Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-11-27
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 novembre 1907 27 novembre 1907
Description : 1907/11/27 (Numéro 5650). 1907/11/27 (Numéro 5650).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5954918
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2008
JELJB MTJM~EI~O s S C!ëïitïn~es
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Rédaction: 101-69,102-80. Administration :iM-?a
ÊMtLE DE GtRARDtN
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POUR LA fUBLïMTÈ
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!r~ ~1-69 102-80. Administration: iM 7<
m
LA m~BLEUSE DU MARQUtS CE SAtST-LÉOEB
M~ia~~QmUe
d@Mt!~ Assise
La dernière audience
Encore plus de monde, aujourd'hui
qu'hier. La salle d'audience est comble et
aux portes de nombreux curieux cherchent
à pénétrer, mais la consigna est sévère et
les gardes l'appliquent dans toute sa ri-
gueur.
A l'ouverture des débats, M. le président
Bertulus donne la parole à M° Félix Decori,
avocat du marquis Louis de Saint-LégLeir,
partie civile au procès.
Ptaidoirie de M° Decort
M~ Decari montre les mobiles du cmme
dans l'amour jaloux et sauvage de l'accu-
sée, qui n'a pas voulu que son .amant put
.appartenir à d'autres.
Il est faux, ar&nne-t-jl, que le mar-
qui-s die Saint-Légier 'l'ait poussée à l'incon-
duite. Elle y est allée d'elle-même.
M" Decori explique que la fin de la liaison
fut marquée pa,r des scènes nombreuses
la jalousie de la .femme augmentait en ;rai-
son directe de Ja l'a'ssitud.e que ne cachait
plus le marquis de Saint-Légier.
Il fait Je récit de La première tentati've
criminejjie de Mme Cou&siérat, qui, la nuit,
tenta de tuer son. amant à coups de rasoir.
Au'cune plainte ne fut portée, et la meur-
trière obtint le pardon de sa victime.
EUe part à Bordeaux; C'&'at fini ? Non 1
C'est .à son visage qu'elle en veut, à ce vi-
aagsqu'eJile veut défigurer.
Elle écnit pour réclame « EUe diéclare ne pas Imi em v.oûlo'ir car,
dit-elle, on n'est pas maître de son cœur.
Qfuel ohâtiim~sn.t, hélas v~ms tui avez infligé
pofur ne pas avoir été « maître de :aon
coeur)),
M" Decori lit de nombreuses lettres plei-
nes de passion, adressées au marquis par la
d'Orville. Celle-ci, au cours de la lectuire,
sanglote abondamment. <
L'.éminent avocat la montré, préparant
son crime, avec la-complicité de Merciea-
et'Dimar. Il fait un tableau dramatique de-
la scène de l'attentat. Puis il reproche à
l'accusée de n'avoir pas été satisfaite par
oette abominable vengeance,d'avoir essayé,
en outre, de déshonorer sa victime.
M termine ainsi
C&tte famme a voulu se vengetr a.u tour d'à
la justice, iBiaiMtema.nt. Vo droit de grâce vous pouvez appiMquer la loi.
Apprenez aux héroï'nes du vitTiol qu'elles me
pëtuve.n.t accom.plir Nnpmiém.ent leurs ex.pLojEra-ppez, donmez une sévère leçon. Empêchez
que de pareilles maîtresses ne &urgissetnt. de
vant vos Ms, quand ils auront vin.gt ans 1
` Le réquisitoire
M. l'avocat général Peyssonnié a pro-
'noncé ensuite son réquisitoire. Il s'est at-
taché à démontrer la culpabilité des trois
accusés.
M trouve à l'acte de la d'Orville des mo-
tifs plus bas, plus inavouables que la pas-
sion. Mercier est aussi coupable qu'elle.
Dimer mérite une certaine .indulgence à
cause de son jeune âge.
M. l'avocat général réclame des peines
sévères.
La défense des accusés
Après le réquisitoire, une suspension
d'audience est accordée à la demande du
chef du jury, puis la parole est donnée à
M" Joseph Ménard, pour présenter la dé-
fense de l'agent d'affaires Mercier.
'.Très éloquemment et avec beaucoup de
'chaleur, l'avocat s'élève contre les paroles
de M. Peyssonnié, qui a représenté son
client comme un agent d'affaires véreux, un
escroc légal, échappant, grâce à sa con-
naissance du Code pénal, à la répreasion
de la ju&tice.
Marcier, dit-il,, n'est pas cela c'est
Un homme 'd'~aKai.res, c'est entendu mais
il n'a jamais escroqué peirso.nne et tous ses
mombireux clients sont là pour l'attester.
Au point de vue de I'.acc,uaa par Mme Coussiénat, M" Joseph Ménard
afarme qu'elle est fausse et que Mercier
n'a pas proauré de vitrMi à la maîtresse
du marquis de Saint-Légi~er'.
Il tetrmine_ aon habile plaidoirie en de-
mtandianjt racquittemejn.t de son client.
M° Benjamin Landowski arrive à la mê-
me conclusion pour le jeune Dim&r.
M" Henri Robert plaide alors pour Valen-
time CoussiéraA. Il supplie les jurés de l'ac-
quittar.
Etant donnée l'heure tardive à laquelle
les plaidoiries ont commencé, le verdict ne
sera connu ce soir que fort tard.
LES TRAITRES
U)tmo ramené à Toutou
Toulon, 26 novembre. –On est convaincu
Ici qu'Ullmo aéra. renvoyé ct.eva.nt le conseil
de guerre maritime. Le traître serait ra-
mené à Tpu'ion, dans une quinzaine de
jours, pour être mis à la disposition de
t'ofncier qui sera chargé de compléter l'ins-
truction de l'affaire.~
La compagne de B&rton
Mme Aimée Augis, la compagne dû l'of-
'îicier d'administrati.on de t&rritoriale Louis
B&r.ton, celle dont il ne cesse de proclamer
l'innocence et dont il demandait encore, la
semaine dernière, la mise en liberté, Mme
'Aimée Augis, a été amenée aujourd'hui de
la prison Saint-Lazare et conduite au Pa-
lais. de justice, où elle est arrivée vers trois
heures .eit demie.
Son avocat, Me Georges ClEuretle, s'est en~-
tr&tenu longuement avec elle dans le cou-
loir des prévenus, puis, à quatre heures,
tous deux ont été introduits chez M. le juge
d'instruction Leyde.t.
L'initer.r.oga.toH'e. se terminera a.ssez tard.
L'Union du Commerce
et deT!ndustr!e
Le banquet d'au~ourd'hu!
'L'Union du commerce et de l'industrie a
donné aujourd'hui un banquet d'une cen-
taine de couverts dans un restaurant des
Champs-Elysées.
Parmi les personnalités pfésénies :'MM.
Thierry, député des Bpuches-du-RMne.,
AynarcL député du Rhône BaIIa-nde, dé-
puté de la. Gironde Beauregard, amu'al
Bienaimé, députés de la Seine Cornudet,
député de Seine-et-Oise Néron, député de
la Haute-Loire Dio.r, député de la Manche;
Pierre Leroy-Beaulieu, député de l'Hérault;
Adigacrd, député de l'Orne Duclaux-Mon-
!te!tl, député de l'Ardèche Larpche-Joùbert,
ancien député Gustave Denis, anci'en sé-
nateur Exbra.yat, secrétaire général de la
Fédération des industriels et commeirçants
français de Màynard, secrétaire général
de l'Union du conuneroe et de l'industrie,
etc.
Au dessert, après quelques paroles de
bienvenue prononcées par M. Thierry, M.
Aynard a fait une conféa-enoe documentée
sur le rôle social des classes moyennes.
w
A L'HOTEL DE VILLE
Le personne! des !ntirmiers
Cet apres-miitdi, la 5° commission du Con-
&eil municipal a reçu les délégués du per-
sonnel in&mnier des hôpitaux de Paris, qui
sont venus exposer leurs revendications.
M. Mesureur, directeur de l'Assistance
publique, a été également entendu.
w
~as~at!quesu!c!de
d~un jeune hom~e
Le bastion de la porte d'Auteuil a été,
vers midi, le théâtre d'un tragique événe-
ment un jeune homme, presque un en-
fajit, paraissant âgé de quatorze à quinze
ans, s'est tiré deux coups de revolver dans
la tempe droite.
Informé, le commissaire de police du
quartier d'Auteuil, M. Goulier, n'a pu que
constater le décès.
Les vêtements dont le malheureux était
revêtu lui donnaient une apparence assez
.élégante. Le capuchon rejeté sur ses épau-
les fit supposer au magistrat qu'il était en
présence d'un collégien.
Faute de papiers, l'idemftité n'a p'u étire
établie. Le commisaaJre a fait transporter
Le ooir'ps à la M'argue.
Ajoutons que, ce ntatm même, le greffier
de la, Morgue a reçu ta visite d'un monsieur
habitant r.aveame de Clichy, qjUii est venu
le ptrôvenjir de la disp.afriitdon de son fils. Le
signa.lemeiMtt qu'il a dommé du jeune homms
ptajraît s'appliquer au suMMé d'Auteuil.
Le greffier de la MO)Tg)ue nous a prévenu
qn'il avait ifn.vité 1'a.uteur de la décta.ra-
'tMm dfe la mfaMnée de se ptrésenter à son.
bureau.
CA~Mf~O formes chics
bO~L&S t~tesn~uve~
~<
~T~n dn Jour
CAUDAUX-DEFICIT
La Chambre continue à discuter le bud-
get c'est une opération laborieuse et fas-
tidieuse, qui fait dormir les députés qui
votent les crédits et les lecteurs qui par-
courent le.s journaux. Partez-moi d'un beau
crime ou d'un scandale parisien pour faire
monter la vante, mais le budget ne nourrit
pas son camelot.
