Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1924-06-27
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 juin 1924 27 juin 1924
Description : 1924/06/27 (Numéro 17286). 1924/06/27 (Numéro 17286).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
/temps probable m'^S^^t
REGION PARISIENNE. Beau temp
Brume matinale. Puis ciel pur ou peu
nuageux. Vent variable faible ou nul.
Température élevée. Nuit 15"; jour M".
EN FRANCE Beau temps. Atmosphère
brumeuse dans le Nord, surtout le matin.
Tendance orageuse dans te Sud-Ouest
l'après-midi.
SOLEIL lever,4 h. Si coucher 20 h. Si
LUNE: nouv. lo î; preiu. quart, le 9 Juillet g
4U M
JUIN
Saint Croicent
DÉCLARATIONS DE M. HERRIOT
SUR LES ENTRETIENS DE LONDRES ET DE BRUXELLES
Hier, M. Herriot a répondu aux
questions qui lui ont été posées au
Sénat par M. Lucien Hubert, et à la
Chambre des députés par M. L.-L.
Klotz, au sujet des entretiens inter-
alliés.
M. Lucien Hubert avait préparé un
questionnaire portant sur dix points;
y. Klotz a limité son intervention
aux points suivants dettes interal-
liées, réparations, respect du traité
d' Versailles, rythme de l'évacuation
de la Ruhr.
Le président du Conseil a donné
au président de la commission des
affaires extérieures du Sénat et à
l'ancien ministre des Finances, l'un
des négociateurs du traité de Ver-
sailles (partie financière) des expli-
cations qui ont été applaudies par les
membres des deux assemblées.
M. Herriot a ajouté qu'il les com-
pléterait devant, les commissions de
la Chambre et du Sénat.
Ce qu'il faut surtout retenir, c'est
» au point de vue parlementaire
que le décret de clôture ne sera pas
lu tant que les Chambres n'auront pu
être mises au courant de la prochaine
conférence de Londres. M. Herriot l'a
déclaré formellement.
AU SÉNAT
Les questions de M. Lucien Hubert
Les quelques questions de M. Lu-
cien Hubert, président de la commis-
sion des affaires étrangères, étaient
dix, ni plus, ni moins
1° Le plan des experts est-il aocepté
sans réserve par tous les alliés ? Sera-
t-il mis en exécution entièrement ou des
retouches seront-elles apportées ? Et. le
gouvernement allemand l'acc&ptera-t-il
20 Est-il exact que la Ruhr ne serait
évacuée qu'au fur et à mesure des paie-
ments de l'Allemagne Comment serait
rendue possible une réocoupation éven-
tuelle ?
Aucune atteinte n'est-elle portée a
l'ocenpation de la rive gauche du Rhin ?
4° L'admission de l'Allemagne dans la
Société des nations n'est-elle pas souhai-
tée par certains de nos alliés et li France
a-t-elle pris des engagements sur ce
point ?
5° La Belgique est-elle d'aocord avec
nous sur les réparations et la sécurité ?
N'apprétiende-t-elle pas que nous nous
en remettions prématurément à la So-
ciété des nations ? N'a-t-elle pas été
émue de l'euvoi à l'Allemagne d'une note
sur le désarmement, signée des seuls
premiers ministres d'Angleterre et de
France ?
6° L'Italie a-t-elle été tenue au courant
des conversations de Londres et de
Bruxelles ?
Comment le désarmement de l'Alle-
magne continuera-t-il a être réalisé ? Que
fera-t-on si l'Allemagne ne Ment pas
compte de la note Mac Donaid-Herriot ?
la conférence
interalliée projetée ? Quelles nations y
seront invitées
9° En échange de nos concessions, l'An-
gleterre est-elle prête à des sacrifices ré-
ciproques, par exemple sur la question
des dettes interalliées 1 Quelle serait
l'attitude éventuelle des Etats-Uni3 dans
cette dernière question ?
Les conversations Herriot, Mac
Donald. Theunis n'ont-elles été que des
échanges de vues ou des engagements
précis ont-ils été pris ?
Pourquoi ces questions ?
C'est, explique M. Lucien Hubert, que.
la France est anxieuse. Elle veut savoir,
et si on ne veut pas qu'elle s'inquiète, il
faut la renseigner. La France est main-
tenant une démocratie majeure, on peut
lui parler franchement sans qu'elle se
laisse aller à une émotion trop fliéVreuse
elle saura garder son calme, son sang-
froid, sa mesure et sa raison.
Déclarations de M. Herriot
A ces questions de M. Luciten Hu-
bert, le président du Conseil répondit,
non poitat précisément, non point
dans le détail, non point une à une, il
les êngloba toutes dans une déclara-
tion générale qu'il lut à la tribune.
le me suis rendu aux Chequers sur la
cordiale inrilation du Premier britannique
pour discuter avec lui les arrangements
propres à la mise en oeuvre du plan des
experts.
J'ai cortjiance dans d'acceptation de ce
plan. De toute évidence les alliés devront
obtenir que leur créance sur l'Allemagne
ait une valeur commerciale.
En ce qui concerne l'occupation midi-
taire de la Ruhr il n'a été à aucun mo-
ment question d'aliéner la liberté des gou-
vernements français et belge.
Il fallait prévoir les manquements de
V Allemagne ait rappart Dawes. M. Mac
Donald m'a affirmé qu'au cas où l'Alle-
mngne se déroberait, la Grande-Bretagne,
\gardienne du contrat, s'engage solennel-
lement à se tenir aux côtés des alliés.
(Vifs applaudissements.)
Nous aurons à examiner la procédure
qui constatera les manquements éventuels
devait aussi porter sur la coopération de
l'Angleterre au maintien de la paix et
d urte garantie pour la France contre une
agression de l'Allemagne.
Je n'aurais pu abandonner la sécurité
donnée par le traité.
En ce qui concerne les territoires sou-
mis à la régie franco-belge, les conditions
de sécurité seront soumises à des experts
militaires. (Mouvements divers.)
Pour que l'Europe respire en paix,
l'Allemagne doit être désarmée. (Vifs ap-
plaudissements.) Des déclarations et des
promesses ne sauraient nous suffire.
(Mouvements et applaudissements.) J'ai
pu me convaincre que, sur ce point, les
vues de M. Mac Donald élaieatt absolu-
ment conformes aux miennes. De là
l'envoi fI l'Allemagne d'une note signée
de M. Mac Donald et de moi-méme.
Nos amis belges, qui ont si souvent
travaillé 4 l'entente entre la France et la
Grande-Bretagne, se sont réjouis de cette
déclsion, qui leur fut communiquée aus-
sitdt que prise, car notre effort est dans
l'intérêt commun des alliés et tend à réta-
blir le front unique.
Mis au courant du détail de nos entre-
tiens, MM. Theunis et Hymans se sont
déclarés en plein accord avec nous. A
aucun moment, sur aucun .JOint il n'y i
'eu la moindre difficulté. (Applaudisse-
ments.)
Le moment serait mal choisi pour le
'gouverneme/it allemand de chercher un
nouvcau mode de négociations son in-
térêt est de prendre le plus rapidement
possible tes mesures nécessaires à l'appli-
cation du plan Dawes. (Applaudisse-
ments.)
Ce plan nécessite la réunion d'une con-
férence. At. Mac Donald a désiré que cette
conférence eût lieu à Londres. Nous
avons accepté.
J'aurai à soumettre à vos commissions
quelques explications. L'Angleterre dé-
sire que l'Allemagne se lie par des en-
gagements écrits, j'ai pris tofttes précau-
tions pour que ces en gagements ne créent
aucune novation au traité de Versailles.
J'ai pensé, devoir soulever, la question
En ce qui concerne l'occu- î
| pation militaire de la Ruhr, il i
S n'a été à aucun moment ques- I
S tion d'aliéner la liberté des î
I gouvernements français et §
beige. |
= Pour que l'Europe respire §
= en paix, l'Allemagne doit être i
æ désarmée. |
| L'intérêt de l'Allemagne est =
de prendre le plus rapidement §
possible les mesures nécessaires i
à l'application du plan Dawes. |
Je ne me suis pas lié par |
des conventions définitives, j'ai §
réservé les droits du Parlement. =
= Nous nous sommes entendus §
= pour dire que, si l'Allemagne =
æ était loyale, elle ne serait pas =
s inquiétée, si elle n'était pas =
loyale, elle ne serait pas épar- §
| gnée. |
M. HEHHIOT.A LA. TRIBUNE W SENAT
Au fauteuil présidentiel, M. do Selves, qui
présidait hier pour la première fois la
séance de la Haute Assemblée
des dettes interalliées, M. Mac Donald' ad-
met qu'elle soit reprise sans dlëlai. J'ai
insisté et j'insisterai sur la situation défa-
vorable où se trouverait la France si elle
n'obtenait sur ce point une solution équi-
table.
Je vou.s ai résumé fidèlement tes ré-
sultats obtenus au cours des conversa-
tions que je viens d'avoir. Je ne me suis
pas lié par des conventions définitives,
j'ai réservé les-droits du Parlement.
Le meilleur résultat de ces conversa.
tions est la constatation du sentiment
unanime des reprc,sentants de l'Angle-
terre, dé la France et de la Belgique pour
établir la paix sur la justice.
Nous avons déclaré que le jour où l'Al-
lemagne aurait satisfait ava obligations
que lui impose le traité de Versailles, il
ne dépendrait que d'elle d'entrer dans ta
Société des nations.
Nous nous sommes entendus pour dire
quc si l'Allemagne était loyale etle. ne se-
rait pas inquiétée, si elle n'était pas loyale
elle ne serait pas épargnée. (Vifs applau-
dissements.)
