Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1920-08-12
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 12 août 1920 12 août 1920
Description : 1920/08/12 (Numéro 15871). 1920/08/12 (Numéro 15871).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/10/2008
JEUDI
12
AOUT
Sainte Claire
SOLEIL: 1er. 8 h. coach. 8 h. il
LOME nouv. te pr. qn. le 21
Tempa probable beau
LA FRANCE RECONNAIT LE GOUVERNEMENT WRANGEL
et enjoint à ses représentants Londres
de n'avoir aucune relation avec les délégués bolchevistes
Le gouvernement français a décidé, ihier,
de reconnaître le gouvernement de la Rus-
sie du Sud, dirigé par le général Wrangel.
Cette nouvelle n a eü elle-méme rien de
surprenant, car au cours de la dernière
session parlementaire, M. Millerand l'avait
fait prévoir,1 déclarant en propres termes
que si ce gouvernement observait les en-:
gagements conclus par ses prédécesseurs, à
l'égard des puissances étrangères et offrait
des conditions: suffisantes ,de stabilité, la
France n'hésiterait pas à le reconnaître.
Mais la façon, un peu brusque dont cet acte
diplomati lue a été porté à la connaissance
du public a suscité un vif émoi en Angle-
terre, et M. Lloyd Geor a traduit sa sur-
prise à la Chambre des Communes. Le pre-
mier ministre anglais, sans s'étonner outre
mesure d'une décision que la France il
le reconnaît, a le droit de prendre, et
que le gouvernement britannique est lui-
même prèt. à assumer si les soviets conti-
nuent a se montrer intransigeants envers
là Pologne,' s'est plaitt simplement de
n'avoir pas été prévenu.
Il ne peut y avoir eu là qu'un retard
sans importance, car l'ambassade de France
à Londres a été informée télégraphique-
ment, avec ordre de porter la nouvelle à
la connaissance du Foreign Office. La voie
diplomatique ordinaire a donc été correc-
tement suivie.
Que' la France ait, dans cette affaire, pris
une initiative, Cola ne fai: pas de doute.
M. Lloyd George ne peut avoir eu l'idée
de le lui reprocher, car il sait fort bien
que lui-même, lorsqu'il engagé des pour-
parlers avec les représentants des soviets,
a,vèc Lilvinoff d'abord, à Copenhague, puis
avec Krassine à Londres, n'a consulté ni la
France, ni aucun autre des alliés.' C'est un
détail qu'il est bon de rappeler, sans y
mêler aucune amertume.
La décision du gouvernement français à
l'égard de Wrangel s'éclaire lorsqu'on la
rapproche de celle qui l'a suivie et qui
n'a soulevé, en Angleterre, aucune espèce
de critique l'ordre donné au représen-
tant commercial de la France à Londres,
de n'avoir plus aucun rapport avec les
délégués bolcheviste- Kameneff et Kras-
sine. Il est certain qu'à Hythe M. Mille-
rand a énergiquement insisté pour que ces
deux ambassadeurs des soviets fussent
immédiatement renvoyés en Russie.
M. Lloyd George, sur ce point, ne lui a
pas donné satisfaction. Le Premier anglais
est partisan, à l'égard des soviets, de eon-
cessloos que le gouvernement français
ii'appWOVe par* Il y a là deux conceptions
qui s'opposent et dont il est impossible de
dissimuler, les divergences.
En ce qui concerne la Pologne, on pense
à Paris que le langage tenu, mardi soir,
par M. Lloyd George est beaucoup trop fa-
vorable aux conditions des soviets, dont
plusieurs, parmi celles qui sont connues
car il en est d'autres que Kameneff a
laissées dans l'ombre porteraient indis-
cutablement atteinte à l'indépendance du
gouvernement de Varsovie. Tandis que,
dans un désir un peu hâtif de rétablir la
paix,'les soviets sont encouragés à « poser
des conditicns et à prendre des garanties »,
la Pologne verrait sa sécurité menacée et
se trouverait désarmée vis-à-vis de 1 Alle-
magne..
Telle est l'opposition de vues qui s'est
traduits, hier, par deux actes. Si les choses
en,sont venues à ce point et il convient,
d'ailleurs, de ne rien dramatiser ne se-
rait-ce pas qu'à Londres, et Appuis long-
temps. il n'a été tenu qu'un compte assez
médiocre des légitimes désirs et des objec-
tions les plus pressantes de la France ?
LES DÉLÉGUÉS POLONAIS
SONT PARTIS POUR MINSK
Varsovie, 11 août (dép. Havas.)
Le prince Sapieha a adressé à M. Tchit-
cherme le télégramme suivant daté du
10 août
N'ayant reçu aucune réponse à notre note
du 5 août, mais apprenant que vos délégués
se sont présentés à nos avant-postes et qu'ids
attendent l'arrivée de notre dédégation, nous
avons envoyé aujourd'hui des parlementaires
pour s'entendre auec votre commandement.
yEâ DÉLÉGUÉS RUSSES LES ATTENDENT
Londres, 11 août (dép. Havas.)
M. Kameneff a informé M. Lloyd George
qu'il a reçu de son gouvernement, en date
du 10 août, la communication suivante:
La délégation polonaise n'est pas arrivée
hier au front. Nous avons envoyé aujourd'hui,
Varsovie, le message suivant eH français
Les rearéseniants du commandement russe
ont dans la soirée du 9 août, attendu votte dé-
légation sur la chaussée Siedtoe-Uieds^-Rz^ox.
Quoique votre Oétégatkat ne soit pas arrivée,
des mesures mt été prise* pour ta rencontrer
quand elle arrivera.
Veuillez nous faire camuAlre la date de l'ar-
rivée de la délégation et les noms des corres-
vondants de journaux que vous désirez voir
oenir. On ne fera aucune difficulté pour l'envoi
de vos courriers et la transmission de vos ra-
diotélé grammes.
Nous continuons à être prêts tout moment
à entamer des négociationa avec tes Polonais-
Nous n'avons aucune intention qui soit incom-
patible axec la tiberté, indépendance et les
droits souverains de la Potogne nous la recon-
naissons pleinement.
LA POLOGNE SE DEFENDRA
Varsovie août (de not. env. apéc.)
Le résultat des tergiversations et des
manœuvres par lesquelles les soviets ont
voulu gagner le temps de pousser en avant
les armées rouges, a été diamétralement
opposé au but qu'ils se proposaient. Au
lieu de contribuer à renforcer le nombre
des partisan de la paix à tout prix et de la
reprise de relations amicales avec Moscou,
il a, en quelques jours, transformé l'opi-
nion publique, Il a secoué la torpeur d'une
grande partie de la population et tes paci-
fistes d hier «ont (Wonns les volontaires
d'aujourd'hui, prêts à partir pour le front
défendre à tout prix la capitale.
Depuis deux jours, en effet, toute la pres-
ee, à commencer par le journal socialiste
Robotnik, qui était fervent partisan d'une
paix immédiate, appelle le peuplr dux ar-
mes. Les murs de Varsovie se couvrent
d affiches bigarrées invitant le public à se
faire enregistrer dans telle ou telle organi-
sation, sait de vulontaires pour le iront;
LA NOTE OFFICIELLE
Le gouvernement français vient de
prendre deux. importantes déçisions
il a résolu de reconnaître le gouverne-
ment russe de la Russie. méridionale, c'est-
à-dire, le gouvernement du général Wran-
gel. Cette décision est- fondée sur les succès
militaires rem.portés par ce .gouvernement,
sur les sages dispositiôns intérieures qu'il
a prises, notamment à l'égard de la pro-
Le général Wrangel
priété paysanne, et enfin sur les assurances
qu'il a données aux 'alliés en ce qui touche
Les engagements pris par les gouvernements
russes antérieurs, notamment au sujet des
dettes contractées par.ces gouvernements.
En conséquence de cette décision, un
'haut commissaire /rançais sera instat6é à
Sébastopol.
D'autre part, des instructions ont été
données au représentant commercial de la
France à Londres, M. du Halgouët, pour
qu'il évite d'avoir le moindre rapport avec
les représentants botchevistes Kameneff et
UN DÉBAT AUX COMMUNES
DÉCLARATIONS DE M. LLOYD GEORGE
Londres, 11 août (dép. Havas.)
A la Chambre des communes, sir Donald
Mac Lean, chef du parti libéral indépendant,
c'est-à-dire du parti Asquith, signale la
dépêche de l'agence Reuter, publiée par
les journaux du soir et disant que la
France a décidé de reconnaître le .gouver-
nement du général Wrangel comme gou-
vernement de f acto. Il demande à M. Lloyd
George de dire si ^ette dépêche est bien
fondée et si le gouvernement français a
communiqué hier sa décision à M. Lloyd
George.
