Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1880-04-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 18 avril 1880 18 avril 1880
Description : 1880/04/18 (Numéro 6323). 1880/04/18 (Numéro 6323).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5943566
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
Le Petit «Tourna!
5
Une foule immense, qui stationnait dans la rue,'
ayant appris que !a justice avait arrêté le monsr
trueux assassin de la petite Louise, se précipita
snr la fiacre qui l'emmenait, en essayant d'arra
cher aux agents Louis Menesclou pour le tuer. »
M. Bugnottet, son secrétaire et les agents ont
eu toutes les peines du monde à protéger ce mi
sérable, qui a été écroué au dépôt.
Ce crime plonge deux braves et honnêtes fa
milles dans lé plus affreux désespoir. La pauvre
mère, lorsqu'elle a appris la mort affreuse de sa
cKère'petite Louise, a jeté d'affreux cris. Des voi
sines l'ont recueillie pour l'empêcher de.se tuer.
■ tes detftHîseires Léger et Pellet ont fait une quête
qui a rapporté 105 francs. Une dame, en voyant
la foule dans -la rae de Grenellera demandé le
motif dii rassemblement. Après s.'-oir entendu le
récit de l'horrible crime fait par un voisin, la
dame a donné un billet de cent francs. *
Le parquet, assisté de M. Macé, chéf de la sû
reté, a passa l'après-midi d'hier " sur le lieu du
crime. ■
- ;
La 1". série à 50 cent, des ETRÂKGLEURS DE PARIS,
le dramatique roman d'Adolphe Belot, illustré par
II. Meyer, est en vente aujourd'hui cheï tous les
libraires. C'est le succès du jour.
• - Erfflgn »■ —-——
REVUE DES THEATRES
Le Vaudeville reprend la Vie de Bohème, créée
aux Variétés en 1819 et jouée depuis à l'Ambigu et
al'Odéon.
La pièce de Théodore Barrière et d'Henry Murger
semble démodée. .
La bohème existe toujours et le quartier latinn'a
pas complètement disparu, mais les Schaunard, les
Rodolphe, les Marcel, les Colline, les Mimi et les
Musetje ont changé de physionomie et, pour bien
des spectateurs, paraissent aujourd'hui des person
nages de fantaisie.
Trente ans seulement nous séparent de l'appari
tion de cette % comédie qui peignait des mœurs
vraies, mais ces trente années comptent double et
même triple. '
Pour nous et pour tant d'autres, cette reprise of
fre le charme de souvenirs qui nous rajeunissent
un instant par la pensée. Mais, si étranges que
puissent paraître à beaucoup les premiers actes de
la Vie de Bohème, nul ne peut rester insensible aux
poignantes émotions du cinquième acte.
L'interprétation se ressent de l'impression causée
par la pièce. Froide et hésitante d'abord, elle se
relève ensuite et s'empare de,son auditoire.
Berton a des accents touchants au dernier acte;
DieUdonné joue Schaunard avec beaucoup de vervé
et de sentiment; il lait rire et pleurer.
Le rôle de Musette, tour à tour triste et gai, sied
parfaitement à Mlle Massin. Mlle Réjane, sans être
la Mimi rêvée par Murger, est attendrissante dans
le personnage de cette pauvre fille et elle joue avec
une émotion communiçative. La scène de l'agonie
lui a valu d'unanimes applaudissements,
X
L'Opéra ne fermera pas cet été.
Les quelques travaux que réclame le soin du mo
nument ont été exécutés, comme d'habitude, pen
dant la semaine sainte.
M. Eugène Adenis a lu à l'Odéon une comédie
en tin acte, en* vers, intitulée les Deux Saisons.
Les-débuts de Mlle Marguerite Ugalde à l 'O
péra-Comique auront lieu lundi dans la Fille du
Régiment,
Nicot chantera le rôledeTonio et Giraudet celui
de Sulpice.
Robert Macdire va courir la France, avec
Milber, ou Palais-Royal.
La Croi.r, de l'Alcade, Famusante opérette
de M. Perry, vient d'arriver à la centième repré
sentation à Vienne (Autriche).
ÉMILE ABRAHAM.
t
A la fin'de la. partie, j'ai proposé à M. Vignaux
de me donner une revanche pour la même partie,
sur le même billard, et avec le même enjeu.
Si M. Vignaux accepte lé nouveau défi que
j'ai eu l'honneur de- l.ui porter et au sujet du
quel j'attends toujours une réponse, je le
prie de me le faire connaître avant lundi pro
chain.
Dans le cas où M. Vignaux désirerait faire une
autre partie en 2,500 points et en deux soi
rées, je suis également à son entière disposition.
Comptant sur l'accueil bienveillant que vous
ferez à ma lettre, je vous remercie d'avance,
monsieur le rédacteur (ainsi, que la presse qui
s'est intéresséeà notre match), de l'hospitalité que
vous voudrez bien accorder aux quelques lignes
de l'étranger qui n'a, du resté, qu'à se louer de
son séjour dans la capitale française.'
Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur, ^assu
rance de mes sentiments les plus distingués,
geo. f. slosson,
Grand hôtel de l'Athénée, rue Scribe.
L'acceptation de M. Vignaux ne saurait être
douteuse.
maison du PO NT-NEUF Costume eniWEnfant 3 fl
Emma Jutau, la gracieuse et intrépide gym
naste, excite.tous les soirs, au théâtre des Çolies-
Bergère, l'enthousiasme du public.
■ On demande à la Renaissance des dames pe
tits rôl^s et des choristes hommes et dames.
Se faire inscrire au théâtre, de une heure à cinq
heures,' au bureau de M. Callais.
' „ 1
Demander le Moniteur financier; prix : (JN SOU, cher
les correspond 18 du PETIT JOURNALetdanstous les kiosques.
UH HPUVEÂU mATCH AU BILLÂBD
Paris, ce 17 avril 1880.
Monsieur le rédacteur,
Copime vous vous êtes intéressé au grand match
de billard qui vient de se.terminer, je me permets
de compter sur votre courtoisie pour insérèr'cètte
lettre. ,
DEPARTEMENTS .
lie crime de Meanil-Saiiit-Xicalse
Un crime vient d'être commis à Mesnil-Saint-r
Nicaise (Somme), dans des conditions extraordi
naires de sang-froid et de sauvagerie.
