Titre : Courrier de Tarn-et-Garonne : journal politique, littéraire, judiciaire, d'annonces et avis divers ["puis" journal des intérêts conservateurs "puis" journal monarchiste constitutionnel]
Éditeur : [s.n.] (Montauban)
Date d'édition : 1886-04-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32750811r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 avril 1886 03 avril 1886
Description : 1886/04/03 (A48,N10098). 1886/04/03 (A48,N10098).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG82 Collection numérique : BIPFPIG82
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6031839z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-951
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/01/2020
48 e Année. — M° 10,098.
Journal yuolliliei!
Samedi 3 Avril 1886.
Vül I » lÉrAlTlMBIY
iMt moU, 8 fr. Six moi», 15#.
fia â*. 21 fr.
■0>C MJ DÉPARTEMENT
Troi» mois. 9 fr. Six mois, 17 fr.
U» an, 32 fr.
DE TARN-ET-GARONNE
JOURNAL MONARCHISTE' CONSTITUTIONNEL
iifsntiom
Aanoacss légales, la ttf. 10 •.
Id. de commerce. — 20 o.
Réclama, — tO t.
Faits divers, - M î.
L’abonnement compte du 1*' ou du 15 de chaque mois; il est dû si à
l’expiration on continue à recevoir les Numéros remis par le facteur eu le
distributeur.
Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s’adresser au Rédacteur en Chef.
Bureaux du Journal, à MONTAL’BAN. rue du Vieux-Palais, 23.
Les annonces pour Paris et les autres départements sont retJet à l’Agence
Havas, place de la Bourse, 8. Paris. — Celles du Tam-et-tiaronne. et des
départements limitrophes doivent être remises au Bureau du Journo*.
Mootauban, lmp, et Litb. Porcstiô,
Uontauban , le I e * Avril 1886
Déclaration ininislériclle
DU 16 JANVIER
Le 16 janvier dernier, M. de Freycinet
dans sa déclaration ministérielle, disait ce
qui suit a propos des finances :
Le pays a eEairemenl manifesté
qu’il voulait avoir îles finaiiees à
l’ahri do tonte rritiqm*. \ous croyons
que le Inul^et de f HH7, qui vous sera
bientôt présenté, répondra à son
attente. Xous comptons réaliser l’é
quilibre S V\S RECOURIR \ L Etl-
PRILVJT pour doter les services et
pourvoir aux dispenses coloniales et
sans créer de nouveaux impôts. Oe
sévères économies opérées ilans les
divers départ€Miients ministériels,
quelques renianieinents de taxes,
sans influence sur la consommation,
nous fourniront les ressources né-
cessaireset nous permettront même,
nous l’espérons, de faire une part
spéciale à l'agriculture.
Le projet de budget préparé par le cabi
net et arrêté le 15 mars, comporte :
1° Une augmentation d'impôts;
8° Un emprunt en obligations
vingtenaires pour assurer le service
des garanties d'intérêt de chemins
de fer ;
R° Un emprunt d'un milliard et demi
pour la liquidation du passé.
— - — .
Une des meilleures recommanda
tions, par le temps qui court, c’est
d’avoir appartenu de près ou de loin
à la Commune de 1871.
Les dirigeants du parti républicain
actuel sont pleins de tendresse pour
les épaves de cette abominable in
surrection.
Voici un exemple qui vous don
nera une idée des complaisances de
la République à l’endroit de l’en
geance communarde.
U y eut, sous ladite Commune, un
général des fédérés, du nom de La
Cécilia, Italien d’ailleurs, qui fut cé
lèbre autant que le général Eudes
par ses uniformes resplendissants.
Ce La Cécilia mourut, non pas
dans la lutte fratricide, mais après
la Commune et dans son lit.
11 laissait une veuve et un fils.
Les communards du conseil mu
nicipal de Paris décidèrent que la
ville avait contracté une dette de re
connaissance envers cet étranger qui
était venu aider les insurgés parisiens
à fusiller les étages et à incendier
nos monuments publics.