Dans les négociations qui se sont enga-
gées et qui doivent jour à jour se pour-
wivre, nous n'admettrons certainement
pas que la France ait à souffrir.
De très viifs applaudissements
saluèrent ces déclarations de M.
Edouard 'Herritot.
M. Lucien Hubert s'en déclara
satisfait.
Ces explications, dit-il, n'ont pas été
aussi complètes que je l'aurais désiré
M. le président du Conseil voudra bien
tes achever devant les commissions de la
Chambre et du Sénat. Mais, d'ores et
déjà, un fait ressort de ces explications
l'Allemagne sera désarmée, la sécurité de
la France assurée et c'est de cela que je
félicite le président du Conseil.
On fixa ensuite au 8 juillet, d'ac-
cord avec M. Edouard Herriot, la
date d'une interpellation de MM.
Bompard, Brangiter et du général
Bourgeois sur la politique extérieure
du gouvernement et à la même date,
deux autres interpellations, 1'un2 de
M. Dausset, sur la situation linaa-
cière qui résulte du plan des experts,
l'autre de M. Massabuau, sur la dé-
claration ministérielle.
A LA CHAMBRE
Les questions de M. Klotz
Dès que .\1. Herriot est arrivé, ve-
nant du Luxembourg où il avait ré-
pondu à la question de M. Lucien
Hubert, M. Klotz est monté à la tri-
bune
Je ne veux pas, dit le député de la
Somme, interpeller le Premier anglais à
travers M. Herriot. Il est cependant néces-
saire d'examiner les thèses française et
anglaise.
Interrogé par M. Baldwin, M. Mao
Donald a déclaré, il y a quelques mois,
qu'il ne pourrait accepter aucune mesure
pouvant causer des dommages à l'Angle-
terre.
Le plan des experts, je tiens à le sou-
ligner, causera un dommage à la France.
puisqu'il entrutnera une diminution des
états de paiements prévus.
M. l/ Bliîm. C'est le résultat de
la Ruhr. (Exclamations au centre et
droite.)
M. Klotz. Lorsque M. Mac Donald
disjoint la question des dettes interal-
liées de la question des réparations,
comme il ne veut pas de dommages pour
son pays, c'est la France seule qui sup-
portera ces dommages.
M Mao Donald a dit que les disposi-
tions prévues pour l'application du rap-
port Dawes sont exorbitantes du traité de
paix
M. Louis DuBois. Il l'a dit au profit
de l'Allemagne..
M. Heiùuot,. Le gouvernement pro-
teste contre l'intention airtei prêtée au
gouvernement britannique.
M. KLOTZ. Cette déclaration de M.
Mac Donald est grave, parce qu'elle ou-
vrirait la porte à la révision du traité
de Versailles.
Je crois que M. Mac Donald a tort, car
le traité de Versailles prévoit que l'Alle-
magne devra appliquer la législation né-
cessaire pour l'exécution du traité.
Le plan des experts s'incorpore au
traité de Versailles. Avec le travail des
experts nous sommes en plein dans le
traité et pour son application. Je crois
que c'est là la thèse opposer à M. Mac
I)onald.
Des entretiens vont avoir tieu demain,
après les entretiens préparatoires qui ont
eu lieu à Londres et à Bruxelles. Il doit
être bien entendu quc les accords con-
ctus dans la prochaine conférence devront
être soumis aux Chambres pour réserver
notre liberté de décision. (Applaudisse-
ments au centre et à droite, protestations
à l'extrême gauche.)
Il faut, d'autre part, que nous
sachions où nous en sommes pour les
accords avec la M.I-C.U.M.
Nos administrations doivent être
prêtes pour signer avec l'AMemagne la
convention commerciale prévue pour le
10 janvier.
Au point de vue sécurité, nous atten-
dons la réponse allemande. Il serait né-
cessaire que l'on nous dise ce qui se subs-
tituera, le cas échéant, à la commission
de contrôle et quelles mesures seront
prévues pour que les pactes de garanties
soient ratifiés par les Partements. (Ap-
plaudissements au centre et à droite.)
En 1919, M. Léon Bourgeois avait pro-
posé qu'un organisme permanent ait la
charge de préparer, au nom de la Société
des nations, les garanties de sécurité et
de désarmement.
Si on avait suivi ce conseil on aurait
évité bien des difficultés et hâté le désar-
mement. (Exclamations à l'extrême
gartshe, bruit.)
L'Allemagne sera-t-elle un jour admise
dans la Société des nations? Je demande
M. Herriot de nous faire connaître la
'condition de cette admission. Il faudra
qu'elle ait accompli ses obligations.
Quel sera le délai d'évacuation de la
rive gauche du Ahin ? Le délai d'évacua-
tion ne doit corarir qu'après exécution par
l'Allemagne de ses obligations. (Applau-
dissements au centre et à droite.)
Nous voulons savoir quel sera le
rythme de L'évacuation de la Ruhr et
quelles mesures sont prévues en cas de
manquement de l'Allemagne.
J'attends les explications du gouver-
nement (Applaudissements au centre et
à droite.)
Avant les vacances
M. Herriot rendra compte
de la conférence de Londres
Le président du Conseil indique
tout d'abord à la Chambre qu'il ne
s'écartera pa.; du texte de la déclara-
tion qu'iil a rédigée et qu'il a déjà
lue au Sénat.
Le gouvernement veut renseigner exac-
tement la Chambse ~sup lea deux entre-
vues qui viennent d'avoir lieu. 11 ne
s'agit que de cela, rien que de cela.
Etant donné la gravité du sujet, j'ai
rédigé une déclaration à laquelle je ne
puis changer un mot.
Le président du Conseil commence
aussitôt la lecture de sa déclaration.
On applaudit à la promasse de
concours de l'Angleterre en cas de
manquement de l'Allemagne.
Quand M. Herriot déclare que l'Al-
lemagno doit être désarmée, on
applaudit. On r.;>plaudit encore an
passage relatif au front unique das
alliés et à celui qui concerne la
Société des nations.
A la fin de cette lecture, on applau-
dit à gauche.
M. Klotz prend acte des déclara-
tions du président du Conseil et il
déclare qu'il ne veut pas gêner le
gouvernement en insistant pour obte-
nir une réponse à toutes les questions
posées par lui.
M. Cachin demande la transforma-
tion de la question en interpellation.
M. Herriot. Je ne puis aller au
delà des renseignements que j'ai déjà
donnes à la Chambre.
Je demande à la Chambre de s'en tenir
à la déclaration que je lui ai faite.
Je fais connaître à la Chambre que
les Etats-Unis auront un observateur à
la conférence de Londres.
le ne veux porter nulle atteinte au
droit du Parlement. Je prends l'engage-
ment que les décisions de la conférence
ne deviendront dé/initives qu'après votre
décision.
Je répondrai à une interpellation au
Sénat. J'irai à Londres. Vous pourrez
prendre quelques jours de repos. Puis
je reviendrai devant vous pour vous ren-
dre compte de la conférence de Londres.
Le décret de clôture ne sera pas lu
tant que vous n'aurez pas été mis au cou-
rant de la négociation. (Applaudisse-
ments.)
M. Cachin insiste pour que la que-
tion soit transformée en interpella-
tion.
La transformation de la question
en interpellation est refusée par 397
voix contre 27.
NOUVELLES MESURES DE CLÉMENCE
DANS LA ZONE FRANÇAISE DE RHÉNANIE
Coblence, 26 juin (dép. Havas.)
Sur la proposition du haut com-
missaire de France, la haute com-
mission a décidé, dans sa séance du
25 juin, d'annuler Jns ù' ex-
pulsions qu'elle avait prises en ce
qui concerne 7.460 personnes de la
zone française, ce qui, en tenant
compte des familles, représente en-
viron 30.000 personnes autorisées à
rentrer en territoires occupés.
De nouvelles mesures de retraits
d'expulsion sont à l'étude et seront
prises à bref délai, après examen des
cas individuels.
Berlin, 26 juitn (dép. Havas.)
M. de Saint-Quentin, chargé d'af-
faires de France, a été reçu aujour-
d'hui' par le ministre des Affaires
étrangeres et lui a communiqué la
décision de la haute commission
interalliée de rapporter environ 7.000
arrêtés d'expulsion intéressant 30.000
personnes de la zone d'occupation
française.
Le ministre des Affaires étrangè-
res a exprimé à M. de SaM-Quentin
les chaleureux remerciements du
gouvernement allemand.
M. von Hcesch est rentré à Paris
M. von Hœsch, ambassadeur d'Al-
lemagne, est rentré hier matin à
Paris, .venant de Berlin.
LE NOUVEAU PROJET
DE LOI
SUR LES LOYERS
Il prévoit la prorogation des baux
jusqu'au xer janvier
sur simple notification faite
au propriétaire
Le nouveau projet de loi sur les
loyers, que nous avons annoncé hier,
a été déposé dans l'après-midi sur le
bureau de la Chambre par M. René
Renoult, garde des Sceaux.
Ce nouveau texte n'abroge aucune
des dispositions des lois antérieures
du 31 mars 1922 et du 29 décembre
1923. Il se borne à les compléter et,
pour ainsi' duite, à leur fai're produire
tout leur effet en accordant désor-
mais de plein droit aux locataires de
bonne foii et jusqu'au i" janvier 1926
la prorogation des baux qui vien-
nent à expiration.
Alors que, jusqu'ici, la prorogation
devait être demandée en justice et
que le juge avait tout pouvoir d'en
fixer la durée, sans toutefois qu'elle
pût excéder la date du 1" janvier
1926, il résulte de la nouvelle dispo-
sition qu'il suffira désormais au loca-
taire, pour s'assurer la prorogation
maxima jusqu'au i" janvier 1926,
de notifier au propriétaire son inten-
tion d'en bénéficier.
