Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1925-04-27
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 avril 1925 27 avril 1925
Description : 1925/04/27 (Numéro 17590). 1925/04/27 (Numéro 17590).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Identifiant : ark:/12148/bpt6k6060980
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/09/2008
f TEMPS PROBABLKf
1 HEGIOK PARISIENNE. Temps encore»»
i liais, mais adoucissement en vue. Eclal
assez belles; quelques averses. Vent moaaRtf'
du nord. Nuit: Jour:
EN FRANCE. ùtaitié Ouest, ciel demi- *•*
1 nuageux; ondées par places. Moitié Est, ciel
I très nuageux averses et grains. Très frais.
SOLEIL lever, S h. 40 coucher, h. M
LUNE prem. quartier le t"\ plelne le S mal
V.a.»»*
Sfcv DERNIÈRE ÉDITION DE PARIS
20 cent. 6.'LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DU MONDE entier -é
I*1 LUNDI
27
AVRIL 1925
& • taint Prédérlo
HINDENBURG
candidat des droites
ÉLU PRÉSIDENT
DUREICH
Berlin, 27 avril (1 h. 30 du matin.)
(Par téléphone de notre correspondant particulier.)
Voici les tout derniers résultats
Sur 39.215.232 électeurs, il a été dépouillé 30.169.826 bus.
letins.
Hindenburg obtient 14.639.967 voix.
Marx, 13.740.489 voix.
Thaelmann, 1.789.420 voix.
Berlin, 27 avril (2 heures du matin.)
(Par téléphone de notre correspondant particulier.)
Les premiers résultats venant de Berlin et des grands cen-
tres industriels montraient, jusque vers Il heures du soir, une
avance croissante pour Marx. A partir de 11 heures, cependant,
arrivèrent à l'Office de statistique les dépouillements de pro-
vince, et les populations rurales ayant voté en masse pour le
maréchal, leurs votes ont fait pencher la balance de son côté.
>|IS RESULTATS HEURE PAR HEURE
''Berlin, 26 avril (dép. Petit Parisien.)
Voici les résultats de l'élection
Présidentielle au fur et à mesure de
îeur proclamation
9 h. 30.
Les premiers résultats connut,
èont favorables au D' Marc, avec un
̃Million de voir contre ait
maréchal Hindenbunj.
L'avance de M. Marx est de 260.347,
,avec voir, contre 3.372.060
jaij maréchal.
10 h. 45.
Le D' iJnr.r Il 8.075.183 voix; Hin-
'denburg. 7.382.750 le communiste
Le dépouillement donne
Marx, 9.079.202.
Hindenburg,
Thaelmann, 1.312.240.
Minuit
;Berlin, 27 avril (dép. Petit Parisien.)
La situation devient hautement
aramatique. Les résultats publiés
sont contradictoires. L'agencé Wolli
n'hésite pas à donner un million de
voix d'avance à Hindenburg.
La « Gazette de Voss », à son ser-
vice spécial, donne un peu plus de
i3 millions de voix à Hindenburg et
un peu moins de 13 millions à Marx.
Elle reconnait donc à Hindenburg
une avance de 3 à 400.000 voix sur
Marx.
Le « Berliner Tageblatt » assure,
en contraire, que 30 millions de
suffrages sont déjà exprimés et que
Marx a une « petite » avance de 20
à 30.000 voix.
LA JOURNÉE A BERLIN
Berlin, 26 asril (dép. Petit Parisien.)
La journée du plébiscite a «lé gra-
tifiée d'une pluie battante. A Berlin.
la foule n'a cependant cessé de
circuler, dans l'après midi. sous
les parapluies et l'animation a été
extrême. Le scrutin durait de 9 heu-
res du matin à 0 heures du soir. Il
était organisé par quartiers, de telle
sorte que chaque section électorale,
établie le plus souvent dans de petits
restaurant, ne réunissait pas plus de
4.000 à 5.000 électeurs. Dès 10 heures
du matin, des camions automobiles,
souvent formés en véritable convoi,
et accormpagnés d'orphéons, com-
mençaient à sillonner la ville en tous
sens en agitant des drapeaux.
L'après-midi, comme la plute tom-
bait de plus en plus, les propagan-
distes se décidèrent à prendre place
dans des fiacres automobiles fermés,
en arborant des drapeaux aux por-
t. :es. En déniant, chaque convoi
çriait selon son camp « Wsehlt
Marx» (Elisez Marx;, ou « Elisez
Hindenburg ».
A quoi la foule répondait selon le
cas par, un vigoureux « hoch ou
un non moins vigoureux « nieder 1 »
trois fois répété et souligné de coups
de sifflet stridents. La physionomie
de la rue était dominée par le nom-
bre considérable de racistes et de
sections patriotiques de jeunes gens
imberbes, arborant avec une gravité
comique .la croix à crochet et les
couleurs aux emblèmes impéri!aux.
Les affiliés de l'organisation répu-
blicaine dite « Bannière d'Empire »
paraissaient, plus réservés, moins
provocants, mais tout aussi résolus.
Les esprits étaient à ce point su-
rexcités qu'après 6 heures du soir,
c'est-à-dire alors que Je scrutin était
terminé, la foule continuait à ma-
nifester et à s'invectiver au hasard
des rencontres.
On annonce ce soir qu'il y a eu,
dans la capitale, au cours de la
journée, un millier de collisions, au
cours desquelles un manifestant a
été tué et cinquante blessés.
LES BAGARRES
Berlin, 26 àvril {dép. Radio.)
En raison de l'agitation des esprits,
il y a eu des bagarres sanglantes
dans divers quartiers. A la Wilhem-
piatz, à Charlottenburg, à l'ouest
de Berlin, les pangermanistes lancé--
rent des bouteilles de bière sur une
auto occupée par des républicains
un membre de la « Bannière du
Reich », le crâne fracturé, dut être
transporté à l'hôpital.
A la Schieldhornplatz, à Steglitz,
faubourg de Berlin, communistes et
nationalistes engagèrent à coups de
pierres une bataille en règle, au
cours de laquelle trois personnes fu-
rent blessées.
A l'Est, où les esprits étaient par-
ticulièrement surexcités, on signale
de nombreuses et sanglantes bagar-
res. Près de la Frankfurtferallee, à
la Weberwiese, un cortège de dix
autos nationalistes a rencontré une
troupe de membres de la « Bannière
du Reich » les deux partis s'adres-
sèrent d'abord des injures, puis les
nationalistes, sautant de leurs au-
tos, tombèrent à coups de cannes
plombées sur les républicains qui se
détendirent avec des pierres.