On pourvut donc, nous dit la Ga
zette de France , la veuve de La Ceci-
lia d’une fonction qui lui vaut deux
mille cent francs de traitement. ÇL
pour compléter l’œuvre de recon
naissance, on obtint du ministre de
l’instruction publique une bourse
entière d’interne au Lycée Saint-
Louis pour le fils du «général, «lors
qu’il est si difficile pour les fils des
Le Courrier publie les Annonces légales % et judiciaires de tout le département.
mil ■ i ———WMMWWMW—WM——iw—"MA . *i — *"■ ~ Il ———M——■
pauvres fonctionnaires français d'ob
tenir une demi-bourse. En outre, le
trousseau du fils de ce communard
fut payé sur le budget municipal
Comment trouvez-vous cela?
Savez-vous le chiffre de la pen
sion que l’Etat accorde à la veuve
d’un capitaine mort sur le champ de
bataille pour son pays ? mille francs
environ.
On voit que tout l’avantage esl
pour la veuve du communard.
Cette histoire prouve, de plus,que
non seulement le Conseil municipal
de Paris préfère les incendiaires aux
bourgeois paisibles qui paient de-
normes impôts, mais encore que le
gouvernement se croit obligé d'a
voir les plus grands égards pour les
fantaisies de ces singuliers admi
nistrateurs des deniers de la ville de
Paris.
Le ministre de l'instruction pu
blique peut bien faire entretenir par
l’Université un rejeton de commu
nard qui n’est meme pas français,
lorsque le ministre de l’intérieur per
met à un Conseil municipal de sub
ventionner les émeutiers de Decaze-
ville.
Tout s’enchaîne.
Spbctator.
La Crémation
La Chambre a voté, hier, une proposition
de loi qui, sous prétexte d’assurer la liberté
des funérailles, ne tend à rien moins qu’à
favoriser les vols des cadavres et les enterre
ments civils, violer les droits sacrés de la
famille, affaiblir le culte des morts, et
assurer l’impunité au crime.
L'intervention de la Droite a donné au
débat qui a précédé le vote une ampleur et
une élévation remarquables.
Mgr Freppel a combattu, dans un
magnifique langage, une disposition tendant
à autoriser la crémation des corps.
MM. de Lamarzelle, Félix Le Roy, de la
Bâtie, de la Ferronnays, tous orateurs de
grand talent, ont examiné spécialement la
proposition au point de vue juridique, mais
non sans formuler en même temps les
protestations de la France chrétienne.
La Droite a vu repousser tous ses amende
ments. Cependant son intervention n’a pas
été inutile, car elle a donné satisfaction aux
sentiments les plus nobles de la conscience
publique, et elle a prouvé une fois de plus
qu’il suffit à l’Opposition conservatrice de
faire acte de vitalité pour manifester les
riches éléments de talent et de dévouement
qu’elle est malheureusement trop souvent
disposée à tenir sous le boisseau.
Laïcisation
La cour d’assises des Hautes-Pyrénées
vient de condamner a cinq aus de prison le
nomme Forgue, instituteur laïque, directeur
de l’école communale mixte de Bramevaque,
convaincu d’avoir odieusement souillé plu
sieurs des jeunes enfants qui lui étaient
confiés.
Voilà qui dérange bien des théories.
Mais la mauvaise foi de certaines gens ne
désarme pas aisément et les radicaux conti
nueront à dire que l’instituteur laïque est le
monopole de la vertu.
1883-1880
Dans le Matin , M. Jules Simon compare
les deux lois sur l’instruction primaire de
1833 et de 1886. La première fut l’œuvre
de MM. Guizot et Cousin, et voici de quelle
façon ils l’avaient conçue. — M. Goblet
doit tenir en bien médiocre estime’ leur
iutelligence et leur libéralisme :
Leur principe était d’associer toutes les
forces sociales daQs une commune bienveil
lance pour l’école. Elle devait être l’image
de la société : ouverte a toutes les opiuions
et a tous les cultes; respectueuse pour la
liberté des conseieuces; ne faisant pas con
sister la liberté des uns dans l’oppression
des autres; alimentées par les sacrifices de
l’Etat de la commune et des familles, parce
qu’ou s’intéresse davantage à une ecole aux
liais de laquelle ou contribue; surveillée et
gouvernée de haut par l’Etat, de plus près
par l’autorité communale, et eu même
temps, et surtout, par les familles, dont la
sollicitude est de tous les instants et les
droits imprescriptibles. Nou seulement eu
pédagogie, mais en politique générale, ces
esprits éminents estimaient que la tâche
de l’homme d’Etat est de concilier et d’uti
liser les forces diverses dout une nation se
compose.
