Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1923-08-11
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 août 1923 11 août 1923
Description : 1923/08/11 (Numéro 16965). 1923/08/11 (Numéro 16965).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Identifiant : ark:/12148/bpt6k6054720
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/09/2008
TEMPS PROBABLE
REGI 01» PARIS1EHME
te beau temps va continuer
et pour plusieurs jours en-
core. Brouillard le matin, puis
ciel peu nuageux. Nuit très
lralcbe journée assez
chaude
EN FRANCE
Rafraîchissement sensible de
température au N o r d E s t.
Hausse de température moitié
OUest. Nord, ciel nuageux avec
belles éclaircies. Sud et Sud-
Ouest, beau temps, chaud.
SOLEIL: lev. 5 h. 37; couc.SO B. 15
LUNE nonv. le 12 pr. qu. le 19
ANNEE. N'
SAMEDI
il
AOUT 1923
Sainte Suzanno
Seine et S.-O. 12.50
France et Col. 13. a 25.
Etranger 22. » 43.»
16*22, RUF.D'ENGHXEN.PAiUS
LA RÉPONSE ANGLAISE
sera remise aujourd'hui
à la France et à la Belgique
La nouvelle note, approuvée jeudi par
le cabinet britannique, ne devant être
remise qu'aujourd'hui M. de Baint-Au-
̃laire, notre ambassadeur Londres, on
est, dans les milieux ofticiels français,
dans la même ignorance qu'hier au sujet
do son contenu et on v observe la même
diserétio>n.
En Angleterre, en revanche, on se mon-
tre moins réservé. 1 /agence Renier, no-
tamment, a iwblié un certain nombre
d'informations qui..si e.lles reflètent,
comme c'est généralement le cas, les vues
du Foreign Office, ne permettent pas d'es-
compter un changement d'orientation sen-
sible de, la politique anglaise. M. Stanley
Baidwin et lord Curzon s'en tiendraient à
la position prise dans la lettre d'envoi du
juiHet et exposée par eux. i'1 août. au
Parlement.
Nous ret rouvoiis, pu ellVI, exprimée dans j
h:- cnmniutiii-îifion-; Kniter. le même désir j
à i'AHuma-fïiu1 avant.
cessation par elle de la ci'1-: -lance passive.
'les mêmes objections a toute démaivhe
anglaise déconseillant cette résistance la
même désapprobation de notre politique
fie pression dan* la Ruhr, la même inten-
tion de procéder actuellement à une éva-
luation de la capacité de paiement dut
Reieh et de ne discuter la question des
dettes interalliée-, que quand cette, ca-
pacité une fois évaluée on se sera mis
d'accord sur un plan de règlement général
des réparations. Il n'y manque môme pas
l'allusion voilée une action séparée, pos-
sibilité qui, nous dit-on, n'est paa « hors
de question H. bien que, pour le moment.
on ne veuille rien faire à Londres qui
puisse aigrir les relations entre les deux
pays.
Il est clair, si ces indications sont exac-
t.cs, qu'il n'y a rien de changé dans le point.
df.vue britannique. La nouvelle note ne
ferait par suite que préciser ce que la
précédente avait d'obscur, que développer
en détail les idées qu'elle n'avait fait
qu'esquisser. Ce serait pure'ment et sim-
plement, ainsi que nous l'indiquions hier.
un document explicatif permettant aux
conversations de se poursuivre si on le juge
opportun, mais ne leur faisant faire aucun
pas en avant. Ce sérail, en même temps,
un document de propagande destiné à con-
trebalancer l'effet produit dans le munde
par la publication des notes française et
belge.
Londres. 10 août \dép. Petit Parisien.)
L'activité qui régnait hier à Downing
Pt'ect a fait place aujourd'hui à une
acralmk.' rlui se prolongera sans doute au
ite-Hi du week-end.
Al. Biildwin et ses collègues ont réussi.
fin effet, expédier plus rapidement qu'on
l'escomptait la question de la réponse a
envoyer à la Fraiu f. h la Belgique, et
on ne prévoit pas qu'il y ait d'importan-
tes réunions ministérielles avant une
quinzaine de jours.
Les membres du cabinet se sont d'ail-
leurs dispersés, les uns se réfugiant au
bord de la mer. les autres préférant la
fraîcheur des campagnes, et lord Curzon.
fout heureux de prolile.r de cette trêve
diplomatique pour aller faire sa cure
aunue>lie et respirer l'air de France, s'est
empressé de prendre le train, cet après-
'inidi, pour aller à Bagnoles-de-l'Orne.
Avant de partir, le secrétaire d'Etat des
• Affaires étrangères a mis la dernière main
à l.i rédaction de la note britannique afin
d'en i'm-r le texte définitif tel qu'il a été
approuve, hier, par le cabinet.
Cet important document, qui semble
surtout. destiné à justifier aux yeux de
[l'opinion anglaise l'attitude des dirigeants
de Downing Street, sera vraisemblable-
ment remis demain à M. de saint-Aulaire
et au baron Moncheur.
L'ambassadeur de France se mettra aus-
sitôt en devoir de le faire traduire et d'en
communiquer la teneur il M. Poincaré, afin
que le président du Conseil puisse en pren-
dre connaissance, si possible, avant de par-
tir pour Marville.
Les informations que l'on possède au
sujetdu contenu de ce document sont tou-
jours aussi réduites, mais on ne s'attend
pas à ce qu'il renferme des suggestions
nouvelles ou des propositions formelles
Il semble que M. Baldwin et lord Curzon
aient simplement. voulu, il l'occasion d'une
réponse aux questions posées par les notes
française et belge, exposer de nouveau,
d'une manière plus complète, le point de
vue britannique sur le problème des répa-
rations, de l'occupation de la Ruhr et des
dettes interalliées, en insistant particuliè-
rement sur les difficultés d'ordre économi-
que et financier auxquelles la Grande-Bre-
tagne a à faire face.
C'est sans doute en raison de ses char-
tres financières que le gouvernement an-
glais insiste pour qu'un règlement géné-
ral de la question des réparations rt des
dettes interalliées assure il l'Angleterre,
que oe soit, au moyen des paiements effec-
tués par l'Allemagne ou des rembourse-
ments consentis par les nations débitrices.
un minimum équivalent au montant de
la dette britannique envers les Etats-
l'nis.
Il n'y a, d'ailleurs, lit rien de nouveau.
C'est tout simplement la thèse formulée
par M. Bonar Law au début, de l'année.
Il ne semble pas non plus qu'en ce qui
"̃oncenio l'occupation de la Ruhr, la nou-
velle communication britannique marque
un progrès appréciable
.\on seulement, le gouvernement de M.
Baldwin n'envisagerait pas la possibilité
d'exiger de V Allemagne l'abandon sans
condition dr la résistance pu.ss.ice, mais
la note insisterait, en mitre, sur le fait
que les conseillers légistes de la Couronne
sont d'avis que l'occupation de la Ruhr
par Les troupes franco-belges n'est pas
conforme aux stipulations du traité de
Versailles.
para-
graphe IH df' l'annexe 2 de la partie VIII
du traité, sur lequel la France et la Bel"
flifjue ont basé leur action, n'initorisftit
pas les sanctions séparées d>' h* p,irt d'un
quelconque des alliés.
Dans ces conditions, on peut se deman-
der si la réalisation des souhaits que l'on
forme ici o' que nous croyons sincères,
en faveur du rétablissement du front
anglo-jranco-helgc et de l'envoi d'une ré-
pofjga commune à la dernière communi-
irtrion allemande, pourra être facilitée par
la not" britannique.