Il ajoute qu'étant donné le langage tenu
hier par M. Lloyd George dans ses décla-
rations à la Chambre des communes, cette
dépêche n'est pas correcte mais si, d'une
façon générale, la nouvelle est exacte, il
en résulte une nouvelle situation et, pour
soit de travailleurs pour les fortifications
de la tête de pont qui, s'appuyant sur les
forts de Modlin, va entourer la ville d'un
réseau de défenses qu'il paraît difficile de
franchir.
La nouvelle que les bolcheviks avaient
déjà installé un Soviet à Lomza, composé
non de personnes de la ville mais de com-
munistes polonais, importés directement de
Moscou, a produit une grosse impression.
Le président du Conseil, Witos, a lancé
plusieurs proclamations assez importan-
tes. Une. adressée à la population de Var-
sovie, disait notamment
Tous les citoyens doivent se lever pour
défendre la capitale en danger.
Personne ne manquera dans les rangs
Les phrases inutiles ne sont plus de mise.
le moment d'agir est venu. Une grande disci-
pline et un grand calme sont nécessaires. Il
nous est défendu de rendre notre capitale à
l'ennemi et nous ne la rendrons pas
Aujourd'hui, pas de choix ou étre vain-
I1 faut combattre et vaincre
Lne autre, adressée à l'armée, explique
au soldat quel est son devoir et lui pro-
met des avantages matériels importants.
Rédigée par le chef du parti paysan, qui
est un paysan lui-même et qui vous reçoit
à la présidence du Conseil en bottes, en
veston kaki, sans col et sans cravate, a
une saveur toute particulière et impres-
sioonera certainement le soldat-paysan.
Varsovie a compris ces appels. Les
rues sont à chaque instant animées par
des détachements de volontaires partant
pour le front. Des bataillons de fem-
mes en kaki, la schapska posée gaillarde-
ment sur leurs cheveux coupés courts,
elles vont au front en chantant, sao au
dos et fusil sur l'épaule, et les milliers de
jeunes officiers fringants, qui encombrent
les trottoirs et peuplent les ministères, les
regardent passer sans avoir Tair de com-
prendre que les rôles devraient être ren-
versés.
Chose étrange, en effet, pour le voya-
geur arrivant en Pologne actuellement,
que de voir dans les rues des hommes du
peuple, des petits employés, des négo-
ciants s'approcher des tabfes d'engage-
ments volontaires, dressées en pleine rue,
et partir bientôt par groupes pour la ca-
serne. Il y a parmi eux des gamin? de
quinze ans et des vieux à barbe grise
on pourrait croire, en les voyant, que tout
le monde est au front et que la nation a
besoin de ses dernières forces pour arrê-
ter l'ennemi. Et l'on comprend mieux, en
face de ce magnifique mouvement popu-
laire, combien est opportune la campagne
menée par les véritables patriotes qui de-
mandent un haut commandement à la
hauteur de sa tâche et l'épuration des
états-majors. Robert youicher.. r
le moment, en oe qui conoerne la France,
ce nouveau fait dissipe toute chance pour
la conférence de Londres d'aboutir à la paix
générale appelée désespérément par l'uni-
vers entier.
Si la France prend cette attitude, il faut que
la France reste seule à suivre cette voie: la
Grande-Bretagne ne peut pas permettre qu'on
J'engage en Russie dans une aventure militaire
dont, on ne voit pas la limite.
Sir Donald Mac Lean estime qu'il expri-
me l'opinion de tous les Anglais.
M. Lloyd George répond
Il y a seulernerit une demi-heure qué je viens
de votr la nouvetie publiée par les journaux
du soir elle m'a causé. une très grande sur-
prise et une grande anxiété. Je n'ïtl reçu au-
cune communication officielle ou autre au eu-
jeg de cette attitude de la France.
Le Foreign Office ne sait rien au sujet de
cette nouvelle. Au Foreign Office, on a été
aussi surpris que moi en lisant cette in/orma-
tion des journaux du soir. Notre ministre des
Affaires étrangères a fait immédiatement une
enquête au Foreign Office, il y a à peine une,
demi-heure, et a appris qu'on ne savait encore*
rien.
Nous nous sommes adressés à l'ambassade
Je ne puis croire que !a nouveue soit exacte.
Dimanche, fai eu le privilège de conférer avec
M. MUlerand. Nous avons dtscuté de la situa-
tion. Il n'a jamais é.té question de proposer à
la Conférence de reconnaître le gouvernement
du générat Wrangel.
On sait fort bien que l'attitude adoptée par
le gouvernement français à l'égard du général
Wrangel n'est pas celle adoptée par le gouverq
nement britannique. Les Français se considèi
rent comme parfaitement libres de soutenir le
général Wrangel et n'ont aucune obligation de
ne pas te faire. Quant à nous, après tes com-
munications que nous avons envoyées vendredi
la Russie des soviets, nous n'avons aucune
obligation de ne pas agir de même; mais nous
ne te /aisons pas, et nous ne proposons pas de
te jaire, excepté toutefois si les éventuatitéa
que jé menttonnais hier viennent à se réaliser.
En tout cas, il n'y a pas eu discussion entre
les alliés au sujet de la question de reconnaî-
tre le général Wrangel. Les seules divergen-
ces d'opinions entre notre gouvernement et ié
gouvernement français, au sujet de la ques-
tioniffrusse, ont été discutées très franchement
entré nous. Et voilà pourquoi je crois que la
nouvelle de ce soir ne peut pas être exacte;
En effet, si M. Millerand avait eu dans l'idée
de faire une déclaration de reconnaissance du
gouvernement de Wrangel comme gouverne-
ment de facto au sud de la Russie, il en au-
rait informé les représentants des pays tilïéé,
qui étaient réunis là pour discuter toute la si-
tuation.
M. Lloyd George, en terminant, persisté
à croire qu'il y a eu erreur.
LES COMMUNES CONTINUENT A SIÉCtER
Londres, 11 août (dép. Havas.)
En présence des affaires de Russie et de
l'incertitude qui règne à teur sujet, la
Chambre des communes a décidé de ne pas
s'ajourner demain pour ses vacances. Il y
aura séance lundi prochain.
LE PREMIER ANGLAIS RETARDE
SON DÉPART
Londres, il août (dép. Havas.)
En présence de la tournure que prend la*
situation polonaise, M. Lloyd George, qui
avait l'intention de partir cette semaine,
pour aller passer ses vacances à Lucerne,
remet ce voyage à la semaine prochaine.
LES MINISTRES TIENNENT CONSEIL
Londres, 11 août (dép. Havas.)
Il y a eu, ce soir, un conseil de cabinet à
la Chambre des communes.
LES VUES DES ÉTATS-UNIS
SUR LA QUESTION POLONAISE
PAS DE RECONNAISSANCE
DU RÉGIME BOLCHEVISTE
PAS DE DÉMEMBREMENT DE LA RUSSIE
Washington, il août (dép. Havas.)
Le département d'Etat vient de remettre
à l'ambassadeur d'Italie une note répon-
dant au gouvernement italien qui lui avait
demandé de faire connaître ses vues sur
la question polonaise.
Le département d'Etat déclare que les
Etats-Unis croient à une Pologne unie,
libre et autonome, et que lé peuple améri-
cain est sincèrement désireux du maintien
de l'intégrité territoriale et de l'indépen-
dances politique de la Pologne.
« Nous ne nous départirons pas de cette
attitude, ajoute-t-il, et la politique de
notre gouvernement tendra à employer
tous les moyens possibles pour la rendre
effective.
Les Etats-Unis ne voient pas d'inconvé-
nient à l'effort fait par certains milieux
pour amener la conclusion d'un armistice
russo-polonais, mais ils ne veulent pas,
pour le moment du moins, participer à une
extension des négociations d'armistice en
conférence générale européenne, ce qui
entravernit, selon toute probabilité, le ré-
sultat que ces deux pdys repoussent Cun et
l'autre, c'est-à-dire la reconnaissance du
régime bolcheviste et le règlement des
problèmes russes sur la base presgux iné-
vitable du démembrement de la Russio.
La note américaine dit qu'en maintes
occasions les Etats-Unis ont témoigné leur
amitié à la Russie. Elle rappelle les cir-
constances dans lesquelles les Etats-Unis
ont. refusé de reconnaître l'indépendance
de certains Etats balkaniques et des soi-
disant républiques de Géorgie et d'Aaer-
beidjan, EUe ajoute que les Etats-Unis mrt
insisté également pour que la Russie con-
sente à reconnaître l'indépendance de
l'Arménie.