Le système nouveau est beaucoup plus
simple. On tenait, en 1833, à l’influence
j morale du prêtre; eu 1886, ou n’y tient,
i pas; au contraire, on la redoute. On avait
à se défendre, eu 1833, contre l’esprit d’en
vahissement et de domination du clergé,
cette ditliculté disparait aujourd’hui avec
le clergé lui-même, qu’on a mis tout sim
plement à la porte. Ou lui a rendu en même
temps sou mobilier, ses crucifix, ses images
de sainteté. On lui a rendu aussi sa biblio
thèque, et notamment son catéchisme.
L’expulsion de la commune a été moins
facile.
Les nouveaux réformateurs de renseigne
ment avaient plaidé pour la commune à
d’autres époques; on leur jetait à présent
leurs arguments à la tête, ce qui, je l’avoue,
a l’iuconvénient de remplacer les raisons
par des invectives. Ils s’en sont tirés en di
sant que les communes seraient libres eu
tout, excepté en matière d’école. Ils n’ont
pas dit le motif de cette exception. Ils n’ont
pas dit non plus ce que devenait la liberté,
quand oq en retranchait la liberté de cons
cience. Ils veulent bien nous assurer que les
communes seront ravies d’être privées de
leur ancien droit. Eu effet, disent ces libe
raux, ces décentralisateurs, le droit des
commîmes n’était pas absolu ; elles n’avaient
que voix consultative ; il pouvait y avoir
des luttes, des desappointements. Désormais,
on saura a quoi s’en tenir; il n’y aura plus
d’espérances trompées. Les communes se
résigneront a leur impuissance par l’agrea-
ble pensée qu’elle est complète et définitive.
Le mot de résignation a été dit, il est juste;
il exprime bien la situation nouvelle faite
aux communes de France. Elles ont perdu
l’autorité ; il leur reste la résignation.
Quant aux familles, de quoi se plain
draient-elles ? On fera de leurs enfauts de
bons républicains ; non pas des républicains
de l’école dissidente, fi î l’horreur ! mais
des républicains de l’ecole dominaute. qui
met l’Etat au-dessus de tout. Le vrai moyeu
| de produire l’unité de la France, c’est d’o
bliger tous les petits Français (et toutes les
petites Françaises) à suivre le même pro
gramme, à s’empiffrer des mêmes idées et à
subir les mêmes croyances...
Dévouement laïque et républicain
L’hôpital de Saint-Denis est en ce mo
ment le théâtre, si nous en croyons un
de nos confrères, d’un scandale qui sou
lève les protestations de tous les honnêtes
gens :
Deux jeunes filles atteintes de la petite
vérole ont été transportés, il y a six jours,
à l'hôpital Saint-Denis, laïcise depuis le 4
mars dernier.
L’économe s’est adressé aux surveillan
tes qui remplacent les sœurs, pour obtenir
que l’une d’elles voulût bien soigner les
trop périlleux; aucuue n’a voulu s’en char
ger.
L’économe dit le Gaulois , ne savait com-
| meut sortir de cette situation, quand, quel-
j ques heures plus tard, un mendiant, rongé
par la maladie et mourant de faim, viutde-
mander une soupe à l’hôpital
Idee sublime, l’économe lui offrit, en
; échange de la nourriture qui lui serait quo
tidiennement donnée, le charge à'infirmière
auprès de deux jeunes filles, que le meu-
diant s’empressa d’accepter.
Ainsi, grâce a la laïcisation, voilà un gar
çon de dix-neuf aus, un vagabond dout ou
ne connaît ni le passé, ni les instincts, ni
la moralité, qui se trouve uuit et jour au
près de deux jeuues filles âgées l’une de
I dix-sept. l’autre de dix-huit ans, que leur
; maladie a obligé de placer dans un pavillon
isolé !
Si le fait est exact, ou ne sait, en vérité
comment qualifier une telle façon d’agir,où
Tudieux le dispute a l’immoralité. Ce ne
sont pas les sœurs qui auraient ainsi dé
serté lâchement devant le danger !
LE CATÉCHISME DU PEUPLE
Le Figaro a envoyé en Belgique
M. Giffard, un de ses rédacteurs.
De sa correspondance nous
extrayons le passage suivant:
Je vous ai parlé du Catéchisme du
peuple. Voici quelques extraits de ce
pamphlet aujourd’hui introuvable. Il est
daus toutes les armoires de la région
houillière; mais il n’en sort pas.
