Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1878-07-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 03 juillet 1878 03 juillet 1878
Description : 1878/07/03 (Numéro 5668). 1878/07/03 (Numéro 5668).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5937005
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2008
ABMteSUKOtf > lŒDÀGTKH*
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'• ANNONCES: ïissi^afcw,2S ■
'Abonnements. Taris.
TROIS MOIS—„ - 5 m
- shîiois. «jr,
*NAtf.. 18 m.
QUOTIDIEN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
les mammcrïts dfposésne sostpas restas..
Aïomiemcats ïéjisrt.
' 5ÎR0ISM01S.i;....- •' GFR.
sixmois......... i2tr.
;VK AU.,...,...,.. 24 FR.
HjBRGiiBpi 3 JUILIJETIS7$.
faméro 566.8 ,
. SEIZIÈME ANNÉE
MARDI 2 JUILLET 1878
LE CONGRÈS DEJLA PRÉVOYANCE
No nous arrêtons pas.
Paris, cet admirable Paris,'qui était di
manche tput entier en, fête, qui fi si solen
nellement marqué-sa joie, du relèvement
de la France. 'Paris s'est remis au : travail.
Le passé célébré, il pense à l'avenir.
L'avenir est représenté pour le moment
p,ir le Congrès des institutions de pré»
voyïnce,
La séance d'ouverture a eu lieu hier à
deux heures, au palais 9u Trocadéro, dans
la salle des conférences, sous la présidence
du doyen des économistes français; M.
Ilinpolyte Passy.
En annonçant, il y a. quelques jours, }a
prochaine réunion de ce Congrès interna
tional, nous eu av.ons fait ressortir, l'im
portance. La Séance d'hier nous indique
.que les travaux du Congrès embrasseront
la question sociale dans toutes celles de ses
parties» dont l'étude aboutit à des formules
réalisables et ' sont aptes à 1 se traduite en
solutions pratiques • .
La présence au ministrci des finances de
la République, parmi les membres du bu
reau, est d'ailleurs ùn garant en laveur de
l'appui que:rencontreraient des demandes
de réformes, s'étayaut sur des résultats dé
montrés. : ......
M.. Léon Say siégeait, en e£fet, sur l'es
trade faiblement élevée qui séparait le bu
reau du reste de l'assistance, à droite de M.
Hippolyte Passy; à gauche duquel était as?
sis M. Laboulaye, sénateur. -
Dans l'enceinte avaient pris place envi
ron cent cinquante membres ou adhérents
du Congrès, parmi lesquels M. Joseph Gar-
nier, le sénateur économiste, M, Barthélé
my SainUHiJairé» etc.
V ■ ' .' ***. •■■■■ • .. :
M. Hippolyte Passy a ouvert la séance* par
dn discours substantiel. .
Dans ce discours, le président a esquissé
à grands traits l'histoire'de l'esprit de pré
voyance qui, dans notre siècle, s'empare-
.de plus eii plus-de tous les hommes. Il a
opposé avec beaucoup de bonheur l'esprit
de prévoyance à, l'esprit de charité qui,
seul, dominait jadis ; sentiment nonmoins
pcncreux mais moins puissant à pousser
l'humanité dans la voie du progrès.
Parmi les institutions de prévoyance les
plus récemment venues au jour, M..Hippo
lyte Passy.en a plus spécialement désigné
deux comme devant servir de texte auxtra,-
vanx .du Congrès, les caisses d'épargne
scolairesimplantéset popularisés en France
grâce aux efforts et à l'ingénieuse persévé
rance de M, de Malarce; les.banques popu
laires de prêt, dues à l'initiative de l'Alle
mand Schùltze-Dclitsch. "-,
< Je ne veux pas termindr^ a ajouté le pré
sident, sans so.uhaiter là bienvenue à tous
lés étrangers qui onjfc laissé loursfoyers.pôur
nous apporter le secours de leursluihières ;
nous ne nouçîq'uitterons pas.&an$,emporter
ces sentiments Réciproques de sympathie
bienveillante que détermine, toujours une
haute et mutuelle estime. »
Après ce discours très applaudi, M. Luz-
zatr, délégué italien, a fait, avec une verve
en traînante, l'éloge des banques populaires,
« caisses d'épargne perfectionnées », dont
nous aurons bientôt à étudier le mécanisme.
M; Laboulaye, ensuite, à rapidement et
spirituellement indiqué comme le "but prin
cipal du Congrès, la transformation -du
travail en capital.
Puis, après un hommage rendu par lè dé
légué hollandais à l'école économique fran
çaise et à son fondateur Jean-Baptiste Say,
précurseur d'Adam Smith, la parole a été
donnée fxM. de Malarce.
" • M. do Malarce, l'infatigable apôtre que nos
lecteurs cônnaissent bien, estle secrétaire
général du Congrès. En-cette qualité, il a
indiqué à ses collègues la série des docu
ments parvenus au Congrès et où, de toutes
les parties du monde civilisé, les hommes
les plus compétents, les créateurs et les fon
dateurs ont consigné l'histoire, la descrip
tion et le mécanisme des diverses institu
tions de prévoyance. -
Ces documents, étudiés au préalable dans
le,s commissions, constituent la base de
discussion de six séancs à suivre, séances
qui, sèlon l'heureuse expression de M. de
Malarce, constitueroni^l'inventaire de tout,
ce qu'a, inventé l'homme en vue d'assurer
son avenir. .