Le nommé B... (Edmond) cultivateur à Mes-
nil-Saint-Nicaise, marié depuis neuf mois,
quitta brusquement dimanche, à la tombée de la
nuit, le café où il était à faire la partie avec son
beau-frère et son oncle. Rentré chez lui, il, alla
retrouver sa femme dans l'étable où elle était en
train de traire ses vaches, et, se précipitant sur
elle, il la saisit à la gorge et la traîna hors de l'é
table, jusqu'à un puits situé dans la cour.
Dans le trajet, la malheureuse avait essayé à
plusieurs reprises, de se relever pour se défendre,
mais le misérable la tenait bien. En passant près
d'une pierre servant de seuil à une petite étable,
il lui cogna fortement la tête plusieurs fois. De là
au puits, il y a. deux pas.
D'une main, il en ouvrit la porte, .poussa sa
femme jusqu'au bord du gouffre qui mesure 20
mètres de profondeur et 4 mètres d'eau, et la
précipita dans le puits.
Au moment de tomber, la pauvre femme tenta
de saisir un bout de chaîne, mais B... l'en em
pêcha. Dans sa chute, elle ne se fit aucun mal;
elle remonta à la surface de l'eau, s'arebouta par
les pieds et les coudes aux parois du puits. Là,
elle cria à son mari : « Je vous en supplie, re
tirez-moi, personne n'en saura rien, je vous
le promets. »
Malgré ces supplications, B... rentra dans la
maison, prit de l'argent dans l'armoire et re
tourna au café faire une partie de billard. A dix
heures il revint à la maison avec ses parents.
- Son beau-frère, en allant chercher au fourrage,
pour les chevaux, entendit un appel désespéré.
Il ne fit qu'un bond et descéndit dans le puits,
où il trouva sa sœur qui lui raconta comment son
mari l'y avait jetée.
Aux cris poussés par le frère de la victime, le
vieil oncle, le meurtrier et quelques voisins ac
coururent. Us s'étaient munis d'une corde plus
solide que celle qui devait servir'à monter l'eau.
Le frère, enlaçant sa sœur, commanda la manœu
vre du treuil qui devait les remonter ; l'ascension
était déjà aux deux tiers opérée, lorsque le sau
veteur, lâcha la corde et retomhâ avec sa sœur
au fond du puits.
B..qui aidait, dit à ce mom&nt : « Oh! mon
Dieu, ils se sont tués tous les deu-xy ,
Heureusement il n'en était rien. Ils reprirent,
en s'arcfyoutant, la seule position tenable et atten
dirent le moment de ressaisir la çorde que l'on
déroulait.
Le sauveteur se ficela alors de telle façon qu'il
•disait dans son langage : « Que par pièce ou par
morceau, on remonterait de lui toujours quelque
chose. »
Cette deuxième teutâtivè réussit à merveille
et l'on s'empressa autour de Mme B... dont les
forces étaient à bout. ;
_ B.. , voyant que son beau-frère savait ce qui
s'était passé, demanda à un gamin sa casquette
qu'il avait laissée tomber sur le fumier de la cour,
ét prit la fuite.
L'état de la femme B... est satisfaisant.On V«
perd en conjectures sur le mobile de ce (frime que
rien n'explique.
Une enquête est ouverte.
Voici le très intéressant' sommaire du i^aur<
stftl illustré de cette semaine. Une ë-udiencà'
à la cour d'assises, avec portrait de Marier Bièrf
et de M* Lachaud ; la réception de Norçlenskiold,
par le conseil municipal, dans la salle dés Etats ;
différentes scènes de la féerie du Châtëlet, les PS
Iules du Diable; les caves de la compagni'
■P.-L.M. sur le quai de Bercy; les épisodes de no
tre intéressant feuilleton.
On trouve partout le Journal illttstré
au prix de 15 centimes. , :
IA PETITE POSTE
' m . v.... à Angers. — Il n'y a pas d'armée auxi
liaire, mais il y a les services auxiliaires de l'ar
mée. On est soldât dans le service actif ou dans 1«
service auxiliaire. On n'est plus réformé, mais ôn
ion est exempté si l'on est impotent, (toi du 2/
juillet 1872, art. 16). Les dispenses n'ont lieu que
dans les cas spécifiés et sont conditionnelles.. Elles
ne sont jamais accordées à titre de libération dé
finitive (même loi, article 4).Depui? vingt jusqu'à
quarants ans, le dispensé rentre dans l'armée si la
cause de dispense vient à cesser fart. 21 et 25).
m. e." m..., Somme. ■*— Un usufruitier a le droit
de louer et d'affermer. Il peut louer et affermer
pour neuf ans au plus (code Civil, art. 595, 1429,
1430).,
m..., à Château-Thierry. — Affaire inconnue.
b..., place Jeanne-d'Arc, à Paris. — Pas sérieux,
l . p..., à Paris. — La liquidation suit son cours.
Attendre.
m "'. v* a . p..., à Paris. — Ces valeurs ne sont que
de second ordre, mais en bonne voie, sauf le n° S.
b . R. v...; à Verneuil. — C'est une valeur sé
rieuse. Son cours est 475 fr.
a. e. . à Boulogne. — 1° et 2" très bon. 3« et 4*
placements d'avenir. ' • .
p. h. .., à Paris — La place nous manque. 95 fr.
c. r . .., à Villers. — 1° Pas sortis. 2° Un franc.
3° Cinquante francs.
f ..., à Grenoble. — Rien de sérieux. Pas eu d'é
mission. 75 francs. ■ .■ ' ■ - .
C OMMMCAïION S, Ml S DIVERS ET ANNONCES
DU
Société anonyme au capital de trois millions
Siège social à Paris, 49, rue Louti-U-Orand ^ -
ÉMISSION
de 9,000 obligations de 500 fr.
Portant intérêt annuel de 25 francs
Payables les 1 er avril et octobre de chaque année,
remboursables à 500 francs en 30 ans, par tirages
semestriels à partir de mars 1882.
