Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-04-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 16 avril 1874 16 avril 1874
Description : 1874/04/16 (Numéro 4129). 1874/04/16 (Numéro 4129).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592164m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
8
ait l'historique de cette utile institution,
ui, dans l'espace de quinze mois, a réuni
oiSaïïte-cinq élèves, suivant avec succès
enseignement secondaire, moins le grec et
e latin.
M. Levasseur, de l'Institut, a parlé ensuite
̃ ur l'importance de l'éducation des femmes,
t a passé en revue l'état actuel de l'ensei-
gnement pour les femmes en France, pour
àqueliZ reste encore tant à faire.
Une trouvaille asssez singulière faite hier
oir près de l'église Saint-Bernard celle
l'un ïusil 'Chassepot en fort bon état, et soi-
•neusement entretenu.
Une enquête est. ouverte pour en décou-
frir l'ex-possesseur.
M. Lamothe, capitaine d'un bateau remor-
queur, a retiré hier, du «anal Saint-Martin?
ë corps d'un homme, qui a été transporté; a
a Morgue..
A l'arrivée du corps, au moment où on
'exposait, deux cris d'effroi retentirent.
C'étaient un brigadier d'artillerie et une
eiine fille qui venaient de reconnaître dans le
tisparu depuis deux jours.
Birbin a une spécialité les déménage-
nents. Seulement il déménage autant de fois
[u'il peut à chaque trimestre, et pour son
ompte.
Il choisit le moment où les appartements
.ont ouverts .et sens-dessusdessous pour s'y
ntroduire au milieu des déménageurs, .et il
œporte n'importe ce qui se trouve âsa portée.
Dans le désordre si naturel des déménage-
[lents, il a toute çhance de ne pas être re-
Mais le terme d'avril lui été fatal.
Hier, il avait essayé sa première opération
4ouï le terme du 15 avril dans une maison
le là chaussés Clignancourt malheureuse.
àénil "eÉ" emportant un paquet de draps, il
riissa, tomba dans un tas de vaisselle qui se
Irisa en morceaux.
Le maître du logis survint pour.se -plaindre
tes déménageurs et se trouva en face d'un
nconnù qui avait l'air très embarrassé. Bref,
îirbïn fut arrêté et n'a pu continuer ses opé-
ations du terme.
Le sieur D. rentier, était allé rendre
isite hier à un de ses amis, marchand de
,in, rue Lagille.
Tout en causant, il se mit à jouer avec un
astolét placé sur un meuble.
Prenez garde! lui dit le marchand
le vin.
il né put achever la phrase et dire que le
nstolet était chargé, car, en cet instant, une
léfeonation retentit, et le .rentier roulait à
erre, mortellement frappé à la tête.
Le corps de M. fi. a été transporté à non
*On a arrêté nier un "tailleur d'haBits de-
mitans.
Cette femme, qui vivait avec lui, était en.
mtte à ses mauvais traitements, suites de
cènes de jalousie.
Elle venait de rentrer après diner, lorsque
e tailleur se précipita sur elle avecsesgrands
dsëaux à découper, et les lui enfonça dans
é côté droit; puis il prit la fuite.
La blessée, dont la situation est assez grave,
-i éjé transportée à l'hôpital Saint-Louis.
100 FR. DE RÉCOMPENSE à qui 'rapportera rue
tfayran; 6, une boucle d'oreille en diamants
»erdue la semaine dernière.
Le vol à l'amitié
Une jeune femme se présenta hier chez un
«îoutièr, avenue des Ternes.
Monsieur lui dit-elle je viens de la
jart de Mlle Suzanne X. votre amie, çher-
cher trois montres en or, afin dé les faite
'oir à un de mes oncles récemment arrivé,
et qui désire faire un choix.
Le bijoutier, confiant dans la mine fort
Feuilleton fa 16 Avril 1874
LEROID|CÛRSE
CHAPITRE XXIV
Suite
Il les crut vraies, et il trembla pour sa pa-
Tie. Sa patrie qu'il aimait, qu'il défendait,
jour laquelle il voulait mourir! la France
î n'y avait jamais songe. La France après
ïênesï. On peut vaincre Gênes. Mais la
^rance, quand in n'est que la Corse!
On! du moins, s'écria la jeune prêtre
lans'un 'moment d'énthousiasme#, on peut
'•ômbattre jusqu'à la mort. Et ce, n'est pas au
peuple qui meurt qu'est la honte, quand il
•ait cien moarir.
M. l'abbé, dit doucement Renée, faites
«nlev'ër ce cadavre; j'ai bien, peur des morts.
Quand ce soin fut rempli
M. l'abbé, demanda-t-elle, voulez-vous
arier avec rhoipoûf 'fheodore Ier' C'est un
jrand coeur.
Jele sais, madame et je donnerais ma vie
)our lu^, 'qu'il dftnnçrait la sienne pour
a Corse. >
E| puis, youj me bénirez, M. l'abbé, car
avenante de l'amie, causa longuement avec
elle, et comme il est garçon, il finit par l'in-
viter à déjeuner.
La proposition fut acceptée avec joie.
On déjeuna comme de vieilles connais-'
sances, après quoi la jeune femme ayant
pris les montres en question, partit en di-
sant qu'elle reviendrait le soir même faire
connaître le choix de son parent.
