Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1924-06-06
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juin 1924 06 juin 1924
Description : 1924/06/06 (Numéro 17265). 1924/06/06 (Numéro 17265).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
TEMPS PROBABLE,
S REGION PARISIENNE. Court* amd
S Iloratloo et auez beau temps. Vent rarla<|
ble faible température- en faible hausie/^K
Nuit 10-. Jour 20°.
EN FRANCE. Moitié Est, bean temps
plus chaud. Moitié Ouest, même temps
3 que sur la région parisienne.
SOLEIL lever h. Si coucher h.
LUNE prem. quart. le pleine le ̃
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cent. t; LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DU MONDE ENTIER;!
^^̃MM* ̃̃•••̃• ̃̃••••̃«•••••̃̃̃ ̃̃̃••̃•̃••̃̃«^
VENDREDI î
n 6 I
JUIN 1924
^«.̃«••«̃•«.̃̃ (̃̃tiiiiiitua**
LE CONFLIT ENTRE LE CARTEL DES GAUCHES ET L'ÉLYSÉE
M. MILLERAND OFFRE LE POUVOIR A M. HERRIOT
M. HERRIOT SOULÈVE LA QUESTION PRÉSIDENTIELLE
M. MILLERAND RÉPOND QU'ELLE NE PEUT PAS SE POSER
M. HERRIOT REFUSE DE FORMER LE CABINET
Le Président de la République continue aussitôt ses consultations
IL A REÇU DANS LA SOIRÉE MM. MILLIÈS-LACROIX, RATIER ET RIO
La journée d'hier s'est déroulas
suivant nos prévisions. M. Millerand
a consulta les présidents des Cham-
bres, M. Gaston Doumergue et M. Paul
Painlevé et ceux-ci ayant, indiqué
M. Herriot comme la personnalité la
plus qualifiée de la nouvelle majo-
ï i té pour former le nouveau cabi-
net, le chef de l'Etat a fait appeler
le chef du parti radical et radical
socialistes. Le Président de la Répu-
blique a offert le pouvoir au maire
de Lyon en vue « de l'application des
idées que le suffrage universel a fail
prévaloir dans la récente consulta-
tion » Un.édianjfe de .vu£s eu lieu
au cours duquel « ne se révéla au-
cun désaccord suc le programme ».
M. Herriot ayant soulevé la ques-
tion présidentielle M. Millerand lui a
déclaré « qu'il ne saurait accepter
d'examiner une question que le res-
pect de la loi interdisait, de poser ».
Le Président de la République a
ajouté qu'il était résolu « à faire
tout ce qui dépend de lui pour assu-
rer le respect de la Constitution et
pour écarter un précédent dont on
ne saurait mesurer le péril ».
M. Herriot a alors fait connaître au
chef de l'Etat qu'il ne croyait pas,
personnellement, pouvoir accepter la
mission que le président avait bien
voulu lui offrir.
Après le départ de M. Herriot,
M. Millerand a décidé de poursuivre
ses consultations. Il a fait appeler
successivement M. Milliès-Lacroix.
président de la commission des flnan-
ces du Sénat; M. Antony Ratier, an-
cien garde des Sceaux et M. Rio, an-
cien sous-secrétaire d'Etat de la Ma-
rine marchande. Ce matin, le Prési-
aent de la République s'entretiendra
avec d'autres personnalités politi-
ques.
La crise est entrée dès hier dans
sa phase aiguë. Nos testeurs ne seront
pas surpris de son évolution. Nous
avions fait prévoir. Cependant, dans
les milieux parlementaires, et sur-
tout à gauche l'on ne pensait pas que
la journée d'hier aurait la physio-
nomie qu'elle a eue.
La plupart des élus du cartel des
gauches, après avoir voté la motion
d'exclusive contre M. Millerand in-
clinajent à croire que le chef de l'Etat
se retirerait ou qu'il accepterait la
bataille en ripostant à la motion du
Palais d'Orsay par un « geste de
force ». Quelques-uns pensaient qu'il
remettrait à M. Herriot, après lui
avoir fait l'offre de former le nou-
,veau 4abinet, un message de démis-
sion. C'était là l'état d'esprit où se
trouvaient radicaux socialistes, ré-
publicains socialistes et socialistes
S. F. I. 0., au moment même où le
Président de la République commen-
çait ses consultations.
Le cartel des gauches a tort de
croire qlie les choses se passeront
ainsi disaient un grand nombre de
députés de l'ancienne majorité. Et
.le son de cloche que donnaient ces
derniers était celui-ci
« Le Président de la République
̃t'a pas violé la Constitution. Dès le
lendemain du scrutin du 11 mai, il
fait appeler, quand il s'est agi des
^mesures à prendre pour enrayer la
baisse du franc, les chefs les plus
qualifiés de la majorité nouvelle
MM. Herriot et Painlevé. Il a marqué
ainsi sa volonté très nette de res-
pecter la préférence du suffrage uni-
versel pour une politique orientée
nettement à gauche. Et il n'est pas
douteux que le chef de l'Etat fera
appeler M. Herriot, qu'il lui offrira
de constituer le ministère, mais qu'il
ne tiendra aucun compte de la mo-
tion des gauches, laquelle revêt un
caractère inconstitutionnel. Si M.
Herriot refuse, M. Millerand essaicra
de constituer un ministère des gau-
ches. »
Et les députés qui parlaient ainsi
ajoutaient « C'est à tort que cer-
tains ont lancé le bruit de la consti-
tution d'un cabinet dont les membres
feraient pris dans la minorité, c'est
là tort qu'il a été affirmé que le cabi-
net aussitôt constitué, son chef lirait
de décret de clôture de la session
ordinaire de 1924. c'est à tort
enfin qu'il a été dit que le Prési-
dent de la République songerait à
demander au Sénat la dissolution de
4a Chambre.
Le Président de la République con-
|tluaient.-ils, est dans la vérité cons-
titutionnelle. Il s'y maintiendra.
Mais les adversaires du Président
Se la République répliquaient que
son maintien n'était pas possible à
'l'Elysée et que d'ailleurs Il ne con-
sentirait certainement pas à accepter
•tous les articles du programme de M.
JHerriot.
'foutes les hypothèses ainsi envi-
sagées tombent. La note communi-
quée par les soins de la Présidence
de la République après le départ de
iM. Herriot et une déclaration écrite
remise à la presse par le chef du
parti radical et radical-socialiste.
mettent les choses au point. On a lu
plus haut la note de la présidence,
on trouvera plus loin la déclaration
iM. Herriot.
Et maintenant, que va-il se
passer.
M. Millerand continuera ce matin
ses consultations et après avoir reçu
lun certain nombre de membres du
? ̃ r" f
LE COMMUNIQUÉ DE L'ELYSÉE j
Hier soir, l'issue de l'entretien de M. Millerand avec M. Herriot,
la présidence de la République a communtgué la note suivante
Conformément aux indications des présidents des deux Cham- j
j bres qu'il avait reçus dans l'après-midi, le Président de la Repu-
j blique a fait prier M. Herriot de se rendre à l'Élysée.
Après lui avoir rappelé les grandes lignes de la situation poli-
| tique à l'extérieur et à'l'intériéur, M. Millerand lui a demandé s'il i
j voulait lui prêter son concours pour la formation du nouveau cabinet,
en vue de l'application des idées que le suffrage universel a fait
¡ prévaloir dans sa récente consultation.
