien dans le développement de la
République et dans les. progrès de la
démocratie.
Le sénateur du Var rappelle eniuita
les conditions dans lasquelles fut
formé le cabinet Herriot au tende-'
main des élections de 1924, les diffi-
cultés que rencontra le cabinet et
comment il fut' renversé.
Aux hommes de bonne toi, J*
demande quels .reproches n'eût point
encourues le ministère radical socialiste
si, au lendemain des élections du 11 mai
1924. il s'était dérobé aux responsabilités
du pouvoir, ou si, l'ayant accepte-, :1
avait négligé de donner place, dans soa
action pouvernementale, aux revendica-
tions que la démocratie venait de for-
mttler.
Cette action legique et loyale n'a point
connu de désaveu les congrès succes-
sifs que le parti radical socialiste a
tenus à Boulogne, à Nice et à Bordeaux,
ont attesté hautement la continuité des
vues politiques de nos organisations
départementales et de nos militants
lors des futures élections, notre parti
pourra bannir toute appréhension quant
au jugement que le suffrage universel
portera sur lui, à la condition toutefois
qu'il dise au pays la vérité tout entière
sur les difflcultés qui lui ont été sus-
citées.
La situation financière
L'ancien garde des Sceaux, après
avoir affirmé que ce sent « les puiî-
sances financières qui ont amené
l'éviction des partis de gauche », exa-
mine la situation financière.
Comme M. Georges Bonnet, l'autre
jour, il redoute que le redressement
ne soit pas définitivemeut acquis et
met en garde le parti radical contre
le danger de l'« incertitude où se
trouve placé le pays Il conteste que
la totalité des 8 milliards dont a
parlé M. Poincaré puisse être consa-
crée, dans le budget de 1927, à l'amor-
tissement de la dette.
Il convient d'ajouter que, dans l'équi-
libre budgétaire, dont le ministre des
Finances se félicite à juste titre, le pro-
duit des impôts de consommation et
surtout de la taxe sur le chiffre d'affai-
res figure pour de? sommes extrême-
ment importantes or le rendement peut
en être, à bref délai, notablement di-
minué.
Par ailleurs, le renchérissement du
coût de la vie risque d'entraîner de nou-
,'elles dépenses sur de nombreux cha-
pitres du budget se rapportant au per-
sonnel et au matériel -le jour oÙ ce
double phénomène viendrait à se pro-
duire, le problème de l'équilibre budgé-
taire lui-même se poserait à nouveau.
Et M. René Renoult d'ajouter:
Je suis convaincu qu'éclairé sur la
situation réelle de nos ünances publi-
ques, le suffrage universel 'n'exigera sans
doute pas des précisions imprudentes
sur la question qui est essentiellement
d'ordre gouvernemental, de la stabill-
sation ou de la revalorisation, mais qu'il
voudra fermement utiliser les ressources
précieuses que lui offrent encore les
partis de gauche par leur doctrine et
les solutions qui en dérivent.
L'orateur se prononce contre « li
politique des emprunts ».
G'eet cette politique détestable des
emprunts qui oblige actuellement le gou-
vernement d'union nationale Il tenter par
des mesures encore insuffisantes de répa-
rer non pas les fautes soi-disant com-
mises en matière financière par le cartel
des gauches, mais bien celles qu'en tout*
vérité il faut attribuer aux prédécesseurs
du gouvernement de 1924.
Seule l'application des mesures préco-
nisées par les partis de gauche pour-
rait remédier à ia situatlon la contri-
bution sur la fortune acquise, que le
parti radical socialiste a depuis long-
temps jugée nécessaire, permettrait un
amortissement profond, que la taxe suc-
cessorale et le produit médiocre de la
taxe sur la première mutation ne sau-
raient procurer; le gouvernement
d'union nationale rendrait, en proposant
lui-même les mesures efficaces d'assai-
nissement, un éclatant service au pays.
Qu'il n'oublie pas que si, par la contri-
bution de la fortune acquise le cin-
quième seulement des prélèvements que
la spéculation a opérée à son profit sur
le capital français, on utilisant succes-
sivement la défiance et la confjance, avait
été consacré l'amortissement, Tassai-
vent sud-ouest modéré. Nuageux à très nu
!Jeux, avec éclaircies. Huit: Jour <9°iHW^fl|B 9
EN FRANCE. Moitié Sud beau nu
geux orageux le soir au sud-ouest; chaud.
Moitié Nord très nuageux, éclaircies et
ondées; deux.
SOLEIL lever, 5 h. il coucher, 20 h. 24.
o LUNE dern. quartier le 24; nouvelle le 30. j
I MAI 1927
saint Sonore i
Mt PQINGARE PRESIDE
AGLERMONTFERRAND
LE BANQUET DE CLOTURE
OELMC,
« C'est dans l'intérêt de tous
tes peuples, aassi bien que dans
le nôtre, que nous entendons main-
tenir la France debout. Le gouver-
nement compte sur vous, mes-
siears, pour faire en sorte que
jamais, ni da dehors, ni du de-
dans, rien ne la vienne ébranler. »
M. Poincaré a présidé hier, à Cler-
mont-Forrand, le banquet de clôture
de l'Union nationale des combattants.