Sur le comptoir, il y avait des marchan-
dises que le boutiquier avait sorti de la de-
vanture afin de les ranger.
Après le départ de la jolie cliente, le bi-
joutier s'aperçut de la disparition d'une
petite casserolle et de deux couverts en ar-
gent. Un soupçon lui vint.
Vite il prend une voiture, court chez Mlle
Suzanne et là il apprend qu'il avait été
la dupe d'une audacieuse intrigante.
Il courut faire sa déclaration chez le com-
missaire de police, qui ouvrit une'enquéte de
laquelle il résulte que cette jeune femme a
déjà été signalée par un commerçant du
faubourg Saint-Honôré, chez lequelelle avait
pratiqué un vol identique au nom de la même
personne.
D'autres vols dans ce genre ontété décla-
rés à la préfecture de. police.
JtfiVUE DES THÉÂTRES
Ce soir, à l'Opéra, Hccmlet, pour les adieux due
X A la salle Herz, à huit'heures, .grand concert
donne au profit .des mères de famille pauvres des
.faubourgs, par M. Kowaiska.
X Les élèves de M. Talbot ont. donné dimanche,
à la salle de la Tour-d'Auvergne, la première re-
présentation d'un Service entre amis, -comédie en
deux Actes et en vers, de M. David Federman., Cette
pièce -est une comédie «dix-huitième siècle, » élé-
gante, poudrée, avec l'amoureuse qui est une jeune
veuve capricieuse et légère, avec la soubrette, qui a
le ton sémillant et les allures délurées de l'emploi,
avec les jeunes premiers qui portent l'épée en ver-
rouil, avec le valet malin et rusé,
La pièce est vive et amusante, les vers sont bien
tournes et les élèves de M. Talbot ont enlevé le
tout, avec ensemble. Nous aimons i croire qu'il nous
sera donné.prochainement une seconde représenta-
tion de la comédie de M. Federman, dont le succès
ailé complet.
X Le nouveau théâtre de la Salle ;des Familles,
au faubourg Saint-Honoré, vient aussi de donner
une _primeur: Le co et laverie,' comédie en un aete
de M. Georges de Lormel qui a ploiement réussi
un de de ces derniers soirs.
X Hier a eu lieu, Frascati, le dernier concert
de la saison, au bénéfice de M. Maton, chef d:orches-
îre. Fort belle recette et bonne exécutm.
X La matinée littéraire de dimanche prochain, à
la Porte-Saint-Martin, promet d'être des plus inté-
ressantes. M. Balhinde donnera trois pièces nouvel-
les, .dont une de notre collaborateur Aristide Roger,
sous .ce titre: la Ru4 de Galathée. Les iôles ont été
distribués à MM. Fraizier, du théâtre de la Porte-
Saint-Martin, Strintz, du Palais-Royal, et-Mlle Per-
sons du Vaudeville.
Les autres pièces sont Mademoiselle Gaustin
un acte, et la Mort de Mignon, un acte.
La conférence, faite par M. francisque Sarcey,
aura pour sujet les Jeunes.
X A Valentino, ce soir, dernier concert de la sa!-
son, dans lequel se feront entendre tous les solistes
de l'orchestre.
X Nous nous étions fait une illusion, en croyant
à la pcôchainë solution de la question -des droits d'au
teur en Russie. A l'heure qu'il est toutes les négocia-.
tions semblent avoir échoué, et M. de Bourgoing,
l'envoyé françias, devant l'inflexible opposition du
prince de Gortschakoff a dû se retirer..
COUR D'ASSISES DU TARN
Présidence de M. Amilhau, conseiller à la
cour d'appel de Toulouse.
Pas plus tard que l'an dernier, au village
de Sezenac et dans ses environs, le ménage
que faisaient Pierre Bouyssié et Marie Cal-
vière passait pour l'un des plus unis et des
plus heureux qu'il y est à plusieurs lieues à
la ronde,
Pierre avait trente-cinq ans, Marie vingt-
huit à peu près; ils étaient mariés depuis dix
ans Meatôî, et si parfois,un nuage était venu
devant vous je me trouve coupable, et j'ai be-
soin ae votre absolution.
Vous êtes bon comme Dieu, maisvous êtes
aussi grand et juste que lui.
Dominique. ieta au ciel un regard de recon-
naissance et d'amour.
Ah! tes épreuves, pauvre femme îmur-
mura-t-ïl, en levant sur elle ses mains join-
tes, seraient assez grandes pour purifier une
âme p us coupable que la tienne! Oui, Théo-
dore est grande, madame,, ajouta-tril, ne l'ou-
bliez jamais.
Il y avait une rumeur au dehors, Domi-
nique s'y précipita.
L'aube commençait à blanchir le sommet
des monts, assez pour laisser voir une troupe
d'hommes qui s'avançaient sournoisement,
derrière les arbres, du côté de la grotte. Les
hommesdegarde iesplusavaneéss'étaientre-
pliés eu prévenant les autres. Les défenseurs
de la grotte étaient sur leurs gardes.
Au moment où Dominique se montrait sur
le seuil; deux coups de carabine, tirés par
deux prêtres, envoyaient à l'enfer les deux
premiers bandits qui s'étaient présentés.