La note dit que les Etats-Unis s'enga-
gent à accorder une aide pratique à la
Russie pourvu que celle-ci ne s'aliène pas
la sympathie des autres nations par le
pillage de la Pologne.
Les Etats-Unis demandent que toutes les
forces armées se retirent dans la Russie
proprement dite, c'est-à-dire ne compre-
nant pas la Pologne et la Finlande.
Ce retrait devra être accompagné d'une
déclaration que, ui la Pologne, ni la Fin-
lande, ni aucune autre puissance ne pour.
ront pénétrer en territoane russe.
UNE CUISE SIVEJM-T-ELLE
sein du parti socialiste
propos de la 38 Internationale 1
La, C. A. P, a été saisie, par des militants
notoires, d'une énergique protestation
contre l'attitude de MM. Marcel
Cachin et Frossard
Le retour de MM. Cachin et Frossard de
Moscou, hier matin, coïncide avec un appel
aux travailleras « pour la Russie sovié-
tique contre le capitalisme .interallié <̃>.
émané de la commission administrative du
parti socialiste. MAI. Cachin et Frossard
ont déclaré publiquement, tant à Moscou
que dans l'interview publiée par le Politi-
ken, lors de leur passage en Suède, qu'ils
s'efforceraient d'amener le parti socialiste
à adhérer pleinement à la troisième Inter-
nationale.
Le parti va donc être appelé à se pro-
noncer très prochainement sur cette grave
question de l'adhésion aux principes de
Moscou. Mais d'ores et déjà, on peut pré-
voir l'opposition très vive d'une fraction
importante des socialistes.
La C. A. P., en effet, fut saisie le 29 juil-
let, d'une énergique protestation formulée
contre l'attitude de MM. Cachin et Fros-
sard, émanant d'un certain nombre de so-
cialistes, et non des moindres, parmi les-
quels nous relevons les noms de MM. Au-
riol, Barthe, Barthélemy, Basly, Paul-Bon-
court,. Cadot, Féli, Ferrand, Groussier,
Laudier, Locquin, JMaës, Piton, Richard,
Ringuier, Rognon, Varenne, députés Bou-
verie, sénaleur Jean Varenne, conseiller
municipal de Paris Aldy, Bedouce, Bre-
nier, Théo Bretin, Paul Constans, Ellen Pré-
vot, Laurent, Renaudel, Thivrier, etc., an-
ciens députés des maires de communes
importantes, comme ceux de Toulon et de
Cette.
« Les signatures que» nous donnons, dit
ce document, ont été recueillies le premier
jour. » Les auteurs ont attendu du 29 juil-
let à aujourd'hui pour le publier dans la
Vie socialiste, afin que la C. A. P. ne
rapprit pas, disent-ils, par la voie des
journaux.
Ils reprochent' à MM. Caohin et Frossard
d'avoir voulu, par les télégrammes ten-
dancieux envoyés en France, « nous mener,
disent-ils, à l'adhésion à la troisième In-
ternationale, c'est-à-dire à des principes
qui, sur les trois points essentiels de la
démocratie, de l'organisation syndicale et
de la défense nationale, sont la négation
1 même des principes jusqu'ici âffirmes par
le socialisme français, et auxquels, .pour
notre part, nous restons attachés.
« Adhérer à la troisième Internationale,
ce serait rejeter en dehors du parti toute
une importante nous croyons même, si
on considère les effectifs électoraux la
plus importante dé ses fractions.
« Est-ce cela qu'on veut ?
« Si oui, qu'on nous le dise nettement et
nous prendrons- -alors rrosr-esponsabflitéS. *•
Voilà qui est net et marque «ne diver-
gence si profonde, entre les signataires le
cette lettre et les déclarations de MM. Ca-
chin et Frossard, qu'il y a lieu de s'attendre
à des débats singulièrement orageux
sinon pis entre les deux fractions du.
parti socialiste.
Est-on à la veille d'une crise comme ce
parti en a déjà tant traversé ?
UN MANIFESTE DE lA COMMISSION
ADMINISTRATIVE DE LA C. G. T.
La commission administrative de la
C. G; T. s'est réunie avant-hier soir. Elle
a pris connaissance d'un rapport élaboré
par une commission mixte, composée de
représentants de la C.G.T. et de la Fédé-
ration des coopératives. Ce rapport est des-
tiné à réglementer les relations entre syn-
dicats et coopératives de consommation
il a été adopté.
Un assez long débat s'est produit ensuite
au sujet de la guerre russo-polonaise et de
« l'éventualité de l'intervention de l'En-
tente ». Finalement, il a été décidé de don-
ner mandat au bureau confédéral, au cas
où les circonstances l'exigeraient f de
convoquer le comité confédéral national
2° de provoquer la réunion du comité
exécutif de ia Fédération syndicale inter-
nationale.
jD'autre part, la commission a adopté le
textejtl'un manifeste, qui doit être porté
à la- connaissance de tous les syndicats
confédérés.
Dans ce manifeste, la commission dé-
clare que « tous les gouvernements ont le
devoir absolu de rétablir les relations nor-
males et de faire la paix avec la Russie »
elle demande à l'Internationale syndicale
de prendre immédiatement position et de
coordonner les oppositions qui se mani-
festent contre la guerre, et réclame, dans
ce but, la convocation, à bref délai, du
comité exécutif de l'Internationale.
Avant de lever la séance, la commission
a pris connaissance d'une communication
du bureau- syndical international, qui
,transmet le texte d'une circulaire adressée
aux fédérations syndicales par la troisième
Internationale, et signée de Zinovieff.
M. Millerand reçoit le collier de l'ordre de Chartes M
L'ambassadeur d'Espagne a remis, hier
matin, à M. Millerand, président du Conseil,
le collier de l'ordre de Charles III.
M. Millerand a prié M. Quinones de Leon
de transmettre à Sa Majesté le roi d'Espa-
gne ses remerciements pour la haute dis-
tinction qui lui est conférée.
1 PLAGE A LA 2MLODE;
280 franc* par jour. fai fait le emtcal-:
30 -de Cheuve ^y ;,•
tES BOYS=SCOUTS AMÉRICAINS A PARIS
La fête que les boys-scouts américains
ont offerte, hier après midi; la population
parisienne, dans- le superbe cadre du Grand
palais, a obtenu le plus vif succès, fort
légitime' d'ailleurs, car elle fut en tous
points réussie. Miss Morgan et M. Living-
stone, du côté américain, et MM. Emile
t'aura. 'conseiller municipal, et Gilloin,
chef adjoint du cabinet du président du
conseil municipal, du côté français, en fai-
saient les honneurs.
Après divers jeux et exercices sportifs
exécutés par les boys-scouts, une cinquan-
taine de leurs camarades, costumés en
Peaux-Rouges, donnèrent une idée de ce
qu'est la vie des Indiens des bois de l'Est
et des plaines de l'Ouest. Ce fut une suc-
cession de scènes intéressantes, telles que
prières, hymnes de guerre, danses, che-
vauchées, etc.
Après une allocution de M. Livingstone
et de M. West, leur directeur, les boys-
scouts rendirent hommage aux drapeaux
de France et d'Amérique, tandis que leur
L'atterrissage du « L-72 »
s'est efiectué normalement
Bientôt l'Allemagne nous livrera
un autre dirigeable
Le dirigeable-zeppelin L-72 qui fit, avant-
hier, dans d'excellentes conditions, le voya-
ge Maubèuge-Cuers-Pierrefeu, au cours
duquel il survola Paris, a pu atterrir hier
matin » h. 30 ei prendre possession, du
hangar qui lui est affecté par l'aéronau-
tique maritime. Il avait plané durant toute
la nuit au-dessus de la région toulonnaise,
son commandant, M. du Plessis, préférant
attendre le jour pour regagner le sol. La
manœuvre, toujours délicate, étant donné
les dimensions de l'aéronat, a demandé
exactement 18 minutes et s'est effectuée
sans incident.
Aux termes du traité de VérsaiMes, l'Al-
lemagne doit nous livrer un autre zeppelin.
destiné à notre aéronautique militaire le
L-Z-1'20 avait été désigné, mais cet appa-
reié étant encore en cours de construction,
il sera remplacé par le L-Z-H3, primitive-
ment destiné à 1 Italie. Notre alliée latine
manquant actuellement de hangar, prendra
plus tard possession du L-Z-l20, qui sera
alors achevé.