Un échange de vues s'est ensuite établi au cours duquel ne
¡ s'est révélé aucun désaccord sur le programme.
Le député du Rhône ayant soulevé la question prési- j
j dentielle, M. Millerand a déclaré qu'il ne saurait accepter
d'examiner une question que le respect de la loi interdit de
poser. j
La Constitution a fixé à sept ans la durée du mandat
présidentiel. Appelé pour sept ans à l'ElysAe, le Président
tient pour son devoir, envers la République et la France, de j
demeurer jusqu'au terme légal de son mandat
M. Millerand est résolu à faire tout ce qui dépend de
lui pour assurer le respect de la Constitution et pour écar» j
j ter un précédent dont on ne saurait mesurer le péril.
Sans discuter ces raisons, M. Herriot a simplement
répondu qu'il ne croyait pas personnellement pouvoir accep- j
i ter la mission que le Président avait bien voulu lui offrir.
Par'.i'ïr.ent, il fera app:ï?r la per-
sonnalité politique daas aire de la
majorité' nouvelle à laquelle:il offrira
ta mission de former le nouveau mi-
nistère.
Cette personnalité appartiendra.se-
Ion toute probabilité, au Sénat. Il ne
paraît pas possible qu'il en soit au-
trement. Il est, en effet, à peu près
certain que tout député appartenant
à l'un des partis ayant composé te
cartel des gauches refuserait, si elle
lui était proposée, la mission que
M. Herriot, a refusée.
D'autre part, la majorité des mem-
bres des groupes du Sénat s'étant
la réunion plériière du cartel dm
«anches, il semb'e qv? ̃?̃ •«..̃ r du
côté du Luxembourg que M. Mille-
rand doive s'orienter.
Voyons maintenant, dans le df-tai:
tes divers incidents qui ont marqué
la journée d'hier
MM. Doumergue et Painlevé
à l'Elysée
L'entretien de M. Gaston Doumer-
gue avec le Président de la Républi-
que a duré quarante minutes exac-
tement. A sa sortie de l'Elysée, le
président du Sénat a fait cette
courte déclaration
J'ai conseillé d M. Millerand de faire
appeler M. Herriot.
M. Paul Painlevé, arrivé à cinq
heures, est.resté au palais de l'Ely-
sée vingt minutes environ.
Inlerrogé à son départ, le prési-
dent de la Chambre a répondu
J'ai donné le conseit au Président de
la République de faire appeler M. Her-
riot. Cette in dication ne doit vous cau-
ser aucune surprise.
M. Millerand fait appeler
M. Edouard Herriot
Après le départ de M. Painlevé, le
Président de la République a fait
appeler le chef du parti radical et
radi«al socialiste.
Celui'-ci est arrivé à l'Elysée vers
six heures.
M. Herriot refuse
L'entrevue que M. Herriot a eue
avec le chef de l'Etat a duré trois
quarts d'heure environ.
En quittant l'Elysée, le chef du
parti radical-socialiste a refusé* de
répondre aux questions qui lui
étaient posées par les journalistes.
Et comme ceux-ci insistaient, il ré-
pondit
Une note va vous être remise
par les soins de la présidence de la
République vous saurez tout.
La note à laquelle M. Herriot fai-
sait allusion est celle-là même qu'on
a lue plus haut.
Après le refus de M. Herriot, le
président de la République a décidé
de poursuivre ses consultations.
M. Herriot confère
avec ses^amis politiques
Après sa visite à l'Elysée M. Her-
riot est revenu à 19. heures 15, ohez
M. Painlevé, à la présidence de la
Chambre, où se trouvaient plusieurs
personnalités, MM. Aristide Briand,
Alexandre Israël et Léon Blum, qu'il
a mis au courant de son entrevue
avec le Président de la Répubîioue.
A 19 heures 30, M. Léon Blum s'est
détaché pour aller au Paiais-Bour-
bon, où il a réuni ses amis socialis.
tes présents^pour leur,
tùâ'tion. Apres 'qfcoi # ^«jt *rev«4ni 'T
la présidence bientôt suivi de MM.
Renaudel et Alexandre Varenne.
La. long conciliabule a eu lieu, au-
quel a été appelé, un peu auprès
20 heures, M. Bouffandeau, ancien
député.
Entre temps, M. Herriot avait reçu
un pli officiel contenant le conMmi-
nioué de l'Elysée, et l'on apprenait
qu'il ferait, à te sujet, une déclara-
tion à la presse.
Une déclaration de M. Herriot
A 21 heures, en effet, il recevait
les journalistes et leur dictait lui-
même la communication suivante
Je n'ai pas à discuter les termes du
cornmuuiqué officiel que l'Elysée a fait
établir lui-même après moa entrevue
avec M. le Président de la République.
A vrai dire, la première partie de la
conversation a porte moiuta sur 2an pro-
gramme que tur un certain nombre de
questions d'intérêt national qui ne pou-
vatent soulever aucune contestation.
Au reste, mon programme a été pu-
blié. M. le Président de la République a
bien voulu me rtire qu'il ne l'ignorait pas.
Il est parfaitement exact que j'ai eu à
dire à M. le Président de la République
qu'ayant défendu pendant toute la rnm-
pagne électorale le cartel des gauches,
je ne pouvais songer un seul instant à
jormer un ministère en dehors de ces
mouches,
titutionnel du Président a été rendue pu-
blique.
,lfe tronvant en présence d'un état de
fait qui ne permet pas la jormatlon d'un
ministère, soutenu par urte majorité de
gauche, je ne pottvais que déeliner le
mandat qui m'était offert.
A 21 h. 10, M. Herriot quittait
l'hôtel de la présidence. en compa-
gnie de deux amis.
MM. Milliès-Lacroix, Ratier et Rio
chez le Président
M. Millerand a reçu successive-
ment M. Milliès-Lacroix, sénateur
des Landes, président de la commis-
sion des finances M. Antony Ratier,
sénateur de l'Indre, ancien garde des
Sceaux, président du parti républi-
cain démocratique et social, et M.
Rio, sénateur du Morbihan, ancien
sous-secrétaire de la Marine mar-
chande.
M. Millerand a interrogé les trois
membres de la Haute AssemMée sur
la situation politique.
D'autres personnalités politiques
seront appelées ce matin et dans
l'après-midi en consultations au pa-
lais de l'Elysée par le Président de
quittant l'Elysée après leur entretien avec le
LE METRO DE LONDRES
A EU HIER
UNE CIRCULATION RÉDUITE
LE PERSONNEL DES STATIONS
D'ÉffiXGIE ÉLECTRIQUE S'EST MIS EN GRÈVE
Et ce mouvement, assure-t-on du côté
du Labour-Party, serait dirigé
par une minorité communiste
Londres, 5 juin (dép. Petit Parisien.)
Une grève sans précédent, d'une
portée d'ailleurs restreinte, a éclaté
ce matin, inopinément, à Londres.
Elle affecte particulièrement le per-
sonnel des stations d'énergie élec-
trique qui actionnent le métro de la
capitale et les ouvriers des ateliers
du service de J'exploitation- A la
centrale de Chelsea, on évalue à
soixante pour cent la fraction du
personnel qui a quitté le travail.
Aussi le service des trains a-t-il dû
être réduit dès les premières heures
de la matinée. En fait, on s'est borné
a former certaines gares d'impor-
tance secondaire dans le centre, afin
de pouvoir maintenir en activité les
trains qui desservent la banlieue.