Comme la foule voulait faire un
mauvais parti aux agresseurs, la
police intervint un peu tard pour
séparer les combattants. Douze per-
sonnes ont été blessées, dont 1 une
grièvement, d'une fracture au crâne.
A la Mahreineckeplatz, un membres
de la Ligue de Bismarck a blessé
grièvement un ouvrier d'un coup de
revolver au ventre.
A LA DERNIERE HEURE
LA BIOGRAPHIE
DU NOUVEAU PRÉSIDENT
ET LES RÉSULTATS LOCAUX
LES OBSEQUES
DES VICTIMES
DU GUET-APENS
COMMUNISTE
Elles se sont déroulées
dans le recueillement
et le calme
Paris a apporté hier un solennel
hommage aux victimes de l'attentat
de la rue Damrémont.
Large toile de deuil tendue sur la
place du Parvis-Notre-Dame, le ciel
semblait s'associer lui aussi à cette
pieuse cérémonie. Cependant, sous
la pluie fine, dès midi, des amils,
des camarades, des curieux s'étaient
massés en rangs épais que dessinait
un cordon de police.
Et c'est bientôt sous le glas sonné
par les cloches de la cathédrale, l'ar-
rivée des personnalités officielles:
MM. le général de Castelnau, prési-
dent da la Ligue des patriotes
Alexandre Millerand, président de la
Ligue républicaine nationale Pierre
Tailtinger, président des Jeunesses
patriotes Maurice Quentin, prési-
dent du conseil municipal, que sui-
vent MM. Naudin, préfet de la Seine;
Morain, préfet de police Schrameck,
ministre de l'Intérieur Mgr Bau-
drillart, MM. Henry Pâté, Reibel, Du-
vrJ.-ArnouW, Le Corbeid/ler, députés.
A 12 h. 50, MM. Paud Painlevé,
président du Conseil, et de Selves,
président du Sénat le colonel
Derendinger, représentant le Pré-
sident de la République, pénètrent
dans la cathédrale. Un catafalque a
été élevé au milieu de la nef, sobre-
ment parée de trophées aux cou-
leurs nationales. Des fleurs s'amon-
cellent sur les draps funèbres.
Durant la messe, dite par l'abbé
Becquerel, vicaire de la paroisse, la
maîtrise exécute des chants liturgi-
ques ponctués par la voix grave des
orgues, et lorsque l'absoute, donnée
par le cardinal Dubois, le parfum de
l'encens s'envole dans la nef, c'est le
triste défllé qui commence et s'avance
dans un émouvant si'lence; interprète
du respect unanimes, vers le parvis.
Les discours
Au centre de la place, une tribune
a été dressée devant les corbillards
recouverts de couronnes de fleurs
fraîches. Sur la tribune, entou-
rée d'une rangée de drapeaux et de
fanions, M. Maurice Quentin, prési-
dent du conseil municipal de Paris,
monte le premier. D'une voix émue,
il salue, au nom de lr. Ville, les vic-
times « tombées glorieusement au
champ d'honneur pour le respect de
l'ordre public ».
Depuis plusieurs mois, poursuit
M. Quentin, les germes de la guerre
civile ont, à l'état plus ou moins latent,
levé sur plus d'un point de notre terri-
toire. Il convient donc que la popula-
tion parisienne garde tout son sang-
froid. C'est l'appai pressant que je lui
adresse.
Lorsque le président du conseil
municipal demande, en d'aussi tragi-
ques circonstances, le concours des
pouvoirs publics, une salve d'applau-
dissements éclate, que l'orateur inter-
rompt de la main.
M. Taittinger, président des Jeu-
nesses patriotes, prend ensuite la
parole. Le député de Paris ne cache
pas son émotion de venir saluer au-
jourd'hui trois de ses amis, dont il
fut le chef et il jure, sur. leur tombe
si prématurément ouverte, de ne pas
abandonner leurs familles.
Le général de Castelnau lui suc-
cède à la tribune, au nom de la Ligue
des patriotes.
Rappelant 1 e s circonstances de
l'odieux attentat, qu'il compare à
celui de Marseille, il dit le « frémis-
sement de la France généreuse et du
vrai) Paris patriote, vibrant à l'unis-
son, conscients d'être menacés dans
leur sécurité en même temps qu'at-
teinta dans leur âme par le crime
sauvage qui émeut et révolte ».
L'adieu suprême de M. Millerand
Au nom de la Ligue républicaine
nationale, M. Alexandre Millerand
apporte, à son tour, l'hommage dou-
loureux du respect et de l'admira-
tion de la France entière aux vic-
times du devoir civique.
Ils sont donc tombés, dit-il, sans qu'on
ait pu leur reprocher un geste de provo-
cation, sous .les coups du plus lâche
attentat.
.Il sort de ces tombes une leçon que
recueilleront toutes les consciences fran-
çaises. Leçon d'abnégation devant le
devoir compris et accepté. Leçon de con-
corde et d'union entre tous les, Français.
Devant l'enseignement donné par ces
enfants du peuple, qui ne rougirait
pas d'écouter les voix de la discorde et
de la haine 1 qui oserait se dérober à
l'obligation civique ?
Les discours terminés, le cortège
se forme dans l'ordre et le silence.
puis se met en marche dans la di-
rectio du pont au Double et de la
rue Lagrange, pour gagner, bientôt
le boulevard Saint-Germain.
Tout au long du parcours, une foule
énorme ne cesse d'observer le digne
recueillement que commandait une
aussi émouvante cérémonie.
Par instants, au passage du cortège,
des cris partent de la foule massée
sur les trottoirs « Vive Millerand
Vive Castelnau 1 Vfve la France 1 »
Mais les mains des commissaires se
lèvent pour réclamer le silence-
An cimetière de Vaugirard
I! est 4 heures lorsque la tête de
l'imense cortège atteint le cimetière
de Vaugirard.
Les trois cercueils, tirés des cor-
billards, sont rangés côte à côte sur
une estrade dressée à l'entrée de la
nécropole, autour de laquelle se ran-
gent les drapeaux. A droite de l'en-
trée se placent les parents des morts.
Tenant par la main son jeune fils,
Mme Marchai, écrasée par la douleur,
doit s'asseoir et recevoir les soins des
personnes qui l'entourent. A gauche,
se sont massées les personnalités
officielles. L'abbé Becquerel, entouré
de son clergé, dit les dernières priè-
res. Puis, suivant M. Millerand et le
général de Castelnau, les représen-
tants du gouvernement, du Parle-
ment et les diverses personnalités
viennent s'incliner une dernière fois
devant les trois morts et devant leurs
familles.