On l'espère à Downing Sf.reet, mais on
semble compter surtout sur l'effet que
produira dans le mnnde entier la publi-
cation du Licre Bleu qui paraîtra lundi
matin et qui constituera un exposé com-
plet de la politique britannique des répa-
rations.
LA DÉMISSION
DU CABINET CUNO
PARAIT IMMINENTE
MiËEHffl ACCEPTERHC LA SUCCESSION?
Berlin. 10 août {dé p. Petir' Parisien.)
Il est infiniment probable que le cabinet
Ciiuo cette nuit. Déjà le
pivsidi'ii!, de la République a reçu le.dé-
la situai ion politique.
'telles sont les doux nouvelles qui me
sont, parvenues; la première fard dans
ré'j.
Celle évolution subito pourrait sur-
M. Strcseœann.
prendre, elle est cependant d'un» logique
absolue.
Pendant qu'aujourd'hui encore le Reiehs-
tag continue à pérorer et que chaque
orateur s'efforce de dissimuler sa pensée
véritable, les événements dans la masse
des salariés vont avec un train*rapide.
Aujourd'hui vendredi, jour de paye dans
les. usines d'Allemagne, le papier monnaie
a manqué, le matin les banques ont refusé
to'it. versement de numéraire. La muni-
oipalité de Berlin acte autorise à émet-
tre uue monnaie locale.
Dans plusieurs usines de la capitale les
ouvriers ont cessé le travail et hissé le
drapeau rouge.
A l'heure où nous téléphonons, le comité
directeur du parti socialiste, qui tient
.séance au ReichS'tag, discute îa situation.
Les quatre projets fiscaux du gouverne-
a été- repoussé Dans tout autre pays,- il y
aurait là luie contradiction, en Allemagne
non.
Il semble que le chancelier Cuno va
prendre. pour se dérober, le prétexte de la
« pression de la Ruhr ».
Quoi qu'il en soit, les fêtes de la. Consti-
tution de Weimar, qui devaient avoir lieu
demain, sont décommandées et les manifes-
tations interdites.
On se demande si le Dr Stresemann va
prendre une succession aussi chargée que
celle du 1)' Cuno.
LE GÉNÉRAL MEXICAIN VILLA
laisse une nombreuse postérité
Mexico, 10 août (dép. Havas.)
Le général Francisco Villa, récemment
as-assiné par sa bande, aurait laissé cinq
« veuves » et une vérifable petite « ar-
mée » d'enfants, auxquels il aurait pro-
mis une part daits la succession de ses
biens, sans compter son frère et sa sœur.
On croit qu'il aurait laissé sept millions
de pesos, cachés aux environs de Parral.
UN AVION MILITAIRE
TOMBE DE CINQUANTE METRES
Deux morts
Dusseldorf, 10 août <ép. ïlavas.)
Un avion militaire, piloté par le caporal
Bougen, avant son bord 'e lieutenant
aviateur Gattekt. s'est écru.-é sur le sol
d'une hauteur fi t-rt du champ d'aviation dr- Bonn.
L'officier a été tué sur le coup. Le capo-
îa1 a succombé :1 la suite de ses b'essures
à l'hôpital de Bonn, ou il avait été'trans-
porte.
A LA MÉMOIRE DU PRÉSIDENT HARDING
1 En haut A la sortie de l'église de l'avenue George- V (M. Saginot au centre). Kn bas La minute
de recueillement, ptece de la Concorde. {Voir à. la deuxième page.
Le fils de l'adjudant Vaux
dénonciateur de sa mère
se rétracte "in extremis"
On se souvient de l'affaire troublante
qui vint, il y a un peu plus d'un an en
juillet devant les assises de Maine-
et-Loire.
Mme Vaux était accusée par deux de ses
neuf enfants, sa trlfe aînée Jeanne et son
fils Jean, d'avoir assassiné leur,père, adju-
dant au 7° hussards, à Angers, qu'on avait
trouvé la 'tête trouée d'une balle de re-
volver.
L'adjudant s'était suicidé.; mais le trajet
suivi par le projectile était si bizarre que
la- justice, en présence des témoignages
formels des enfants, renvoya la veuve, pré-
sumée coupable, devant le jury.
A l'audience, Jeanne et Jean Vaux re-
nouvelèrent, leurs terribles accusations.
Cependant et fort heureusement les
jurés acquittèrent.
Car aujourd'hui le fils dénonciateur est
il l'hôpital ^aint-.loseph. il Paris, très gra-
vi'niei:' malade. Et. craignant, de mourir,
il a écrit il sa mère pour îui demander
pardon ei rétracter formellement sa dépo-
sition, qui lui ful, parait-il, suggérée.
POUR ET Contre
Aurons-nous quelque jour, sur,nus chemins de
fer, des compartiments « d'hommes seuls » ?.
C'est un « pauvre homme qui me pose la
question en me racontant ses malheurs « ferro-
viaires »', comme ou dit aujourd'hui.
Mon correspondant qui a, m'écrit-il, de fortes
moustaches et un certain embonpoint qui lui
donne toutes les apparences de la santé, serait
néanmoins d'une nature assez délicate. Eh ma
foi, cela arrive. On peut être moustachu et
débile. On peut être gras et se porter mal, juste-
ment parce qu'on est gras. Bref, mon lecteur est
asthmatique et n'a pas de fameux poumons ayant
été gazé à la guerre. Un régime sévère lui est
imposé. Il ne fume pas. Et il ne peut pas sup-
1 porter la fumée de tabac, qui lui vaut d'insuppor-
tables suffocations. (''est pourquoi, quand il
voyage, mon correspondant prend toujours bien
soin de monter dans un compartiment de non
fumeurs.
Il part l'atttre jour pour Vichy et s'installe donc
chez les non fumeurs. Le sort semble devoir lui
sourire. Il a, en effet, deux délicieuses compagnes
de route, deux charmantes petites femmes"blon-
des toutes deux. Le train part. Mais aussitôt,
héîas la première petite femme blonde tire de
son sac à main un étui à cigarette, offre à son
amie un tabac également blond. Et voilà les
deux fumeuses transformées en petites et exqui-
ses locomotives. Une fumée acre, quoique bleue,
noie le compartiment. Et, dans son; coin, mon
correspondant tousse et étouffe. Il veut pourtant
être patient et galant. Il ne dit rien. II pense que
ces demoiselles se contenteront d'une ou-deux
cigarettes. Mais elles fument encore à Montar-
gîs. Elles fument encore à Gien. Elies fument
encore à Nevcrs. Alors l'infortuné non fumeur,
n'en pouvant p.lu,s, se résigne à faire entendre une
timide protestation.
Mesdames, voulez-vous 'me permettre de
vous faire observer que vous êtes dans un com-
partiment de non fumeurs ?. La fumée me gêne
beaucoup. Je suis malade.
« Ah Qu'est-ce que j'ai pris, alors m'écrit
mon lecteur. ces dames, toutes deux, simultané-
ment, m'ont éclaté de rire au nez. »
Pauvre monsieur, a fait l'une. Ça se voit
que vous êtes souffrant. Voulez-vous un peu
d'alcool de menthe ?.
D'abord, nous ne fumons que des cigarettes
de, dames a dit l'autre jeune femme, sur. un
ton courroucé.
C'est la galanterie des messieurs, aujour-
d'hui
« J'ai dit tout supporter et comme, agacé à la
fin, j'ai déclaré que j'entendais que ces dames,
toutes jolies qu'elles étaient, respectassent et le
règlement et ma santé, j'ai été traité, à mi-voix,
de goujat, d'animal, de sale individu.
