Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1880-06-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 juin 1880 24 juin 1880
Description : 1880/06/24 (Numéro 6390). 1880/06/24 (Numéro 6390).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k594423b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
Le Petit «Tournai
petite fille dans son appartement, avait porté, à
cette époque, une plainte contre lui, qui n'a pas
eu de suite, car le parquet a rendu une ordon
nance de non-lieu.
Dimanche soir, la maîtresse de D..,, en ren
trant vers quatre heures, a trouvé son amant
étendu ensanglanté sur le parquet. Le médecin ap
pelé a constaté trois blessures faites à l'aide d'un
rasoir, au visage, à la gorge et au bas-ventre.
Le blessé a déclaré à M. Chassagne, commis
saire de police, que M. R... avait pénétré dans sa
chambre pendant - qu'il se faisait la barbe, lui
avait arraché le rasoir des mains, lui avait lait
les trois blessures, puis s'était sauvé.
M. R..., amené devant le blessé, a facilement
prouvé qu'il n'avait pas quitté son logement. D'un
autre côté, le rasoir a été trouvé entre deux ma
telas où il avait été caché par le blessé. D..., vu
la gravité de ses blessures, a dû être transporté à
l'hôpital Beaujon.
M. R..., n'a pas été autrement inquiété.
Un individu se disant ouvrier fumiste, se pré
sentait avant-hier dans une maison du faubourg
Saint-Houoré, en disant au concierge qu'il était
envoyé par son patron, fumiste de la maison, atin
d'examiner sur la toiture plusieurs tuyaux de
cheminée qui avaient besoin de réparations.
Le concierge, sans aucune méfiance, le laissa
monter ainsi que l'aide qu'il avait amené avec
lui. Au bout d'une demi-heure, il revit ces deux in
dividus qui lui dirent : « Nous reviendrons sans
doute après-demain pour commencer les travaux. »
Le soir même, les locataires des étages supé
rieurs, des ; petits employés et des domestiques,
trouvaient leurs malles et leurs armoires fractu
rées; l'argent, les bijoux et tous les objets pré
cieux avaient disparu.
Nous avons parlé hier des singulières rumeurs
qui couraient dans le quartier de la Alaison-
liianche, à la suite de la mort d'une dame Ter
rier, décédée à l'âge de quatre-vingt-treize ans.
L'autopsie a démontré que cette femme s'était
éteinte de vieillesse.
Un individu, en complet état d'ivresse, était
entré chez un marchand de vins établi au coin de
la place du Châtelet et du quai de Gesvres.
Sur le refus du patron de le faire servir, il
s'approcha de la table où était servi le déjeuner
de la famille et des employés, et la culbuta en
renversant tout ce qui se trouvait dessus.
Le marchand de vins, justement irrité, prit l'i
vrogne parsonfonddéculotté et.le jeta danslarue.
Dans sa chute, l'ivrogne se lit une légère bles
sure au front; alors un grand rassemblement se
forma et les passants, qui ignoraient ce qui s'é
tait passé dans la boutique, voulurent faire un
mauvais parti au marchand de vin. Il fallut l'in
tervention de 11. Fouqueteau, commissaire de po
lice, dont le- bureau est voisin, pour dissiper ce
rassemblement.
L'ivrogne fut transporté dans le bureau du
commissaire; M. le docteur Avezou vint lui don
ner des soins et constata que sa blessure au front
n'avait aucune gravité.
Cet individu, qui avait absorbé une grande
quantité d'alcool, a été conduit à l'Hôtel-Dieu.
Sur le boulevard de Clicliy, entre la place Blan
che et la place Pigalle, devant une maison en
construction se trouve un grand échafaudage. Le
carré dans lequel s'élèvent les matériaux avait été
exhaussé"; et cette partie faite d'énormes poutres
et de gros boulins, s'est tout à coup détachée,
hier vers trois heures et quart.
Juste à ce moment passait une voiture du tram
way de l'EtQile à La Villette. Le devant de
la voiture a été brisé et un des chevaux a été
grièvement blessé.
Le cocher, que les poutres ont à peine effleu
ré, est resté abasourdi par la peur.
Une demi-seconde plus tard, les lourds maté
riaux tombaient en plein sur la voiture, au-com
plet tant à l'intérieur que sur -l'impériale. C'eût
été un carnage.
Imprudence ou maladresse se payent toujours
cher.
Un homme, âgé de soixante-dix ans, ayant vou
lu monter ;sur l'impériale d'un omnibus, rue de
Vanves, est tombé ^en arrière et, dans sa chute,
s'est fracturé une jambe.
Un autre, jeune celui-là, a voulu descendre
d'un train en marche, près du passage à niveau
de la rue Vitruve (ceinture); il est tombé, et il a
eu tout un côté du corps, le bras et la jambe gau
ches, mutilés par les roues.
Le romancier des Grandes Dames, dont le
grand succès a été renouvelé par l'Eventail
brisé, publie chez Dentu la Couronne de
bluets. C'est encore un roman parisien de beau
coup de sentiment et d'esprit où les scènes dra
matiques et les scènes de mœurs sont peintes
avec beaucoup de couleur et do charmo. Dentu
publie en même temps les Grandes Dames, en
un seul volume qui est un cliof-d'œuvro de ty
pographie, car les quatre volumes des premières
éditions tiennent dans ce beau volume in-18.
— *
Chronique Financière
mardi 23 JUIN 1880
Nos rentes ont ouvert dans leurs prix d'hier ; le
0/0 à 83 25, le 5 0/0 à 120 27 1/2.
Il s'est produit ensuite une légère faiblesse, les
cotes des places allemandes étant arrivées avec un
peu de lourdeur.
Pour peser sur les cours, on a aussi essayé d'ac
créditer l'opinion que le Sénat ne voterait pas l'am
nistie, déjà' votée par la Chambre des députés. La
Bourse n'a jamais fait de démonstration à la place
de la Bastille pour demander l'amnistie, mais il s'en
faut de beaucoup qu'elle lui soit hostile. Au con
traire, la Bourse voit dans l'amnistie un acte de pa
cification absolument désirable.
La crainte seule que le vote pourrait éprouver
quelques retards au Sénat a sufli pour l'aire perdre
quelques centimes à uose'rentes ; le 5 0/0 est des
cendu à 120 05.