Le défilé commence alors.
Au pas cadencé, en rangs par qua-
tre, les groupes défilent à rapide
allure, la téte tournée vers les trois
cercueils et les salua,nt au passage-
Et ce défilé imposant se poursuivra
durant trois quarts d'heure. Puis, en
présence des familles, les cercueils
furent descendus dans les tombeaux
préparés.
Légers incidents
D'iimportantps forces de police
avaient été disposées sur tout le par-
cours suivi par, le cortège.
Il y eut de très légers incidents.
Rue de l'Eperon, rue de Buci, rue du
Dragon, rue Cambronne, rue Le-
courbe, quelques individus, ayant
refusé de se découvrir au passage des
cercueils, reçurent de leurs voisins
des observations indignées, voire
quelques horions. A l'angle de la rue
da Four et du boulevard Saint-Ger-
main un énergumène siffla. Malmené
par la foule, il fut conduit au poste
NOUVEAUX INCIDENTS SANGLANTS
A LA GUADELOUPE
UN MORT ET PLUSIEURS BLESSÉS
M. Candace, député de la Guade-
loupe, nous communique la dépêche
suivante qu'il a reçue hier de M.
Jean François, maire de la Pointe-à-
Pitre
Vendredi soir, 25 avril, à la sortie
d'une réunion électorale, organisée en
vue des élections municipales et qui se
tenait à. la mairie de la Pqinte-à-Pitre,
des coups de feu ont été tirés sur des
électeurs. IL y a un mort et plusieurs
blessés assez grièvement. Parmi ceux-ci
se trouve M. Bonlfax, conseiller géné-
ral et président de la commission colo-
niale. Nous formulons une énergique
protestation auprès du gouvernement.
DEUX ÉLECTIONS SÉNATORIALES
M. KLOTZ ELU DANS LA SOMME
Une élection sénatoriale a eu lieu,
hier, dans la Somme, en remplace-
ment de M. René Gouge (Union répu-
blicaine), décédé.
Au premier tour de scrutin, sur
suffrages exprimés. M. L.-L.
Klotz, radical socialiste, député, an-
cien ministre, candidat du congrès ré-
publicain, a été élu par 937 voix.
contre 127 à M. Gradel, indépendant,
et 111 à M. Jules Thierry, soc. S.F.I.O.
ET M. CURRAL DANS LA HAUTE-SAVOIE
La seconde a eu lieu dans la Haute-
Savoie, en remplacement de M. Goy
(gauche démocratique), décédé.
M. Curral, avocat, radical, a été
élu, au second tour. de scrutin, par
380 voix sur 637 suffrages exprimés,
contre 252 à M. Crolard, ancien dé-
puté, entente républicaine.
Au premier tour, les voix s'étaient
ainsi réparties M. Crolard, 250
M. Curral, 183 NI. Jacquier, député,
radical socialiste. M. Léger,
socialiste S. F. I. 0., 34.
LE MEUNIER
Pour la précision et l'élégance de son
écart, c'est bien, en ce moment, le plus
bel artiste des « cuadrillas landaises.
lfais il a trop confiance dans les vaches.
Trois fois, quatre fois, il va écarter •
la même, les pieds posés sur son étroit
béret soutaché d'or. Alors, n'est-ce pas,
la vache s'aperçoit, à la fin, que seul le
buste de Le Meunier bouge et à la
cinquième charge, au lieu de frapper à
hauteur des reins, elle lance ses terribles
cornes dans les genoux. Et il arrive que
Le Meunier, très grand, très svelte, soit
lancé en l'air et retombe sur la tête.
Une heure plus tard. il est d'attaque et
prêt à recommencer.
[Rappelons que la location pour les
Huit jours landais sera ouverte, au
Vel' d'Hiv', à partrr de ce niatin, à 11 heu-
res, tous tea jovrs de la semaine, jus-
qu'à 18 heures.] t --̃-̃̃̃•̃̃_•
POUR ET CONTRE
Sur la route, un passage à niveau.
Il est ouvert. Une auto s'engage sur
la voie. Au même instant, un express
passe. 11 y a des morts. L'affreux acci-
dent n'est qu'un accident de plus. Les
passages à niveau feront-bien d'autres
victimes.
On arrête, naturellement, le garde-
barrière. Et après ?
Il est déjà fou qu'il y ait des passa-
ges à niveau et qu'on oblige les gens à
traverser des voies ferrées sillonnées
par des rapides. Le moindre bon sens
aurait dû commander d'établir la circu-
lation routière soit au-dessus, soit au-
dessous du chemin de fer. Mais la bê-
tise, peut-on dire, est faite. Elle a été
faite avant nous et, pour la défaire,
aujourd'hui, pour supprimer les pas-
sages à niveau tels qu'ils sont, il fau-
drait peut-être beaucoup de temps,
beaucoup de peine et d'argent.
Si nous sommes ainsi condamnés à
subir longtemps encore les passages à
niveau, il serait au moins décent et
urgent de les aménager avec quelque
intelligence et quelque prudence.
D'abord, l'ouverture et la fermeture
des barrières devraient partout être
automatiques tandis qu'en beau-
coup d'endroits le garde-barrière doit
encore péniblement manœuvrer des sor-
tes de claies toutes disloquées comme
si la voie ferrée était un champ de
carottes.
Ensuite, chaque passage à niveau
devrait être pourvu de signaux visibles
à toute heure du jour et de la nuit.
Automatiquement, ces signaux de-
vraient fonctionner quand un train
aurait franchi tel point, à telle distance
du passage à niveau. Ainsi, même
quand leurs montres seraient arrêtées,
les gardes-barrières seraient sûrement
avertis. Et on n'aurait pas à les arrê-
ter, eux, après une catastrophe.
Enfin, comme certains tortillards 'se
croient même permis de rouler sur nos
routes sans passage à niveau, sans bar-
rière, sans rien, il faudrait, coûte que
coûte et sans retard, mettre ces tortil-
lards à la raison et leur imposer des
règles de prudence formelles et sé-
rieuses.
En attendant, attendons de nouveaux
et terribles accidents.
Maurice Prax.
LA MORT SUSPECTE DE M. MENANT
Le courtier Sauvant est ramené
de la Hante-Marne à Paris
Comme nous l'avions annoncé, le
brigadier Bouygues, de la police ju-
diciaire, est venu, hier matin, à
Chamouilley (Haute-Marne) signifier
au courtier Félix Sauvanet, qui s'y
trouvait chez sa mère, débitante de
vin, le mandat d'amener décerné
contre lui par M. Girard, juge d'ins-
truction.