L'intérêt de cette grève ne réside
pas seulement dans la nature des
revendications qui en étaient le pré-
texte. Ce qui confère à ce mouve-
ment son caractère propre et alar-
mant, c'est que les grévistes ont sys-
tématiquement violé la loi de 1921
stipulant que les litiges relatifs aux
salaires doivent être portés en pre-
mière instance devant le conseil na-
tional des salaires?- institué à cet
effet.
Désavouée- officiellement par le
congrès général des trade-unions,
répudiée par le comité exécutif de
l'Union nationale des cheminots et
par celui des associations des mé-
caniciens et ouvriers électriciens,
cette grève a plutôt l'allure d'une
manœuvre révolutionnaire que d'un
mouvement trade-unionigte, Dans
les milieux officiels travaillistes
eux-mêmes, on la dénonce comme
l'oeuvre d'une minorité communiste.
Cette attitude du Labour Party
mérite d'autant plus d'être souli-
gnée que c'est la première fois que
les autorités dirigeantes du mouve-
ment travailliste rejettent sur les
communistes la responsabilité d'une
grève.
LA CHAMBRE VOTE PAR 311 VOIX CONTRE 189
L'AFFICHAGE DU DISCDURS DE M. PAINLEVÉ
Hier, au début de la séance de la
Chambre, M. Painlevé qui présidait
a fait connaître qu'il avait été saisi
par MM. C. Picard, Delbos, Herriot,
Levasseur, d'une motion tendant « à
l'affichage du discours prononcé à la
précédente séance par le président, ».
Conformément au règlement, cette
motion çsi. mise..aux -voix sans-débat..
Par 311 voix contre 189, la Cham-
bre ordonne l'affichage du discours
prononcé par Ni.: Painlevé en pre-
nant possession du fauteuil prési-
dentiel.
A !a proclamation de ce scrutin
des applaudissements éclatent aux
bancs des gauches et des exclama-
tions se font entendre au centre et
à droite.
LA PROHIBITION DE SORTIE DES BEDRRES
Le Journal officiel publie, ce'
matin, un décret du ministre de
l'Agriculture portant prohibition de
sortie des beurres frais, fondus ou
salés jusqu'au 1" juWlet 1924.
LORD DERBY FAIT DON
A L'ENTRAINEUR UfMBTON
DU PRIX GAGNÉ PAR
Londres, 5 juin (dép. Petit Parisien.)
Ce n'est un secret pour personne
que lord Derby s'était toujours pro-
mits que le jour où il gagnerait le
Derby il ferait don à son entraîneur
de la totalitté de l'enjeu. Selon le
Daily Mail, la somme que recevra
l'honorable George Lambton, entraî-
neur de Sansovino, variera entre
10.000 et 12.000 livres sterling, soit
environ 900.000 francs.
LE GALOP PITTORESQUE
DE LORD LONSDALE
SUR LA PISTE D'EPSOM
Avant de donner l'ordre d'annuler la
réunion, vu l'état détrempé du champ
de course, le président du Jockey-
Club, en habit de cérémonie, a voulu
se rendre compte de l'état du terrain
Londres, 5 juin
(dép. Petit Paris.}
Par suite du dé-
plorable état dan-
lequel se trouve la
piste d'Epsom, le,
courses ont dû
être bandonnées
aujourd'hui.
Cette mesure a
été prise dans le*
circonstances sui-
vantes
Les concurrent-
allaient se mettre
en ligne pour le
départ, lorsque l<>
presiaent au yord Lonsdale
Jockey-Glub, lord d'après le caricaturiste
L o n s d a 1 e, très m*«
ému par des renseignements qui
venaient de lui parvenir, décida de
se rendre compte par lui-même de
l'état du terrain.
Il se fit donc amener une monture
et, sans se soucier de ce qui pourrait
arriver à sa redingote et à son haut
de forme (tenue classique des mem-
bres du Jockey Club) pesant les
quatre journées en Derby), au mi-
lieu des éclabousseurs, se mit en
selle et prit le galop. Quand, revenu
à son point de départ, il descendit de
cheval, ce fut pour signiflier d'un
geste énergique que la course était
impossible et que les concurrents
devaient regagner le paddock. Tou-
jours bon enfant, la foule qu'avait
tour à tour diverti et inquiété l'ex-
hibition pittoresque de Lord Lons-
dale se résigna à l'inévitable et se
consola de deux courses qu'elle avait
en moins, aujourd'hui, par les deux
courses qu'elle aurait en plus de-
LE CONSEIL DE GUERRE DE MAYENCE
REND SON VERDICT DANS L'AFFAIRE
DE PROPAGANDE ANTIMILITARISTE
LOZERAY, LE CHEF DE LA BANDE
A ÉTÉ CONDAMNÉ A DIX ANS DE PRISOIf
Les autres accusés ont encouru des
condamnations de six mois à
cinq ans d'emprisonnement
Mayence, 5 juin (dép. Havas.)
Le conseil de guerre qui juge l'af-
faire de propagande antimilitariste
avait à répondre à 123 questions. Il
s'est retiré à 15 heures et n'est re-
venu qu'à 19 heures, après quatre
heures de délibération.
Le chef de la bande, Loieray, a été
condnnané à dix aus de prison. Les
autres condamnations prononcées va-
rient de six mois à cinq ans de pri-
son. Dix-ncuf accusés ont bénéficié
de la loi de sursis et la nommée Butt-
greit, vcuve et mère de six enfants, a
été acquittée. Des antendes, variant
de 100 marks à 500 marks or ont été
en outre infligées.
UNE AUTOMOBILE QUI ROULE
à 30 kil. à l'heure dans les fondrières
Un curieux chàssis, dû à l'ingé-
nieur anglais Holle, a été essayé hier
après-midi, en forêt de Marly, en
présence d'une commission du mi-
nistère de la Guerre. Il présente des
particularités tout à fait spéciales
ses quatre roues sont motrices et à
commandes dist.inctes elles possè-
dent également chacune ung_suspen-
L'automobile circulant travers la brousse
sion pouvant fléchir non seulement
dans le sens vertical, mais encore
dans le sens latéral.
Grâce ces dîspôsHîf3, les roues
épousant les inégalités du terrain,
prennent les inclinaisons les plus va-
riées pendant que la « caisse » con-
serve toute sa stabiltté.
Les essais effectués hier ont été
parfaitement réussis. La voiture,
sommairement carrossée, a évolué
avec aisance sur les routes mal pa-
yées et à travers la « brousse » de la
fort. Dans cette dernière partie de
son itinéraire, elle a atteint la vi-
tesse de 30 kilomètres à l'heure.
LA RESPONSABILITÉ DES CHIRURGIENS
Un docteur est condamné à 10.000 francs
de dommages-intérêt» pour avoir ou-
blié dans la plaie d'un opéré un frag-
ment de gaze stérilisée
Blessé pendant la guerre, un soldat
démobilisé s'était fait opérer à la
jambe, en 1919. Peu de temps après,
à la suite d'une infection, une se-
conde opération fut nécessaire et l'on
s'aperçut qu'un fragment de gaze
stérilisée avait été oublié dans la
plaie.
Le patient assigna son chirurgien
devant la sixième chambre du tri-
bunal civil.
