Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1923-03-10
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mars 1923 10 mars 1923
Description : 1923/03/10 (Numéro 16811). 1923/03/10 (Numéro 16811).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/09/2008
TEMPS PROBABLE
REGION PARISIENNE
Continuation de l'améliora-
tlon et du refroidissement de
la température temps nua-
geux avec éclaircies rares
averses de pluie ou de neige.
Vent ae nord à nord-est
modéré.
Huit Jour:
EN FRANCE
Amélioration lente. mais
continue. Rwes averses. Assez
belles éclaircies. Vent de
nord a nord-est modéré. Re-
froidissement général.
SOLEIL: Iev.6h.î8:i-.ouc.i7h.45
LUNE: nouv. le 17; pr. qu. 24
48" ANÎièE.-iy 10.811
SAMEDI
MARS 1923
Saint Doctrové
ABONNEMENTS luis I BCIt 1»
Seine et S.-O. 11.50 24.»
France et Col. 13. » 48.»
Etranger. 22. b 43:n. •*•»
RUE D'ENGHIEN, PARIS
L'OCCUPATION DE LA RUHR
LES ENTRETIEN S
DE BRUXELLES
METTRONT EN PRESENCE
DIRIGEANTS ET EXÉCUTANTS
Si bref que doive «V.re. le séjour do
M. Poincaré à Bruxelles, où il .-e rendn
lundi prochain, ce uuuvel enLr'.rien per-
mettra un échange de vues entre les mem-
bres des deux gouvernements et ceux qui,
«iana la llulir et en llhénanic, dirigent l'exé-
cution de la politique i'ranco-bei^e.
Du coté français, NI. Poinearé," qu'assis-
tera Ni. de Peretti de la Rocca, directeur
Affaires étrangères, sera, en eiïe( accom-
In; de la Guerre, qui est parti hicr soir
avec le général liuat pour Dusseldorf, d'où
il gagnera directement Bruxelles, en com-
pagnie du général Dégoutte et de M. Tirard,
président de la haute commis-ion inter-
alltée des territoires rhénans.
Pourquoi cette réunion ? Il s'agit, sans
nul doute, de conclure par une conversation
directe les échanges d'idées qui ont eu lieu
lopins quelques semaines au sujet de la
Lactique à suivre dans la Ruhr.
Au lendemain môme de la dernièrc ren-
l'Hitre qui eut lieu à Paris entre M. Poin-
<\iré et M. Theunis. une correspondance
active parait avoir été échangée entre Paris
et Dut-seldorf au sujet des méthodes par
lesquelles le blocus de la Ruhr pourrait
ètri' rendu plus eflicace encore. Ainsi que
le Petit Purisien l'annonçait ces jours der-
le général Degoutte et M. Coste pré-
.-entèrenC notamment, un important rap-
port, en date du mars, qui fut. de la' pari
tin gouvernement français, l'objet d'un exa-
men approfondi.
Les conclusions auxquelles a conduit ce'.
examen ont dû être communiquées dès
hier vendredi au généra' Dégoutte, titi,
aura ainsi le loisir de préciser a ce sujet
ses propres vues avant la réunion de lundi.
On saisit dès lors l'intérêt exceptionne!
de la prochaine délibération fran-co-belçe.
Elle devra aboutir à un accord définitif
aiiu d'utiliser de la meilleure façon, dans
la Ruhr, l'arme du blocus forgée par le
général Dégoutte.
NOUVELLES DEGLACIONS DE M. POINDRE
A LA COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Le président du Conseil affirme qua la situation
s'améliore de jour en jour
Ainsi que nous l'avions^nnoneév le pré-
sident du Conseil est vrau, hier, devant
la commission des affaires étrangères de
la Chambre, continuer l'exposé qu'il avait
commencé, il y a plus de quinze jours, au
sujet des mesures prises dans la Ruhr. Il
s'est expliqué en détail sur la question de
la régie des chemins de fer, sur le paie-
ment de l'impôt du Kohlensteuer par les
industriels allemands, sur d'organisation
et, sur le fonctionnement des douanes,
.sur la? licences d'exportation et d'impor-
tation, sur les expulsions de fonctionnai-
res, sur la liaison établie entre les têtes
de pont, sur les relations des troupes
avec la population, sur les dispositions
prises pour assurer progressivement l'en-
voi en France de coke et de charbon.
Les lougufrs explications du chef dv
gouvernement ont produit le meilleur ef-
fi't et un optimisme de bon aloi et justifié
s'en dégage.
Améliorations générales
Après quelques mots sur Memel, où les
encouragements il la résistance viennent
au\ Lithuaniens de la part des Russes et
d< Allemand: .Ii, Poincarû a parle, de la
La situation s'y améliore de jour en jour,
les actes de sabotage, qui ont été sévère-
ment réprimes, diminuent, les cheminots
allemands, en grève totale, commencent à
reprendre le travail, on signale des ren-
l'out ceci a pour conséquence de rendre
le tratic par voie ferrée plus important et
plus facile.
Certains propriétaires de mines, soit vo-
lî'iiiairement. soit par contrainte, laissent
fonctionner normalement leur industrie, à
Airc-la-Chapelle, par exemple.
Notre cordon douanier, à l'est comme à
l'ouest, est devenu efficace, sans gêner ies
échanges, grâce à un jeu de licences et de
dérogations bien compris.
Sous avions envisagé la création d'une
monnaie rhénane, mais nous n'en avons pas
eu besoin. Les effets du blocus économique
se font sentir déjà, et les meilleurs juges
intiment que la résistance allemande ne
pourra pas durer bieu longtemps.
Mais ce blocus aura eu le résultat de
nous monlrer que les Allemands ne sont pas
aussi démunis d'argent qu'ils veulent bien
le dire, puisqu'ils achètent à l'étranger, et
au comptant, en bonnes devises, du coke
et du charbon.
Au point de vue de la sécurité, quelques
organisations de police faisant preuve
d'a;;itation, nous avons dissous, dans plu-
sieurs centres importants, les « Schupo
et. l'ordre règne partout.
r;nfin, à l'étranger, notre occupation ne
soulève aucune protestation.
Bien au contraire, en Amérique, la prrs-
que totalité de la presse et de la popula-
tion nous approuvent.
En résumé, M. Poincaré a confiance dans
l'œuvre qu'il s'est vu obligé d'entreprendre
pour contraindre les Allemands à nous
payer.
Il espère que sous peu l'opération por-
tera ses fruits.
Ni médiation, ni conversation indirecte
M. Poincaré a renouvelé la déclaration
qu'il a faite à la tribune de la Chambre que
le gouvernement n'accepterait aucune mé-
diation ni aucune conversation indirecte,
mais que le jour où l'Allemagne compren-
drait la situation, le gouvernement fran-
çais sera prêt à l'écouter et à examiner
toutes les propositions officielles qu'selle
lui ferait. Dans .tous les cas. la France
n'abandonnera pas, contre de simples pro-
messes, les sécurités et les gages qu'elle a
été obligée de prendre.
M. Georges Leygues a remercié le pré-
sident du Conseil d'avoir complété par les
explications les plus précises l'exposé gé-
de la situation extérieure qu'il avait
présenté précédemment. Il a constaté avec
satisfaction que le bien-fondé des droits
et de l'action de la France est maintenant
reconnu dans des pays où la propagande
LE CONTRE-PROJET TURC
i été remis Mer
aux hauts Mmssaires allies
Il sera envoyé aujourd'hui à Paris
par l'Orient-Express
Après des délibérations qui ont duré (roi-
semaines. l'Assemblée nationale d'Angora a
autorisé le gouvernement à reprendre tes
négociations avec les alliés. Mustapha Ke-
mal et billet ont rédigé un .volumineux
document qui contient le.-
lions turques et vint d'être, remis aux'
haut-.s .cOMMiii&saires anglais. italien et fran-
On n'est pas encore exactement fixé sur
les conditions qu'offrent les Turcs. Toute-
fois. l'abandon de Karagatch se confirma,
ainsi que le renvoi à plus tard de la ques-
tion de Mossovl. Quant aux clauses écono-
miques et financières qui présentent le plu-
d'après les dernières nouvelles, que la Tur-
quie en demande la disjonction du traité.
On se souvient que la conférence de Lau-
sanne n'est, que suspendue et qu'E/près le
départ des délégations, le secrétariat, géné-
ral est reste à Lausanne pn vue d'organi-
ser. le moment venu, la reprise des pour-
alliés jugent que, les conversations
du lieu qui. s-era-chflfsi pour-- ce prolonge-
ment de la conféienco de Lausanne. Sera-
ce tic nouveau au château d'Ouehy, ou
bien, comme semblent le désirer certains
adliés notamment l'Angleterre, il Constan-
iinople '? En ce dernier cas, les hauts com-
interrompus le i février.