PRIX D'EMISSION : 485 FRANCS
(Jouissance du 1" avril 1880)
payables comme suit i
40 f. en souscrivant « . . . • . Ft. 40
45 f. a la répartition ........ 45
200 f< le 1« juillet 1880 . . . . . . , 200
200 f. le 1" oct. 1880, moins iaUrtt mw . . 495
Net à verser. . 480
En se libérant à la répartition par 48b f.fon
a droit au coupon de 12 fr. 50 du 1 er octobre.
En tenant compte de la prime de rembour
sement, ce placement Ressort à 5 1/4 %•
Les titres seront nominatifs ou au porteur.
GARANTIES i
La C ie est concessionnaire, pour 30 ans, de
l'éclairage de Gand, ville de 130,000 âmes.
Des traités assurent à la G i0 , dèslal ra ânnéa
un revenu net minimum de . . 517 .000 fr.
L'intérêt et l'amortissement
des obligations n'exigeant que 2Ô1.180 fr,
ces titres constituent ment de premier ordre ; car il
reste encore pour les actions. . . 225-§20 fr.
IA SOUSCRIPTION SERA OUVERTE A PA^IS t
le Mardi 20 avril 1880
à la SOCIÉTÉ DE DÉPOTS ET C0MPTES-TOOBÂHTS
2, place de l'Opéra.
Dès''à présent, o n peut sou scrire pàr lettre.
La cote sera demandée & Paris. Gand et Bnlxellea
X' Editeur Gérant : D.CASSIGKEUli
mnraxBona
fant, courant dans la rue, ne soit écrasée, des
cendit et parcourut toute la rue de Grenelle.
Malgré toutes ses recherches, Mme Deu ne put
retrouver la petite Louise. Folle de désespoir, elle
s'arrachait les cheveux, en criant : «Monenfant,
ma Louise ! On m'a volé mon enfanti
' Les témoins de cette grande douleur mater
nelle, émus jusqu'aux larmes, cherchaient à ras
surer la pauvre femme et allèrent avec elle au
bureau de M. Bugnottet, commissaire de police
.Ju quartier, qui commença aussitôt "une enquête.
- La màison fut visitée avec le plus grand soin,
de fa cave au grenier, mais la petite Louise resta
introuvable. Le fr it parut étrange à AI. Bugnottet,
car ni les nombreux locataires de la maison, ni
le concierge, ni les voisins n'avaient aperçu l'en
fant avant sa disparition. Il parut évident que la
petite Louise n'avait pu quitter la maison.
M. Bugnottet, sur un soupçon qu'il se garda
bien de communiquera la mère, continua son
enquête avec acharnement, afin de découvrir
l'endroit où la petite Louise pouvait avoir été at
tirée ou enfermée dans un but odieux. , '
■ Le magistrat ne se trompait pas et ses horribles
prévisions furent de beaucoup dépassées par la
réalité. V
Dans la même maison, au 4" étage, habite la
famille Menesclou, dont le mari est un brave et
honnête employé du ministère des finances. Ces
braves'gens ont un fils de vingt ans, ancien mous
se, qui a dans le quartier la réputation d'un mau
vais sujet, oisif, ne pouvant rester, au grand dé
sespoir de ses parents, dans aucune place.
31. Bugnottet apprit que Louis Menesclou, qui
habitait une petite chambre située au-cinquième
étage, était resté chez lui toute la journée da
jeudi et n'en était sorti que le soir, pour venir
dîner avec ses parents, où il parut fort surpris,
m apprenant la disparition de la-petite Louise.
M. Bugnottet se rendit hier matin à neuf heu
res chez les époux Menesclou en leur exprimant
le désir de pratiquer une perquisition dans la
chambre de leur fils.
Les malheureux parents étaient bien loin de
croire leur fils, quoique mauvais sujet, capable
d'un pareil crime. Ils répondirent qu'il se trou
vait dans sa chambre et que M. Bugnottet n'avait
qu'à y monter, ce qu'il fit.
Contre son habitude, Louis Menesclou, qui lais-
sait-toujours la clef de sa chambre sur la porte,
l'avait retirée et n'ouvrit à M. Bugnottet, suivi de
son secrétaire, qu'au bout de quelques instants.
Au premier coup d'œil, le commissaire de po
lice constata le trouble du jeune homme devenu
pâle, qui eut à peine la force de demander ce
qu 'on lui voulait.
• —.Visiter votre chambre, afin de voir si la pe
tite Louise ne serait pas chez vous, répondit M.
Bugnottet.-, -
■À ces paroles, Louis Menesclou fit aussitôt une
tentative pour sortir, mais il en fut empêché par
M, Véron, le secrétaire, qui se jeta sur lu*, en
criant d'entrer à deux agëhtsplacésdevantlaporte.
Le misérable, se voyant dans l'impossibilité de
fuir, tomba, assis sur'une chaise, et dans ce mou
vement îl laissa échapper de dessous som'pale-
tot, où il l'avait caché rapidement en entendant
frapper a la porte, un bras d'enfant détaché de
l'épaule et encore sanguinolent.
■ Ce ïrâs vint tomber sur les pieds, du secrétaire
de M. B.ugnottet, qui ne put s'empêcher de lui
crier : '
— Misérable! vous avez assassiné cette pauvre
petite ! : ■ •
— Oui, c'est moi ! répondit l'assassin. C'est moi !
Et alors, d'une voix presque éteinte, il raconta
avoir attiré la pauvre petite Louise chez lui, pro
fitant d'un instant où il l'avait aperçue seule sur
le palier du, logement, de ses parents*.- ...... , ,
Après s'être livré sur elle à.un odieux attentat,
il l'avàit étranglée ensuite dans la-crainte' qu'elle
ne. racontât ce crime,à s'a mère; puis, chose hor
rible, le soir, lorsqu'il était remonté dans sa
chambre, il avait découpé, avec un couteau à
virole, le petit cadavre en trente-cinq morceaux,
dont il avait placé la tête et les intestins dans une
marmite afin de les brûler avec les autres tron
çons cachés sous le lit, enveloppés dans des jour
naux et des chiftons.