Le courtier sera conduit ce matin
devant M. Barthélémy, commissaire
à la police judiciaire, et invité à
s'expliquer sur les circonstances
suspectes dans lesquelles trouva la
mort M. Alexandre Menant, le ren-
tier de Puteaux.
VOIR A LA DEUXIEME PAGE
Propos de bonne humeur
de polica de Saint-Germain-dse-
Prés.
Une souscription en faveur des victimes
Une souscription est ouverte en
faveur des victimes de la rue Dam-
rémont. M. Millerand s'est inscrit en
tête de cette liste pour une somme de
i.000 francs.
L'ENQUÊTE
M. Barthélémy, commissaire divi-
sionnaire à la police judiciaire, a
passé la journée d'hier, en compagnie
de ses secrétaires, de l'inspecteur
principal Bethuel, du brigadier-chef
Rousselet et d'inspecteurs des ren-
seignements généraux, à examiner et
à classer par catégories les nombreux
documents sai!sis au cours des per-
quisitions effectuées chez les commu-
nistes à la suite du guet-apens de la
rue Damrémont.
Aujourd'hui, M. Barnaud, juge
d'instruction, entrera en possession
de toutes ces pièces.
Les indications révélées au cours
de l'enquête et découlant des docu-
ments saisis vont faire l'objet de
nouvelles investigations.
.ES DEUX GRANDES COMPÉTITIONS SPORTIVES
ORGANISÉES AVEC LE CONCOURS DU "PETIT PARISIEN"
1T ATTIRÉ D1N0MBHLES SPECTATEURS
K COLOMBES FINALE DE LA COUPE DE FRANCE DE FOOTBALL
MATCH NUL, CHAQUE ÉQUIPE MARQUANT UN BUT
Les profanes se doutent-ils de la
foula que peut attirer un match de
football ? Celui:ci, il est vrai, n'est
pas ordinaire le Football Club de
Rouen et le Club Athlétique des
Sports Généraux de Paris, qui vont
se mesurer, sont les survivants de
326 clubs, de 3.600 joueurs et quels
joueurs 1 Ceux des équipes premiè-
res. eux-mêmes l'élite des 200.000
jeunes gens qui', en France, bondis-
sent autour du ballon de cuir. Excu-
sez du -peu 1
Aussi, malgré le froid, malgré le
ciel noir et menaçant, sur lequel se
découpent les arbres de tous les verts
du printemps, y a-t-il foule au stade
de Colombes 20.000 personnes, me
dit-on, immense champ sombre, agi'té
de houles, que de nombreux soldats
parsèment de bleuets. Tous les Rouen-
nais semblent avoiir suivi leur équipe.
Venus par trains spéciaux, hommes,
femmes, enfants, bruyants, vibrant,
ils agitent de petits drapeaux rouges
et beaucoup portent inscrit, en
grosses lettres sur leurs chapeaux
Allez, Rouen 1
En face de la tri'bune officielle,
trène orgueilleusement une superbe
et svelte urne d'argent, but étincelant-
de tant d'efforts la coupe de France.
Sur la pelouse émeraude apparai'-s-
sent tout à coup, comme des diables
sortant d'une boîte, onze petites figu-
rines rouge coquelicot, aussitôt sui-
vies de onze figurines bleues. De
belles couleurs franches et nettes.
Face à la coupe, les joueurs restent
quelques secondes sagement alignés
en brochette. On ne distingue pas
leurs visages. A peine remarque-t-on
que les Rouennais sont plus grands,
plus blonds. Le type anglais.
Un signal, et les voicil qui s'élan-
cent.
Toutes les péripéties, toutes les
finesses du jeu sont suivies ave& pas-
sion par la foule initiée, soulignées
de fusées de cris, de sifflets. Quand,
LE MATCH SERA JOUÉ DE NOUVEAU LE 10 MAI
Les deux équipes alignées pendant l'exécution de la « Marseillaise » avant le
commencement de la partie. A gauche un bel arrêt de Jou, gardien de but du C. A. S. 0.
La traversée de Paris à l'aviron avait attiré, %ir les bords de la Seine,
d'innombrables spectateurs qui, grâce à la parfaite organisation, purent
assister aux luttes admirables que se livrèrent les rameurs.
Un incident émouvant marqua la fin de l'épreuve principale, celle des
«huit». Alors que le Rowing avait littéralement course gagnée, son
barreur fut pris d'une syncope et l'équipe dut abandonner.
(A> la quatrième-page le cttmplé rendu de l'épreuve.)
presque au début, les Rouennai-
marquent un but, c'est d'un côté une
explosion de joyeux vivats.
AI-lez, allez Générale 1 crient
de l'autre côtelés -Parisiens..
Ils y vont. Trois fois, ils frôlent le
but. Trois fois, Barnes, le terrible
gardten rouennais, qui guette, courbé,
les mains aux .jarrets, arrête le bal-
lon, des bras, de la tête, du corps,
tombant à plat ventre, exécutant de
vertigineuses cabrioles. La partie
s'anime. L'arbitre, un vaillant Qua-
dragénaire à l'aimable embonpoint,
se démène et bondit comme une
grosse balle de caoutchouc, en ra-
mant des deux bras.
Mais à la mi-temps rien de changé.
Quand on reprend, tous sont tendus,
nerveux, surtout du côté parisien.
Rouen se réserve, tenant surtout à
garder sa victoire.
Un vrai jeu de coupe, profère un
augure c'est sec, heurté, sans élé-
gance.
A ce moment même, un bleu chau-
dement poursuivi passe le ballon à
un camarade planté à l'angle qui,
d'un beau coup de tête inattendu, le
lance entre les « bois ». Un but pour
Paris Quel fracas de rugissements 1
Ou crie, on trépigne poings, pieds,
cannes entrent en branle. On se ré-
chaufle, quoi 1 Car il fait froid. Quant
à l'invincible « portier », tombé les
quatre fers en l'air, il se relève avec
humeur, saisit de ses mains rageuses
l'impertinente sphère de cuir et la
châtie d'un magistral coup de pied.
Vas-y, Rouen 1 crient les Nor-
mands en agitant leurs drapeaux
rouges.
Peine perdue. La partie, dès lors,
piétine. Malgré deux prolongations,
chaque camp garde son unique vic-
toire.