M. Sarraut, ministre de l'Intérieur,
et M. Louis Marin, ministre des Pen-
sions, étaient aux côtés du chef du
gouvernement.
Voici le discours prononcé par le
président du Conseil
C'est toujours pour moi .un grand
réconfort que d'assister à l'une de vos
réunions périodiques. On y respire une
atmosphère salubre, ofr se clarifie la pen-
sée et où s'épure le sentiment. Un prési-
dent du Cnnseil ne peut recevoir de vous
que des leçons de persévérance et d'éner-
gie, et, Il n'eu reçoit jamais trop, s'il sait
les entendre et s'y conformer.
Un ministre des Finances lui-même
n'est pas trop dépaysé parmi vous, parce
que vous avez consetonco des difficultés
présentes et que vous savez toujours
subordonner vos vœux aux facultés de
l'Etat, .le ne me fais cependant pas
d'illusion les fonctions que j'exerce ne
sont pas de celles qui ouvrent le chemin
ces cœurs. Elles m'obligent sans cesse à
écarter des demandes intéressantes,
¡faire patienter les impatiences, à déce-
voir (les espérances légitimes.
Rôle ingrat, où l'on ne réussit qu'à la
condition d'y gagner une réputation bien
établie de mauvais caractère et de féro-
Je m'efforcerai de ne la pas trop
justifier, lorsque je serai appelé à résou-
dre les questions qui concernent les
anciens combattants.
Ce qui fait, d'ailleurs, la force et la
beauté de votre groupement, c'est que,
sans sacrifier aucun de vos droits, il n'a
jamais négligé aucun de vos devoirs et
qu'il est, au contraire, très jaloux de
vous faciliter la haute mission morale
que vous avez remplir dans la nation.
Pendant la guerre, vous n'avez pas été
seulement les défenseurs du territoire
et les protecteurs de nos foyers: vous
avez été la personnification de la France
héroïque. Pendant la paix, ce sont d'au-
tres services que vous pouvez rendre au
pays, mais non moins grands et non
moins nécessaires.
La tâche à accomplir
De même que, devant l'ennemi, vous
avez su retrouver nos vieilles vertus
guerrières, vous avez maintenant à
reconstituer, dans notre peuple si cruel-
lement éprouvé, les vertus traditionnelle»
de labeur et d'épargne qui ont assuré,
«le tout temps, sa grandeur et m pros-
périté. La fatigue d'un effort prolongé,
l'énormitc des sacrifices subis, la durée
du malaise financier, les détestables ten-
tations de l'instabilité monétaire ont.
elles vraiment faussé ou relâché les res-
sorts de notre nation ? C'est à vous, mes
amis, de prouver qu'il n'en est rien
c'est à vous d'enseigner à tous nos com-
patriotes que le travail est le premier des
devoirs sociaux, que la paresse est un
vol commis par l'individu aux dépens
de la communauté, que la prodigalité est
un outrage à la misère et qu'avant même
de songer, comme on dit aujourd'hui, à
normaliser et à rationaliser la produc-
tion nationale, il convient de régulariser
nous-mèmes, pour le bien général, nos
propres méthodes de vie et de mieux
ordonner l'emploi de nos activités.
Vous n'avez pas seulement, si je puis
ainsi parler, à revaloriser la France
vous n'avez pas seulement à lui rappeler
qu'elle ne doit pas douter d'elle-même
vous avez aussi à mettre en lumière sa
vraie figure, à empêcher qu'elle ne soit
présentée au monde sous des couleurs
mensongères, à maintenir en face des
calomnies impuissantes notre renommé-j
de peuple juste, loyal et pacifique.
Mais ce n'est pas là encore toute votre
tâche et, puisqu'il 'Taut aujourd'hui,
hélas 1 défendre l'idée de patrie contre
les insensés qui cherchent à l'obscurcir,
c'est vous qui devez rester au premier
rang de ses gardiens. Au lendemain do
notre victoire, l'antinatriotisme ne peut
être que le plus aveugle des contre-sens,
à moms qu'il ne soit la plus effroyable
des duperies. Il n'aurait d'excuse que
dans ce pays chimérique dont parlait
Ironiquement Wnldeck Rousseau, un
pays sans passé et sans rivaux, situé
au milieu d'un océan ignoré, dans une
ne assez fertile pour nourrir la popula-
tion et assez pauvre, en même temps,
pour ne tenter l'ambition de personne.
Comment doit être compris
le patriotisme
Mais la patrie n'c3t pas seulement une
nécessité de fait elle est aussi une
nécessité morale et le patriotisme est,
qu'on le veuille ou non, la forme la
plus accessible, ia plus sûre, la plus
vraie de nos devoirs envers l'humanité.