Le projet de loi met fin, d'autre
part, à une jurisprudence qui! était
celle notamment du tribunal de la
Seine, et qui tendait à dénier le droit
à une nouvelle prorogation au loca-
taire qui a déjà, bénéficié d'une
première prorogation, actuellement
expirée.
Il convient de souligner que le pro-
jet de loi déposé par M. René Renoult
ne concerne que les locaux d'habita-
tion et, qu'en outre, peuvent en in-
voquer le bénéfice les locataires qui
ont exactement rempli! leurs obliga-
tions.
Il n'est, au surplus, porté aucune
atteinte au droit' qu'a le propriétaire
de donner congé lorsqu'il veut occu-
per lui-même les lieux loués pour y
établi ses ascendants ou ses descen-
dants.
SÉNAT ET CHAMBRE
ONT COMPLÉTÉ LEUR BUREAU
(M. Jeanneney, sénateur de la
Haute-Saône, a été élu, hier, vice-
président, du Sénat, en remplacement
de M. de Selves, par 181 voix sur
205 votants.
,La Chambre a élu vice-présidents,
MM. Bouîsson, 269 voix Bouyssou,
259 Bouilloux-Lafont, 258, et secré-
En haut; MM. Jeanneney et Bouisson
En bas MM. Bouilloux-Latont et Bouyssou
taire, M. Poittevin, par 290 volts ils
remplacent MM. Justin Godart, Ray-
naldy, J.-L. Dumesnil et Bovier-iLa-
pierre, eirtrés dans le cabinet Herrilot.
L'AMNISTIE
L'examen du projet connoemeera
cet après-midi devant la commission
La Chambre a décidé de tenir une
séance de forme cet après-midi, pour
la proclamation des grandes commis-
sions. La commission de législation
civile pourra ainsi se réunir à la fin
de l'après-midi pour entendre le
garde des Sceaux sur le projet d'am-
nilstie. Dans le court débat qui a
précédé cette décision, M. Marty a
insisté auprès du président du Con-
seil en demandant qu'il soit accordé
une suspension immédiate de peine
à ceux qui bénéficieront du projet.
M. HERRIOT. Le gouvernement 1 dé-
posé sans délai le projet d'amnistie. Il a
ainsi manifesté le désir de faire aboutir
'cet.te question au plus vite.
M. DE SAINT-JUST. Amnistierez-vous
aussi les traitres? (Bruit.)
M. Herriot. Le gouvernement dé-
sire être aussi large que possible.
Il se peut que des questions de grâce
soient posées. Elles relèvent d'une auto-
rité plus haute que la nôtre. Le gouver-
nement demande à la Chambre de lui
laisser toute liberté. (Applaudissements
à gauche.)
La réintégratiqp des chemilnota
M. Peytral, ministre des Travaux
publics, a reçu, hier, le groupe parle-
mentaire de défense des cheminots.
Après un échange de vues, le mi-
nistre a déclaré que, s'en tenant aux
termes mêmes de la déclaration mi-
nistérielle, il poursuivrait la réinté-
gration des cheminots révoqués et
veillerait à l'application de la loi de
huit heures sur les chemins de fer.
Il a promis à la délégation de hâ»
ter le plus possible les pourparlers
ou les études relatives à ces ques-
tions, de manière à tâcher d'aboutir
rapidement à une solution pratique et
équitable.
Hier, en fin de sa séance de l'après-
midi, la Chambre a fixé au vendredi
11 juillet la discussion des interpel-
lations Telatives à la réintégration
des cheminots et à l'application de
la loi de huit heures au personnel
des chemins de fer.
00.000 FRANCS DE BIJOUX
ONT ÉTÉ VOLÉS
CHEZ M. FRANCIS GOTY
CE CAMBRIOLAGE AUDACIE1:JX
A ET£ COMMIS LA NUIT DERNIÈRE
En ouvrant, hier matin, 7 7 heu-
res, la porte du bureau de M. Fran-
çois Coty, qui habite 24, avenue Ra-
phaël, un vaste hôtel particulier, un
valet de chambre trouva la pièce en
desordre, les portes fracturées, !es
tiroirs arrachés.
Des cambrioleurs ékaient passés
par là et l'on put bientôt reconsti-
tuer les phases de leur visite. Après
avoir vraisemblablement escaladé
une grille du jardin donnant sur
l'avenue Suchet, ils s'étaient cachés
au milieu d'un massif, pour, de là,
guetter le concierge qui, toutes les
nuits, avant de se coucher, fait une
ronde. Celle-ci effectuée il était
une heure du matin environ com-
me tout le monde dormait dans l'im-
meuble, ils se mirent à scier sur
vingt centimètres carrés la persienne
de la porte-fenêtre du bureau de
.NI. Coty. Cela fait, ils n'eurent plus
qu'à briser une vitre et à faire jouer
l'espagr.olette.
Une fois dans la place, les malfai-
teurs fracturèrent les tiroirs du bu-
reau, où ils trouvèrent divers bijoux
valant 50.000 francs et une pendu-
lette enrichie de diamants estimée
30.000 francs. Ils passèrent ensuite
dans le boudoir de Mme Coty, où ils
s'emparèrent d'un coffret en ivoire
que l'on devait retrouver, brisé et
abandonné, ainsi que son contenu,
dans la salle à manger.
De là, ils gagnèrent la chambre de
M. Roland Coty, actuellement absent
de Paris. Là, ils prirent encore quel-
ques bijoux et un revolver.
Enfin, ils descendirent à l'office
ils ouvrirent la caisse où l'on enferme
l'argenterie sans rien dérober, puis
la glacière où ils trouvèrent deux
pèches.
Refaisant alors en sens inverse le
chemin parcouru, ils ressortirent par
le bureau. A ce moment, vers une
heure et demie, un chien aboya. Mais
personne n'y prêta attention.
M. Michel, commissaire du quartier
de la Muette, ouvrit son enquête avec
la collaboration du brigadier Seves-
tre, de la police judiciaire. Le service
anthropométrique a, d'autre part,
relevé un certain nombre d'emprein-
tes. Mais le fait qui, certainement,
aidera le plus aux recherches, c'est
que les cambrioleurs de M. Coty sem-
blaient parfaitement connaître la dis-
position de l'hôtel et les habitudes du
personnel.
UN DIRIGEABLE A SURVOLÉ PARIS
LA NIHT DERNIÈRE
Profitant du calme plat, un diri-
geable-vedette de la marine, de
l'aérodrome de Saimt-Cyr, a quitté
son hangar hier soir, vers 10 heu-
res, et est venu survoler Paris, se
livrant au cours de son voyage à des
exercices d'éclairage et de télégra-
phie optique. Il a longuement évolué
au-dessus de la région sud de la ca-
pitale et, en passant sur le centre, a
regagné son port d'attache.
Avant de se diriger vers la capi-
tale le dirigeable avait évolué assez
longtemps à faible hauteur au-dessus
du parc et de la ville de Versailles.
M. Mac Donald va soumettre
le projet de tunnel sous la Manche
au comité de défense impériale
Londres, 26 juin (dép. Petit Parisien.)
M. Mac Donald a reçu cet après-
midi une délégation parlementaire à
la tête de laquel'le se trouvait sir
William Bull. L'entretien a porté sur
la construction éventuelle d'un tun-
nel sous la Manche. Le premier mi-
nistre s'est déolaré dispbsé à sou-
mettre immédiatement le projet à
l'examen du comité de défense im-
périale. Au cours de l'entretien, le
chef de la délégation a pu démon-
trer au premier ministre que 400
membres de la Chambre des commu-
nes étaient an faveur de la construc-
tion du tunnel.
EMILE HENRIOT
GRAND_PRIX DU ROMAN
Le grand prix du
roman vient d'être
décerné, après une
lutte assez vive, à M.
Emile Henriot, pour
son oeuvre Aricic
Brun ou les Vertus
bourgeoises.
L'atmosphère de
bataille qu'on sent
par tout t gagnerait-
elle l'Académie fran-
çaise ? En tout cas,
il a fallu plusieurs
séances pour s'accor-
der sur le nom du
vainqueur. Non que
le talent véritable,
plein de ressources et de nuances
d'Emile Henriot fût mis en doute, mais il
avait dans la personne de M. Jacques
Kessel, avec l'Equipage, un redoutable
concurrent. C'est le roman d'Aricie Brun
qui l'a emporté sur le roman d'une esca-
drille pendant la guerre l'Académie a
préféré les vertus bourgeoises aux vertus
guerrières. Le livre de M. Emile Henriot,
dont nous avons donné récemment une
étude, marque dans son oeuvre déjà im-
portante il a publié plusieurs recueils
de poèmes et trois romans une étape
décisive. Dans ce roman, vaste et prenant,
qui étudie une famille bordelaise à tra-
vers plusieurs générations, se dresse, dans
une douce lumière, la figure de la pauvre
et charmante Aricie, qui touchera bien
des cœurs. Elle le mérite. Il faut donc
applaudir au choix de l'Académie, d'au-
tant plus que M. Emile Henriot, chroni-
queur littéraire du Temps, est un confrère
érudit et charmant, fils lui-même d'un
confrère qui change sa plume pour un
crayon le dessinateur Henri Henriot. Et
puis. les défenseurs de M. Kessel se sont
vite consolés, parce que l'Equipage a
remporté le prix Paul-Flat. Quand on
reçoit de la gloire, on ne regarde pas à
deux mille francs près, i K,
UN ACCORD
SEMBLE PROCHE
ENTRE OUVRIERS
ET PATRONS
BOULANGERS
Rentré de Genève, M. Justin Godart,
ministre du Travail, a réuni les
délégués patronaux et ouvriers
Si, hier matin, le mouvement gré-
viste a pris quelque extension à
Paris et en banlieue, s'étendant
même en Seine-et-Oise, il faut s'em-
presser d'ajouter que les boulange-
ries ont été bien approvisionnées et
que le pain n'a manqué nulle part.