Maià craignant que l'odeur du cadavre n'attirât
l'attention des voisins, il renonça à son projet et
'ésolui de porter au dehors les débris humains et
le les jeter dans les égouts.
Il allait sortir pur jeter le bras lorsque M. Bu-
jiottët a frappé a sa porte.
FEUILLETON DU 18 AVRIL 1880
LECHABLSTÊH
-27- IX—Suite. ;
; : Foire de S&îut-Sîmêon
Beaucoup de marchands ambulants, qui
fréquentaient les ioires et les fêtes publi
ques, semblaient être au courant de ce qui
le concernait. -
— Quoi! vous ne le connaissez pas ? di
sait un de ces nomades: c'est le fameux doc
teur Jean, qui vend « des petites boîtes »
pour guérir toutes sortes de maux... Il en
sait plus long qu'aucun des médecins de
Paris,'et il donne des consultations gratis.
Suivait l'énamération des malades gué
ris par le docteur Jean: et les auditeurs,
honteux de nje pas connaître encore le « fa
meux v,docteur, escortaient la, voiturè.
'Elle atteignit bientôt l'espace gazonné
où stationnait lafoule ; mais, au lieu de s'en
gager àu milieu de l'efiroyable- tohu-bôhu
que nous connaissons, elle, s'arrêtaj sur un
signe du maître, un peu à l'écart, de ma
nière à ce qu'on ne fût pas trop assourdi par .
les trompettes, ét les grosses caisses des ba-
kéleurs.L)ès>qu'eIle demeura immobile, les
curieux, attirés 4>ar son étranseié ét-sa ri
chesse, se-rangôrent alentour, et on enten
dait répéter dans la foule :
. C'est le docteur Jean !... Allons écou
ter le docteur Jean... le médecin « des pe
tites boîtes. » '
'.Bientôt sur un nouveau signe du maître,
le joueur d'orgue, campé derrière lui, com
mença sa musique à tourde bras.L'instru
ment fort supérieur aux orgues de Barba
rie ordinaires, avait un son plein, vigou
reux, varié, qui eût pu lutter avec celui dès
orgues de cathédrale.
Aussi les assistants, l'œil fixé sur le doc
teur, qui demeurait impassible et silen
cieux àu fond de sa voiture, attendaient-
ils aveepatience qu'il lui plût de prendre
la parole.
A la suite d'un morceau qui reproduisait
l'ouverture presque complète d'un opéra à
lamode, l'homme en habit noir se leva a,vec
dignité-, salua et, d'une voix sonore, com
mença son discours ou, selon le terme du
métier, soa'« boniment. »
Toutefois ce boniment ne ressemblait
pas à celui tlu « grand docteur » Fontana-
rose. Grâce à la dispersion des lunlières au
jourd'hui, il serait dangereux de se livrer
aiix audacieuses exagérationsdes charlatans
d'autrefois, même devant un public campa
gnard. -Le docteur. Jean expliqua qu'il ne
vendait pas d-esremèdes secrets ou un e élixir
unique » guérissant toutes sortes de maux.
Il affirmait que la thérapeutique moderne,
si perfectionnée qu'elle soit, se^coiUDOse
seulement de six médicaments i dont l'effet
est à peu près - certain. Ces médicaments
avaient éÇé, étudiés par lui d'une façon spé
ciale,^ à chacun d'eux correspondait une
catégorie de maladies dont l'ensemble em
brassait les maux ordinaires de l'humanité.
Il oflrait au public ces six espèces dé médica
ments, préparés sous forme de bonbons et
contenus bhacun dans une petite boîte de
couleur diûérente. Il n'avait pas-la préten
tion de guérir' les maladies- ihyétërées ,
pour lesquelles il était nécessaire d'appeler
le médecin de la fapiille; mais l'usage
d'une de ces boîtes, bien choisie selon le
tempérament de l'acheteur et les symptô
mes qu'il éprouvait, pouvait produire les
meilleurs résultats, prévenir dé dangereu
ses complications. Unlivretimprimé,-joint
à chaque boîte, contenait « la manière de
s'en servir > et formait un manuel complet
d'hygiène, auquel les hommes de science
les plus competçnts avaîent donné leur ap
probation.' ...
tl parlait sans emphase, d'un ton de con
viction et de sicnplîcité qui inspirait la; con
fiance. Le'boniment achevé, ii,sé rassit,
en annonçant nu'il'se tenait à la disposition
de ceux qui voît'dr^ient le consulter sur le
choix du médicament le. plus convenable à
leur état; puis; ii ouvrit-les cassettes dis
posées à ses'pieds. ' '' ■
Le public semblait.n'attendre que ce mo
ment pour approcher. Les anciens clients
demandaient cle$; boîtes jiâJa couleur au'ils
avaient expérimentée déjà. Les nouxeaut
consultaient le docteur, qui leu? répQl»dni6 :
« prenez la bleue , ou la rougs, ou. la jaUnè.X
Du reste, toutes étaient d'un prix unitorme
un franc chaque: et les francs tombaient
dru comme grêle dans un vaste sac deycuif,
tout ouvert, qui était attaché à la paroi in
térieure de la voiture. . . j . ..
Néanmoins cet élan eût pu se raléhtir, $i
le grave docteur n'avait eu un auxiliaire
comique ; on comprend que MOndo!- 4evaît
être assisté de Tabarin. Or, Tabariil, pour
lé docteur Jean, .'était le valet qui sa
tenait sur le siège de devant, à: côté du
cocher nègre. Cet homme,.attifé d'ijà cos-.
tume extravagant, avait pour coiiïure unc-
perruque en crins roux, dont lës ailes d&
pigeon présentaient des dimensions fabuleu
ses. Par dessous cette perruque, apparais
sait une figuré blême, au nez pointu', aux
yeux pétillants. De sa bouche largement
fendue, sortaient sais relâchedesla-z-zis qui
avaient le don d'entretenir la gaieté duira
l'assistance. . i , ^
(La suite a demain.) ELIEBERTHET,
s 5 > s®o ? P A p H n T Y P E
CLARY,19,r.Bréda. Vliril BlU I II Im coplft^ Ù l'tlCIire.
pians Ecriture Dessin. Appareil 16X24.Er.cre NoirejBougCrBleae. 4 fr.'franca
94X32 8 f. Pâte autographie 5t,iek.maniï.outiiûb,Glary l / nv,r.'2îr6dai
D .CASsxGœTnûMprimeur 61.rue lafayëttei'aris'
5
Une foule immense, qui stationnait dans la rue,'
ayant appris que !a justice avait arrêté le monsr
trueux assassin de la petite Louise, se précipita
snr la fiacre qui l'emmenait, en essayant d'arra
cher aux agents Louis Menesclou pour le tuer. »
M. Bugnottet, son secrétaire et les agents ont
eu toutes les peines du monde à protéger ce mi
sérable, qui a été écroué au dépôt.