L'opération est cependant hêcesaajre et
l'on ne pourrait qu.e féliciter la Chambre
d'y consacrer ses après-midi et ses mati-
nées, si cala servait à quelque chose mais
ça ne sert à rien. Tout ce que la commis-
sion et la Chambre font, le gouvernement
le défait, de teUe sorte qu'il s~srait beau-
coup plus simple et plus rapide de prier
les ministres de régler à leur gré les re-
cettes et les dépenses, sans faire perdre
deux ou trois mois aux députés qui aime-
raient mieux s'occuper d'autre chose.
M. Poincaré, .rapporteur g.éméral, no.us
dévoile en effet le procédé absolument dé-
pourvu d'artifice dont usent M. Caililaux et
ses coB.egu.es pour rétablir les crédits sup-
primés. « Un. certen?!. Mom&fe des ëcoM.oni.te~
yëa!MëM pa?- ïs co??t.wtMMo~ (!M budget,
nous dit-il, e<fëeHe~ et soit que les administrations
aient pris après, coup leu.r revanche contre
des réductions subies de mauvaise grâce,
soit que ces réductions fussent véritable-
ment incompatibles avec la bonne marche
des services, on, a. CM ?'epa)'e~6 en cours
d'M:e?'c!ce.s dM dépernses qu'on cfo~azt écar-
<ée~. ))
Ce n'est pas plus difficile que cela. La
Chambre réalise une économie qu'on fait
miroiter devant le nez des contribuables
le gouvernement s'incline on boucle le
budget. C'est le premier acte de la comédie.
Au second acte, le gouvernement ne dé-
pense pas un sou de moins et vient tout
simplement présenter l'addition sur l'as-
siette des crédits supplémentaires, laquelle
fait partie de la vaisselle au beurre car
ce n'est plus une assiette maintenant, c'est
tout un service pour grand dîner dont nous
payons la casse et l'entretien. Le contenant
et le contenu.
Au troisième et dernier acte, la commis-
sion grogne mais comme la dépense est
engagée et que les ministres n'ont pas cou-
tume de payeir de leur poche, il faut solder
tta douloureuse. Le contribuable casque, et
le gouffre du déficit s'augmente.
On a traduit devant les assises le mi-
nistre italien Nasi pour des peccadilles
qui n'étaient pas plus graves que celles que
notre gouvernement se permet. Ce péninsu-
laire, dans ses déplacements officiels, avait
un p~u trop tiré sur la corde. Grand Dieu,
où irions-nous s'il fallait éplucher les notes
des banquets, les frais de voyages et tous
les tours de bâton qui sont d'usage en
France Les crédits supplémentaires ont
bon dos.
Quant à M. Ca.illaux, il' mérite plus que
jamais son titre de CaiMaux-déncit. Il laisse
faire, en se consolant par .le. joie de ses
collègues .&t en se souvenant que ce qui est
perdu pour le pa-ys n'est-pas perdu pour
tout le monde.
~MESTB<
AU PALAIS°BOURBON
LE BUDGET DES TRAVAUX PUBLICS
Les Bntérmèdes Conques de ?. @énac
IMPRESSIONS DE SÉANCE. Ma!oye !es gros
&Mdg'e~ OMO !a Cham&re commence a a&or-
der, &t€K. peu de depM maMK, t!s Cn'a pa~ e?H.pec/i.e ccHe MtMaKte pha!aH yepOMSser pa}' 421 roM; MK ame}~e?)T.en! (!e
Af. Po. CoM~~ant; cet ap)'6~-7Ktftt, Ms so7t<
Mn. peM p!MS n.om6reMa;, maM st peu ~ue ce
K'e~ p
BMK eK<)'est peM am?~ee et, MM M. Senne, eHe mena-
ceratt ae de~e~M' Mto~otoKe. Le députe du
TafK-et-GaroKMe K'a, en. e/et, ~M'a monter à
!a tT't&Mtt.e pour oue ~e ptMS t?tcoe?'Ct!)!e /ou
rtfe ~aone aMMttot toute !a Cha?n.&re.
~Se'Mac Me..s'<~eM< pas de ce~e M!artparte; e! maroMes PayM-Port de Mef et :e Ca?~ des
DeM.K-Mefs.
Les députés se!'eKCOM7'aoen<, M décochent des eom.p!t-
ments. C'es< Mn Momphe c'est même une
Utc
Le ?MKM<7'e s'e.ëeMM. Senac est co~et~. La Cham&ïe aMSSt.
QMe peMt-o~ e~oer de p!MS 7
CEJ~T!M
La. séance est ouverte à neuf hemrës, sous
la, présideiM'e da M. Rabier, vtice-p'résidjent.
On comtim.ue la. discussion du budget sur
les trtawaux publics. M. Siegfried, smr le
chapitre 3 (pefrsonnel des ing'énie.ufrs des
ponts et chafussées), développe un projet de
résolution invitant le go'uve~'ne'ment à ins-
orire d'ans le prochain budget les crédits
destinés à efinvoyecr en mission à F étranger
les ingénieurs les pl'us distingués, à. leur
aofrtie de l'Ecole.
Le projet de résol'ution est adopté, 'aimsi
q/ue les chapitres 3 à 9.
On votfe ensuite les chapdtres 10, 11, 12,
13 et 18.
Sufr le chapitre 19 (personirLe.! des comtrô-
leurs dfu travail des agents du ehemdn de
fer) M. Femand Engerand présente un pro-
jet de .résolution, invitait le gMuvdrm.e-
mant à faire 'bénéficie chemin d)e far d'intérêt local, de la régle-
memt.atiom dfu travail et du
madaire.
M. Barthou répond qu'il a, à plusieurs
reprises, rappelé aux préfets la circulaire
relative aux conditions du travai]. Actuel-
lement, cette circulaire est appliquée dans
199 réseaux sur 270. Le ministre accepte ce
projet de résolution.
Les chapitres 19 à 30 sont adoptés.
On passe au ohapi.ia-e 31. Après uns intevénitien de MM. Comudet, Guilloteaux et
Bo.uB*ély, M. Pa;ul Constant demande un
cirédit de cent mille f rames piOMtr répatrat.ions j
urgentes à un pont-canal situé sur le par-
cours d~ canal dm Befnry..
.On vote, et r.amendtem.ent P~fui Co(nista!nt
&s)t,T)e.ptOussé .piar 421 vodx comftti'e 83.
EinËm,après de.s oritiqu.as ds M. Jea aiarMl,aur la situation déf&ot.ueuse du canal-
dfu Miidi, et utne rép~onse ds M. Bartbo'u, la
séamfce estl'evée àmidi dix..
CET APRÈS-S~im
La séance est ouverte à deux heures et
demie. M. Brisson préside.
On discute le projet do loi ayant pour
objet d'autoriser le gouvernement à ap-
prouver par décret la prorogation des sur-
taxes d'octroi s.ur l'alcool.
M. G'érald voudrait que le gouvernement
n'autorisât pas facilement les communes à
surtaxer les alcools.
M. Gératd. Les ocirots sont appelés à dis-
paa-aît.re il ne faut donc pas pousser les mu'
initcipalites à élever les barrières Sscales.
M. Vaillant parle dans le même sens.
M. Caillaux dit que, bien que partisan en
principe de la suppression des octrois, c.e
n'était pas au gouvernement à prendre
l'initiative de cette mesure.
L'article unique du projet est voté.
On revient ensuite à la discussion du bud-
get des tiravaux publics.
Sur le chapitre 53 (Routes na'ti'enales),
M. Empereur demande l'achèvement d'une
route destinée à mettre en communication
la Suisse et l'Italie.
M. Ba;rthou répond que les députés des
Hautes-Alpes et des Basses-Alpes, intéres-
sés à cette route comme le département de
ta Savoie, n'ont pas encore fait connaître
leurs intentions, mais dès qu'ils l'auront
fait, ils pourront être assurés de la bien-
veillance du gouvernem'ent. Les chapitres
53 à 58 sont adop.tés.
Sur le chapitre 59 (Amélio.'ra.tion des ser-
vices), M. Balande signale les tra.vaux de
dragage insuffisants qui ont été fa.its dans
la Garonne. Il y aurait lieu de les discuter
do nouveau, d.e façon à perme't-tre l'accès à
Bardeaux des navires de fo~'t tonnage.
M. Bajnthou promet satisfaction.
Une Entrée comique
Voici la, note comique. M. Séna.c parart.
à la tribune, e.t aussitôt l'hilarité se dé-
chaîne sur to.us les bancs.
« Parlez Parlez )) orie-t-on de tous cô-
-tes à cet infatigable parleur. II n'a vrai-
ment pas besoin'd'etMo.u.rageitRents.
M. Sénac. J'espère qu'on va me laisser
m'expliquer.
Vo!a; dt~erse~. Comment donc Mais al-
lez-y Ne vous gênez pas
M. Sënac. J'ai déjà demandé à la Chambre
de s'o-ccuper du ca.Tial de.s Deux-Mers.
Voix diverses. Nous y voilà Ah Ah t
M. Sënac. Je 'n'msi&tejrai pas sfUfr cette
question.
Vota; f!M)ef~. Mais si, mais si, insistez
donc t
M. Sénac. On a parlé de grands travaux
à faire dans la Seane-lTiféTTteMT~. J.e les accepte.