POUR ET CONTRE
Voilà qui est simple et net. Un adolescent de
dix-sept ans, lf. Raymond Radiguct, vient de
publier « un chef-d'œuvre
Un chef-d'œuvre Le mot, aujourd'hui, est
vitc dit. Ce n'est plus un grand mot c'est un
tout petit mot, presque un diminutif. On ap-
pelle chef-d'œuvre le livre « qui n'est pas trop
mal », la pièce << qui se tient » ou qui est
d'un vieux monsieur à ménager le tableau
qui dénote quelques qualités.
C'est un chef-d'œuvre C'est un chef-
d'œuvre
Il n'y a plus que des chefs-d'oeuvre dans nos
arts et dans nos lettres. C'est comme dans les
épiceries où l'on ne trouve plus jamais de pro-
duits de qualité « ordinaire », où tout est, pour
le moins, a extr2-supérieur » ce qui ne veut
rien dire, du reste, en français.
Aux, halles artistiques et littéraires, on colle
sur toutes les marchandises une étiquette énorme,
-jnirirkftre, avec cette simple mention
CHEF-D'ŒUVRE
Le « chef-d'œuvre » c'est l'équivalent de
« l'extra-supérieur» » collé sur le pot de mou-
tarde ou le paquet de nouilles.
Donc, un tout jeune homme de dix-sept ans
vient de doter nptre littérature d'un nouveau
chei-d'eeuvre. Son petit livre a paru hier et
l'on nous dit « C'est un chef-d'œuvre. C'est
un chef-d'œuvre. C'est un chef-d'oeuvre. »
Mais qui dit cela, à propos ?. On ne sait
pas. Mais on le dit.
On le dit et c'est grand dommage.
Chef-d'oeuvre Chef-d'oeuvre Alourdi par
ee qualificatif d'épicerie, le petit livre va per-
dre le meilleur de sa grâce juvénile et pro-
fonde. Accablé à dix-sept ans par ce
gros mot, un adolescent va déjà faire figure de
vieux monsieur. Le gros mot, prononcé étour-
diment par des amis imprudents, va déjà lui
creuser des rides sur le visage à dix-sept
ans
Il serait vraiment à souhaiter que le com-
merce des lettres se distinguât un peu de celui
des épices.
Ne collons pas d'étiquettes sur les livres
si nombreux, trop nombreux qui parais·
sent. Ne déguisons pas une œuvre de pensée
bonne ou mauvaise, réussie ou ratée en
pot de moutarde ou en boîte de conserve.
Pas de gros mots Pas « d'extra-supé-
rieur » Pas de « chef-d'œuvre » Laissons
le temps qui est le meilleur de tous les cri-
tiques littéraires et !e plus impartial séparer
les bons livres des mauvais, et n'oublions pas
qu'il y a cinq ou six chefs-d'oeuvre par siècle.
Dire d'un livre qui vient de paraître c'est
un chef-d'œuvre, c'est dire du poupon qui est
encore entre les mains de la sage-femme
« Ah le grand homme Ah quel génie
Ah quel Adonis Ah quel Napoléon
.Pas si vite Maurice Prax.
DIX PHRASES ÉCHANGÉES
IGLE'IOIDELŒ'
A peine arrivé sur le
continent, M. Char-
les M. Schwab repart
pour l'Amérique. II
reviendra prochaine-
ment et visitera
la Ruhr
Il y une ving-
taine" d'années, Oc-
tave Mirbeau pré-
sentait M. Charles
M. Schwab au public
français, dans la pré-
face d'un récit de
voyage intitulé La
lors,
la di-parition de M. Carnegie, « roi de
l'acier » auY. Etats-Uni- a mis en plein.'
lumière aux yeux du monde, M. Schwab
sun successeur.
Ce titre de « roi » d'une industrie en dit
trop et pas assez des Européens. Trop,
parce que nous sommes tentés d'imaginer
un « roi » comme M. Charles M. Schwab
au milieu de la pompe qui rendait autre-
fois tout monarque inabordable pas assez
parce qu'il nous est à peu près imposslbfa
de « réaliser » la puissance que détient un
homme comme le président de la Bethléem
Stéel Corporation.
J'ai senti combien cette puissance dé-
passe tout ce que l'on peut croire en tra-
versant à denx reprises Pittsburg. la villc
du fer. en novembre et en décembre der-
niera. ?, ceux qui voudraient se donner tout
de môme, et de loin, une représentation de
ce monde de géants, je conseille de relire
les deux chapitres que Jules Huret a con-
sacrés à Pittsburg dans son livre.: De New-
York la Nouvelle-Orléans.
Je n'avais pas pu joindre M. Charles. M.
Schwab en Amérique. Je. viens de le ren-
contrer, entre deux trains, dans le hall d'un
grand hôtel parisien.
Un businessman américain n'a pas la
même allure à New-York qu'à Paris. Ici,
le rythme de la vie étant infiniment moins
accéléré, l'allure des vivants est ralentie à
proportion.
M. Schwab a le sourire et s'avance vers
moi posément. Tout de méme je n'oublie
pas ou' il est Américain, qu'il est, arrivé
hier a Paris,' venant du oii il a passé
quelques jours,, qit'.ir repart tout l'heure
pour Cherbourg, où il va s'embarquer pour
regagner s-ou pays et, sitôt le contact pris,
je vient, à mon sujet.
Votre sentiment sur la situation dans
la Ruhr, monsieur ?
Impossible d'en parler, fait M. Schwab.
Cette af£an;e-là touche 'à' la politique. Je
suis en ce moment l'hôte de la France. J'ai
toujours été son ami. Je m'en voudrais
d'exprimer en ce moment mon opinion sur
un sujet si délicat.
Lorsque vous êtes arrivé sur le conti-
nent, il y a quelques jours, n'aviez-vous
pas l'intention d'atler étudier l'affaire sur
place et de vous rendre en Westphalie ?
En effet. Mais je suis tombé malade
et la grippe a renversé tous mes projets.
Toutefois, je compte revenir bientôt en
France et je ferai probalement alors, et à
titre tout à fait personnel, ce voyage d'en-
quête dans la Ruhr.
Est-il vrai, dis-je encore, que les
affaires métallurgiques soient en pleine
prospérité en Amérique ?
En pleine activité, assurément. Busi-
ness ira America is booming, me répond
M. Schwab.
Et cette prospérité, au moins en ce
qui concerne le fer et l'acier, n'est-elle pas
la conséquence du ralentissement de l'in-
dustrie européenne correspondante '?
Nullement Nullement proteste mon
interlocuteur.
M. Chartes M. Schwab est, comme on
voit, fdrt réservé.
Eh bien, lui dis-je, monsieur, d'ores
et déjà je m'inscris pour un entretien un
peu plus long lorsque vous reviendrez 1
Promis fait le « roi de l'acier ».
François Crucy.
L'état* de la reine de Monténégro
s'est aggravé
Mice, 9 mars (dép. Havas.)
Ou annonce qu'une aggravation s'est pro-
duite dans l'état de santé de la reine Milena
de Monténégro.
Un débat à la Chambre
sur la hausse
des denrées alimentaires
Un débat sur ies interpellations relatives
it la hausse du sucre s'était engagé ven-
dredi dernier devant la Chambre avec
l'interpellation que M. Rhul a développée.
hier, il s'est étendu à la hausse sur l'en-
sémltle des denrées alimentaires mais plus
spécialement au pain et à la viande. Le dé-
(le la Seine regrette qu'une action
plus énergique n'ait pas mis fin à la spé-
et, à la hausse sur les blés et les
farines il conteste que "inlluencr du
change et l'insuffisance do la récolte puis-
sent exercer une action aussi considé-
rable sur les prix. Il n'évalue qu'à cinq
millions de quintaux le déficit à combler
et soutient que des mesures opportunes
prises en temps voulu auraient pu combler
cette lacune.
nombreuses observations, li note que l'écart
est trop considérable et que. pour réduire
le prix du pain, il serait ^ffleace d'exoné-
rer la boulangerie da la taxe sur le chif-
fre d'affaires et de réduire les tarifs de
transports.
Dans les cours du marché d, la viande,
M, jîhiii relève des anomal ies qu'il signale
à'r* Chambre. Il lui paraît abusif d'avoir
fermé notre marché à l'entrée des bovins
étrangers. L'affichage des cours de la
viande aux Halles et à -la Villette lui appa-
rait comme un moyen pratique de vaincre
la spéculation.
Vivement applaudi, à l'extrême gauche,
le dépufé de la Seine conclut, en deman-
dant une répression sévre des manœuvre-
de spéculation sur les denrées alimentai-
res.
Discours de M. Chéron
M. Henry Chérnn constate qu'on rejette
sur lui, d'ailleurs injustement, les respon-
sabilités de la vie chère.