Les juges commirent les profes-
seurs Broca, Labbé et Rieffel à l'ef-
fet de dresser un rapport sur ce cas,
et les experts estimèrent que « le
chirurgien n'avait commis aucune
faute professionnelle et qu'il s'agis-
sait d'un simple incident de panse-
ment, d'observation assez constante ».
Malgré cette conclusion, le tribunal
en a ainsi déoidé
Attendu que si les questions scientifi-
ques à débattre entre docteurs ne peuvent
constituer des cas de responsabilités ci-
viles et échappent au domaine et à l'exa-
men des tribunaux, il n'en est pas de
même lorsque le fait reproché est le ré-
sultat d'une faute caractérisée, d'impru-
dence, de négligence grave, de 1 ignorance
des choses qu un homme de 1 art doit
nécessairement connaître;
Attendu qu'il serait injuste et dange-
reux pour la société de proclamer comme
un principe absolu qu'en aucun cas les
médecins et chirurgiens ne sont responsa-
bles dans l'exercice de leur art.
Et, sur plaidoiries de M" Daniel
Viraut et Mercier, il a accordé 10.000
francs de dommages-intérêts au
blessé opéré deux fois par la faute
de son chirurgien.
L'AMBASSADEUR AMÉRICAIN A TOKIO
A QUITTÉ LE JAPON
Tokio, 5 juin (dép. Times.)
M. Syrus Woods, qui vient de
donner sa démission d'ambassadeur
des Etats-Unis au Japon, a quitté
Tokib aujourd'hui à destination de
Washington.
L'ACADÉMIE FRANÇAISE
VIENT A LA T. S. F.
M' Henri-Robert, dont la réception
sous la Coupole aura lieu jeudi pro-
chain, et M. Louis Barthou ont lu
hier, devant la- commiission de l'Aca-
démie, les discours qu'ils prononce-
ront au cours de cette cérémonie.
M. Pomey, inspecteur général des
P. T. T., a demandé à l'Académie et
obtenu l'autorisation d'installer, dans
la salle de la Coupole, un microphone
qui permettra jeudi la transmission
radiotéléphonique de ces deux dis-
cours sur toute l'étendue d'une zone
comprise entre la Norvège et le
Maroc, par la station de l'Ecole supé-
rieure des P, T. T..
LE CAISSIER INDELICAT
DE L'OPÉRA-COMIQUE
RACONTE SA VIE
Ce serait bien en 1919 qu'il aarait com-
mencé ses détournements pour snb-
venir aux besoins de son amie qui
était devenue mère
Maurice-Victor Picard, l'infidèle
caissier de l'Opéra-Comique, qui se
constitua- prisonnier le 28 mai,
avouant 527.000 francs de détourne-
ments, a été longuement interrogé
hier par M. Laroque, juge d'instruc-
tion.
L'inculpé a complaisamment ra-
conté sa vie.
Ivé le i mers 1861, à Paris, a-t-il dit,
je fus pendant deux ans c4erc d'avoué,
puis, cinq ans, employé de banque. Ma
passfon pour le théatre me poussa à sui-
vre les cours du Conservatoire. Après
avoir fait mon service militaire à Rouen,
où je fis la connaissance de l'acteur
Grand, qui devenait devenir sociétaire
de la Comédie-Française, j'épousai la
sœur de cet artiste en 1886 et je fis moi-
même du théâtre, à Rouen, d'abord, à
01 un ensuite, où je restai six ans, à
l'Ambigu enfin, où, pendant dix-sept ans.
j,' fus acteur, régisseur, puis caissier. En
1910, j'entrai comme caissler à l'Opéra-
Comique.
Jusque-là, Picard menait une vie
simple et modeste, toute de travail
assidu et il en fut encore ainsi pen-
dant plusieurs années, puisque, à lu
liquidation des sociétés Albert Carré,
d'une part, Gheusi-Isoia, d'autre
part, qui exploitèrent successivement
la. Salle FavàrE, aucune irrégularité,
aucune erreur ne fut relevée dans la
cornptabilité de Picard.
Mais, en 1918, dans un café ou dans
la rue il ne s'en souvient plus
il fit la connaissance de Mlle Marie
Sirieyx, âgée alors de vingt-cinq ans,
et ce fut, pour le presque sexagénaire
qu'il était, le coup de foudre.
La jeune femme étant devenue
mère en 1919, Picard bien qu'il
soit convaincu n'être point le père
de l'enfant qui venait de venir au
monde régla les mois de nour-
rice.
Et, a-t-il ajouté, j'ai versé à la mère,
en raison de sa détresse, d'abord vingt»
franes par jour, puis quarante, puis cin-
quante. Comme mes appointements ne
pouvaient suffire, je puisai dans la caisse
qui m'était confléc. En j'installai
mon amie, Il rue d'Aligre, dans un
appartement de 1.350 francs de loyer,
dent j'achetai le mobilier pour 8.000
francs. Je cet appartement plus
convenablement et, le bébé étant revenu
de nourrice, je portai à cent francs par
jour la pension de Mlle Sirieyx, avec
laquelle je déjeunais et dînais deux jours
par semaine, dépensant une centaine de
francs par repas.
Et Picard d'affirmer, une fois de
plus, qu'il n'a jamais joué ni aux
courses, ni à la Bourse, qu'il n'a rien
placé et ne possède aucune économie.
Mmg Gabrieile- ..Bicard, âgée de
soixante-Cinq ans, femme de l'in-
culpé, a confirmé toutes-ses déclara-
tions.
Mon mari, a-t-elle dit, était très bon,
très doux; je ne lui ai jamais connu de
fréquentations suspectes. II ne m'a jamais
parlé de courses, de spéculations, de pila--
céments.
Enfin, Nille Marie Marguerite
Si!rieyx a expliqué qu'elle ignorait,
que Picard fût caissier à l'Opéra-
Comique, son ami lui ayant raconté
qu'il était à la tête d'une maison de
coulisse.
Picard a corroboré ce détail, ajou*-
tant que son amie ne l'avait jamais
poussé à la moindre dépense.
L'expert comptable Villon dica,
dans son rapport, si les explications
de l'inculpé peuvent justifier un
trou » de 527.000 francs.
AU JOUR ET A L'HEURE
OU SOMBRA LE "TITANIC"
TOUS LES POSTES DE T.S.F.
FERONT SILENCE
PENDANT CINQ MINUTIES
Cette manifestation sera renouvelée
chaque année, en hommage à la
mémoire des radiotélégraphistes
morts en mer
Parmi les questions portées à
l'ordre du jour du congrès des radio-
télégraphistes qui va s'ouvrir dans
quelques. jours à Paris figure cel!e
de l'hommage à rendre à la mémoire
des opérateurs perdus en mer ou
morts par suite de maladies contrac-
tées dans l'exercice de leurs fonctions.
Pour la moins sédentaire peut-être
des professions, les manifestations
classiques, les cérémonies au pied
d'un monument de marbre ou de
bronze ne sont pas suffisantes pour
rendre l'hommage d'une corporation
entière à ceux de ses membres vic-
Y. G.-G. PMlipi, l'opérateur de T. S. F.
du Titanic », mort à son poste
times du devoir il convenait d'asso-
cier au m6me instant, en une même
pensée fervente, tous les radiotélé-
graphistes disséminés sur les mers
ou perdus dans les ports les plus
éloignés.