Ce crime plonge deux braves et honnêtes fa
milles dans lé plus affreux désespoir. La pauvre
mère, lorsqu'elle a appris la mort affreuse de sa
cKère'petite Louise, a jeté d'affreux cris. Des voi
sines l'ont recueillie pour l'empêcher de.se tuer.
■ tes detftHîseires Léger et Pellet ont fait une quête
qui a rapporté 105 francs. Une dame, en voyant
la foule dans -la rae de Grenellera demandé le
motif dii rassemblement. Après s.'-oir entendu le
récit de l'horrible crime fait par un voisin, la
dame a donné un billet de cent francs. *
Le parquet, assisté de M. Macé, chéf de la sû
reté, a passa l'après-midi d'hier " sur le lieu du
crime. ■
- ;
La 1". série à 50 cent, des ETRÂKGLEURS DE PARIS,
le dramatique roman d'Adolphe Belot, illustré par
II. Meyer, est en vente aujourd'hui cheï tous les
libraires. C'est le succès du jour.
• - Erfflgn »■ —-——
REVUE DES THEATRES
Le Vaudeville reprend la Vie de Bohème, créée
aux Variétés en 1819 et jouée depuis à l'Ambigu et
al'Odéon.
La pièce de Théodore Barrière et d'Henry Murger
semble démodée. .
La bohème existe toujours et le quartier latinn'a
pas complètement disparu, mais les Schaunard, les
Rodolphe, les Marcel, les Colline, les Mimi et les
Musetje ont changé de physionomie et, pour bien
des spectateurs, paraissent aujourd'hui des person
nages de fantaisie.
Trente ans seulement nous séparent de l'appari
tion de cette % comédie qui peignait des mœurs
vraies, mais ces trente années comptent double et
même triple. '
Pour nous et pour tant d'autres, cette reprise of
fre le charme de souvenirs qui nous rajeunissent
un instant par la pensée. Mais, si étranges que
puissent paraître à beaucoup les premiers actes de
la Vie de Bohème, nul ne peut rester insensible aux
poignantes émotions du cinquième acte.
L'interprétation se ressent de l'impression causée
par la pièce. Froide et hésitante d'abord, elle se
relève ensuite et s'empare de,son auditoire.
Berton a des accents touchants au dernier acte;
DieUdonné joue Schaunard avec beaucoup de vervé
et de sentiment; il lait rire et pleurer.
Le rôle de Musette, tour à tour triste et gai, sied
parfaitement à Mlle Massin. Mlle Réjane, sans être
la Mimi rêvée par Murger, est attendrissante dans
le personnage de cette pauvre fille et elle joue avec
une émotion communiçative. La scène de l'agonie
lui a valu d'unanimes applaudissements,
X
L'Opéra ne fermera pas cet été.
Les quelques travaux que réclame le soin du mo
nument ont été exécutés, comme d'habitude, pen
dant la semaine sainte.
M. Eugène Adenis a lu à l'Odéon une comédie
en tin acte, en* vers, intitulée les Deux Saisons.
Les-débuts de Mlle Marguerite Ugalde à l 'O
péra-Comique auront lieu lundi dans la Fille du
Régiment,
Nicot chantera le rôledeTonio et Giraudet celui
de Sulpice.
Robert Macdire va courir la France, avec
Milber, ou Palais-Royal.
La Croi.r, de l'Alcade, Famusante opérette
de M. Perry, vient d'arriver à la centième repré
sentation à Vienne (Autriche).
ÉMILE ABRAHAM.
t
A la fin'de la. partie, j'ai proposé à M. Vignaux
de me donner une revanche pour la même partie,
sur le même billard, et avec le même enjeu.
Si M. Vignaux accepte lé nouveau défi que
j'ai eu l'honneur de- l.ui porter et au sujet du
quel j'attends toujours une réponse, je le
prie de me le faire connaître avant lundi pro
chain.
Dans le cas où M. Vignaux désirerait faire une
autre partie en 2,500 points et en deux soi
rées, je suis également à son entière disposition.
Comptant sur l'accueil bienveillant que vous
ferez à ma lettre, je vous remercie d'avance,
monsieur le rédacteur (ainsi, que la presse qui
s'est intéresséeà notre match), de l'hospitalité que
vous voudrez bien accorder aux quelques lignes
de l'étranger qui n'a, du resté, qu'à se louer de
son séjour dans la capitale française.'
Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur, ^assu
rance de mes sentiments les plus distingués,
geo. f. slosson,
Grand hôtel de l'Athénée, rue Scribe.
L'acceptation de M. Vignaux ne saurait être
douteuse.
maison du PO NT-NEUF Costume eniWEnfant 3 fl
Emma Jutau, la gracieuse et intrépide gym
naste, excite.tous les soirs, au théâtre des Çolies-
Bergère, l'enthousiasme du public.
■ On demande à la Renaissance des dames pe
tits rôl^s et des choristes hommes et dames.
Se faire inscrire au théâtre, de une heure à cinq
heures,' au bureau de M. Callais.
' „ 1
Demander le Moniteur financier; prix : (JN SOU, cher
les correspond 18 du PETIT JOURNALetdanstous les kiosques.
UH HPUVEÂU mATCH AU BILLÂBD
Paris, ce 17 avril 1880.