A la sortie, on croise un cortège
officiel qui reconduit au gîte la pau-
vre coupe sans vainqueur. Bah 1 ce
sera pour la prochaine fois. Andrée
Viollis.
1 HEGIOK PARISIENNE. Temps encore»»
i liais, mais adoucissement en vue. Eclal
assez belles; quelques averses. Vent moaaRtf'
du nord. Nuit: Jour:
EN FRANCE. ùtaitié Ouest, ciel demi- *•*
1 nuageux; ondées par places. Moitié Est, ciel
I très nuageux averses et grains. Très frais.
SOLEIL lever, S h. 40 coucher, h. M
LUNE prem. quartier le t"\ plelne le S mal
V.a.»»*
Sfcv DERNIÈRE ÉDITION DE PARIS
20 cent. 6.'LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DU MONDE entier -é
I*1 LUNDI
27
AVRIL 1925
& • taint Prédérlo
HINDENBURG
candidat des droites
ÉLU PRÉSIDENT
DUREICH
Berlin, 27 avril (1 h. 30 du matin.)
(Par téléphone de notre correspondant particulier.)
Voici les tout derniers résultats
Sur 39.215.232 électeurs, il a été dépouillé 30.169.826 bus.
letins.
Hindenburg obtient 14.639.967 voix.
Marx, 13.740.489 voix.
Thaelmann, 1.789.420 voix.
Berlin, 27 avril (2 heures du matin.)
(Par téléphone de notre correspondant particulier.)
Les premiers résultats venant de Berlin et des grands cen-
tres industriels montraient, jusque vers Il heures du soir, une
avance croissante pour Marx. A partir de 11 heures, cependant,
arrivèrent à l'Office de statistique les dépouillements de pro-
vince, et les populations rurales ayant voté en masse pour le
maréchal, leurs votes ont fait pencher la balance de son côté.
>|IS RESULTATS HEURE PAR HEURE
''Berlin, 26 avril (dép. Petit Parisien.)
Voici les résultats de l'élection
Présidentielle au fur et à mesure de
îeur proclamation
9 h. 30.
Les premiers résultats connut,
èont favorables au D' Marc, avec un
̃Million de voir contre ait
maréchal Hindenbunj.
L'avance de M. Marx est de 260.347,
,avec voir, contre 3.372.060
jaij maréchal.
10 h. 45.
Le D' iJnr.r Il 8.075.183 voix; Hin-
'denburg. 7.382.750 le communiste
Le dépouillement donne
Marx, 9.079.202.
Hindenburg,
Thaelmann, 1.312.240.
Minuit
;Berlin, 27 avril (dép. Petit Parisien.)
La situation devient hautement
aramatique. Les résultats publiés
sont contradictoires. L'agencé Wolli
n'hésite pas à donner un million de
voix d'avance à Hindenburg.
La « Gazette de Voss », à son ser-
vice spécial, donne un peu plus de
i3 millions de voix à Hindenburg et
un peu moins de 13 millions à Marx.
Elle reconnait donc à Hindenburg
une avance de 3 à 400.000 voix sur
Marx.
Le « Berliner Tageblatt » assure,
en contraire, que 30 millions de
suffrages sont déjà exprimés et que
Marx a une « petite » avance de 20
à 30.000 voix.
LA JOURNÉE A BERLIN
Berlin, 26 asril (dép. Petit Parisien.)
La journée du plébiscite a «lé gra-
tifiée d'une pluie battante. A Berlin.
la foule n'a cependant cessé de
circuler, dans l'après midi. sous
les parapluies et l'animation a été
extrême. Le scrutin durait de 9 heu-
res du matin à 0 heures du soir. Il
était organisé par quartiers, de telle
sorte que chaque section électorale,
établie le plus souvent dans de petits
restaurant, ne réunissait pas plus de
4.000 à 5.000 électeurs. Dès 10 heures
du matin, des camions automobiles,
souvent formés en véritable convoi,
et accormpagnés d'orphéons, com-
mençaient à sillonner la ville en tous
sens en agitant des drapeaux.
L'après-midi, comme la plute tom-
bait de plus en plus, les propagan-
distes se décidèrent à prendre place
dans des fiacres automobiles fermés,
en arborant des drapeaux aux por-
t. :es. En déniant, chaque convoi
çriait selon son camp « Wsehlt
Marx» (Elisez Marx;, ou « Elisez
Hindenburg ».
A quoi la foule répondait selon le
cas par, un vigoureux « hoch ou
un non moins vigoureux « nieder 1 »
trois fois répété et souligné de coups
de sifflet stridents. La physionomie
de la rue était dominée par le nom-
bre considérable de racistes et de
sections patriotiques de jeunes gens
imberbes, arborant avec une gravité
comique .la croix à crochet et les
couleurs aux emblèmes impéri!aux.
Les affiliés de l'organisation répu-
blicaine dite « Bannière d'Empire »
paraissaient, plus réservés, moins
provocants, mais tout aussi résolus.
Les esprits étaient à ce point su-
rexcités qu'après 6 heures du soir,
c'est-à-dire alors que Je scrutin était
terminé, la foule continuait à ma-
nifester et à s'invectiver au hasard
des rencontres.
On annonce ce soir qu'il y a eu,
dans la capitale, au cours de la
journée, un millier de collisions, au
cours desquelles un manifestant a
été tué et cinquante blessés.
LES BAGARRES
Berlin, 26 àvril {dép. Radio.)
En raison de l'agitation des esprits,
il y a eu des bagarres sanglantes
dans divers quartiers. A la Wilhem-
piatz, à Charlottenburg, à l'ouest
de Berlin, les pangermanistes lancé--
rent des bouteilles de bière sur une
auto occupée par des républicains
un membre de la « Bannière du
Reich », le crâne fracturé, dut être
transporté à l'hôpital.
A la Schieldhornplatz, à Steglitz,
faubourg de Berlin, communistes et
nationalistes engagèrent à coups de
pierres une bataille en règle, au
cours de laquelle trois personnes fu-
rent blessées.
A l'Est, où les esprits étaient par-
ticulièrement surexcités, on signale
de nombreuses et sanglantes bagar-
res. Près de la Frankfurtferallee, à
la Weberwiese, un cortège de dix
autos nationalistes a rencontré une
troupe de membres de la « Bannière
du Reich » les deux partis s'adres-
sèrent d'abord des injures, puis les
nationalistes, sautant de leurs au-
tos, tombèrent à coups de cannes
plombées sur les républicains qui se
détendirent avec des pierres.