Nul ne l'a mieux montré que Jean
Jaurès dans la Revue de Parta du 1"
décembre 1898: « Briser les nations,
écrivait-il, ce serait renverser des foyers
de lumière et ne pius laisser subsister
que de vagues lueurs dispersées de né-
buleuse. Ce serait supprimer aussi les
centres d'action distincte et rapide, pour
ne laisser subsister que l'incohérente len-
teur de l'effort universel. Ou plutôt, ce
eerait supprimer toute liberté, car l'hu-
manité, ne condensant plus son action
en nations autonomes, demanderait
l'unité à un vaste despotisme asiatique.
Je sais bien qu'il y a aujourd'hui des
Français de naissance qu'un vaste des-
potisme astatique ne parait plus effrayer.
Mais nous, mes amis, nous avons une
autre conception du progrès. Nous con-
sidérons que la meilleure façon d'aimer
les hommes est d'aimer d'abord cette
fraction d'humanité qui est près de nous,
qui nous enveloppe et que nous pou-
vons le mieux connaître.
Certes. la France se fait honneur de
siéger à la Société des nations et d'y
collaborer avec les autres peuples. Mais,
pour qu'elle puisse y exercer l'influence
à laquelle elle a droit, il faut précisé-
ment qu'elle reste la France et qu'elle
ne se renie pas elle-même. « La France,
s'écriait Victor Hugo, en 1871, la France
est le pilier de l'ensemble humain. Lors-
qu'elle fléchit, tout s'écroule. Pour ne
froisser personne, ne disons pas le
pilier, osons un des piliers. Mais 11
aufflt qu'un des piiiers fléchisse pour
qu'un monument risque de s'écrouler
et c'est dans l'Intérêt de tous les peu-
ples, aussi bien que dans le notre, que
hous entendons maintenir la France de-
bout. Le gouvernement compte sur vous,
messieurs, pour faire en sorte que ja-
mais, ni du dehors ni du dedans,, rien
lie la vienne ébracier.
(A la deuxième page La séance de
'Clôture du congrés de l'U. N. C.]
M. DOUMERGUE
ET M. BRIAND
PARTENT CE MATIN
POUR LONDRES
LA CAPITALE BRITANNIQUE S'APPRÈTE
A LES RECEYOIR CHALEUREUSEMENT
C'est ce matin à 8 h. 15 que
M. Doumergue quittera Paris, par la
gare du Nord, pour se rendre à Lon-
dres. On sait que dans ce voyage,
le Président sera accompagne par
M. Briand, ministre des Affaires
étrangères.
A Londres, tout est prêt pour re-
cevoir le chef de J'Etat français et
M. Briand.
Dès hier, la gare Victoria était
abondamment pavoisée de drapeaux
aux couleurs des deux pays. A l'in-
térieur. le long du quai numéro 2,
des estrades sont dressées et les ta-
pissiers ont posé, le soir, les derniè-
res tentures. Toutes dispositions
sont également prises pour que le
public, même lointain, puisse parti-
ciper aux manifestations qui mar-
queront l'arrivée du Président à la
gare Victoria.
Londres. 15 mai (dép. Petil Parisien.)
La presse britannique a très heu-
reusement préfacé les réceptions qui
se préparent ici en l'honneur du
Président de la République fran-
çaise. Discrète ou chaude, la note
est toujours aimabte et se nuance
parfois d'attentions flatteuses. Hom-
mage d'une grande nation à un
grand peuple, écrivent unanime-
ment tous nos confrères anglais. Et
cet hommage, ils ne se bornent pas
à l'exprimer, ils le justifient.
Du Sunday Express, conservateur
d'extrême droite au Reynold's. radi-
cal socialisaut, qui a eu la délicate
pensée de publier en français ses
souhaits de bienvenue au Président,
c'est partout le même et chaleureux
plaidoyer. C'est le rappel de sacri-
fices communs au cours de la plus
grande épopée guerrière de l'His-
toire, c'est, en particulier, l'évo-
cation des épreuves sans précédent
que notre pays accepta avec un stoï-
cisme héroïque tout au long des
quat,re années que dura la tour-
mente. C'est encore l'admirable ef-
fort entrepris dès l'armistice par le
peuple français pour réparer les
ravages de l'invasion, et c'est aussi
le succès dont cet effort fut cou-
ronné sous le ministère d'union na-
tionale, par une stabilisation, effec-
tive du franc et l'épanouissement de
notre prospérité industrielle sur des
bases solides-
Partout au.?si s exprime le voeu
que l'amitié franco-anglaise se per-
pétue et que l'Entente cordiale se
resserre. Nécessité de défense dans
l'avant-guerre, l'Entente apparaît au-
jourd'hui à nos amis anglais comme
une nécessité non moins impérieuse
dans l'œuvre de reconstruction euro-
péenne. Ils la conçoivent, au surplus,
sous la forme qui, seule, peut con-
venir aux deux grands peuples éga-
1(!ment jaloux de leur indépendance
et qui cesseraient apparemment de
s'estimer le jour où l'un d'entre eux,
abdiquant sa dignité, accepterait de
se subordonner à l'autre.