Vota; dt~e-rses. Allons tant mieux 1
M. Samac gesticule, adjure, apostrophe
d'ici .de là, au petit honheufr. Il M faut,
paur être ûontejit deux choses le cajnal
des Detux-Mers, &t Paris poift de meir Q,ue
M. Ba!rtho'u lui dtOinJMe !t aara sams bpfmes,
Et M. Sana'c descend de la. tirib'u.ne au
milieu des acclamajtMMis entbo'usi.astas de
ta Chaimbre. Mais la. comédie.n'est pas
fiiùe. Que va répoindre M. BarthoM. ? q
Le ministre voudrait bien ne pas répon-
dre, mais la Chambre, en veine de « rigo-
lade H (pardon du mot, mais il n'y en a pas
d'autre qui convienne mieux à la situation),
.insiste
M. Barthou s'exécute de bonne grâce, et
promet tout à son ami ,M. Sénac, lequel,
par un prodige d'imagination dont il est
seul capable « a fait remonter la Garonne,
qui a bien voulu, jusqu'aux rives de la
Loire
On s'esclaffe de plus bel, sauf M. Sénac,
qui fait mine de reprendre le chemin de
la tribune. Il s'arrête cependant, et avec
'lui la nouvelle tempête de rires que son
geste avait soulevée.
La comédie est Suie
Apres une intervention de M. Bouveri,
qui demande une diminution, de mille
francs, lé chapitre 59 est adopté.
M. Bouveri dit que le' cantal du. Centre,
destiné à relier la Saône et la Loifre, est,
sur certains points, impraticable. II y a des
parties ensablées qui constituent un vérita-
ble, dangter pour la batellerie..
Le député socialiste signale d'une façon
générale. le (mauvais état des canaux de
Fr.an'oe.
M. Jamet répond- que tout le monde est
d'accord ~avec M. Bouweri sur les faits si-
g'nfalés pafr lui. 1,1 promet qu'on améliorera.
cette situation aM. Bouveri se déclare satisfait.
Une discussion s'engage sur le chapitre
61 (Améliorations des ports maritimes) en-
tre MM. Barthou, Thierry, Caillaux, Brin-
deau, Carnaud, T'arjon, au sujet des tra-
vaux en projets, principalement au Havre
et à Marseille.
M. Mahieu d:év0t[.o(pp& uti projet de réso-
lution ttàndamt à améliorer les ports de pê-
che s'ur les côtes normande et bretonne.
M. Caillaux répond qu'il y. est favorable.
To-utefois, il oomimttra tavec énergie le sys-
tëme d~-la dispersion des efforts qui con-
sisterait à CTéer uine foule de petits ports
se concurrençant .emtre eux et se ruinant ré-
ciproquement.
On vote .sans déhat les derniers chapitres
des travaux publics.
Les Chemins de Fer de l'Etat
On passe au budget des chemins de fer de
l'Etat.
M. Guillemet a la parole.
M. Guillemet signale la, lenteur et les re-
ta.rds des trains sur le réseau de l'Etat.
M. Barthou. Ces reproches n.& devraient
pas s'adresseT seulement aux chemjm.& de.' fer
de l'Etat, mais à ternîtes les Comp.agnt&s d,&
chemins de. fer.
'On a dimge contre les chemms de fer de'
l'Etaft .une injuste campagne d.& presse ) Je
p.rote'ste 'confire, l&s aU.eg'atMms appOTtees par
M. Guillemet.
M. Sa.vary de Beauregard exprima ~des
plaintes analogues.; les wagons manquent
dans la région qu'il représente.
L'orateur pense que l'Etat, qui s'est char-
gé de l'exploitation, n'e devrait pas lésiner
sur les crédits..
M. Savary de Beaure'gard signale aussi
la rareté des trains, ce qui rend les com-
munications difficiles entre le Nord et le
Sud de son département.
M.. Ferdinand Bougène parle de la ca-
tastrophe du Pont-de-Cé.
AU. LUXEMBOURG
La séance de cet après-midi. La catas"
t~ophedet'«)énaH n
Le Sen'at s'est encore occupé, cet après-
midi, de la catastrophe de l' « Iéna )), sous
la préatdetnce de M. Antonin Dubost.
M. Monio, rapporteur de la commission
d'enquête, a cotrutimje le co~n-unentaiT'e de
son rapport qu'rl avait comitnencé vendredi
danniefr. Il a d'abord fait un très long his-
torique de l'a poudre B, qui inspira d'abord
un'e confiance absolue, mais sur l'iii&tabi-
lité de laqueUe on omt l'attention iappelee
par divars accidents gfave.s. Et cependant,
M. Bertbel.ot et une commission de chimis-
tes avaient dit que la poudra B était de con-
serv.a-tion ceT'taim.'e. De nouveMes études fu-
rent entreprises, en collabona.tio'n avec rin-
ventaur M. VieiNe.
Et l'ocr'ateuT enttr.e 'al'0!rs d'ans des détails
techniquea que las sénateurs n'écouteLnt que
d'une oreMLe distraite.
La Réforme E!ectorà!e
Irale, assemble pour organj&er la p'ropagan.de
dans le pays en faveur du scrutin de liste
avec r.spréseinta.tion proport.ion.nelle et réduc-
tion du nombre des députes, a décidé qu'une
première réunion aurait li&u à Boulogne-sur-
Mer, le samedi 7 dec.embre, et une deuxième
a Re.nn.es, le dimanche 15 décembre prochain.
Des orateurs de tous les partis y prendront
la parole. Rappelons que le bureau du groupe,
qui compte. 254 membres, est ainsi compose
Président,' M; Charles Benoist vice-presi-
d.ejtts, MM. F&rddjiamt Buisson, Gro.ussau,
Etienne Flandin, Krantz, Joseph Reinac.h et
Vaillant secrétaires, MM. Auriol, Carpot,
Chéron, Dansette, Delory, de Juig.né, Leboucq
et Renard tresoa.'ie.r, M. Letas quies-teurs,
MM. Groussier et Messimy.
Les Hommes de !a C!asse ~9G4
maintenus sous !es Orapeaux
Un.débat particulMr semble devoir être
soulevé à la Chambre Loa's de la discus-
sion très prochaine du budget de la gu'er-
4'e, au sujet de la situation des ajournés
de la. classe 1904 maintenus sous les dra-
peaux après le mois de septembre 1907.
M. L.-L. KIotz, vice~president delà com-
mission de 3:'armée, a adressé au président
du conseil .et aux mmisrtr~s de la guerre et
des financées une étude 'spécial sur cette
Lo.ue.stMHh:
-II y fait valoir que; au 1~' janvier 1908,
ces ajournés auront 15 mois de service ef-
fectif, c'ûst-à-dire 3 mois de plus que les
anciens dispensés de la, loi de 1889. Us au-
ront six mois d~ plus que les ajournes deux
fois de la classe 1903 et ils 'auront pris part
aux manœuvres 'de 1907. Leur instruction
miiHjtaire sera donc supérieure à celle que
possédaient les hommes d'un an de la loi
de 1889..
M. KM.z demamde donc que !~s ajournés
une fois de la otasse 1904 &oie'nt libérés dès
la fin de l'amnée 1907 et que les ajournés
d&ùx fois de la même classe soieint libérés
des que leur instruction mili'taire sera suf-
fisante.
Il propose an outre que les engages vo-
lontairës pour trois 'ans bénéficMnt d'une
réduction anticipée de six mois.
Ces mesuipes feraient réaJiser au budget
une économie de neuf à dix mHIions.
~UTOMR DU ~ARLEMEMT
Le groupe de la. ga.ucJie' raAiicaI.a a abordé
au'jourd'huj la. question d-e la.. r&d'ueMon. du
nombre des députés et s'est proncmcé pour le
principe de cette ref(mne, &n preimani pour
base le nc'mbr.e des éleûteua's Miscrits et non
celut des habitants.
M. C'ru?pi, e.n. prettant posaess&m du îau-
t&uN, a dë.fefmiu le programToe radical et dé-
ciLare que l''atu.gni'efntalem~fn.taire assu.ra.i.t l'indép~iadance des repré-
sentam.ts du peuple.
~MM
M. Au~agneur, g~uvemBur général dû Ma-
dagascar, assiate)pa. a.u p.rocba.m cornseil des
mimista-es, qui afuca. lieu samedi. Il souimet~a
a'u gouvernem.en.t un. projet d)e création, d'un.
gouvem.&mant généra!), de l'Afrique Orismtale
par le raMachement dû l'Se de la, Reunloti et
des Hj&s Comores a)U gofu.vernfeim.'efnt de Mada-
g'a's&ar.
Trois Catastrophes
de Chemins de Fer
NcMveaux défaits sur te terr!deTarragone
Madrid, 26 novembre.– On confirme la
mort de M. Trost, directeur des succursales
de Barcelone et de Valence d'un établis~js-
ment financier français, victime de la. ca-
tastrophe de l'express de VaJ.emce.
Les journa.'ux disant que le pont où se
produisit iia, catastrophe était en mauvais
État il était soutenu par des étais. L~e
trains avaient l'ordre de prendre des pré-
cautions pour franchir ce pont.
Autre acttdent en Espagne
Barcelotne, 26 jiovembre. Le rapidje de
Madrid-Barcelone a télescopé un ttna.m-de
marcha-ndises en gare de Sitge&Deux voya-
g'eurs et un employé aoTït sérieu.sem'e'nt
blessés. Les dégâts soint imtpcrtants.
Un deraiHement en Autriche
Vienine, 26 novembre. Près de Trùba~u',
'UTi tpa,in de mar&baaidises a déraillé par
suite d'une e
Utn em.ptries empitoyée omt été blessés légèrement.
Plusifaurs wa,gons Oint été détruits.
rsros j~opêciios;
Nouv&neOataiHe
Tanger, 26 novembre. Oh confirme qu-e
les mehallas de Bouchta-Bagdadi et de
Mouley Rachid sont aux prises depuis hier
sur le teMT.toire des Mediouna.
La lutttê est très chaude de chaque côté.
Les forces de MouIey-Rachid Ufe cèdent pas,
m'a.lgré les canons des troupes charii'iennes,
dirigés par le lieutenant Sedira, Lequel
tient le généra.1 Da-ude au courant des opé-
rations par courriers spéciaux.
Des reconnaissances surveillent c'ertainû-
lïLent les environs de Casablanca.
Occupation de Mazagan
Tanger, 26 novembre. Mazagan a été
-occupé sans coup férir par l&s troupes du
sultan Abd el Aziz.
