Titre : Courrier de Tarn-et-Garonne : journal politique, littéraire, judiciaire, d'annonces et avis divers ["puis" journal des intérêts conservateurs "puis" journal monarchiste constitutionnel]
Éditeur : [s.n.] (Montauban)
Date d'édition : 1886-04-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32750811r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 avril 1886 04 avril 1886
Description : 1886/04/04 (A48,N10099). 1886/04/04 (A48,N10099).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG82 Collection numérique : BIPFPIG82
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6031840m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-951
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/01/2020
48’ Année. — N° 10,1)99.
Jourual ^uulldleu.
S*
lé
Dimanche L Avril 1880.
r
Nil U VÉPÀBTUIKirr
Irait aoU, 8 fr. Six moi*, 15 fr.
ü» Mi. TM tr.
1011 MJ DÉPARTEMENT
Trois moi», 9 fr. Six moi», 17 fr.
Un an, 32 fr.
DE TARN-ET-GARONNE
JOURNAL MONARCHISTE CONSTITUTIONNEL
iNSimoiu
Annonce» légale», la ll(. 70 0
1<], de commerce, —« tO 0.
Réclamer, — #.
Fail» dVer». — 60 C.
L’abonnement compte du l" ou du 15 de chaque moi»; il est dû si à
l’expiration on continue a recevoir les Numéros remis par le facteur ou le
distributeur.
Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s'adresser au Rédacteur en Chef.
Bureaux du Journal, à MONTAUBA.N, rue du Vieux-Palais, 23.
Les annonces pour Pari* et le» autre* départements sont rev*** * I Agence
Havas, place de la Bourse. 8. Pari». — l.elles du Tarn-et-tiamnne. et de»
départements limitrophes doivent être remises au Bureau du louriw..
Montauban, lmp. et Lith. Forcslié,
Le Courrier publie les Annonces legales el judiciaires de tout le département .
hontaubun , le 2 Avril 188(>
Déclaration ministérielle
DU 16 JANVIER
Le IG janvier dernier, M. de Freycinet
dans sa déclaration ministérielle, disait ce
qui suit a propos des finances :
B,«* pays a clairtunnil manifesté
qu'il voulait avoir des finances à
l'abri de toute critique. Vous croyons
t|up le budget de vous sera
bientôt présenté, répondra à sou
attente. IVous comptons réaliser l'é
quilibre SA^'S KIXOIKIK A L’EM-
PKUAT pour doter les services et
pourvoir aux dépenses coloniales et
sasis créer de nouveaux impôts, fifre
sévères économies opérées dans les
divers départements ministériels,
quelques remaniements de taxes,
sans influcuicc sur la consommation,
nous fourniront les ressources né
cessaires et nous permettront même,
nous l'espérons, de faire une part
spt*ciale à l'agriculture.
Le projet de budget préparé par le cabi
net et arrêté le 15 mars, comporte :
1° Une augmentation d'impôts;
2° Un emprunt en obligations
vingtenaïres pour assurer le service
des garanties d'intérêt de chemins
de fer ;
Î5° Ain emprunt d'un milliard cl demi
pour la liquidation du passé.
Notre correspondant parisien M. V... J...
républicain juste par-dessus tout, veut bien
nous communiquer les réflexions que lui
suggère une conférence du citoyen radi
cal Millerand.
L’autre soir, à l’une des extrémités
de Paris, sur la scène d’un calé con
cert, M. Millerand, jeune député ra
dical de la Seine, faisait une confé
rence; il entreprenait de détruire la
légende napoléonienne et de prouver
à des auditeurs bénévoles et con-
fiants que l'œuvre de l’Empereur a
consisté à détruire celle de la Révo
lution et à anéantir toute liberté.
Nous suivions la parole un peu
terne mais fort claire de l’orateur, et
à chacune de ses assertions nos
souvenirs historiques et notre expé
rience du temps présent nous sug
géraient certaines objections, que
l’exemple d’un de nos voisins, me
nacé d’expulsion, ne nous engageait
pas à exprimer publiquement et que 1
nous préférons de beaucoup soumet
tre à des lecteurs impartiaux.
M. Millerand a d'abord déclaré qu’il
ne discuterait pas le génie militaire
de Napoléon ! il n’est pas compétent.