Après l'examen de divers projets,
le comité directeur du syndical, cen-
tral des opérateurs radiotélégraphie-'
$es s'est déclaré partisan d'un silence
S REGION PARISIENNE. Court* amd
S Iloratloo et auez beau temps. Vent rarla<|
ble faible température- en faible hausie/^K
Nuit 10-. Jour 20°.
EN FRANCE. Moitié Est, bean temps
plus chaud. Moitié Ouest, même temps
3 que sur la région parisienne.
SOLEIL lever h. Si coucher h.
LUNE prem. quart. le pleine le ̃
*•• ..♦♦*
cent. t; LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DU MONDE ENTIER;!
^^̃MM* ̃̃•••̃• ̃̃••••̃«•••••̃̃̃ ̃̃̃••̃•̃••̃̃«^
VENDREDI î
n 6 I
JUIN 1924
^«.̃«••«̃•«.̃̃ (̃̃tiiiiiitua**
LE CONFLIT ENTRE LE CARTEL DES GAUCHES ET L'ÉLYSÉE
M. MILLERAND OFFRE LE POUVOIR A M. HERRIOT
M. HERRIOT SOULÈVE LA QUESTION PRÉSIDENTIELLE
M. MILLERAND RÉPOND QU'ELLE NE PEUT PAS SE POSER
M. HERRIOT REFUSE DE FORMER LE CABINET
Le Président de la République continue aussitôt ses consultations
IL A REÇU DANS LA SOIRÉE MM. MILLIÈS-LACROIX, RATIER ET RIO
La journée d'hier s'est déroulas
suivant nos prévisions. M. Millerand
a consulta les présidents des Cham-
bres, M. Gaston Doumergue et M. Paul
Painlevé et ceux-ci ayant, indiqué
M. Herriot comme la personnalité la
plus qualifiée de la nouvelle majo-
ï i té pour former le nouveau cabi-
net, le chef de l'Etat a fait appeler
le chef du parti radical et radical
socialistes. Le Président de la Répu-
blique a offert le pouvoir au maire
de Lyon en vue « de l'application des
idées que le suffrage universel a fail
prévaloir dans la récente consulta-
tion » Un.édianjfe de .vu£s eu lieu
au cours duquel « ne se révéla au-
cun désaccord suc le programme ».
M. Herriot ayant soulevé la ques-
tion présidentielle M. Millerand lui a
déclaré « qu'il ne saurait accepter
d'examiner une question que le res-
pect de la loi interdisait, de poser ».
Le Président de la République a
ajouté qu'il était résolu « à faire
tout ce qui dépend de lui pour assu-
rer le respect de la Constitution et
pour écarter un précédent dont on
ne saurait mesurer le péril ».
M. Herriot a alors fait connaître au
chef de l'Etat qu'il ne croyait pas,
personnellement, pouvoir accepter la
mission que le président avait bien
voulu lui offrir.
Après le départ de M. Herriot,
M. Millerand a décidé de poursuivre
ses consultations. Il a fait appeler
successivement M. Milliès-Lacroix.
président de la commission des flnan-
ces du Sénat; M. Antony Ratier, an-
cien garde des Sceaux et M. Rio, an-
cien sous-secrétaire d'Etat de la Ma-
rine marchande. Ce matin, le Prési-
aent de la République s'entretiendra
avec d'autres personnalités politi-
ques.
La crise est entrée dès hier dans
sa phase aiguë. Nos testeurs ne seront
pas surpris de son évolution. Nous
avions fait prévoir. Cependant, dans
les milieux parlementaires, et sur-
tout à gauche l'on ne pensait pas que
la journée d'hier aurait la physio-
nomie qu'elle a eue.
La plupart des élus du cartel des
gauches, après avoir voté la motion
d'exclusive contre M. Millerand in-
clinajent à croire que le chef de l'Etat
se retirerait ou qu'il accepterait la
bataille en ripostant à la motion du
Palais d'Orsay par un « geste de
force ». Quelques-uns pensaient qu'il
remettrait à M. Herriot, après lui
avoir fait l'offre de former le nou-
,veau 4abinet, un message de démis-
sion. C'était là l'état d'esprit où se
trouvaient radicaux socialistes, ré-
publicains socialistes et socialistes
S. F. I. 0., au moment même où le
Président de la République commen-
çait ses consultations.
Le cartel des gauches a tort de
croire qlie les choses se passeront
ainsi disaient un grand nombre de
députés de l'ancienne majorité. Et
.le son de cloche que donnaient ces
derniers était celui-ci
« Le Président de la République
̃t'a pas violé la Constitution. Dès le
lendemain du scrutin du 11 mai, il
fait appeler, quand il s'est agi des
^mesures à prendre pour enrayer la
baisse du franc, les chefs les plus
qualifiés de la majorité nouvelle
MM. Herriot et Painlevé. Il a marqué
ainsi sa volonté très nette de res-
pecter la préférence du suffrage uni-
versel pour une politique orientée
nettement à gauche. Et il n'est pas
douteux que le chef de l'Etat fera
appeler M. Herriot, qu'il lui offrira
de constituer le ministère, mais qu'il
ne tiendra aucun compte de la mo-
tion des gauches, laquelle revêt un
caractère inconstitutionnel. Si M.
Herriot refuse, M. Millerand essaicra
de constituer un ministère des gau-
ches. »
Et les députés qui parlaient ainsi
ajoutaient « C'est à tort que cer-
tains ont lancé le bruit de la consti-
tution d'un cabinet dont les membres
feraient pris dans la minorité, c'est
là tort qu'il a été affirmé que le cabi-
net aussitôt constitué, son chef lirait
de décret de clôture de la session
ordinaire de 1924. c'est à tort
enfin qu'il a été dit que le Prési-
dent de la République songerait à
demander au Sénat la dissolution de
4a Chambre.
Le Président de la République con-
|tluaient.-ils, est dans la vérité cons-
titutionnelle. Il s'y maintiendra.
Mais les adversaires du Président
Se la République répliquaient que
son maintien n'était pas possible à
'l'Elysée et que d'ailleurs Il ne con-
sentirait certainement pas à accepter
•tous les articles du programme de M.
JHerriot.
'foutes les hypothèses ainsi envi-
sagées tombent. La note communi-
quée par les soins de la Présidence
de la République après le départ de
iM. Herriot et une déclaration écrite
remise à la presse par le chef du
parti radical et radical-socialiste.
mettent les choses au point. On a lu
plus haut la note de la présidence,
on trouvera plus loin la déclaration
iM. Herriot.
Et maintenant, que va-il se
passer.
M. Millerand continuera ce matin
ses consultations et après avoir reçu
lun certain nombre de membres du
? ̃ r" f
LE COMMUNIQUÉ DE L'ELYSÉE j
Hier soir, l'issue de l'entretien de M. Millerand avec M. Herriot,
la présidence de la République a communtgué la note suivante
Conformément aux indications des présidents des deux Cham- j
j bres qu'il avait reçus dans l'après-midi, le Président de la Repu-
j blique a fait prier M. Herriot de se rendre à l'Élysée.
Après lui avoir rappelé les grandes lignes de la situation poli-
| tique à l'extérieur et à'l'intériéur, M. Millerand lui a demandé s'il i
j voulait lui prêter son concours pour la formation du nouveau cabinet,
en vue de l'application des idées que le suffrage universel a fait
¡ prévaloir dans sa récente consultation.