A JUssue de la séance, les membres du
Congrès se sont divisés en trois" sections :
. .1». Caisses d'épargne/ caisses d'épargne
scolaires,: bureaux.d'épargne des manufac
tures:;'' ■ ' 1 ■ .
2 e Sociétés de secours mutuels, assuran
ces., caisses de retraites ;
3» Unions de consommation, unions dé
crédit ; banques .populaires.
> Les travaux du Congrès se poursuivront
quotidiennement, d'ici à samedi, dans cet
ordre.
• • - THOMAS GRIHM.
DERNIERS' ÉCHOS DE LA FÊTE
Jamais fête à Paris ne s'était passée comme
celle du 30 juin. Jamais on n'avait vu la foule se
tnouyant-avec cette allure libre, avec cette bonne
volojité d'aide et de protection mutuelle. Si d'on
doit des remerciements à la police pour les mesu
res préventives de bon ordre, on doit aussi des
félicitations au. peuple de Paris qui, on peut le
dire,'a fait lui-même sa police.
Aussi les accidents de personnes, — toujours si
nombreux en pareilles circonstances, — n'ont-ils
pas existé cette fois-ci.
. Les postes de secours sont restés vides le jour
et la nuit..
Ce n'est pas que la police tût absente, mais elle
était discrète et çomme invisible.
La police, au contraire, était très bien 1 faite.
Exemple, des Tuileries au* Bois de Boulogne, voici
les noms dés commissaires :
M. Leroy de Kéraniou était chargé des Tui
leries ; M. Pollet, de la «place de la Concorde; -MJ
Cazaneuv^^ de» Champs-Elysées; M: Baronj du
pillais de l'Industrie ; M. Aragon, de la Porte Dau-
phine ; M. Clément, de la route de Passy ; M. l'ou-:
queteaii,'do la butte Mortemart.
Tous ces messieurs s'accordent à dire que ja
mais service d'ordre n'a été aussi facile, la popu-
lationidjaisaat elle-même sa police.
Un détap ignoré, et .curieux: . :■/ '
. :Lè:présidentde la .République Mme la maré
chale de Mac Mahon, ldiirs enfants, les ministres,
le shah de Perse ont joui d'artifice et de la retraite aux flambeaux, du haut
de l'Arc -de Triomphé. . ~ ' ■
Plusieurs des : sociétés qui: avaient participé,
dahs la journée^ à la fête locale donnée devant
les magasins du Printemps, sous le patronage de
la municipalité du 1 IX" arrondissement, se son't-
réunïes, de nouveau,à huït'heurés'et demie,pour
prendre part a une-retraite, aux flambeaux-. >.
Cetté retraite, d'un aspect très pittoresque, par
courut une grande partie de l'arrondissernent. en
tourée par une foule compacte et sympathique, et
se rendit au domicile de Mi Ferry,- maire du IX*
arrondissemont. . -
Après l'exécution de quelques airs, M. le' maire
remercia les organisateurs de cette retraite; puis,
se mettant à la léte des-sociétés qui la compo
saient^ les accompagna;, ceint de son éebarpe, à
la visite qu'on avait ctécidé de faire à Mme Thiers.
Arrivé à. la place. Saint-Georges^ les: grilles de
l'hôtel furent ouvertes, et les sociétés pénétrèrent
dans le jardin; elles se groupèrent devant le per
ron; là,-M. Emile Ferry présenta à Mme-Thiers
les membres du comité d'organisation, et, pre
nant la parole au nom de ■ tou6 les assistants, lui
exprima qu'en ce jour de fête nationale, leur pen
sée s'était naturellement reportée .vers le libéra
teur du territoire; et qu'ils étaient : heureux d'pf*
frir à sa veuve l'expression deileur impérissable
reconnaissance envers, l'illustre homme. d'Etat
que la France pleure encore.. . ^ -
Madame Thiers, très émue, remercia avec effu
sion les auteurs de cette patriotique,manifesta
tion; puis, la, Marseillaise fut exécutée avec un
ensemble remarquable,- par les sociétés l'Harmo
nie de Montmartre et l'Union musicale d'Issy,
réunies sous la direction de M. Glodomir. .
La Société Néerlandaise,' dirigée"par monsieur
Franco-Mendes, chanta -ensuite un chœur de son
répertoire. . ""
Cette dernière-Société, exclusivement "composée
de Hollandais; avait tenu à honneur de se joindre
aux Sociétés françaises,-dans cet hommage rendu
à la mémoire dc'notre grand citoyen par les ha
bitants du IX e arrondissement,, -. ■■
Koifs avons mentionné le passage sur les boule
vards de trois jeunes filles formant drapeau tri
colore vivant. -' #
Nous apprenons que ces jeuijes filles,, accompa
gnées de'leurs parents, sont allées déposer une
couronne sur le piédestal dé la statue de la Répu
blique, au Champ de Mars: \
EHes ont reçu partout sur'leur passage des té
moignages de sympathique admiration.
On peut se,faire une idée de la quantité de'dra
peaux arborés le 30 juin. ....... r
Danç la seule rue d'Aboukir, très brillante'il
est vrai,' il.'y.à è(i.* },i]9 drapeaux; leJl° r mai,
dans 1a même rue il n'y en avait que 729.