« Or, avant hier, je suis allé à Tours. J'ai
choisi, encore, un compartiment de non fumeurs.
Trois dames, brunes cette fois, et anglaises, et
d'un certain âge, ont fumé comme trois sapeurs.
J'ai protesté.
Aôh Frenchmen, really, are not polite 1
s'est écriée une des trois dames.
« J ai bien compris que je n'étais. pas « poli
Désolé, honteux, mon correspondant, demande
si les compagnies de chemins de fer ne pour-
raient pas mettre quelques wagons réservés à la
disposition des pauvres échantillons du sexe fort,
pas assez forts pour supporter la fumée du sexe
faible. Maurice Pra.v.
DES SACS DE DÉPÊCHES VOLÉS
Màcon. août !dép. Havas.)
Plusieurs sacs de dépêches entreposés à
la gare de Venizet-FleurviHe ont disparu
dans la nuit de jeudi. Ces sacs contenaient
plus due 50.000 francs en espèces ou en
valeurs.
LA MORT DE Mlle BRUNELET
RESTE MYSTÉRIEUSE
ÈH-ce un drame passionnel
ou le crime d'une brute ?
Nous avons relaté la tragique décou-
verte faite le 6 août, par des agents de
ronde, d'une jeune fille agonisant dans les
fossés des fortifications, près de la porte
de Saint-Cloud.
L'enquête confiée à M. Lacomblez, juge
d'instruction, semble devoir, ainsi que
nous l'avons dit, écarter l'hypothèse
d'une chute accidentelle. Il est probable
que l'on se trouve en présence d'un drame
dont il est difficile encore de déterminer
les causes. La jeune fille se nomme Louise
Brunelet et non Beuzard, comme elle
se faisait couramment appeler, du nom
de l'ami de sa mère. Elle fut trouvée à
trois mètres environ du mur des fortifl-
cation», baignant dans son sang, la co-
tonne yeirté'brale et une, jambe brisées.
Près d'elle, «remuait une petite chienne
qui la suivait toujours, dans ses promena-
Plusieurs hypothèses peuvent être en-
vi'sagées Mlle Louise Brunelet, en jouant
avec sa chienne sur le talus, a-t-elle
glissé malheureusement elle portait
ce soir-là des souliers vernis neufs. La
police ne semble pas devoir faire sienne
cette version, l'espace entre le corps et
le mur paraissant indiquer que la mal-
heureuse fut projetée violemment du haut
du tahis On se trouverait alors- .«a pré-
seiifewjSfun -crime.
Rue Cacheux, à Billancourt, une veuelle
bordée de coquets pavillons, au fond de
laqaelte se trouve l'usine Cae-heux, nous
trouvons Beuzard, qui remplit à l'usine
les doubles fonctions de concierge et de
chauffeur.
Il vit là, maritalement, avec Mme Bru-
uelet qui, séparée de son mari, demeu-
rant à Stains, était venue s'installer chez
lui avee'ses deux enfants Louise et son
frère, d'un an plus à y é qu'elle, qui, il y
a quinze jours, la suite d'un désaccord
avec M. Beuzard. tHail allé rejoindre sou
« Nénette » c'est ainsi que nous'
appelions la petite était, sortie le 5 août,
an soir. une première fois, à cinq heures
et demie. Nous sûmes depuis qu'elle al-
lait retrouver son fiancé. Elle revint Jiner
et sortit de nouveau. Nous remarquâmes
qu'elle avait l'air préoccupée. Mais qui
aurait pu penser Vous savez le reste.
On vint nous prévenir dans la nuit de
l'affreuse chose.
1,e fiancé, Raymond Coirard, mécani-
cien, âgé de dix-neuf ans, demeurant
276, rue est un jeune homme
grand, brun, élégant. Ces détails ont leur
Mlle Louise Brunelet.
importance. rar des témoins -M'M. Marcel
More!, rue de Vanves, à Billancourt.
et Raymond Detrain, même adresse, ont
déclaré avnir aperçu, peu avant le drame,
la jeune tille, qu'ils connaissaient fort
bien, en compagnie d'un individu plutôt
petit, ile mise négligée et coiffé d'une cas-
quette.
M. Raymond Coirard venait souvent
1 prendre ses repas dans un petit restau-
rant proche du domicile de sa liancée.
Très réservé, taciturne même, il se li-
vrait peu. On savait, cependant, que M.
Beuzaid s'opposait formellement à ce
qu'il épousât Louise Brunelet. Des dis-
cussions éclataient souvent à ce sujet.
Le frère de la jeune fille, lui aussi,
montrait une profonde hostilité pour M.
Coirard, sur lequel. prétendent les pa-
rents, on ne possède pas les meilleurs
Ajoutons qu'une lettre malencontreu-
sement disparue depuis, avait été trouvée
dans le sac ib rilàin de « Nénotto M.
Coirard a reconnu avoir écrit cette lettre
qui débutait par ces mot, Ma chère
petite femme n. et dans laquelle il fixait
rendez-vous à Louise Brunelet pour le
soir du août, cinq heures.
L'enquête activement, menée par M.
Lacomblez réussira-t-elle à débrouiller
les fils de cette affaire mystérieuse
drame passionnel ou peut-être crime
d'une brute qui aurait réussi a attirer la
malheurouse sur le talus, et après avoir
abusé d'elle l'aurait précipitée dans le
fossé
Près de T6onon, une auto capote
tombe dans un ravin et s'enflamme
Trois bleasés, dont un très grièvement
Thonon-le-s-Bains, 10 août {d. Pet. Paris.)
p>i>dteit hi&rsoir, non loin du pont de Mar-
claz. m. René Grégoire, metteur au point de
la maison Lorraine-Diekricht à Paris, était
venu régler la voiture de -Ni. Perret, en vil-
légiature à Amphion. M. Grégoire sortit
avec la voiture en compagne du chauffeur
habituel de l'automobile et de M. Decor-
zenl, électricien a Thonon. C'est avant do
traverser le pont qu'eut lieu l'accident
pour une cause encore inconnue.
L'auto, conduite par M. Grégoire, heurta
un chariot, puis fit une terrible embar-
dée. Et, après avoir capoté, alla culbuter
au fond d'un ravin.
Une gerbe de flammes s'éleva aussitbt
des habitants accoururent NI. Decorzent
et le chauffeur n'étaient que légèrement
blessés, mais il fut très difficile d3 déga-
per M. Grégoire, pris sous la voiture ea
flammes, qui était retournée. Grécoire,
très grièvement blessé, fut transporté à
l'hôpital de Thon on..
De l'automobile, il ne rest3 plus que la
Châssis. L'état de M. Grégoire semble dé-
!espéré.
NOTRE ENQUÊTE AU BAGNE
Chez Garnier, restaurateur des libérés
Le restaurant des torçats libérés.
Cayenne {de notre envoyé spécial.)
Ce soir, à *ix heures, alors que les urubus
dégoûtants s'élevaient sur les toits pour se
coucher, je descendis la rue Louis-Blanc,
passai devant le inarcljé couvert, j'allai
chez Befr-Ami.
C'est moi qui rappelle Bel-Ami, autre-
ment, lui, s'appelle 'Carnier. Il fut con-
damné pour traite des blanches. Il a Uni
sa peine, et pendant son «doublage», s'est
installé restaurateur. Il traite maintenant.
ses anciens camarades et fait sa pelote.