Chaque fois, dit-il, qu'un cours monte, on me
le reproche comme une faute personnelle et je
ne vois que la seule hausse du niveau de la
Seine qu'un ne me reproche pas. (rifs applau-
dissements et rires.)
La reprise de l'exportation du sucre ré-
suite de la décision de la Chambre, qui
''ouvrait la liberté du commerce extérieur
des denrées agricoles. Ayant rappelé cette
mesure, le ministre de l'Agriculture, exami-
nant les conditions dans lesquelles se dé-
veloppa dans liinnée la campagne bette-
ravière et sucrière, en retient que les
producteurs de betteraves ne peuvent
spéculer en aucune manière. Il soumet
ensuite à la Chambre les résultats d'une
enquête qui vient d'être faite sur la
situation de la culture de la betterave et
sur la fabrication du sucre. Les cone.lu-
-ions id« FenquètetiT si^naieat qu'on peut
escompter, pour 1 annee prochaine; un
accroissement de la production de la bet-
terave, pourvu que les engrais soient
assurés aux cultivateurs et que le prix de
vente de la betterave soit rémunérateur.
Le ministre, sur la base de cette enquête,
réunit une commission qui va rapide-
ment étudier les moyens de régler ces
deux questions.
Aussitôt qu'est apparue l'insuffisance
de récolte de blé le ministre le signale
à la Chambre des mesures efficaces ont
été prises pour y parer. Il envisage la
campagne actuelle, vu l'étendue des em-
blavements d'automne, sous un aspect
favorable.
Le ministre, en exposant à la Chambre
le mouvement d'importation et d'expor-
tation du beurre, s'attache à établir que
ces opérations commerciales ne peuvent
influer sur le prix intérieur des beurres.
C'est le change, dit le ministre, qui entraîné
le cours intérieur du beurre vers le niveau du
prix au dehors. Toutefois, il y a lieu de prévoir
que d'ici deux mois environ, 13 prix du beurre
va baisser.
Après avoir exposé les diverses statis-
tiques relatives aux produits agricoles,
M. Chéron, vivement applaudi, affirme sa
volonté de développer largement la pro-
duction agricole, non seulement pour sa-
tisfaire aux besoins de la population, mais
pour exporter.
On parle toujours, poursuit-il, des produits
dont le prix augmente, et on ne parle jamais
de ceux qui baissent. Le prix de la viande de
biruf sur pied a baisse. Il en a été de même
pour plusieurs légumes.
Le ministre énumère laitues, scaro-
les, poireaux, endives, choux, carottes.
comme autant, de légumes dont le prix a
baissé aux Halles. Il signale à la Cham-
bre que cette baisse décourage les agri-
culteurs et les expéditeurs.
Entre le prix aux Halles et le prix de
vente au détail dans les quartiers de Paris
il y a une grosse différence. On a rétabli la
liberté du commerce pour que l'effet en
soit obtenu il faut que le consommateur
contrôle les prix. Je souhaiter qu'à ce point
de vue, l'action des coopératives s'exerce
non point pour se substituer au commerce,
mais pour régulariser les cours. (Applau-
dissements.)
Longuement applaudi, NI. Chéron ré-
sume 13 plan d'intensification agricole
dont il poursuit l'application et dont il
attend la fin de la vie chère. Cette produc-
tion accrue nous libérera de la lourde
charge du change.
Il faut, dit-il, nous fiffran-ohir de In bande des
aigrefins internationaux (Longs applaudisse-
ments). C'est le paysan qui les vaincra.
Suite du débat vendredi.
Les petits Parisiens se portent bien en général
mais que de myopes parmi eux
Dana un rapport qu'il a déposé hier au
conseil municipal, M. Charles Joly donne
d intéressants renseignements sur les exa-
mens médicaux individuels pratiqués dans
les écoles de la Ville de Paris, qui permet-
tent d'établir la fiche sanitaire de chaque
élève et de veiller sur leur santé.
Sur 23.963 enfants examinés, 9.054 gar-
çons et 9.678 filles peuvent être considérés
en état de santé normale-. La santé de 2.612
garçons et de 2.619 filles est apparue, en
revanche, comme devant être surveillée.
Près de 0/0 des enfants ont une mau-
vaise vue.'
LA REINE » D'AViSNON FAIT LEVER
LES PUNITIONS LÉGÈRES DES SOLDATS DE LA SUffllISOI
Avignon, 9 mars [dép. Petit Parisien.)
Comme don de joyeux avènement, MMe Marie
îjuzy. la nouvelle reine d Avignon, a eu la pen-
&ée de demander au généra! convmiKlant d'ar-
mrs de bien vouloir lever les punitions légères
des soldats de la garnison.
Le gémirai Bouneaux s'oet galamment em-
pressé d'aecôdar au (yépéreux désir de notre
Les déserteurs du foyer
vont-ils être punis ?
Opinions de Me Henri -Robert
et de l'avocat général Godefroy
Vous connaissez tous le drame doulou-
reux et banal, si fréquent depuis la guerre
deux jeunes gens se marient, s'engagent à
faire, la, main dans la main, le voyage de
la vie, dans la bonne comme dans la mau-
vaiso fortune, for the better and for the
worse, selon la formule du mariage anglais.
L'on part surviennent les enfants, les ma-
ladies, les épreuves, les malentendus,
l'amour s'envole, Un des compagnons se
lasse, tire d'abord sur le lien transformé
en chaîne, le rompt tout à coup, puis
s'évade, oubliant ses responsabilités.
Si c'est l'homme, si la femme, divorcée
ou non, reste seule avec ses petits, c'est
pour elle, pour eux la misère, c'est la
déchéance physique et morale.
Ce déserteur du foyer doit-il être puni ?
Oui, répond M, Louis Marin, député de
Meurthe-et-Moselle, qui vient.de déposer
à ce sujet une propositiun de loi à la Cham-
bre. L'abandon de famille doit être consi-
déré comme un délit, une sanction pénale
s'impose d'abord privation de la puis-
sance paternelle et des droits civiques,
ensuite, s'il y a récidive, emprisonnement.
Telle est la question que Y Union frater~
uelle des femmes a mise à son programma
et qui sera discutée aujourd'hui au Musée
social.
Des trois orateurs inscrits, deux ont bien
voulu me donner leur avis. L'un d'eux est
l'éminent bâtonnier Henri-Robert. Ce fut
court et net
En principe, me dit-il, tandis qu'un
sourire éclaire son masque énergique et
spirituel, un avocat, vous le savez, doit être
l'ennemi né de toute pénalité nouvelle. Son
rôle est de défendre, et non point d'accu-
ser.
Une pause. Je dis
Mais, comme justement vous êtes le
défenseur des faibles.
Oui, vous devinez la suite. En fait,
cette proposition de loi est trop humaine,
elle répond trop à une actualité pénible
pour que je n'en sois point partisan. La
guerre a non seulement atteint les combat-
tants mais, avec eux et à travers eux, la
famille. Pendant que les hommes se bat-
taient, les femmes travaillaient, les en-
fants étaient abandonnés. Le retour n'a pas
toujours amené la réunion. Que de divor-
ces, que de foyers détruits Là-dedans,
quelles sont les victimes? Les enfants. Du
moins faut-il que leur avenir matériel soit
assuré. Les sanctions civiles sont générale-
ment impuissantes dans l'intérêt des
individus, de la famille, de la société, il
faut donc recourir à des sanctions péna-
les. Cette proposition de loi vient à son
heure, elle correspond à un danger réel,
elle mérite d'être votée souhaitons qu'elle
le soit telle est mon opinion.
M. l'avocat général Godefroy est moins
tiftirmatif. Un instant, avant de me répon-
dre, il médite avec une expression d'in-
dulgenle finesse, puis
Il est toujours délicat de créer un
nouveau délit, me dit-il. Vous savez com-
bien de ménagers, à Paris ou ailleurs',
vivent en façade. S'ils restent ensemble,
c'est uniquement à cause des enfants, du
monde, de leur situation, mais leur en-
tente est minée. Qu'un léger malentendu
la dernière goutte d'eau se produise,
qu'un coup de folie bouleverse un des deux
cœurs, et c'est l'effondrement. Qui a tort ?
Qui a raison? Bien fin qui le dira.
Mais qu'il y ait séparation ou divorce,
l'intérêt social exige qu'on ne mette pas
d'irréparable entre les époux.
Mais le divorce, n'est-ce pas l'irré-
Parable ?