Mais, dit-il, si l’on doit juger un ca
pitaine par l’œuvre à laquelle il se
voue, on peut dire que Napoléon
n’a agi que pour lui, qu'il voulait
agrandir son domaine à lui, son
Empire à lui, qu’il ne combat
tait pas pour la France. Nous
croyons, quant à nous,qu’il obéissait
à l’un et l’autre mobile. En tous cas.
si ses guerres ont été un fléau pour
ses contemporains, elles ont porté
si loin et si haut la renommée de la
France et de l’héroïsme de ses en-
1 fants que, après lui, et pendant de
longues années, la patrie a vécu en
paix à l'ombre de tant de gloire, com
me cela était arrivé après les guer
res sanglantes mais glorieuses de
Louis XIV.
Du, reste c’est surtout à l’œuvre
intérieure de Napoléon que s’est atta
qué M. Millerand.
D’abord le IS brumaire; c'est un
acte que nous ne défendons pas; mais
la Commune de 1871 a-t-eile été un
fait plus légal ? et nous aimerions à
savoir cependant quel est le degré
d’horreur qu’elle inspire à l'ora
teur.
Il aborde ensuite la Constitution
de l’an VIII. Nous ne prétendons cer
tes pas quelle soit le type d’une
Constitution libérale, cependant elle
a été empruntée à l’un des auteurs
de la Révolution, à Sieyès. De plus,
dans son originalité, elle avait un
côté qui n'était pas si absurde : les
députés muets peuvent passer pour
une trouvaille. Ecoulant en silence
les défenseurs et les adversaires de
chaque loi, délibérant à huis-clos,
ils contrastaient non sans quelque
avantage peut-être avec nos Cham
bres, terrain des discussions vides,
arènes de toutes les intrigues, de
toutes les rivalités, de toutes les am
bitions.
Mais le mode de scrutin faussait
les élections : il reposait cependant
sur la souveraineté nationale, repré
sentée par cinq millions d’électeurs
et si r administration pesait sur les
votes, est-ce à ceux qui arborent la
candidature officielle, qui préten
dent exiger des fonctionnaires qu'ils
votent contre leur opinion et leur
conscience et fassent voter les au
tres de même, est-ce aux démocra
tes du jour en un mot à critiquer ici
le Gouvernement impérial ?
Mais le Sénat était même au-des
sous du nôtre î Pourtant on y voyait:
Monge, Laplace, Berthollet, Volney,
Destutt-Tracy, etc.; et si chaque sé
nateur devait envoyer des rapports
sur l’esprit de sa circonscription,
comme l’afürme M. Millerand, iis ne
fesaient que remplir le rôle que notre
République attribue à ses préfets, de
venus de vrais inquisiteurs.
Pour l’administration générale, ce
n’était qu'une juste concentration de
tous les pouvoirs aboutissant tous au
gouvernement central ! On ne voit
pas que nos démocrates cherchent,
encore sur ce point, à se distinguer
du système impérial ; ils n'ont que le
mot de concentration à la bouche et,
si la décentralisation est réclamée,
c'est par qui ? par les conservateurs
seuls.
Puis est venue l’organisation judi
ciaire: Napoléon a remplacé les juges
élus de la Révolution par des juges
nommés par lui! encore s’il avait
respecté l’inamovibilité qu'il leur
avait donnée! On sait ce que valent
les juges élus : ce sont les esclaves
d’un parti, ce ne sont pas des juges;
et quant à l'inamovibilité, nous ne
connaissons rien, certes, de plus res
pectable, comme nous ne connais
sons rien de plus criminel que l’at
tentat commis contre elle, en 1807
par Napoléon, si ce n'est celui qui a
été commis contre elle par les répu
blicains eux-mêmes en 1885.
M. Millerand, arrivant à la Légion
d'honneur, la dénonce comme un
moyen de gouvernement et de cor
ruption : c’est bien notre avis, du
du moins pour la décoration civile.
Mais pourquoi lui et les siens n'en
ont-ils pas déjà, proposé l’abolition
et, sur ce point du moins, rompu
avec la tradition impériale?
L'Université a eu son tour; l’Em
pereur n’y voyait qu'une machine à
fabriquer des soldats ! Nous croyons
qu’il y voyait aussi une pépinière
d’esprits distingués et élevés au-des
sus du niveau vulgaire, et que c'est
ce caractère aristocratique qui froisse
les radicaux ; trop bassement égali
taires pour admettre la haute pensée
qui a créé l'Université et que M.