IT-est, le rendez-vous des libérés il l'aise.
Le doublage? Quand un homme est.
condamné cinq ou sept, ans de travaux
tore es, cette peine achevée, il doit, reste''
un même nombre d'années en Guyane. S'il
est. condamné il plus de. sept ans. c'est la
résidence perpétuelle. Combien de jurés
savent cela ? C'est la grosse questiün du
bagne Pour ou contre le doublage. Le
jury. ignorant, condamne un homme à deux
peintes. Le but de la loi était noble amen-
dement et colonisation, le résultat est
pitoyable. Et ici, voici la formule ie bagae
commence il la libération.
Tant qu'ils sont en cours de peine, on les
nourrit (mal', on les couche (mal), on le^>
habille (mai' C'est un brillant minimum
quand on regarde la suite. Leur cinq ou
sept ans achevés, on les met à la porte du
camp. S'ils n'ont pas un proche parent
intluent, l'accès de Cayenne leur est inter-
dit. Ils nloivent aller au kilomètre sept. Le
kilomètre sept, c'est une borne et la
brousse. Quand on a hébergé chez soi pen-
dant cinq ou sept ans. un puma, un tama-
noir, un .cobra ou même seulement une
panthère nuire, qu'on les remette en liberté
daîîS faisant
appel à leur instinct, ils pourront s'y re-
trouver mais le voleur, l'assassin, la cra-
pule, tout tête d'âne, ou mur de tigre
qu'il soit. n'a pas quatre pattes. L'adminis-
tration pénitentiaire, la « Tentiaire »
dira Ila peuvent s'en tirer. Non. Un homme
frais y éeihou-eraii.
Lorsque j'entrai chez Garnier. une di-
zaine de quatrième-première étaient alla-
blés (les libérés astreints à la résidence
sont des quatrième-première. On rentre en
France au grade de qualriènie-deuxième'
Je n'eus pas hesoin de me présenter. Le
bagne savait déjà qu'un type venait
d'arriver pour les journaux. Et comme
les physionomies nouvelles ne pullulent
pas dans ce pays de villégiature, il n'y
avait pas de doute': le « type » c'était moi
Un mou-civet, commanda une voix
forte, un
Deux lampes il pétrole pendaient, accro-
chées au mur, «va: s ce devait être plutôt
pour puer que pour éclairer.
Sur une large ardoise s'étalait le menu
du jour
Fressure au jus
Yjn, le litre- 3 io
Conversation
Bel-Ami, joli homme en chemise de ten-
nis, canotier sur l'oreille, blondes mousta-
ches d'ancien valseur, se tenait debout au
milieu de sa baraque. Il,jugea que je devais
au moins me nommer.
A qui ai-je l'honneur '?. demanda-t-
il en secouant d'un geste dégagé sa cendre
de cigarette.
La politesse accomplie, il me pria de
Votre visite ne m'étonne pas. dit-il.
Ma maison est la plus sérieuse. J'ai la
clientèle choisie du bagne. Pas de « pieds-
de-biche » (de voleurs) chez moi.
Les clients me reluquaient plutôt en
dessous.
Voici monsieur, dit Bel-Ami-qui s'ad-
jugea tout de suite l'emploi de président de
la séance, qui vient pour vous servir, vous
comprenez ?
Alors, j'entendis une voix qui disait
̃ Bah nous sommes un tas de fu-
m ier.
Celui-là mangeait, le nez dans sa fres-
sure.
.Mon voisin faisait une trempette dans du
vin rouge. Il avait une figure d'honnête
Libérés vendant des journaux (Uns le» rue!
homme- de brave paysan qui va sur soi-
xante-dix ans.
Monsieur, médit-il, j'ai écrit au pré-
sident de. lu République.
H ne me répond pas. J'ai pourtant eu-
ttudu tljre que. lofsqu'ori avait ett- des en-
fants tués à la guerre, on avait droit à uns
grâce. »
Vous en avez encore pour combien ?
J'ai fini ma peine, j'ai encore cinq
ans de doublage.
Qu'est-ce que tu as fait? demanda
Bel-Ami.
J'ai tué un homme.
Ah si tu as tué un homme
Pourquoi avez-vqiis tué cet homme ?
Dnns une discussion, comme ça, sur
ma porte, a Monlroy, près de Vendôme. U
m'avait frappé..J'ai tué d'un seul coup.
On voyait qu'il avait tué comme il aurait
s'appelle Darré. Il s'étonne que le président
dt la République ne lui réponde pas c'est
donc un brave homme Il avait l'air très
malheureux. D'ailleurs, il s'en alla cinq mi-
nutes après, comme un pauvre vieux.
La pluie tropicale se.mit il tomber, avec
grand bruit, un ne s'entendait plus. Bel-
Ami ferma la porte. On se sentit tout de
suite entre soi.
Au fond, un abruti répétait sans cesse
d'une voix de basse
L'or L'or Ah ,1'or
Tais-toi, vieille bêie, dit Bel-Ami, tu
en. as rouvé de !'(u' toi ?
(?ni, oui. au placer. Enfin!
Mari: ta fressure et tais-toi. Nous
Et, se d'un air en-
Ne faites pas attention, il est maboul.
M'sieur dit un homme au masque
n ette vingt ans. mais quand c'est fini que
ce soit fini. J ai été condamné a dix ans,
je les ai faits. Aujourd'hui, je suis plus
mi.séraijie que sous la casaque. Ce n'est
pas que je sois cossard. J'ai fait du balaU
dans les bois. Je crève de fièvre. C'est Gar-
nier qui me nourrit. Qu'on nous ramène
au bagne ou qu'on nous renvoie ci
France. Pour un qui s'en tire, cent vont
aux: Bambous tau cimetière;.
C'est vrai, dit Bel-Ami, moi j'ai eu
de la chance. J'ai réussi. J'ai plus da
quinze mille francs.de crédit sur la place.
A ce moment, la porte s'ouvrit sous une
poussée. Un grand noir pénétra en trombe.
René, dit-il il. Bei-Ami, prête-moi
cent francs.
Voilà, mon cher, dit Bel-Ami, en pre-
nant le bil!et dans sa poche de ,poitrine.
entre deux doigts.
Le nègre sortit rapidement.
C'est, le maire de Tanegrando, m'ex-
pliqua (iarnier avec négligence.
Je demandai do vin pour l'assemblée.
Et nous deux nous prendrons un
verre de vieux rhum, vous me permettrez
de vous l'offrir ?
Bien sur, monsieur Garnier.
Il reprit
Tu comprends, Lucien, en un sens
tu as raison. Le doublage devrait être
supprimé, mais si nous rentrons tous en
France la Guyane est perdue.
Allons donc Nous sommes la plaie t
Non mon cher. Nous sommes indis-
pcnsnbles, ici les trois quarts des mai-
sons da commerce fermeraient leur
porte sans nous. Ensuite, il faut bien se
rendre compte qu'au point de vue de la
société, le gouvememc'nt ne peut pas per-
mettre qu'on rentre en groupe. Nous som-
mes dangereux; mais, voyez-vous, mon-
sieur, deux par deux, petit à petit, voilà
la solution.
-.1,'or L'or Ah l'or
La solution ? C'est de tout chambar-
der
Cette voix ne venait pas de la salle, mais
d'un coin, derrière.
C'est un revenant ? demandai-je.
Non, c'est le neveu de mon ancien
associe à Paris. Il mange derrière parce
que, lui, est encore en cours de peine et
qu'il n'a pas le droit. Il devrait être dans
la case il' cette heure, et depuis longtemps.