Alors, les autres se démasquèrent et la ba-
taille devint générale. Ce fut une horrible;
mêlée; les prêtres étaient douze contre cent,
mais ils avaient la fui qui triple les'iorces, et
le bon droit qui donne la confiance. S'ils suc-
combaient sous le nombre, ce ne serait pas
sans avoir combattu.
Qui donc envoyait ces; hommes? qui les
conduisait contre un, simple prêtre gui nie
troubler leur félicité domestique, si l'extrê-
me vivacité de la femme avait, de temps à
autre, provoqué de la part du. mari quelque
sujet de querelle, la querelle avait été sitôt
apaisée, le nuage si rapdement dissipé, que
les -époux se retrouvaient toujours en face
l'un de l'autre comme animés d'une recru-
descence d'affection.
De beaux enfants grandissaient auprès
d'eux, dont l'affection était une ineffable joie
pour leur coeur.
En pensant à eux, Pierre apportaitiau tra-
vail tout son courage. Marie se livrait gaie-
ment aux soins de l'intérieur et lorsque, le
soir, l'Jieure du repos arrivait pour les époux,
ils puisaient dans les sourires des petits êtres
la tendre récompense de leurs labeurs du
jour.
Aussi, dans le pays, quand on parlait de
cet intérieur si joyeux, si paisible, concluait-
on volontiers
C'est un vrai paradis s!
Par une fatalité que semblait pronostiquer
cette emphatique exclamation, la porte du
paradis de Sezenac devait livrer passage au
démon tentateur, et il était écrit que toute
cette tranquillité, tout ce bonheur s'évanoui-
raient au souffle empoisonné de l'esprit du
Un jour, on s'aperçut que la fermière était
moins assidue au foyer conjugal la maison
mal tenue, témoignait d'une négligence inac-
coutumée les enfants étaient négligés ils
ne recevaient plus comme autre .les ¡ca.
x,esses de leur mère.
De son côté, le fermier ne. manifestait plus
la même activité il avait perdu sa belle hu-
meur et-ses franches allures; on le voyait
errer, le front sombre, l'œil inquiet, et son
regard désormais ,ne s'attachait sur sa com-
pagne qu'avec une .expression d'invincible,
Ces changements stupéfient les yoisins;
on s'inquiète, on épie, on en yeut connaître
la cause; les observateurs perspicaces ne
tardent pas à être édifiés.
Le rôle du serpent, dans le ménage Boûys-
sié, était joué par un nommé Médale, un sol.
dat libéré revenu àSezenacen juin lâ73.G'est
en écoutant la voix de Médale que la femme
de Pierre avait été entraînée à l'oubli' de ses
.devoirs.
Dans-cette -voie funeste, Marie Carrière ne
devait pas s'arrêter à la première faute. Ses
sentiments à l'égard de son mari s'éiaiect
transformés en une redoutable aversion. La
malheureuse alla jusqu'au meurtre.
A deux ou trois reprises, on lui avait vu
aux mains un pistolet, propriété' de Médale;
elle paraissait jouer avec cette arme dont
l'ancien soldat lui apprenait à se servir par-
fois aussi, comme sans y prendre garde, elle
touchait à un fusil que Pierre Boujgsié ayait
placé dansun coin,de la ferme.
Ecoutons l'acte d'accusation
Le il novembre, au matin, rencontrant un de ses
voisins, Marie Calvière lui dit « Mon mari est un
chasseur imprudent et maladroit; vous entendrez
.dire qu'il s'est tué, avjecson fusp.
Le soir du méme jour,' Marie Calvière, après le
souper-, se mit il trier des haricots pendant que son
mari épluchait des châtaignes. Bouyssié était assis
en face du feu, Marie Calvière était prés de lui, les
pieds appuyés sur les barreaux de sa chaise, sur la
droite.
La chambre n'était éclairée que par la clarté du
feu. Bientôt Marie Calvière pousse avec son pied la
bûche qui s'éteint le mari se baisse pour acuver la
flamme; il entend aussitôt' une détonation et il se
sent blessé. Le côté droit de la figure, le nez, le
cou, le menton sont atteints. Il se dresse, en appe-
lant au, secours, et en étendant instinctivement le
bras, il rencontra un pistolet dont il se saisit. Il se
trainaalors vers le lit, mais une seconde détonation
retentit; Bouyssié étend encore les bras et saisit un
fusil qui lui esj Jivré sans résistance.
Les parents, les voisins accourent; Bouyssié ac-
cuse sa femme d'avoir voulu le tuer; celle-ci sup-
plie son mari de ne rien dire, lui promet de le bien
soigner et affirme que le pistolet est parti, dans ses
mains, sans qu'elle l'ait voulu qu'en le prenant sur
le buffet pour l'examiner elle a perdu l'équilibre en
étendant le bras, et que, dans ce moment, la coup
est parti.
Mais l'information né tarda pas à démontrer l'im-
possibilité d'un pareil système.
Il fut établi qu'après avoir pris le pistolet, Marie
Calvière avait éteint la clarté du feu, et que, profi-
tant du moment où son mari se courbait pour le ra-
les eût pas attaques et qu'ils voulaient assas-
siner? Léonardo! Dominique n'en doutait
pas. Et elle était fatalement choisie, cette
nuit où le montagnard avait répondu de la
reine à Frédéric.