Thiers a si bien définie ainsi : « L'en-
« seignement classique restitué avait
« pour but d empêcher la formation
« d’une société sans lien moral avec
« le passé, ignorante, abaissée, ex-
« clusivement propre aux arts iné-
« caniques. *
Mais le grief le plus curieux con
tre l’Empereur, est celui d'avoir laissé
la France grevée de trois milliards!
le moment est en effet bien choisi,
lorsque nos républicains avouent,
en pleine paix, sans aucune grande
œuvre accomplie, un déficit d’un !
milliard et demi, ce qui n'est pas
leur dernier mot, et qu'ils songent à
recourir à l impôt sur le revenu,
moyen désespéré.
Mais une réflexion d'un ordre su
périeur nous assiégeait en entendant
ce réquisitoire d'un Jacobin contre
un Empereur.
Ainsi que le fit remarquer, assez
malencontreusement du reste, M. le
comte Anatole de la Forge, président
de cette réunion radicale, l'orateur
tirait ses critiques une à une de
1 Histoire de Napoléon de Lanfrey;
nous avons personnellement connu,
aimé et admiré Lanfrey; mais ce
n'est pas pour cet ouvrage que nous
le plaçons si haut, et voici pourquoi :
En 1809, parcourant le pays des vain
cus d’Iénaet de Wagram, nous vimes
son livre qui nous regardait derrière
les vitrines allemandes; nous ne
comprimes pas alors; mais 1870
nous a fait réfléchir, et Lanfrey lui-
même, lorsqu'il courut aux armes
contre les Prussiens, obéit peut-être
à une réflexion du même genre, en
même temps qu’à son patriotisme
éprouvé.
Et, d ailleurs, il avait une autre
excuse : c’est que son amour vrai de
la liberté ne lui permit jamais de
distinguer entre les oppressions; que
dans tous ses écrits, notamment dans
son Essai sur la Révolution , il s’est
indigné contre le rôle des tribuns
populaires, déchaîné contre le règne
ces multitudes, qu'enfin il a écrit ces
mots: « Entre le régime Convention-
« nel et le régime Consulaire, il n’y
« a qu'un pas. *
Quand on sait flétrir aussi coura
geusement le despotisme radical, il
est peut-être permis de condamner
la tyrannie d’un Napoléon. «
V. J.
M. de Heredia
Nous 1 isous dans la France libre:
M. de Héredia est uommé vice-président
de la commission du budget.
Ses antécédents financiers le recomman
daient assurément a ses collègues.
L’eminent Cubain est. en eflet, l’ex-prési-
dent du conseil d’administration d’une
compagnie d’assurance, prétentieusement
dénommée la République , et qui se trouve
aujourd’hui en liquidation, ainsi qu’il ar
rive habituellement aux entreprises for
mées pour l’exploitation industrielle des
idées politiques.
Les actionnaires perdent le moutant «le
leurs versements, eu attendant qu’on les
invite a compléter leurs souscriptions.
Pauvres gens !
Pendant que les révolutionnaires pillent,
incendient et tuent, sous le prétexte d’é
manciper les ouvriers, il est de vaillants
catholiques qui s’appliquent à faire du bon,
du vrai socialisme, ainsi qu’on peut s’eu
convaincre par la dépêche suivante, adres
sée de Saint-Etienne à la Gazette de
France :
4 L’assemblée régionale de Saint-Etienne
s’est clôturée par un banquet de six cents
couverts, dont cinq cents ouvriers. Au toast
d’un ouvrier, M. le comte Albert de Mun a
répondu par un spleudide discours, dans
lequel il a recommandé à ses auditeurs de
chercher l’amélioration de leur sort, non
dans la violence, mais dans l'union, la
concorde, la paix chrétienne. Ce discours
a été accueilli par de vifs applaudisse
ments. >
UNE PERLEJACQUERIE
Le Rappel termine un ariiole par cette
phrase :
4 La grève de Decazeville, où il y a ou
4 un meurtre isolé dans un accès de colère
4 IRREFLECHIE .,, »
L’assassinat de M. Watrin n’est qu’un
4 meurtre • aux yeux de rhuraauitariste
du Rappel.