Les deux dirigeables ayant exactement les
mômes caractéristiques*, l'échange ne souf-
fre aucune difficulté, et le L-Z-H3 rejoin-
dra prochainement à Maubeuge le hangar
qui vient d'èee laissé libre par le départ
du L-72.
Une aviatrice française
perdue dans la Manche
Londres, 11 août (dép. Petit Parisien.)
Une aviatrice française, Mlle Boland, qui
était partie ce matin de l'aérodrome de
Saint-Englevert, entre Calais et Boulogne,
pour l'aérodrome anglais de Croydon, sur
un appareil Caudron, s'est perdue dans la
Manche. A midi, un brouillard très dense
recouvrait la mer. Le soir, on n'avait en-
core reçu aucune nouvelle de l'aviatrice, et
les recherches entreprises n'ont donné jus-
qu'ici aucun r^-ultat.
C'est la première fois qu'une aviatrice,
pilotant elle-même son appareil, tente de
traverser la Manche.
On prépare activement
l'emprunt 6 O/O 1920
Le ministre des Finances fait toute dili-
gence en vue de l'organisation du travail
de préparation de l'emprunt 6 0/0 1920,
voté par les Chambres avant leur sépara-
tion, et il entend que ce travail soit pour-
suivi, dans tous les services de son dépar-
tement, avec la plus grande activité.
C'est ainsi qu'hier, M. François- a réuni dans son cabinet les directeurs et
chefs de service pour leur indiquer les
directives précises qu'il a arrêtées à cet
effet. Voici d'ores et déjà les premières dé-
cisions prises
Un commissariat de l'emprunt est créé.
Le gouvernement demandera aux repré-
sentants qualifiés de l'agriculture, du com-
merce, de l'industrie et des banques de lui
assurer un eoncours.sans réserve.
L'Imprimerie nationale a reçu l'ordre de
faire en sorte que les souscripteurs reçoi-
vent à la minute même de leur souscrip-
tion des titres négociables timbrés et nu-
mérotés, sans avoir à subir les dérange-
ments inutiles résultant de l'emploi des
récépissés.
Enfin, le ministre des Finances, en ce qui
le concerne, a renoncé à éditer des affiches
en couleurs l'occasion de l'emprunt.
D'autre part, M. François-Marsal a été
saisi, de très nombreuses demandes de ca-
pitalistes et petits rentiers qui désire-
raient bénéfieier le plus tôt possible des
avantages du nouvel emprunt ou procéder
à des arbitrages sur le marché. Bien qu'il
soit impossible d'ouvrir dès maintenant la
souscription, le ministre sera probable-
ment amené à envisager l'éventualité de
recevoir avant la date officielle une partie
des versements que l'épargne réserve à
l'emprunt. Ces versements bénéficieraient
d'avantages sensiblement' égaux à ceux
qu'ils acquerraient lors delà souscription
45* ANNÉE N° 15.87i
DIRECTION t ADMWISTBATIO»
1S-18-J0-33, ras d'Engtiiu, ParU-X»
MUpkooc: 6oL ̃ ISjOO
idr««»« télégraphique: Petltsiwfarii
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ABONNEMENTS 9 moi* Imoii 1 au
SeincetS.-et-0. 12.50 46.»
francaetColoa. 13. 48.s
Étranger. 18.
musique exécutait les airs nationaux des
deux pays.
Ce matin, les boys-scouts s'embarqueront
pour aller visiter les pays dévastés. Au
retour, ils s'arrêteront dans l'Àîsûè, où ils
pourront se rendre compte de l'oeuvre
accomplie par le comité de reconstruction,
présidé par Mme Dicke et miss Morgan. Ils
s'installeront ensuite, pour trois semaines,
dans un camp de la forêt de Compiègne.
Ils invitent trois cents jeunes Français
à aller partager leurs travaux, de façon à
répandre le goût du scoutisme, pour le
plus grand bien de la jeunesse et notam-
ment de celle des pays, dévastés.
Les boys-scouts américains, après leur
séjour en Franc'e, se rendront à Bruxelles,
puis à Anvers, pour assister aux Olym-
piades.
La fête terminée, ils se sont répandus
dans Paris, revêtus de leurs costumes ori-
ginaux, et ont obtenu aux Champs-Elysées
et sur les grands boulevards le plus grand
succès.
MCEUFtS D'ORIENT
Poirpfii le musulman
résistera aux Mctts
Constantinople, août (de n. env. spéc.)
Pour aller de Smyrne à Constantinople.
il m'a fallu, comme toujours en Orient,
obtenir la multiple permission 'de toutes
les grandes puissances alliées. et ce n'eat
pas une petite affaire Enfin, j'ai réussi
a monter à bord d'un paquebot qui se rend
à Constantinople. Mais l'histoire de ce
paquebot est presque aussi compliquée
que les autres. histoires d'Orient.
A vrai dire, il' court les mers sous un
pavillon bizarre que j'ignorais c'est un
drapeau blanc avec une bande bleue hori-
zontale en travers. c'est le pavillon inter-
allié. Je me demande si ce sera plus tard
le pavillon de la Société des nations ou
s'il n'est qu'éphémère ?. Qui sait
Ce paquebot, le Visegrad, appartenait à
l'Autriche-Hongrie. Pour le moment, il est
plus ou moins français, en ce sens que,
réquisitionné par la France, il supplée
provisoirement à l'ancien sewioe des Mes-
sagerioB maritimes des côtes de Syrie jus-
qu à Constnntinople et est à la disposition
de la France. Le commissaire du bord est
donc Français mais le capitaine, tout
l'équipage et jusqu'aux garçons de cabine
sont Yougoslaves. Quel mélange L.
Ce bateau est vraiment symbolique. n
synthétise la cacophonie orientait». Les
passagers appartiennent d'ailleurs à toutes
les races et à toutes les religions. On y
entend toutes les langues, mais principale-
ment le français, qui sert de lien commun
dans les conversations. Le génie français
a imposé sur l'Orient une empreinte si
puissante qu'aucun traité, aucune conven-
tion diplomatique 6u autre ne peut l'effa-
cer.
A bord du Visegrad, il y a. entre autres,
beaucoup de Turcs qui voyageant avec leur
famille. la plupart ont plusieurs femmes 1
C'est une excellente occasion d'étudier la
mentalité turque 1.
La situation est délicate à bord d'un ba-
teau à cause de la promiscuité obliga-
toire. Mais les Turcs ont bien vite résolu
la question. ils ont accaparé fort digne-
ment une partie du pont supérieur sans
que cela paraisse trop. Ainsi, ils ont cons-
truit de petits parcs dont les clôtures sont
naturelles d'une part, ce sont les bastin-
gages. d'autre part, un savant enchevê-
trement de chaises longues, de valises, et
bagages divers forment d'autres limites.
A l'intérieur de ces petits parcs impro-
visés, les Turcs ont mis leurs femmes avec
l'ordre de n'en pas bouger.. et elles restent
là, passives et muettes, la figure voilée,
pendant que leurs maîtres et seigneurs se
promènent et causent avec les autres pas-
sagers.
Cependant, j'ai lié conversation avec les
Turcs, qui parlent admirablement le fran-
çais, sans accent même. L'un d'eux, sur-
tout. lé docteur Essad, qui a une culture
absolument française, neveu de l'ancien
grand-vizir d'Abdul Hamid, très lié avec
plusieurs anciens ministres, appartient au
parti vieux-turc et a été condamné à mort
par les Jeunes-Turcs.
Peu à peu, nous arrivons à aborder la
question de la femme 1. C'est une ques-
tion excessivement importante au point
de vue des musulmans Personnel Ce-
ment, je juge même que c'est la seule I.-
Le musulman, qu'il soit Turc ou Arabe,
est beaucoup moins un fanatique reli-
gieux qu'un terrible jaloux. Si l'on res-
pecte sa femme, si, même, l'on prend soin
de ne même pas la regarder, le musulman
devient très coulant sur toute autre ques-
tion. Ce n'est pas par principe' religieux
que te musulman voile entièrement sa
femme. (Mahomet a simplement prescrit
de cacher les parties impudiques du
corps). c'est par un sentiment instinctif
de jalousie féroce 1.
Si le musulman est certain qu'on ne
froissera pas ce sentiment, il admet par-
faitement n'importe quelle autorité. Il
peut étre un ami silr, dévoué, généreux.
honnête, chevaleresque même. mais tou-
jours à cette même condition, qu'on
n'adresse ni un mot ni un regard à sa
femme.