Nous pouvons ne pas envisager
tous les problèmes du même point
de vue. Cela s'est produit en main-
tes circonstances et, tout récemment
encore, à la conférence du désarme-
ment. Nos intérêts ne sont pas iden-
tiques sur tous les points du globe,
qu'il s'agisse de l'Europe, du Levant
ou de l'Extrême-Orient. Il n'y a pas
non plus de similitude de tempéra-
ment des deux côtés du détroit, mais
c'est aux hommes «"Etat, interprète:*
de l'esprit d'entente qui anime les
deux peuples, de prévoir ces inévi-
tables différences, d'en tenir compte
et de les résoudre en d'honnêtes com-
promis qui ne laissent ni vainqueur
ni vaincu.
C'est dans ce cadre souple et solide
que l'entente franco-anglaise doit
se développer et parce qu'on lentend
ainsi à Londres, on se félicite que
les régles du protocole aient désigné
M. Briand pour accompagner M. Dou-
mergue et. fournir à notre ministre
des Atfaires étrangères, ainsi qu'au
chef du Foreign Office l'occasion de
nouveaux UMe-à-féie que l'un veut
espérer fructueux.. Jean Massip.
ON DÉCOUVRE DANS SA CHAMBRE
LE CADAVRE CE M. GUSTAVE HUBBARD
ancien Seine-et-Marne
Le décès semble re-
monter à plu de
quinze jour»
Ni. Dubié, com-
missaire du quar-
tier des Invalides,
était a v i s é, hier
après midi, par le
concierge d'un im-
meuble, 90. rue
Saint Dominique.
que des émanations
i n s u pportables se
dégageaient d'un
appartement du se-
con,d étage, habité
(jar M. Gustave Hub-
ancien dépu-
té. Celui-ci, qui était àgé de soixante-
neuf ans n'avait pas été aperçu, au
surplus, depuis une quinzaine.
Le magistrat se rendit aussitôt rue
Saint-Dominique et Ht ouvrir par un ser-
rurier la porte de l'appartement de l'an-
cien parlementaire. Il ne tarda pas à dé-
couvrir, dans la chambre à coucher,
étendu au pied du Ut, le cadavre de ce
dernier.
Les premières constatations du com-
missaire ont permis d'établir que M. Gus-
tave Hubburd avait été terrassé, par un
malaise subit, au moment où il commen-
çait à se déshabiller pour se coucher.
{M. Gustave-Adolphe Hubbard était né
à Jladrid en 1S58. Il était avocat au bar-
reau de Paris. Il avait été chef de cabi-
net du sous-secrétaire d'Etat à la Guerre
en 1881. Ensuite il représenta le qua-
torzième arrondissement au conseil mu-
nicipal de Paris. Elu en 1885 député de
Seiae-et-Oise. il fut réélu en 1889. Battu
en 1893, Il revint à la Chambre en 1901
comme député de Sisteron (Basses-Alpes).
Battu en M. G.-A. Hubhard s'était
depuis consacré à la propagande poli-
tique du parti radical.
LE BORDEAUX-PARIS
IL A ÉTÉ GAGNÉ PAR LE BELGE RONSSE
ADELIN BENOIT A UN QUART DE ROUE
Lès 587 kilomètres de l'épreuve ont été icoaMris
h la vitesse moyenne de 30 km. 497 à l'heure
La lutte sur la ligne d'arrivée, au. Parc des Princes. Rons5c ri jMuciic h«t. d'un quart da
roue, Adelin Benoit. Au sei-ond pian Van Slembrouck, troisième. Dans le médaillon
le sourire de Rousse après sa victoire
Le peloton pédalait sous un ciel déli-
cieux et léger, arrondi en coupole sur la
plaine. Autour du groupe multicolore, les
fanions des autos, claquant à la brise, don-
naient au cortège un air de fête, une ma-
nière d'accomplissement joyeux dont tout
et tous participaient les entraîneurs au
repos sur les camionnettes, les officiels
dans leurs limousines, les journalistes point
encore en mal de copie, voire les coureurs
eux-mêmes tous des as dont l'effort
semblait allègre et. à chaque coup de pé-
dale, merveilleusement renouvelé. Ces as,
grands amateurs de fruits, ponctuaient
superbement la route d'écorces d'oranges
et de pelures de bananes. Et je pensais
qu'une magnifique théorie de courage, de
bonne humeur et de bonne santé se prome-
nait ainsi sur les routes de France. A cet
instant quelqu'un, me voyant rêveur, me
dit
Attendez un peu. A Dourdan ça se
corsera.
Je n'avais pas besoin que cela se corsât;
mais, de fait, à Dourdan, ça s'est corsé.
Au bas de la côte, une frénésie furieuse
s'est emparée des coureurs et ne les a plus
lâchés jusqu'à Paris. Ça s'est fait d'un
coup; le peloton s'est trouvé soudain
secoué, disloqué, et une tempête de voci-
férations, de cris, de violences s'est substi-
tuée, en une seconde, au noble et harmo-
nieux cortège.