Renée s'était avancée doucement jusqu'âla
porte, et avait eu l'imprudence de montrer sa
jolie tête curieuse auprès de Dominique.
r– La reine! cria une voix parmi les assail-
lants.
Oui. répondait Dominique. Mais vous ne
l'aurez pas. I)ieu la garde!
Renée était rentrée, mais pour reparaître
aussitôt, armée d'une carabine. Une balle sif-
fla entre sa tête et celle de Dominique, qui en
fut atteint à l'épaule. Elle répondit à l'attaque
et sa balle, à;elle, alla briser le bras droit de
Léonardo.
Réduit à l'inaction, le moine resta cepen-
dant au milieu des combattants pour diriger
leurs coups. C'étaient pour la plupart des
Vittoli, hommes sans foi ni loi, rebut des pri-
sons de Qênes, envoyés sur la malheureuse
Corse invaincue, pour la dévorer. Ils se bat-
taient pour les premiers venus, pour se bat-
tre, pour voler surtout. On leur avait dit que
cette grotte cachait un trésor, ils se seraient
fait tuer jusqu'au dernier, plutôt que de lâ-
cher pied,
Les piètres défendaient Dominique et la
reine, avec un courage calme., comme celui
des martyrs; ils savaient bien qu'ils n'au-
raient pas raison de cette masse d'hommes
les ççrasaiept, mai? ils donnaient leur
viver, elle s'était levée, s'était placée derrière luf
et lui avait tiré à bout portant un coup de pistolet
puis un coup de fusil.
En présence du jury et.des juges, la cou
pable semble éprouver un cruel repentir
Elle revoit, à travers ses sanglots déchirants
le bonheur envolé, le passé souillé dE) honte
et de sang, layie àjainais brisée. Elle pleure
le paradis perdu.
Et à travers les larmes qui la suffoquent,
l'assistance entend, par instants, tomber des
lèvres de la misérable ces mots échappés à
son remords:
Ah Médaleî Médale
Un incident porte l'émotion du publie à
son comble. Pour expliqner la situation res-
pective de l'assassin et de la victime au mo-
ment où le coup de pistolet été tiré, M. le
président fait amener l'accusée auprès de la
barre des témoins, oùse tientPierre Bouyssié,
Marie Calvière se jette au cou de son mari.
l'enlace de ses bras, le couvre de baisers et,
pendant un instant, l'auditoire haletant as-
siste à une scène déchirante.
Le verdict a tenu compte à la femme cou-
pable de son repentir sincère, profond.
Marie Calvière a été condamnée à six ans
de réclusion.
Ramenée dans sa prison, elle aurait essayé
de se donner la mort. Mais la vigilance de
ses gardiens a fait heureusement avorter
cette tentative de suicide.
f,e Wopiqtw (d'un Prêtre) si connu, guérif à vie
cens, ognons, ete.£nv. f °3if r. Martin,3o, fgMantmartre
DÉPARTEMENTS
Est déclaré d'utilité publique l'établisse-
ment des chemins de fer d'intérêt local ci-
après
De la limite du département de Maine-et.
Loire, dans la direction de Beaugé, au Mans,
par la Flèche, Malicorne et la Suze;
De la Flèche à Sablé;
De la limite du département de Loir-et-
Cher, vers Vendôme, â Château-du-Loir;
De Pont-de-Braye à Saint-Calais
De la Flèche à la limite du département de
Maine-et-Loire, vers Angers.
De Machecoul à la Roche-sur- Yen, avec
embranchement sur Saint-Gilles- but- ¥ks
(Vendée),
On mande de Lyon, 14 avril
Un certain nombre d'élèves du lycée, en
ce moment dans leur famille, ayant été at-
teints de la fièvre typhoïde, trois d'entre, eux
même étant morts, le recteur craignan't une
épidémie, a ajourné la rentrée des classes.
Notre correspondant d'Issondun nous donne les
détails suivants sur l'assassinat commis ayant-hier
dans cette ville, et que nous avons somroairemeni
rapporté hier
C'estf vers huit heures du soir, sur le pont
4e Saint-Paterne, que le jeune Carré a été
frappé; il se premenait avec MlleX. et
une autre personne, lorsque tout à coup ub
individu se précipita sur lui et le frappa S
l'aine gauche d'un instrument dit goue, ou-
til à l'usage des vignerons.
Carré, en se sentant atteint, prit la fuite et
alla s'affaisser à quelques mètres de là, en
Je suis blessé à mort.
Quant au meurtrier, il a disparu. La jus-
tice le recherche activement.
Paria, Havre, New-yorJr^&rêotemwit (sans es-
cale). A la COMPAGKÏE S£ATll(>WAMU,rw
de la Chaussée. Prochain départ^ 18 avril, par vapeui
Beumark. S'adresser à tout4es les agences a&u»
gration à Paris, en France et au Havre.
lA HUSETXM, par Xavier Pornept (GJrod^dit,/
a continué son succès par sa 4, audition il. Valentino..