Pour l'instant, le docteur Essad me de-
12
AOUT
Sainte Claire
SOLEIL: 1er. 8 h. coach. 8 h. il
LOME nouv. te pr. qn. le 21
Tempa probable beau
LA FRANCE RECONNAIT LE GOUVERNEMENT WRANGEL
et enjoint à ses représentants Londres
de n'avoir aucune relation avec les délégués bolchevistes
Le gouvernement français a décidé, ihier,
de reconnaître le gouvernement de la Rus-
sie du Sud, dirigé par le général Wrangel.
Cette nouvelle n a eü elle-méme rien de
surprenant, car au cours de la dernière
session parlementaire, M. Millerand l'avait
fait prévoir,1 déclarant en propres termes
que si ce gouvernement observait les en-:
gagements conclus par ses prédécesseurs, à
l'égard des puissances étrangères et offrait
des conditions: suffisantes ,de stabilité, la
France n'hésiterait pas à le reconnaître.
Mais la façon, un peu brusque dont cet acte
diplomati lue a été porté à la connaissance
du public a suscité un vif émoi en Angle-
terre, et M. Lloyd Geor a traduit sa sur-
prise à la Chambre des Communes. Le pre-
mier ministre anglais, sans s'étonner outre
mesure d'une décision que la France il
le reconnaît, a le droit de prendre, et
que le gouvernement britannique est lui-
même prèt. à assumer si les soviets conti-
nuent a se montrer intransigeants envers
là Pologne,' s'est plaitt simplement de
n'avoir pas été prévenu.
Il ne peut y avoir eu là qu'un retard
sans importance, car l'ambassade de France
à Londres a été informée télégraphique-
ment, avec ordre de porter la nouvelle à
la connaissance du Foreign Office. La voie
diplomatique ordinaire a donc été correc-
tement suivie.
Que' la France ait, dans cette affaire, pris
une initiative, Cola ne fai: pas de doute.
M. Lloyd George ne peut avoir eu l'idée
de le lui reprocher, car il sait fort bien
que lui-même, lorsqu'il engagé des pour-
parlers avec les représentants des soviets,
a,vèc Lilvinoff d'abord, à Copenhague, puis
avec Krassine à Londres, n'a consulté ni la
France, ni aucun autre des alliés.' C'est un
détail qu'il est bon de rappeler, sans y
mêler aucune amertume.
La décision du gouvernement français à
l'égard de Wrangel s'éclaire lorsqu'on la
rapproche de celle qui l'a suivie et qui
n'a soulevé, en Angleterre, aucune espèce
de critique l'ordre donné au représen-
tant commercial de la France à Londres,
de n'avoir plus aucun rapport avec les
délégués bolcheviste- Kameneff et Kras-
sine. Il est certain qu'à Hythe M. Mille-
rand a énergiquement insisté pour que ces
deux ambassadeurs des soviets fussent
immédiatement renvoyés en Russie.
M. Lloyd George, sur ce point, ne lui a
pas donné satisfaction. Le Premier anglais
est partisan, à l'égard des soviets, de eon-
cessloos que le gouvernement français
ii'appWOVe par* Il y a là deux conceptions
qui s'opposent et dont il est impossible de
dissimuler, les divergences.
En ce qui concerne la Pologne, on pense
à Paris que le langage tenu, mardi soir,
par M. Lloyd George est beaucoup trop fa-
vorable aux conditions des soviets, dont
plusieurs, parmi celles qui sont connues
car il en est d'autres que Kameneff a
laissées dans l'ombre porteraient indis-
cutablement atteinte à l'indépendance du
gouvernement de Varsovie. Tandis que,
dans un désir un peu hâtif de rétablir la
paix,'les soviets sont encouragés à « poser
des conditicns et à prendre des garanties »,
la Pologne verrait sa sécurité menacée et
se trouverait désarmée vis-à-vis de 1 Alle-
magne..
Telle est l'opposition de vues qui s'est
traduits, hier, par deux actes. Si les choses
en,sont venues à ce point et il convient,
d'ailleurs, de ne rien dramatiser ne se-
rait-ce pas qu'à Londres, et Appuis long-
temps. il n'a été tenu qu'un compte assez
médiocre des légitimes désirs et des objec-
tions les plus pressantes de la France ?
LES DÉLÉGUÉS POLONAIS
SONT PARTIS POUR MINSK
Varsovie, 11 août (dép. Havas.)
Le prince Sapieha a adressé à M. Tchit-
cherme le télégramme suivant daté du
10 août
N'ayant reçu aucune réponse à notre note
du 5 août, mais apprenant que vos délégués
se sont présentés à nos avant-postes et qu'ids
attendent l'arrivée de notre dédégation, nous
avons envoyé aujourd'hui des parlementaires
pour s'entendre auec votre commandement.
yEâ DÉLÉGUÉS RUSSES LES ATTENDENT
Londres, 11 août (dép. Havas.)
M. Kameneff a informé M. Lloyd George
qu'il a reçu de son gouvernement, en date
du 10 août, la communication suivante:
La délégation polonaise n'est pas arrivée
hier au front. Nous avons envoyé aujourd'hui,
Varsovie, le message suivant eH français
Les rearéseniants du commandement russe
ont dans la soirée du 9 août, attendu votte dé-
légation sur la chaussée Siedtoe-Uieds^-Rz^ox.
Quoique votre Oétégatkat ne soit pas arrivée,
des mesures mt été prise* pour ta rencontrer
quand elle arrivera.
Veuillez nous faire camuAlre la date de l'ar-
rivée de la délégation et les noms des corres-
vondants de journaux que vous désirez voir
oenir. On ne fera aucune difficulté pour l'envoi
de vos courriers et la transmission de vos ra-
diotélé grammes.
Nous continuons à être prêts tout moment
à entamer des négociationa avec tes Polonais-
Nous n'avons aucune intention qui soit incom-
patible axec la tiberté, indépendance et les
droits souverains de la Potogne nous la recon-
naissons pleinement.
LA POLOGNE SE DEFENDRA
Varsovie août (de not. env. apéc.)
Le résultat des tergiversations et des
manœuvres par lesquelles les soviets ont
voulu gagner le temps de pousser en avant
les armées rouges, a été diamétralement
opposé au but qu'ils se proposaient. Au
lieu de contribuer à renforcer le nombre
des partisan de la paix à tout prix et de la
reprise de relations amicales avec Moscou,
il a, en quelques jours, transformé l'opi-
nion publique, Il a secoué la torpeur d'une
grande partie de la population et tes paci-
fistes d hier «ont (Wonns les volontaires
d'aujourd'hui, prêts à partir pour le front
défendre à tout prix la capitale.
Depuis deux jours, en effet, toute la pres-
ee, à commencer par le journal socialiste
Robotnik, qui était fervent partisan d'une
paix immédiate, appelle le peuplr dux ar-
mes. Les murs de Varsovie se couvrent
d affiches bigarrées invitant le public à se
faire enregistrer dans telle ou telle organi-
sation, sait de vulontaires pour le iront;
LA NOTE OFFICIELLE
Le gouvernement français vient de
prendre deux. importantes déçisions
il a résolu de reconnaître le gouverne-
ment russe de la Russie. méridionale, c'est-
à-dire, le gouvernement du général Wran-
gel. Cette décision est- fondée sur les succès
militaires rem.portés par ce .gouvernement,
sur les sages dispositiôns intérieures qu'il
a prises, notamment à l'égard de la pro-
Le général Wrangel
priété paysanne, et enfin sur les assurances
qu'il a données aux 'alliés en ce qui touche
Les engagements pris par les gouvernements
russes antérieurs, notamment au sujet des
dettes contractées par.ces gouvernements.
En conséquence de cette décision, un
'haut commissaire /rançais sera instat6é à
Sébastopol.
D'autre part, des instructions ont été
données au représentant commercial de la
France à Londres, M. du Halgouët, pour
qu'il évite d'avoir le moindre rapport avec
les représentants botchevistes Kameneff et
UN DÉBAT AUX COMMUNES
DÉCLARATIONS DE M. LLOYD GEORGE
Londres, 11 août (dép. Havas.)
A la Chambre des communes, sir Donald
Mac Lean, chef du parti libéral indépendant,
c'est-à-dire du parti Asquith, signale la
dépêche de l'agence Reuter, publiée par
les journaux du soir et disant que la
France a décidé de reconnaître le .gouver-
nement du général Wrangel comme gou-
vernement de f acto. Il demande à M. Lloyd
George de dire si ^ette dépêche est bien
fondée et si le gouvernement français a
communiqué hier sa décision à M. Lloyd
George.