Aussi, laissez-moi vous dire en pas-
sant avec quelle énergie je m'élève contre
l'abus quon en fait. II arrive à être ac-
cordé trop légèrement, pour des vétilles,
comme si le consentement mutuel était
inscrit dans la loi. Le divorce devrait res-
ter une loi d'exception. Mais alors môme
qu'il' est prononcé, on doit toujours espé-
rer une réconciliation. Admettez que l'un
des époux fasse condamnier l'autre en cor-
rectionnelle' prison ou même perte dues
droits civils c'est une infranchissable
barrière qui s'élève entre ces pauvres
cœurs. Ce qui pouvait rester de douceur
dans les souvenirs communs s'aigrit en
haine.
Alors ?
Somme toute, quel est le but de ce
projet de loi contre l'abandon de famille ?
l'e pas laisser sans ressources une femme
et des enfants innocents faire rentrer la
pension alimentaire que le fugitif a été
condamné à payer. Dans la pratique, ce
qui est difficile, c'est de frapper à la caisse
où le débiteur cache ses resisonrees, et de
prononcer le Sésame, ouvre-toi », Vous
savez que, aussitôt l'arrêt de divorce rendu,
l'assistance judiciaire tombe du même
coup, et messieurs les huissiers n'agissent
pas volontiers lorsqu'ils Craignent de ne
pas êûre payés. D'où un délai pendant le-
quel s'évadent les ressources poursuivies.
Qu'on prolonge, au contraire, de plein
droit l'assistance judiciaire et la pension
pourra rentrer immédiatement et effica-
cement. De sorte que la sanction pénale ne
s'imposerait qu'en cas de mauvaise volonté
flagrante. Ce qui me semble respecter le
principe du projet de loi en question, tout
en donnant plus d'humanité à son appli-
cation. Le grand principe n'est-ri pas:
« A tout péché miséricorde ? »
Jolie parole d'indulgence, n'est-ce pas,
et d'autant plus jolie qu'on l'attend moins
dans la bouche de l'avocat de la société
TROIS AIGREFINS
drainaient les économies
des petits épargnants
Quand la police intervint, tous trois
avaient pris le large
Un escroc de haut vol, Auguste-Louis
Vie, dit Roumanias, âgé de cinquante-cinq
ans, qui eut déjà maintes fois maiiie i
partir avec la justice, rentrait en l'rance,
venant d'Amérique, ver* le milieu de l'an-
née passée, bien décidé à recommencer la
cours de ses exploits.
Affirmant avoir en poche des contrat»
lui permettant d obtenir un privilège ban-^
caire au Mexique, dont il arrivait. il fon-
dait aussitôt, au capital de da
francs, le Comptoir franco-mexicain, dont
il installa les luxueux bureaux, 23, rue de,
la Bienfaisance.
Une habile publicité faite par lui dan*
un journal financier dont il ac.quit la di-
rection l'Ecottomiste et le rentier, lui .per-
mit de raller, notamment, en province, les
économies de nombreux petits épargnants,
alléchés par les mirifiques dividentesqifil
leur faisait espérer. Pour leur donner
d'ailleurs pleine confiance, il avait publié
un rapport merveilleux qu'avait signé,
aveuglément, un employé des
P.T.T., promu pour la cirzonstance co-rn-
être une dupe.
Toutefois, comme il s'agissait de faiirefc
I vite, Vie s'adjoignit comme démarcheur
un certain Ferdtraand-Marie Miranus, difi.'
de Kergoët, né à Saint-Qoud le 1" mai
habitant un sompteueux apparte-t
ment, 47 bis, rue de CcurcaileB. et dont les
bureaux particuliers étaient installés, 39^
rue de Moscou.
Enfin, pour donner plus de surface 1$
leur affaire, les deux compères s'entendit
rent avec un certain Joseph Dufour, ne!
en 1874, à Auchy-les-Hesdin, qui, pour
sa part d'apport, remit de nombreuses
actions d'une société la Soie végétale,
fondée jadis par l'as des escrocs Colaï,.diti
Molliën, décédé depuis, et reprise par lut
actions qui Men entendu n'avaient
d'autre valeur que celle du papier.
Constitué sur ces bases, le Comptoir
franco-mexicain connut une phase bril.
lante. Les affaires » rendaient, les sous-
cripteurs s'avéraient de jour en jour plut
nombreux.
Maie la section financière d u parquet
s'émut du « battage..». fait par la petits
revue financière de Miranus.
D'office, une information fut ouverte et
confiée à M. Laroque, juge d'instruction,'
Et hier, sur ordonnance du magistrat,
M. Darru, commissaire aux délégations
judiciaires, qu'assistait M. Israël, expert, se
rendit aux divers bureaux des trois com-
pères.
Est-it besoin de dire que tous trois sont
ea.£uite. Dtïfonjr et Vie au Mexiaue, cçoiU
on. et' Miramus en Tunisie, où il serait en
train de fonder une soeiété pour une affaire
de mine de fer qu'il aurait découverte.
lf. Darru n'en a pas moins perquisitionna.
au Comptoir fran&o-mexiaain, dans les bu-
reaux de Miranus, rue de Moscou, et au
siège de là Soie végétale, 21, rue ChaptaU
Installés d'abord au premier étage, dans!
un appartement luxueusement meublé, ceg
derniers bureaux avaient été, ces derniers
temps, relégués dans une chambre de
bonne au sixième.
Rue de Moscou, M. Darru a trouva une
dizaine d'employés fort affairés iL tape.?1
de nombreuses circulaires destinée* aux
« clients » de province. Il en a saisi lout
un stock, comme également les archives
du Comptoir franco-mexicain'et celles da
la Soie végétale.
Les trois hommes d'affaires sont incul-
pés d'escroqaaerin, d'abus de confiance e$
d'infraction à la loi sur les sociétés.
Le montant de leurs escroqueries atteint.
croit-on, trois à quatre cent mille francs.
UNE REPRESENTATION DE MONTEHUS
FINIT TRAGIQUEMENT
Le chansonnier, menacé, sort son revolver, et
le commissaire de police, présent, meurt
subitement d'une embolie
Grenoble, 9 mars (dcp. Petit Parisien).
Le chansonnier Montéhus donnait, ca
soir, une représentation au casinu de Gre-
noble. Certains manifestants hostiles à l'ar-,
tiste, qui occupaient de nombreuses place»;
au parterre, voulurent l'interrompre et fi-
rent un violent tapage qu'ils accompagnè-
rent de quelques violences.
Montéhus sortit un revolver et les en me-
naça. M. Caron, commissaire de qui
se trouvait dans une loge, voulut interve-,
nir, mais il s'effondra, foudroyé par un*
embolie.
La représentation est-il besoin de la
dire a été suspendue.
Deux vernissages bien parisiens
Les Humoristes et les Peintres du Paris ntouerm'
Danseuses de toutes les époques et trottina
d'aujourd'hui, gosses de faubourg et bacchantes
de dancing, clowns et jockeys, chauffeurs mal
lunés et déesses d'Offenbach, fêtards et clau»
dines, fées, bohémiennes, Alsaciennes, Espagne)»
les, Orientales, saltimbanques et foutbaltsuses (ta
mot se trouve au catalogue 1) noces bretonnes et
parisiennes, acteurs et actrices, ingénues et vier-
ges fotles, boxeurs et sportifs, bouifs et xowboys,
buveurs de cocktails et buveuses de five o'cloch
tea. tout ce qui s'amuse et tout ce qui amuse,
tout ci qui rit et tout ce qui fait rire, tout ce qui
chante et tout ce qui s'applaudit, enfin, tout
ce qui fait l'imprévu et le pittoresque de noj
heures endiablées, multicolcres, trépidantes, «'est
donné ici rendez-vous, par !e truchement de nos
crayons et pinceaux les plus habiles, les plus
osés, les plus aimables, les plus teordants da
Paris.
C'est un chahut bariolé et brillant, bruyant et
galant sur les cimaises de la galerie La-Boétie,
chahut se calmant à peine là où s'imposent, plus
gravement, les grands ainés Forain, feu Caraa
d'Ache dont les frises au fusain font le tour
de la salle le doux et paternel Willette, Sem,
physionomiste infaillible.
Mais voici Guy Arnoux qui, dans la note
Louis-Philippe, chante les Sept péchés capitaux*;
Jouenne, avec son spirituel Camice agricole
Kern. sarcastique avec bonhomie Berty, avea
ses médaillons dorés Erlin et ses portraits^
Ernesti de Canto et ses jolies statuettes, Març»
guérite Cousinet et ses terres cuites, Jean Falla(
et sa Danse d'amour, Avclot qui, entre autres,
et, comme Tito, se risque dehors au clair dé
lvne Tabouret, revenant d'Orient avec une ré.
coite de Japonaises Jean Janin et ses.Papier!
peints. Vallée, qui, sans pitié, oppose u:;e sas.
terie d'artistes à un bal costumé de gens da
monde Cheval, qui fait honneur â son nomon
nyme en bois Hansi et Zislin, qui rêvent
d'idéal Préjelan, Gerbanlt, Louise Ibels, Abef
REGION PARISIENNE
Continuation de l'améliora-
tlon et du refroidissement de
la température temps nua-
geux avec éclaircies rares
averses de pluie ou de neige.