Nous-avons dit que la vie à Paris n'aurait pas
d^interruption du 30 juin auly juillet; "
Nous avions raison. Toute la nuit; dans un grand
nombre de rués, les-habitants festoyaient avec les
voisins et les passants; des bols de punch flam
baient de distance :en.'distance, jetant leurs flam
mes bleuâtres dans les airs. " " *
Et cependant par tous "lés chemins, de fer la
foule accourue de la banlieue se retirait.
Depuis onze heures et demie les trains supplé
mentaires se sont suivis sans discontinuité.' !
Ils ont été organisés jusqu'à deux heures du
matin. . . ;.-■■■
•Si l'illumination de Paris a. été belle; et on sait
si elle l'a été ! la rentrée dans la'quasi-obscurité
de la riîilt, éclairée par de simples bées de gai, a '
été fort originale. ce:
Une .heure après la retraité aux flambeaux, ui
détachement ^gardes de Paris à cheval a des
cendu la grande avenue des Champs-Elyèëo. Lci'
clairons sonnaient la retraite ot s'arriHaicrit;
ouvriers gaziers éteignaient une "'gidrlande;: le?
clairons faisaient quelques pas de plus, sonnaient
encore, s'arrêtaient, et.les gaziors éteignaient une
nouvelle guirlandej,ainsi de suite depuis l 'arc ite
triomphe jus(ju'à la place de là Coùcorde. ' :.
Cette décroissance de lumière en cavlence a été,
très curieuse. ^ ■
. Incidents et accidents
Arrivons àcette nomenclature, inévitable, nous
l'avons dit'plus haut. « ,
On ne cite, pommcfâçcident notable, que-le fait
d'un 'vieiïlard^ui, place de la Concorde, bé et s'est fraeturù la jambe j "*fait reg?ettal>Je,
sans doute, mais fait isolé' et qui,." étant. donné
l'âge de la victime (78 ans), aurait, pu,se produire
en toutq autre circonstance.
Quelques accidents particuliers; .
,. Rue. -des Pyramides, un menuisier, en .tnjirt
de poser, des lampions, a reçu sur latète:un ; grapd
écusson. Fortement contusionné, ;
Boulevard Haussmann, une,placière a reçu sur
la t ête un marteau tombé d'une estrade. Contusion,
Rue Rochechouart, une cheminée en briques à
laquelle était attachée une guirlande portant une
corbeille^ a. cédé sous le poids et s'est . effondrée*
Personne n'a été-atteint. . - . : . , , ' l .
Au bois de fioulogne, un ouvrier, occupé à accro
cher des lanternes, est tombé d'une échelle et
s'est cassé une jambe. On l'a transporté a l'hô
pital Bcaujon. /
Impasse des Orteaux,'l5, un serrurier. en voulant
accrocher une guirlande à la fenêtre de son loge
ment situé au premier étage, est tOinbé-sur le
trottoir, et; dans sa chute, il s'est fracturé l'épaulé"
droite et fait une lésion • au crâne.11 a été' transi
porté'd'urgence à l'hôpital Saint-Antoine,
. Les inévitables etfcts du feu.
Une lanterne à caz do la rue do Viarnies, sur-
chaullée par les lampions qui l'entouraient^ "a
fondu'sur plusieurs points çt s'est mise à flamber.
Les pompiers, en fermant lè robinet, ont mis lin à
l'incident. • 1 ■ •■ ; '
Des lanternes vénitiennes ont communiqué le
feu aux.rideaux d'une chambre, rHe d'Héricoùrt.
Fort limireusenient les locataires.'rentraient au
même instant et l'incendie a été conjuré. .
Un fait-analogue s'est produit boulevard Monfr
martre, et aussi rue de lîiùvre, rue- iSàint-Roch. ■
llue dullelder, une toile tendue au faite d'una
maison a- brûle entièrement, sans propager le.feu.
Un jeune, garçon de quinze ans, impasse d'AU-
nay, en voulant éteindre une lanterne '^ui.flam^
hait, a mis le feu-: à > ses vêtements.- Grièvement
brîilô sur plusieurs parties du corps] on 4 dû la
transporter à'l'hôpital Beaujon.
Effets de la contravention au règlementd'ordre.
En faisant partir des pétards, umTtaarfchanda
de joue's, rue de Vanves, .a mis le feu à sa bouti
que et fait de sérieux dégâts.
Un serpenteau a-pénétré par une fenêtre ou-
verte dans une chuihore de la rue Véron dont ie
locataire était absent. Un incondiB"s'est-dâclaré-;
et sans l'intervention de déni militaires qui; jîâë-
saiont'et qiji, aidés des voisiiis ? ,ont ètcint le feu,
un grand dësàsire aurait' pu sé produire. Les,dé-
gâts sont estimés à 1,200 fr.
Le même fait s'est produit rue Boucherj où lés
dëgiUs ont ' été beaucoup plus considérables, cinq
mUle francs, dit-on. 1 1
Une femme qui passait rue Dapetit-Thouars a
FEUILLETON DU 3 JUILLET» 1878
UN BOURREAU
v ,
La Piste
M-
. . (Suite)
— Là petite dame?
— Ah T bien oui Y plus que ça, la petite
dame s'était transformée en un jeune gan-,
din»' • t ; ' ,
' — Comment cela? ■ ; • ; •.