EN purifiant le sang, les pilules dépuratives du
D» Golvin, de la Faculté d'Erlangen (Bavière), g-aé«
rissent les maladies les plus rebelles à tout autr«
traitement. La boite, 2 fr., y compris son livre-guid»
de la santé. Dans les bonnes pharmacies.
iBMenstblUsatear Mndieane; Extraction
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L'Édlteuç-Gérant :D. Cassignbdx.
vie pour que l'abbé pût attendre le secourt
qui devait arriver de Corte.
Ce secours ne venait pas. Trois ou quatre
prêtres seulement étaient encore debout; le
sang de Dominique coulait de plusieurs bles-
sures il comprit que bientôt il manquerai!
au combat, et que Renée serait au pouvoir
de ces forcenés.
Une plainte prolongée se fit entendre au
loin Dominique leva la tête; le mouflon re-
gardait cette lutte et pleurait sur un pic du
RotQndo.
Un coup de sifflet retentit, le mouflon des-
cendit fort lentement les étages du roc,
mais il descendit. Un deuxième coup l'ap.
pela il vint se placer derrière les assaillants..
Alors Dominique repoussa Renée à l'inté-
rieur et l'y suivit laissant la porte ouverte;
une pluie de balles les accompagna sans les
atteindre.
Un troisième coup de sifflet plus vibrant,
plus impératif vainquit les répugnances du
mouflon, qui se précipita à travers les corn-
battants à la suite de Dominique.
Cela fut si prompt, si imprévu que personne
ne s'y opposa..
Tenez bon quelques instants encore,
dit l'abbé à ceux qui combattraient pour lui.
Et il ferma la pot·te.
Cette action fut accueillie par des -injures,
On crut que Dominique voulait se soustraira
au danger et laissait tuer les siens.
CAMILLE BIAS
ait l'historique de cette utile institution,
ui, dans l'espace de quinze mois, a réuni
oiSaïïte-cinq élèves, suivant avec succès
enseignement secondaire, moins le grec et
e latin.
M. Levasseur, de l'Institut, a parlé ensuite
̃ ur l'importance de l'éducation des femmes,
t a passé en revue l'état actuel de l'ensei-
gnement pour les femmes en France, pour
àqueliZ reste encore tant à faire.
Une trouvaille asssez singulière faite hier
oir près de l'église Saint-Bernard celle
l'un ïusil 'Chassepot en fort bon état, et soi-
•neusement entretenu.
Une enquête est. ouverte pour en décou-
frir l'ex-possesseur.
M. Lamothe, capitaine d'un bateau remor-
queur, a retiré hier, du «anal Saint-Martin?
ë corps d'un homme, qui a été transporté; a
a Morgue..
A l'arrivée du corps, au moment où on
'exposait, deux cris d'effroi retentirent.
C'étaient un brigadier d'artillerie et une
eiine fille qui venaient de reconnaître dans le
tisparu depuis deux jours.
Birbin a une spécialité les déménage-
nents. Seulement il déménage autant de fois
[u'il peut à chaque trimestre, et pour son
ompte.
Il choisit le moment où les appartements
.ont ouverts .et sens-dessusdessous pour s'y
ntroduire au milieu des déménageurs, .et il
œporte n'importe ce qui se trouve âsa portée.
Dans le désordre si naturel des déménage-
[lents, il a toute çhance de ne pas être re-
Mais le terme d'avril lui été fatal.
Hier, il avait essayé sa première opération
4ouï le terme du 15 avril dans une maison
le là chaussés Clignancourt malheureuse.
àénil "eÉ" emportant un paquet de draps, il
riissa, tomba dans un tas de vaisselle qui se
Irisa en morceaux.
Le maître du logis survint pour.se -plaindre
tes déménageurs et se trouva en face d'un
nconnù qui avait l'air très embarrassé. Bref,
îirbïn fut arrêté et n'a pu continuer ses opé-
ations du terme.
Le sieur D. rentier, était allé rendre
isite hier à un de ses amis, marchand de
,in, rue Lagille.
Tout en causant, il se mit à jouer avec un
astolét placé sur un meuble.
Prenez garde! lui dit le marchand
le vin.
il né put achever la phrase et dire que le
nstolet était chargé, car, en cet instant, une
léfeonation retentit, et le .rentier roulait à
erre, mortellement frappé à la tête.
Le corps de M. fi. a été transporté à non
*On a arrêté nier un "tailleur d'haBits de-
mitans.
Cette femme, qui vivait avec lui, était en.
mtte à ses mauvais traitements, suites de
cènes de jalousie.
Elle venait de rentrer après diner, lorsque
e tailleur se précipita sur elle avecsesgrands
dsëaux à découper, et les lui enfonça dans
é côté droit; puis il prit la fuite.
La blessée, dont la situation est assez grave,
-i éjé transportée à l'hôpital Saint-Louis.
100 FR. DE RÉCOMPENSE à qui 'rapportera rue
tfayran; 6, une boucle d'oreille en diamants
»erdue la semaine dernière.
Le vol à l'amitié
Une jeune femme se présenta hier chez un
«îoutièr, avenue des Ternes.
Monsieur lui dit-elle je viens de la
jart de Mlle Suzanne X. votre amie, çher-
cher trois montres en or, afin dé les faite
'oir à un de mes oncles récemment arrivé,
et qui désire faire un choix.