— Qui est-tu ?
R. Je suis un esclave...
— Qu’est-ce qu’un esclave i
R. C’est un être auquel on ne reconnaît
qu’un seul devoir, celui de travailler et de
souffrir pour les autres.
— A quoi reconnaissez-vous, en Belgique,
l’homme libre de l’esclave?
R. Eq Belgique, l’homme libre est riche ;
l’esclave est pauvre.
— L’esclave existe-t-il dans tous les
pays ?
R. Non. La République française, la Ré
publique suisse, la République des Etats-
Unis et d’autres encore ne sont composées
que d’hommes libres. Tous les citoyens font
les lois, et tous s’y soumettent...
— Que faut-il donc pour faire d’un
esclave un homme libre ?
R. Il faut lui donner le droit de vote,
c’est-a-dire le suffrage universel...
— Par qui se font maintenant les lois en
Belgique ?
R. Les lois se font maintenant en Belgi
que par les riches, pour les riches et con
tre les pauvres. Les lois sont laites pour
ceux qui ne font rien , et contre ceux qui
travaillent...
— Quelles choses sont frappées par l’im
pôt ?
R. Tout, depuis l’air et le soleil que nous
payons parce qu’ils entrent par nos fenêtres,
jusqu’à l’eau qui se consomme dans les vil
les puisqu’on la paie. Il n’y a qu’une chose
qu’on s’est bien garder de frapper...
— Quoi donc ?
R. C’est le revenu , c’est-à-dires les ren-
te s, parce que seuls les riches en possèdent:
cela se comprend...
— De sorte qu’il y a des gens qui ne
paient pas d’impôt bien qu’ils aient 100,000
francs de revenu ?
R. Evidemment...
— Y a-t-il une loi sur les salaires en Bel
gique?
R. Non. Le patron donne ce qu’il veut à
j l’ouvrier...
— Comiueut le travail est-il rémunéré ?
R. Plus on travaille , moins an est payé;
moins on travaille, plus on est payé...
— Par qui, esclave, es-tu gouverné ?
R. Par 30,000 privilégiés...
— Sont-ils honnêtes ?
— Non. Ils trafiquent de tout et vivent-
de notre travail en nous refusant tout.
— Que te laissent-ils ?
R. Rien. Les riches prennent nos filles
pour en faire de la chair a prostitution. Nos
fils pour eu faire de la chair à canon. Nous-
mêmes, ils prennent notre vie pour en faire
des dividendes...
— Comment obtiendras-tu le suffrage
universel ?
Journal yuolliliei!
Samedi 3 Avril 1886.
Vül I » lÉrAlTlMBIY
iMt moU, 8 fr. Six moi», 15#.
fia â*. 21 fr.
■0>C MJ DÉPARTEMENT
Troi» mois. 9 fr. Six mois, 17 fr.
U» an, 32 fr.
DE TARN-ET-GARONNE
JOURNAL MONARCHISTE' CONSTITUTIONNEL
iifsntiom
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Id. de commerce. — 20 o.
Réclama, — tO t.
Faits divers, - M î.
L’abonnement compte du 1*' ou du 15 de chaque mois; il est dû si à
l’expiration on continue à recevoir les Numéros remis par le facteur eu le
distributeur.
Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s’adresser au Rédacteur en Chef.
Bureaux du Journal, à MONTAL’BAN. rue du Vieux-Palais, 23.
Les annonces pour Paris et les autres départements sont retJet à l’Agence
Havas, place de la Bourse, 8. Paris. — Celles du Tam-et-tiaronne. et des
départements limitrophes doivent être remises au Bureau du Journo*.
Mootauban, lmp, et Litb. Porcstiô,
Uontauban , le I e * Avril 1886
Déclaration ininislériclle
DU 16 JANVIER
Le 16 janvier dernier, M. de Freycinet
dans sa déclaration ministérielle, disait ce
qui suit a propos des finances :
Le pays a eEairemenl manifesté
qu’il voulait avoir îles finaiiees à
l’ahri do tonte rritiqm*. \ous croyons
que le Inul^et de f HH7, qui vous sera
bientôt présenté, répondra à son
attente. Xous comptons réaliser l’é
quilibre S V\S RECOURIR \ L Etl-
PRILVJT pour doter les services et
pourvoir aux dispenses coloniales et
sans créer de nouveaux impôts. Oe
sévères économies opérées ilans les
divers départ€Miients ministériels,
quelques renianieinents de taxes,
sans influence sur la consommation,
nous fourniront les ressources né-
cessaireset nous permettront même,
nous l’espérons, de faire une part
spéciale à l'agriculture.