On a bientôt compris combien ilétaitinadmissible
que le Sénat voulût s'opposer à une mesure de clé
mence proposée par le gouvernement, votée par la
Chambre des députés, réclamée par l'opinion pu
blique et acceptée en définitive par tout le monde.
D'un autre côté, les cotes allemandes sont arri
vées meilleures.
Il est probable que les places allemandes avaient
supposé que la Bourse de Paris allait baisser par
suite du vote de l'amnistie, et, dans cette supposi
tion, elles avaient commencé à vendre. Le télégra
phe les ayant informées du contraire, elles se sont,
raffermies et ont racheté. ;
' Grâce à ces diverses circonstances, la clôture se
fait avec fermeté à 120 15.
Les fonds étrangers restent un peu au-dessous
de la clôture d'hier; mais on a tant monté sur ces
fonds, qu'il n'y a là rien d'extraordinaire.
Au milieu de ce va-et-vient les valeurs sont res
tées fort négligées dans leur ensemble ; leurs varia
tions de pri-x sont fort peu importantes.
Sur le marché du comptant, nous trouvons les.
obligations des chemins de feu brésiliens à'
4SI 25..
Par' contre, les obligations lombardes conti
nuent leur mouvement de recul; on voit que nous
avions raison de conseiller l'arbitrage avec les obli
gations du gros camionnage de Piïis; cet arbi
trage est encore bon à faire, soit avec les obliga
tions, soit avec les actions de cette société.
Un avis officiel de la Compagnie des chemins
lombards (Sud Autriche) vient de confirmer nos
précédentes prévisions. Dans la réunion générale
des actionnaires qui a eu lieu à Vienne, le conseil
d'administration, a annoncé que les négociations
entamées avec le gouvernement autrichien, en vue
d'obtenir une prolongation de l'exemption do l'im
pôt sur le revenu, avaient été sans résultat.
Le conseil d'administration a ajouté que, pour
couvrir en partie la dépense qui résulterait du re
fus, il avait décidé d'élever à 1 fr., à partir du 1"
juillet 1880, la réduction à laquelle est soumis cha
que coupon des obligations 3 i> ) ; ce coupon ne
sera donc payé qu'à raison qe C fr. 50. .Malgré cette
déduction, le'payement d'une somme encore consi
dérable resterait à la charge des Compagnies. Nous
crovojns que cette charge n'est pas moindre de
2 millions environ.
Une compagnie d'assurance anglaise, tue lion , a
fait récemment appel aux capitaux français; il n'a
rien transpiré encore des résultats obtenus par cette
souscription; mais il est douteux que les capitalistes
français aient fait un bien grand succès à une en
treprise que sa nationalité dispense de l'observation
des règles sévères et protectrices de la loi française
sur les assurances.
Avec une compagnie étrangère, le souscripteur
n'a plus la sauvegarde de toutes les garanties que
donne aux actionnaires des Compagnies françaises
•la sévère réglementation de ces sortes de Sociétés,
c'est-à-dire la souscription préalable des actions
avec le quart versé à la caisse des dépôts et consi
gnations, l'enquête du ministère du commerce, du
préfet de la Seine et du préfet de police, enfin l'exa
men des statuts par le conseil d'Etat.
PETITE BOURSE DU SOIR
5 0/0, 120 13 3/4, 17 1/2, 1G 1/4 ; Italien, 88 05,
88 07 1/2; Turc, 11 22 1/2, 20; Egypt., 308 75, 308 ;
Banque ottomane, 545 G2 1 /2, 54G 25 ; Hongrois,
90 3/4, 29/32; Extérieure, 18 11/13; Russe, 9S 1/4;
Florins, 70 13/16, 7/8.
. -rQr»~ '
REVUE DES THEATRES
Guillaume Tell reparait sur l'affiche de l'Opéra,-
dont on ne devrait jamais l'éloigner pour longtemps.
Le chef-d'œuvre de Rossini est un de ceux dont on
ne se lasse jamais, qu'on apprécie et qu'on admire
davantage à chaque nouvelle audition.
Le ténor Mierszwiuski.qui continue ses débuts dans
le rôle d'Arnold, a fait de réels progrès et se dis
tinguo surtout quand il faut déployer toutes les
ressources de sa grande et puissante voix. Le fa
meux Suivez-moi lui a valu de chaleureux ap
plaudissements. Pour les romances, les passages
doux et tendres, il doit se perfectionner. Melchis-
sédec chante Guillaume avec son superbe et vigou
reux organe, qu'il dirige de mieux en mieux. Le rô
le de Mathilde retrouve sa dernière interprète, Mlle
Daram, qui le joue avec grâce et le chante avec
beaucoup d'art et de goût, mais d'une voix quelque
peu aigrette. Mlle Ploux est fort gentille dans le
rôle de .fenny.
A l'assemblée générale annuelle de l'Associa •
tiondes artistes dramatiques, dont nous avons parlé,
hier, il a été procédé à la nomination de huit com
missaires.
Le scrutin a donné les résultats suivants: MM.
Dumaine (265 voix) ; Saint-Germain (264) ; Pelle-
rin (263); Talien (262); Eugène Bertrand (2b 1 ) ;
Castellano (259), ont été élus membres du comité
pour cinq ans.
M. Faille (212 voix) a été nommé pour quatre
ans et M. Albert Carré (171), pour trois ans.
La troupe du Palais-Roval a débuté avec un
grand succès à Londres. Les artistes ont été rappe
lés après le troisième acte de la .Cagnotte. Cette
spirituelle comédie a été on ne peut plus goûtée.
Elle a constamment excité les rires et les applau
dissements.
Une panique inconsidérée s'est emparée de
deux artistes et d'une partie du public, avant-hier,
à la porte-Saint-Martin, pendant les représenta
tions de la Mendiante.
La salle était comble; et il ne s'agissait que de
quelques verres cassés.
On ne signale pas d'accidents
■—■ Les Boussiçjneul , créés cet hiver au théâ
tre des Arts, forment le deuxième spectacle de la
combinaison d'été aux Folies-Dramatiques, oii ils
n'ont pas été moins bien accueillis qu'au boulevard
de Strasbourg.
L'Hippodrome va très prochainement donner
un grand spectacle tiré des Contes de Perrault.
emile abraham.