Ce meurtre est le résultat d’4 uu accès
de colère. »
Et cette colere était 4 irréfléchie. »
Jugez un peu si la colère eût été 4 réflé
chi ! »
Il ne faut pas s’y tromper. M. Vacquerie
fait ce qu’il peut pour atténuer les crimes
des grévistes, pour lesquels le général Bou
langer a créé le droit a la gamelle du sol
dat.
PILLAGE E\ BANDE
On lit dans le Cri du Peuple :
< J’ai déja'^dit que les Belges sont facile
meut communicatifs. Eu revenant
Jourual ^uulldleu.
S*
lé
Dimanche L Avril 1880.
r
Nil U VÉPÀBTUIKirr
Irait aoU, 8 fr. Six moi*, 15 fr.
ü» Mi. TM tr.
1011 MJ DÉPARTEMENT
Trois moi», 9 fr. Six moi», 17 fr.
Un an, 32 fr.
DE TARN-ET-GARONNE
JOURNAL MONARCHISTE CONSTITUTIONNEL
iNSimoiu
Annonce» légale», la ll(. 70 0
1<], de commerce, —« tO 0.
Réclamer, — #.
Fail» dVer». — 60 C.
L’abonnement compte du l" ou du 15 de chaque moi»; il est dû si à
l’expiration on continue a recevoir les Numéros remis par le facteur ou le
distributeur.
Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s'adresser au Rédacteur en Chef.
Bureaux du Journal, à MONTAUBA.N, rue du Vieux-Palais, 23.
Les annonces pour Pari* et le» autre* départements sont rev*** * I Agence
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départements limitrophes doivent être remises au Bureau du louriw..
Montauban, lmp. et Lith. Forcslié,
Le Courrier publie les Annonces legales el judiciaires de tout le département .
hontaubun , le 2 Avril 188(>
Déclaration ministérielle
DU 16 JANVIER
Le IG janvier dernier, M. de Freycinet
dans sa déclaration ministérielle, disait ce
qui suit a propos des finances :
B,«* pays a clairtunnil manifesté
qu'il voulait avoir des finances à
l'abri de toute critique. Vous croyons
t|up le budget de vous sera
bientôt présenté, répondra à sou
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quilibre SA^'S KIXOIKIK A L’EM-
PKUAT pour doter les services et
pourvoir aux dépenses coloniales et
sasis créer de nouveaux impôts, fifre
sévères économies opérées dans les
divers départements ministériels,
quelques remaniements de taxes,
sans influcuicc sur la consommation,
nous fourniront les ressources né
cessaires et nous permettront même,
nous l'espérons, de faire une part
spt*ciale à l'agriculture.
Le projet de budget préparé par le cabi
net et arrêté le 15 mars, comporte :
1° Une augmentation d'impôts;
2° Un emprunt en obligations
vingtenaïres pour assurer le service
des garanties d'intérêt de chemins
de fer ;
Î5° Ain emprunt d'un milliard cl demi
pour la liquidation du passé.
Notre correspondant parisien M. V... J...
républicain juste par-dessus tout, veut bien
nous communiquer les réflexions que lui
suggère une conférence du citoyen radi
cal Millerand.
L’autre soir, à l’une des extrémités
de Paris, sur la scène d’un calé con
cert, M. Millerand, jeune député ra
dical de la Seine, faisait une confé
rence; il entreprenait de détruire la
légende napoléonienne et de prouver
à des auditeurs bénévoles et con-
fiants que l'œuvre de l’Empereur a
consisté à détruire celle de la Révo
lution et à anéantir toute liberté.
Nous suivions la parole un peu
terne mais fort claire de l’orateur, et
à chacune de ses assertions nos
souvenirs historiques et notre expé
rience du temps présent nous sug
géraient certaines objections, que
l’exemple d’un de nos voisins, me
nacé d’expulsion, ne nous engageait
pas à exprimer publiquement et que 1
nous préférons de beaucoup soumet
tre à des lecteurs impartiaux.
M. Millerand a d'abord déclaré qu’il
ne discuterait pas le génie militaire
de Napoléon ! il n’est pas compétent.
Mais, dit-il, si l’on doit juger un ca
pitaine par l’œuvre à laquelle il se
voue, on peut dire que Napoléon
n’a agi que pour lui, qu'il voulait
agrandir son domaine à lui, son
Empire à lui, qu’il ne combat
tait pas pour la France. Nous
croyons, quant à nous,qu’il obéissait
à l’un et l’autre mobile. En tous cas.
si ses guerres ont été un fléau pour
ses contemporains, elles ont porté
si loin et si haut la renommée de la
France et de l’héroïsme de ses en-
1 fants que, après lui, et pendant de
longues années, la patrie a vécu en
paix à l'ombre de tant de gloire, com
me cela était arrivé après les guer
res sanglantes mais glorieuses de
Louis XIV.