Comme la foule voulait faire un
mauvais parti aux agresseurs, la
police intervint un peu tard pour
séparer les combattants. Douze per-
sonnes ont été blessées, dont 1 une
grièvement, d'une fracture au crâne.
A la Mahreineckeplatz, un membres
de la Ligue de Bismarck a blessé
grièvement un ouvrier d'un coup de
revolver au ventre.
A LA DERNIERE HEURE
LA BIOGRAPHIE
DU NOUVEAU PRÉSIDENT
ET LES RÉSULTATS LOCAUX
LES OBSEQUES
DES VICTIMES
DU GUET-APENS
COMMUNISTE
Elles se sont déroulées
dans le recueillement
et le calme
Paris a apporté hier un solennel
hommage aux victimes de l'attentat
de la rue Damrémont.
Large toile de deuil tendue sur la
place du Parvis-Notre-Dame, le ciel
semblait s'associer lui aussi à cette
pieuse cérémonie. Cependant, sous
la pluie fine, dès midi, des amils,
des camarades, des curieux s'étaient
massés en rangs épais que dessinait
un cordon de police.
Et c'est bientôt sous le glas sonné
par les cloches de la cathédrale, l'ar-
rivée des personnalités officielles:
MM. le général de Castelnau, prési-
dent da la Ligue des patriotes
Alexandre Millerand, président de la
Ligue républicaine nationale Pierre
Tailtinger, président des Jeunesses
patriotes Maurice Quentin, prési-
dent du conseil municipal, que sui-
vent MM. Naudin, préfet de la Seine;
Morain, préfet de police Schrameck,
ministre de l'Intérieur Mgr Bau-
drillart, MM. Henry Pâté, Reibel, Du-
vrJ.-ArnouW, Le Corbeid/ler, députés.
A 12 h. 50, MM. Paud Painlevé,
président du Conseil, et de Selves,
président du Sénat le colonel
Derendinger, représentant le Pré-
sident de la République, pénètrent
dans la cathédrale. Un catafalque a
été élevé au milieu de la nef, sobre-
ment parée de trophées aux cou-
leurs nationales. Des fleurs s'amon-
cellent sur les draps funèbres.
Durant la messe, dite par l'abbé
Becquerel, vicaire de la paroisse, la
maîtrise exécute des chants liturgi-
ques ponctués par la voix grave des
orgues, et lorsque l'absoute, donnée
par le cardinal Dubois, le parfum de
l'encens s'envole dans la nef, c'est le
triste défllé qui commence et s'avance
dans un émouvant si'lence; interprète
du respect unanimes, vers le parvis.
Les discours
Au centre de la place, une tribune
a été dressée devant les corbillards
recouverts de couronnes de fleurs
fraîches. Sur la tribune, entou-
rée d'une rangée de drapeaux et de
fanions, M. Maurice Quentin, prési-
dent du conseil municipal de Paris,
monte le premier. D'une voix émue,
il salue, au nom de lr. Ville, les vic-
times « tombées glorieusement au
champ d'honneur pour le respect de
l'ordre public ».
Depuis plusieurs mois, poursuit
M. Quentin, les germes de la guerre
civile ont, à l'état plus ou moins latent,
levé sur plus d'un point de notre terri-
toire. Il convient donc que la popula-
tion parisienne garde tout son sang-
froid. C'est l'appai pressant que je lui
adresse.
Lorsque le président du conseil
municipal demande, en d'aussi tragi-
ques circonstances, le concours des
pouvoirs publics, une salve d'applau-
dissements éclate, que l'orateur inter-
rompt de la main.
M. Taittinger, président des Jeu-
nesses patriotes, prend ensuite la
parole. Le député de Paris ne cache
pas son émotion de venir saluer au-
jourd'hui trois de ses amis, dont il
fut le chef et il jure, sur. leur tombe
si prématurément ouverte, de ne pas
abandonner leurs familles.
Le général de Castelnau lui suc-
cède à la tribune, au nom de la Ligue
des patriotes.
Rappelant 1 e s circonstances de
l'odieux attentat, qu'il compare à
celui de Marseille, il dit le « frémis-
sement de la France généreuse et du
vrai) Paris patriote, vibrant à l'unis-
son, conscients d'être menacés dans
leur sécurité en même temps qu'at-
teinta dans leur âme par le crime
sauvage qui émeut et révolte ».
L'adieu suprême de M. Millerand
Au nom de la Ligue républicaine
nationale, M. Alexandre Millerand
apporte, à son tour, l'hommage dou-
loureux du respect et de l'admira-
tion de la France entière aux vic-
times du devoir civique.
Ils sont donc tombés, dit-il, sans qu'on
ait pu leur reprocher un geste de provo-
cation, sous .les coups du plus lâche
attentat.
.Il sort de ces tombes une leçon que
recueilleront toutes les consciences fran-
çaises. Leçon d'abnégation devant le
devoir compris et accepté. Leçon de con-
corde et d'union entre tous les, Français.
Devant l'enseignement donné par ces
enfants du peuple, qui ne rougirait
pas d'écouter les voix de la discorde et
de la haine 1 qui oserait se dérober à
l'obligation civique ?
Les discours terminés, le cortège
se forme dans l'ordre et le silence.
puis se met en marche dans la di-
rectio du pont au Double et de la
rue Lagrange, pour gagner, bientôt
le boulevard Saint-Germain.
Tout au long du parcours, une foule
énorme ne cesse d'observer le digne
recueillement que commandait une
aussi émouvante cérémonie.
Par instants, au passage du cortège,
des cris partent de la foule massée
sur les trottoirs « Vive Millerand
Vive Castelnau 1 Vfve la France 1 »
Mais les mains des commissaires se
lèvent pour réclamer le silence-
An cimetière de Vaugirard
I! est 4 heures lorsque la tête de
l'imense cortège atteint le cimetière
de Vaugirard.
Les trois cercueils, tirés des cor-
billards, sont rangés côte à côte sur
une estrade dressée à l'entrée de la
nécropole, autour de laquelle se ran-
gent les drapeaux. A droite de l'en-
trée se placent les parents des morts.
Tenant par la main son jeune fils,
Mme Marchai, écrasée par la douleur,
doit s'asseoir et recevoir les soins des
personnes qui l'entourent. A gauche,
se sont massées les personnalités
officielles. L'abbé Becquerel, entouré
de son clergé, dit les dernières priè-
res. Puis, suivant M. Millerand et le
général de Castelnau, les représen-
tants du gouvernement, du Parle-
ment et les diverses personnalités
viennent s'incliner une dernière fois
devant les trois morts et devant leurs
familles.