Ces jours derniers, a eu lieu, à l'Hôtel-Conti
nental,'une intéressante soiree musicale offerte par
M. et Mme Rudv à leurs élèves.
Les choristes étaient dirigés par M. Paul Puget,
et l'orchestre par M. Edmond Guion.
' On a applaudi des fragments de Ribêra, un opéra
inédit en quatre actes de Mlle Sophie Lacout. ^
LES CONCERTS MILITAIRES
Programme du mercredi 23 juin, de 4 h. 3/4 à 5 3/4.
Tuileries. — 25° chasseurs à pied, ch. M. Mastias.
1. Allegro militaire X...
2. Galathée Massé.
3. Après la guerre, polka Marie.
4. La Fille de Mme Angot Lecocq.
5. Le Rendez-vous, mazurka Métra. ::*• •
6. L'As de carreau, quadrille Mullot. -
Palais-Koyal. — S5" de ligne, chef M. Mastio.
1. La Sirène, ouverture Auber.
2. Les Vêpres siciliennes Verdi.
3. Grand air de Girafda, solo Adam.
4. Les Chants mélodieux Gung'l.
Luxembourg-. — 9° dragons, chef M. Bataret.
1. Victoire, marche R. Brunet..
2. Jérusalem Verdi.
'3. Le Trouvère Verdi.
4. Cavatine de Rossini Léon Chic. ....
5. Nachtigall, polka " X...
(MCEKÏS DES SOCIÉTÉS ORPHÉ0M0UE3
, i.'lace des Vosges. — De 8 h. à 9 h.
Fanfare l'Espérance du XI" arrond. dir.M.S.Alkan
1. Le 13° chasseurs, allegro Thibault.
2. France et Gaule, ouverture Vanremoortel.
3. Aline, polka Thibault.
4. Air varié X...
5. Mont-Joli, ouverture Sauvâgnac.
6. Les Girondins, allegro X...
„ • DÉPARTEMENTS
C'est demain jeudi 24 juin, que commencent à
Versailles les grandes fêtes en l'honneur du .112
anniversaire de la naissance du général Hoche.
On sait que la statue de Hoche a été élevée sur
la place qui porto le nom du général. Demain,
sera rétablie solennellement sur le piédestal du
monument, l'inscription composée eu 183'2, par
Villemain. Cette cérémonie sera saluée par de3
salves d'artillerie avec déiilé des troupesdela gar
nison.
A Cause-de-Clérans (Dordogne), une femme
d'une quarantaine d'années gardaitson âne surle
bord du chemin, lorsqu'un autre âne vintà passer
et se rua sur celui de la femme. Celle-ci voulut
séparer les combattants, en les frappant alterna
tivement avec un bâton ; elle fit un faux pas et
tomba à la renverse. L'âne étranger se précipita
sur elle et lui dévora le visage et la tête. On ac
courut aux cris de cette malheureuse, mais il
était trop tard : les blessures étaient si affreuses
et si profondes que quelques heures après elle
rendait le dernier soupir.
—3111 w —
LES ORAGES
Notre correspondance des départements non.
signale de tous côtés de nombreux orages. Nou;
relevons les .principaux.
Une véritable trombe d'eau s'est abattue pen
dant trois heures sur diverses communes des en
virons de Lunéville. Le ruisseau qui va de Serres
à Maix, s'est changé en torrent, entraînant les
terres et les foins coupés. A Emberménil et Lein-
trey, les champs ont été noyés.
 Hayet, dans le Gers, il est tombé des grêlons
d'une grosseur énorme.
Plusieurs communes des Hautes-Pyrénées ont
beaucoup souffert. Les pertes sont évaluées à près
de 500,000 fr. pour le canton de Maubourguet, et
de 600,000 fr. pour celui de Rabastens.
Dans les environs de Montluçon, certains en
droits ont été couverts d'un mètre d'eau.
Aux Montes, commune d'Aix (Corrèze), une
jeune fille, Marie Malergue, surprise aux champs
par une pluie torrentielle, s'était réfugiée dans
une cabane de berger; malheureusement la toi
ture en 'gazon, fléchissant sous l'action de l'eau,
s'est effondrée et a enseveli la jeune fille qui n'a
pu être sauvée.
La foudre est tombée çà et là ; et, comme tou
jours, avec des effets souvent curieux et parfois
terribles.
A Fretterens (Saône-et-Loire), le sieur Corde-
lier et ses trois iilles s'étaient abrités sous un pa.
rapluie, lorsque la foudre vint les frapper et les
renverser. Le père a été fortement contusionné à
l'épaule; une des jeunes filles est dans un état
désespéré; les deux autres ont également été
blessées, mais sans gravité.
Deux jeunes domestiques de Bayonville (Ar-
dennes), Lapierre (Emile) et Flamain (Charles),
surpris par l'orage au milieu des champs, s'étaient
mis à l'abri sous un poirier. Au bout de quelques
minutes la foudre s'abattit sur l'arbre et Lapierre
a été tué par le fluide électrique ; il avait en par
fie le côté gauche brûlé et notamment la tête c->
les cheveux. Quant au jeune Flamain, il a éti
fortement brûlé au bras et dans le dos.
Le iSŒteela'é publie cette se
maine le portrait du général Clipchant, gouver
neur de Paris, les obsèques du général A'ymard,
le palais de l'exposition internationale de Bruxel
les, une physionomie du pont de Charenton le
jour de l'ouverture de la pêche, etc.
Numéro varié et intéressant^ qu'on trouve par
tout au prix de 15 cent. " '
IA PETITE PO'STE
m . c..., ci Grenoble. — Les renonciations à suc
cession se font au greffe du tribunal dans l'arron
dissement duquel la succession s'est ouverte.
z. h..., à Albert. — 1° Sans avenir. 2" Mauvais;
les produits sont nuls.
j. b..., â Saint-Quentin. —C'est un placemen
sérieux.
g. m. .., à Saint-Amand — l'Attendre. 2° Non
a .Vf..., à Vcsoul. — Avenir incertain. Ban:
marché.
b..., à Landerncau — 1° Valeur sérieuse.^"Oui.
12. f..., à Versailles. —1° Rien de sérieux. 2° Non.'
o. M. o..., à BUraucourt — 1° S'abstenir. 2° Ls
Compagnie d'assurances générales.