Des ouvriers de diverses manu-
tentions de province sont arrivés
dans la capitale, accroissant l'effec-
tif du personnel militaire que la
préfecture de la Seine peut mettre à
la disposition des boulangers. No-
tons, comme symptôme rassurant,
que les demandes de renfort patro-
nales ont été moins importantes
qu'on ne l'avait envisagé. Toute la
main-d'œuvre réclamée a pu être
fournie et tous les hommes mobili-
sés pour la circonstance n'ont pas et'
utilisés. Les boulangers ont pu assu-
rer toute leur fabrication, voire
celle des petits pains, des croissants
et de la pâtisserie.
Au ministère du Travaü
Le comité de grève des ouvriers
boulangers et le syndicat patronal
avant fait connaître au ministre da
Travail qu'ils étaient à sa disposi-
tion pour reprendre les pourparlers
pu vue de mettre fin au conflit ar.-
tuel, M. Justin Godart a provoqué
une entrevue qui a eu lieu dans '-a
soirée au ministère du Travail.
Après une discussion, qui se pour-
suivit très cordialement, les délégués
patronaux et ouvriers se sont mis
d'accord en vue de faciliter le repos
hebdomadaire par roulement et l'ap-
plication du travail de jour; pour
étudier une organisation de centra-
lisation du placement par la création
de bureaux de placement paritaires
sur divers points de la capitale, afin
de rapprocher les ouvriers boulan-
gers des fournils où ils travaille-
raient.
En ce qui concerne les salaires, les
délégués ouvriers ont demandé un
salaire de base de 5 fr. 40 par four-
née de 54 pains de 2 kilo^. Les délé-
gués patronaux n'ont pas contesté le
principe de l'angmentation réclamée
par les ouvriers, mais ils ont déclaré
qu'ils ne pourraient l'accorder tant
que la préfecture de la Seine n'au-
rait pas adopté, pour la fixation du
prix du pain, un barème basé sur une
prime de cuisson, fixé une fois pour
toutes et tenant compte exactement
et équitablement de leurs frais gé-
néraux.
Les délégués ouvriers ont dit qu'il
ne leur était pas possible d'accepter
que l'augmentation fût subordonnée
à une décision administrative qu'ils
n'avaient pas à connaître.
Le ministre n'a pu que prendre
acte de ces deux points de vue,
actuellement inconciliables, en ex-
primant l'espoir que les circonstan-
ces permettraient de reprendre, à
bref délai, la conversation.
Les délégués patronaux ont an-
noncé leur intention de faire une dé-
marche, à cet effet, auprès de la
préfecture de la Seine
Réunions de grévistes
Les grévistes ont tenu deux réu-
nions l'une, l'après-midi!, à la Bourse
du travail!. Elle fut de courte durée,
les assistants ayant bientôt décidé de
se rendre, le soir, rue Grange-aux-
Belles, afin de connaître les résultats
de l'entrevue au ministère.
A ce second meeting, où les chô-
meurs étaient très nombreux, les
délégués rendirent compte de leur
mission, exprimant leur espoir d'un
accord prochaine. Ils prêchèrent la
patience et l'union «jusqu'au bout».
Un ordre du jour fut acclamé
décidant la continuation de la grève.
Le nombre des chômeurs
Les statistiques dressées par la
préfecture de police établissent que
le nombre des chômeurs volontaires
atteignait hjer à Paris 832 contre
38G la veille en banlieue, on comp-
tait 536 grévistes au lieu de 482 mer-
credi matin, soit au total 1.358 chô-
meurs sur un personnel de 4.863 ou-
vriers.
La situation en Seine-et-Oise
En Seine-et-Oise, les ouvriers bou-
langers ont abandonné le travail dans
un certain nombre de localités
Saint-Germain-en-Laye, le Vésinet,
Conflans-Sainte-Honorine, Enghien,
Blanc-Mesnil, Gagny, Sevran, Le
Raincy et Aulnay-sous-Bois, sont
parmi les plus touchées.
A Poissy, deux délégués des syndi-
cats de la région parisienne ont vi-
sité les boulangeries, réussissant à
débaucher la majeure partie du per-
sor.i.el.
Des mesures ont été prises aussitôt
par le préfet, d'accord avec l'auto-
rité militaire, pour assurer le ravi-
taillement de la population.
La grève a tu son écho à la Chambre
Saisie, hier, en fin de séance d'une
demande d'interpellation de M. La-
porte, relative à la grève des bou-
langers, la Chambre a ajourné la
fixation de la date de discussion.
Répondant à deux questions de l'in-
terpeliateur, le ministre de l'Inté-
rieur, M. Camille Chautemps, a fait
observer d'une part, que l'emploi
de la troupe avait été prescrit par
son collègue du Travail, pour assurer
l'alimentation de la population et
d'autre part, que les offres de service
de l'union citviique n'avaient pas été
acceptées par lui et il a ajouté
« Le gouvernement entend assumer
seul le maintien de l'ordre. »
Menea incidents
Plusieurs incidents ont encore
marqué l'avant-dernière nuit et la
journée d'hier. Aucun n'a été grave
il s'agit de vitres braisées et d'en-
traves à la liberté du travail.
Voir en deuxième page Les olym-
pigucs américain, au château de
Hocquencourt.
LE TOUR DE FRANCE
LES FeWLISSIER
ET LEUR CAMADADE VILLE
ABANDONNENT
BEECKMAN GAGNE. LA TROISIEME ETAPE
(DE notre envoyé SPÉCIAL)
Coutances, 27 juin.
Ce matin, nous avions précédé 1&
peloton.
Nous étions à Granville et six heu-
res sonnaient. Des coureurs, soudain,
défilèrent. Aussitôt la foule, sûre de
son affaire, cria
Henri Francis
Henri et Francis n'étaient pas dans
le lot. On attendit Les deux catégo-
ries passées, les « ténébreux n pas-
sés les ténébreux » sont les tou-
ristes-routiers, des petits gars cou-
rageux, qui ne font pas partie des
riches maisons de cycles, ceux qui
n'ont pas de « boyaux », mais ont du
cœur au ventre -ni Henri ni Fran-:
ci, ne paraissaient
La nouvellc parvint les Pélis-
sier ont abandonné. Nous retour-.
nons la Renault et, sans pitié pour,
les pneus, remontons sur Cherbourg.
Les Pélissier valent bien un -ain do
pneus.
Coutances. Une compagnie de gos-;
ses discute le coup.
/-vez-vous vu' le Pélissier?
Même que je les aü touchés,
répond un morveux.
Tu sais où ils sont ?.
Au café de la Gare. Tout le
monde y est.
Tout le monde y était l Il faut
jouer des coudes pour entrer chez
le « bistro ». Cette foule esi silen-
cieuse. Elle ne dit rien. mais regarde,
bouche béante vers le fond de la
salle. Trois maillots sont installés
devant trois bols de chocolat. C'est
Henri, Francis et, le troisième n'est
autre que le second, je veux dire»
Ville, arrivé second au Havre et à
Cherbourg.,
Un coup de téte?
Non, dit Henri. Seulement, on
n'est pas des chiens.
Que s'est-il passé
Question de bottes ou plutôt
question de maillots Ce matin, à
Cherbourg, un commissaire s'ap-
proche de moi et, sans rien me dire,
relève mon maillot. Il s'assurait que
je n'avais pas deux maillots. Que
diriez-vous, si je soulevais votre
veste pour voir si vous avez bien
une chemise blanche? Je n'aime pas'
ces manières, voilà tout.
Qu'est-ce que cela pouvait lui
faire que vous ayez deux maillots ?
Je pourrais en avoir quinze,
mais je n'ai pas le droit de partir
avec deux et d'arriver avec un.
Pourquoi ?
C'est le règlement. Il ne faut pas
seulement courir comme des brutes,
mais geler ou étouffer. Ça fait égale-
ment partie du sport, paraît-il. Alors
je suis allé trouver Desgrariges -Je
n'ai pas le droit de jeter mon maillot
sur la route alors ?. Non, vous ne,
pouvez pas jeter le matériel de la
maison. Il n'est pas à la maison,
i! est à moi.Je ne discute pas dans
la rue. Si vous ne discutez pas
dans la rue, je vais me recoucher.
On arrangera cela à Brest. A
Brest, ce sera tout arrangé, parce que
je passerai la main avant. Et j'ai
passé la main 1
Et votre frère
Mon frère est mon frère, pas,
Francis ?
Et ils s'embrassent par-dessus leur
chocolat.
Francis roulait déjà, j'ai) rejoint
le peloton et dit Viens, Francis 1
On plaque. »
Et cela tombait comme du
beurre frais sur une tartine, dit
Francis, car, justement ce matin,
j'avais mal au ventre, et je ne me
sentais pas nerveux.
Et vous, Ville ?
Moi, répond Ville, qui rit comme
un bon bébé, ils m'ont trouvé en
détresse sur la route. J'ai les rotu-
les en os de mort ».
Les Pélissier n'ont pas que des
jambes ils ont une tête et, dans cette
tête, du jugement.