Le bijoutier, confiant dans la mine fort
Feuilleton fa 16 Avril 1874
LEROID|CÛRSE
CHAPITRE XXIV
Suite
Il les crut vraies, et il trembla pour sa pa-
Tie. Sa patrie qu'il aimait, qu'il défendait,
jour laquelle il voulait mourir! la France
î n'y avait jamais songe. La France après
ïênesï. On peut vaincre Gênes. Mais la
^rance, quand in n'est que la Corse!
On! du moins, s'écria la jeune prêtre
lans'un 'moment d'énthousiasme#, on peut
'•ômbattre jusqu'à la mort. Et ce, n'est pas au
peuple qui meurt qu'est la honte, quand il
•ait cien moarir.
M. l'abbé, dit doucement Renée, faites
«nlev'ër ce cadavre; j'ai bien, peur des morts.
Quand ce soin fut rempli
M. l'abbé, demanda-t-elle, voulez-vous
arier avec rhoipoûf 'fheodore Ier' C'est un
jrand coeur.
Jele sais, madame et je donnerais ma vie
)our lu^, 'qu'il dftnnçrait la sienne pour
a Corse. >
E| puis, youj me bénirez, M. l'abbé, car
avenante de l'amie, causa longuement avec
elle, et comme il est garçon, il finit par l'in-
viter à déjeuner.
La proposition fut acceptée avec joie.
On déjeuna comme de vieilles connais-'
sances, après quoi la jeune femme ayant
pris les montres en question, partit en di-
sant qu'elle reviendrait le soir même faire
connaître le choix de son parent.
Sur le comptoir, il y avait des marchan-
dises que le boutiquier avait sorti de la de-
vanture afin de les ranger.
Après le départ de la jolie cliente, le bi-
joutier s'aperçut de la disparition d'une
petite casserolle et de deux couverts en ar-
gent. Un soupçon lui vint.
Vite il prend une voiture, court chez Mlle
Suzanne et là il apprend qu'il avait été
la dupe d'une audacieuse intrigante.
Il courut faire sa déclaration chez le com-
missaire de police, qui ouvrit une'enquéte de
laquelle il résulte que cette jeune femme a
déjà été signalée par un commerçant du
faubourg Saint-Honôré, chez lequelelle avait
pratiqué un vol identique au nom de la même
personne.
D'autres vols dans ce genre ontété décla-
rés à la préfecture de. police.
JtfiVUE DES THÉÂTRES
Ce soir, à l'Opéra, Hccmlet, pour les adieux due
X A la salle Herz, à huit'heures, .grand concert
donne au profit .des mères de famille pauvres des
.faubourgs, par M. Kowaiska.
X Les élèves de M. Talbot ont. donné dimanche,
à la salle de la Tour-d'Auvergne, la première re-
présentation d'un Service entre amis, -comédie en
deux Actes et en vers, de M. David Federman., Cette
pièce -est une comédie «dix-huitième siècle, » élé-
gante, poudrée, avec l'amoureuse qui est une jeune
veuve capricieuse et légère, avec la soubrette, qui a
le ton sémillant et les allures délurées de l'emploi,
avec les jeunes premiers qui portent l'épée en ver-
rouil, avec le valet malin et rusé,
La pièce est vive et amusante, les vers sont bien
tournes et les élèves de M. Talbot ont enlevé le
tout, avec ensemble. Nous aimons i croire qu'il nous
sera donné.prochainement une seconde représenta-
tion de la comédie de M. Federman, dont le succès
ailé complet.
X Le nouveau théâtre de la Salle ;des Familles,
au faubourg Saint-Honoré, vient aussi de donner
une _primeur: Le co et laverie,' comédie en un aete
de M. Georges de Lormel qui a ploiement réussi
un de de ces derniers soirs.
X Hier a eu lieu, Frascati, le dernier concert
de la saison, au bénéfice de M. Maton, chef d:orches-
îre. Fort belle recette et bonne exécutm.
X La matinée littéraire de dimanche prochain, à
la Porte-Saint-Martin, promet d'être des plus inté-
ressantes. M. Balhinde donnera trois pièces nouvel-
les, .dont une de notre collaborateur Aristide Roger,
sous .ce titre: la Ru4 de Galathée. Les iôles ont été
distribués à MM. Fraizier, du théâtre de la Porte-
Saint-Martin, Strintz, du Palais-Royal, et-Mlle Per-
sons du Vaudeville.
Les autres pièces sont Mademoiselle Gaustin
un acte, et la Mort de Mignon, un acte.
La conférence, faite par M. francisque Sarcey,
aura pour sujet les Jeunes.
X A Valentino, ce soir, dernier concert de la sa!-
son, dans lequel se feront entendre tous les solistes
de l'orchestre.
X Nous nous étions fait une illusion, en croyant
à la pcôchainë solution de la question -des droits d'au
teur en Russie. A l'heure qu'il est toutes les négocia-.
tions semblent avoir échoué, et M. de Bourgoing,
l'envoyé françias, devant l'inflexible opposition du
prince de Gortschakoff a dû se retirer..
COUR D'ASSISES DU TARN
Présidence de M. Amilhau, conseiller à la
cour d'appel de Toulouse.