"CÏÏMMÎîKICATIOTtS, AVIS DIVERS ET ANNONCES
Appareils «le gymnastique en tous genres;
installation complète de gymnases d'écoles, de cham
bre et de malades. Prospectus au GrandGymnasi
médical Pa;, rue des Martyrs, 34; Heiser , directeur,
VTnrMAT TkAD t 1 recommandé pour l'hygiène
lli liuUu ÎJUXiEi et les soins de la toilette. L?
flac. 2 fr. Savonet poudre au Thymol-Doré. Partout.
FEUILLETON DU 24 JUIN 1830
LE CHARLATAN
—83— XXV-(Suite).
Le TroH-anx-Eenards
Le gendarme, en effet, n'était pas seul.
A droite et à gauche, en haut comme en
Las,on vitbientôt des hommes, ea unilorme
bleu et rouge, qui marchaient avec lenteur,
la carabine ou le sabre à la main, et parais
saient avoirpour but commun le petit bos
quet du Trou-aux-Renards. Un groupe
sur tout-s'avançait vers ce point aussi direc
tement que le permettaient les difficultés
du sol. Ce groupe se composait d'abord de
deux gendarmes, puis de deux personnes en
habit civil. Dans l'une d'elles il n'était pas
difficile de reconnaître Jobson, l'agent an
glais ; l'autre était un jeune pâtre, qui sem
blait servir de ghide.
— Monsieur, dit Julienàvoix basse,voilà
le drôle qui vous a vendu; c'est le petit
Guérinot, qui garde habituellement ses
vaches sur la montagne de l'autre côté de
la rivière... Sauvez-vous... mais sauvez-
vous donc?
— Bah! ils ne me tiennent pas encore.
— Us vont vous arrêter... tirer st-r vous !
— Ce sera moi qui tirerai sur eux, répli
qua Deluzy en s'armant d'un revolver.
— Alors il va y avoir un massacre ici!
s'écria Julien terrifié ; je vous suis tout dé
voué; cependant...
Deluzy ne récoutait pas; couché à plat
ventre, il suivait des yeux Je groupe dont
Jobson faisait partie. Jobson marchait le
premier, excitant ses compagnons et leur
montrant lehallier qui cachait le Trou-aux-
renards.
Comme il n'en était plus qu'à une ving
taine de pas, un coup de feu partit et le
détective, atteint d'une balle, tomba à la
renversé. Aussitôt plusieurs explosions re
tentirent sur différents points, des halles
sifflèrent à travers les arbustes.
Julien s'était jeté sur le sol dans lequel
il semblait vouloir s'incruster. Quant à
Deluzy, ilne jugea pasàproposdecontinuer
la résistance.*
— Chien d'Anglais! murmura-t-il, tu as
ton compte... Peu m'importent les autres!
Il rentra dans Je taillis, on se traînant sur
les. mains ; au bout d'unmoment, on eût pu
entendre une espèce de dégringolade au
milieu des pierres et des buissons. ■
Julien ne s'en inquiétait guère ; de toutes
parts autour de lui.s'élevait un bruit de
voix et do pas, auquel se mêlaient des dé
tonations de carabines. Bientôt il se sentit
soulevé par une main vigoureuse et remis
sur ses pieds.
— En voici toujours un ! dit le gendarme
qui venait d'operer ce tour do force, c'est
peut-être celui qui a tiré sur M. Jobson!
— Moi ! monbon monsieur,s'écria Julien
éperdu, je n'ai de ma vie touché une arme
à feu... Je suis un pauvre domestique,
qui est venu apporter de la nourriture à
son maître... .
Et il mohtraitson panier vide, à moitié
écrasé par les piétinements.
Jobson, qui avaitreçuuneballe à l'épaule
et qui était couvert de sang, s'approcha,
soutenu par deux personnes.
— Ne vous inquiétez pas du valet, dit-il
avec un reste d'energie; ne songez qu'au
maître... Cherchez bien... il doitêtre dans
cetrou.de rocher... Surtout défiez-vous,
car il est traître.
On se hâta de fouiller, non . seulement
les broussailles, mais encore là grotte, où
l'on ne trouva que des objets-attestant le
séjour de Deluzy.
— Qu'est-il devenu ? demanda le briga
dier de la gendarmerie ; il n'a pu s'échap
per, car mes hommes cernent ce buisson.
— 11 doit y avoir quelque diablerie là-
dessous! répliqua Jobson; soyez sur vos
gardes ; il peut tout à coup partir à vos
pieds, comme le renard dont il occupe la
tanière.
Les recherches continuèrent donc aux
environs dé là grotte. Bientôt un des gen
darmes poussa une exclamation d'étonne-
ment qui attirales autres auprèsde lui.
— Voyez ! dit-il, c'est par la qu'il a filé.
Et il indiquait une longue et protonde
fissure. en.Dente douce, qui, se prolongeant
jusqu'à la base de la montagne se per
dait au milieu d'un bois de sapins. Evi
demment Deluzy, qui connaissait cette sip-
gulière coupure du rocher, s'étàit laissé
glisser sur la pente et avait en quelques
instants gagné un espace considérable ;
aux herbes foulées ou arrachées çà et là, il
était facile de reconnaître les traces de son-
passage.
— On peut fouiller le bois dit Jobson,
après ùn examen rapide; mais, selon toute
apparence, le coup est manqué... Si j'en ré-,
chappe, j'aurai ma revanche.
A bout de forces, il s'étendit sur labruyère.
— Messieurs, demanda timidement Ju
lien, est-ce que je suis prisonnier? • •
—Vous? Allons donc! dit Jobson qui pa
raissait avoir pleinç autorité en ce mcnje.it
sur les agents de la force publique; pour
quoi seriez-vous arrêté? Vous avez servi
votre maître selon votre devoir.
Il ajouta tout bas, en s'adressant au bri
gadier: ,
— Lâchez-lo... Il nous fera sûrement re
trouver l'autre en temps et lieu.