Mais sa mère me l'a tellement rerom-
REGI 01» PARIS1EHME
te beau temps va continuer
et pour plusieurs jours en-
core. Brouillard le matin, puis
ciel peu nuageux. Nuit très
lralcbe journée assez
chaude
EN FRANCE
Rafraîchissement sensible de
température au N o r d E s t.
Hausse de température moitié
OUest. Nord, ciel nuageux avec
belles éclaircies. Sud et Sud-
Ouest, beau temps, chaud.
SOLEIL: lev. 5 h. 37; couc.SO B. 15
LUNE nonv. le 12 pr. qu. le 19
ANNEE. N'
SAMEDI
il
AOUT 1923
Sainte Suzanno
Seine et S.-O. 12.50
France et Col. 13. a 25.
Etranger 22. » 43.»
16*22, RUF.D'ENGHXEN.PAiUS
LA RÉPONSE ANGLAISE
sera remise aujourd'hui
à la France et à la Belgique
La nouvelle note, approuvée jeudi par
le cabinet britannique, ne devant être
remise qu'aujourd'hui M. de Baint-Au-
̃laire, notre ambassadeur Londres, on
est, dans les milieux ofticiels français,
dans la même ignorance qu'hier au sujet
do son contenu et on v observe la même
diserétio>n.
En Angleterre, en revanche, on se mon-
tre moins réservé. 1 /agence Renier, no-
tamment, a iwblié un certain nombre
d'informations qui..si e.lles reflètent,
comme c'est généralement le cas, les vues
du Foreign Office, ne permettent pas d'es-
compter un changement d'orientation sen-
sible de, la politique anglaise. M. Stanley
Baidwin et lord Curzon s'en tiendraient à
la position prise dans la lettre d'envoi du
juiHet et exposée par eux. i'1 août. au
Parlement.
Nous ret rouvoiis, pu ellVI, exprimée dans j
h:- cnmniutiii-îifion-; Kniter. le même désir j
à i'AHuma-fïiu1 avant.
cessation par elle de la ci'1-: -lance passive.
'les mêmes objections a toute démaivhe
anglaise déconseillant cette résistance la
même désapprobation de notre politique
fie pression dan* la Ruhr, la même inten-
tion de procéder actuellement à une éva-
luation de la capacité de paiement dut
Reieh et de ne discuter la question des
dettes interalliée-, que quand cette, ca-
pacité une fois évaluée on se sera mis
d'accord sur un plan de règlement général
des réparations. Il n'y manque môme pas
l'allusion voilée une action séparée, pos-
sibilité qui, nous dit-on, n'est paa « hors
de question H. bien que, pour le moment.
on ne veuille rien faire à Londres qui
puisse aigrir les relations entre les deux
pays.
Il est clair, si ces indications sont exac-
t.cs, qu'il n'y a rien de changé dans le point.
df.vue britannique. La nouvelle note ne
ferait par suite que préciser ce que la
précédente avait d'obscur, que développer
en détail les idées qu'elle n'avait fait
qu'esquisser. Ce serait pure'ment et sim-
plement, ainsi que nous l'indiquions hier.
un document explicatif permettant aux
conversations de se poursuivre si on le juge
opportun, mais ne leur faisant faire aucun
pas en avant. Ce sérail, en même temps,
un document de propagande destiné à con-
trebalancer l'effet produit dans le munde
par la publication des notes française et
belge.
Londres. 10 août \dép. Petit Parisien.)
L'activité qui régnait hier à Downing
Pt'ect a fait place aujourd'hui à une
acralmk.' rlui se prolongera sans doute au
ite-Hi du week-end.
Al. Biildwin et ses collègues ont réussi.
fin effet, expédier plus rapidement qu'on
l'escomptait la question de la réponse a
envoyer à la Fraiu f. h la Belgique, et
on ne prévoit pas qu'il y ait d'importan-
tes réunions ministérielles avant une
quinzaine de jours.
Les membres du cabinet se sont d'ail-
leurs dispersés, les uns se réfugiant au
bord de la mer. les autres préférant la
fraîcheur des campagnes, et lord Curzon.
fout heureux de prolile.r de cette trêve
diplomatique pour aller faire sa cure
aunue>lie et respirer l'air de France, s'est
empressé de prendre le train, cet après-
'inidi, pour aller à Bagnoles-de-l'Orne.
Avant de partir, le secrétaire d'Etat des
• Affaires étrangères a mis la dernière main
à l.i rédaction de la note britannique afin
d'en i'm-r le texte définitif tel qu'il a été
approuve, hier, par le cabinet.
Cet important document, qui semble
surtout. destiné à justifier aux yeux de
[l'opinion anglaise l'attitude des dirigeants
de Downing Street, sera vraisemblable-
ment remis demain à M. de saint-Aulaire
et au baron Moncheur.
L'ambassadeur de France se mettra aus-
sitôt en devoir de le faire traduire et d'en
communiquer la teneur il M. Poincaré, afin
que le président du Conseil puisse en pren-
dre connaissance, si possible, avant de par-
tir pour Marville.
Les informations que l'on possède au
sujetdu contenu de ce document sont tou-
jours aussi réduites, mais on ne s'attend
pas à ce qu'il renferme des suggestions
nouvelles ou des propositions formelles
Il semble que M. Baldwin et lord Curzon
aient simplement. voulu, il l'occasion d'une
réponse aux questions posées par les notes
française et belge, exposer de nouveau,
d'une manière plus complète, le point de
vue britannique sur le problème des répa-
rations, de l'occupation de la Ruhr et des
dettes interalliées, en insistant particuliè-
rement sur les difficultés d'ordre économi-
que et financier auxquelles la Grande-Bre-
tagne a à faire face.
C'est sans doute en raison de ses char-
tres financières que le gouvernement an-
glais insiste pour qu'un règlement géné-
ral de la question des réparations rt des
dettes interalliées assure il l'Angleterre,
que oe soit, au moyen des paiements effec-
tués par l'Allemagne ou des rembourse-
ments consentis par les nations débitrices.
un minimum équivalent au montant de
la dette britannique envers les Etats-
l'nis.
Il n'y a, d'ailleurs, lit rien de nouveau.
C'est tout simplement la thèse formulée
par M. Bonar Law au début, de l'année.
Il ne semble pas non plus qu'en ce qui
"̃oncenio l'occupation de la Ruhr, la nou-
velle communication britannique marque
un progrès appréciable
.\on seulement, le gouvernement de M.
Baldwin n'envisagerait pas la possibilité
d'exiger de V Allemagne l'abandon sans
condition dr la résistance pu.ss.ice, mais
la note insisterait, en mitre, sur le fait
que les conseillers légistes de la Couronne
sont d'avis que l'occupation de la Ruhr
par Les troupes franco-belges n'est pas
conforme aux stipulations du traité de
Versailles.
para-
graphe IH df' l'annexe 2 de la partie VIII
du traité, sur lequel la France et la Bel"
flifjue ont basé leur action, n'initorisftit
pas les sanctions séparées d>' h* p,irt d'un
quelconque des alliés.
Dans ces conditions, on peut se deman-
der si la réalisation des souhaits que l'on
forme ici o' que nous croyons sincères,
en faveur du rétablissement du front
anglo-jranco-helgc et de l'envoi d'une ré-
pofjga commune à la dernière communi-
irtrion allemande, pourra être facilitée par
la not" britannique.