Vent ae nord à nord-est
modéré.
Huit Jour:
EN FRANCE
Amélioration lente. mais
continue. Rwes averses. Assez
belles éclaircies. Vent de
nord a nord-est modéré. Re-
froidissement général.
SOLEIL: Iev.6h.î8:i-.ouc.i7h.45
LUNE: nouv. le 17; pr. qu. 24
48" ANÎièE.-iy 10.811
SAMEDI
MARS 1923
Saint Doctrové
ABONNEMENTS luis I BCIt 1»
Seine et S.-O. 11.50 24.»
France et Col. 13. » 48.»
Etranger. 22. b 43:n. •*•»
RUE D'ENGHIEN, PARIS
L'OCCUPATION DE LA RUHR
LES ENTRETIEN S
DE BRUXELLES
METTRONT EN PRESENCE
DIRIGEANTS ET EXÉCUTANTS
Si bref que doive «V.re. le séjour do
M. Poincaré à Bruxelles, où il .-e rendn
lundi prochain, ce uuuvel enLr'.rien per-
mettra un échange de vues entre les mem-
bres des deux gouvernements et ceux qui,
«iana la llulir et en llhénanic, dirigent l'exé-
cution de la politique i'ranco-bei^e.
Du coté français, NI. Poinearé," qu'assis-
tera Ni. de Peretti de la Rocca, directeur
In; de la Guerre, qui est parti hicr soir
avec le général liuat pour Dusseldorf, d'où
il gagnera directement Bruxelles, en com-
pagnie du général Dégoutte et de M. Tirard,
président de la haute commis-ion inter-
alltée des territoires rhénans.
Pourquoi cette réunion ? Il s'agit, sans
nul doute, de conclure par une conversation
directe les échanges d'idées qui ont eu lieu
lopins quelques semaines au sujet de la
Lactique à suivre dans la Ruhr.
Au lendemain môme de la dernièrc ren-
l'Hitre qui eut lieu à Paris entre M. Poin-
<\iré et M. Theunis. une correspondance
active parait avoir été échangée entre Paris
et Dut-seldorf au sujet des méthodes par
lesquelles le blocus de la Ruhr pourrait
ètri' rendu plus eflicace encore. Ainsi que
le Petit Purisien l'annonçait ces jours der-
le général Degoutte et M. Coste pré-
.-entèrenC notamment, un important rap-
port, en date du mars, qui fut. de la' pari
tin gouvernement français, l'objet d'un exa-
men approfondi.
Les conclusions auxquelles a conduit ce'.
examen ont dû être communiquées dès
hier vendredi au généra' Dégoutte, titi,
aura ainsi le loisir de préciser a ce sujet
ses propres vues avant la réunion de lundi.
On saisit dès lors l'intérêt exceptionne!
de la prochaine délibération fran-co-belçe.
Elle devra aboutir à un accord définitif
aiiu d'utiliser de la meilleure façon, dans
la Ruhr, l'arme du blocus forgée par le
général Dégoutte.
NOUVELLES DEGLACIONS DE M. POINDRE
A LA COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Le président du Conseil affirme qua la situation
s'améliore de jour en jour
Ainsi que nous l'avions^nnoneév le pré-
sident du Conseil est vrau, hier, devant
la commission des affaires étrangères de
la Chambre, continuer l'exposé qu'il avait
commencé, il y a plus de quinze jours, au
sujet des mesures prises dans la Ruhr. Il
s'est expliqué en détail sur la question de
la régie des chemins de fer, sur le paie-
ment de l'impôt du Kohlensteuer par les
industriels allemands, sur d'organisation
et, sur le fonctionnement des douanes,
.sur la? licences d'exportation et d'impor-
tation, sur les expulsions de fonctionnai-
res, sur la liaison établie entre les têtes
de pont, sur les relations des troupes
avec la population, sur les dispositions
prises pour assurer progressivement l'en-
voi en France de coke et de charbon.
Les lougufrs explications du chef dv
gouvernement ont produit le meilleur ef-
fi't et un optimisme de bon aloi et justifié
s'en dégage.
Améliorations générales
Après quelques mots sur Memel, où les
encouragements il la résistance viennent
au\ Lithuaniens de la part des Russes et
d< Allemand: .Ii, Poincarû a parle, de la
La situation s'y améliore de jour en jour,
les actes de sabotage, qui ont été sévère-
ment réprimes, diminuent, les cheminots
allemands, en grève totale, commencent à
reprendre le travail, on signale des ren-
l'out ceci a pour conséquence de rendre
le tratic par voie ferrée plus important et
plus facile.
Certains propriétaires de mines, soit vo-
lî'iiiairement. soit par contrainte, laissent
fonctionner normalement leur industrie, à
Airc-la-Chapelle, par exemple.
Notre cordon douanier, à l'est comme à
l'ouest, est devenu efficace, sans gêner ies
échanges, grâce à un jeu de licences et de
dérogations bien compris.
Sous avions envisagé la création d'une
monnaie rhénane, mais nous n'en avons pas
eu besoin. Les effets du blocus économique
se font sentir déjà, et les meilleurs juges
intiment que la résistance allemande ne
pourra pas durer bieu longtemps.
Mais ce blocus aura eu le résultat de
nous monlrer que les Allemands ne sont pas
aussi démunis d'argent qu'ils veulent bien
le dire, puisqu'ils achètent à l'étranger, et
au comptant, en bonnes devises, du coke
et du charbon.
Au point de vue de la sécurité, quelques
organisations de police faisant preuve
d'a;;itation, nous avons dissous, dans plu-
sieurs centres importants, les « Schupo
et. l'ordre règne partout.
r;nfin, à l'étranger, notre occupation ne
soulève aucune protestation.
Bien au contraire, en Amérique, la prrs-
que totalité de la presse et de la popula-
tion nous approuvent.
En résumé, M. Poincaré a confiance dans
l'œuvre qu'il s'est vu obligé d'entreprendre
pour contraindre les Allemands à nous
payer.
Il espère que sous peu l'opération por-
tera ses fruits.
Ni médiation, ni conversation indirecte
M. Poincaré a renouvelé la déclaration
qu'il a faite à la tribune de la Chambre que
le gouvernement n'accepterait aucune mé-
diation ni aucune conversation indirecte,
mais que le jour où l'Allemagne compren-
drait la situation, le gouvernement fran-
çais sera prêt à l'écouter et à examiner
toutes les propositions officielles qu'selle
lui ferait. Dans .tous les cas. la France
n'abandonnera pas, contre de simples pro-
messes, les sécurités et les gages qu'elle a
été obligée de prendre.
M. Georges Leygues a remercié le pré-
sident du Conseil d'avoir complété par les
explications les plus précises l'exposé gé-
de la situation extérieure qu'il avait
présenté précédemment. Il a constaté avec
satisfaction que le bien-fondé des droits
et de l'action de la France est maintenant
reconnu dans des pays où la propagande
LE CONTRE-PROJET TURC
i été remis Mer
aux hauts Mmssaires allies
Il sera envoyé aujourd'hui à Paris
par l'Orient-Express
Après des délibérations qui ont duré (roi-
semaines. l'Assemblée nationale d'Angora a
autorisé le gouvernement à reprendre tes
négociations avec les alliés. Mustapha Ke-
mal et billet ont rédigé un .volumineux
document qui contient le.-
lions turques et vint d'être, remis aux'
haut-.s .cOMMiii&saires anglais. italien et fran-
On n'est pas encore exactement fixé sur
les conditions qu'offrent les Turcs. Toute-
fois. l'abandon de Karagatch se confirma,
ainsi que le renvoi à plus tard de la ques-
tion de Mossovl. Quant aux clauses écono-
miques et financières qui présentent le plu-
d'après les dernières nouvelles, que la Tur-
quie en demande la disjonction du traité.
On se souvient que la conférence de Lau-
sanne n'est, que suspendue et qu'E/près le
départ des délégations, le secrétariat, géné-
ral est reste à Lausanne pn vue d'organi-
ser. le moment venu, la reprise des pour-
alliés jugent que, les conversations
du lieu qui. s-era-chflfsi pour-- ce prolonge-
ment de la conféienco de Lausanne. Sera-
ce tic nouveau au château d'Ouehy, ou
bien, comme semblent le désirer certains
adliés notamment l'Angleterre, il Constan-
iinople '? En ce dernier cas, les hauts com-
interrompus le i février.