Vous n'avez pas idée de ce
qu'est le Tour de France, dit Henri,
c'est un'calvaire. Et encore le che-
min de croix n'avait que quatorze
stations, tandis que le nôtre en
compte quinze. Nous souffrons du
REGION PARISIENNE. Beau temp
Brume matinale. Puis ciel pur ou peu
nuageux. Vent variable faible ou nul.
Température élevée. Nuit 15"; jour M".
EN FRANCE Beau temps. Atmosphère
brumeuse dans le Nord, surtout le matin.
Tendance orageuse dans te Sud-Ouest
l'après-midi.
SOLEIL lever,4 h. Si coucher 20 h. Si
LUNE: nouv. lo î; preiu. quart, le 9 Juillet g
4U M
JUIN
Saint Croicent
DÉCLARATIONS DE M. HERRIOT
SUR LES ENTRETIENS DE LONDRES ET DE BRUXELLES
Hier, M. Herriot a répondu aux
questions qui lui ont été posées au
Sénat par M. Lucien Hubert, et à la
Chambre des députés par M. L.-L.
Klotz, au sujet des entretiens inter-
alliés.
M. Lucien Hubert avait préparé un
questionnaire portant sur dix points;
y. Klotz a limité son intervention
aux points suivants dettes interal-
liées, réparations, respect du traité
d' Versailles, rythme de l'évacuation
de la Ruhr.
Le président du Conseil a donné
au président de la commission des
affaires extérieures du Sénat et à
l'ancien ministre des Finances, l'un
des négociateurs du traité de Ver-
sailles (partie financière) des expli-
cations qui ont été applaudies par les
membres des deux assemblées.
M. Herriot a ajouté qu'il les com-
pléterait devant, les commissions de
la Chambre et du Sénat.
Ce qu'il faut surtout retenir, c'est
» au point de vue parlementaire
que le décret de clôture ne sera pas
lu tant que les Chambres n'auront pu
être mises au courant de la prochaine
conférence de Londres. M. Herriot l'a
déclaré formellement.
AU SÉNAT
Les questions de M. Lucien Hubert
Les quelques questions de M. Lu-
cien Hubert, président de la commis-
sion des affaires étrangères, étaient
dix, ni plus, ni moins
1° Le plan des experts est-il aocepté
sans réserve par tous les alliés ? Sera-
t-il mis en exécution entièrement ou des
retouches seront-elles apportées ? Et. le
gouvernement allemand l'acc&ptera-t-il
20 Est-il exact que la Ruhr ne serait
évacuée qu'au fur et à mesure des paie-
ments de l'Allemagne Comment serait
rendue possible une réocoupation éven-
tuelle ?
Aucune atteinte n'est-elle portée a
l'ocenpation de la rive gauche du Rhin ?
4° L'admission de l'Allemagne dans la
Société des nations n'est-elle pas souhai-
tée par certains de nos alliés et li France
a-t-elle pris des engagements sur ce
point ?
5° La Belgique est-elle d'aocord avec
nous sur les réparations et la sécurité ?
N'apprétiende-t-elle pas que nous nous
en remettions prématurément à la So-
ciété des nations ? N'a-t-elle pas été
émue de l'euvoi à l'Allemagne d'une note
sur le désarmement, signée des seuls
premiers ministres d'Angleterre et de
France ?
6° L'Italie a-t-elle été tenue au courant
des conversations de Londres et de
Bruxelles ?
Comment le désarmement de l'Alle-
magne continuera-t-il a être réalisé ? Que
fera-t-on si l'Allemagne ne Ment pas
compte de la note Mac Donaid-Herriot ?
la conférence
interalliée projetée ? Quelles nations y
seront invitées
9° En échange de nos concessions, l'An-
gleterre est-elle prête à des sacrifices ré-
ciproques, par exemple sur la question
des dettes interalliées 1 Quelle serait
l'attitude éventuelle des Etats-Uni3 dans
cette dernière question ?
Les conversations Herriot, Mac
Donald. Theunis n'ont-elles été que des
échanges de vues ou des engagements
précis ont-ils été pris ?
Pourquoi ces questions ?
C'est, explique M. Lucien Hubert, que.
la France est anxieuse. Elle veut savoir,
et si on ne veut pas qu'elle s'inquiète, il
faut la renseigner. La France est main-
tenant une démocratie majeure, on peut
lui parler franchement sans qu'elle se
laisse aller à une émotion trop fliéVreuse
elle saura garder son calme, son sang-
froid, sa mesure et sa raison.
Déclarations de M. Herriot
A ces questions de M. Luciten Hu-
bert, le président du Conseil répondit,
non poitat précisément, non point
dans le détail, non point une à une, il
les êngloba toutes dans une déclara-
tion générale qu'il lut à la tribune.
le me suis rendu aux Chequers sur la
cordiale inrilation du Premier britannique
pour discuter avec lui les arrangements
propres à la mise en oeuvre du plan des
experts.
J'ai cortjiance dans d'acceptation de ce
plan. De toute évidence les alliés devront
obtenir que leur créance sur l'Allemagne
ait une valeur commerciale.
En ce qui concerne l'occupation midi-
taire de la Ruhr il n'a été à aucun mo-
ment question d'aliéner la liberté des gou-
vernements français et belge.
Il fallait prévoir les manquements de
V Allemagne ait rappart Dawes. M. Mac
Donald m'a affirmé qu'au cas où l'Alle-
mngne se déroberait, la Grande-Bretagne,
\gardienne du contrat, s'engage solennel-
lement à se tenir aux côtés des alliés.
(Vifs applaudissements.)
Nous aurons à examiner la procédure
qui constatera les manquements éventuels
devait aussi porter sur la coopération de
l'Angleterre au maintien de la paix et
d urte garantie pour la France contre une
agression de l'Allemagne.
Je n'aurais pu abandonner la sécurité
donnée par le traité.
En ce qui concerne les territoires sou-
mis à la régie franco-belge, les conditions
de sécurité seront soumises à des experts
militaires. (Mouvements divers.)
Pour que l'Europe respire en paix,
l'Allemagne doit être désarmée. (Vifs ap-
plaudissements.) Des déclarations et des
promesses ne sauraient nous suffire.
(Mouvements et applaudissements.) J'ai
pu me convaincre que, sur ce point, les
vues de M. Mac Donald élaieatt absolu-
ment conformes aux miennes. De là
l'envoi fI l'Allemagne d'une note signée
de M. Mac Donald et de moi-méme.
Nos amis belges, qui ont si souvent
travaillé 4 l'entente entre la France et la
Grande-Bretagne, se sont réjouis de cette
déclsion, qui leur fut communiquée aus-
sitdt que prise, car notre effort est dans
l'intérêt commun des alliés et tend à réta-
blir le front unique.
Mis au courant du détail de nos entre-
tiens, MM. Theunis et Hymans se sont
déclarés en plein accord avec nous. A
aucun moment, sur aucun .JOint il n'y i
'eu la moindre difficulté. (Applaudisse-
ments.)
Le moment serait mal choisi pour le
'gouverneme/it allemand de chercher un
nouvcau mode de négociations son in-
térêt est de prendre le plus rapidement
possible tes mesures nécessaires à l'appli-
cation du plan Dawes. (Applaudisse-
ments.)
Ce plan nécessite la réunion d'une con-
férence. At. Mac Donald a désiré que cette
conférence eût lieu à Londres. Nous
avons accepté.
J'aurai à soumettre à vos commissions
quelques explications. L'Angleterre dé-
sire que l'Allemagne se lie par des en-
gagements écrits, j'ai pris tofttes précau-
tions pour que ces en gagements ne créent
aucune novation au traité de Versailles.
J'ai pensé, devoir soulever, la question
En ce qui concerne l'occu- î
| pation militaire de la Ruhr, il i
S n'a été à aucun moment ques- I
S tion d'aliéner la liberté des î
I gouvernements français et §
beige. |
= Pour que l'Europe respire §
= en paix, l'Allemagne doit être i
æ désarmée. |
| L'intérêt de l'Allemagne est =
de prendre le plus rapidement §
possible les mesures nécessaires i
à l'application du plan Dawes. |
Je ne me suis pas lié par |
des conventions définitives, j'ai §
réservé les droits du Parlement. =
= Nous nous sommes entendus §
= pour dire que, si l'Allemagne =
æ était loyale, elle ne serait pas =
s inquiétée, si elle n'était pas =
loyale, elle ne serait pas épar- §
| gnée. |
M. HEHHIOT.A LA. TRIBUNE W SENAT
Au fauteuil présidentiel, M. do Selves, qui
présidait hier pour la première fois la
séance de la Haute Assemblée
des dettes interalliées, M. Mac Donald' ad-
met qu'elle soit reprise sans dlëlai. J'ai
insisté et j'insisterai sur la situation défa-
vorable où se trouverait la France si elle
n'obtenait sur ce point une solution équi-
table.
Je vou.s ai résumé fidèlement tes ré-
sultats obtenus au cours des conversa-
tions que je viens d'avoir. Je ne me suis
pas lié par des conventions définitives,
j'ai réservé les-droits du Parlement.
Le meilleur résultat de ces conversa.
tions est la constatation du sentiment
unanime des reprc,sentants de l'Angle-
terre, dé la France et de la Belgique pour
établir la paix sur la justice.
Nous avons déclaré que le jour où l'Al-
lemagne aurait satisfait ava obligations
que lui impose le traité de Versailles, il
ne dépendrait que d'elle d'entrer dans ta
Société des nations.
Nous nous sommes entendus pour dire
quc si l'Allemagne était loyale etle. ne se-
rait pas inquiétée, si elle n'était pas loyale
elle ne serait pas épargnée. (Vifs applau-
dissements.)