On l'espère à Downing Sf.reet, mais on
semble compter surtout sur l'effet que
produira dans le mnnde entier la publi-
cation du Licre Bleu qui paraîtra lundi
matin et qui constituera un exposé com-
plet de la politique britannique des répa-
rations.
LA DÉMISSION
DU CABINET CUNO
PARAIT IMMINENTE
MiËEHffl ACCEPTERHC LA SUCCESSION?
Berlin. 10 août {dé p. Petir' Parisien.)
Il est infiniment probable que le cabinet
Ciiuo cette nuit. Déjà le
pivsidi'ii!, de la République a reçu le.dé-
la situai ion politique.
'telles sont les doux nouvelles qui me
sont, parvenues; la première fard dans
ré'j.
Celle évolution subito pourrait sur-
M. Strcseœann.
prendre, elle est cependant d'un» logique
absolue.
Pendant qu'aujourd'hui encore le Reiehs-
tag continue à pérorer et que chaque
orateur s'efforce de dissimuler sa pensée
véritable, les événements dans la masse
des salariés vont avec un train*rapide.
Aujourd'hui vendredi, jour de paye dans
les. usines d'Allemagne, le papier monnaie
a manqué, le matin les banques ont refusé
to'it. versement de numéraire. La muni-
oipalité de Berlin acte autorise à émet-
tre uue monnaie locale.
Dans plusieurs usines de la capitale les
ouvriers ont cessé le travail et hissé le
drapeau rouge.
A l'heure où nous téléphonons, le comité
directeur du parti socialiste, qui tient
.séance au ReichS'tag, discute îa situation.
Les quatre projets fiscaux du gouverne-
a été- repoussé Dans tout autre pays,- il y
aurait là luie contradiction, en Allemagne
non.
Il semble que le chancelier Cuno va
prendre. pour se dérober, le prétexte de la
« pression de la Ruhr ».
Quoi qu'il en soit, les fêtes de la. Consti-
tution de Weimar, qui devaient avoir lieu
demain, sont décommandées et les manifes-
tations interdites.
On se demande si le Dr Stresemann va
prendre une succession aussi chargée que
celle du 1)' Cuno.
LE GÉNÉRAL MEXICAIN VILLA
laisse une nombreuse postérité
Mexico, 10 août (dép. Havas.)
Le général Francisco Villa, récemment
as-assiné par sa bande, aurait laissé cinq
« veuves » et une vérifable petite « ar-
mée » d'enfants, auxquels il aurait pro-
mis une part daits la succession de ses
biens, sans compter son frère et sa sœur.
On croit qu'il aurait laissé sept millions
de pesos, cachés aux environs de Parral.
UN AVION MILITAIRE
TOMBE DE CINQUANTE METRES
Deux morts
Dusseldorf, 10 août <ép. ïlavas.)
Un avion militaire, piloté par le caporal
Bougen, avant son bord 'e lieutenant
aviateur Gattekt. s'est écru.-é sur le sol
d'une hauteur fi t-rt du champ d'aviation dr- Bonn.
L'officier a été tué sur le coup. Le capo-
îa1 a succombé :1 la suite de ses b'essures
à l'hôpital de Bonn, ou il avait été'trans-
porte.
A LA MÉMOIRE DU PRÉSIDENT HARDING
1 En haut A la sortie de l'église de l'avenue George- V (M. Saginot au centre). Kn bas La minute
de recueillement, ptece de la Concorde. {Voir à. la deuxième page.
Le fils de l'adjudant Vaux
dénonciateur de sa mère
se rétracte "in extremis"
On se souvient de l'affaire troublante
qui vint, il y a un peu plus d'un an en
juillet devant les assises de Maine-
et-Loire.
Mme Vaux était accusée par deux de ses
neuf enfants, sa trlfe aînée Jeanne et son
fils Jean, d'avoir assassiné leur,père, adju-
dant au 7° hussards, à Angers, qu'on avait
trouvé la 'tête trouée d'une balle de re-
volver.
L'adjudant s'était suicidé.; mais le trajet
suivi par le projectile était si bizarre que
la- justice, en présence des témoignages
formels des enfants, renvoya la veuve, pré-
sumée coupable, devant le jury.
A l'audience, Jeanne et Jean Vaux re-
nouvelèrent, leurs terribles accusations.
Cependant et fort heureusement les
jurés acquittèrent.
Car aujourd'hui le fils dénonciateur est
il l'hôpital ^aint-.loseph. il Paris, très gra-
vi'niei:' malade. Et. craignant, de mourir,
il a écrit il sa mère pour îui demander
pardon ei rétracter formellement sa dépo-
sition, qui lui ful, parait-il, suggérée.
POUR ET Contre
Aurons-nous quelque jour, sur,nus chemins de
fer, des compartiments « d'hommes seuls » ?.
C'est un « pauvre homme qui me pose la
question en me racontant ses malheurs « ferro-
viaires »', comme ou dit aujourd'hui.
Mon correspondant qui a, m'écrit-il, de fortes
moustaches et un certain embonpoint qui lui
donne toutes les apparences de la santé, serait
néanmoins d'une nature assez délicate. Eh ma
foi, cela arrive. On peut être moustachu et
débile. On peut être gras et se porter mal, juste-
ment parce qu'on est gras. Bref, mon lecteur est
asthmatique et n'a pas de fameux poumons ayant
été gazé à la guerre. Un régime sévère lui est
imposé. Il ne fume pas. Et il ne peut pas sup-
1 porter la fumée de tabac, qui lui vaut d'insuppor-
tables suffocations. (''est pourquoi, quand il
voyage, mon correspondant prend toujours bien
soin de monter dans un compartiment de non
fumeurs.
Il part l'atttre jour pour Vichy et s'installe donc
chez les non fumeurs. Le sort semble devoir lui
sourire. Il a, en effet, deux délicieuses compagnes
de route, deux charmantes petites femmes"blon-
des toutes deux. Le train part. Mais aussitôt,
héîas la première petite femme blonde tire de
son sac à main un étui à cigarette, offre à son
amie un tabac également blond. Et voilà les
deux fumeuses transformées en petites et exqui-
ses locomotives. Une fumée acre, quoique bleue,
noie le compartiment. Et, dans son; coin, mon
correspondant tousse et étouffe. Il veut pourtant
être patient et galant. Il ne dit rien. II pense que
ces demoiselles se contenteront d'une ou-deux
cigarettes. Mais elles fument encore à Montar-
gîs. Elles fument encore à Gien. Elies fument
encore à Nevcrs. Alors l'infortuné non fumeur,
n'en pouvant p.lu,s, se résigne à faire entendre une
timide protestation.
Mesdames, voulez-vous 'me permettre de
vous faire observer que vous êtes dans un com-
partiment de non fumeurs ?. La fumée me gêne
beaucoup. Je suis malade.
« Ah Qu'est-ce que j'ai pris, alors m'écrit
mon lecteur. ces dames, toutes deux, simultané-
ment, m'ont éclaté de rire au nez. »
Pauvre monsieur, a fait l'une. Ça se voit
que vous êtes souffrant. Voulez-vous un peu
d'alcool de menthe ?.
D'abord, nous ne fumons que des cigarettes
de, dames a dit l'autre jeune femme, sur. un
ton courroucé.
C'est la galanterie des messieurs, aujour-
d'hui
« J'ai dit tout supporter et comme, agacé à la
fin, j'ai déclaré que j'entendais que ces dames,
toutes jolies qu'elles étaient, respectassent et le
règlement et ma santé, j'ai été traité, à mi-voix,
de goujat, d'animal, de sale individu.