Ah! la magnifique tempéte! Tout ce que
des êtres humains peuvent demander à
leurs nerfs, à leur sang, à leur substance
a été manifiquement prodigué. Dos tendus
LES POULES D'ESSAI A LONGCHAMP
LA CRUE DU MISSISSIPI
LA NOUVELLE-ORLÉANS
EN PÉRIL
La Nouvelle-Orléans, 15 mai
Les eaux continuent à rompre les
digues du bayou des Glaises et il y
a déjà quatre grandes brèches et au
moins une douzaine de petites à
moins de 280 kilomètres de la Nou-
velle-Orléans. Des centaines de per-
sonnes oui avaient fait tous leurs
efforts pour tenter d'endiguer la
crue du Mississipi dans cette partie
du pays, ont, de désespoir, renoncé
à continuer cette tâche
Le fonds de secours pour les victi-
mes des inondations dans la Louisia-
ne s'élève maintenant à onze mil-
lions et demi de dollars.
Une tribune s'écroule à Philadelphie
au cours d'un match
Xew-York, mai (dép. Times.)
Unp, tribune s'étant écroulée au cours
d'un match due base-bail, Philadelphie,
cinquante personnes ont été blessées et
une tuée.
492 baptêmes de l'air
ont été donnés hier au Bourget
L'Amicale des directeurs, chefs de ser-
vice et contremaîtres de l'industrie mé-
tallurgique de France a visité hier l'aéro-
port du Bourget.
Comme chaque année, les membres de
ce groupement manifestèrent leur désir
de faire quelques vois en avion. A bord
de trois appareils pilotés par Ba,lao, Ma-
rie et Darnau, 492 baptêmes de l'air fu-
rent donnés, moyennant le droit réduit
de 15 francs.
C'est le record du nombre des néophy-
tes initiés aux charmes du tourisme
aérien.
La terre tremble en Yougoslavie
Belgradè. 15 mai (dép. Havas.)
Ce matin, à 3 h. 47, a été ressentie
à Belgrade, une secousse sismique
dont l'épicentre était au sud-ouest de
Belgrade, dans la montagne de Bou-
koulja. La secousse a duré deux
minutes et a été suivie de plusieurs
autres moins fortes.
Selon des informations obtenues de
l'institut eéismologicpie de Belgrade,
la secousee a été ressentie dans la
Serbie ouest et dans la Bosrv* est
en ressorts, jarrets forcés, guidons rageu-
sement secoués, le corps alternativement
en pesée sur l'une et l'autre jambe, ils s'en
allaient en danseuses > avec l'unique
pensée d'ajouter chaque fois un peu plus
de force aux pédales, de gagner un peu
de vitesse. Derrière eux, entrainés par leur
ardeur, les officiels et les suiveurs se
livraient, eux aussi, à une folle poursuite.
La. route n'était plus qu'un agglomérat
d'hommes et de voitures enchevêtrés, dans
de la poussière soulevée, des aboiements
de klaxons, des stridences de sifflets, des
fadeurs d'huile, des relents d'essence mal
brûlée par des moteurs chauffant, déjà
plus bas peut-être que les muscles, à tra-
vers une double haie d'êtres humains voci-
férant des choses insaisissables, leur
encouragement, leur foi, leur enthou-
siasme
Cela dura pendant cinquante kilomètres;
cela parcourut l'adorable Ile-de-France,
passa par Chevreuse, la vallée délicieuse;
frôla Port-Royal, l'abbaye solitaire; tra-
versa Versailles, la cité royale; Ville-
d'Avray, où rêvait Corot; Saint-Cloud,
Boulogne, pour venir enfin s'arrêter au
Parc des Princes, au centre d'un immense
anneau de foule angoissée à la vue de six
coureurs qui venaient de donner leur force
entière et dont l'un, Ronsse, trouva
en lui ¡'ultime et miraculeuse ressource, la
dernière fureur d'enlever un quart de roue
à Adelin Benoit.
Et je vous jure que ce ne fut pas du
chiqué. Louis Léon-Martin.
(A 10 4* page, le compte rendu technique.)
DEPUIS QUINZE JOURS
UNE JEUNE FEMME GISAIT
ÉTRANGLÉE DANS SON LIT
t/aanssin, aa sexagénaire, ett toiré
inanimé sur les berges de la Seine.
Il avait tente de s'empoisonner, mais
on croit le sauver
Un crime horrible a été découvert
hier matin, 219, rue de Charenton.
Les locataires de l'immeuble,
Mmes Fuselier et Pontonnier, étaient
incommodées depuis samedi par des
odeurs cadavériques paraissant pro-
venir du petit logement occupé par
une tricoteuse de vingt-cinq ans,
Mlle Germaine Godet.
Or personne n'avait revu la jeune
femme depuis le 30 avril dernier. La
concierge, Mme Laquerbe, pensait
qu'elle était partie à la campagne
avec son ami, M. Auguste Luzeau,
soixante-deux ans, marchand de
beurre en gms. habitant tout à côté,
230. rue de Charenton.
Cependant, hier matin de très
bonne heure, Mme Fuselier, en
ouvrant sa porte, fut littéralement
prise à la gorge par ces mêmes
odeurs nauséabondes. La concierge
se rendit aussitôt au commissariat
tout proche. Elle fut tout étonnée de
rencontrer en chemin M. Luzeau,
qu'elle croyait à la campagne. Ce
dernier parut fort contratrié
Je suis au courant, lui dit-il
simplement ne vous en fartes pas,
je vais uller au commissariat.