— Je'voulus faire une observation; mais
'e gommeux nie glissa un loiiis- dans : la
main, et mettant un doigt sur ses lèvres:
quais,.
nous voilà rue du Helder,-
— Maislàr'
— Là ! ce lût une autfe paire de man
ches, Mon jeune Iiomme 4escend r disparait
dans l'allée d'une maison de belle appa
rence, et j'attends une ionne iieure avant
qu'il reparaisse. -
— Enfin:?-
—. Enfin... nouveau changement, comme
au Ghatfiet!...^u lieu du gandin. c'cst une
fjmme qui se présente.
— Urïe femme!
■-T-On n'a pas idée de ça. Mais tous ces
manèges avaient fini par me paraître sus
pects; et j'ouvris l'œil. PZâce. de la Made-
leine t me dit la petite dame ; mais en ^arri
vant devant le monument, après avoir reçu
uu nouveau jaunet, je -plante là ma guim
barde que je confie à un camaraut, et de
loin, j.e ,me mets'.à emboîter mon ingénue
gui's'était dirigée versle faubourg Houoré.
7 ^ Et vous l'avez suivie!... i'' '
. — J'y apportais de l'amour-propré, vous
pensez ! On né refàitpag comme ça un vieux
roublard.qui connaît tous les trucs. Vague-
'inent je compreriais.qu'ily avait là quelque
mystère bon à connaître... et on nesait pas
ce qui'peut arriver. -i,
— Très bien ! '
• ' —Dd'reste, ça ne fut pas bien difficile...
Elle Trottinait devant, moi, le voile baissé,
les Teins serrés dans son tartan. .'. tout au
ilus. pouvait-on voi# le commencement
_'une îanibé faito. jpnévous dis que "çâ I
Mais elle était à cent lieues do se douter
que Pap'elàrd là suivait.
1 — Achevez ! achevez. -
" — Oht c'est bien malin.. « allez J Au tout
de quelques minutes, ie la vis s'arrêter de
vant un magnifique nôtel» et disparaître
enfin par là porte qu'ua guisso étaili vonu
ouvrir!..,. ■
<— Et c'est tout? • •
h -C'est tout.
-i Mstis vous avez le numéro de l'hôtel?
— N° 87
Et vous savez peut-être aussi le nom
du propriétaiz'o?
— Cela m'a" coûté le prix d'un canon chez
le manezinguo du coin, mais je sais que lo
propriétaire s'appelle :le- camto dé Senne-
terre, ,
. Rigolo'i'ffe répondit p^s ; poussé par un
mouvement d'expansion ijresistible, il prit
et serra avec eilusion la main de sou hum
ble interlocuteur, .<
" Il était renseigné,,mais sur un point seu
lement, et cela.ne silfflsait.'pas. -
Il savait que la prétendue dame Sorel
avait des relations dans, l'hôtel dé. Sonno-
terre, mais il ignorait 'qu'elles fonctions
elle y occupait, ' . • , ,.'
Toutefois, c'était.Une piste k et l'investi
gation pouvait commencer. .,
Dès le jour memevil s 1 ® ™!' ^ l'œuvre, jus
qu'à la nuit: il vaguaiaux alentours de rhô-
tel, et en releva soigneusement, la topogra
phie. • . -, ' ■ ...
Tout d'abopd plusieurs particularités le
irappèrent. ! *
L'hôtel de Se'nnçterre,, gui porte, sûr la
duFaubourg-Saint-Honoré, le n® 87, est
rue
le type de ces vieilles demeures aristocrati
ques dont les propriétaires sembtaiènt avoir
pris à tâche de s'isoler dans l'orgueil de
leur nom et dans la splendeur do ieut for
tune. ■ ■ ■ : .
La façadé ^ur la rue consiste en u!ne haute
njurailif cLanierrô> a|icentro dèlaq,uellâUli8
porte cochèré présente ses lourds pànneaui
do chênemussif, sans autres ornements que»
ses ferrures énaisso^ ét solides. ' ' • .-
De ce côté, l'aspect est grave jusqu'à* la
tristesse. Et cependant-peu d'hôtels occu
pent une situation mieux choisie et plus
enviée, car, séparé de la rue-du Faubourg-
Saint-Honoré par une. vaste cotir. -ferriiéo,
l'hôtel du- Boniioterre possède du côté des
CUitmps-Elysées un jardin magnifique, s'é»
tendant jusqu'à l'avenue Gabriel, et terminé
p,;r une grille de 1er. (
.. Néanmoins,, pas plus de ce côté que du
côté de la rue du Faubourg-Sain Wloiiapé, la
passant, ni le promeneur n'auraient pu, à
l'époque dont nous parlons, sonder d'un re»
gard indiscret l'intérieur de l'hôtel ; car la
trille du jardin était doublée à moitié de sa
auteur d'une suite dé persiennes épaisses,
peintes en vèrt sombre, et rendues plus her
métiques encore par un lierre luxuriant qui
entremêlait daiis' les interstices .soa fêuiû
lago sombré.
H# côté de l'avenue, une petite porte, tins
seule, était pratiquée dans la grille,> Mais
celte porte semblait confondue et. .co.mina
oubliee dans l'ensemble de la clôture, et i|
semblait évident qu'elle ne s'était pas- -oui
verte depuis bieii lqngtemps, _ . -
Tout. l'extéiieur dû l'hôtel de Benne-
tôtrô; en dépit de ce parc splendida. qul oût
dù suffire à em corriger l'aspect sévère, a vàit
une apparence de solitudeëtrahgeètqui pi#
Tocruait m mïstêrieux sÊrr&mept û^.ccsuç- :
laggrçtts.Ql
'• ANNONCES: ïissi^afcw,2S ■
'Abonnements. Taris.