POUR ET CONTRE
Voilà qui est simple et net. Un adolescent de
dix-sept ans, lf. Raymond Radiguct, vient de
publier « un chef-d'œuvre
Un chef-d'œuvre Le mot, aujourd'hui, est
vitc dit. Ce n'est plus un grand mot c'est un
tout petit mot, presque un diminutif. On ap-
pelle chef-d'œuvre le livre « qui n'est pas trop
mal », la pièce << qui se tient » ou qui est
d'un vieux monsieur à ménager le tableau
qui dénote quelques qualités.
C'est un chef-d'œuvre C'est un chef-
d'œuvre
Il n'y a plus que des chefs-d'oeuvre dans nos
arts et dans nos lettres. C'est comme dans les
épiceries où l'on ne trouve plus jamais de pro-
duits de qualité « ordinaire », où tout est, pour
le moins, a extr2-supérieur » ce qui ne veut
rien dire, du reste, en français.
Aux, halles artistiques et littéraires, on colle
sur toutes les marchandises une étiquette énorme,
-jnirirkftre, avec cette simple mention
CHEF-D'ŒUVRE
Le « chef-d'œuvre » c'est l'équivalent de
« l'extra-supérieur» » collé sur le pot de mou-
tarde ou le paquet de nouilles.
Donc, un tout jeune homme de dix-sept ans
vient de doter nptre littérature d'un nouveau
chei-d'eeuvre. Son petit livre a paru hier et
l'on nous dit « C'est un chef-d'œuvre. C'est
un chef-d'œuvre. C'est un chef-d'oeuvre. »
Mais qui dit cela, à propos ?. On ne sait
pas. Mais on le dit.
On le dit et c'est grand dommage.
Chef-d'oeuvre Chef-d'oeuvre Alourdi par
ee qualificatif d'épicerie, le petit livre va per-
dre le meilleur de sa grâce juvénile et pro-
fonde. Accablé à dix-sept ans par ce
gros mot, un adolescent va déjà faire figure de
vieux monsieur. Le gros mot, prononcé étour-
diment par des amis imprudents, va déjà lui
creuser des rides sur le visage à dix-sept
ans
Il serait vraiment à souhaiter que le com-
merce des lettres se distinguât un peu de celui
des épices.
Ne collons pas d'étiquettes sur les livres
si nombreux, trop nombreux qui parais·
sent. Ne déguisons pas une œuvre de pensée
bonne ou mauvaise, réussie ou ratée en
pot de moutarde ou en boîte de conserve.
Pas de gros mots Pas « d'extra-supé-
rieur » Pas de « chef-d'œuvre » Laissons
le temps qui est le meilleur de tous les cri-
tiques littéraires et !e plus impartial séparer
les bons livres des mauvais, et n'oublions pas
qu'il y a cinq ou six chefs-d'oeuvre par siècle.
Dire d'un livre qui vient de paraître c'est
un chef-d'œuvre, c'est dire du poupon qui est
encore entre les mains de la sage-femme
« Ah le grand homme Ah quel génie
Ah quel Adonis Ah quel Napoléon
.Pas si vite Maurice Prax.
DIX PHRASES ÉCHANGÉES
IGLE'IOIDELŒ'
A peine arrivé sur le
continent, M. Char-
les M. Schwab repart
pour l'Amérique. II
reviendra prochaine-
ment et visitera
la Ruhr
Il y une ving-
taine" d'années, Oc-
tave Mirbeau pré-
sentait M. Charles
M. Schwab au public
français, dans la pré-
face d'un récit de
voyage intitulé La
lors,
la di-parition de M. Carnegie, « roi de
l'acier » auY. Etats-Uni- a mis en plein.'
lumière aux yeux du monde, M. Schwab
sun successeur.
Ce titre de « roi » d'une industrie en dit
trop et pas assez des Européens. Trop,
parce que nous sommes tentés d'imaginer
un « roi » comme M. Charles M. Schwab
au milieu de la pompe qui rendait autre-
fois tout monarque inabordable pas assez
parce qu'il nous est à peu près imposslbfa
de « réaliser » la puissance que détient un
homme comme le président de la Bethléem
Stéel Corporation.
J'ai senti combien cette puissance dé-
passe tout ce que l'on peut croire en tra-
versant à denx reprises Pittsburg. la villc
du fer. en novembre et en décembre der-
niera. ?, ceux qui voudraient se donner tout
de môme, et de loin, une représentation de
ce monde de géants, je conseille de relire
les deux chapitres que Jules Huret a con-
sacrés à Pittsburg dans son livre.: De New-
York la Nouvelle-Orléans.
Je n'avais pas pu joindre M. Charles. M.
Schwab en Amérique. Je. viens de le ren-
contrer, entre deux trains, dans le hall d'un
grand hôtel parisien.
Un businessman américain n'a pas la
même allure à New-York qu'à Paris. Ici,
le rythme de la vie étant infiniment moins
accéléré, l'allure des vivants est ralentie à
proportion.
M. Schwab a le sourire et s'avance vers
moi posément. Tout de méme je n'oublie
pas ou' il est Américain, qu'il est, arrivé
hier a Paris,' venant du oii il a passé
quelques jours,, qit'.ir repart tout l'heure
pour Cherbourg, où il va s'embarquer pour
regagner s-ou pays et, sitôt le contact pris,
je vient, à mon sujet.
Votre sentiment sur la situation dans
la Ruhr, monsieur ?
Impossible d'en parler, fait M. Schwab.
Cette af£an;e-là touche 'à' la politique. Je
suis en ce moment l'hôte de la France. J'ai
toujours été son ami. Je m'en voudrais
d'exprimer en ce moment mon opinion sur
un sujet si délicat.
Lorsque vous êtes arrivé sur le conti-
nent, il y a quelques jours, n'aviez-vous
pas l'intention d'atler étudier l'affaire sur
place et de vous rendre en Westphalie ?
En effet. Mais je suis tombé malade
et la grippe a renversé tous mes projets.
Toutefois, je compte revenir bientôt en
France et je ferai probalement alors, et à
titre tout à fait personnel, ce voyage d'en-
quête dans la Ruhr.
Est-il vrai, dis-je encore, que les
affaires métallurgiques soient en pleine
prospérité en Amérique ?
En pleine activité, assurément. Busi-
ness ira America is booming, me répond
M. Schwab.
Et cette prospérité, au moins en ce
qui concerne le fer et l'acier, n'est-elle pas
la conséquence du ralentissement de l'in-
dustrie européenne correspondante '?
Nullement Nullement proteste mon
interlocuteur.
M. Chartes M. Schwab est, comme on
voit, fdrt réservé.
Eh bien, lui dis-je, monsieur, d'ores
et déjà je m'inscris pour un entretien un
peu plus long lorsque vous reviendrez 1
Promis fait le « roi de l'acier ».
François Crucy.
L'état* de la reine de Monténégro
s'est aggravé
Mice, 9 mars (dép. Havas.)
Ou annonce qu'une aggravation s'est pro-
duite dans l'état de santé de la reine Milena
de Monténégro.
Un débat à la Chambre
sur la hausse
des denrées alimentaires
Un débat sur ies interpellations relatives
it la hausse du sucre s'était engagé ven-
dredi dernier devant la Chambre avec
l'interpellation que M. Rhul a développée.
hier, il s'est étendu à la hausse sur l'en-
sémltle des denrées alimentaires mais plus
spécialement au pain et à la viande. Le dé-
(le la Seine regrette qu'une action
plus énergique n'ait pas mis fin à la spé-
et, à la hausse sur les blés et les
farines il conteste que "inlluencr du
change et l'insuffisance do la récolte puis-
sent exercer une action aussi considé-
rable sur les prix. Il n'évalue qu'à cinq
millions de quintaux le déficit à combler
et soutient que des mesures opportunes
prises en temps voulu auraient pu combler
cette lacune.
nombreuses observations, li note que l'écart
est trop considérable et que. pour réduire
le prix du pain, il serait ^ffleace d'exoné-
rer la boulangerie da la taxe sur le chif-
fre d'affaires et de réduire les tarifs de
transports.
Dans les cours du marché d, la viande,
M, jîhiii relève des anomal ies qu'il signale
à'r* Chambre. Il lui paraît abusif d'avoir
fermé notre marché à l'entrée des bovins
étrangers. L'affichage des cours de la
viande aux Halles et à -la Villette lui appa-
rait comme un moyen pratique de vaincre
la spéculation.
Vivement applaudi, à l'extrême gauche,
le dépufé de la Seine conclut, en deman-
dant une répression sévre des manœuvre-
de spéculation sur les denrées alimentai-
res.
Discours de M. Chéron
M. Henry Chérnn constate qu'on rejette
sur lui, d'ailleurs injustement, les respon-
sabilités de la vie chère.