Un échange de vues s'est ensuite établi au cours duquel ne
¡ s'est révélé aucun désaccord sur le programme.
Le député du Rhône ayant soulevé la question prési- j
j dentielle, M. Millerand a déclaré qu'il ne saurait accepter
d'examiner une question que le respect de la loi interdit de
poser. j
La Constitution a fixé à sept ans la durée du mandat
présidentiel. Appelé pour sept ans à l'ElysAe, le Président
tient pour son devoir, envers la République et la France, de j
demeurer jusqu'au terme légal de son mandat
M. Millerand est résolu à faire tout ce qui dépend de
lui pour assurer le respect de la Constitution et pour écar» j
j ter un précédent dont on ne saurait mesurer le péril.
Sans discuter ces raisons, M. Herriot a simplement
répondu qu'il ne croyait pas personnellement pouvoir accep- j
i ter la mission que le Président avait bien voulu lui offrir.
Par'.i'ïr.ent, il fera app:ï?r la per-
sonnalité politique daas aire de la
majorité' nouvelle à laquelle:il offrira
ta mission de former le nouveau mi-
nistère.
Cette personnalité appartiendra.se-
Ion toute probabilité, au Sénat. Il ne
paraît pas possible qu'il en soit au-
trement. Il est, en effet, à peu près
certain que tout député appartenant
à l'un des partis ayant composé te
cartel des gauches refuserait, si elle
lui était proposée, la mission que
M. Herriot, a refusée.
D'autre part, la majorité des mem-
bres des groupes du Sénat s'étant
la réunion plériière du cartel dm
«anches, il semb'e qv? ̃?̃ •«..̃ r du
côté du Luxembourg que M. Mille-
rand doive s'orienter.
Voyons maintenant, dans le df-tai:
tes divers incidents qui ont marqué
la journée d'hier
MM. Doumergue et Painlevé
à l'Elysée
L'entretien de M. Gaston Doumer-
gue avec le Président de la Républi-
que a duré quarante minutes exac-
tement. A sa sortie de l'Elysée, le
président du Sénat a fait cette
courte déclaration
J'ai conseillé d M. Millerand de faire
appeler M. Herriot.
M. Paul Painlevé, arrivé à cinq
heures, est.resté au palais de l'Ely-
sée vingt minutes environ.
Inlerrogé à son départ, le prési-
dent de la Chambre a répondu
J'ai donné le conseit au Président de
la République de faire appeler M. Her-
riot. Cette in dication ne doit vous cau-
ser aucune surprise.
M. Millerand fait appeler
M. Edouard Herriot
Après le départ de M. Painlevé, le
Président de la République a fait
appeler le chef du parti radical et
radi«al socialiste.
Celui'-ci est arrivé à l'Elysée vers
six heures.
M. Herriot refuse
L'entrevue que M. Herriot a eue
avec le chef de l'Etat a duré trois
quarts d'heure environ.
En quittant l'Elysée, le chef du
parti radical-socialiste a refusé* de
répondre aux questions qui lui
étaient posées par les journalistes.
Et comme ceux-ci insistaient, il ré-
pondit
Une note va vous être remise
par les soins de la présidence de la
République vous saurez tout.
La note à laquelle M. Herriot fai-
sait allusion est celle-là même qu'on
a lue plus haut.
Après le refus de M. Herriot, le
président de la République a décidé
de poursuivre ses consultations.
M. Herriot confère
avec ses^amis politiques
Après sa visite à l'Elysée M. Her-
riot est revenu à 19. heures 15, ohez
M. Painlevé, à la présidence de la
Chambre, où se trouvaient plusieurs
personnalités, MM. Aristide Briand,
Alexandre Israël et Léon Blum, qu'il
a mis au courant de son entrevue
avec le Président de la Répubîioue.
A 19 heures 30, M. Léon Blum s'est
détaché pour aller au Paiais-Bour-
bon, où il a réuni ses amis socialis.
tes présents^pour leur,
tùâ'tion. Apres 'qfcoi # ^«jt *rev«4ni 'T
la présidence bientôt suivi de MM.
Renaudel et Alexandre Varenne.
La. long conciliabule a eu lieu, au-
quel a été appelé, un peu auprès
20 heures, M. Bouffandeau, ancien
député.
Entre temps, M. Herriot avait reçu
un pli officiel contenant le conMmi-
nioué de l'Elysée, et l'on apprenait
qu'il ferait, à te sujet, une déclara-
tion à la presse.
Une déclaration de M. Herriot
A 21 heures, en effet, il recevait
les journalistes et leur dictait lui-
même la communication suivante
Je n'ai pas à discuter les termes du
cornmuuiqué officiel que l'Elysée a fait
établir lui-même après moa entrevue
avec M. le Président de la République.
A vrai dire, la première partie de la
conversation a porte moiuta sur 2an pro-
gramme que tur un certain nombre de
questions d'intérêt national qui ne pou-
vatent soulever aucune contestation.
Au reste, mon programme a été pu-
blié. M. le Président de la République a
bien voulu me rtire qu'il ne l'ignorait pas.
Il est parfaitement exact que j'ai eu à
dire à M. le Président de la République
qu'ayant défendu pendant toute la rnm-
pagne électorale le cartel des gauches,
je ne pouvais songer un seul instant à
jormer un ministère en dehors de ces
mouches,
titutionnel du Président a été rendue pu-
blique.
,lfe tronvant en présence d'un état de
fait qui ne permet pas la jormatlon d'un
ministère, soutenu par urte majorité de
gauche, je ne pottvais que déeliner le
mandat qui m'était offert.
A 21 h. 10, M. Herriot quittait
l'hôtel de la présidence. en compa-
gnie de deux amis.
MM. Milliès-Lacroix, Ratier et Rio
chez le Président
M. Millerand a reçu successive-
ment M. Milliès-Lacroix, sénateur
des Landes, président de la commis-
sion des finances M. Antony Ratier,
sénateur de l'Indre, ancien garde des
Sceaux, président du parti républi-
cain démocratique et social, et M.
Rio, sénateur du Morbihan, ancien
sous-secrétaire de la Marine mar-
chande.
M. Millerand a interrogé les trois
membres de la Haute AssemMée sur
la situation politique.
D'autres personnalités politiques
seront appelées ce matin et dans
l'après-midi en consultations au pa-
lais de l'Elysée par le Président de
quittant l'Elysée après leur entretien avec le
LE METRO DE LONDRES
A EU HIER
UNE CIRCULATION RÉDUITE
LE PERSONNEL DES STATIONS
D'ÉffiXGIE ÉLECTRIQUE S'EST MIS EN GRÈVE
Et ce mouvement, assure-t-on du côté
du Labour-Party, serait dirigé
par une minorité communiste
Londres, 5 juin (dép. Petit Parisien.)
Une grève sans précédent, d'une
portée d'ailleurs restreinte, a éclaté
ce matin, inopinément, à Londres.
Elle affecte particulièrement le per-
sonnel des stations d'énergie élec-
trique qui actionnent le métro de la
capitale et les ouvriers des ateliers
du service de J'exploitation- A la
centrale de Chelsea, on évalue à
soixante pour cent la fraction du
personnel qui a quitté le travail.
Aussi le service des trains a-t-il dû
être réduit dès les premières heures
de la matinée. En fait, on s'est borné
a former certaines gares d'impor-
tance secondaire dans le centre, afin
de pouvoir maintenir en activité les
trains qui desservent la banlieue.