TROIS MOIS—„ - 5 m
- shîiois. «jr,
*NAtf.. 18 m.
QUOTIDIEN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
les mammcrïts dfposésne sostpas restas..
Aïomiemcats ïéjisrt.
' 5ÎR0ISM01S.i;....- •' GFR.
sixmois......... i2tr.
;VK AU.,...,...,.. 24 FR.
HjBRGiiBpi 3 JUILIJETIS7$.
faméro 566.8 ,
. SEIZIÈME ANNÉE
MARDI 2 JUILLET 1878
LE CONGRÈS DEJLA PRÉVOYANCE
No nous arrêtons pas.
Paris, cet admirable Paris,'qui était di
manche tput entier en, fête, qui fi si solen
nellement marqué-sa joie, du relèvement
de la France. 'Paris s'est remis au : travail.
Le passé célébré, il pense à l'avenir.
L'avenir est représenté pour le moment
p,ir le Congrès des institutions de pré»
voyïnce,
La séance d'ouverture a eu lieu hier à
deux heures, au palais 9u Trocadéro, dans
la salle des conférences, sous la présidence
du doyen des économistes français; M.
Ilinpolyte Passy.
En annonçant, il y a. quelques jours, }a
prochaine réunion de ce Congrès interna
tional, nous eu av.ons fait ressortir, l'im
portance. La Séance d'hier nous indique
.que les travaux du Congrès embrasseront
la question sociale dans toutes celles de ses
parties» dont l'étude aboutit à des formules
réalisables et ' sont aptes à 1 se traduite en
solutions pratiques • .
La présence au ministrci des finances de
la République, parmi les membres du bu
reau, est d'ailleurs ùn garant en laveur de
l'appui que:rencontreraient des demandes
de réformes, s'étayaut sur des résultats dé
montrés. : ......
M.. Léon Say siégeait, en e£fet, sur l'es
trade faiblement élevée qui séparait le bu
reau du reste de l'assistance, à droite de M.
Hippolyte Passy; à gauche duquel était as?
sis M. Laboulaye, sénateur. -
Dans l'enceinte avaient pris place envi
ron cent cinquante membres ou adhérents
du Congrès, parmi lesquels M. Joseph Gar-
nier, le sénateur économiste, M, Barthélé
my SainUHiJairé» etc.
V ■ ' .' ***. •■■■■ • .. :
M. Hippolyte Passy a ouvert la séance* par
dn discours substantiel. .
Dans ce discours, le président a esquissé
à grands traits l'histoire'de l'esprit de pré
voyance qui, dans notre siècle, s'empare-
.de plus eii plus-de tous les hommes. Il a
opposé avec beaucoup de bonheur l'esprit
de prévoyance à, l'esprit de charité qui,
seul, dominait jadis ; sentiment nonmoins
pcncreux mais moins puissant à pousser
l'humanité dans la voie du progrès.
Parmi les institutions de prévoyance les
plus récemment venues au jour, M..Hippo
lyte Passy.en a plus spécialement désigné
deux comme devant servir de texte auxtra,-
vanx .du Congrès, les caisses d'épargne
scolairesimplantéset popularisés en France
grâce aux efforts et à l'ingénieuse persévé
rance de M, de Malarce; les.banques popu
laires de prêt, dues à l'initiative de l'Alle
mand Schùltze-Dclitsch. "-,
< Je ne veux pas termindr^ a ajouté le pré
sident, sans so.uhaiter là bienvenue à tous
lés étrangers qui onjfc laissé loursfoyers.pôur
nous apporter le secours de leursluihières ;
nous ne nouçîq'uitterons pas.&an$,emporter
ces sentiments Réciproques de sympathie
bienveillante que détermine, toujours une
haute et mutuelle estime. »
Après ce discours très applaudi, M. Luz-
zatr, délégué italien, a fait, avec une verve
en traînante, l'éloge des banques populaires,
« caisses d'épargne perfectionnées », dont
nous aurons bientôt à étudier le mécanisme.
M; Laboulaye, ensuite, à rapidement et
spirituellement indiqué comme le "but prin
cipal du Congrès, la transformation -du
travail en capital.
Puis, après un hommage rendu par lè dé
légué hollandais à l'école économique fran
çaise et à son fondateur Jean-Baptiste Say,
précurseur d'Adam Smith, la parole a été
donnée fxM. de Malarce.
" • M. do Malarce, l'infatigable apôtre que nos
lecteurs cônnaissent bien, estle secrétaire
général du Congrès. En-cette qualité, il a
indiqué à ses collègues la série des docu
ments parvenus au Congrès et où, de toutes
les parties du monde civilisé, les hommes
les plus compétents, les créateurs et les fon
dateurs ont consigné l'histoire, la descrip
tion et le mécanisme des diverses institu
tions de prévoyance. -
Ces documents, étudiés au préalable dans
le,s commissions, constituent la base de
discussion de six séancs à suivre, séances
qui, sèlon l'heureuse expression de M. de
Malarce, constitueroni^l'inventaire de tout,
ce qu'a, inventé l'homme en vue d'assurer
son avenir. .