Un télégramme de r.amir.al Philibert si-
gnale que la situation contdnue à être .exce].-
le'n'te dans les ports.
Le calme règne à Mazagan, et les tribus
.environnantes sont tranquilil&s.
Dernière euxe
LES VOLS DE TOULON
Toulon, 26 novembre. Tandis que l'en-
quête continue sur les vols commis à l'école
de pyrotechnie, notamment sur la disparition
d'un creuset en platine de grande valeur, le
bruit court qu'on vient de découv)TiT de nou-
veaux vols au cinquième dépôt, où le tuyau~
tage des navires casernes aurait été a-nraché.
CONTRE LES 15~)00 FRANCS
ChaJHn'&ur-Saône, 26 novembre. Le co-
mité radical de Digom vient de féliciter M.
Sarrien, son depuite, pour l'attift-udû qu''il a
prise, au sein du gro.'u.p'e de la. gauche radi-
cale, contre l'augm'ënta.ttion à 15.000 francs de
l'ind.eamutê paiiememitaipe.
NOS HOTES
Biamtz, 26 no'v.ëfm.bine. S!ir HenTy Camp-
bell BatrmCTma'nfn, premier rniitust.re, arrivera
à Biarritz dimanche prochain, dans la soirée.
Ses appartements ont été retenus pour une
longue villégiature.
QRAVE!NCEMD!E
Londres, 26 novembre.– Un grand incen-
die a éclaté dafns l'im'meu.Me occupé par les
maga.sms Gajna-che, à HoLb.o;)-M. Trois c&n,ts
pompiers sont occupés à luittef contre le
fau. Les dégâts m~térie.)B somt cotisidéra.-
bles.
FAtTS.PARtS
Fiacre tamponne par une auto
Une autom.obile, dont on n'a pas le nu-
méro, a tamponne cet après-midi, vers une
heure et demie, un nacre rue Saint-Ho-
no.r.é.
Le cocher a été projeté sur le sol, et
blessé grièvement.
LES MORTS
On annonce la moTt d'e M. Louis-Victor Biro-
chard, professeur à la F-aculité des lettres,
mefmbre de l'Institut, décédé dams sa, sodxan-
tiame aimée. Il étajft 'o.încier de la, Légion
d'honneur;
De l'édi't&'u'r M. Antotnim'Roger, admimts-
tTateur de la C&iase d'eparg~, décédé da~LS sa
~")LBamt€-ne~ïiët)M atmée..
FEjRS LE POZE SUD
&ea ~rojet~ I'
dé M. Charcot
L'explorateur indique à un rédacteur de ta
« Presse H te but qu'it se propose d'at-
teindre au cours de son expédition.
On se souvient du succès qu'obtint, il y
a deux ans, la. première expédition en~'e"
prise par le docteur Jean Charcot daji.s les
régions inconnues de l'Antarctique. MaJgr6
la hâte avec laquelle ce voyage fut mené,
malgré l'insufnsan.ce d'argent et ~e maté-
riel, le docteur Charcot rapporta une am-
ple moisson de r.ésutitats scentifiques, tou,-
cha.nt la configuration physique, l'hydre*
graip'hie, la météorologie, la bactériologie,
la géologie, la zoologie et la botanique des.
régions explorées.
{Le Parlement lui-même s'est intéressé âJ
l'oetrvre admira.Me. du_tdo,eteur Chaj'cot et
la'coinmiission des finances de la Ohab)re vienft d'inscrire parmi les crédits sup-
plémentaires une somme de 300.000 trames,
destin.ée à subventionner le prochain, voya-
ge de l'expl.ora/teur. Cette somme s'ajoute
à la somme équivalente votée sur le der-
nier exercice, ce qui porte la subvention;
de l'Etat à 600.000 francs.
Nous avo'ns eu le plaisir d'être reçu par'
le docteur Charcot, à qui nous a.vons de-
manda si cette somme rentrait dans ses'.
prévisions et quelles étaient les diverses
particuttarit'és de sa prochaine expédition'
au pôJ.a Sud.
La dépense nécessaire
'–Cette somme de 600.000 francs, nous dé-
clare le docteur Charcot, est légèrement en.'
dessous de mes prévisions. La dépense totale
de l'expédition est évaluée à 755.000 .francs.
Reste donc 155.000 francs à trouver. Cette
somme est déjà en partie couverte, par diver-
ses souscriptions qui se'montent à SO.'OOO
francs. J'espère que je n'aurai pa.s de peme s
combler le vide d'ici mon départ qui est fixe
au mois de juillet prochain. Il v a cinq ans,
j'étais un inconnu pour le public; aujour-
d'hui on sait ce dont je suis capable et les
résultats de ma première tentative peuvent
donner confiance à toutes les générosités
auxquelles je fais appel.
Ma prochaine expédition se présente déjà.'
avec les meilleures chances ct& suecès et je
puis dès maintenant vous indiquer les gran--
des lignes de mon programme.
Notre but est double 1° Atteindre le pôle
sud S" Exnlorer le continent antarctique. Jo
ne veufx, en effet, rien sacriner à cette gloire,
peut-être chimérique, d'atteindre le noie.' ¡
Mais, en dehors de cela, il reste une vaste ré-'
gion, gr.a.n.'d.e comme d'eux fois l'Europe, où
jamais l'homme n'a porté ses pas et qui tente
notre curiosité scientifique. J'en) ai découvert.
une partie lors de ma première expédition, à
laquelle j'ai donné le nom de Terre Loubet
j'espère m'avancer encore et approcher aussi
près que possible le pôle mystérieux.
Jte suivrai la même route que la première
fois, à savoir Buenos-Ayres, le cap Hom, la/
région aM.tarctiqms', la Te~re Loubet. A deux
joum du cap H&m, les terres glacées commen-
ceait, et puM c'est l'mcomnu.
Les quatites du bateau
Nous irons avec notre bateau aussi loin; qt~
sera. possdble. Puis nous étabMMns uoe sta-,
tiiiOin. poufr abriter une partie de l'équipage,
tandis que l'antre 'ira de l'avant. Les glaces''
ao'nt certainement le plus sérMiuoc obstacle de'
TexpédtMio'n. Le bateau gli'&ae sur la surface
glacée et, sous son poids, eUe se brise. Qua-nd.'
eNe résiste, il est inutile de dem.a'nd'e'r davan-
tage au navire. C'~est alors que l'équipage se
divise pour permettre lia marche en avant.
Avec la, glace, nous avon-s le vent, des tem-
pêtes teirribles dont iiien n!e penjt domter, chez
nous, mne idée. La vitesse des vmts polaires'
est mcalculabi~, aucun inst'rumenit ne ré&is-
tant à leur force. H~ enlèveraient un navire
comm.e nos vents d'Europe 'enlèvent un. jouT-
nal. Ajoutez à cela. toutes les conditions mé-
téott'ologiques et a,ut.res que nous igmofKHtS, la.'
rigueur atroce du cMm.at, les su'r'prie'es qMt.
déroutent, les prévisions les mieux établies, et
vous aiu.~&z une idée de la dif&c'ulté d'une pa.-
refMIe entreprise.
Le bat&au. est évidemment la partie es.aan-
tielle de l'expédif.io'n. CeJm'dont je me servirai;
coûteira à lui &eul 300.000 fra.ncs, dont 130.000
pour la machine. J'en ai Confié la eOtns'H'uction;
à Gautier, le plus vieux et le plus sûr eoms-
tru.ctsur de Saint. Malo.
Ce bateau, qui meaurefra. 41 mètres de Long.
sur 9 de large, aéra construit tout en bois, et.
sa coque, faite de poutres enchevêtrées, sera;
capa-Me de résister à tous les aasa.ut.s. Il aura.
un tonn.age de 800 tonneaux et poufN-a filer une
vttesse moyen.Tie de 8 à 9 nœuds, ce qui est
déjà raisonnable pour le poids énorme du bâ-
timent. D'immenses soutes comt'iendront~le
chatrbon et-cent tonnes de vivres, s-uïn-santes
pour alimenter l'équipage pendant trois ans.
Le reste du navire sera. aménagé en chambres
et en laboTSjtodfres. Nous emporterons un ou-
ti'Nfage scientifique aussi pefrfeotionné que pos-
sible.
La composition de Mtiuipage
Nous auTon.s de plus, à notre disposition, uNf
centaim nombre de traîneajux a.utomobil'es que
le marquis de Dion nous offre génépe:usemen.t.
Ces traîneaux nous dispenseiront d'em.meneT
des cMens. Kous les essayerons cet hiver dans
les Alpes.
L'expédition comprendra trente hommes Y
vingt-deux de l'équipage' et huit de ré<&t-ma.
jor. Les hommes de mon premier êqui.M.ga'
oinjt tenu à m'accompagner une.' seconde fois.
Pour vous montrer l'attrait qu'une pareille'
exipédittiion exerce aur les espjiit.s, je. vous dirat
que j'ai reçu. 155 demandes.
Des huit savants qui feront partie de l'ex-
pédition., six eoint déjà déEig'nes MM. Bou-
graiTi et Rouch, enseignes de vaisseau Gour-
d)0tt, géologue Lmu ville et Gain, zoologues
Senoucque, physicien.
Je me réserve les recherches de bactêyioM-
gie vous pouvez penser, cependamt, qu.'un(
directeur d'expéditjo.n polaire a fort à faiire.
et souvent il faut abandonner les études s&ien-
tiSques pour d'a.umoins passionnantes, imais plus imm.ëdiat'e-
ment .néceseaires.
Q.uaind tous les détails de l'exipédition seromt
airrêtes, avant de quitter le sol de la France..
il ne mje restera plus qu'a. remercier d~u fondj'
d)u cœur tous ceux qui m'auront encouragé et
aidé dianB l'exécution de mon projet.