Pas plus tard que l'an dernier, au village
de Sezenac et dans ses environs, le ménage
que faisaient Pierre Bouyssié et Marie Cal-
vière passait pour l'un des plus unis et des
plus heureux qu'il y est à plusieurs lieues à
la ronde,
Pierre avait trente-cinq ans, Marie vingt-
huit à peu près; ils étaient mariés depuis dix
ans Meatôî, et si parfois,un nuage était venu
devant vous je me trouve coupable, et j'ai be-
soin ae votre absolution.
Vous êtes bon comme Dieu, maisvous êtes
aussi grand et juste que lui.
Dominique. ieta au ciel un regard de recon-
naissance et d'amour.
Ah! tes épreuves, pauvre femme îmur-
mura-t-ïl, en levant sur elle ses mains join-
tes, seraient assez grandes pour purifier une
âme p us coupable que la tienne! Oui, Théo-
dore est grande, madame,, ajouta-tril, ne l'ou-
bliez jamais.
Il y avait une rumeur au dehors, Domi-
nique s'y précipita.
L'aube commençait à blanchir le sommet
des monts, assez pour laisser voir une troupe
d'hommes qui s'avançaient sournoisement,
derrière les arbres, du côté de la grotte. Les
hommesdegarde iesplusavaneéss'étaientre-
pliés eu prévenant les autres. Les défenseurs
de la grotte étaient sur leurs gardes.
Au moment où Dominique se montrait sur
le seuil; deux coups de carabine, tirés par
deux prêtres, envoyaient à l'enfer les deux
premiers bandits qui s'étaient présentés.
Alors, les autres se démasquèrent et la ba-
taille devint générale. Ce fut une horrible;
mêlée; les prêtres étaient douze contre cent,
mais ils avaient la fui qui triple les'iorces, et
le bon droit qui donne la confiance. S'ils suc-
combaient sous le nombre, ce ne serait pas
sans avoir combattu.
Qui donc envoyait ces; hommes? qui les
conduisait contre un, simple prêtre gui nie
troubler leur félicité domestique, si l'extrê-
me vivacité de la femme avait, de temps à
autre, provoqué de la part du. mari quelque
sujet de querelle, la querelle avait été sitôt
apaisée, le nuage si rapdement dissipé, que
les -époux se retrouvaient toujours en face
l'un de l'autre comme animés d'une recru-
descence d'affection.
De beaux enfants grandissaient auprès
d'eux, dont l'affection était une ineffable joie
pour leur coeur.
En pensant à eux, Pierre apportaitiau tra-
vail tout son courage. Marie se livrait gaie-
ment aux soins de l'intérieur et lorsque, le
soir, l'Jieure du repos arrivait pour les époux,
ils puisaient dans les sourires des petits êtres
la tendre récompense de leurs labeurs du
jour.
Aussi, dans le pays, quand on parlait de
cet intérieur si joyeux, si paisible, concluait-
on volontiers
C'est un vrai paradis s!
Par une fatalité que semblait pronostiquer
cette emphatique exclamation, la porte du
paradis de Sezenac devait livrer passage au
démon tentateur, et il était écrit que toute
cette tranquillité, tout ce bonheur s'évanoui-
raient au souffle empoisonné de l'esprit du
Un jour, on s'aperçut que la fermière était
moins assidue au foyer conjugal la maison
mal tenue, témoignait d'une négligence inac-
coutumée les enfants étaient négligés ils
ne recevaient plus comme autre .les ¡ca.
x,esses de leur mère.
De son côté, le fermier ne. manifestait plus
la même activité il avait perdu sa belle hu-
meur et-ses franches allures; on le voyait
errer, le front sombre, l'œil inquiet, et son
regard désormais ,ne s'attachait sur sa com-
pagne qu'avec une .expression d'invincible,
Ces changements stupéfient les yoisins;
on s'inquiète, on épie, on en yeut connaître
la cause; les observateurs perspicaces ne
tardent pas à être édifiés.
Le rôle du serpent, dans le ménage Boûys-
sié, était joué par un nommé Médale, un sol.
dat libéré revenu àSezenacen juin lâ73.G'est
en écoutant la voix de Médale que la femme
de Pierre avait été entraînée à l'oubli' de ses
.devoirs.
Dans-cette -voie funeste, Marie Carrière ne
devait pas s'arrêter à la première faute. Ses
sentiments à l'égard de son mari s'éiaiect
transformés en une redoutable aversion. La
malheureuse alla jusqu'au meurtre.
A deux ou trois reprises, on lui avait vu
aux mains un pistolet, propriété' de Médale;
elle paraissait jouer avec cette arme dont
l'ancien soldat lui apprenait à se servir par-
fois aussi, comme sans y prendre garde, elle
touchait à un fusil que Pierre Boujgsié ayait
placé dansun coin,de la ferme.
Ecoutons l'acte d'accusation
Le il novembre, au matin, rencontrant un de ses
voisins, Marie Calvière lui dit « Mon mari est un
chasseur imprudent et maladroit; vous entendrez
.dire qu'il s'est tué, avjecson fusp.
Le soir du méme jour,' Marie Calvière, après le
souper-, se mit il trier des haricots pendant que son
mari épluchait des châtaignes. Bouyssié était assis
en face du feu, Marie Calvière était prés de lui, les
pieds appuyés sur les barreaux de sa chaise, sur la
droite.