Le brigadier lit un signe et Julien com>
prit qu'il était libre d'aller où il voudrait.,
On ne savait quel parti prendre à l'é
gard du blessé; Julien proposa de se ren* ■
dre au château et d'envoyer, deux homméë
avec un brancard pour y transporter Job-
S ° n " ELlEBERTHEÏj
(L a suite à demain!
petite fille dans son appartement, avait porté, à
cette époque, une plainte contre lui, qui n'a pas
eu de suite, car le parquet a rendu une ordon
nance de non-lieu.
Dimanche soir, la maîtresse de D..,, en ren
trant vers quatre heures, a trouvé son amant
étendu ensanglanté sur le parquet. Le médecin ap
pelé a constaté trois blessures faites à l'aide d'un
rasoir, au visage, à la gorge et au bas-ventre.
Le blessé a déclaré à M. Chassagne, commis
saire de police, que M. R... avait pénétré dans sa
chambre pendant - qu'il se faisait la barbe, lui
avait arraché le rasoir des mains, lui avait lait
les trois blessures, puis s'était sauvé.
M. R..., amené devant le blessé, a facilement
prouvé qu'il n'avait pas quitté son logement. D'un
autre côté, le rasoir a été trouvé entre deux ma
telas où il avait été caché par le blessé. D..., vu
la gravité de ses blessures, a dû être transporté à
l'hôpital Beaujon.
M. R..., n'a pas été autrement inquiété.
Un individu se disant ouvrier fumiste, se pré
sentait avant-hier dans une maison du faubourg
Saint-Houoré, en disant au concierge qu'il était
envoyé par son patron, fumiste de la maison, atin
d'examiner sur la toiture plusieurs tuyaux de
cheminée qui avaient besoin de réparations.
Le concierge, sans aucune méfiance, le laissa
monter ainsi que l'aide qu'il avait amené avec
lui. Au bout d'une demi-heure, il revit ces deux in
dividus qui lui dirent : « Nous reviendrons sans
doute après-demain pour commencer les travaux. »
Le soir même, les locataires des étages supé
rieurs, des ; petits employés et des domestiques,
trouvaient leurs malles et leurs armoires fractu
rées; l'argent, les bijoux et tous les objets pré
cieux avaient disparu.
Nous avons parlé hier des singulières rumeurs
qui couraient dans le quartier de la Alaison-
liianche, à la suite de la mort d'une dame Ter
rier, décédée à l'âge de quatre-vingt-treize ans.
L'autopsie a démontré que cette femme s'était
éteinte de vieillesse.
Un individu, en complet état d'ivresse, était
entré chez un marchand de vins établi au coin de
la place du Châtelet et du quai de Gesvres.
Sur le refus du patron de le faire servir, il
s'approcha de la table où était servi le déjeuner
de la famille et des employés, et la culbuta en
renversant tout ce qui se trouvait dessus.
Le marchand de vins, justement irrité, prit l'i
vrogne parsonfonddéculotté et.le jeta danslarue.
Dans sa chute, l'ivrogne se lit une légère bles
sure au front; alors un grand rassemblement se
forma et les passants, qui ignoraient ce qui s'é
tait passé dans la boutique, voulurent faire un
mauvais parti au marchand de vin. Il fallut l'in
tervention de 11. Fouqueteau, commissaire de po
lice, dont le- bureau est voisin, pour dissiper ce
rassemblement.
L'ivrogne fut transporté dans le bureau du
commissaire; M. le docteur Avezou vint lui don
ner des soins et constata que sa blessure au front
n'avait aucune gravité.
Cet individu, qui avait absorbé une grande
quantité d'alcool, a été conduit à l'Hôtel-Dieu.
Sur le boulevard de Clicliy, entre la place Blan
che et la place Pigalle, devant une maison en
construction se trouve un grand échafaudage. Le
carré dans lequel s'élèvent les matériaux avait été
exhaussé"; et cette partie faite d'énormes poutres
et de gros boulins, s'est tout à coup détachée,
hier vers trois heures et quart.
Juste à ce moment passait une voiture du tram
way de l'EtQile à La Villette. Le devant de
la voiture a été brisé et un des chevaux a été
grièvement blessé.
Le cocher, que les poutres ont à peine effleu
ré, est resté abasourdi par la peur.
Une demi-seconde plus tard, les lourds maté
riaux tombaient en plein sur la voiture, au-com
plet tant à l'intérieur que sur -l'impériale. C'eût
été un carnage.
Imprudence ou maladresse se payent toujours
cher.
Un homme, âgé de soixante-dix ans, ayant vou
lu monter ;sur l'impériale d'un omnibus, rue de
Vanves, est tombé ^en arrière et, dans sa chute,
s'est fracturé une jambe.
Un autre, jeune celui-là, a voulu descendre
d'un train en marche, près du passage à niveau
de la rue Vitruve (ceinture); il est tombé, et il a
eu tout un côté du corps, le bras et la jambe gau
ches, mutilés par les roues.
Le romancier des Grandes Dames, dont le
grand succès a été renouvelé par l'Eventail
brisé, publie chez Dentu la Couronne de
bluets. C'est encore un roman parisien de beau
coup de sentiment et d'esprit où les scènes dra
matiques et les scènes de mœurs sont peintes
avec beaucoup de couleur et do charmo. Dentu
publie en même temps les Grandes Dames, en
un seul volume qui est un cliof-d'œuvro de ty
pographie, car les quatre volumes des premières
éditions tiennent dans ce beau volume in-18.
— *
Chronique Financière
mardi 23 JUIN 1880
Nos rentes ont ouvert dans leurs prix d'hier ; le
0/0 à 83 25, le 5 0/0 à 120 27 1/2.
Il s'est produit ensuite une légère faiblesse, les
cotes des places allemandes étant arrivées avec un
peu de lourdeur.
Pour peser sur les cours, on a aussi essayé d'ac
créditer l'opinion que le Sénat ne voterait pas l'am
nistie, déjà' votée par la Chambre des députés. La
Bourse n'a jamais fait de démonstration à la place
de la Bastille pour demander l'amnistie, mais il s'en
faut de beaucoup qu'elle lui soit hostile. Au con
traire, la Bourse voit dans l'amnistie un acte de pa
cification absolument désirable.
La crainte seule que le vote pourrait éprouver
quelques retards au Sénat a sufli pour l'aire perdre
quelques centimes à uose'rentes ; le 5 0/0 est des
cendu à 120 05.