Le défilé commence alors.
Au pas cadencé, en rangs par qua-
tre, les groupes défilent à rapide
allure, la téte tournée vers les trois
cercueils et les salua,nt au passage-
Et ce défilé imposant se poursuivra
durant trois quarts d'heure. Puis, en
présence des familles, les cercueils
furent descendus dans les tombeaux
préparés.
Légers incidents
D'iimportantps forces de police
avaient été disposées sur tout le par-
cours suivi par, le cortège.
Il y eut de très légers incidents.
Rue de l'Eperon, rue de Buci, rue du
Dragon, rue Cambronne, rue Le-
courbe, quelques individus, ayant
refusé de se découvrir au passage des
cercueils, reçurent de leurs voisins
des observations indignées, voire
quelques horions. A l'angle de la rue
da Four et du boulevard Saint-Ger-
main un énergumène siffla. Malmené
par la foule, il fut conduit au poste
NOUVEAUX INCIDENTS SANGLANTS
A LA GUADELOUPE
UN MORT ET PLUSIEURS BLESSÉS
M. Candace, député de la Guade-
loupe, nous communique la dépêche
suivante qu'il a reçue hier de M.
Jean François, maire de la Pointe-à-
Pitre
Vendredi soir, 25 avril, à la sortie
d'une réunion électorale, organisée en
vue des élections municipales et qui se
tenait à. la mairie de la Pqinte-à-Pitre,
des coups de feu ont été tirés sur des
électeurs. IL y a un mort et plusieurs
blessés assez grièvement. Parmi ceux-ci
se trouve M. Bonlfax, conseiller géné-
ral et président de la commission colo-
niale. Nous formulons une énergique
protestation auprès du gouvernement.
DEUX ÉLECTIONS SÉNATORIALES
M. KLOTZ ELU DANS LA SOMME
Une élection sénatoriale a eu lieu,
hier, dans la Somme, en remplace-
ment de M. René Gouge (Union répu-
blicaine), décédé.
Au premier tour de scrutin, sur
suffrages exprimés. M. L.-L.
Klotz, radical socialiste, député, an-
cien ministre, candidat du congrès ré-
publicain, a été élu par 937 voix.
contre 127 à M. Gradel, indépendant,
et 111 à M. Jules Thierry, soc. S.F.I.O.
ET M. CURRAL DANS LA HAUTE-SAVOIE
La seconde a eu lieu dans la Haute-
Savoie, en remplacement de M. Goy
(gauche démocratique), décédé.
M. Curral, avocat, radical, a été
élu, au second tour. de scrutin, par
380 voix sur 637 suffrages exprimés,
contre 252 à M. Crolard, ancien dé-
puté, entente républicaine.
Au premier tour, les voix s'étaient
ainsi réparties M. Crolard, 250
M. Curral, 183 NI. Jacquier, député,
radical socialiste. M. Léger,
socialiste S. F. I. 0., 34.
LE MEUNIER
Pour la précision et l'élégance de son
écart, c'est bien, en ce moment, le plus
bel artiste des « cuadrillas landaises.
lfais il a trop confiance dans les vaches.
Trois fois, quatre fois, il va écarter •
la même, les pieds posés sur son étroit
béret soutaché d'or. Alors, n'est-ce pas,
la vache s'aperçoit, à la fin, que seul le
buste de Le Meunier bouge et à la
cinquième charge, au lieu de frapper à
hauteur des reins, elle lance ses terribles
cornes dans les genoux. Et il arrive que
Le Meunier, très grand, très svelte, soit
lancé en l'air et retombe sur la tête.
Une heure plus tard. il est d'attaque et
prêt à recommencer.
[Rappelons que la location pour les
Huit jours landais sera ouverte, au
Vel' d'Hiv', à partrr de ce niatin, à 11 heu-
res, tous tea jovrs de la semaine, jus-
qu'à 18 heures.] t --̃-̃̃̃•̃̃_•
POUR ET CONTRE
Sur la route, un passage à niveau.
Il est ouvert. Une auto s'engage sur
la voie. Au même instant, un express
passe. 11 y a des morts. L'affreux acci-
dent n'est qu'un accident de plus. Les
passages à niveau feront-bien d'autres
victimes.
On arrête, naturellement, le garde-
barrière. Et après ?
Il est déjà fou qu'il y ait des passa-
ges à niveau et qu'on oblige les gens à
traverser des voies ferrées sillonnées
par des rapides. Le moindre bon sens
aurait dû commander d'établir la circu-
lation routière soit au-dessus, soit au-
dessous du chemin de fer. Mais la bê-
tise, peut-on dire, est faite. Elle a été
faite avant nous et, pour la défaire,
aujourd'hui, pour supprimer les pas-
sages à niveau tels qu'ils sont, il fau-
drait peut-être beaucoup de temps,
beaucoup de peine et d'argent.
Si nous sommes ainsi condamnés à
subir longtemps encore les passages à
niveau, il serait au moins décent et
urgent de les aménager avec quelque
intelligence et quelque prudence.
D'abord, l'ouverture et la fermeture
des barrières devraient partout être
automatiques tandis qu'en beau-
coup d'endroits le garde-barrière doit
encore péniblement manœuvrer des sor-
tes de claies toutes disloquées comme
si la voie ferrée était un champ de
carottes.
Ensuite, chaque passage à niveau
devrait être pourvu de signaux visibles
à toute heure du jour et de la nuit.
Automatiquement, ces signaux de-
vraient fonctionner quand un train
aurait franchi tel point, à telle distance
du passage à niveau. Ainsi, même
quand leurs montres seraient arrêtées,
les gardes-barrières seraient sûrement
avertis. Et on n'aurait pas à les arrê-
ter, eux, après une catastrophe.
Enfin, comme certains tortillards 'se
croient même permis de rouler sur nos
routes sans passage à niveau, sans bar-
rière, sans rien, il faudrait, coûte que
coûte et sans retard, mettre ces tortil-
lards à la raison et leur imposer des
règles de prudence formelles et sé-
rieuses.
En attendant, attendons de nouveaux
et terribles accidents.
Maurice Prax.
LA MORT SUSPECTE DE M. MENANT
Le courtier Sauvant est ramené
de la Hante-Marne à Paris
Comme nous l'avions annoncé, le
brigadier Bouygues, de la police ju-
diciaire, est venu, hier matin, à
Chamouilley (Haute-Marne) signifier
au courtier Félix Sauvanet, qui s'y
trouvait chez sa mère, débitante de
vin, le mandat d'amener décerné
contre lui par M. Girard, juge d'ins-
truction.