Il ajoute qu'étant donné le langage tenu
hier par M. Lloyd George dans ses décla-
rations à la Chambre des communes, cette
dépêche n'est pas correcte mais si, d'une
façon générale, la nouvelle est exacte, il
en résulte une nouvelle situation et, pour
soit de travailleurs pour les fortifications
de la tête de pont qui, s'appuyant sur les
forts de Modlin, va entourer la ville d'un
réseau de défenses qu'il paraît difficile de
franchir.
La nouvelle que les bolcheviks avaient
déjà installé un Soviet à Lomza, composé
non de personnes de la ville mais de com-
munistes polonais, importés directement de
Moscou, a produit une grosse impression.
Le président du Conseil, Witos, a lancé
plusieurs proclamations assez importan-
tes. Une. adressée à la population de Var-
sovie, disait notamment
Tous les citoyens doivent se lever pour
défendre la capitale en danger.
Personne ne manquera dans les rangs
Les phrases inutiles ne sont plus de mise.
le moment d'agir est venu. Une grande disci-
pline et un grand calme sont nécessaires. Il
nous est défendu de rendre notre capitale à
l'ennemi et nous ne la rendrons pas
Aujourd'hui, pas de choix ou étre vain-
I1 faut combattre et vaincre
Lne autre, adressée à l'armée, explique
au soldat quel est son devoir et lui pro-
met des avantages matériels importants.
Rédigée par le chef du parti paysan, qui
est un paysan lui-même et qui vous reçoit
à la présidence du Conseil en bottes, en
veston kaki, sans col et sans cravate, a
une saveur toute particulière et impres-
sioonera certainement le soldat-paysan.
Varsovie a compris ces appels. Les
rues sont à chaque instant animées par
des détachements de volontaires partant
pour le front. Des bataillons de fem-
mes en kaki, la schapska posée gaillarde-
ment sur leurs cheveux coupés courts,
elles vont au front en chantant, sao au
dos et fusil sur l'épaule, et les milliers de
jeunes officiers fringants, qui encombrent
les trottoirs et peuplent les ministères, les
regardent passer sans avoir Tair de com-
prendre que les rôles devraient être ren-
versés.
Chose étrange, en effet, pour le voya-
geur arrivant en Pologne actuellement,
que de voir dans les rues des hommes du
peuple, des petits employés, des négo-
ciants s'approcher des tabfes d'engage-
ments volontaires, dressées en pleine rue,
et partir bientôt par groupes pour la ca-
serne. Il y a parmi eux des gamin? de
quinze ans et des vieux à barbe grise
on pourrait croire, en les voyant, que tout
le monde est au front et que la nation a
besoin de ses dernières forces pour arrê-
ter l'ennemi. Et l'on comprend mieux, en
face de ce magnifique mouvement popu-
laire, combien est opportune la campagne
menée par les véritables patriotes qui de-
mandent un haut commandement à la
hauteur de sa tâche et l'épuration des
états-majors. Robert youicher.. r
le moment, en oe qui conoerne la France,
ce nouveau fait dissipe toute chance pour
la conférence de Londres d'aboutir à la paix
générale appelée désespérément par l'uni-
vers entier.
Si la France prend cette attitude, il faut que
la France reste seule à suivre cette voie: la
Grande-Bretagne ne peut pas permettre qu'on
J'engage en Russie dans une aventure militaire
dont, on ne voit pas la limite.
Sir Donald Mac Lean estime qu'il expri-
me l'opinion de tous les Anglais.
M. Lloyd George répond
Il y a seulernerit une demi-heure qué je viens
de votr la nouvetie publiée par les journaux
du soir elle m'a causé. une très grande sur-
prise et une grande anxiété. Je n'ïtl reçu au-
cune communication officielle ou autre au eu-
jeg de cette attitude de la France.
Le Foreign Office ne sait rien au sujet de
cette nouvelle. Au Foreign Office, on a été
aussi surpris que moi en lisant cette in/orma-
tion des journaux du soir. Notre ministre des
Affaires étrangères a fait immédiatement une
enquête au Foreign Office, il y a à peine une,
demi-heure, et a appris qu'on ne savait encore*
rien.
Nous nous sommes adressés à l'ambassade
Je ne puis croire que !a nouveue soit exacte.
Dimanche, fai eu le privilège de conférer avec
M. MUlerand. Nous avons dtscuté de la situa-
tion. Il n'a jamais é.té question de proposer à
la Conférence de reconnaître le gouvernement
du générat Wrangel.
On sait fort bien que l'attitude adoptée par
le gouvernement français à l'égard du général
Wrangel n'est pas celle adoptée par le gouverq
nement britannique. Les Français se considèi
rent comme parfaitement libres de soutenir le
général Wrangel et n'ont aucune obligation de
ne pas te faire. Quant à nous, après tes com-
munications que nous avons envoyées vendredi
la Russie des soviets, nous n'avons aucune
obligation de ne pas agir de même; mais nous
ne te /aisons pas, et nous ne proposons pas de
te jaire, excepté toutefois si les éventuatitéa
que jé menttonnais hier viennent à se réaliser.
En tout cas, il n'y a pas eu discussion entre
les alliés au sujet de la question de reconnaî-
tre le général Wrangel. Les seules divergen-
ces d'opinions entre notre gouvernement et ié
gouvernement français, au sujet de la ques-
tioniffrusse, ont été discutées très franchement
entré nous. Et voilà pourquoi je crois que la
nouvelle de ce soir ne peut pas être exacte;
En effet, si M. Millerand avait eu dans l'idée
de faire une déclaration de reconnaissance du
gouvernement de Wrangel comme gouverne-
ment de facto au sud de la Russie, il en au-
rait informé les représentants des pays tilïéé,
qui étaient réunis là pour discuter toute la si-
tuation.
M. Lloyd George, en terminant, persisté
à croire qu'il y a eu erreur.
LES COMMUNES CONTINUENT A SIÉCtER
Londres, 11 août (dép. Havas.)
En présence des affaires de Russie et de
l'incertitude qui règne à teur sujet, la
Chambre des communes a décidé de ne pas
s'ajourner demain pour ses vacances. Il y
aura séance lundi prochain.
LE PREMIER ANGLAIS RETARDE
SON DÉPART
Londres, il août (dép. Havas.)
En présence de la tournure que prend la*
situation polonaise, M. Lloyd George, qui
avait l'intention de partir cette semaine,
pour aller passer ses vacances à Lucerne,
remet ce voyage à la semaine prochaine.
LES MINISTRES TIENNENT CONSEIL
Londres, 11 août (dép. Havas.)
Il y a eu, ce soir, un conseil de cabinet à
la Chambre des communes.
LES VUES DES ÉTATS-UNIS
SUR LA QUESTION POLONAISE
PAS DE RECONNAISSANCE
DU RÉGIME BOLCHEVISTE
PAS DE DÉMEMBREMENT DE LA RUSSIE
Washington, il août (dép. Havas.)
Le département d'Etat vient de remettre
à l'ambassadeur d'Italie une note répon-
dant au gouvernement italien qui lui avait
demandé de faire connaître ses vues sur
la question polonaise.
Le département d'Etat déclare que les
Etats-Unis croient à une Pologne unie,
libre et autonome, et que lé peuple améri-
cain est sincèrement désireux du maintien
de l'intégrité territoriale et de l'indépen-
dances politique de la Pologne.
« Nous ne nous départirons pas de cette
attitude, ajoute-t-il, et la politique de
notre gouvernement tendra à employer
tous les moyens possibles pour la rendre
effective.
Les Etats-Unis ne voient pas d'inconvé-
nient à l'effort fait par certains milieux
pour amener la conclusion d'un armistice
russo-polonais, mais ils ne veulent pas,
pour le moment du moins, participer à une
extension des négociations d'armistice en
conférence générale européenne, ce qui
entravernit, selon toute probabilité, le ré-
sultat que ces deux pdys repoussent Cun et
l'autre, c'est-à-dire la reconnaissance du
régime bolcheviste et le règlement des
problèmes russes sur la base presgux iné-
vitable du démembrement de la Russio.
La note américaine dit qu'en maintes
occasions les Etats-Unis ont témoigné leur
amitié à la Russie. Elle rappelle les cir-
constances dans lesquelles les Etats-Unis
ont. refusé de reconnaître l'indépendance
de certains Etats balkaniques et des soi-
disant républiques de Géorgie et d'Aaer-
beidjan, EUe ajoute que les Etats-Unis mrt
insisté également pour que la Russie con-
sente à reconnaître l'indépendance de
l'Arménie.