A JUssue de la séance, les membres du
Congrès se sont divisés en trois" sections :
. .1». Caisses d'épargne/ caisses d'épargne
scolaires,: bureaux.d'épargne des manufac
tures:;'' ■ ' 1 ■ .
2 e Sociétés de secours mutuels, assuran
ces., caisses de retraites ;
3» Unions de consommation, unions dé
crédit ; banques .populaires.
> Les travaux du Congrès se poursuivront
quotidiennement, d'ici à samedi, dans cet
ordre.
• • - THOMAS GRIHM.
DERNIERS' ÉCHOS DE LA FÊTE
Jamais fête à Paris ne s'était passée comme
celle du 30 juin. Jamais on n'avait vu la foule se
tnouyant-avec cette allure libre, avec cette bonne
volojité d'aide et de protection mutuelle. Si d'on
doit des remerciements à la police pour les mesu
res préventives de bon ordre, on doit aussi des
félicitations au. peuple de Paris qui, on peut le
dire,'a fait lui-même sa police.
Aussi les accidents de personnes, — toujours si
nombreux en pareilles circonstances, — n'ont-ils
pas existé cette fois-ci.
. Les postes de secours sont restés vides le jour
et la nuit..
Ce n'est pas que la police tût absente, mais elle
était discrète et çomme invisible.
La police, au contraire, était très bien 1 faite.
Exemple, des Tuileries au* Bois de Boulogne, voici
les noms dés commissaires :
M. Leroy de Kéraniou était chargé des Tui
leries ; M. Pollet, de la «place de la Concorde; -MJ
Cazaneuv^^ de» Champs-Elysées; M: Baronj du
pillais de l'Industrie ; M. Aragon, de la Porte Dau-
phine ; M. Clément, de la route de Passy ; M. l'ou-:
queteaii,'do la butte Mortemart.
Tous ces messieurs s'accordent à dire que ja
mais service d'ordre n'a été aussi facile, la popu-
lationidjaisaat elle-même sa police.
Un détap ignoré, et .curieux: . :■/ '
. :Lè:présidentde la .République Mme la maré
chale de Mac Mahon, ldiirs enfants, les ministres,
le shah de Perse ont joui
de l'Arc -de Triomphé. . ~ ' ■
Plusieurs des : sociétés qui: avaient participé,
dahs la journée^ à la fête locale donnée devant
les magasins du Printemps, sous le patronage de
la municipalité du 1 IX" arrondissement, se son't-
réunïes, de nouveau,à huït'heurés'et demie,pour
prendre part a une-retraite, aux flambeaux-. >.
Cetté retraite, d'un aspect très pittoresque, par
courut une grande partie de l'arrondissernent. en
tourée par une foule compacte et sympathique, et
se rendit au domicile de Mi Ferry,- maire du IX*
arrondissemont. . -
Après l'exécution de quelques airs, M. le' maire
remercia les organisateurs de cette retraite; puis,
se mettant à la léte des-sociétés qui la compo
saient^ les accompagna;, ceint de son éebarpe, à
la visite qu'on avait ctécidé de faire à Mme Thiers.
Arrivé à. la place. Saint-Georges^ les: grilles de
l'hôtel furent ouvertes, et les sociétés pénétrèrent
dans le jardin; elles se groupèrent devant le per
ron; là,-M. Emile Ferry présenta à Mme-Thiers
les membres du comité d'organisation, et, pre
nant la parole au nom de ■ tou6 les assistants, lui
exprima qu'en ce jour de fête nationale, leur pen
sée s'était naturellement reportée .vers le libéra
teur du territoire; et qu'ils étaient : heureux d'pf*
frir à sa veuve l'expression deileur impérissable
reconnaissance envers, l'illustre homme. d'Etat
que la France pleure encore.. . ^ -
Madame Thiers, très émue, remercia avec effu
sion les auteurs de cette patriotique,manifesta
tion; puis, la, Marseillaise fut exécutée avec un
ensemble remarquable,- par les sociétés l'Harmo
nie de Montmartre et l'Union musicale d'Issy,
réunies sous la direction de M. Glodomir. .
La Société Néerlandaise,' dirigée"par monsieur
Franco-Mendes, chanta -ensuite un chœur de son
répertoire. . ""
Cette dernière-Société, exclusivement "composée
de Hollandais; avait tenu à honneur de se joindre
aux Sociétés françaises,-dans cet hommage rendu
à la mémoire dc'notre grand citoyen par les ha
bitants du IX e arrondissement,, -. ■■
Koifs avons mentionné le passage sur les boule
vards de trois jeunes filles formant drapeau tri
colore vivant. -' #
Nous apprenons que ces jeuijes filles,, accompa
gnées de'leurs parents, sont allées déposer une
couronne sur le piédestal dé la statue de la Répu
blique, au Champ de Mars: \
EHes ont reçu partout sur'leur passage des té
moignages de sympathique admiration.
On peut se,faire une idée de la quantité de'dra
peaux arborés le 30 juin. ....... r
Danç la seule rue d'Aboukir, très brillante'il
est vrai,' il.'y.à è(i.* },i]9 drapeaux; leJl° r mai,
dans 1a même rue il n'y en avait que 729.