Mme Laquerbe, cependant, sui-
vib son idée et alla prévenir -les
agents.
Étranglée.
Bientôt, M. Mignonneau, commis-
saire de police du quartier de Pic-
pus, arrivait sur les lieux accompa-
gné de son secrétaire, M. Labrunie.
Le magistrat fit ouvrir la porte du
logement de Mlle Godet par, un ser-
rurier.
Dans la pièce, un affreux specta-
cle cloua sur place les policiers. Le
cadavre de la .ieune tricoteuse, déjà
en complète décomposition et rongé
par les vers, était étendu complète-
ment nu sur un petit lit de fer. Le
visage était méconnaissable. Un
bouquet de lilas avait été placé sur
sa poitrine.
En dépit des plus minutieuses
investigations, M. Mignonneau ne
découvrit aucune arme ni aucun
flacon ayant pu contenir du poison
ou une drogue quelconque. La mort
paraissait remonter à plus de quinze
jours et, de ce fait, tout examen était
impossible. Le magistrat envisagea
aussitôt l'hypothès« d'un crime.
Le suicide de l'assassin
De retour à son bureau, il allait
faire convoquer l'ami de la vietlime,
que la concierge avait justement
rencontré quelques heures aupara-
vant. lorsqu'il fut prévenu par télé-
phone qu'à 100 mètres en amont du
pont de Bercy des mariniers avaient
trouvé inanimé sur la berge un hom-
me dont le signalement répondait
exactement à celui du marchand
qu'il recherchait.
A l'hôpital de la Pitié, où le blessé
avait été transporté dans le coma,
M. Mignonneau établit facilement
qu'il s'agissait bien de M. Auguste
Luzeau. Dans ses poches, il décou-
vrit également une lettre qui lui était
adressée. Cette lettre, écrite le
30 avril dernier par le marchand de
beurre, donnait toute la genèse du
drame « J'ai fait la connaissance
de Germaine Godet, écrivait Luzeau.
le 23 février 1926. C'est elle qui m'a
ruiné. A deux reprises, elle m'a pris
L'ANGOISSANTE AVENTURE
DE NUNGESSER ET COU
HUIT JOURS SONT PASSÉS.
Huit jours sont passés depuis que
Jfungesser et Coli, à bord de leur
« Oiseau blanc » quittèrent tout au
matin, en. un vol magnifique, l'aéro-
drome du Bourget.
Huit jours durant lesquels nous
avons vécu des heures d'exaltation,
puis les pires angoisses.
A l'heure actuelle, la situation est
celle-ci
II semble certain que Nungesser et
Coli, après avoir quitté la France,
ont traversé la Manche, sont passés
au-dessus du sud de l'Angleterre et
du sud de l'Irlande, et se sont'enga-
gés au-dessus de l'Atlantique.
Il semble probable qu'ils onf,
atteint la région de Terre-Neuve, où
ils se sont trouvés littéralement
noyés dans un banc de brume.
Que sont-ils devenus ?.
En présence de renseignements ou
imaginaires, ou contradictoires, ou
non contrôlés, il est impossible
d'émettre une opinion sérieuse, et
nous devons nous contenter d'espé-
rer.
ENCORE DES TEMOINS
QUI ONT VU ET ENTENDU
L' c OISEAU BLANC » A TERRE NEUVE
Saint-Jean-de-Terre-Xeuve, 15 mai
(dêp. Havas.)
Suivant des informations parvenue;
aux autorités dans la soirée d'hier au
sujet du passage supposé de F Oiseau
blanc », diverses personnes de la baie de
la Conception et de la baie de Plaisance
ont déclaré qu'elles ont entendu un aéro-
plane lundi matin. Deux d'entre elles
prétendant qu'elles ont vu un avion sur-
voler Harbour-Grace ces indications
proviennent de points échelonnés sur la
route que jes aviateurs auraient eu à
suivre au cas où ils se seraient dirigés
sur la Nouvelle-Ecosse.
C'EST DE LEUR FLEIN GRE
QUE NUNGESSER ET COLI
SE SONT ENVOLES
On a. fait courir le bruit que les avia-
teurs Nungesser et Coli auraient décidé
leur départ et pris ieur vol sur l'ordre
de mimstres mus par le désir de voir
les aviateurs français devancer leurs
camarades étrangers.
Les ministres mis en cause opposent à
ces bruits un démenti forme].
Le départ des aviateurs Nnngesser et
Coli a été décidé par ceux-ci en dehors
de toute intervention ou suggestion quel-
ooçque d'aucun ministre.
itHB jitiuienams aviateurs diiyjais uuiuiau
(pn haut) et Carr, qui, au premier jour
favorable, quitteront Londres pour battre.
vers les Indes, le record du plus long vol
UN RAID EN AVIONNETTE
Thoret espère partir cet apr«-midt
pour Moscov
Les commissaires de l'Aéro-CSub de
France ont procédé hier aux formalités
officielles de poinçonnage dea pièces de
l'avionnette sur laquelle le lieutenant
Thoret va tenter le record de distance.