Chaque fois, dit-il, qu'un cours monte, on me
le reproche comme une faute personnelle et je
ne vois que la seule hausse du niveau de la
Seine qu'un ne me reproche pas. (rifs applau-
dissements et rires.)
La reprise de l'exportation du sucre ré-
suite de la décision de la Chambre, qui
''ouvrait la liberté du commerce extérieur
des denrées agricoles. Ayant rappelé cette
mesure, le ministre de l'Agriculture, exami-
nant les conditions dans lesquelles se dé-
veloppa dans liinnée la campagne bette-
ravière et sucrière, en retient que les
producteurs de betteraves ne peuvent
spéculer en aucune manière. Il soumet
ensuite à la Chambre les résultats d'une
enquête qui vient d'être faite sur la
situation de la culture de la betterave et
sur la fabrication du sucre. Les cone.lu-
-ions id« FenquètetiT si^naieat qu'on peut
escompter, pour 1 annee prochaine; un
accroissement de la production de la bet-
terave, pourvu que les engrais soient
assurés aux cultivateurs et que le prix de
vente de la betterave soit rémunérateur.
Le ministre, sur la base de cette enquête,
réunit une commission qui va rapide-
ment étudier les moyens de régler ces
deux questions.
Aussitôt qu'est apparue l'insuffisance
de récolte de blé le ministre le signale
à la Chambre des mesures efficaces ont
été prises pour y parer. Il envisage la
campagne actuelle, vu l'étendue des em-
blavements d'automne, sous un aspect
favorable.
Le ministre, en exposant à la Chambre
le mouvement d'importation et d'expor-
tation du beurre, s'attache à établir que
ces opérations commerciales ne peuvent
influer sur le prix intérieur des beurres.
C'est le change, dit le ministre, qui entraîné
le cours intérieur du beurre vers le niveau du
prix au dehors. Toutefois, il y a lieu de prévoir
que d'ici deux mois environ, 13 prix du beurre
va baisser.
Après avoir exposé les diverses statis-
tiques relatives aux produits agricoles,
M. Chéron, vivement applaudi, affirme sa
volonté de développer largement la pro-
duction agricole, non seulement pour sa-
tisfaire aux besoins de la population, mais
pour exporter.
On parle toujours, poursuit-il, des produits
dont le prix augmente, et on ne parle jamais
de ceux qui baissent. Le prix de la viande de
biruf sur pied a baisse. Il en a été de même
pour plusieurs légumes.
Le ministre énumère laitues, scaro-
les, poireaux, endives, choux, carottes.
comme autant, de légumes dont le prix a
baissé aux Halles. Il signale à la Cham-
bre que cette baisse décourage les agri-
culteurs et les expéditeurs.
Entre le prix aux Halles et le prix de
vente au détail dans les quartiers de Paris
il y a une grosse différence. On a rétabli la
liberté du commerce pour que l'effet en
soit obtenu il faut que le consommateur
contrôle les prix. Je souhaiter qu'à ce point
de vue, l'action des coopératives s'exerce
non point pour se substituer au commerce,
mais pour régulariser les cours. (Applau-
dissements.)
Longuement applaudi, NI. Chéron ré-
sume 13 plan d'intensification agricole
dont il poursuit l'application et dont il
attend la fin de la vie chère. Cette produc-
tion accrue nous libérera de la lourde
charge du change.
Il faut, dit-il, nous fiffran-ohir de In bande des
aigrefins internationaux (Longs applaudisse-
ments). C'est le paysan qui les vaincra.
Suite du débat vendredi.
Les petits Parisiens se portent bien en général
mais que de myopes parmi eux
Dana un rapport qu'il a déposé hier au
conseil municipal, M. Charles Joly donne
d intéressants renseignements sur les exa-
mens médicaux individuels pratiqués dans
les écoles de la Ville de Paris, qui permet-
tent d'établir la fiche sanitaire de chaque
élève et de veiller sur leur santé.
Sur 23.963 enfants examinés, 9.054 gar-
çons et 9.678 filles peuvent être considérés
en état de santé normale-. La santé de 2.612
garçons et de 2.619 filles est apparue, en
revanche, comme devant être surveillée.
Près de 0/0 des enfants ont une mau-
vaise vue.'
LA REINE » D'AViSNON FAIT LEVER
LES PUNITIONS LÉGÈRES DES SOLDATS DE LA SUffllISOI
Avignon, 9 mars [dép. Petit Parisien.)
Comme don de joyeux avènement, MMe Marie
îjuzy. la nouvelle reine d Avignon, a eu la pen-
&ée de demander au généra! convmiKlant d'ar-
mrs de bien vouloir lever les punitions légères
des soldats de la garnison.
Le gémirai Bouneaux s'oet galamment em-
pressé d'aecôdar au (yépéreux désir de notre
Les déserteurs du foyer
vont-ils être punis ?
Opinions de Me Henri -Robert
et de l'avocat général Godefroy
Vous connaissez tous le drame doulou-
reux et banal, si fréquent depuis la guerre
deux jeunes gens se marient, s'engagent à
faire, la, main dans la main, le voyage de
la vie, dans la bonne comme dans la mau-
vaiso fortune, for the better and for the
worse, selon la formule du mariage anglais.
L'on part surviennent les enfants, les ma-
ladies, les épreuves, les malentendus,
l'amour s'envole, Un des compagnons se
lasse, tire d'abord sur le lien transformé
en chaîne, le rompt tout à coup, puis
s'évade, oubliant ses responsabilités.
Si c'est l'homme, si la femme, divorcée
ou non, reste seule avec ses petits, c'est
pour elle, pour eux la misère, c'est la
déchéance physique et morale.
Ce déserteur du foyer doit-il être puni ?
Oui, répond M, Louis Marin, député de
Meurthe-et-Moselle, qui vient.de déposer
à ce sujet une propositiun de loi à la Cham-
bre. L'abandon de famille doit être consi-
déré comme un délit, une sanction pénale
s'impose d'abord privation de la puis-
sance paternelle et des droits civiques,
ensuite, s'il y a récidive, emprisonnement.
Telle est la question que Y Union frater~
uelle des femmes a mise à son programma
et qui sera discutée aujourd'hui au Musée
social.
Des trois orateurs inscrits, deux ont bien
voulu me donner leur avis. L'un d'eux est
l'éminent bâtonnier Henri-Robert. Ce fut
court et net
En principe, me dit-il, tandis qu'un
sourire éclaire son masque énergique et
spirituel, un avocat, vous le savez, doit être
l'ennemi né de toute pénalité nouvelle. Son
rôle est de défendre, et non point d'accu-
ser.
Une pause. Je dis
Mais, comme justement vous êtes le
défenseur des faibles.
Oui, vous devinez la suite. En fait,
cette proposition de loi est trop humaine,
elle répond trop à une actualité pénible
pour que je n'en sois point partisan. La
guerre a non seulement atteint les combat-
tants mais, avec eux et à travers eux, la
famille. Pendant que les hommes se bat-
taient, les femmes travaillaient, les en-
fants étaient abandonnés. Le retour n'a pas
toujours amené la réunion. Que de divor-
ces, que de foyers détruits Là-dedans,
quelles sont les victimes? Les enfants. Du
moins faut-il que leur avenir matériel soit
assuré. Les sanctions civiles sont générale-
ment impuissantes dans l'intérêt des
individus, de la famille, de la société, il
faut donc recourir à des sanctions péna-
les. Cette proposition de loi vient à son
heure, elle correspond à un danger réel,
elle mérite d'être votée souhaitons qu'elle
le soit telle est mon opinion.
M. l'avocat général Godefroy est moins
tiftirmatif. Un instant, avant de me répon-
dre, il médite avec une expression d'in-
dulgenle finesse, puis
Il est toujours délicat de créer un
nouveau délit, me dit-il. Vous savez com-
bien de ménagers, à Paris ou ailleurs',
vivent en façade. S'ils restent ensemble,
c'est uniquement à cause des enfants, du
monde, de leur situation, mais leur en-
tente est minée. Qu'un léger malentendu
la dernière goutte d'eau se produise,
qu'un coup de folie bouleverse un des deux
cœurs, et c'est l'effondrement. Qui a tort ?
Qui a raison? Bien fin qui le dira.
Mais qu'il y ait séparation ou divorce,
l'intérêt social exige qu'on ne mette pas
d'irréparable entre les époux.
Mais le divorce, n'est-ce pas l'irré-
Parable ?
Aussi, laissez-moi vous dire en pas-
sant avec quelle énergie je m'élève contre
l'abus quon en fait. II arrive à être ac-
cordé trop légèrement, pour des vétilles,
comme si le consentement mutuel était
inscrit dans la loi. Le divorce devrait res-
ter une loi d'exception. Mais alors môme
qu'il' est prononcé, on doit toujours espé-
rer une réconciliation. Admettez que l'un
des époux fasse condamnier l'autre en cor-
rectionnelle' prison ou même perte dues
droits civils c'est une infranchissable
barrière qui s'élève entre ces pauvres
cœurs. Ce qui pouvait rester de douceur
dans les souvenirs communs s'aigrit en
haine.