Monsieur le rédacteur,
Copime vous vous êtes intéressé au grand match
de billard qui vient de se.terminer, je me permets
de compter sur votre courtoisie pour insérèr'cètte
lettre. ,
DEPARTEMENTS .
lie crime de Meanil-Saiiit-Xicalse
Un crime vient d'être commis à Mesnil-Saint-r
Nicaise (Somme), dans des conditions extraordi
naires de sang-froid et de sauvagerie.
Le nommé B... (Edmond) cultivateur à Mes-
nil-Saint-Nicaise, marié depuis neuf mois,
quitta brusquement dimanche, à la tombée de la
nuit, le café où il était à faire la partie avec son
beau-frère et son oncle. Rentré chez lui, il, alla
retrouver sa femme dans l'étable où elle était en
train de traire ses vaches, et, se précipitant sur
elle, il la saisit à la gorge et la traîna hors de l'é
table, jusqu'à un puits situé dans la cour.
Dans le trajet, la malheureuse avait essayé à
plusieurs reprises, de se relever pour se défendre,
mais le misérable la tenait bien. En passant près
d'une pierre servant de seuil à une petite étable,
il lui cogna fortement la tête plusieurs fois. De là
au puits, il y a. deux pas.
D'une main, il en ouvrit la porte, .poussa sa
femme jusqu'au bord du gouffre qui mesure 20
mètres de profondeur et 4 mètres d'eau, et la
précipita dans le puits.
Au moment de tomber, la pauvre femme tenta
de saisir un bout de chaîne, mais B... l'en em
pêcha. Dans sa chute, elle ne se fit aucun mal;
elle remonta à la surface de l'eau, s'arebouta par
les pieds et les coudes aux parois du puits. Là,
elle cria à son mari : « Je vous en supplie, re
tirez-moi, personne n'en saura rien, je vous
le promets. »
Malgré ces supplications, B... rentra dans la
maison, prit de l'argent dans l'armoire et re
tourna au café faire une partie de billard. A dix
heures il revint à la maison avec ses parents.
- Son beau-frère, en allant chercher au fourrage,
pour les chevaux, entendit un appel désespéré.
Il ne fit qu'un bond et descéndit dans le puits,
où il trouva sa sœur qui lui raconta comment son
mari l'y avait jetée.
Aux cris poussés par le frère de la victime, le
vieil oncle, le meurtrier et quelques voisins ac
coururent. Us s'étaient munis d'une corde plus
solide que celle qui devait servir'à monter l'eau.
Le frère, enlaçant sa sœur, commanda la manœu
vre du treuil qui devait les remonter ; l'ascension
était déjà aux deux tiers opérée, lorsque le sau
veteur, lâcha la corde et retomhâ avec sa sœur
au fond du puits.
B..qui aidait, dit à ce mom&nt : « Oh! mon
Dieu, ils se sont tués tous les deu-xy ,
Heureusement il n'en était rien. Ils reprirent,
en s'arcfyoutant, la seule position tenable et atten
dirent le moment de ressaisir la çorde que l'on
déroulait.
Le sauveteur se ficela alors de telle façon qu'il
•disait dans son langage : « Que par pièce ou par
morceau, on remonterait de lui toujours quelque
chose. »
Cette deuxième teutâtivè réussit à merveille
et l'on s'empressa autour de Mme B... dont les
forces étaient à bout. ;
_ B.. , voyant que son beau-frère savait ce qui
s'était passé, demanda à un gamin sa casquette
qu'il avait laissée tomber sur le fumier de la cour,
ét prit la fuite.
L'état de la femme B... est satisfaisant.On V«
perd en conjectures sur le mobile de ce (frime que
rien n'explique.
Une enquête est ouverte.
Voici le très intéressant' sommaire du i^aur<
stftl illustré de cette semaine. Une ë-udiencà'
à la cour d'assises, avec portrait de Marier Bièrf
et de M* Lachaud ; la réception de Norçlenskiold,
par le conseil municipal, dans la salle dés Etats ;
différentes scènes de la féerie du Châtëlet, les PS
Iules du Diable; les caves de la compagni'
■P.-L.M. sur le quai de Bercy; les épisodes de no
tre intéressant feuilleton.
On trouve partout le Journal illttstré
au prix de 15 centimes. , :
IA PETITE POSTE
' m . v.... à Angers. — Il n'y a pas d'armée auxi
liaire, mais il y a les services auxiliaires de l'ar
mée. On est soldât dans le service actif ou dans 1«
service auxiliaire. On n'est plus réformé, mais ôn
ion est exempté si l'on est impotent, (toi du 2/
juillet 1872, art. 16). Les dispenses n'ont lieu que
dans les cas spécifiés et sont conditionnelles.. Elles
ne sont jamais accordées à titre de libération dé
finitive (même loi, article 4).Depui? vingt jusqu'à
quarants ans, le dispensé rentre dans l'armée si la
cause de dispense vient à cesser fart. 21 et 25).
m. e." m..., Somme. ■*— Un usufruitier a le droit
de louer et d'affermer. Il peut louer et affermer
pour neuf ans au plus (code Civil, art. 595, 1429,
1430).,
m..., à Château-Thierry. — Affaire inconnue.
b..., place Jeanne-d'Arc, à Paris. — Pas sérieux,
l . p..., à Paris. — La liquidation suit son cours.
Attendre.
m "'. v* a . p..., à Paris. — Ces valeurs ne sont que
de second ordre, mais en bonne voie, sauf le n° S.
b . R. v...; à Verneuil. — C'est une valeur sé
rieuse. Son cours est 475 fr.
a. e. . à Boulogne. — 1° et 2" très bon. 3« et 4*
placements d'avenir. ' • .
p. h. .., à Paris — La place nous manque. 95 fr.
c. r . .., à Villers. — 1° Pas sortis. 2° Un franc.
3° Cinquante francs.
f ..., à Grenoble. — Rien de sérieux. Pas eu d'é
mission. 75 francs. ■ .■ ' ■ - .
C OMMMCAïION S, Ml S DIVERS ET ANNONCES
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Société anonyme au capital de trois millions
Siège social à Paris, 49, rue Louti-U-Orand ^ -
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de 9,000 obligations de 500 fr.