Nous-avons dit que la vie à Paris n'aurait pas
d^interruption du 30 juin auly juillet; "
Nous avions raison. Toute la nuit; dans un grand
nombre de rués, les-habitants festoyaient avec les
voisins et les passants; des bols de punch flam
baient de distance :en.'distance, jetant leurs flam
mes bleuâtres dans les airs. " " *
Et cependant par tous "lés chemins, de fer la
foule accourue de la banlieue se retirait.
Depuis onze heures et demie les trains supplé
mentaires se sont suivis sans discontinuité.' !
Ils ont été organisés jusqu'à deux heures du
matin. . . ;.-■■■
•Si l'illumination de Paris a. été belle; et on sait
si elle l'a été ! la rentrée dans la'quasi-obscurité
de la riîilt, éclairée par de simples bées de gai, a '
été fort originale. ce:
Une .heure après la retraité aux flambeaux, ui
détachement ^gardes de Paris à cheval a des
cendu la grande avenue des Champs-Elyèëo. Lci'
clairons sonnaient la retraite ot s'arriHaicrit;
ouvriers gaziers éteignaient une "'gidrlande;: le?
clairons faisaient quelques pas de plus, sonnaient
encore, s'arrêtaient, et.les gaziors éteignaient une
nouvelle guirlandej,ainsi de suite depuis l 'arc ite
triomphe jus(ju'à la place de là Coùcorde. ' :.
Cette décroissance de lumière en cavlence a été,
très curieuse. ^ ■
. Incidents et accidents
Arrivons àcette nomenclature, inévitable, nous
l'avons dit'plus haut. « ,
On ne cite, pommcfâçcident notable, que-le fait
d'un 'vieiïlard^ui, place de la Concorde, bé et s'est fraeturù la jambe j "*fait reg?ettal>Je,
sans doute, mais fait isolé' et qui,." étant. donné
l'âge de la victime (78 ans), aurait, pu,se produire
en toutq autre circonstance.
Quelques accidents particuliers; .
,. Rue. -des Pyramides, un menuisier, en .tnjirt
de poser, des lampions, a reçu sur latète:un ; grapd
écusson. Fortement contusionné, ;
Boulevard Haussmann, une,placière a reçu sur
la t ête un marteau tombé d'une estrade. Contusion,
Rue Rochechouart, une cheminée en briques à
laquelle était attachée une guirlande portant une
corbeille^ a. cédé sous le poids et s'est . effondrée*
Personne n'a été-atteint. . - . : . , , ' l .
Au bois de fioulogne, un ouvrier, occupé à accro
cher des lanternes, est tombé d'une échelle et
s'est cassé une jambe. On l'a transporté a l'hô
pital Bcaujon. /
Impasse des Orteaux,'l5, un serrurier. en voulant
accrocher une guirlande à la fenêtre de son loge
ment situé au premier étage, est tOinbé-sur le
trottoir, et; dans sa chute, il s'est fracturé l'épaulé"
droite et fait une lésion • au crâne.11 a été' transi
porté'd'urgence à l'hôpital Saint-Antoine,
. Les inévitables etfcts du feu.
Une lanterne à caz do la rue do Viarnies, sur-
chaullée par les lampions qui l'entouraient^ "a
fondu'sur plusieurs points çt s'est mise à flamber.
Les pompiers, en fermant lè robinet, ont mis lin à
l'incident. • 1 ■ •■ ; '
Des lanternes vénitiennes ont communiqué le
feu aux.rideaux d'une chambre, rHe d'Héricoùrt.
Fort limireusenient les locataires.'rentraient au
même instant et l'incendie a été conjuré. .
Un fait-analogue s'est produit boulevard Monfr
martre, et aussi rue de lîiùvre, rue- iSàint-Roch. ■
llue dullelder, une toile tendue au faite d'una
maison a- brûle entièrement, sans propager le.feu.
Un jeune, garçon de quinze ans, impasse d'AU-
nay, en voulant éteindre une lanterne '^ui.flam^
hait, a mis le feu-: à > ses vêtements.- Grièvement
brîilô sur plusieurs parties du corps] on 4 dû la
transporter à'l'hôpital Beaujon.
Effets de la contravention au règlementd'ordre.
En faisant partir des pétards, umTtaarfchanda
de joue's, rue de Vanves, .a mis le feu à sa bouti
que et fait de sérieux dégâts.
Un serpenteau a-pénétré par une fenêtre ou-
verte dans une chuihore de la rue Véron dont ie
locataire était absent. Un incondiB"s'est-dâclaré-;
et sans l'intervention de déni militaires qui; jîâë-
saiont'et qiji, aidés des voisiiis ? ,ont ètcint le feu,
un grand dësàsire aurait' pu sé produire. Les,dé-
gâts sont estimés à 1,200 fr.
Le même fait s'est produit rue Boucherj où lés
dëgiUs ont ' été beaucoup plus considérables, cinq
mUle francs, dit-on. 1 1
Une femme qui passait rue Dapetit-Thouars a
FEUILLETON DU 3 JUILLET» 1878
UN BOURREAU
v ,
La Piste
M-
. . (Suite)
— Là petite dame?
— Ah T bien oui Y plus que ça, la petite
dame s'était transformée en un jeune gan-,
din»' • t ; ' ,
' — Comment cela? ■ ; • ; •.