Le projet de budget préparé par le cabi
net et arrêté le 15 mars, comporte :
1° Une augmentation d'impôts;
8° Un emprunt en obligations
vingtenaires pour assurer le service
des garanties d'intérêt de chemins
de fer ;
R° Un emprunt d'un milliard et demi
pour la liquidation du passé.
— - — .
Une des meilleures recommanda
tions, par le temps qui court, c’est
d’avoir appartenu de près ou de loin
à la Commune de 1871.
Les dirigeants du parti républicain
actuel sont pleins de tendresse pour
les épaves de cette abominable in
surrection.
Voici un exemple qui vous don
nera une idée des complaisances de
la République à l’endroit de l’en
geance communarde.
U y eut, sous ladite Commune, un
général des fédérés, du nom de La
Cécilia, Italien d’ailleurs, qui fut cé
lèbre autant que le général Eudes
par ses uniformes resplendissants.
Ce La Cécilia mourut, non pas
dans la lutte fratricide, mais après
la Commune et dans son lit.
11 laissait une veuve et un fils.
Les communards du conseil mu
nicipal de Paris décidèrent que la
ville avait contracté une dette de re
connaissance envers cet étranger qui
était venu aider les insurgés parisiens
à fusiller les étages et à incendier
nos monuments publics.
On pourvut donc, nous dit la Ga
zette de France , la veuve de La Ceci-
lia d’une fonction qui lui vaut deux
mille cent francs de traitement. ÇL
pour compléter l’œuvre de recon
naissance, on obtint du ministre de
l’instruction publique une bourse
entière d’interne au Lycée Saint-
Louis pour le fils du «général, «lors
qu’il est si difficile pour les fils des
Le Courrier publie les Annonces légales % et judiciaires de tout le département.
mil ■ i ———WMMWWMW—WM——iw—"MA . *i — *"■ ~ Il ———M——■
pauvres fonctionnaires français d'ob
tenir une demi-bourse. En outre, le
trousseau du fils de ce communard
fut payé sur le budget municipal
Comment trouvez-vous cela?
Savez-vous le chiffre de la pen
sion que l’Etat accorde à la veuve
d’un capitaine mort sur le champ de
bataille pour son pays ? mille francs
environ.
On voit que tout l’avantage esl
pour la veuve du communard.
Cette histoire prouve, de plus,que
non seulement le Conseil municipal
de Paris préfère les incendiaires aux
bourgeois paisibles qui paient de-
normes impôts, mais encore que le
gouvernement se croit obligé d'a
voir les plus grands égards pour les
fantaisies de ces singuliers admi
nistrateurs des deniers de la ville de
Paris.
Le ministre de l'instruction pu
blique peut bien faire entretenir par
l’Université un rejeton de commu
nard qui n’est meme pas français,
lorsque le ministre de l’intérieur per
met à un Conseil municipal de sub
ventionner les émeutiers de Decaze-
ville.
Tout s’enchaîne.
Spbctator.
La Crémation
La Chambre a voté, hier, une proposition
de loi qui, sous prétexte d’assurer la liberté
des funérailles, ne tend à rien moins qu’à
favoriser les vols des cadavres et les enterre
ments civils, violer les droits sacrés de la
famille, affaiblir le culte des morts, et
assurer l’impunité au crime.
L'intervention de la Droite a donné au
débat qui a précédé le vote une ampleur et
une élévation remarquables.
Mgr Freppel a combattu, dans un
magnifique langage, une disposition tendant
à autoriser la crémation des corps.
MM. de Lamarzelle, Félix Le Roy, de la
Bâtie, de la Ferronnays, tous orateurs de
grand talent, ont examiné spécialement la
proposition au point de vue juridique, mais
non sans formuler en même temps les
protestations de la France chrétienne.
La Droite a vu repousser tous ses amende
ments. Cependant son intervention n’a pas
été inutile, car elle a donné satisfaction aux
sentiments les plus nobles de la conscience
publique, et elle a prouvé une fois de plus
qu’il suffit à l’Opposition conservatrice de
faire acte de vitalité pour manifester les
riches éléments de talent et de dévouement
qu’elle est malheureusement trop souvent
disposée à tenir sous le boisseau.