Nous avons demandé au docteur Chardo.'t'
s'il songeait aux dangers probables de son;
entreprise. Mais, dès les premiers mots, iji
nous arrêta
N'em parlons pas, je vous prie. Nous pair-
tons aussi calmes que vous me voyez là, vefS
Tinconm.u, peut-être vers le my&ièTe insond.a-
blé. Mais noHS sa~on's queMe mission patrio'td-
que nous a été confiée et cela nous réconforte..
Et le docteur Jfean Charcot se TeprH,
son rêve Miterieur. EDMOND EpARDAUD.
t-a PRESSE para!! tous teseotrs, à 8t)f
heures et demie, avec te compte rendM
eomptet dea 6wenementc de ta ioMmee,
7~M<~ ~ouM~ S' M~
~c~ 37 ~ew&~fM
ÊM!LE DE GiRARB!N
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Rédaction: 101-69,102-80. Administration :iM-?a
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!r~ ~1-69 102-80. Administration: iM 7<
m
LA m~BLEUSE DU MARQUtS CE SAtST-LÉOEB
M~ia~~QmUe
d@Mt!~ Assise
La dernière audience
Encore plus de monde, aujourd'hui
qu'hier. La salle d'audience est comble et
aux portes de nombreux curieux cherchent
à pénétrer, mais la consigna est sévère et
les gardes l'appliquent dans toute sa ri-
gueur.
A l'ouverture des débats, M. le président
Bertulus donne la parole à M° Félix Decori,
avocat du marquis Louis de Saint-LégLeir,
partie civile au procès.
Ptaidoirie de M° Decort
M~ Decari montre les mobiles du cmme
dans l'amour jaloux et sauvage de l'accu-
sée, qui n'a pas voulu que son .amant put
.appartenir à d'autres.
Il est faux, ar&nne-t-jl, que le mar-
qui-s die Saint-Légier 'l'ait poussée à l'incon-
duite. Elle y est allée d'elle-même.
M" Decori explique que la fin de la liaison
fut marquée pa,r des scènes nombreuses
la jalousie de la .femme augmentait en ;rai-
son directe de Ja l'a'ssitud.e que ne cachait
plus le marquis de Saint-Légier.
Il fait Je récit de La première tentati've
criminejjie de Mme Cou&siérat, qui, la nuit,
tenta de tuer son. amant à coups de rasoir.
Au'cune plainte ne fut portée, et la meur-
trière obtint le pardon de sa victime.
EUe part à Bordeaux; C'&'at fini ? Non 1
C'est .à son visage qu'elle en veut, à ce vi-
aagsqu'eJile veut défigurer.
Elle écnit pour réclame
dit-elle, on n'est pas maître de son cœur.
Qfuel ohâtiim~sn.t, hélas v~ms tui avez infligé
pofur ne pas avoir été « maître de :aon
coeur)),
M" Decori lit de nombreuses lettres plei-
nes de passion, adressées au marquis par la
d'Orville. Celle-ci, au cours de la lectuire,
sanglote abondamment. <
L'.éminent avocat la montré, préparant
son crime, avec la-complicité de Merciea-
et'Dimar. Il fait un tableau dramatique de-
la scène de l'attentat. Puis il reproche à
l'accusée de n'avoir pas été satisfaite par
oette abominable vengeance,d'avoir essayé,
en outre, de déshonorer sa victime.
M termine ainsi
C&tte famme a voulu se vengetr a.u tour d'à
la justice, iBiaiMtema.nt. Vo
Apprenez aux héroï'nes du vitTiol qu'elles me
pëtuve.n.t accom.plir Nnpmiém.ent leurs ex.pLoj
que de pareilles maîtresses ne &urgissetnt. de
vant vos Ms, quand ils auront vin.gt ans 1
` Le réquisitoire
M. l'avocat général Peyssonnié a pro-
'noncé ensuite son réquisitoire. Il s'est at-
taché à démontrer la culpabilité des trois
accusés.
M trouve à l'acte de la d'Orville des mo-
tifs plus bas, plus inavouables que la pas-
sion. Mercier est aussi coupable qu'elle.
Dimer mérite une certaine .indulgence à
cause de son jeune âge.
M. l'avocat général réclame des peines
sévères.
La défense des accusés
Après le réquisitoire, une suspension
d'audience est accordée à la demande du
chef du jury, puis la parole est donnée à
M" Joseph Ménard, pour présenter la dé-
fense de l'agent d'affaires Mercier.
'.Très éloquemment et avec beaucoup de
'chaleur, l'avocat s'élève contre les paroles
de M. Peyssonnié, qui a représenté son
client comme un agent d'affaires véreux, un
escroc légal, échappant, grâce à sa con-
naissance du Code pénal, à la répreasion
de la ju&tice.
Marcier, dit-il,, n'est pas cela c'est
Un homme 'd'~aKai.res, c'est entendu mais
il n'a jamais escroqué peirso.nne et tous ses
mombireux clients sont là pour l'attester.
Au point de vue de I'.acc,uaa
afarme qu'elle est fausse et que Mercier
n'a pas proauré de vitrMi à la maîtresse
du marquis de Saint-Légi~er'.
Il tetrmine_ aon habile plaidoirie en de-
mtandianjt racquittemejn.t de son client.
M° Benjamin Landowski arrive à la mê-
me conclusion pour le jeune Dim&r.
M" Henri Robert plaide alors pour Valen-
time CoussiéraA. Il supplie les jurés de l'ac-
quittar.
Etant donnée l'heure tardive à laquelle
les plaidoiries ont commencé, le verdict ne
sera connu ce soir que fort tard.
LES TRAITRES
U)tmo ramené à Toutou
Toulon, 26 novembre. –On est convaincu
Ici qu'Ullmo aéra. renvoyé ct.eva.nt le conseil
de guerre maritime. Le traître serait ra-
mené à Tpu'ion, dans une quinzaine de
jours, pour être mis à la disposition de
t'ofncier qui sera chargé de compléter l'ins-
truction de l'affaire.~
La compagne de B&rton
Mme Aimée Augis, la compagne dû l'of-
'îicier d'administrati.on de t&rritoriale Louis
B&r.ton, celle dont il ne cesse de proclamer
l'innocence et dont il demandait encore, la
semaine dernière, la mise en liberté, Mme
'Aimée Augis, a été amenée aujourd'hui de
la prison Saint-Lazare et conduite au Pa-
lais. de justice, où elle est arrivée vers trois
heures .eit demie.
Son avocat, Me Georges ClEuretle, s'est en~-
tr&tenu longuement avec elle dans le cou-
loir des prévenus, puis, à quatre heures,
tous deux ont été introduits chez M. le juge
d'instruction Leyde.t.
L'initer.r.oga.toH'e. se terminera a.ssez tard.
L'Union du Commerce
et deT!ndustr!e
Le banquet d'au~ourd'hu!
'L'Union du commerce et de l'industrie a
donné aujourd'hui un banquet d'une cen-
taine de couverts dans un restaurant des
Champs-Elysées.
Parmi les personnalités pfésénies :'MM.
Thierry, député des Bpuches-du-RMne.,
AynarcL député du Rhône BaIIa-nde, dé-
puté de la. Gironde Beauregard, amu'al
Bienaimé, députés de la Seine Cornudet,
député de Seine-et-Oise Néron, député de
la Haute-Loire Dio.r, député de la Manche;
Pierre Leroy-Beaulieu, député de l'Hérault;
Adigacrd, député de l'Orne Duclaux-Mon-
!te!tl, député de l'Ardèche Larpche-Joùbert,
ancien député Gustave Denis, anci'en sé-
nateur Exbra.yat, secrétaire général de la
Fédération des industriels et commeirçants
français de Màynard, secrétaire général
de l'Union du conuneroe et de l'industrie,
etc.
Au dessert, après quelques paroles de
bienvenue prononcées par M. Thierry, M.
Aynard a fait une conféa-enoe documentée
sur le rôle social des classes moyennes.
w
A L'HOTEL DE VILLE
Le personne! des !ntirmiers
Cet apres-miitdi, la 5° commission du Con-
&eil municipal a reçu les délégués du per-
sonnel in&mnier des hôpitaux de Paris, qui
sont venus exposer leurs revendications.
M. Mesureur, directeur de l'Assistance
publique, a été également entendu.
w
~as~at!quesu!c!de
d~un jeune hom~e
Le bastion de la porte d'Auteuil a été,
vers midi, le théâtre d'un tragique événe-
ment un jeune homme, presque un en-
fajit, paraissant âgé de quatorze à quinze
ans, s'est tiré deux coups de revolver dans
la tempe droite.
Informé, le commissaire de police du
quartier d'Auteuil, M. Goulier, n'a pu que
constater le décès.
Les vêtements dont le malheureux était
revêtu lui donnaient une apparence assez
.élégante. Le capuchon rejeté sur ses épau-
les fit supposer au magistrat qu'il était en
présence d'un collégien.
Faute de papiers, l'idemftité n'a p'u étire
établie. Le commisaaJre a fait transporter
Le ooir'ps à la M'argue.
Ajoutons que, ce ntatm même, le greffier
de la, Morgue a reçu ta visite d'un monsieur
habitant r.aveame de Clichy, qjUii est venu
le ptrôvenjir de la disp.afriitdon de son fils. Le
signa.lemeiMtt qu'il a dommé du jeune homms
ptajraît s'appliquer au suMMé d'Auteuil.
Le greffier de la MO)Tg)ue nous a prévenu
qn'il avait ifn.vité 1'a.uteur de la décta.ra-
'tMm dfe la mfaMnée de se ptrésenter à son.
bureau.
CA~Mf~O formes chics
bO~L&S t~tesn~uve~
~<
~T~n dn Jour
CAUDAUX-DEFICIT
La Chambre continue à discuter le bud-
get c'est une opération laborieuse et fas-
tidieuse, qui fait dormir les députés qui
votent les crédits et les lecteurs qui par-
courent le.s journaux. Partez-moi d'un beau
crime ou d'un scandale parisien pour faire
monter la vante, mais le budget ne nourrit
pas son camelot.