Dans les négociations qui se sont enga-
gées et qui doivent jour à jour se pour-
wivre, nous n'admettrons certainement
pas que la France ait à souffrir.
De très viifs applaudissements
saluèrent ces déclarations de M.
Edouard 'Herritot.
M. Lucien Hubert s'en déclara
satisfait.
Ces explications, dit-il, n'ont pas été
aussi complètes que je l'aurais désiré
M. le président du Conseil voudra bien
tes achever devant les commissions de la
Chambre et du Sénat. Mais, d'ores et
déjà, un fait ressort de ces explications
l'Allemagne sera désarmée, la sécurité de
la France assurée et c'est de cela que je
félicite le président du Conseil.
On fixa ensuite au 8 juillet, d'ac-
cord avec M. Edouard Herriot, la
date d'une interpellation de MM.
Bompard, Brangiter et du général
Bourgeois sur la politique extérieure
du gouvernement et à la même date,
deux autres interpellations, 1'un2 de
M. Dausset, sur la situation linaa-
cière qui résulte du plan des experts,
l'autre de M. Massabuau, sur la dé-
claration ministérielle.
A LA CHAMBRE
Les questions de M. Klotz
Dès que .\1. Herriot est arrivé, ve-
nant du Luxembourg où il avait ré-
pondu à la question de M. Lucien
Hubert, M. Klotz est monté à la tri-
bune
Je ne veux pas, dit le député de la
Somme, interpeller le Premier anglais à
travers M. Herriot. Il est cependant néces-
saire d'examiner les thèses française et
anglaise.
Interrogé par M. Baldwin, M. Mao
Donald a déclaré, il y a quelques mois,
qu'il ne pourrait accepter aucune mesure
pouvant causer des dommages à l'Angle-
terre.
Le plan des experts, je tiens à le sou-
ligner, causera un dommage à la France.
puisqu'il entrutnera une diminution des
états de paiements prévus.
M. l/ Bliîm. C'est le résultat de
la Ruhr. (Exclamations au centre et
droite.)
M. Klotz. Lorsque M. Mac Donald
disjoint la question des dettes interal-
liées de la question des réparations,
comme il ne veut pas de dommages pour
son pays, c'est la France seule qui sup-
portera ces dommages.
M Mao Donald a dit que les disposi-
tions prévues pour l'application du rap-
port Dawes sont exorbitantes du traité de
paix
M. Louis DuBois. Il l'a dit au profit
de l'Allemagne..
M. Heiùuot,. Le gouvernement pro-
teste contre l'intention airtei prêtée au
gouvernement britannique.
M. KLOTZ. Cette déclaration de M.
Mac Donald est grave, parce qu'elle ou-
vrirait la porte à la révision du traité
de Versailles.
Je crois que M. Mac Donald a tort, car
le traité de Versailles prévoit que l'Alle-
magne devra appliquer la législation né-
cessaire pour l'exécution du traité.
Le plan des experts s'incorpore au
traité de Versailles. Avec le travail des
experts nous sommes en plein dans le
traité et pour son application. Je crois
que c'est là la thèse opposer à M. Mac
I)onald.
Des entretiens vont avoir tieu demain,
après les entretiens préparatoires qui ont
eu lieu à Londres et à Bruxelles. Il doit
être bien entendu quc les accords con-
ctus dans la prochaine conférence devront
être soumis aux Chambres pour réserver
notre liberté de décision. (Applaudisse-
ments au centre et à droite, protestations
à l'extrême gauche.)
Il faut, d'autre part, que nous
sachions où nous en sommes pour les
accords avec la M.I-C.U.M.
Nos administrations doivent être
prêtes pour signer avec l'AMemagne la
convention commerciale prévue pour le
10 janvier.
Au point de vue sécurité, nous atten-
dons la réponse allemande. Il serait né-
cessaire que l'on nous dise ce qui se subs-
tituera, le cas échéant, à la commission
de contrôle et quelles mesures seront
prévues pour que les pactes de garanties
soient ratifiés par les Partements. (Ap-
plaudissements au centre et à droite.)
En 1919, M. Léon Bourgeois avait pro-
posé qu'un organisme permanent ait la
charge de préparer, au nom de la Société
des nations, les garanties de sécurité et
de désarmement.
Si on avait suivi ce conseil on aurait
évité bien des difficultés et hâté le désar-
mement. (Exclamations à l'extrême
gartshe, bruit.)
L'Allemagne sera-t-elle un jour admise
dans la Société des nations? Je demande
M. Herriot de nous faire connaître la
'condition de cette admission. Il faudra
qu'elle ait accompli ses obligations.
Quel sera le délai d'évacuation de la
rive gauche du Ahin ? Le délai d'évacua-
tion ne doit corarir qu'après exécution par
l'Allemagne de ses obligations. (Applau-
dissements au centre et à droite.)
Nous voulons savoir quel sera le
rythme de L'évacuation de la Ruhr et
quelles mesures sont prévues en cas de
manquement de l'Allemagne.
J'attends les explications du gouver-
nement (Applaudissements au centre et
à droite.)
Avant les vacances
M. Herriot rendra compte
de la conférence de Londres
Le président du Conseil indique
tout d'abord à la Chambre qu'il ne
s'écartera pa.; du texte de la déclara-
tion qu'iil a rédigée et qu'il a déjà
lue au Sénat.
Le gouvernement veut renseigner exac-
tement la Chambse ~sup lea deux entre-
vues qui viennent d'avoir lieu. 11 ne
s'agit que de cela, rien que de cela.
Etant donné la gravité du sujet, j'ai
rédigé une déclaration à laquelle je ne
puis changer un mot.
Le président du Conseil commence
aussitôt la lecture de sa déclaration.
On applaudit à la promasse de
concours de l'Angleterre en cas de
manquement de l'Allemagne.
Quand M. Herriot déclare que l'Al-
lemagno doit être désarmée, on
applaudit. On r.;>plaudit encore an
passage relatif au front unique das
alliés et à celui qui concerne la
Société des nations.
A la fin de cette lecture, on applau-
dit à gauche.
M. Klotz prend acte des déclara-
tions du président du Conseil et il
déclare qu'il ne veut pas gêner le
gouvernement en insistant pour obte-
nir une réponse à toutes les questions
posées par lui.
M. Cachin demande la transforma-
tion de la question en interpellation.
M. Herriot. Je ne puis aller au
delà des renseignements que j'ai déjà
donnes à la Chambre.
Je demande à la Chambre de s'en tenir
à la déclaration que je lui ai faite.
Je fais connaître à la Chambre que
les Etats-Unis auront un observateur à
la conférence de Londres.
le ne veux porter nulle atteinte au
droit du Parlement. Je prends l'engage-
ment que les décisions de la conférence
ne deviendront dé/initives qu'après votre
décision.
Je répondrai à une interpellation au
Sénat. J'irai à Londres. Vous pourrez
prendre quelques jours de repos. Puis
je reviendrai devant vous pour vous ren-
dre compte de la conférence de Londres.
Le décret de clôture ne sera pas lu
tant que vous n'aurez pas été mis au cou-
rant de la négociation. (Applaudisse-
ments.)
M. Cachin insiste pour que la que-
tion soit transformée en interpella-
tion.
La transformation de la question
en interpellation est refusée par 397
voix contre 27.
NOUVELLES MESURES DE CLÉMENCE
DANS LA ZONE FRANÇAISE DE RHÉNANIE
Coblence, 26 juin (dép. Havas.)
Sur la proposition du haut com-
missaire de France, la haute com-
mission a décidé, dans sa séance du
25 juin, d'annuler Jns ù' ex-
pulsions qu'elle avait prises en ce
qui concerne 7.460 personnes de la
zone française, ce qui, en tenant
compte des familles, représente en-
viron 30.000 personnes autorisées à
rentrer en territoires occupés.
De nouvelles mesures de retraits
d'expulsion sont à l'étude et seront
prises à bref délai, après examen des
cas individuels.
Berlin, 26 juitn (dép. Havas.)
M. de Saint-Quentin, chargé d'af-
faires de France, a été reçu aujour-
d'hui' par le ministre des Affaires
étrangeres et lui a communiqué la
décision de la haute commission
interalliée de rapporter environ 7.000
arrêtés d'expulsion intéressant 30.000
personnes de la zone d'occupation
française.
Le ministre des Affaires étrangè-
res a exprimé à M. de SaM-Quentin
les chaleureux remerciements du
gouvernement allemand.
M. von Hcesch est rentré à Paris
M. von Hœsch, ambassadeur d'Al-
lemagne, est rentré hier matin à
Paris, .venant de Berlin.
LE NOUVEAU PROJET
DE LOI
SUR LES LOYERS
Il prévoit la prorogation des baux
jusqu'au xer janvier
sur simple notification faite
au propriétaire
Le nouveau projet de loi sur les
loyers, que nous avons annoncé hier,
a été déposé dans l'après-midi sur le
bureau de la Chambre par M. René
Renoult, garde des Sceaux.
Ce nouveau texte n'abroge aucune
des dispositions des lois antérieures
du 31 mars 1922 et du 29 décembre
1923. Il se borne à les compléter et,
pour ainsi' duite, à leur fai're produire
tout leur effet en accordant désor-
mais de plein droit aux locataires de
bonne foii et jusqu'au i" janvier 1926
la prorogation des baux qui vien-
nent à expiration.
Alors que, jusqu'ici, la prorogation
devait être demandée en justice et
que le juge avait tout pouvoir d'en
fixer la durée, sans toutefois qu'elle
pût excéder la date du 1" janvier
1926, il résulte de la nouvelle dispo-
sition qu'il suffira désormais au loca-
taire, pour s'assurer la prorogation
maxima jusqu'au i" janvier 1926,
de notifier au propriétaire son inten-
tion d'en bénéficier.