— Je'voulus faire une observation; mais
'e gommeux nie glissa un loiiis- dans : la
main, et mettant un doigt sur ses lèvres:
quais,.
nous voilà rue du Helder,-
— Maislàr'
— Là ! ce lût une autfe paire de man
ches, Mon jeune Iiomme 4escend r disparait
dans l'allée d'une maison de belle appa
rence, et j'attends une ionne iieure avant
qu'il reparaisse. -
— Enfin:?-
—. Enfin... nouveau changement, comme
au Ghatfiet!...^u lieu du gandin. c'cst une
fjmme qui se présente.
— Urïe femme!
■-T-On n'a pas idée de ça. Mais tous ces
manèges avaient fini par me paraître sus
pects; et j'ouvris l'œil. PZâce. de la Made-
leine t me dit la petite dame ; mais en ^arri
vant devant le monument, après avoir reçu
uu nouveau jaunet, je -plante là ma guim
barde que je confie à un camaraut, et de
loin, j.e ,me mets'.à emboîter mon ingénue
gui's'était dirigée versle faubourg Houoré.
7 ^ Et vous l'avez suivie!... i'' '
. — J'y apportais de l'amour-propré, vous
pensez ! On né refàitpag comme ça un vieux
roublard.qui connaît tous les trucs. Vague-
'inent je compreriais.qu'ily avait là quelque
mystère bon à connaître... et on nesait pas
ce qui'peut arriver. -i,
— Très bien ! '
• ' —Dd'reste, ça ne fut pas bien difficile...
Elle Trottinait devant, moi, le voile baissé,
les Teins serrés dans son tartan. .'. tout au
ilus. pouvait-on voi# le commencement
_'une îanibé faito. jpnévous dis que "çâ I
Mais elle était à cent lieues do se douter
que Pap'elàrd là suivait.
1 — Achevez ! achevez. -
" — Oht c'est bien malin.. « allez J Au tout
de quelques minutes, ie la vis s'arrêter de
vant un magnifique nôtel» et disparaître
enfin par là porte qu'ua guisso étaili vonu
ouvrir!..,. ■
<— Et c'est tout? • •
h -C'est tout.
-i Mstis vous avez le numéro de l'hôtel?
— N° 87
Et vous savez peut-être aussi le nom
du propriétaiz'o?
— Cela m'a" coûté le prix d'un canon chez
le manezinguo du coin, mais je sais que lo
propriétaire s'appelle :le- camto dé Senne-
terre, ,
. Rigolo'i'ffe répondit p^s ; poussé par un
mouvement d'expansion ijresistible, il prit
et serra avec eilusion la main de sou hum
ble interlocuteur, .<
" Il était renseigné,,mais sur un point seu
lement, et cela.ne silfflsait.'pas. -
Il savait que la prétendue dame Sorel
avait des relations dans, l'hôtel dé. Sonno-
terre, mais il ignorait 'qu'elles fonctions
elle y occupait, ' . • , ,.'
Toutefois, c'était.Une piste k et l'investi
gation pouvait commencer. .,
Dès le jour memevil s 1 ® ™!' ^ l'œuvre, jus
qu'à la nuit: il vaguaiaux alentours de rhô-
tel, et en releva soigneusement, la topogra
phie. • . -, ' ■ ...
Tout d'abopd plusieurs particularités le
irappèrent. ! *
L'hôtel de Se'nnçterre,, gui porte, sûr la
duFaubourg-Saint-Honoré, le n® 87, est
rue
le type de ces vieilles demeures aristocrati
ques dont les propriétaires sembtaiènt avoir
pris à tâche de s'isoler dans l'orgueil de
leur nom et dans la splendeur do ieut for
tune. ■ ■ ■ : .
La façadé ^ur la rue consiste en u!ne haute
njurailif cLanierrô> a|icentro dèlaq,uellâUli8
porte cochèré présente ses lourds pànneaui
do chênemussif, sans autres ornements que»
ses ferrures énaisso^ ét solides. ' ' • .-
De ce côté, l'aspect est grave jusqu'à* la
tristesse. Et cependant-peu d'hôtels occu
pent une situation mieux choisie et plus
enviée, car, séparé de la rue-du Faubourg-
Saint-Honoré par une. vaste cotir. -ferriiéo,
l'hôtel du- Boniioterre possède du côté des
CUitmps-Elysées un jardin magnifique, s'é»
tendant jusqu'à l'avenue Gabriel, et terminé
p,;r une grille de 1er. (
.. Néanmoins,, pas plus de ce côté que du
côté de la rue du Faubourg-Sain Wloiiapé, la
passant, ni le promeneur n'auraient pu, à
l'époque dont nous parlons, sonder d'un re»
gard indiscret l'intérieur de l'hôtel ; car la
trille du jardin était doublée à moitié de sa
auteur d'une suite dé persiennes épaisses,
peintes en vèrt sombre, et rendues plus her
métiques encore par un lierre luxuriant qui
entremêlait daiis' les interstices .soa fêuiû
lago sombré.
H# côté de l'avenue, une petite porte, tins
seule, était pratiquée dans la grille,> Mais
celte porte semblait confondue et. .co.mina
oubliee dans l'ensemble de la clôture, et i|
semblait évident qu'elle ne s'était pas- -oui
verte depuis bieii lqngtemps, _ . -
Tout. l'extéiieur dû l'hôtel de Benne-
tôtrô; en dépit de ce parc splendida. qul oût
dù suffire à em corriger l'aspect sévère, a vàit
une apparence de solitudeëtrahgeètqui pi#
Tocruait m mïstêrieux sÊrr&mept û^.ccsuç- :
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