La note dit que les Etats-Unis s'enga-
gent à accorder une aide pratique à la
Russie pourvu que celle-ci ne s'aliène pas
la sympathie des autres nations par le
pillage de la Pologne.
Les Etats-Unis demandent que toutes les
forces armées se retirent dans la Russie
proprement dite, c'est-à-dire ne compre-
nant pas la Pologne et la Finlande.
Ce retrait devra être accompagné d'une
déclaration que, ui la Pologne, ni la Fin-
lande, ni aucune autre puissance ne pour.
ront pénétrer en territoane russe.
UNE CUISE SIVEJM-T-ELLE
sein du parti socialiste
propos de la 38 Internationale 1
La, C. A. P, a été saisie, par des militants
notoires, d'une énergique protestation
contre l'attitude de MM. Marcel
Cachin et Frossard
Le retour de MM. Cachin et Frossard de
Moscou, hier matin, coïncide avec un appel
aux travailleras « pour la Russie sovié-
tique contre le capitalisme .interallié <̃>.
émané de la commission administrative du
parti socialiste. MAI. Cachin et Frossard
ont déclaré publiquement, tant à Moscou
que dans l'interview publiée par le Politi-
ken, lors de leur passage en Suède, qu'ils
s'efforceraient d'amener le parti socialiste
à adhérer pleinement à la troisième Inter-
nationale.
Le parti va donc être appelé à se pro-
noncer très prochainement sur cette grave
question de l'adhésion aux principes de
Moscou. Mais d'ores et déjà, on peut pré-
voir l'opposition très vive d'une fraction
importante des socialistes.
La C. A. P., en effet, fut saisie le 29 juil-
let, d'une énergique protestation formulée
contre l'attitude de MM. Cachin et Fros-
sard, émanant d'un certain nombre de so-
cialistes, et non des moindres, parmi les-
quels nous relevons les noms de MM. Au-
riol, Barthe, Barthélemy, Basly, Paul-Bon-
court,. Cadot, Féli, Ferrand, Groussier,
Laudier, Locquin, JMaës, Piton, Richard,
Ringuier, Rognon, Varenne, députés Bou-
verie, sénaleur Jean Varenne, conseiller
municipal de Paris Aldy, Bedouce, Bre-
nier, Théo Bretin, Paul Constans, Ellen Pré-
vot, Laurent, Renaudel, Thivrier, etc., an-
ciens députés des maires de communes
importantes, comme ceux de Toulon et de
Cette.
« Les signatures que» nous donnons, dit
ce document, ont été recueillies le premier
jour. » Les auteurs ont attendu du 29 juil-
let à aujourd'hui pour le publier dans la
Vie socialiste, afin que la C. A. P. ne
rapprit pas, disent-ils, par la voie des
journaux.
Ils reprochent' à MM. Caohin et Frossard
d'avoir voulu, par les télégrammes ten-
dancieux envoyés en France, « nous mener,
disent-ils, à l'adhésion à la troisième In-
ternationale, c'est-à-dire à des principes
qui, sur les trois points essentiels de la
démocratie, de l'organisation syndicale et
de la défense nationale, sont la négation
1 même des principes jusqu'ici âffirmes par
le socialisme français, et auxquels, .pour
notre part, nous restons attachés.
« Adhérer à la troisième Internationale,
ce serait rejeter en dehors du parti toute
une importante nous croyons même, si
on considère les effectifs électoraux la
plus importante dé ses fractions.
« Est-ce cela qu'on veut ?
« Si oui, qu'on nous le dise nettement et
nous prendrons- -alors rrosr-esponsabflitéS. *•
Voilà qui est net et marque «ne diver-
gence si profonde, entre les signataires le
cette lettre et les déclarations de MM. Ca-
chin et Frossard, qu'il y a lieu de s'attendre
à des débats singulièrement orageux
sinon pis entre les deux fractions du.
parti socialiste.
Est-on à la veille d'une crise comme ce
parti en a déjà tant traversé ?
UN MANIFESTE DE lA COMMISSION
ADMINISTRATIVE DE LA C. G. T.
La commission administrative de la
C. G; T. s'est réunie avant-hier soir. Elle
a pris connaissance d'un rapport élaboré
par une commission mixte, composée de
représentants de la C.G.T. et de la Fédé-
ration des coopératives. Ce rapport est des-
tiné à réglementer les relations entre syn-
dicats et coopératives de consommation
il a été adopté.
Un assez long débat s'est produit ensuite
au sujet de la guerre russo-polonaise et de
« l'éventualité de l'intervention de l'En-
tente ». Finalement, il a été décidé de don-
ner mandat au bureau confédéral, au cas
où les circonstances l'exigeraient f de
convoquer le comité confédéral national
2° de provoquer la réunion du comité
exécutif de ia Fédération syndicale inter-
nationale.
jD'autre part, la commission a adopté le
textejtl'un manifeste, qui doit être porté
à la- connaissance de tous les syndicats
confédérés.
Dans ce manifeste, la commission dé-
clare que « tous les gouvernements ont le
devoir absolu de rétablir les relations nor-
males et de faire la paix avec la Russie »
elle demande à l'Internationale syndicale
de prendre immédiatement position et de
coordonner les oppositions qui se mani-
festent contre la guerre, et réclame, dans
ce but, la convocation, à bref délai, du
comité exécutif de l'Internationale.
Avant de lever la séance, la commission
a pris connaissance d'une communication
du bureau- syndical international, qui
,transmet le texte d'une circulaire adressée
aux fédérations syndicales par la troisième
Internationale, et signée de Zinovieff.
M. Millerand reçoit le collier de l'ordre de Chartes M
L'ambassadeur d'Espagne a remis, hier
matin, à M. Millerand, président du Conseil,
le collier de l'ordre de Charles III.
M. Millerand a prié M. Quinones de Leon
de transmettre à Sa Majesté le roi d'Espa-
gne ses remerciements pour la haute dis-
tinction qui lui est conférée.
1 PLAGE A LA 2MLODE;
280 franc* par jour. fai fait le emtcal-:
30 -de Cheuve ^y ;,•
tES BOYS=SCOUTS AMÉRICAINS A PARIS
La fête que les boys-scouts américains
ont offerte, hier après midi; la population
parisienne, dans- le superbe cadre du Grand
palais, a obtenu le plus vif succès, fort
légitime' d'ailleurs, car elle fut en tous
points réussie. Miss Morgan et M. Living-
stone, du côté américain, et MM. Emile
t'aura. 'conseiller municipal, et Gilloin,
chef adjoint du cabinet du président du
conseil municipal, du côté français, en fai-
saient les honneurs.
Après divers jeux et exercices sportifs
exécutés par les boys-scouts, une cinquan-
taine de leurs camarades, costumés en
Peaux-Rouges, donnèrent une idée de ce
qu'est la vie des Indiens des bois de l'Est
et des plaines de l'Ouest. Ce fut une suc-
cession de scènes intéressantes, telles que
prières, hymnes de guerre, danses, che-
vauchées, etc.
Après une allocution de M. Livingstone
et de M. West, leur directeur, les boys-
scouts rendirent hommage aux drapeaux
de France et d'Amérique, tandis que leur
L'atterrissage du « L-72 »
s'est efiectué normalement
Bientôt l'Allemagne nous livrera
un autre dirigeable
Le dirigeable-zeppelin L-72 qui fit, avant-
hier, dans d'excellentes conditions, le voya-
ge Maubèuge-Cuers-Pierrefeu, au cours
duquel il survola Paris, a pu atterrir hier
matin » h. 30 ei prendre possession, du
hangar qui lui est affecté par l'aéronau-
tique maritime. Il avait plané durant toute
la nuit au-dessus de la région toulonnaise,
son commandant, M. du Plessis, préférant
attendre le jour pour regagner le sol. La
manœuvre, toujours délicate, étant donné
les dimensions de l'aéronat, a demandé
exactement 18 minutes et s'est effectuée
sans incident.
Aux termes du traité de VérsaiMes, l'Al-
lemagne doit nous livrer un autre zeppelin.
destiné à notre aéronautique militaire le
L-Z-1'20 avait été désigné, mais cet appa-
reié étant encore en cours de construction,
il sera remplacé par le L-Z-H3, primitive-
ment destiné à 1 Italie. Notre alliée latine
manquant actuellement de hangar, prendra
plus tard possession du L-Z-l20, qui sera
alors achevé.