L'opération est cependant hêcesaajre et
l'on ne pourrait qu.e féliciter la Chambre
d'y consacrer ses après-midi et ses mati-
nées, si cala servait à quelque chose mais
ça ne sert à rien. Tout ce que la commis-
sion et la Chambre font, le gouvernement
le défait, de teUe sorte qu'il s~srait beau-
coup plus simple et plus rapide de prier
les ministres de régler à leur gré les re-
cettes et les dépenses, sans faire perdre
deux ou trois mois aux députés qui aime-
raient mieux s'occuper d'autre chose.
M. Poincaré, .rapporteur g.éméral, no.us
dévoile en effet le procédé absolument dé-
pourvu d'artifice dont usent M. Caililaux et
ses coB.egu.es pour rétablir les crédits sup-
primés. « Un. certen?!. Mom&fe des ëcoM.oni.te~
yëa!MëM pa?- ïs co??t.wtMMo~ (!M budget,
nous dit-il, e<
aient pris après, coup leu.r revanche contre
des réductions subies de mauvaise grâce,
soit que ces réductions fussent véritable-
ment incompatibles avec la bonne marche
des services, on, a. CM ?'epa)'e~6 en cours
d'M:e?'c!ce.s dM dépernses qu'on cfo~azt écar-
<ée~. ))
Ce n'est pas plus difficile que cela. La
Chambre réalise une économie qu'on fait
miroiter devant le nez des contribuables
le gouvernement s'incline on boucle le
budget. C'est le premier acte de la comédie.
Au second acte, le gouvernement ne dé-
pense pas un sou de moins et vient tout
simplement présenter l'addition sur l'as-
siette des crédits supplémentaires, laquelle
fait partie de la vaisselle au beurre car
ce n'est plus une assiette maintenant, c'est
tout un service pour grand dîner dont nous
payons la casse et l'entretien. Le contenant
et le contenu.
Au troisième et dernier acte, la commis-
sion grogne mais comme la dépense est
engagée et que les ministres n'ont pas cou-
tume de payeir de leur poche, il faut solder
tta douloureuse. Le contribuable casque, et
le gouffre du déficit s'augmente.
On a traduit devant les assises le mi-
nistre italien Nasi pour des peccadilles
qui n'étaient pas plus graves que celles que
notre gouvernement se permet. Ce péninsu-
laire, dans ses déplacements officiels, avait
un p~u trop tiré sur la corde. Grand Dieu,
où irions-nous s'il fallait éplucher les notes
des banquets, les frais de voyages et tous
les tours de bâton qui sont d'usage en
France Les crédits supplémentaires ont
bon dos.
Quant à M. Ca.illaux, il' mérite plus que
jamais son titre de CaiMaux-déncit. Il laisse
faire, en se consolant par .le. joie de ses
collègues .&t en se souvenant que ce qui est
perdu pour le pa-ys n'est-pas perdu pour
tout le monde.
~MESTB<
AU PALAIS°BOURBON
LE BUDGET DES TRAVAUX PUBLICS
Les Bntérmèdes Conques de ?. @énac
IMPRESSIONS DE SÉANCE. Ma!oye !es gros
&Mdg'e~ OMO !a Cham&re commence a a&or-
der, &t€K. peu de depM
Af. Po. CoM~~ant; cet ap)'6~-7Ktftt, Ms so7t<
Mn. peM p!MS n.om6reMa;, maM st peu ~ue ce
K'e~ p
BMK eK
ceratt ae de~e~M' Mto~otoKe. Le députe du
TafK-et-GaroKMe K'a, en. e/et, ~M'a monter à
!a tT't&Mtt.e pour oue ~e ptMS t?tcoe?'Ct!)!e /ou
rtfe ~aone aMMttot toute !a Cha?n.&re.
~Se'Mac Me..s'<~eM< pas de ce~e M!art
DeM.K-Mefs.
Les députés se
ments. C'es< Mn Momphe c'est même une
Utc
Le ?MKM<7'e s'e.ëeM
QMe peMt-o~ e~oer de p!MS 7
CEJ~T!M
La. séance est ouverte à neuf hemrës, sous
la, présideiM'e da M. Rabier, vtice-p'résidjent.
On comtim.ue la. discussion du budget sur
les trtawaux publics. M. Siegfried, smr le
chapitre 3 (pefrsonnel des ing'énie.ufrs des
ponts et chafussées), développe un projet de
résolution invitant le go'uve~'ne'ment à ins-
orire d'ans le prochain budget les crédits
destinés à efinvoyecr en mission à F étranger
les ingénieurs les pl'us distingués, à. leur
aofrtie de l'Ecole.
Le projet de résol'ution est adopté, 'aimsi
q/ue les chapitres 3 à 9.
On votfe ensuite les chapdtres 10, 11, 12,
13 et 18.
Sufr le chapitre 19 (personirLe.! des comtrô-
leurs dfu travail des agents du ehemdn de
fer) M. Femand Engerand présente un pro-
jet de .résolution, invitait le gMuvdrm.e-
mant à faire 'bénéficie
memt.atiom dfu travail et du
madaire.
M. Barthou répond qu'il a, à plusieurs
reprises, rappelé aux préfets la circulaire
relative aux conditions du travai]. Actuel-
lement, cette circulaire est appliquée dans
199 réseaux sur 270. Le ministre accepte ce
projet de résolution.
Les chapitres 19 à 30 sont adoptés.
On passe au ohapi.ia-e 31. Après uns inte
Bo.uB*ély, M. Pa;ul Constant demande un
cirédit de cent mille f rames piOMtr répatrat.ions j
urgentes à un pont-canal situé sur le par-
cours d~ canal dm Befnry..
.On vote, et r.amendtem.ent P~fui Co(nista!nt
&s)t,T)e.ptOussé .piar 421 vodx comftti'e 83.
EinËm,après de.s oritiqu.as ds M. Jea
dfu Miidi, et utne rép~onse ds M. Bartbo'u, la
séamfce estl'evée àmidi dix..
CET APRÈS-S~im
La séance est ouverte à deux heures et
demie. M. Brisson préside.
On discute le projet do loi ayant pour
objet d'autoriser le gouvernement à ap-
prouver par décret la prorogation des sur-
taxes d'octroi s.ur l'alcool.
M. G'érald voudrait que le gouvernement
n'autorisât pas facilement les communes à
surtaxer les alcools.
M. Gératd. Les ocirots sont appelés à dis-
paa-aît.re il ne faut donc pas pousser les mu'
initcipalites à élever les barrières Sscales.
M. Vaillant parle dans le même sens.
M. Caillaux dit que, bien que partisan en
principe de la suppression des octrois, c.e
n'était pas au gouvernement à prendre
l'initiative de cette mesure.
L'article unique du projet est voté.
On revient ensuite à la discussion du bud-
get des tiravaux publics.
Sur le chapitre 53 (Routes na'ti'enales),
M. Empereur demande l'achèvement d'une
route destinée à mettre en communication
la Suisse et l'Italie.
M. Ba;rthou répond que les députés des
Hautes-Alpes et des Basses-Alpes, intéres-
sés à cette route comme le département de
ta Savoie, n'ont pas encore fait connaître
leurs intentions, mais dès qu'ils l'auront
fait, ils pourront être assurés de la bien-
veillance du gouvernem'ent. Les chapitres
53 à 58 sont adop.tés.
Sur le chapitre 59 (Amélio.'ra.tion des ser-
vices), M. Balande signale les tra.vaux de
dragage insuffisants qui ont été fa.its dans
la Garonne. Il y aurait lieu de les discuter
do nouveau, d.e façon à perme't-tre l'accès à
Bardeaux des navires de fo~'t tonnage.
M. Bajnthou promet satisfaction.
Une Entrée comique
Voici la, note comique. M. Séna.c parart.
à la tribune, e.t aussitôt l'hilarité se dé-
chaîne sur to.us les bancs.
« Parlez Parlez )) orie-t-on de tous cô-
-tes à cet infatigable parleur. II n'a vrai-
ment pas besoin'd'etMo.u.rageitRents.
M. Sénac. J'espère qu'on va me laisser
m'expliquer.
Vo!a; dt~erse~. Comment donc Mais al-
lez-y Ne vous gênez pas
M. Sënac. J'ai déjà demandé à la Chambre
de s'o-ccuper du ca.Tial de.s Deux-Mers.
Voix diverses. Nous y voilà Ah Ah t
M. Sënac. Je 'n'msi&tejrai pas sfUfr cette
question.
Vota; f!M)ef~. Mais si, mais si, insistez
donc t
M. Sénac. On a parlé de grands travaux
à faire dans la Seane-lTiféTTteMT~. J.e les accepte.
Vota; dt~e-rses. Allons tant mieux 1
M. Samac gesticule, adjure, apostrophe
d'ici .de là, au petit honheufr. Il M faut,
paur être ûontejit deux choses le cajnal
des Detux-Mers, &t Paris poift de meir Q,ue
M. Ba!rtho'u lui dtOinJMe !t
Et M. Sana'c descend de la. tirib'u.ne au
milieu des acclamajtMMis entbo'usi.astas de
ta Chaimbre. Mais la. comédie.n'est pas
fiiùe. Que va répoindre M. BarthoM. ? q
Le ministre voudrait bien ne pas répon-
dre, mais la Chambre, en veine de « rigo-
lade H (pardon du mot, mais il n'y en a pas
d'autre qui convienne mieux à la situation),
.insiste
M. Barthou s'exécute de bonne grâce, et
promet tout à son ami ,M. Sénac, lequel,
par un prodige d'imagination dont il est
seul capable « a fait remonter la Garonne,
qui a bien voulu, jusqu'aux rives de la
Loire
On s'esclaffe de plus bel, sauf M. Sénac,
qui fait mine de reprendre le chemin de
la tribune. Il s'arrête cependant, et avec
'lui la nouvelle tempête de rires que son
geste avait soulevée.