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Payables les 1 er avril et octobre de chaque année,
remboursables à 500 francs en 30 ans, par tirages
semestriels à partir de mars 1882.
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(Jouissance du 1" avril 1880)
payables comme suit i
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200 f< le 1« juillet 1880 . . . . . . , 200
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Net à verser. . 480
En se libérant à la répartition par 48b f.fon
a droit au coupon de 12 fr. 50 du 1 er octobre.
En tenant compte de la prime de rembour
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Les titres seront nominatifs ou au porteur.
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La C ie est concessionnaire, pour 30 ans, de
l'éclairage de Gand, ville de 130,000 âmes.
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L'intérêt et l'amortissement
des obligations n'exigeant que 2Ô1.180 fr,
ces titres constituent
reste encore pour les actions. . . 225-§20 fr.
IA SOUSCRIPTION SERA OUVERTE A PA^IS t
le Mardi 20 avril 1880
à la SOCIÉTÉ DE DÉPOTS ET C0MPTES-TOOBÂHTS
2, place de l'Opéra.
Dès''à présent, o n peut sou scrire pàr lettre.
La cote sera demandée & Paris. Gand et Bnlxellea
X' Editeur Gérant : D.CASSIGKEUli
mnraxBona
fant, courant dans la rue, ne soit écrasée, des
cendit et parcourut toute la rue de Grenelle.
Malgré toutes ses recherches, Mme Deu ne put
retrouver la petite Louise. Folle de désespoir, elle
s'arrachait les cheveux, en criant : «Monenfant,
ma Louise ! On m'a volé mon enfanti
' Les témoins de cette grande douleur mater
nelle, émus jusqu'aux larmes, cherchaient à ras
surer la pauvre femme et allèrent avec elle au
bureau de M. Bugnottet, commissaire de police
.Ju quartier, qui commença aussitôt "une enquête.
- La màison fut visitée avec le plus grand soin,
de fa cave au grenier, mais la petite Louise resta
introuvable. Le fr it parut étrange à AI. Bugnottet,
car ni les nombreux locataires de la maison, ni
le concierge, ni les voisins n'avaient aperçu l'en
fant avant sa disparition. Il parut évident que la
petite Louise n'avait pu quitter la maison.
M. Bugnottet, sur un soupçon qu'il se garda
bien de communiquera la mère, continua son
enquête avec acharnement, afin de découvrir
l'endroit où la petite Louise pouvait avoir été at
tirée ou enfermée dans un but odieux. , '
■ Le magistrat ne se trompait pas et ses horribles
prévisions furent de beaucoup dépassées par la
réalité. V
Dans la même maison, au 4" étage, habite la
famille Menesclou, dont le mari est un brave et
honnête employé du ministère des finances. Ces
braves'gens ont un fils de vingt ans, ancien mous
se, qui a dans le quartier la réputation d'un mau
vais sujet, oisif, ne pouvant rester, au grand dé
sespoir de ses parents, dans aucune place.
31. Bugnottet apprit que Louis Menesclou, qui
habitait une petite chambre située au-cinquième
étage, était resté chez lui toute la journée da
jeudi et n'en était sorti que le soir, pour venir
dîner avec ses parents, où il parut fort surpris,
m apprenant la disparition de la-petite Louise.
M. Bugnottet se rendit hier matin à neuf heu
res chez les époux Menesclou en leur exprimant
le désir de pratiquer une perquisition dans la
chambre de leur fils.
Les malheureux parents étaient bien loin de
croire leur fils, quoique mauvais sujet, capable
d'un pareil crime. Ils répondirent qu'il se trou
vait dans sa chambre et que M. Bugnottet n'avait
qu'à y monter, ce qu'il fit.
Contre son habitude, Louis Menesclou, qui lais-
sait-toujours la clef de sa chambre sur la porte,
l'avait retirée et n'ouvrit à M. Bugnottet, suivi de
son secrétaire, qu'au bout de quelques instants.
Au premier coup d'œil, le commissaire de po
lice constata le trouble du jeune homme devenu
pâle, qui eut à peine la force de demander ce
qu 'on lui voulait.
• —.Visiter votre chambre, afin de voir si la pe
tite Louise ne serait pas chez vous, répondit M.
Bugnottet.-, -
■À ces paroles, Louis Menesclou fit aussitôt une
tentative pour sortir, mais il en fut empêché par
M, Véron, le secrétaire, qui se jeta sur lu*, en
criant d'entrer à deux agëhtsplacésdevantlaporte.
Le misérable, se voyant dans l'impossibilité de
fuir, tomba, assis sur'une chaise, et dans ce mou
vement îl laissa échapper de dessous som'pale-
tot, où il l'avait caché rapidement en entendant
frapper a la porte, un bras d'enfant détaché de
l'épaule et encore sanguinolent.
■ Ce ïrâs vint tomber sur les pieds, du secrétaire
de M. B.ugnottet, qui ne put s'empêcher de lui
crier : '
— Misérable! vous avez assassiné cette pauvre
petite ! : ■ •
— Oui, c'est moi ! répondit l'assassin. C'est moi !
Et alors, d'une voix presque éteinte, il raconta
avoir attiré la pauvre petite Louise chez lui, pro
fitant d'un instant où il l'avait aperçue seule sur
le palier du, logement, de ses parents*.- ...... , ,
Après s'être livré sur elle à.un odieux attentat,
il l'avàit étranglée ensuite dans la-crainte' qu'elle
ne. racontât ce crime,à s'a mère; puis, chose hor
rible, le soir, lorsqu'il était remonté dans sa
chambre, il avait découpé, avec un couteau à
virole, le petit cadavre en trente-cinq morceaux,
dont il avait placé la tête et les intestins dans une
marmite afin de les brûler avec les autres tron
çons cachés sous le lit, enveloppés dans des jour
naux et des chiftons.
Maià craignant que l'odeur du cadavre n'attirât
l'attention des voisins, il renonça à son projet et
'ésolui de porter au dehors les débris humains et
le les jeter dans les égouts.
Il allait sortir pur jeter le bras lorsque M. Bu-
jiottët a frappé a sa porte.