Les deux dirigeables ayant exactement les
mômes caractéristiques*, l'échange ne souf-
fre aucune difficulté, et le L-Z-H3 rejoin-
dra prochainement à Maubeuge le hangar
qui vient d'èee laissé libre par le départ
du L-72.
Une aviatrice française
perdue dans la Manche
Londres, 11 août (dép. Petit Parisien.)
Une aviatrice française, Mlle Boland, qui
était partie ce matin de l'aérodrome de
Saint-Englevert, entre Calais et Boulogne,
pour l'aérodrome anglais de Croydon, sur
un appareil Caudron, s'est perdue dans la
Manche. A midi, un brouillard très dense
recouvrait la mer. Le soir, on n'avait en-
core reçu aucune nouvelle de l'aviatrice, et
les recherches entreprises n'ont donné jus-
qu'ici aucun r^-ultat.
C'est la première fois qu'une aviatrice,
pilotant elle-même son appareil, tente de
traverser la Manche.
On prépare activement
l'emprunt 6 O/O 1920
Le ministre des Finances fait toute dili-
gence en vue de l'organisation du travail
de préparation de l'emprunt 6 0/0 1920,
voté par les Chambres avant leur sépara-
tion, et il entend que ce travail soit pour-
suivi, dans tous les services de son dépar-
tement, avec la plus grande activité.
C'est ainsi qu'hier, M. François-
chefs de service pour leur indiquer les
directives précises qu'il a arrêtées à cet
effet. Voici d'ores et déjà les premières dé-
cisions prises
Un commissariat de l'emprunt est créé.
Le gouvernement demandera aux repré-
sentants qualifiés de l'agriculture, du com-
merce, de l'industrie et des banques de lui
assurer un eoncours.sans réserve.
L'Imprimerie nationale a reçu l'ordre de
faire en sorte que les souscripteurs reçoi-
vent à la minute même de leur souscrip-
tion des titres négociables timbrés et nu-
mérotés, sans avoir à subir les dérange-
ments inutiles résultant de l'emploi des
récépissés.
Enfin, le ministre des Finances, en ce qui
le concerne, a renoncé à éditer des affiches
en couleurs l'occasion de l'emprunt.
D'autre part, M. François-Marsal a été
saisi, de très nombreuses demandes de ca-
pitalistes et petits rentiers qui désire-
raient bénéfieier le plus tôt possible des
avantages du nouvel emprunt ou procéder
à des arbitrages sur le marché. Bien qu'il
soit impossible d'ouvrir dès maintenant la
souscription, le ministre sera probable-
ment amené à envisager l'éventualité de
recevoir avant la date officielle une partie
des versements que l'épargne réserve à
l'emprunt. Ces versements bénéficieraient
d'avantages sensiblement' égaux à ceux
qu'ils acquerraient lors delà souscription
45* ANNÉE N° 15.87i
DIRECTION t ADMWISTBATIO»
1S-18-J0-33, ras d'Engtiiu, ParU-X»
MUpkooc: 6oL ̃ ISjOO
idr««»« télégraphique: Petltsiwfarii
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2t M dm 1U1Î.U», Fuis. Tel Ont. I7-M
ABONNEMENTS 9 moi* Imoii 1 au
SeincetS.-et-0. 12.50 46.»
francaetColoa. 13. 48.s
Étranger. 18.
musique exécutait les airs nationaux des
deux pays.
Ce matin, les boys-scouts s'embarqueront
pour aller visiter les pays dévastés. Au
retour, ils s'arrêteront dans l'Àîsûè, où ils
pourront se rendre compte de l'oeuvre
accomplie par le comité de reconstruction,
présidé par Mme Dicke et miss Morgan. Ils
s'installeront ensuite, pour trois semaines,
dans un camp de la forêt de Compiègne.
Ils invitent trois cents jeunes Français
à aller partager leurs travaux, de façon à
répandre le goût du scoutisme, pour le
plus grand bien de la jeunesse et notam-
ment de celle des pays, dévastés.
Les boys-scouts américains, après leur
séjour en Franc'e, se rendront à Bruxelles,
puis à Anvers, pour assister aux Olym-
piades.
La fête terminée, ils se sont répandus
dans Paris, revêtus de leurs costumes ori-
ginaux, et ont obtenu aux Champs-Elysées
et sur les grands boulevards le plus grand
succès.
MCEUFtS D'ORIENT
Poirpfii le musulman
résistera aux Mctts
Constantinople, août (de n. env. spéc.)
Pour aller de Smyrne à Constantinople.
il m'a fallu, comme toujours en Orient,
obtenir la multiple permission 'de toutes
les grandes puissances alliées. et ce n'eat
pas une petite affaire Enfin, j'ai réussi
a monter à bord d'un paquebot qui se rend
à Constantinople. Mais l'histoire de ce
paquebot est presque aussi compliquée
que les autres. histoires d'Orient.
A vrai dire, il' court les mers sous un
pavillon bizarre que j'ignorais c'est un
drapeau blanc avec une bande bleue hori-
zontale en travers. c'est le pavillon inter-
allié. Je me demande si ce sera plus tard
le pavillon de la Société des nations ou
s'il n'est qu'éphémère ?. Qui sait
Ce paquebot, le Visegrad, appartenait à
l'Autriche-Hongrie. Pour le moment, il est
plus ou moins français, en ce sens que,
réquisitionné par la France, il supplée
provisoirement à l'ancien sewioe des Mes-
sagerioB maritimes des côtes de Syrie jus-
qu à Constnntinople et est à la disposition
de la France. Le commissaire du bord est
donc Français mais le capitaine, tout
l'équipage et jusqu'aux garçons de cabine
sont Yougoslaves. Quel mélange L.
Ce bateau est vraiment symbolique. n
synthétise la cacophonie orientait». Les
passagers appartiennent d'ailleurs à toutes
les races et à toutes les religions. On y
entend toutes les langues, mais principale-
ment le français, qui sert de lien commun
dans les conversations. Le génie français
a imposé sur l'Orient une empreinte si
puissante qu'aucun traité, aucune conven-
tion diplomatique 6u autre ne peut l'effa-
cer.
A bord du Visegrad, il y a. entre autres,
beaucoup de Turcs qui voyageant avec leur
famille. la plupart ont plusieurs femmes 1
C'est une excellente occasion d'étudier la
mentalité turque 1.
La situation est délicate à bord d'un ba-
teau à cause de la promiscuité obliga-
toire. Mais les Turcs ont bien vite résolu
la question. ils ont accaparé fort digne-
ment une partie du pont supérieur sans
que cela paraisse trop. Ainsi, ils ont cons-
truit de petits parcs dont les clôtures sont
naturelles d'une part, ce sont les bastin-
gages. d'autre part, un savant enchevê-
trement de chaises longues, de valises, et
bagages divers forment d'autres limites.
A l'intérieur de ces petits parcs impro-
visés, les Turcs ont mis leurs femmes avec
l'ordre de n'en pas bouger.. et elles restent
là, passives et muettes, la figure voilée,
pendant que leurs maîtres et seigneurs se
promènent et causent avec les autres pas-
sagers.
Cependant, j'ai lié conversation avec les
Turcs, qui parlent admirablement le fran-
çais, sans accent même. L'un d'eux, sur-
tout. lé docteur Essad, qui a une culture
absolument française, neveu de l'ancien
grand-vizir d'Abdul Hamid, très lié avec
plusieurs anciens ministres, appartient au
parti vieux-turc et a été condamné à mort
par les Jeunes-Turcs.
Peu à peu, nous arrivons à aborder la
question de la femme 1. C'est une ques-
tion excessivement importante au point
de vue des musulmans Personnel Ce-
ment, je juge même que c'est la seule I.-
Le musulman, qu'il soit Turc ou Arabe,
est beaucoup moins un fanatique reli-
gieux qu'un terrible jaloux. Si l'on res-
pecte sa femme, si, même, l'on prend soin
de ne même pas la regarder, le musulman
devient très coulant sur toute autre ques-
tion. Ce n'est pas par principe' religieux
que te musulman voile entièrement sa
femme. (Mahomet a simplement prescrit
de cacher les parties impudiques du
corps). c'est par un sentiment instinctif
de jalousie féroce 1.
Si le musulman est certain qu'on ne
froissera pas ce sentiment, il admet par-
faitement n'importe quelle autorité. Il
peut étre un ami silr, dévoué, généreux.
honnête, chevaleresque même. mais tou-
jours à cette même condition, qu'on
n'adresse ni un mot ni un regard à sa
femme.
Pour l'instant, le docteur Essad me de-
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