La comédie est Suie
Apres une intervention de M. Bouveri,
qui demande une diminution, de mille
francs, lé chapitre 59 est adopté.
M. Bouveri dit que le' cantal du. Centre,
destiné à relier la Saône et la Loifre, est,
sur certains points, impraticable. II y a des
parties ensablées qui constituent un vérita-
ble, dangter pour la batellerie..
Le député socialiste signale d'une façon
générale. le (mauvais état des canaux de
Fr.an'oe.
M. Jamet répond- que tout le monde est
d'accord ~avec M. Bouweri sur les faits si-
g'nfalés pafr lui. 1,1 promet qu'on améliorera.
cette situation aM. Bouveri se déclare satisfait.
Une discussion s'engage sur le chapitre
61 (Améliorations des ports maritimes) en-
tre MM. Barthou, Thierry, Caillaux, Brin-
deau, Carnaud, T'arjon, au sujet des tra-
vaux en projets, principalement au Havre
et à Marseille.
M. Mahieu d:év0t[.o(pp& uti projet de réso-
lution ttàndamt à améliorer les ports de pê-
che s'ur les côtes normande et bretonne.
M. Caillaux répond qu'il y. est favorable.
To-utefois, il oomimttra tavec énergie le sys-
tëme d~-la dispersion des efforts qui con-
sisterait à CTéer uine foule de petits ports
se concurrençant .emtre eux et se ruinant ré-
ciproquement.
On vote .sans déhat les derniers chapitres
des travaux publics.
Les Chemins de Fer de l'Etat
On passe au budget des chemins de fer de
l'Etat.
M. Guillemet a la parole.
M. Guillemet signale la, lenteur et les re-
ta.rds des trains sur le réseau de l'Etat.
M. Barthou. Ces reproches n.& devraient
pas s'adresseT seulement aux chemjm.& de.' fer
de l'Etat, mais à ternîtes les Comp.agnt&s d,&
chemins de. fer.
'On a dimge contre les chemms de fer de'
l'Etaft .une injuste campagne d.& presse ) Je
p.rote'ste 'confire, l&s aU.eg'atMms appOTtees par
M. Guillemet.
M. Sa.vary de Beauregard exprima ~des
plaintes analogues.; les wagons manquent
dans la région qu'il représente.
L'orateur pense que l'Etat, qui s'est char-
gé de l'exploitation, n'e devrait pas lésiner
sur les crédits..
M. Savary de Beaure'gard signale aussi
la rareté des trains, ce qui rend les com-
munications difficiles entre le Nord et le
Sud de son département.
M.. Ferdinand Bougène parle de la ca-
tastrophe du Pont-de-Cé.
AU. LUXEMBOURG
La séance de cet après-midi. La catas"
t~ophedet'«)énaH n
Le Sen'at s'est encore occupé, cet après-
midi, de la catastrophe de l' « Iéna )), sous
la préatdetnce de M. Antonin Dubost.
M. Monio, rapporteur de la commission
d'enquête, a cotrutimje le co~n-unentaiT'e de
son rapport qu'rl avait comitnencé vendredi
danniefr. Il a d'abord fait un très long his-
torique de l'a poudre B, qui inspira d'abord
un'e confiance absolue, mais sur l'iii&tabi-
lité de laqueUe on omt l'attention iappelee
par divars accidents gfave.s. Et cependant,
M. Bertbel.ot et une commission de chimis-
tes avaient dit que la poudra B était de con-
serv.a-tion ceT'taim.'e. De nouveMes études fu-
rent entreprises, en collabona.tio'n avec rin-
ventaur M. VieiNe.
Et l'ocr'ateuT enttr.e 'al'0!rs d'ans des détails
techniquea que las sénateurs n'écouteLnt que
d'une oreMLe distraite.
La Réforme E!ectorà!e
Irale, assemble pour organj&er la p'ropagan.de
dans le pays en faveur du scrutin de liste
avec r.spréseinta.tion proport.ion.nelle et réduc-
tion du nombre des députes, a décidé qu'une
première réunion aurait li&u à Boulogne-sur-
Mer, le samedi 7 dec.embre, et une deuxième
a Re.nn.es, le dimanche 15 décembre prochain.
Des orateurs de tous les partis y prendront
la parole. Rappelons que le bureau du groupe,
qui compte. 254 membres, est ainsi compose
Président,' M; Charles Benoist vice-presi-
d.ejtts, MM. F&rddjiamt Buisson, Gro.ussau,
Etienne Flandin, Krantz, Joseph Reinac.h et
Vaillant secrétaires, MM. Auriol, Carpot,
Chéron, Dansette, Delory, de Juig.né, Leboucq
et Renard tresoa.'ie.r, M. Letas quies-teurs,
MM. Groussier et Messimy.
Les Hommes de !a C!asse ~9G4
maintenus sous !es Orapeaux
Un.débat particulMr semble devoir être
soulevé à la Chambre Loa's de la discus-
sion très prochaine du budget de la gu'er-
4'e, au sujet de la situation des ajournés
de la. classe 1904 maintenus sous les dra-
peaux après le mois de septembre 1907.
M. L.-L. KIotz, vice~president delà com-
mission de 3:'armée, a adressé au président
du conseil .et aux mmisrtr~s de la guerre et
des financées une étude 'spécial sur cette
Lo.ue.stMHh:
-II y fait valoir que; au 1~' janvier 1908,
ces ajournés auront 15 mois de service ef-
fectif, c'ûst-à-dire 3 mois de plus que les
anciens dispensés de la, loi de 1889. Us au-
ront six mois d~ plus que les ajournes deux
fois de la classe 1903 et ils 'auront pris part
aux manœuvres 'de 1907. Leur instruction
miiHjtaire sera donc supérieure à celle que
possédaient les hommes d'un an de la loi
de 1889..
M. KM.z demamde donc que !~s ajournés
une fois de la otasse 1904 &oie'nt libérés dès
la fin de l'amnée 1907 et que les ajournés
d&ùx fois de la même classe soieint libérés
des que leur instruction mili'taire sera suf-
fisante.
Il propose an outre que les engages vo-
lontairës pour trois 'ans bénéficMnt d'une
réduction anticipée de six mois.
Ces mesuipes feraient réaJiser au budget
une économie de neuf à dix mHIions.
~UTOMR DU ~ARLEMEMT
Le groupe de la. ga.ucJie' raAiicaI.a a abordé
au'jourd'huj la. question d-e la.. r&d'ueMon. du
nombre des députés et s'est proncmcé pour le
principe de cette ref(mne, &n preimani pour
base le nc'mbr.e des éleûteua's Miscrits et non
celut des habitants.
M. C'ru?pi, e.n. prettant posaess&m du îau-
t&uN, a dë.fefmiu le programToe radical et dé-
ciLare que l''atu.gni'efnta
sentam.ts du peuple.
~MM
M. Au~agneur, g~uvemBur général dû Ma-
dagascar, assiate)pa. a.u p.rocba.m cornseil des
mimista-es, qui afuca. lieu samedi. Il souimet~a
a'u gouvernem.en.t un. projet d)e création, d'un.
gouvem.&mant généra!), de l'Afrique Orismtale
par le raMachement dû l'Se de la, Reunloti et
des Hj&s Comores a)U gofu.vernfeim.'efnt de Mada-
g'a's&ar.
Trois Catastrophes
de Chemins de Fer
NcMveaux défaits sur te terr!
Madrid, 26 novembre.– On confirme la
mort de M. Trost, directeur des succursales
de Barcelone et de Valence d'un établis~js-
ment financier français, victime de la. ca-
tastrophe de l'express de VaJ.emce.
Les journa.'ux disant que le pont où se
produisit iia, catastrophe était en mauvais
État il était soutenu par des étais. L~e
trains avaient l'ordre de prendre des pré-
cautions pour franchir ce pont.
Autre acttdent en Espagne
Barcelotne, 26 jiovembre. Le rapidje de
Madrid-Barcelone a télescopé un ttna.m-de
marcha-ndises en gare de Sitge&Deux voya-
g'eurs et un employé aoTït sérieu.sem'e'nt
blessés. Les dégâts soint imtpcrtants.
Un deraiHement en Autriche
Vienine, 26 novembre. Près de Trùba~u',
'UTi tpa,in de mar&baaidises a déraillé par
suite d'une e
Utn em.p
Plusifaurs wa,gons Oint été détruits.
rsros j~opêciios;
Nouv&neOataiHe
Tanger, 26 novembre. Oh confirme qu-e
les mehallas de Bouchta-Bagdadi et de
Mouley Rachid sont aux prises depuis hier
sur le teMT.toire des Mediouna.
La lutttê est très chaude de chaque côté.
Les forces de MouIey-Rachid Ufe cèdent pas,
m'a.lgré les canons des troupes charii'iennes,
dirigés par le lieutenant Sedira, Lequel
tient le généra.1 Da-ude au courant des opé-
rations par courriers spéciaux.
Des reconnaissances surveillent c'ertainû-
lïLent les environs de Casablanca.
Occupation de Mazagan
Tanger, 26 novembre. Mazagan a été
-occupé sans coup férir par l&s troupes du
sultan Abd el Aziz.
Un télégramme de r.amir.al Philibert si-
gnale que la situation contdnue à être .exce].-
le'n'te dans les ports.
Le calme règne à Mazagan, et les tribus
.environnantes sont tranquilil&s.
Dernière euxe
LES VOLS DE TOULON
Toulon, 26 novembre. Tandis que l'en-
quête continue sur les vols commis à l'école
de pyrotechnie, notamment sur la disparition
d'un creuset en platine de grande valeur, le
bruit court qu'on vient de découv)TiT de nou-
veaux vols au cinquième dépôt, où le tuyau~
tage des navires casernes aurait été a-nraché.