L'intérêt de cette grève ne réside
pas seulement dans la nature des
revendications qui en étaient le pré-
texte. Ce qui confère à ce mouve-
ment son caractère propre et alar-
mant, c'est que les grévistes ont sys-
tématiquement violé la loi de 1921
stipulant que les litiges relatifs aux
salaires doivent être portés en pre-
mière instance devant le conseil na-
tional des salaires?- institué à cet
effet.
Désavouée- officiellement par le
congrès général des trade-unions,
répudiée par le comité exécutif de
l'Union nationale des cheminots et
par celui des associations des mé-
caniciens et ouvriers électriciens,
cette grève a plutôt l'allure d'une
manœuvre révolutionnaire que d'un
mouvement trade-unionigte, Dans
les milieux officiels travaillistes
eux-mêmes, on la dénonce comme
l'oeuvre d'une minorité communiste.
Cette attitude du Labour Party
mérite d'autant plus d'être souli-
gnée que c'est la première fois que
les autorités dirigeantes du mouve-
ment travailliste rejettent sur les
communistes la responsabilité d'une
grève.
LA CHAMBRE VOTE PAR 311 VOIX CONTRE 189
L'AFFICHAGE DU DISCDURS DE M. PAINLEVÉ
Hier, au début de la séance de la
Chambre, M. Painlevé qui présidait
a fait connaître qu'il avait été saisi
par MM. C. Picard, Delbos, Herriot,
Levasseur, d'une motion tendant « à
l'affichage du discours prononcé à la
précédente séance par le président, ».
Conformément au règlement, cette
motion çsi. mise..aux -voix sans-débat..
Par 311 voix contre 189, la Cham-
bre ordonne l'affichage du discours
prononcé par Ni.: Painlevé en pre-
nant possession du fauteuil prési-
dentiel.
A !a proclamation de ce scrutin
des applaudissements éclatent aux
bancs des gauches et des exclama-
tions se font entendre au centre et
à droite.
LA PROHIBITION DE SORTIE DES BEDRRES
Le Journal officiel publie, ce'
matin, un décret du ministre de
l'Agriculture portant prohibition de
sortie des beurres frais, fondus ou
salés jusqu'au 1" juWlet 1924.
LORD DERBY FAIT DON
A L'ENTRAINEUR UfMBTON
DU PRIX GAGNÉ PAR
Londres, 5 juin (dép. Petit Parisien.)
Ce n'est un secret pour personne
que lord Derby s'était toujours pro-
mits que le jour où il gagnerait le
Derby il ferait don à son entraîneur
de la totalitté de l'enjeu. Selon le
Daily Mail, la somme que recevra
l'honorable George Lambton, entraî-
neur de Sansovino, variera entre
10.000 et 12.000 livres sterling, soit
environ 900.000 francs.
LE GALOP PITTORESQUE
DE LORD LONSDALE
SUR LA PISTE D'EPSOM
Avant de donner l'ordre d'annuler la
réunion, vu l'état détrempé du champ
de course, le président du Jockey-
Club, en habit de cérémonie, a voulu
se rendre compte de l'état du terrain
Londres, 5 juin
(dép. Petit Paris.}
Par suite du dé-
plorable état dan-
lequel se trouve la
piste d'Epsom, le,
courses ont dû
être bandonnées
aujourd'hui.
Cette mesure a
été prise dans le*
circonstances sui-
vantes
Les concurrent-
allaient se mettre
en ligne pour le
départ, lorsque l<>
presiaent au yord Lonsdale
Jockey-Glub, lord d'après le caricaturiste
L o n s d a 1 e, très m*«
ému par des renseignements qui
venaient de lui parvenir, décida de
se rendre compte par lui-même de
l'état du terrain.
Il se fit donc amener une monture
et, sans se soucier de ce qui pourrait
arriver à sa redingote et à son haut
de forme (tenue classique des mem-
bres du Jockey Club) pesant les
quatre journées en Derby), au mi-
lieu des éclabousseurs, se mit en
selle et prit le galop. Quand, revenu
à son point de départ, il descendit de
cheval, ce fut pour signiflier d'un
geste énergique que la course était
impossible et que les concurrents
devaient regagner le paddock. Tou-
jours bon enfant, la foule qu'avait
tour à tour diverti et inquiété l'ex-
hibition pittoresque de Lord Lons-
dale se résigna à l'inévitable et se
consola de deux courses qu'elle avait
en moins, aujourd'hui, par les deux
courses qu'elle aurait en plus de-
LE CONSEIL DE GUERRE DE MAYENCE
REND SON VERDICT DANS L'AFFAIRE
DE PROPAGANDE ANTIMILITARISTE
LOZERAY, LE CHEF DE LA BANDE
A ÉTÉ CONDAMNÉ A DIX ANS DE PRISOIf
Les autres accusés ont encouru des
condamnations de six mois à
cinq ans d'emprisonnement
Mayence, 5 juin (dép. Havas.)
Le conseil de guerre qui juge l'af-
faire de propagande antimilitariste
avait à répondre à 123 questions. Il
s'est retiré à 15 heures et n'est re-
venu qu'à 19 heures, après quatre
heures de délibération.
Le chef de la bande, Loieray, a été
condnnané à dix aus de prison. Les
autres condamnations prononcées va-
rient de six mois à cinq ans de pri-
son. Dix-ncuf accusés ont bénéficié
de la loi de sursis et la nommée Butt-
greit, vcuve et mère de six enfants, a
été acquittée. Des antendes, variant
de 100 marks à 500 marks or ont été
en outre infligées.
UNE AUTOMOBILE QUI ROULE
à 30 kil. à l'heure dans les fondrières
Un curieux chàssis, dû à l'ingé-
nieur anglais Holle, a été essayé hier
après-midi, en forêt de Marly, en
présence d'une commission du mi-
nistère de la Guerre. Il présente des
particularités tout à fait spéciales
ses quatre roues sont motrices et à
commandes dist.inctes elles possè-
dent également chacune ung_suspen-
L'automobile circulant travers la brousse
sion pouvant fléchir non seulement
dans le sens vertical, mais encore
dans le sens latéral.
Grâce ces dîspôsHîf3, les roues
épousant les inégalités du terrain,
prennent les inclinaisons les plus va-
riées pendant que la « caisse » con-
serve toute sa stabiltté.
Les essais effectués hier ont été
parfaitement réussis. La voiture,
sommairement carrossée, a évolué
avec aisance sur les routes mal pa-
yées et à travers la « brousse » de la
fort. Dans cette dernière partie de
son itinéraire, elle a atteint la vi-
tesse de 30 kilomètres à l'heure.
LA RESPONSABILITÉ DES CHIRURGIENS
Un docteur est condamné à 10.000 francs
de dommages-intérêt» pour avoir ou-
blié dans la plaie d'un opéré un frag-
ment de gaze stérilisée
Blessé pendant la guerre, un soldat
démobilisé s'était fait opérer à la
jambe, en 1919. Peu de temps après,
à la suite d'une infection, une se-
conde opération fut nécessaire et l'on
s'aperçut qu'un fragment de gaze
stérilisée avait été oublié dans la
plaie.
Le patient assigna son chirurgien
devant la sixième chambre du tri-
bunal civil.