FEUILLETON DU 18 AVRIL 1880
LECHABLSTÊH
-27- IX—Suite. ;
; : Foire de S&îut-Sîmêon
Beaucoup de marchands ambulants, qui
fréquentaient les ioires et les fêtes publi
ques, semblaient être au courant de ce qui
le concernait. -
— Quoi! vous ne le connaissez pas ? di
sait un de ces nomades: c'est le fameux doc
teur Jean, qui vend « des petites boîtes »
pour guérir toutes sortes de maux... Il en
sait plus long qu'aucun des médecins de
Paris,'et il donne des consultations gratis.
Suivait l'énamération des malades gué
ris par le docteur Jean: et les auditeurs,
honteux de nje pas connaître encore le « fa
meux v,docteur, escortaient la, voiturè.
'Elle atteignit bientôt l'espace gazonné
où stationnait lafoule ; mais, au lieu de s'en
gager àu milieu de l'efiroyable- tohu-bôhu
que nous connaissons, elle, s'arrêtaj sur un
signe du maître, un peu à l'écart, de ma
nière à ce qu'on ne fût pas trop assourdi par .
les trompettes, ét les grosses caisses des ba-
kéleurs.L)ès>qu'eIle demeura immobile, les
curieux, attirés 4>ar son étranseié ét-sa ri
chesse, se-rangôrent alentour, et on enten
dait répéter dans la foule :
. C'est le docteur Jean !... Allons écou
ter le docteur Jean... le médecin « des pe
tites boîtes. » '
'.Bientôt sur un nouveau signe du maître,
le joueur d'orgue, campé derrière lui, com
mença sa musique à tourde bras.L'instru
ment fort supérieur aux orgues de Barba
rie ordinaires, avait un son plein, vigou
reux, varié, qui eût pu lutter avec celui dès
orgues de cathédrale.
Aussi les assistants, l'œil fixé sur le doc
teur, qui demeurait impassible et silen
cieux àu fond de sa voiture, attendaient-
ils aveepatience qu'il lui plût de prendre
la parole.
A la suite d'un morceau qui reproduisait
l'ouverture presque complète d'un opéra à
lamode, l'homme en habit noir se leva a,vec
dignité-, salua et, d'une voix sonore, com
mença son discours ou, selon le terme du
métier, soa'« boniment. »
Toutefois ce boniment ne ressemblait
pas à celui tlu « grand docteur » Fontana-
rose. Grâce à la dispersion des lunlières au
jourd'hui, il serait dangereux de se livrer
aiix audacieuses exagérationsdes charlatans
d'autrefois, même devant un public campa
gnard. -Le docteur. Jean expliqua qu'il ne
vendait pas d-esremèdes secrets ou un e élixir
unique » guérissant toutes sortes de maux.
Il affirmait que la thérapeutique moderne,
si perfectionnée qu'elle soit, se^coiUDOse
seulement de six médicaments i dont l'effet
est à peu près - certain. Ces médicaments
avaient éÇé, étudiés par lui d'une façon spé
ciale,^ à chacun d'eux correspondait une
catégorie de maladies dont l'ensemble em
brassait les maux ordinaires de l'humanité.
Il oflrait au public ces six espèces dé médica
ments, préparés sous forme de bonbons et
contenus bhacun dans une petite boîte de
couleur diûérente. Il n'avait pas-la préten
tion de guérir' les maladies- ihyétërées ,
pour lesquelles il était nécessaire d'appeler
le médecin de la fapiille; mais l'usage
d'une de ces boîtes, bien choisie selon le
tempérament de l'acheteur et les symptô
mes qu'il éprouvait, pouvait produire les
meilleurs résultats, prévenir dé dangereu
ses complications. Unlivretimprimé,-joint
à chaque boîte, contenait « la manière de
s'en servir > et formait un manuel complet
d'hygiène, auquel les hommes de science
les plus competçnts avaîent donné leur ap
probation.' ...
tl parlait sans emphase, d'un ton de con
viction et de sicnplîcité qui inspirait la; con
fiance. Le'boniment achevé, ii,sé rassit,
en annonçant nu'il'se tenait à la disposition
de ceux qui voît'dr^ient le consulter sur le
choix du médicament le. plus convenable à
leur état; puis; ii ouvrit-les cassettes dis
posées à ses'pieds. ' '' ■
Le public semblait.n'attendre que ce mo
ment pour approcher. Les anciens clients
demandaient cle$; boîtes jiâJa couleur au'ils
avaient expérimentée déjà. Les nouxeaut
consultaient le docteur, qui leu? répQl»dni6 :
« prenez la bleue , ou la rougs, ou. la jaUnè.X
Du reste, toutes étaient d'un prix unitorme
un franc chaque: et les francs tombaient
dru comme grêle dans un vaste sac deycuif,
tout ouvert, qui était attaché à la paroi in
térieure de la voiture. . . j . ..
Néanmoins cet élan eût pu se raléhtir, $i
le grave docteur n'avait eu un auxiliaire
comique ; on comprend que MOndo!- 4evaît
être assisté de Tabarin. Or, Tabariil, pour
lé docteur Jean, .'était le valet qui sa
tenait sur le siège de devant, à: côté du
cocher nègre. Cet homme,.attifé d'ijà cos-.
tume extravagant, avait pour coiiïure unc-
perruque en crins roux, dont lës ailes d&
pigeon présentaient des dimensions fabuleu
ses. Par dessous cette perruque, apparais
sait une figuré blême, au nez pointu', aux
yeux pétillants. De sa bouche largement
fendue, sortaient sais relâchedesla-z-zis qui
avaient le don d'entretenir la gaieté duira
l'assistance. . i , ^
(La suite a demain.) ELIEBERTHET,
s 5 > s®o ? P A p H n T Y P E
CLARY,19,r.Bréda. Vliril BlU I II Im coplft^ Ù l'tlCIire.
pians Ecriture Dessin. Appareil 16X24.Er.cre NoirejBougCrBleae. 4 fr.'franca
94X32 8 f. Pâte autographie 5t,iek.maniï.outiiûb,Glary l / nv,r.'2îr6dai
D .CASsxGœTnûMprimeur 61.rue lafayëttei'aris'
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