Le projet de loi met fin, d'autre
part, à une jurisprudence qui! était
celle notamment du tribunal de la
Seine, et qui tendait à dénier le droit
à une nouvelle prorogation au loca-
taire qui a déjà, bénéficié d'une
première prorogation, actuellement
expirée.
Il convient de souligner que le pro-
jet de loi déposé par M. René Renoult
ne concerne que les locaux d'habita-
tion et, qu'en outre, peuvent en in-
voquer le bénéfice les locataires qui
ont exactement rempli! leurs obliga-
tions.
Il n'est, au surplus, porté aucune
atteinte au droit' qu'a le propriétaire
de donner congé lorsqu'il veut occu-
per lui-même les lieux loués pour y
établi ses ascendants ou ses descen-
dants.
SÉNAT ET CHAMBRE
ONT COMPLÉTÉ LEUR BUREAU
(M. Jeanneney, sénateur de la
Haute-Saône, a été élu, hier, vice-
président, du Sénat, en remplacement
de M. de Selves, par 181 voix sur
205 votants.
,La Chambre a élu vice-présidents,
MM. Bouîsson, 269 voix Bouyssou,
259 Bouilloux-Lafont, 258, et secré-
En haut; MM. Jeanneney et Bouisson
En bas MM. Bouilloux-Latont et Bouyssou
taire, M. Poittevin, par 290 volts ils
remplacent MM. Justin Godart, Ray-
naldy, J.-L. Dumesnil et Bovier-iLa-
pierre, eirtrés dans le cabinet Herrilot.
L'AMNISTIE
L'examen du projet connoemeera
cet après-midi devant la commission
La Chambre a décidé de tenir une
séance de forme cet après-midi, pour
la proclamation des grandes commis-
sions. La commission de législation
civile pourra ainsi se réunir à la fin
de l'après-midi pour entendre le
garde des Sceaux sur le projet d'am-
nilstie. Dans le court débat qui a
précédé cette décision, M. Marty a
insisté auprès du président du Con-
seil en demandant qu'il soit accordé
une suspension immédiate de peine
à ceux qui bénéficieront du projet.
M. HERRIOT. Le gouvernement 1 dé-
posé sans délai le projet d'amnistie. Il a
ainsi manifesté le désir de faire aboutir
'cet.te question au plus vite.
M. DE SAINT-JUST. Amnistierez-vous
aussi les traitres? (Bruit.)
M. Herriot. Le gouvernement dé-
sire être aussi large que possible.
Il se peut que des questions de grâce
soient posées. Elles relèvent d'une auto-
rité plus haute que la nôtre. Le gouver-
nement demande à la Chambre de lui
laisser toute liberté. (Applaudissements
à gauche.)
La réintégratiqp des chemilnota
M. Peytral, ministre des Travaux
publics, a reçu, hier, le groupe parle-
mentaire de défense des cheminots.
Après un échange de vues, le mi-
nistre a déclaré que, s'en tenant aux
termes mêmes de la déclaration mi-
nistérielle, il poursuivrait la réinté-
gration des cheminots révoqués et
veillerait à l'application de la loi de
huit heures sur les chemins de fer.
Il a promis à la délégation de hâ»
ter le plus possible les pourparlers
ou les études relatives à ces ques-
tions, de manière à tâcher d'aboutir
rapidement à une solution pratique et
équitable.
Hier, en fin de sa séance de l'après-
midi, la Chambre a fixé au vendredi
11 juillet la discussion des interpel-
lations Telatives à la réintégration
des cheminots et à l'application de
la loi de huit heures au personnel
des chemins de fer.
00.000 FRANCS DE BIJOUX
ONT ÉTÉ VOLÉS
CHEZ M. FRANCIS GOTY
CE CAMBRIOLAGE AUDACIE1:JX
A ET£ COMMIS LA NUIT DERNIÈRE
En ouvrant, hier matin, 7 7 heu-
res, la porte du bureau de M. Fran-
çois Coty, qui habite 24, avenue Ra-
phaël, un vaste hôtel particulier, un
valet de chambre trouva la pièce en
desordre, les portes fracturées, !es
tiroirs arrachés.
Des cambrioleurs ékaient passés
par là et l'on put bientôt reconsti-
tuer les phases de leur visite. Après
avoir vraisemblablement escaladé
une grille du jardin donnant sur
l'avenue Suchet, ils s'étaient cachés
au milieu d'un massif, pour, de là,
guetter le concierge qui, toutes les
nuits, avant de se coucher, fait une
ronde. Celle-ci effectuée il était
une heure du matin environ com-
me tout le monde dormait dans l'im-
meuble, ils se mirent à scier sur
vingt centimètres carrés la persienne
de la porte-fenêtre du bureau de
.NI. Coty. Cela fait, ils n'eurent plus
qu'à briser une vitre et à faire jouer
l'espagr.olette.
Une fois dans la place, les malfai-
teurs fracturèrent les tiroirs du bu-
reau, où ils trouvèrent divers bijoux
valant 50.000 francs et une pendu-
lette enrichie de diamants estimée
30.000 francs. Ils passèrent ensuite
dans le boudoir de Mme Coty, où ils
s'emparèrent d'un coffret en ivoire
que l'on devait retrouver, brisé et
abandonné, ainsi que son contenu,
dans la salle à manger.
De là, ils gagnèrent la chambre de
M. Roland Coty, actuellement absent
de Paris. Là, ils prirent encore quel-
ques bijoux et un revolver.
Enfin, ils descendirent à l'office
ils ouvrirent la caisse où l'on enferme
l'argenterie sans rien dérober, puis
la glacière où ils trouvèrent deux
pèches.
Refaisant alors en sens inverse le
chemin parcouru, ils ressortirent par
le bureau. A ce moment, vers une
heure et demie, un chien aboya. Mais
personne n'y prêta attention.
M. Michel, commissaire du quartier
de la Muette, ouvrit son enquête avec
la collaboration du brigadier Seves-
tre, de la police judiciaire. Le service
anthropométrique a, d'autre part,
relevé un certain nombre d'emprein-
tes. Mais le fait qui, certainement,
aidera le plus aux recherches, c'est
que les cambrioleurs de M. Coty sem-
blaient parfaitement connaître la dis-
position de l'hôtel et les habitudes du
personnel.
UN DIRIGEABLE A SURVOLÉ PARIS
LA NIHT DERNIÈRE
Profitant du calme plat, un diri-
geable-vedette de la marine, de
l'aérodrome de Saimt-Cyr, a quitté
son hangar hier soir, vers 10 heu-
res, et est venu survoler Paris, se
livrant au cours de son voyage à des
exercices d'éclairage et de télégra-
phie optique. Il a longuement évolué
au-dessus de la région sud de la ca-
pitale et, en passant sur le centre, a
regagné son port d'attache.
Avant de se diriger vers la capi-
tale le dirigeable avait évolué assez
longtemps à faible hauteur au-dessus
du parc et de la ville de Versailles.
M. Mac Donald va soumettre
le projet de tunnel sous la Manche
au comité de défense impériale
Londres, 26 juin (dép. Petit Parisien.)
M. Mac Donald a reçu cet après-
midi une délégation parlementaire à
la tête de laquel'le se trouvait sir
William Bull. L'entretien a porté sur
la construction éventuelle d'un tun-
nel sous la Manche. Le premier mi-
nistre s'est déolaré dispbsé à sou-
mettre immédiatement le projet à
l'examen du comité de défense im-
périale. Au cours de l'entretien, le
chef de la délégation a pu démon-
trer au premier ministre que 400
membres de la Chambre des commu-
nes étaient an faveur de la construc-
tion du tunnel.
EMILE HENRIOT
GRAND_PRIX DU ROMAN
Le grand prix du
roman vient d'être
décerné, après une
lutte assez vive, à M.
Emile Henriot, pour
son oeuvre Aricic
Brun ou les Vertus
bourgeoises.
L'atmosphère de
bataille qu'on sent
par tout t gagnerait-
elle l'Académie fran-
çaise ? En tout cas,
il a fallu plusieurs
séances pour s'accor-
der sur le nom du
vainqueur. Non que
le talent véritable,
plein de ressources et de nuances
d'Emile Henriot fût mis en doute, mais il
avait dans la personne de M. Jacques
Kessel, avec l'Equipage, un redoutable
concurrent. C'est le roman d'Aricie Brun
qui l'a emporté sur le roman d'une esca-
drille pendant la guerre l'Académie a
préféré les vertus bourgeoises aux vertus
guerrières. Le livre de M. Emile Henriot,
dont nous avons donné récemment une
étude, marque dans son oeuvre déjà im-
portante il a publié plusieurs recueils
de poèmes et trois romans une étape
décisive. Dans ce roman, vaste et prenant,
qui étudie une famille bordelaise à tra-
vers plusieurs générations, se dresse, dans
une douce lumière, la figure de la pauvre
et charmante Aricie, qui touchera bien
des cœurs. Elle le mérite. Il faut donc
applaudir au choix de l'Académie, d'au-
tant plus que M. Emile Henriot, chroni-
queur littéraire du Temps, est un confrère
érudit et charmant, fils lui-même d'un
confrère qui change sa plume pour un
crayon le dessinateur Henri Henriot. Et
puis. les défenseurs de M. Kessel se sont
vite consolés, parce que l'Equipage a
remporté le prix Paul-Flat. Quand on
reçoit de la gloire, on ne regarde pas à
deux mille francs près, i K,
UN ACCORD
SEMBLE PROCHE
ENTRE OUVRIERS
ET PATRONS
BOULANGERS
Rentré de Genève, M. Justin Godart,
ministre du Travail, a réuni les
délégués patronaux et ouvriers
Si, hier matin, le mouvement gré-
viste a pris quelque extension à
Paris et en banlieue, s'étendant
même en Seine-et-Oise, il faut s'em-
presser d'ajouter que les boulange-
ries ont été bien approvisionnées et
que le pain n'a manqué nulle part.