Les juges commirent les profes-
seurs Broca, Labbé et Rieffel à l'ef-
fet de dresser un rapport sur ce cas,
et les experts estimèrent que « le
chirurgien n'avait commis aucune
faute professionnelle et qu'il s'agis-
sait d'un simple incident de panse-
ment, d'observation assez constante ».
Malgré cette conclusion, le tribunal
en a ainsi déoidé
Attendu que si les questions scientifi-
ques à débattre entre docteurs ne peuvent
constituer des cas de responsabilités ci-
viles et échappent au domaine et à l'exa-
men des tribunaux, il n'en est pas de
même lorsque le fait reproché est le ré-
sultat d'une faute caractérisée, d'impru-
dence, de négligence grave, de 1 ignorance
des choses qu un homme de 1 art doit
nécessairement connaître;
Attendu qu'il serait injuste et dange-
reux pour la société de proclamer comme
un principe absolu qu'en aucun cas les
médecins et chirurgiens ne sont responsa-
bles dans l'exercice de leur art.
Et, sur plaidoiries de M" Daniel
Viraut et Mercier, il a accordé 10.000
francs de dommages-intérêts au
blessé opéré deux fois par la faute
de son chirurgien.
L'AMBASSADEUR AMÉRICAIN A TOKIO
A QUITTÉ LE JAPON
Tokio, 5 juin (dép. Times.)
M. Syrus Woods, qui vient de
donner sa démission d'ambassadeur
des Etats-Unis au Japon, a quitté
Tokib aujourd'hui à destination de
Washington.
L'ACADÉMIE FRANÇAISE
VIENT A LA T. S. F.
M' Henri-Robert, dont la réception
sous la Coupole aura lieu jeudi pro-
chain, et M. Louis Barthou ont lu
hier, devant la- commiission de l'Aca-
démie, les discours qu'ils prononce-
ront au cours de cette cérémonie.
M. Pomey, inspecteur général des
P. T. T., a demandé à l'Académie et
obtenu l'autorisation d'installer, dans
la salle de la Coupole, un microphone
qui permettra jeudi la transmission
radiotéléphonique de ces deux dis-
cours sur toute l'étendue d'une zone
comprise entre la Norvège et le
Maroc, par la station de l'Ecole supé-
rieure des P, T. T..
LE CAISSIER INDELICAT
DE L'OPÉRA-COMIQUE
RACONTE SA VIE
Ce serait bien en 1919 qu'il aarait com-
mencé ses détournements pour snb-
venir aux besoins de son amie qui
était devenue mère
Maurice-Victor Picard, l'infidèle
caissier de l'Opéra-Comique, qui se
constitua- prisonnier le 28 mai,
avouant 527.000 francs de détourne-
ments, a été longuement interrogé
hier par M. Laroque, juge d'instruc-
tion.
L'inculpé a complaisamment ra-
conté sa vie.
Ivé le i mers 1861, à Paris, a-t-il dit,
je fus pendant deux ans c4erc d'avoué,
puis, cinq ans, employé de banque. Ma
passfon pour le théatre me poussa à sui-
vre les cours du Conservatoire. Après
avoir fait mon service militaire à Rouen,
où je fis la connaissance de l'acteur
Grand, qui devenait devenir sociétaire
de la Comédie-Française, j'épousai la
sœur de cet artiste en 1886 et je fis moi-
même du théâtre, à Rouen, d'abord, à
01 un ensuite, où je restai six ans, à
l'Ambigu enfin, où, pendant dix-sept ans.
j,' fus acteur, régisseur, puis caissier. En
1910, j'entrai comme caissler à l'Opéra-
Comique.
Jusque-là, Picard menait une vie
simple et modeste, toute de travail
assidu et il en fut encore ainsi pen-
dant plusieurs années, puisque, à lu
liquidation des sociétés Albert Carré,
d'une part, Gheusi-Isoia, d'autre
part, qui exploitèrent successivement
la. Salle FavàrE, aucune irrégularité,
aucune erreur ne fut relevée dans la
cornptabilité de Picard.
Mais, en 1918, dans un café ou dans
la rue il ne s'en souvient plus
il fit la connaissance de Mlle Marie
Sirieyx, âgée alors de vingt-cinq ans,
et ce fut, pour le presque sexagénaire
qu'il était, le coup de foudre.
La jeune femme étant devenue
mère en 1919, Picard bien qu'il
soit convaincu n'être point le père
de l'enfant qui venait de venir au
monde régla les mois de nour-
rice.
Et, a-t-il ajouté, j'ai versé à la mère,
en raison de sa détresse, d'abord vingt»
franes par jour, puis quarante, puis cin-
quante. Comme mes appointements ne
pouvaient suffire, je puisai dans la caisse
qui m'était confléc. En j'installai
mon amie, Il rue d'Aligre, dans un
appartement de 1.350 francs de loyer,
dent j'achetai le mobilier pour 8.000
francs. Je cet appartement plus
convenablement et, le bébé étant revenu
de nourrice, je portai à cent francs par
jour la pension de Mlle Sirieyx, avec
laquelle je déjeunais et dînais deux jours
par semaine, dépensant une centaine de
francs par repas.
Et Picard d'affirmer, une fois de
plus, qu'il n'a jamais joué ni aux
courses, ni à la Bourse, qu'il n'a rien
placé et ne possède aucune économie.
Mmg Gabrieile- ..Bicard, âgée de
soixante-Cinq ans, femme de l'in-
culpé, a confirmé toutes-ses déclara-
tions.
Mon mari, a-t-elle dit, était très bon,
très doux; je ne lui ai jamais connu de
fréquentations suspectes. II ne m'a jamais
parlé de courses, de spéculations, de pila--
céments.
Enfin, Nille Marie Marguerite
Si!rieyx a expliqué qu'elle ignorait,
que Picard fût caissier à l'Opéra-
Comique, son ami lui ayant raconté
qu'il était à la tête d'une maison de
coulisse.
Picard a corroboré ce détail, ajou*-
tant que son amie ne l'avait jamais
poussé à la moindre dépense.
L'expert comptable Villon dica,
dans son rapport, si les explications
de l'inculpé peuvent justifier un
trou » de 527.000 francs.
AU JOUR ET A L'HEURE
OU SOMBRA LE "TITANIC"
TOUS LES POSTES DE T.S.F.
FERONT SILENCE
PENDANT CINQ MINUTIES
Cette manifestation sera renouvelée
chaque année, en hommage à la
mémoire des radiotélégraphistes
morts en mer
Parmi les questions portées à
l'ordre du jour du congrès des radio-
télégraphistes qui va s'ouvrir dans
quelques. jours à Paris figure cel!e
de l'hommage à rendre à la mémoire
des opérateurs perdus en mer ou
morts par suite de maladies contrac-
tées dans l'exercice de leurs fonctions.
Pour la moins sédentaire peut-être
des professions, les manifestations
classiques, les cérémonies au pied
d'un monument de marbre ou de
bronze ne sont pas suffisantes pour
rendre l'hommage d'une corporation
entière à ceux de ses membres vic-
Y. G.-G. PMlipi, l'opérateur de T. S. F.
du Titanic », mort à son poste
times du devoir il convenait d'asso-
cier au m6me instant, en une même
pensée fervente, tous les radiotélé-
graphistes disséminés sur les mers
ou perdus dans les ports les plus
éloignés.
Après l'examen de divers projets,
le comité directeur du syndical, cen-
tral des opérateurs radiotélégraphie-'
$es s'est déclaré partisan d'un silence
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