On a bientôt compris combien ilétaitinadmissible
que le Sénat voulût s'opposer à une mesure de clé
mence proposée par le gouvernement, votée par la
Chambre des députés, réclamée par l'opinion pu
blique et acceptée en définitive par tout le monde.
D'un autre côté, les cotes allemandes sont arri
vées meilleures.
Il est probable que les places allemandes avaient
supposé que la Bourse de Paris allait baisser par
suite du vote de l'amnistie, et, dans cette supposi
tion, elles avaient commencé à vendre. Le télégra
phe les ayant informées du contraire, elles se sont,
raffermies et ont racheté. ;
' Grâce à ces diverses circonstances, la clôture se
fait avec fermeté à 120 15.
Les fonds étrangers restent un peu au-dessous
de la clôture d'hier; mais on a tant monté sur ces
fonds, qu'il n'y a là rien d'extraordinaire.
Au milieu de ce va-et-vient les valeurs sont res
tées fort négligées dans leur ensemble ; leurs varia
tions de pri-x sont fort peu importantes.
Sur le marché du comptant, nous trouvons les.
obligations des chemins de feu brésiliens à'
4SI 25..
Par' contre, les obligations lombardes conti
nuent leur mouvement de recul; on voit que nous
avions raison de conseiller l'arbitrage avec les obli
gations du gros camionnage de Piïis; cet arbi
trage est encore bon à faire, soit avec les obliga
tions, soit avec les actions de cette société.
Un avis officiel de la Compagnie des chemins
lombards (Sud Autriche) vient de confirmer nos
précédentes prévisions. Dans la réunion générale
des actionnaires qui a eu lieu à Vienne, le conseil
d'administration, a annoncé que les négociations
entamées avec le gouvernement autrichien, en vue
d'obtenir une prolongation de l'exemption do l'im
pôt sur le revenu, avaient été sans résultat.
Le conseil d'administration a ajouté que, pour
couvrir en partie la dépense qui résulterait du re
fus, il avait décidé d'élever à 1 fr., à partir du 1"
juillet 1880, la réduction à laquelle est soumis cha
que coupon des obligations 3 i> ) ; ce coupon ne
sera donc payé qu'à raison qe C fr. 50. .Malgré cette
déduction, le'payement d'une somme encore consi
dérable resterait à la charge des Compagnies. Nous
crovojns que cette charge n'est pas moindre de
2 millions environ.
Une compagnie d'assurance anglaise, tue lion , a
fait récemment appel aux capitaux français; il n'a
rien transpiré encore des résultats obtenus par cette
souscription; mais il est douteux que les capitalistes
français aient fait un bien grand succès à une en
treprise que sa nationalité dispense de l'observation
des règles sévères et protectrices de la loi française
sur les assurances.
Avec une compagnie étrangère, le souscripteur
n'a plus la sauvegarde de toutes les garanties que
donne aux actionnaires des Compagnies françaises
•la sévère réglementation de ces sortes de Sociétés,
c'est-à-dire la souscription préalable des actions
avec le quart versé à la caisse des dépôts et consi
gnations, l'enquête du ministère du commerce, du
préfet de la Seine et du préfet de police, enfin l'exa
men des statuts par le conseil d'Etat.
PETITE BOURSE DU SOIR
5 0/0, 120 13 3/4, 17 1/2, 1G 1/4 ; Italien, 88 05,
88 07 1/2; Turc, 11 22 1/2, 20; Egypt., 308 75, 308 ;
Banque ottomane, 545 G2 1 /2, 54G 25 ; Hongrois,
90 3/4, 29/32; Extérieure, 18 11/13; Russe, 9S 1/4;
Florins, 70 13/16, 7/8.
. -rQr»~ '
REVUE DES THEATRES
Guillaume Tell reparait sur l'affiche de l'Opéra,-
dont on ne devrait jamais l'éloigner pour longtemps.
Le chef-d'œuvre de Rossini est un de ceux dont on
ne se lasse jamais, qu'on apprécie et qu'on admire
davantage à chaque nouvelle audition.
Le ténor Mierszwiuski.qui continue ses débuts dans
le rôle d'Arnold, a fait de réels progrès et se dis
tinguo surtout quand il faut déployer toutes les
ressources de sa grande et puissante voix. Le fa
meux Suivez-moi lui a valu de chaleureux ap
plaudissements. Pour les romances, les passages
doux et tendres, il doit se perfectionner. Melchis-
sédec chante Guillaume avec son superbe et vigou
reux organe, qu'il dirige de mieux en mieux. Le rô
le de Mathilde retrouve sa dernière interprète, Mlle
Daram, qui le joue avec grâce et le chante avec
beaucoup d'art et de goût, mais d'une voix quelque
peu aigrette. Mlle Ploux est fort gentille dans le
rôle de .fenny.
A l'assemblée générale annuelle de l'Associa •
tiondes artistes dramatiques, dont nous avons parlé,
hier, il a été procédé à la nomination de huit com
missaires.
Le scrutin a donné les résultats suivants: MM.
Dumaine (265 voix) ; Saint-Germain (264) ; Pelle-
rin (263); Talien (262); Eugène Bertrand (2b 1 ) ;
Castellano (259), ont été élus membres du comité
pour cinq ans.
M. Faille (212 voix) a été nommé pour quatre
ans et M. Albert Carré (171), pour trois ans.
La troupe du Palais-Roval a débuté avec un
grand succès à Londres. Les artistes ont été rappe
lés après le troisième acte de la .Cagnotte. Cette
spirituelle comédie a été on ne peut plus goûtée.
Elle a constamment excité les rires et les applau
dissements.
Une panique inconsidérée s'est emparée de
deux artistes et d'une partie du public, avant-hier,
à la porte-Saint-Martin, pendant les représenta
tions de la Mendiante.
La salle était comble; et il ne s'agissait que de
quelques verres cassés.
On ne signale pas d'accidents
■—■ Les Boussiçjneul , créés cet hiver au théâ
tre des Arts, forment le deuxième spectacle de la
combinaison d'été aux Folies-Dramatiques, oii ils
n'ont pas été moins bien accueillis qu'au boulevard
de Strasbourg.
L'Hippodrome va très prochainement donner
un grand spectacle tiré des Contes de Perrault.
emile abraham.