« Or, avant hier, je suis allé à Tours. J'ai
choisi, encore, un compartiment de non fumeurs.
Trois dames, brunes cette fois, et anglaises, et
d'un certain âge, ont fumé comme trois sapeurs.
J'ai protesté.
Aôh Frenchmen, really, are not polite 1
s'est écriée une des trois dames.
« J ai bien compris que je n'étais. pas « poli
Désolé, honteux, mon correspondant, demande
si les compagnies de chemins de fer ne pour-
raient pas mettre quelques wagons réservés à la
disposition des pauvres échantillons du sexe fort,
pas assez forts pour supporter la fumée du sexe
faible. Maurice Pra.v.
DES SACS DE DÉPÊCHES VOLÉS
Màcon. août !dép. Havas.)
Plusieurs sacs de dépêches entreposés à
la gare de Venizet-FleurviHe ont disparu
dans la nuit de jeudi. Ces sacs contenaient
plus due 50.000 francs en espèces ou en
valeurs.
LA MORT DE Mlle BRUNELET
RESTE MYSTÉRIEUSE
ÈH-ce un drame passionnel
ou le crime d'une brute ?
Nous avons relaté la tragique décou-
verte faite le 6 août, par des agents de
ronde, d'une jeune fille agonisant dans les
fossés des fortifications, près de la porte
de Saint-Cloud.
L'enquête confiée à M. Lacomblez, juge
d'instruction, semble devoir, ainsi que
nous l'avons dit, écarter l'hypothèse
d'une chute accidentelle. Il est probable
que l'on se trouve en présence d'un drame
dont il est difficile encore de déterminer
les causes. La jeune fille se nomme Louise
Brunelet et non Beuzard, comme elle
se faisait couramment appeler, du nom
de l'ami de sa mère. Elle fut trouvée à
trois mètres environ du mur des fortifl-
cation», baignant dans son sang, la co-
tonne yeirté'brale et une, jambe brisées.
Près d'elle, «remuait une petite chienne
qui la suivait toujours, dans ses promena-
Plusieurs hypothèses peuvent être en-
vi'sagées Mlle Louise Brunelet, en jouant
avec sa chienne sur le talus, a-t-elle
glissé malheureusement elle portait
ce soir-là des souliers vernis neufs. La
police ne semble pas devoir faire sienne
cette version, l'espace entre le corps et
le mur paraissant indiquer que la mal-
heureuse fut projetée violemment du haut
du tahis On se trouverait alors- .«a pré-
seiifewjSfun -crime.
Rue Cacheux, à Billancourt, une veuelle
bordée de coquets pavillons, au fond de
laqaelte se trouve l'usine Cae-heux, nous
trouvons Beuzard, qui remplit à l'usine
les doubles fonctions de concierge et de
chauffeur.
Il vit là, maritalement, avec Mme Bru-
uelet qui, séparée de son mari, demeu-
rant à Stains, était venue s'installer chez
lui avee'ses deux enfants Louise et son
frère, d'un an plus à y é qu'elle, qui, il y
a quinze jours, la suite d'un désaccord
avec M. Beuzard. tHail allé rejoindre sou
« Nénette » c'est ainsi que nous'
appelions la petite était, sortie le 5 août,
an soir. une première fois, à cinq heures
et demie. Nous sûmes depuis qu'elle al-
lait retrouver son fiancé. Elle revint Jiner
et sortit de nouveau. Nous remarquâmes
qu'elle avait l'air préoccupée. Mais qui
aurait pu penser Vous savez le reste.
On vint nous prévenir dans la nuit de
l'affreuse chose.
1,e fiancé, Raymond Coirard, mécani-
cien, âgé de dix-neuf ans, demeurant
276, rue est un jeune homme
grand, brun, élégant. Ces détails ont leur
Mlle Louise Brunelet.
importance. rar des témoins -M'M. Marcel
More!, rue de Vanves, à Billancourt.
et Raymond Detrain, même adresse, ont
déclaré avnir aperçu, peu avant le drame,
la jeune tille, qu'ils connaissaient fort
bien, en compagnie d'un individu plutôt
petit, ile mise négligée et coiffé d'une cas-
quette.
M. Raymond Coirard venait souvent
1 prendre ses repas dans un petit restau-
rant proche du domicile de sa liancée.
Très réservé, taciturne même, il se li-
vrait peu. On savait, cependant, que M.
Beuzaid s'opposait formellement à ce
qu'il épousât Louise Brunelet. Des dis-
cussions éclataient souvent à ce sujet.
Le frère de la jeune fille, lui aussi,
montrait une profonde hostilité pour M.
Coirard, sur lequel. prétendent les pa-
rents, on ne possède pas les meilleurs
Ajoutons qu'une lettre malencontreu-
sement disparue depuis, avait été trouvée
dans le sac ib rilàin de « Nénotto M.
Coirard a reconnu avoir écrit cette lettre
qui débutait par ces mot, Ma chère
petite femme n. et dans laquelle il fixait
rendez-vous à Louise Brunelet pour le
soir du août, cinq heures.
L'enquête activement, menée par M.
Lacomblez réussira-t-elle à débrouiller
les fils de cette affaire mystérieuse
drame passionnel ou peut-être crime
d'une brute qui aurait réussi a attirer la
malheurouse sur le talus, et après avoir
abusé d'elle l'aurait précipitée dans le
fossé
Près de T6onon, une auto capote
tombe dans un ravin et s'enflamme
Trois bleasés, dont un très grièvement
Thonon-le-s-Bains, 10 août {d. Pet. Paris.)
p>i>dteit hi&rsoir, non loin du pont de Mar-
claz. m. René Grégoire, metteur au point de
la maison Lorraine-Diekricht à Paris, était
venu régler la voiture de -Ni. Perret, en vil-
légiature à Amphion. M. Grégoire sortit
avec la voiture en compagne du chauffeur
habituel de l'automobile et de M. Decor-
zenl, électricien a Thonon. C'est avant do
traverser le pont qu'eut lieu l'accident
pour une cause encore inconnue.
L'auto, conduite par M. Grégoire, heurta
un chariot, puis fit une terrible embar-
dée. Et, après avoir capoté, alla culbuter
au fond d'un ravin.
Une gerbe de flammes s'éleva aussitbt
des habitants accoururent NI. Decorzent
et le chauffeur n'étaient que légèrement
blessés, mais il fut très difficile d3 déga-
per M. Grégoire, pris sous la voiture ea
flammes, qui était retournée. Grécoire,
très grièvement blessé, fut transporté à
l'hôpital de Thon on..
De l'automobile, il ne rest3 plus que la
Châssis. L'état de M. Grégoire semble dé-
!espéré.
NOTRE ENQUÊTE AU BAGNE
Chez Garnier, restaurateur des libérés
Le restaurant des torçats libérés.
Cayenne {de notre envoyé spécial.)
Ce soir, à *ix heures, alors que les urubus
dégoûtants s'élevaient sur les toits pour se
coucher, je descendis la rue Louis-Blanc,
passai devant le inarcljé couvert, j'allai
chez Befr-Ami.
C'est moi qui rappelle Bel-Ami, autre-
ment, lui, s'appelle 'Carnier. Il fut con-
damné pour traite des blanches. Il a Uni
sa peine, et pendant son «doublage», s'est
installé restaurateur. Il traite maintenant.
ses anciens camarades et fait sa pelote.
IT-est, le rendez-vous des libérés il l'aise.