Le départ pour Moscou aura sans
doute lieu cet après-midi.
20.000 PIGEONS VOYAGEURS
ONT PRIS LEUR VOL
Hier matin a eu lieu, dans l'arrondisse-
ment de Compiègne, un lâcher de 20.000
piueons voyageurs, répartis comme suif
a Noyons, 102 wagnns; à Compiègne, 21
wagons; à Pont- Sainte -Maxence, 39
3.700 et 3.500 francs. En quinze mois,
elle m'a dévoré 45.000 francs. Voyant
qu'il ne me restait plus rien, j'étais
devenu d'une humeur méchante et
jalouse. Depuis quelque temps, nous
avions des scènes violentes- L'autre
soir (il n'indique pas la date), je
l'avais emmenée au théâtre. Le matin,
avant de me rendre à mon travail, je
crus qu'elle se moquait de moi; j'ai
perdu la tête. je me suis précipité sur
elle, la saisissant à la gorge. Je ser-
rai un peu trop fort et, en dépit de
tous mes soins, je ne pus la ranimer.
Comme un ton. je suis sorti, et,
depuis, me sachant un criminel, je ne
vivais plus. Lorsque vous trouverez
cette lettre, je serai mort. »
Empoisonné?
Très vraisemblablement, le meur-
trier, qui avait rencontré hier matin
la concierge et son mari, sentant
qu'il allait être arrêté, aura absorbé
un poison pour se donner la mort.
Celle-ci tardant à venir, il aura eu
l'idée d'aller se jeter dans la Seine
et c'est au moment qu'il allait mettre
ce dernier projet à exécution que,
pris d'une faiblesse, il se sera éva-
noui sur la berge.
D'ailleurs l'examen des internes de
l'hôpital de la Pitié ne tardera pas à
confirmer sans doute cette hypothèse.
Les parents de Mlle Godet, qui
habitent 18, rue de Normandie, à
Charentonneau, ont été prévenus. Le
meurtrier occupait depuis dix ans
une petite chambre meublée, 230. rue
de Charenton. A cette adresse, nous
avons recueilli sur lui les meilleurs
renseignements. Toujours très cor-
rect et très pondue il donnait
l'impression d'un homme qui tra-
vaille beaucoup. D'ailleurs son mé-
tier exigeait qu'il se levât da très
bonne heure afin de se rendre sur les
différents marchés du boulevard de
Bercy, Vincennes et Ménilmontant,
où il allait habituellement tous les
matins vers 6 heures. Depuis le
jour du crime, il rentrait comme
de coutume chaque soir, -T6E5. "V
ou 10 heures. Il ne paraissait pas le
moins du monde agité ou tracassé.
La concierge du 219 de la rue de
Charenton a aperçu pour la dernière
fois Mile Godet le samedi 30 avril.
La jeune femme allait reconduire à
la gare Montparnasse sa petite fille,
quil est âgée de quatre ans, et la
nourrice de cette dernière, qui habite
dans la Sarthe.
On peut donc présumer que c'est
dans la nuit du 30 avril au 1" mai
que le drame s'est déroulé.
La semaine dernière, le marchand
de beurre téléphona à M. Laquerbe.
Ce dernier n'entendit que des phrases
incompréhensibles, où il crut saisir
seulement le nom de Mlle Godet.
Dans la soirée, on assurait à l'hô-
pital de la Pitié que Luzeau avait
des chances de se tirer de son em-
poisonnement.
M. RENÉ RENOULT
EXPOSE A ARRAS
LE POINT DE VUE
DU PARTI RADICAL
Il se prononce pour l'union des gau*
ches et préconise la réalisation
rapide des mesures réclamées
par tous les partis démocratiques
Arras, 15 mai (dép. Petit Parisien)
Une grande manifestation politique
a eu lieu aujourd'hui, organisée par
la. Fédération radicale socialiste du
Pas-de-Calais. Au banquet, qui réu.
nissait plusieurs centaines de mili.
tants, M. René Renoult. sénateur du
Var, vice-président du parti radical
et radical socialiste, a prononcé un
discours important dont voici les pas-i
sages essentiels
Tout d'abord, M. René Renoult fixe
la position du parti radical et radical
socialiste.
Pour l'union des partis de gauche,
dont il est en quelque sorte le pivot, le
parti radical socialiste a le constant
dessein de traduire tes aspirations de li
démocratie en de bienfaisantes réatltés,
en des achèvements de justice obtenus
dans la légalité constitutionnelle, dans loi
prospérité économique et dans la paix
sociale, par le libre jeu de l'institution
parlementaire améliorée dans son ren-
dement.
Ces principes et cette méthode ont été
Illustrés par de grands républicains e0.
prononçant les noms de Floquet, Bris-
son, Coblpt, Léon Bourgeois, Combes,-
Bcrteaux, Pelletan, dont le souvenir nous
appartient en propre, il nous est donné
d'évoquer d'un trait les plus belles pages
de la troisième République, les plus
nobles exemples de dévouement au pays
et à ia démocratie.