CONTRE LES 15~)00 FRANCS
ChaJHn'&ur-Saône, 26 novembre. Le co-
mité radical de Digom vient de féliciter M.
Sarrien, son depuite, pour l'attift-udû qu''il a
prise, au sein du gro.'u.p'e de la. gauche radi-
cale, contre l'augm'ënta.ttion à 15.000 francs de
l'ind.eamutê paiiememitaipe.
NOS HOTES
Biamtz, 26 no'v.ëfm.bine. S!ir HenTy Camp-
bell BatrmCTma'nfn, premier rniitust.re, arrivera
à Biarritz dimanche prochain, dans la soirée.
Ses appartements ont été retenus pour une
longue villégiature.
QRAVE!NCEMD!E
Londres, 26 novembre.– Un grand incen-
die a éclaté dafns l'im'meu.Me occupé par les
maga.sms Gajna-che, à HoLb.o;)-M. Trois c&n,ts
pompiers sont occupés à luittef contre le
fau. Les dégâts m~térie.)B somt cotisidéra.-
bles.
FAtTS.PARtS
Fiacre tamponne par une auto
Une autom.obile, dont on n'a pas le nu-
méro, a tamponne cet après-midi, vers une
heure et demie, un nacre rue Saint-Ho-
no.r.é.
Le cocher a été projeté sur le sol, et
blessé grièvement.
LES MORTS
On annonce la moTt d'e M. Louis-Victor Biro-
chard, professeur à la F-aculité des lettres,
mefmbre de l'Institut, décédé dams sa, sodxan-
tiame aimée. Il étajft 'o.încier de la, Légion
d'honneur;
De l'édi't&'u'r M. Antotnim'Roger, admimts-
tTateur de la C&iase d'eparg~, décédé da~LS sa
~")LBamt€-ne~ïiët)M atmée..
FEjRS LE POZE SUD
&ea ~rojet~ I'
dé M. Charcot
L'explorateur indique à un rédacteur de ta
« Presse H te but qu'it se propose d'at-
teindre au cours de son expédition.
On se souvient du succès qu'obtint, il y
a deux ans, la. première expédition en~'e"
prise par le docteur Jean Charcot daji.s les
régions inconnues de l'Antarctique. MaJgr6
la hâte avec laquelle ce voyage fut mené,
malgré l'insufnsan.ce d'argent et ~e maté-
riel, le docteur Charcot rapporta une am-
ple moisson de r.ésutitats scentifiques, tou,-
cha.nt la configuration physique, l'hydre*
graip'hie, la météorologie, la bactériologie,
la géologie, la zoologie et la botanique des.
régions explorées.
{Le Parlement lui-même s'est intéressé âJ
l'oetrvre admira.Me. du_tdo,eteur Chaj'cot et
la'coinmiission des finances de la Oha
plémentaires une somme de 300.000 trames,
destin.ée à subventionner le prochain, voya-
ge de l'expl.ora/teur. Cette somme s'ajoute
à la somme équivalente votée sur le der-
nier exercice, ce qui porte la subvention;
de l'Etat à 600.000 francs.
Nous avo'ns eu le plaisir d'être reçu par'
le docteur Charcot, à qui nous a.vons de-
manda si cette somme rentrait dans ses'.
prévisions et quelles étaient les diverses
particuttarit'és de sa prochaine expédition'
au pôJ.a Sud.
La dépense nécessaire
'–Cette somme de 600.000 francs, nous dé-
clare le docteur Charcot, est légèrement en.'
dessous de mes prévisions. La dépense totale
de l'expédition est évaluée à 755.000 .francs.
Reste donc 155.000 francs à trouver. Cette
somme est déjà en partie couverte, par diver-
ses souscriptions qui se'montent à SO.'OOO
francs. J'espère que je n'aurai pa.s de peme s
combler le vide d'ici mon départ qui est fixe
au mois de juillet prochain. Il v a cinq ans,
j'étais un inconnu pour le public; aujour-
d'hui on sait ce dont je suis capable et les
résultats de ma première tentative peuvent
donner confiance à toutes les générosités
auxquelles je fais appel.
Ma prochaine expédition se présente déjà.'
avec les meilleures chances ct& suecès et je
puis dès maintenant vous indiquer les gran--
des lignes de mon programme.
Notre but est double 1° Atteindre le pôle
sud S" Exnlorer le continent antarctique. Jo
ne veufx, en effet, rien sacriner à cette gloire,
peut-être chimérique, d'atteindre le noie.' ¡
Mais, en dehors de cela, il reste une vaste ré-'
gion, gr.a.n.'d.e comme d'eux fois l'Europe, où
jamais l'homme n'a porté ses pas et qui tente
notre curiosité scientifique. J'en) ai découvert.
une partie lors de ma première expédition, à
laquelle j'ai donné le nom de Terre Loubet
j'espère m'avancer encore et approcher aussi
près que possible le pôle mystérieux.
Jte suivrai la même route que la première
fois, à savoir Buenos-Ayres, le cap Hom, la/
région aM.tarctiqms', la Te~re Loubet. A deux
joum du cap H&m, les terres glacées commen-
ceait, et puM c'est l'mcomnu.
Les quatites du bateau
Nous irons avec notre bateau aussi loin; qt~
sera. possdble. Puis nous étabMMns uoe sta-,
tiiiOin. poufr abriter une partie de l'équipage,
tandis que l'antre 'ira de l'avant. Les glaces''
ao'nt certainement le plus sérMiuoc obstacle de'
TexpédtMio'n. Le bateau gli'&ae sur la surface
glacée et, sous son poids, eUe se brise. Qua-nd.'
eNe résiste, il est inutile de dem.a'nd'e'r davan-
tage au navire. C'~est alors que l'équipage se
divise pour permettre lia marche en avant.
Avec la, glace, nous avon-s le vent, des tem-
pêtes teirribles dont iiien n!e penjt domter, chez
nous, mne idée. La vitesse des vmts polaires'
est mcalculabi~, aucun inst'rumenit ne ré&is-
tant à leur force. H~ enlèveraient un navire
comm.e nos vents d'Europe 'enlèvent un. jouT-
nal. Ajoutez à cela. toutes les conditions mé-
téott'ologiques et a,ut.res que nous igmofKHtS, la.'
rigueur atroce du cMm.at, les su'r'prie'es qMt.
déroutent, les prévisions les mieux établies, et
vous aiu.~&z une idée de la dif&c'ulté d'une pa.-
refMIe entreprise.
Le bat&au. est évidemment la partie es.aan-
tielle de l'expédif.io'n. CeJm'dont je me servirai;
coûteira à lui &eul 300.000 fra.ncs, dont 130.000
pour la machine. J'en ai Confié la eOtns'H'uction;
à Gautier, le plus vieux et le plus sûr eoms-
tru.ctsur de Saint. Malo.
Ce bateau, qui meaurefra. 41 mètres de Long.
sur 9 de large, aéra construit tout en bois, et.
sa coque, faite de poutres enchevêtrées, sera;
capa-Me de résister à tous les aasa.ut.s. Il aura.
un tonn.age de 800 tonneaux et poufN-a filer une
vttesse moyen.Tie de 8 à 9 nœuds, ce qui est
déjà raisonnable pour le poids énorme du bâ-
timent. D'immenses soutes comt'iendront~le
chatrbon et-cent tonnes de vivres, s-uïn-santes
pour alimenter l'équipage pendant trois ans.
Le reste du navire sera. aménagé en chambres
et en laboTSjtodfres. Nous emporterons un ou-
ti'Nfage scientifique aussi pefrfeotionné que pos-
sible.
La composition de Mtiuipage
Nous auTon.s de plus, à notre disposition, uNf
centaim nombre de traîneajux a.utomobil'es que
le marquis de Dion nous offre génépe:usemen.t.
Ces traîneaux nous dispenseiront d'em.meneT
des cMens. Kous les essayerons cet hiver dans
les Alpes.
L'expédition comprendra trente hommes Y
vingt-deux de l'équipage' et huit de ré<&t-ma.
jor. Les hommes de mon premier êqui.M.ga'
oinjt tenu à m'accompagner une.' seconde fois.
Pour vous montrer l'attrait qu'une pareille'
exipédittiion exerce aur les espjiit.s, je. vous dirat
que j'ai reçu. 155 demandes.
Des huit savants qui feront partie de l'ex-
pédition., six eoint déjà déEig'nes MM. Bou-
graiTi et Rouch, enseignes de vaisseau Gour-
d)0tt, géologue Lmu ville et Gain, zoologues
Senoucque, physicien.
Je me réserve les recherches de bactêyioM-
gie vous pouvez penser, cependamt, qu.'un(
directeur d'expéditjo.n polaire a fort à faiire.
et souvent il faut abandonner les études s&ien-
tiSques pour d'a.u
ment .néceseaires.
Q.uaind tous les détails de l'exipédition seromt
airrêtes, avant de quitter le sol de la France..
il ne mje restera plus qu'a. remercier d~u fondj'
d)u cœur tous ceux qui m'auront encouragé et
aidé dianB l'exécution de mon projet.
Nous avons demandé au docteur Chardo.'t'
s'il songeait aux dangers probables de son;
entreprise. Mais, dès les premiers mots, iji
nous arrêta
N'em parlons pas, je vous prie. Nous pair-
tons aussi calmes que vous me voyez là, vefS
Tinconm.u, peut-être vers le my&ièTe insond.a-
blé. Mais noHS sa~on's queMe mission patrio'td-
que nous a été confiée et cela nous réconforte..
Et le docteur Jfean Charcot se TeprH,
son rêve Miterieur. EDMOND EpARDAUD.
t-a PRESSE para!! tous teseotrs, à 8t)f
heures et demie, avec te compte rendM
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