Ces jours derniers, a eu lieu, à l'Hôtel-Conti
nental,'une intéressante soiree musicale offerte par
M. et Mme Rudv à leurs élèves.
Les choristes étaient dirigés par M. Paul Puget,
et l'orchestre par M. Edmond Guion.
' On a applaudi des fragments de Ribêra, un opéra
inédit en quatre actes de Mlle Sophie Lacout. ^
LES CONCERTS MILITAIRES
Programme du mercredi 23 juin, de 4 h. 3/4 à 5 3/4.
Tuileries. — 25° chasseurs à pied, ch. M. Mastias.
1. Allegro militaire X...
2. Galathée Massé.
3. Après la guerre, polka Marie.
4. La Fille de Mme Angot Lecocq.
5. Le Rendez-vous, mazurka Métra. ::*• •
6. L'As de carreau, quadrille Mullot. -
Palais-Koyal. — S5" de ligne, chef M. Mastio.
1. La Sirène, ouverture Auber.
2. Les Vêpres siciliennes Verdi.
3. Grand air de Girafda, solo Adam.
4. Les Chants mélodieux Gung'l.
Luxembourg-. — 9° dragons, chef M. Bataret.
1. Victoire, marche R. Brunet..
2. Jérusalem Verdi.
'3. Le Trouvère Verdi.
4. Cavatine de Rossini Léon Chic. ....
5. Nachtigall, polka " X...
(MCEKÏS DES SOCIÉTÉS ORPHÉ0M0UE3
, i.'lace des Vosges. — De 8 h. à 9 h.
Fanfare l'Espérance du XI" arrond. dir.M.S.Alkan
1. Le 13° chasseurs, allegro Thibault.
2. France et Gaule, ouverture Vanremoortel.
3. Aline, polka Thibault.
4. Air varié X...
5. Mont-Joli, ouverture Sauvâgnac.
6. Les Girondins, allegro X...
„ • DÉPARTEMENTS
C'est demain jeudi 24 juin, que commencent à
Versailles les grandes fêtes en l'honneur du .112
anniversaire de la naissance du général Hoche.
On sait que la statue de Hoche a été élevée sur
la place qui porto le nom du général. Demain,
sera rétablie solennellement sur le piédestal du
monument, l'inscription composée eu 183'2, par
Villemain. Cette cérémonie sera saluée par de3
salves d'artillerie avec déiilé des troupesdela gar
nison.
A Cause-de-Clérans (Dordogne), une femme
d'une quarantaine d'années gardaitson âne surle
bord du chemin, lorsqu'un autre âne vintà passer
et se rua sur celui de la femme. Celle-ci voulut
séparer les combattants, en les frappant alterna
tivement avec un bâton ; elle fit un faux pas et
tomba à la renverse. L'âne étranger se précipita
sur elle et lui dévora le visage et la tête. On ac
courut aux cris de cette malheureuse, mais il
était trop tard : les blessures étaient si affreuses
et si profondes que quelques heures après elle
rendait le dernier soupir.
—3111 w —
LES ORAGES
Notre correspondance des départements non.
signale de tous côtés de nombreux orages. Nou;
relevons les .principaux.
Une véritable trombe d'eau s'est abattue pen
dant trois heures sur diverses communes des en
virons de Lunéville. Le ruisseau qui va de Serres
à Maix, s'est changé en torrent, entraînant les
terres et les foins coupés. A Emberménil et Lein-
trey, les champs ont été noyés.
 Hayet, dans le Gers, il est tombé des grêlons
d'une grosseur énorme.
Plusieurs communes des Hautes-Pyrénées ont
beaucoup souffert. Les pertes sont évaluées à près
de 500,000 fr. pour le canton de Maubourguet, et
de 600,000 fr. pour celui de Rabastens.
Dans les environs de Montluçon, certains en
droits ont été couverts d'un mètre d'eau.
Aux Montes, commune d'Aix (Corrèze), une
jeune fille, Marie Malergue, surprise aux champs
par une pluie torrentielle, s'était réfugiée dans
une cabane de berger; malheureusement la toi
ture en 'gazon, fléchissant sous l'action de l'eau,
s'est effondrée et a enseveli la jeune fille qui n'a
pu être sauvée.
La foudre est tombée çà et là ; et, comme tou
jours, avec des effets souvent curieux et parfois
terribles.
A Fretterens (Saône-et-Loire), le sieur Corde-
lier et ses trois iilles s'étaient abrités sous un pa.
rapluie, lorsque la foudre vint les frapper et les
renverser. Le père a été fortement contusionné à
l'épaule; une des jeunes filles est dans un état
désespéré; les deux autres ont également été
blessées, mais sans gravité.
Deux jeunes domestiques de Bayonville (Ar-
dennes), Lapierre (Emile) et Flamain (Charles),
surpris par l'orage au milieu des champs, s'étaient
mis à l'abri sous un poirier. Au bout de quelques
minutes la foudre s'abattit sur l'arbre et Lapierre
a été tué par le fluide électrique ; il avait en par
fie le côté gauche brûlé et notamment la tête c->
les cheveux. Quant au jeune Flamain, il a éti
fortement brûlé au bras et dans le dos.
Le iSŒteela'é publie cette se
maine le portrait du général Clipchant, gouver
neur de Paris, les obsèques du général A'ymard,
le palais de l'exposition internationale de Bruxel
les, une physionomie du pont de Charenton le
jour de l'ouverture de la pêche, etc.
Numéro varié et intéressant^ qu'on trouve par
tout au prix de 15 cent. " '
IA PETITE PO'STE
m . c..., ci Grenoble. — Les renonciations à suc
cession se font au greffe du tribunal dans l'arron
dissement duquel la succession s'est ouverte.
z. h..., à Albert. — 1° Sans avenir. 2" Mauvais;
les produits sont nuls.
j. b..., â Saint-Quentin. —C'est un placemen
sérieux.
g. m. .., à Saint-Amand — l'Attendre. 2° Non
a .Vf..., à Vcsoul. — Avenir incertain. Ban:
marché.
b..., à Landerncau — 1° Valeur sérieuse.^"Oui.
12. f..., à Versailles. —1° Rien de sérieux. 2° Non.'
o. M. o..., à BUraucourt — 1° S'abstenir. 2° Ls
Compagnie d'assurances générales.