Le part: radical socialiste s'honore dd
chercher auprès de ces grandes mémoi-
res ses meilleures inspirations, et notre
cher président Maurice Sarraut, qui le
dirige avec une rare autorité, n'y a point
manqué lorsqu'il a récemment précisé
notre position politique à l'égard dea
partis qui sont à notre gauche et de ceux
qui sont à notre drôiîe, défini notre
sit.uation de parti compensateur entre
l'extrémisme révolutionnaire et le con-
servatisme ,social, affirmé enfin en ter-
mes heureux notre indéfectible attache-
ment aux intérêts généraux du pays, en
même temps que nos aspirations de pro-
grès démocratique et social.
J'ose dire qu'il n'est pas de républi-
cains sincères à quelque opinion qu'ila
appartiennent, qui pourraient s'applau-
dir de voir le parti radical socialiste ces-
ser de remplir le raie utile qui toujours
fut le sien dans le développement de la
République et dans les. progrès de la
démocratie.
Le sénateur du Var rappelle eniuita
les conditions dans lasquelles fut
formé le cabinet Herriot au tende-'
main des élections de 1924, les diffi-
cultés que rencontra le cabinet et
comment il fut' renversé.
Aux hommes de bonne toi, J*
demande quels .reproches n'eût point
encourues le ministère radical socialiste
si, au lendemain des élections du 11 mai
1924. il s'était dérobé aux responsabilités
du pouvoir, ou si, l'ayant accepte-, :1
avait négligé de donner place, dans soa
action pouvernementale, aux revendica-
tions que la démocratie venait de for-
mttler.
Cette action legique et loyale n'a point
connu de désaveu les congrès succes-
sifs que le parti radical socialiste a
tenus à Boulogne, à Nice et à Bordeaux,
ont attesté hautement la continuité des
vues politiques de nos organisations
départementales et de nos militants
lors des futures élections, notre parti
pourra bannir toute appréhension quant
au jugement que le suffrage universel
portera sur lui, à la condition toutefois
qu'il dise au pays la vérité tout entière
sur les difflcultés qui lui ont été sus-
citées.
La situation financière
L'ancien garde des Sceaux, après
avoir affirmé que ce sent « les puiî-
sances financières qui ont amené
l'éviction des partis de gauche », exa-
mine la situation financière.
Comme M. Georges Bonnet, l'autre
jour, il redoute que le redressement
ne soit pas définitivemeut acquis et
met en garde le parti radical contre
le danger de l'« incertitude où se
trouve placé le pays Il conteste que
la totalité des 8 milliards dont a
parlé M. Poincaré puisse être consa-
crée, dans le budget de 1927, à l'amor-
tissement de la dette.
Il convient d'ajouter que, dans l'équi-
libre budgétaire, dont le ministre des
Finances se félicite à juste titre, le pro-
duit des impôts de consommation et
surtout de la taxe sur le chiffre d'affai-
res figure pour de? sommes extrême-
ment importantes or le rendement peut
en être, à bref délai, notablement di-
minué.
Par ailleurs, le renchérissement du
coût de la vie risque d'entraîner de nou-
,'elles dépenses sur de nombreux cha-
pitres du budget se rapportant au per-
sonnel et au matériel -le jour oÙ ce
double phénomène viendrait à se pro-
duire, le problème de l'équilibre budgé-
taire lui-même se poserait à nouveau.
Et M. René Renoult d'ajouter:
Je suis convaincu qu'éclairé sur la
situation réelle de nos ünances publi-
ques, le suffrage universel 'n'exigera sans
doute pas des précisions imprudentes
sur la question qui est essentiellement
d'ordre gouvernemental, de la stabill-
sation ou de la revalorisation, mais qu'il
voudra fermement utiliser les ressources
précieuses que lui offrent encore les
partis de gauche par leur doctrine et
les solutions qui en dérivent.
L'orateur se prononce contre « li
politique des emprunts ».
G'eet cette politique détestable des
emprunts qui oblige actuellement le gou-
vernement d'union nationale Il tenter par
des mesures encore insuffisantes de répa-
rer non pas les fautes soi-disant com-
mises en matière financière par le cartel
des gauches, mais bien celles qu'en tout*
vérité il faut attribuer aux prédécesseurs
du gouvernement de 1924.
Seule l'application des mesures préco-
nisées par les partis de gauche pour-
rait remédier à ia situatlon la contri-
bution sur la fortune acquise, que le
parti radical socialiste a depuis long-
temps jugée nécessaire, permettrait un
amortissement profond, que la taxe suc-
cessorale et le produit médiocre de la
taxe sur la première mutation ne sau-
raient procurer; le gouvernement
d'union nationale rendrait, en proposant
lui-même les mesures efficaces d'assai-
nissement, un éclatant service au pays.
Qu'il n'oublie pas que si, par la contri-
bution de la fortune acquise le cin-
quième seulement des prélèvements que
la spéculation a opérée à son profit sur
le capital français, on utilisant succes-
sivement la défiance et la confjance, avait
été consacré l'amortissement, Tassai-
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