Le doublage? Quand un homme est.
condamné cinq ou sept, ans de travaux
tore es, cette peine achevée, il doit, reste''
un même nombre d'années en Guyane. S'il
est. condamné il plus de. sept ans. c'est la
résidence perpétuelle. Combien de jurés
savent cela ? C'est la grosse questiün du
bagne Pour ou contre le doublage. Le
jury. ignorant, condamne un homme à deux
peintes. Le but de la loi était noble amen-
dement et colonisation, le résultat est
pitoyable. Et ici, voici la formule ie bagae
commence il la libération.
Tant qu'ils sont en cours de peine, on les
nourrit (mal', on les couche (mal), on le^>
habille (mai' C'est un brillant minimum
quand on regarde la suite. Leur cinq ou
sept ans achevés, on les met à la porte du
camp. S'ils n'ont pas un proche parent
intluent, l'accès de Cayenne leur est inter-
dit. Ils nloivent aller au kilomètre sept. Le
kilomètre sept, c'est une borne et la
brousse. Quand on a hébergé chez soi pen-
dant cinq ou sept ans. un puma, un tama-
noir, un .cobra ou même seulement une
panthère nuire, qu'on les remette en liberté
daîîS faisant
appel à leur instinct, ils pourront s'y re-
trouver mais le voleur, l'assassin, la cra-
pule, tout tête d'âne, ou mur de tigre
qu'il soit. n'a pas quatre pattes. L'adminis-
tration pénitentiaire, la « Tentiaire »
dira Ila peuvent s'en tirer. Non. Un homme
frais y éeihou-eraii.
Lorsque j'entrai chez Garnier. une di-
zaine de quatrième-première étaient alla-
blés (les libérés astreints à la résidence
sont des quatrième-première. On rentre en
France au grade de qualriènie-deuxième'
Je n'eus pas hesoin de me présenter. Le
bagne savait déjà qu'un type venait
d'arriver pour les journaux. Et comme
les physionomies nouvelles ne pullulent
pas dans ce pays de villégiature, il n'y
avait pas de doute': le « type » c'était moi
Un mou-civet, commanda une voix
forte, un
Deux lampes il pétrole pendaient, accro-
chées au mur, «va: s ce devait être plutôt
pour puer que pour éclairer.
Sur une large ardoise s'étalait le menu
du jour
Fressure au jus
Yjn, le litre- 3 io
Conversation
Bel-Ami, joli homme en chemise de ten-
nis, canotier sur l'oreille, blondes mousta-
ches d'ancien valseur, se tenait debout au
milieu de sa baraque. Il,jugea que je devais
au moins me nommer.
A qui ai-je l'honneur '?. demanda-t-
il en secouant d'un geste dégagé sa cendre
de cigarette.
La politesse accomplie, il me pria de
Votre visite ne m'étonne pas. dit-il.
Ma maison est la plus sérieuse. J'ai la
clientèle choisie du bagne. Pas de « pieds-
de-biche » (de voleurs) chez moi.
Les clients me reluquaient plutôt en
dessous.
Voici monsieur, dit Bel-Ami-qui s'ad-
jugea tout de suite l'emploi de président de
la séance, qui vient pour vous servir, vous
comprenez ?
Alors, j'entendis une voix qui disait
̃ Bah nous sommes un tas de fu-
m ier.
Celui-là mangeait, le nez dans sa fres-
sure.
.Mon voisin faisait une trempette dans du
vin rouge. Il avait une figure d'honnête
Libérés vendant des journaux (Uns le» rue!
homme- de brave paysan qui va sur soi-
xante-dix ans.
Monsieur, médit-il, j'ai écrit au pré-
sident de. lu République.
H ne me répond pas. J'ai pourtant eu-
ttudu tljre que. lofsqu'ori avait ett- des en-
fants tués à la guerre, on avait droit à uns
grâce. »
Vous en avez encore pour combien ?
J'ai fini ma peine, j'ai encore cinq
ans de doublage.
Qu'est-ce que tu as fait? demanda
Bel-Ami.
J'ai tué un homme.
Ah si tu as tué un homme
Pourquoi avez-vqiis tué cet homme ?
Dnns une discussion, comme ça, sur
ma porte, a Monlroy, près de Vendôme. U
m'avait frappé..J'ai tué d'un seul coup.
On voyait qu'il avait tué comme il aurait
s'appelle Darré. Il s'étonne que le président
dt la République ne lui réponde pas c'est
donc un brave homme Il avait l'air très
malheureux. D'ailleurs, il s'en alla cinq mi-
nutes après, comme un pauvre vieux.
La pluie tropicale se.mit il tomber, avec
grand bruit, un ne s'entendait plus. Bel-
Ami ferma la porte. On se sentit tout de
suite entre soi.
Au fond, un abruti répétait sans cesse
d'une voix de basse
L'or L'or Ah ,1'or
Tais-toi, vieille bêie, dit Bel-Ami, tu
en. as rouvé de !'(u' toi ?
(?ni, oui. au placer. Enfin!
Mari: ta fressure et tais-toi. Nous
Et, se d'un air en-
Ne faites pas attention, il est maboul.
M'sieur dit un homme au masque
n ette vingt ans. mais quand c'est fini que
ce soit fini. J ai été condamné a dix ans,
je les ai faits. Aujourd'hui, je suis plus
mi.séraijie que sous la casaque. Ce n'est
pas que je sois cossard. J'ai fait du balaU
dans les bois. Je crève de fièvre. C'est Gar-
nier qui me nourrit. Qu'on nous ramène
au bagne ou qu'on nous renvoie ci
France. Pour un qui s'en tire, cent vont
aux: Bambous tau cimetière;.
C'est vrai, dit Bel-Ami, moi j'ai eu
de la chance. J'ai réussi. J'ai plus da
quinze mille francs.de crédit sur la place.
A ce moment, la porte s'ouvrit sous une
poussée. Un grand noir pénétra en trombe.
René, dit-il il. Bei-Ami, prête-moi
cent francs.
Voilà, mon cher, dit Bel-Ami, en pre-
nant le bil!et dans sa poche de ,poitrine.
entre deux doigts.
Le nègre sortit rapidement.
C'est, le maire de Tanegrando, m'ex-
pliqua (iarnier avec négligence.
Je demandai do vin pour l'assemblée.
Et nous deux nous prendrons un
verre de vieux rhum, vous me permettrez
de vous l'offrir ?
Bien sur, monsieur Garnier.
Il reprit
Tu comprends, Lucien, en un sens
tu as raison. Le doublage devrait être
supprimé, mais si nous rentrons tous en
France la Guyane est perdue.
Allons donc Nous sommes la plaie t
Non mon cher. Nous sommes indis-
pcnsnbles, ici les trois quarts des mai-
sons da commerce fermeraient leur
porte sans nous. Ensuite, il faut bien se
rendre compte qu'au point de vue de la
société, le gouvememc'nt ne peut pas per-
mettre qu'on rentre en groupe. Nous som-
mes dangereux; mais, voyez-vous, mon-
sieur, deux par deux, petit à petit, voilà
la solution.
-.1,'or L'or Ah l'or
La solution ? C'est de tout chambar-
der
Cette voix ne venait pas de la salle, mais
d'un coin, derrière.
C'est un revenant ? demandai-je.
Non, c'est le neveu de mon ancien
associe à Paris. Il mange derrière parce
que, lui, est encore en cours de peine et
qu'il n'a pas le droit. Il devrait être dans
la case il' cette heure, et depuis longtemps.
Mais sa mère me l'a tellement rerom-
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