Laïcisation
La cour d’assises des Hautes-Pyrénées
vient de condamner a cinq aus de prison le
nomme Forgue, instituteur laïque, directeur
de l’école communale mixte de Bramevaque,
convaincu d’avoir odieusement souillé plu
sieurs des jeunes enfants qui lui étaient
confiés.
Voilà qui dérange bien des théories.
Mais la mauvaise foi de certaines gens ne
désarme pas aisément et les radicaux conti
nueront à dire que l’instituteur laïque est le
monopole de la vertu.
1883-1880
Dans le Matin , M. Jules Simon compare
les deux lois sur l’instruction primaire de
1833 et de 1886. La première fut l’œuvre
de MM. Guizot et Cousin, et voici de quelle
façon ils l’avaient conçue. — M. Goblet
doit tenir en bien médiocre estime’ leur
iutelligence et leur libéralisme :
Leur principe était d’associer toutes les
forces sociales daQs une commune bienveil
lance pour l’école. Elle devait être l’image
de la société : ouverte a toutes les opiuions
et a tous les cultes; respectueuse pour la
liberté des conseieuces; ne faisant pas con
sister la liberté des uns dans l’oppression
des autres; alimentées par les sacrifices de
l’Etat de la commune et des familles, parce
qu’ou s’intéresse davantage à une ecole aux
liais de laquelle ou contribue; surveillée et
gouvernée de haut par l’Etat, de plus près
par l’autorité communale, et eu même
temps, et surtout, par les familles, dont la
sollicitude est de tous les instants et les
droits imprescriptibles. Nou seulement eu
pédagogie, mais en politique générale, ces
esprits éminents estimaient que la tâche
de l’homme d’Etat est de concilier et d’uti
liser les forces diverses dout une nation se
compose.
Le système nouveau est beaucoup plus
simple. On tenait, en 1833, à l’influence
j morale du prêtre; eu 1886, ou n’y tient,
i pas; au contraire, on la redoute. On avait
à se défendre, eu 1833, contre l’esprit d’en
vahissement et de domination du clergé,
cette ditliculté disparait aujourd’hui avec
le clergé lui-même, qu’on a mis tout sim
plement à la porte. Ou lui a rendu en même
temps sou mobilier, ses crucifix, ses images
de sainteté. On lui a rendu aussi sa biblio
thèque, et notamment son catéchisme.
L’expulsion de la commune a été moins
facile.
Les nouveaux réformateurs de renseigne
ment avaient plaidé pour la commune à
d’autres époques; on leur jetait à présent
leurs arguments à la tête, ce qui, je l’avoue,
a l’iuconvénient de remplacer les raisons
par des invectives. Ils s’en sont tirés en di
sant que les communes seraient libres eu
tout, excepté en matière d’école. Ils n’ont
pas dit le motif de cette exception. Ils n’ont
pas dit non plus ce que devenait la liberté,
quand oq en retranchait la liberté de cons
cience. Ils veulent bien nous assurer que les
communes seront ravies d’être privées de
leur ancien droit. Eu effet, disent ces libe
raux, ces décentralisateurs, le droit des
commîmes n’était pas absolu ; elles n’avaient
que voix consultative ; il pouvait y avoir
des luttes, des desappointements. Désormais,
on saura a quoi s’en tenir; il n’y aura plus
d’espérances trompées. Les communes se
résigneront a leur impuissance par l’agrea-
ble pensée qu’elle est complète et définitive.
Le mot de résignation a été dit, il est juste;
il exprime bien la situation nouvelle faite
aux communes de France. Elles ont perdu
l’autorité ; il leur reste la résignation.
Quant aux familles, de quoi se plain
draient-elles ? On fera de leurs enfauts de
bons républicains ; non pas des républicains
de l’école dissidente, fi î l’horreur ! mais
des républicains de l’ecole dominaute. qui
met l’Etat au-dessus de tout. Le vrai moyeu
| de produire l’unité de la France, c’est d’o
bliger tous les petits Français (et toutes les
petites Françaises) à suivre le même pro
gramme, à s’empiffrer des mêmes idées et à
subir les mêmes croyances...