"CÏÏMMÎîKICATIOTtS, AVIS DIVERS ET ANNONCES
Appareils «le gymnastique en tous genres;
installation complète de gymnases d'écoles, de cham
bre et de malades. Prospectus au GrandGymnasi
médical Pa;, rue des Martyrs, 34; Heiser , directeur,
VTnrMAT TkAD t 1 recommandé pour l'hygiène
lli liuUu ÎJUXiEi et les soins de la toilette. L?
flac. 2 fr. Savonet poudre au Thymol-Doré. Partout.
FEUILLETON DU 24 JUIN 1830
LE CHARLATAN
—83— XXV-(Suite).
Le TroH-anx-Eenards
Le gendarme, en effet, n'était pas seul.
A droite et à gauche, en haut comme en
Las,on vitbientôt des hommes, ea unilorme
bleu et rouge, qui marchaient avec lenteur,
la carabine ou le sabre à la main, et parais
saient avoirpour but commun le petit bos
quet du Trou-aux-Renards. Un groupe
sur tout-s'avançait vers ce point aussi direc
tement que le permettaient les difficultés
du sol. Ce groupe se composait d'abord de
deux gendarmes, puis de deux personnes en
habit civil. Dans l'une d'elles il n'était pas
difficile de reconnaître Jobson, l'agent an
glais ; l'autre était un jeune pâtre, qui sem
blait servir de ghide.
— Monsieur, dit Julienàvoix basse,voilà
le drôle qui vous a vendu; c'est le petit
Guérinot, qui garde habituellement ses
vaches sur la montagne de l'autre côté de
la rivière... Sauvez-vous... mais sauvez-
vous donc?
— Bah! ils ne me tiennent pas encore.
— Us vont vous arrêter... tirer st-r vous !
— Ce sera moi qui tirerai sur eux, répli
qua Deluzy en s'armant d'un revolver.
— Alors il va y avoir un massacre ici!
s'écria Julien terrifié ; je vous suis tout dé
voué; cependant...
Deluzy ne récoutait pas; couché à plat
ventre, il suivait des yeux Je groupe dont
Jobson faisait partie. Jobson marchait le
premier, excitant ses compagnons et leur
montrant lehallier qui cachait le Trou-aux-
renards.
Comme il n'en était plus qu'à une ving
taine de pas, un coup de feu partit et le
détective, atteint d'une balle, tomba à la
renversé. Aussitôt plusieurs explosions re
tentirent sur différents points, des halles
sifflèrent à travers les arbustes.
Julien s'était jeté sur le sol dans lequel
il semblait vouloir s'incruster. Quant à
Deluzy, ilne jugea pasàproposdecontinuer
la résistance.*
— Chien d'Anglais! murmura-t-il, tu as
ton compte... Peu m'importent les autres!
Il rentra dans Je taillis, on se traînant sur
les. mains ; au bout d'unmoment, on eût pu
entendre une espèce de dégringolade au
milieu des pierres et des buissons. ■
Julien ne s'en inquiétait guère ; de toutes
parts autour de lui.s'élevait un bruit de
voix et do pas, auquel se mêlaient des dé
tonations de carabines. Bientôt il se sentit
soulevé par une main vigoureuse et remis
sur ses pieds.
— En voici toujours un ! dit le gendarme
qui venait d'operer ce tour do force, c'est
peut-être celui qui a tiré sur M. Jobson!
— Moi ! monbon monsieur,s'écria Julien
éperdu, je n'ai de ma vie touché une arme
à feu... Je suis un pauvre domestique,
qui est venu apporter de la nourriture à
son maître... .
Et il mohtraitson panier vide, à moitié
écrasé par les piétinements.
Jobson, qui avaitreçuuneballe à l'épaule
et qui était couvert de sang, s'approcha,
soutenu par deux personnes.
— Ne vous inquiétez pas du valet, dit-il
avec un reste d'energie; ne songez qu'au
maître... Cherchez bien... il doitêtre dans
cetrou.de rocher... Surtout défiez-vous,
car il est traître.
On se hâta de fouiller, non . seulement
les broussailles, mais encore là grotte, où
l'on ne trouva que des objets-attestant le
séjour de Deluzy.
— Qu'est-il devenu ? demanda le briga
dier de la gendarmerie ; il n'a pu s'échap
per, car mes hommes cernent ce buisson.
— 11 doit y avoir quelque diablerie là-
dessous! répliqua Jobson; soyez sur vos
gardes ; il peut tout à coup partir à vos
pieds, comme le renard dont il occupe la
tanière.
Les recherches continuèrent donc aux
environs dé là grotte. Bientôt un des gen
darmes poussa une exclamation d'étonne-
ment qui attirales autres auprèsde lui.
— Voyez ! dit-il, c'est par la qu'il a filé.
Et il indiquait une longue et protonde
fissure. en.Dente douce, qui, se prolongeant
jusqu'à la base de la montagne se per
dait au milieu d'un bois de sapins. Evi
demment Deluzy, qui connaissait cette sip-
gulière coupure du rocher, s'étàit laissé
glisser sur la pente et avait en quelques
instants gagné un espace considérable ;
aux herbes foulées ou arrachées çà et là, il
était facile de reconnaître les traces de son-
passage.
— On peut fouiller le bois dit Jobson,
après ùn examen rapide; mais, selon toute
apparence, le coup est manqué... Si j'en ré-,
chappe, j'aurai ma revanche.
A bout de forces, il s'étendit sur labruyère.
— Messieurs, demanda timidement Ju
lien, est-ce que je suis prisonnier? • •
—Vous? Allons donc! dit Jobson qui pa
raissait avoir pleinç autorité en ce mcnje.it
sur les agents de la force publique; pour
quoi seriez-vous arrêté? Vous avez servi
votre maître selon votre devoir.
Il ajouta tout bas, en s'adressant au bri
gadier: ,
— Lâchez-lo... Il nous fera sûrement re
trouver l'autre en temps et lieu.
Le brigadier lit un signe et Julien com>
prit qu'il était libre d'aller où il voudrait.,
On ne savait quel parti prendre à l'é
gard du blessé; Julien proposa de se ren* ■
dre au château et d'envoyer, deux homméë
avec un brancard pour y transporter Job-
S ° n " ELlEBERTHEÏj
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