Du, reste c’est surtout à l’œuvre
intérieure de Napoléon que s’est atta
qué M. Millerand.
D’abord le IS brumaire; c'est un
acte que nous ne défendons pas; mais
la Commune de 1871 a-t-eile été un
fait plus légal ? et nous aimerions à
savoir cependant quel est le degré
d’horreur qu’elle inspire à l'ora
teur.
Il aborde ensuite la Constitution
de l’an VIII. Nous ne prétendons cer
tes pas quelle soit le type d’une
Constitution libérale, cependant elle
a été empruntée à l’un des auteurs
de la Révolution, à Sieyès. De plus,
dans son originalité, elle avait un
côté qui n'était pas si absurde : les
députés muets peuvent passer pour
une trouvaille. Ecoulant en silence
les défenseurs et les adversaires de
chaque loi, délibérant à huis-clos,
ils contrastaient non sans quelque
avantage peut-être avec nos Cham
bres, terrain des discussions vides,
arènes de toutes les intrigues, de
toutes les rivalités, de toutes les am
bitions.
Mais le mode de scrutin faussait
les élections : il reposait cependant
sur la souveraineté nationale, repré
sentée par cinq millions d’électeurs
et si r administration pesait sur les
votes, est-ce à ceux qui arborent la
candidature officielle, qui préten
dent exiger des fonctionnaires qu'ils
votent contre leur opinion et leur
conscience et fassent voter les au
tres de même, est-ce aux démocra
tes du jour en un mot à critiquer ici
le Gouvernement impérial ?
Mais le Sénat était même au-des
sous du nôtre î Pourtant on y voyait:
Monge, Laplace, Berthollet, Volney,
Destutt-Tracy, etc.; et si chaque sé
nateur devait envoyer des rapports
sur l’esprit de sa circonscription,
comme l’afürme M. Millerand, iis ne
fesaient que remplir le rôle que notre
République attribue à ses préfets, de
venus de vrais inquisiteurs.
Pour l’administration générale, ce
n’était qu'une juste concentration de
tous les pouvoirs aboutissant tous au
gouvernement central ! On ne voit
pas que nos démocrates cherchent,
encore sur ce point, à se distinguer
du système impérial ; ils n'ont que le
mot de concentration à la bouche et,
si la décentralisation est réclamée,
c'est par qui ? par les conservateurs
seuls.
Puis est venue l’organisation judi
ciaire: Napoléon a remplacé les juges
élus de la Révolution par des juges
nommés par lui! encore s’il avait
respecté l’inamovibilité qu'il leur
avait donnée! On sait ce que valent
les juges élus : ce sont les esclaves
d’un parti, ce ne sont pas des juges;
et quant à l'inamovibilité, nous ne
connaissons rien, certes, de plus res
pectable, comme nous ne connais
sons rien de plus criminel que l’at
tentat commis contre elle, en 1807
par Napoléon, si ce n'est celui qui a
été commis contre elle par les répu
blicains eux-mêmes en 1885.
M. Millerand, arrivant à la Légion
d'honneur, la dénonce comme un
moyen de gouvernement et de cor
ruption : c’est bien notre avis, du
du moins pour la décoration civile.
Mais pourquoi lui et les siens n'en
ont-ils pas déjà, proposé l’abolition
et, sur ce point du moins, rompu
avec la tradition impériale?
L'Université a eu son tour; l’Em
pereur n’y voyait qu'une machine à
fabriquer des soldats ! Nous croyons
qu’il y voyait aussi une pépinière
d’esprits distingués et élevés au-des
sus du niveau vulgaire, et que c'est
ce caractère aristocratique qui froisse
les radicaux ; trop bassement égali
taires pour admettre la haute pensée
qui a créé l'Université et que M.