Dévouement laïque et républicain
L’hôpital de Saint-Denis est en ce mo
ment le théâtre, si nous en croyons un
de nos confrères, d’un scandale qui sou
lève les protestations de tous les honnêtes
gens :
Deux jeunes filles atteintes de la petite
vérole ont été transportés, il y a six jours,
à l'hôpital Saint-Denis, laïcise depuis le 4
mars dernier.
L’économe s’est adressé aux surveillan
tes qui remplacent les sœurs, pour obtenir
que l’une d’elles voulût bien soigner les
ger.
L’économe dit le Gaulois , ne savait com-
| meut sortir de cette situation, quand, quel-
j ques heures plus tard, un mendiant, rongé
par la maladie et mourant de faim, viutde-
mander une soupe à l’hôpital
Idee sublime, l’économe lui offrit, en
; échange de la nourriture qui lui serait quo
tidiennement donnée, le charge à'infirmière
auprès de deux jeunes filles, que le meu-
diant s’empressa d’accepter.
Ainsi, grâce a la laïcisation, voilà un gar
çon de dix-neuf aus, un vagabond dout ou
ne connaît ni le passé, ni les instincts, ni
la moralité, qui se trouve uuit et jour au
près de deux jeuues filles âgées l’une de
I dix-sept. l’autre de dix-huit ans, que leur
; maladie a obligé de placer dans un pavillon
isolé !
Si le fait est exact, ou ne sait, en vérité
comment qualifier une telle façon d’agir,où
Tudieux le dispute a l’immoralité. Ce ne
sont pas les sœurs qui auraient ainsi dé
serté lâchement devant le danger !
LE CATÉCHISME DU PEUPLE
Le Figaro a envoyé en Belgique
M. Giffard, un de ses rédacteurs.
De sa correspondance nous
extrayons le passage suivant:
Je vous ai parlé du Catéchisme du
peuple. Voici quelques extraits de ce
pamphlet aujourd’hui introuvable. Il est
daus toutes les armoires de la région
houillière; mais il n’en sort pas.
— Qui est-tu ?
R. Je suis un esclave...
— Qu’est-ce qu’un esclave i
R. C’est un être auquel on ne reconnaît
qu’un seul devoir, celui de travailler et de
souffrir pour les autres.
— A quoi reconnaissez-vous, en Belgique,
l’homme libre de l’esclave?
R. Eq Belgique, l’homme libre est riche ;
l’esclave est pauvre.
— L’esclave existe-t-il dans tous les
pays ?
R. Non. La République française, la Ré
publique suisse, la République des Etats-
Unis et d’autres encore ne sont composées
que d’hommes libres. Tous les citoyens font
les lois, et tous s’y soumettent...
— Que faut-il donc pour faire d’un
esclave un homme libre ?
R. Il faut lui donner le droit de vote,
c’est-a-dire le suffrage universel...
— Par qui se font maintenant les lois en
Belgique ?
R. Les lois se font maintenant en Belgi
que par les riches, pour les riches et con
tre les pauvres. Les lois sont laites pour
ceux qui ne font rien , et contre ceux qui
travaillent...
— Quelles choses sont frappées par l’im
pôt ?
R. Tout, depuis l’air et le soleil que nous
payons parce qu’ils entrent par nos fenêtres,
jusqu’à l’eau qui se consomme dans les vil
les puisqu’on la paie. Il n’y a qu’une chose
qu’on s’est bien garder de frapper...
— Quoi donc ?
R. C’est le revenu , c’est-à-dires les ren-
te s, parce que seuls les riches en possèdent:
cela se comprend...
— De sorte qu’il y a des gens qui ne
paient pas d’impôt bien qu’ils aient 100,000
francs de revenu ?
R. Evidemment...
— Y a-t-il une loi sur les salaires en Bel
gique?
R. Non. Le patron donne ce qu’il veut à
j l’ouvrier...
— Comiueut le travail est-il rémunéré ?
R. Plus on travaille , moins an est payé;
moins on travaille, plus on est payé...
— Par qui, esclave, es-tu gouverné ?
R. Par 30,000 privilégiés...
— Sont-ils honnêtes ?
— Non. Ils trafiquent de tout et vivent-
de notre travail en nous refusant tout.
— Que te laissent-ils ?
R. Rien. Les riches prennent nos filles
pour en faire de la chair a prostitution. Nos
fils pour eu faire de la chair à canon. Nous-
mêmes, ils prennent notre vie pour en faire
des dividendes...
— Comment obtiendras-tu le suffrage
universel ?
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