Des ouvriers de diverses manu-
tentions de province sont arrivés
dans la capitale, accroissant l'effec-
tif du personnel militaire que la
préfecture de la Seine peut mettre à
la disposition des boulangers. No-
tons, comme symptôme rassurant,
que les demandes de renfort patro-
nales ont été moins importantes
qu'on ne l'avait envisagé. Toute la
main-d'œuvre réclamée a pu être
fournie et tous les hommes mobili-
sés pour la circonstance n'ont pas et'
utilisés. Les boulangers ont pu assu-
rer toute leur fabrication, voire
celle des petits pains, des croissants
et de la pâtisserie.
Au ministère du Travaü
Le comité de grève des ouvriers
boulangers et le syndicat patronal
avant fait connaître au ministre da
Travail qu'ils étaient à sa disposi-
tion pour reprendre les pourparlers
pu vue de mettre fin au conflit ar.-
tuel, M. Justin Godart a provoqué
une entrevue qui a eu lieu dans '-a
soirée au ministère du Travail.
Après une discussion, qui se pour-
suivit très cordialement, les délégués
patronaux et ouvriers se sont mis
d'accord en vue de faciliter le repos
hebdomadaire par roulement et l'ap-
plication du travail de jour; pour
étudier une organisation de centra-
lisation du placement par la création
de bureaux de placement paritaires
sur divers points de la capitale, afin
de rapprocher les ouvriers boulan-
gers des fournils où ils travaille-
raient.
En ce qui concerne les salaires, les
délégués ouvriers ont demandé un
salaire de base de 5 fr. 40 par four-
née de 54 pains de 2 kilo^. Les délé-
gués patronaux n'ont pas contesté le
principe de l'angmentation réclamée
par les ouvriers, mais ils ont déclaré
qu'ils ne pourraient l'accorder tant
que la préfecture de la Seine n'au-
rait pas adopté, pour la fixation du
prix du pain, un barème basé sur une
prime de cuisson, fixé une fois pour
toutes et tenant compte exactement
et équitablement de leurs frais gé-
néraux.
Les délégués ouvriers ont dit qu'il
ne leur était pas possible d'accepter
que l'augmentation fût subordonnée
à une décision administrative qu'ils
n'avaient pas à connaître.
Le ministre n'a pu que prendre
acte de ces deux points de vue,
actuellement inconciliables, en ex-
primant l'espoir que les circonstan-
ces permettraient de reprendre, à
bref délai, la conversation.
Les délégués patronaux ont an-
noncé leur intention de faire une dé-
marche, à cet effet, auprès de la
préfecture de la Seine
Réunions de grévistes
Les grévistes ont tenu deux réu-
nions l'une, l'après-midi!, à la Bourse
du travail!. Elle fut de courte durée,
les assistants ayant bientôt décidé de
se rendre, le soir, rue Grange-aux-
Belles, afin de connaître les résultats
de l'entrevue au ministère.
A ce second meeting, où les chô-
meurs étaient très nombreux, les
délégués rendirent compte de leur
mission, exprimant leur espoir d'un
accord prochaine. Ils prêchèrent la
patience et l'union «jusqu'au bout».
Un ordre du jour fut acclamé
décidant la continuation de la grève.
Le nombre des chômeurs
Les statistiques dressées par la
préfecture de police établissent que
le nombre des chômeurs volontaires
atteignait hjer à Paris 832 contre
38G la veille en banlieue, on comp-
tait 536 grévistes au lieu de 482 mer-
credi matin, soit au total 1.358 chô-
meurs sur un personnel de 4.863 ou-
vriers.
La situation en Seine-et-Oise
En Seine-et-Oise, les ouvriers bou-
langers ont abandonné le travail dans
un certain nombre de localités
Saint-Germain-en-Laye, le Vésinet,
Conflans-Sainte-Honorine, Enghien,
Blanc-Mesnil, Gagny, Sevran, Le
Raincy et Aulnay-sous-Bois, sont
parmi les plus touchées.
A Poissy, deux délégués des syndi-
cats de la région parisienne ont vi-
sité les boulangeries, réussissant à
débaucher la majeure partie du per-
sor.i.el.
Des mesures ont été prises aussitôt
par le préfet, d'accord avec l'auto-
rité militaire, pour assurer le ravi-
taillement de la population.
La grève a tu son écho à la Chambre
Saisie, hier, en fin de séance d'une
demande d'interpellation de M. La-
porte, relative à la grève des bou-
langers, la Chambre a ajourné la
fixation de la date de discussion.
Répondant à deux questions de l'in-
terpeliateur, le ministre de l'Inté-
rieur, M. Camille Chautemps, a fait
observer d'une part, que l'emploi
de la troupe avait été prescrit par
son collègue du Travail, pour assurer
l'alimentation de la population et
d'autre part, que les offres de service
de l'union citviique n'avaient pas été
acceptées par lui et il a ajouté
« Le gouvernement entend assumer
seul le maintien de l'ordre. »
Menea incidents
Plusieurs incidents ont encore
marqué l'avant-dernière nuit et la
journée d'hier. Aucun n'a été grave
il s'agit de vitres braisées et d'en-
traves à la liberté du travail.
Voir en deuxième page Les olym-
pigucs américain, au château de
Hocquencourt.
LE TOUR DE FRANCE
LES FeWLISSIER
ET LEUR CAMADADE VILLE
ABANDONNENT
BEECKMAN GAGNE. LA TROISIEME ETAPE
(DE notre envoyé SPÉCIAL)
Coutances, 27 juin.
Ce matin, nous avions précédé 1&
peloton.
Nous étions à Granville et six heu-
res sonnaient. Des coureurs, soudain,
défilèrent. Aussitôt la foule, sûre de
son affaire, cria
Henri Francis
Henri et Francis n'étaient pas dans
le lot. On attendit Les deux catégo-
ries passées, les « ténébreux n pas-
sés les ténébreux » sont les tou-
ristes-routiers, des petits gars cou-
rageux, qui ne font pas partie des
riches maisons de cycles, ceux qui
n'ont pas de « boyaux », mais ont du
cœur au ventre -ni Henri ni Fran-:
ci, ne paraissaient
La nouvellc parvint les Pélis-
sier ont abandonné. Nous retour-.
nons la Renault et, sans pitié pour,
les pneus, remontons sur Cherbourg.
Les Pélissier valent bien un -ain do
pneus.
Coutances. Une compagnie de gos-;
ses discute le coup.
/-vez-vous vu' le Pélissier?
Même que je les aü touchés,
répond un morveux.
Tu sais où ils sont ?.
Au café de la Gare. Tout le
monde y est.
Tout le monde y était l Il faut
jouer des coudes pour entrer chez
le « bistro ». Cette foule esi silen-
cieuse. Elle ne dit rien. mais regarde,
bouche béante vers le fond de la
salle. Trois maillots sont installés
devant trois bols de chocolat. C'est
Henri, Francis et, le troisième n'est
autre que le second, je veux dire»
Ville, arrivé second au Havre et à
Cherbourg.,
Un coup de téte?
Non, dit Henri. Seulement, on
n'est pas des chiens.
Que s'est-il passé
Question de bottes ou plutôt
question de maillots Ce matin, à
Cherbourg, un commissaire s'ap-
proche de moi et, sans rien me dire,
relève mon maillot. Il s'assurait que
je n'avais pas deux maillots. Que
diriez-vous, si je soulevais votre
veste pour voir si vous avez bien
une chemise blanche? Je n'aime pas'
ces manières, voilà tout.
Qu'est-ce que cela pouvait lui
faire que vous ayez deux maillots ?
Je pourrais en avoir quinze,
mais je n'ai pas le droit de partir
avec deux et d'arriver avec un.
Pourquoi ?
C'est le règlement. Il ne faut pas
seulement courir comme des brutes,
mais geler ou étouffer. Ça fait égale-
ment partie du sport, paraît-il. Alors
je suis allé trouver Desgrariges -Je
n'ai pas le droit de jeter mon maillot
sur la route alors ?. Non, vous ne,
pouvez pas jeter le matériel de la
maison. Il n'est pas à la maison,
i! est à moi.Je ne discute pas dans
la rue. Si vous ne discutez pas
dans la rue, je vais me recoucher.
On arrangera cela à Brest. A
Brest, ce sera tout arrangé, parce que
je passerai la main avant. Et j'ai
passé la main 1
Et votre frère
Mon frère est mon frère, pas,
Francis ?
Et ils s'embrassent par-dessus leur
chocolat.
Francis roulait déjà, j'ai) rejoint
le peloton et dit Viens, Francis 1
On plaque. »
Et cela tombait comme du
beurre frais sur une tartine, dit
Francis, car, justement ce matin,
j'avais mal au ventre, et je ne me
sentais pas nerveux.
Et vous, Ville ?
Moi, répond Ville, qui rit comme
un bon bébé, ils m'ont trouvé en
détresse sur la route. J'ai les rotu-
les en os de mort ».
Les Pélissier n'ont pas que des
jambes ils ont une tête et, dans cette
tête, du jugement.
Vous n'avez pas idée de ce
qu'est le Tour de France, dit Henri,
c'est un'calvaire. Et encore le che-
min de croix n'avait que quatorze
stations, tandis que le nôtre en
compte quinze. Nous souffrons du
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