Thiers a si bien définie ainsi : « L'en-
« seignement classique restitué avait
« pour but d empêcher la formation
« d’une société sans lien moral avec
« le passé, ignorante, abaissée, ex-
« clusivement propre aux arts iné-
« caniques. *
Mais le grief le plus curieux con
tre l’Empereur, est celui d'avoir laissé
la France grevée de trois milliards!
le moment est en effet bien choisi,
lorsque nos républicains avouent,
en pleine paix, sans aucune grande
œuvre accomplie, un déficit d’un !
milliard et demi, ce qui n'est pas
leur dernier mot, et qu'ils songent à
recourir à l impôt sur le revenu,
moyen désespéré.
Mais une réflexion d'un ordre su
périeur nous assiégeait en entendant
ce réquisitoire d'un Jacobin contre
un Empereur.
Ainsi que le fit remarquer, assez
malencontreusement du reste, M. le
comte Anatole de la Forge, président
de cette réunion radicale, l'orateur
tirait ses critiques une à une de
1 Histoire de Napoléon de Lanfrey;
nous avons personnellement connu,
aimé et admiré Lanfrey; mais ce
n'est pas pour cet ouvrage que nous
le plaçons si haut, et voici pourquoi :
En 1809, parcourant le pays des vain
cus d’Iénaet de Wagram, nous vimes
son livre qui nous regardait derrière
les vitrines allemandes; nous ne
comprimes pas alors; mais 1870
nous a fait réfléchir, et Lanfrey lui-
même, lorsqu'il courut aux armes
contre les Prussiens, obéit peut-être
à une réflexion du même genre, en
même temps qu’à son patriotisme
éprouvé.
Et, d ailleurs, il avait une autre
excuse : c’est que son amour vrai de
la liberté ne lui permit jamais de
distinguer entre les oppressions; que
dans tous ses écrits, notamment dans
son Essai sur la Révolution , il s’est
indigné contre le rôle des tribuns
populaires, déchaîné contre le règne
ces multitudes, qu'enfin il a écrit ces
mots: « Entre le régime Convention-
« nel et le régime Consulaire, il n’y
« a qu'un pas. *
Quand on sait flétrir aussi coura
geusement le despotisme radical, il
est peut-être permis de condamner
la tyrannie d’un Napoléon. «
V. J.
M. de Heredia
Nous 1 isous dans la France libre:
M. de Héredia est uommé vice-président
de la commission du budget.
Ses antécédents financiers le recomman
daient assurément a ses collègues.
L’eminent Cubain est. en eflet, l’ex-prési-
dent du conseil d’administration d’une
compagnie d’assurance, prétentieusement
dénommée la République , et qui se trouve
aujourd’hui en liquidation, ainsi qu’il ar
rive habituellement aux entreprises for
mées pour l’exploitation industrielle des
idées politiques.
Les actionnaires perdent le moutant «le
leurs versements, eu attendant qu’on les
invite a compléter leurs souscriptions.
Pauvres gens !
Pendant que les révolutionnaires pillent,
incendient et tuent, sous le prétexte d’é
manciper les ouvriers, il est de vaillants
catholiques qui s’appliquent à faire du bon,
du vrai socialisme, ainsi qu’on peut s’eu
convaincre par la dépêche suivante, adres
sée de Saint-Etienne à la Gazette de
France :
4 L’assemblée régionale de Saint-Etienne
s’est clôturée par un banquet de six cents
couverts, dont cinq cents ouvriers. Au toast
d’un ouvrier, M. le comte Albert de Mun a
répondu par un spleudide discours, dans
lequel il a recommandé à ses auditeurs de
chercher l’amélioration de leur sort, non
dans la violence, mais dans l'union, la
concorde, la paix chrétienne. Ce discours
a été accueilli par de vifs applaudisse
ments. >
UNE PERLEJACQUERIE
Le Rappel termine un ariiole par cette
phrase :
4 La grève de Decazeville, où il y a ou
4 un meurtre isolé dans un accès de colère
4 IRREFLECHIE .,, »
L’assassinat de M. Watrin n’est qu’un
4 meurtre • aux yeux de rhuraauitariste
du Rappel.
Ce meurtre est le résultat d’4 uu accès
de colère. »
Et cette colere était 4 irréfléchie. »
Jugez un peu si la colère eût été 4 réflé
chi ! »
Il ne faut pas s’y tromper. M. Vacquerie
fait ce qu’il peut pour atténuer les crimes
des grévistes, pour lesquels le général Bou
langer a créé le droit a la gamelle du sol
dat.
PILLAGE E\ BANDE
On lit dans le Cri du Peuple :
< J’ai déja'^dit que les Belges sont facile
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