Alors ?
Somme toute, quel est le but de ce
projet de loi contre l'abandon de famille ?
l'e pas laisser sans ressources une femme
et des enfants innocents faire rentrer la
pension alimentaire que le fugitif a été
condamné à payer. Dans la pratique, ce
qui est difficile, c'est de frapper à la caisse
où le débiteur cache ses resisonrees, et de
prononcer le Sésame, ouvre-toi », Vous
savez que, aussitôt l'arrêt de divorce rendu,
l'assistance judiciaire tombe du même
coup, et messieurs les huissiers n'agissent
pas volontiers lorsqu'ils Craignent de ne
pas êûre payés. D'où un délai pendant le-
quel s'évadent les ressources poursuivies.
Qu'on prolonge, au contraire, de plein
droit l'assistance judiciaire et la pension
pourra rentrer immédiatement et effica-
cement. De sorte que la sanction pénale ne
s'imposerait qu'en cas de mauvaise volonté
flagrante. Ce qui me semble respecter le
principe du projet de loi en question, tout
en donnant plus d'humanité à son appli-
cation. Le grand principe n'est-ri pas:
« A tout péché miséricorde ? »
Jolie parole d'indulgence, n'est-ce pas,
et d'autant plus jolie qu'on l'attend moins
dans la bouche de l'avocat de la société
TROIS AIGREFINS
drainaient les économies
des petits épargnants
Quand la police intervint, tous trois
avaient pris le large
Un escroc de haut vol, Auguste-Louis
Vie, dit Roumanias, âgé de cinquante-cinq
ans, qui eut déjà maintes fois maiiie i
partir avec la justice, rentrait en l'rance,
venant d'Amérique, ver* le milieu de l'an-
née passée, bien décidé à recommencer la
cours de ses exploits.
Affirmant avoir en poche des contrat»
lui permettant d obtenir un privilège ban-^
caire au Mexique, dont il arrivait. il fon-
dait aussitôt, au capital de da
francs, le Comptoir franco-mexicain, dont
il installa les luxueux bureaux, 23, rue de,
la Bienfaisance.
Une habile publicité faite par lui dan*
un journal financier dont il ac.quit la di-
rection l'Ecottomiste et le rentier, lui .per-
mit de raller, notamment, en province, les
économies de nombreux petits épargnants,
alléchés par les mirifiques dividentesqifil
leur faisait espérer. Pour leur donner
d'ailleurs pleine confiance, il avait publié
un rapport merveilleux qu'avait signé,
aveuglément, un employé des
P.T.T., promu pour la cirzonstance co-rn-
être une dupe.
Toutefois, comme il s'agissait de faiirefc
I vite, Vie s'adjoignit comme démarcheur
un certain Ferdtraand-Marie Miranus, difi.'
de Kergoët, né à Saint-Qoud le 1" mai
habitant un sompteueux apparte-t
ment, 47 bis, rue de CcurcaileB. et dont les
bureaux particuliers étaient installés, 39^
rue de Moscou.
Enfin, pour donner plus de surface 1$
leur affaire, les deux compères s'entendit
rent avec un certain Joseph Dufour, ne!
en 1874, à Auchy-les-Hesdin, qui, pour
sa part d'apport, remit de nombreuses
actions d'une société la Soie végétale,
fondée jadis par l'as des escrocs Colaï,.diti
Molliën, décédé depuis, et reprise par lut
actions qui Men entendu n'avaient
d'autre valeur que celle du papier.
Constitué sur ces bases, le Comptoir
franco-mexicain connut une phase bril.
lante. Les affaires » rendaient, les sous-
cripteurs s'avéraient de jour en jour plut
nombreux.
Maie la section financière d u parquet
s'émut du « battage..». fait par la petits
revue financière de Miranus.
D'office, une information fut ouverte et
confiée à M. Laroque, juge d'instruction,'
Et hier, sur ordonnance du magistrat,
M. Darru, commissaire aux délégations
judiciaires, qu'assistait M. Israël, expert, se
rendit aux divers bureaux des trois com-
pères.
Est-it besoin de dire que tous trois sont
ea.£uite. Dtïfonjr et Vie au Mexiaue, cçoiU
on. et' Miramus en Tunisie, où il serait en
train de fonder une soeiété pour une affaire
de mine de fer qu'il aurait découverte.
lf. Darru n'en a pas moins perquisitionna.
au Comptoir fran&o-mexiaain, dans les bu-
reaux de Miranus, rue de Moscou, et au
siège de là Soie végétale, 21, rue ChaptaU
Installés d'abord au premier étage, dans!
un appartement luxueusement meublé, ceg
derniers bureaux avaient été, ces derniers
temps, relégués dans une chambre de
bonne au sixième.
Rue de Moscou, M. Darru a trouva une
dizaine d'employés fort affairés iL tape.?1
de nombreuses circulaires destinée* aux
« clients » de province. Il en a saisi lout
un stock, comme également les archives
du Comptoir franco-mexicain'et celles da
la Soie végétale.
Les trois hommes d'affaires sont incul-
pés d'escroqaaerin, d'abus de confiance e$
d'infraction à la loi sur les sociétés.
Le montant de leurs escroqueries atteint.
croit-on, trois à quatre cent mille francs.
UNE REPRESENTATION DE MONTEHUS
FINIT TRAGIQUEMENT
Le chansonnier, menacé, sort son revolver, et
le commissaire de police, présent, meurt
subitement d'une embolie
Grenoble, 9 mars (dcp. Petit Parisien).
Le chansonnier Montéhus donnait, ca
soir, une représentation au casinu de Gre-
noble. Certains manifestants hostiles à l'ar-,
tiste, qui occupaient de nombreuses place»;
au parterre, voulurent l'interrompre et fi-
rent un violent tapage qu'ils accompagnè-
rent de quelques violences.
Montéhus sortit un revolver et les en me-
naça. M. Caron, commissaire de qui
se trouvait dans une loge, voulut interve-,
nir, mais il s'effondra, foudroyé par un*
embolie.
La représentation est-il besoin de la
dire a été suspendue.
Deux vernissages bien parisiens
Les Humoristes et les Peintres du Paris ntouerm'
Danseuses de toutes les époques et trottina
d'aujourd'hui, gosses de faubourg et bacchantes
de dancing, clowns et jockeys, chauffeurs mal
lunés et déesses d'Offenbach, fêtards et clau»
dines, fées, bohémiennes, Alsaciennes, Espagne)»
les, Orientales, saltimbanques et foutbaltsuses (ta
mot se trouve au catalogue 1) noces bretonnes et
parisiennes, acteurs et actrices, ingénues et vier-
ges fotles, boxeurs et sportifs, bouifs et xowboys,
buveurs de cocktails et buveuses de five o'cloch
tea. tout ce qui s'amuse et tout ce qui amuse,
tout ci qui rit et tout ce qui fait rire, tout ce qui
chante et tout ce qui s'applaudit, enfin, tout
ce qui fait l'imprévu et le pittoresque de noj
heures endiablées, multicolcres, trépidantes, «'est
donné ici rendez-vous, par !e truchement de nos
crayons et pinceaux les plus habiles, les plus
osés, les plus aimables, les plus teordants da
Paris.
C'est un chahut bariolé et brillant, bruyant et
galant sur les cimaises de la galerie La-Boétie,
chahut se calmant à peine là où s'imposent, plus
gravement, les grands ainés Forain, feu Caraa
d'Ache dont les frises au fusain font le tour
de la salle le doux et paternel Willette, Sem,
physionomiste infaillible.
Mais voici Guy Arnoux qui, dans la note
Louis-Philippe, chante les Sept péchés capitaux*;
Jouenne, avec son spirituel Camice agricole
Kern. sarcastique avec bonhomie Berty, avea
ses médaillons dorés Erlin et ses portraits^
Ernesti de Canto et ses jolies statuettes, Març»
guérite Cousinet et ses terres cuites, Jean Falla(
et sa Danse d'amour, Avclot qui, entre autres,
et, comme Tito, se risque dehors au clair dé
lvne Tabouret, revenant d'Orient avec une ré.
coite de Japonaises Jean Janin et ses.Papier!
peints. Vallée, qui, sans pitié, oppose u:;e sas.
terie d'artistes à un bal costumé de gens da
monde Cheval, qui fait honneur â son nomon
nyme en bois Hansi et Zislin, qui rêvent
d'idéal Préjelan, Gerbanlt, Louise Ibels, Abef
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