Le courtier sera conduit ce matin
devant M. Barthélémy, commissaire
à la police judiciaire, et invité à
s'expliquer sur les circonstances
suspectes dans lesquelles trouva la
mort M. Alexandre Menant, le ren-
tier de Puteaux.
VOIR A LA DEUXIEME PAGE
Propos de bonne humeur
de polica de Saint-Germain-dse-
Prés.
Une souscription en faveur des victimes
Une souscription est ouverte en
faveur des victimes de la rue Dam-
rémont. M. Millerand s'est inscrit en
tête de cette liste pour une somme de
i.000 francs.
L'ENQUÊTE
M. Barthélémy, commissaire divi-
sionnaire à la police judiciaire, a
passé la journée d'hier, en compagnie
de ses secrétaires, de l'inspecteur
principal Bethuel, du brigadier-chef
Rousselet et d'inspecteurs des ren-
seignements généraux, à examiner et
à classer par catégories les nombreux
documents sai!sis au cours des per-
quisitions effectuées chez les commu-
nistes à la suite du guet-apens de la
rue Damrémont.
Aujourd'hui, M. Barnaud, juge
d'instruction, entrera en possession
de toutes ces pièces.
Les indications révélées au cours
de l'enquête et découlant des docu-
ments saisis vont faire l'objet de
nouvelles investigations.
.ES DEUX GRANDES COMPÉTITIONS SPORTIVES
ORGANISÉES AVEC LE CONCOURS DU "PETIT PARISIEN"
1T ATTIRÉ D1N0MBHLES SPECTATEURS
K COLOMBES FINALE DE LA COUPE DE FRANCE DE FOOTBALL
MATCH NUL, CHAQUE ÉQUIPE MARQUANT UN BUT
Les profanes se doutent-ils de la
foula que peut attirer un match de
football ? Celui:ci, il est vrai, n'est
pas ordinaire le Football Club de
Rouen et le Club Athlétique des
Sports Généraux de Paris, qui vont
se mesurer, sont les survivants de
326 clubs, de 3.600 joueurs et quels
joueurs 1 Ceux des équipes premiè-
res. eux-mêmes l'élite des 200.000
jeunes gens qui', en France, bondis-
sent autour du ballon de cuir. Excu-
sez du -peu 1
Aussi, malgré le froid, malgré le
ciel noir et menaçant, sur lequel se
découpent les arbres de tous les verts
du printemps, y a-t-il foule au stade
de Colombes 20.000 personnes, me
dit-on, immense champ sombre, agi'té
de houles, que de nombreux soldats
parsèment de bleuets. Tous les Rouen-
nais semblent avoiir suivi leur équipe.
Venus par trains spéciaux, hommes,
femmes, enfants, bruyants, vibrant,
ils agitent de petits drapeaux rouges
et beaucoup portent inscrit, en
grosses lettres sur leurs chapeaux
Allez, Rouen 1
En face de la tri'bune officielle,
trène orgueilleusement une superbe
et svelte urne d'argent, but étincelant-
de tant d'efforts la coupe de France.
Sur la pelouse émeraude apparai'-s-
sent tout à coup, comme des diables
sortant d'une boîte, onze petites figu-
rines rouge coquelicot, aussitôt sui-
vies de onze figurines bleues. De
belles couleurs franches et nettes.
Face à la coupe, les joueurs restent
quelques secondes sagement alignés
en brochette. On ne distingue pas
leurs visages. A peine remarque-t-on
que les Rouennais sont plus grands,
plus blonds. Le type anglais.
Un signal, et les voicil qui s'élan-
cent.
Toutes les péripéties, toutes les
finesses du jeu sont suivies ave& pas-
sion par la foule initiée, soulignées
de fusées de cris, de sifflets. Quand,
LE MATCH SERA JOUÉ DE NOUVEAU LE 10 MAI
Les deux équipes alignées pendant l'exécution de la « Marseillaise » avant le
commencement de la partie. A gauche un bel arrêt de Jou, gardien de but du C. A. S. 0.
La traversée de Paris à l'aviron avait attiré, %ir les bords de la Seine,
d'innombrables spectateurs qui, grâce à la parfaite organisation, purent
assister aux luttes admirables que se livrèrent les rameurs.
Un incident émouvant marqua la fin de l'épreuve principale, celle des
«huit». Alors que le Rowing avait littéralement course gagnée, son
barreur fut pris d'une syncope et l'équipe dut abandonner.
(A> la quatrième-page le cttmplé rendu de l'épreuve.)
presque au début, les Rouennai-
marquent un but, c'est d'un côté une
explosion de joyeux vivats.
AI-lez, allez Générale 1 crient
de l'autre côtelés -Parisiens..
Ils y vont. Trois fois, ils frôlent le
but. Trois fois, Barnes, le terrible
gardten rouennais, qui guette, courbé,
les mains aux .jarrets, arrête le bal-
lon, des bras, de la tête, du corps,
tombant à plat ventre, exécutant de
vertigineuses cabrioles. La partie
s'anime. L'arbitre, un vaillant Qua-
dragénaire à l'aimable embonpoint,
se démène et bondit comme une
grosse balle de caoutchouc, en ra-
mant des deux bras.
Mais à la mi-temps rien de changé.
Quand on reprend, tous sont tendus,
nerveux, surtout du côté parisien.
Rouen se réserve, tenant surtout à
garder sa victoire.
Un vrai jeu de coupe, profère un
augure c'est sec, heurté, sans élé-
gance.
A ce moment même, un bleu chau-
dement poursuivi passe le ballon à
un camarade planté à l'angle qui,
d'un beau coup de tête inattendu, le
lance entre les « bois ». Un but pour
Paris Quel fracas de rugissements 1
Ou crie, on trépigne poings, pieds,
cannes entrent en branle. On se ré-
chaufle, quoi 1 Car il fait froid. Quant
à l'invincible « portier », tombé les
quatre fers en l'air, il se relève avec
humeur, saisit de ses mains rageuses
l'impertinente sphère de cuir et la
châtie d'un magistral coup de pied.
Vas-y, Rouen 1 crient les Nor-
mands en agitant leurs drapeaux
rouges.
Peine perdue. La partie, dès lors,
piétine. Malgré deux prolongations,
chaque camp garde son unique vic-
toire.
A la sortie, on croise un cortège
officiel qui reconduit au gîte la pau-
vre coupe sans vainqueur. Bah 1 ce
sera pour la prochaine fois. Andrée
Viollis.
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