La chambre n'était éclairée que par la clarté du
feu. Bientôt Marie Calvière pousse avec son pied la
bûche qui s'éteint le mari se baisse pour acuver la
flamme; il entend aussitôt' une détonation et il se
sent blessé. Le côté droit de la figure, le nez, le
cou, le menton sont atteints. Il se dresse, en appe-
lant au, secours, et en étendant instinctivement le
bras, il rencontra un pistolet dont il se saisit. Il se
trainaalors vers le lit, mais une seconde détonation
retentit; Bouyssié étend encore les bras et saisit un
fusil qui lui esj Jivré sans résistance.
Les parents, les voisins accourent; Bouyssié ac-
cuse sa femme d'avoir voulu le tuer; celle-ci sup-
plie son mari de ne rien dire, lui promet de le bien
soigner et affirme que le pistolet est parti, dans ses
mains, sans qu'elle l'ait voulu qu'en le prenant sur
le buffet pour l'examiner elle a perdu l'équilibre en
étendant le bras, et que, dans ce moment, la coup
est parti.
Mais l'information né tarda pas à démontrer l'im-
possibilité d'un pareil système.
Il fut établi qu'après avoir pris le pistolet, Marie
Calvière avait éteint la clarté du feu, et que, profi-
tant du moment où son mari se courbait pour le ra-
les eût pas attaques et qu'ils voulaient assas-
siner? Léonardo! Dominique n'en doutait
pas. Et elle était fatalement choisie, cette
nuit où le montagnard avait répondu de la
reine à Frédéric.
Renée s'était avancée doucement jusqu'âla
porte, et avait eu l'imprudence de montrer sa
jolie tête curieuse auprès de Dominique.
r– La reine! cria une voix parmi les assail-
lants.
Oui. répondait Dominique. Mais vous ne
l'aurez pas. I)ieu la garde!
Renée était rentrée, mais pour reparaître
aussitôt, armée d'une carabine. Une balle sif-
fla entre sa tête et celle de Dominique, qui en
fut atteint à l'épaule. Elle répondit à l'attaque
et sa balle, à;elle, alla briser le bras droit de
Léonardo.
Réduit à l'inaction, le moine resta cepen-
dant au milieu des combattants pour diriger
leurs coups. C'étaient pour la plupart des
Vittoli, hommes sans foi ni loi, rebut des pri-
sons de Qênes, envoyés sur la malheureuse
Corse invaincue, pour la dévorer. Ils se bat-
taient pour les premiers venus, pour se bat-
tre, pour voler surtout. On leur avait dit que
cette grotte cachait un trésor, ils se seraient
fait tuer jusqu'au dernier, plutôt que de lâ-
cher pied,
Les piètres défendaient Dominique et la
reine, avec un courage calme., comme celui
des martyrs; ils savaient bien qu'ils n'au-
raient pas raison de cette masse d'hommes
les ççrasaiept, mai? ils donnaient leur
viver, elle s'était levée, s'était placée derrière luf
et lui avait tiré à bout portant un coup de pistolet
puis un coup de fusil.
En présence du jury et.des juges, la cou
pable semble éprouver un cruel repentir
Elle revoit, à travers ses sanglots déchirants
le bonheur envolé, le passé souillé dE) honte
et de sang, layie àjainais brisée. Elle pleure
le paradis perdu.
Et à travers les larmes qui la suffoquent,
l'assistance entend, par instants, tomber des
lèvres de la misérable ces mots échappés à
son remords:
Ah Médaleî Médale
Un incident porte l'émotion du publie à
son comble. Pour expliqner la situation res-
pective de l'assassin et de la victime au mo-
ment où le coup de pistolet été tiré, M. le
président fait amener l'accusée auprès de la
barre des témoins, oùse tientPierre Bouyssié,
Marie Calvière se jette au cou de son mari.
l'enlace de ses bras, le couvre de baisers et,
pendant un instant, l'auditoire haletant as-
siste à une scène déchirante.
Le verdict a tenu compte à la femme cou-
pable de son repentir sincère, profond.
Marie Calvière a été condamnée à six ans
de réclusion.
Ramenée dans sa prison, elle aurait essayé
de se donner la mort. Mais la vigilance de
ses gardiens a fait heureusement avorter
cette tentative de suicide.
f,e Wopiqtw (d'un Prêtre) si connu, guérif à vie
cens, ognons, ete.£nv. f °3if r. Martin,3o, fgMantmartre
DÉPARTEMENTS
Est déclaré d'utilité publique l'établisse-
ment des chemins de fer d'intérêt local ci-
après
De la limite du département de Maine-et.
Loire, dans la direction de Beaugé, au Mans,
par la Flèche, Malicorne et la Suze;
De la Flèche à Sablé;
De la limite du département de Loir-et-
Cher, vers Vendôme, â Château-du-Loir;
De Pont-de-Braye à Saint-Calais
De la Flèche à la limite du département de
Maine-et-Loire, vers Angers.
De Machecoul à la Roche-sur- Yen, avec
embranchement sur Saint-Gilles- but- ¥ks
(Vendée),
On mande de Lyon, 14 avril
Un certain nombre d'élèves du lycée, en
ce moment dans leur famille, ayant été at-
teints de la fièvre typhoïde, trois d'entre, eux
même étant morts, le recteur craignan't une
épidémie, a ajourné la rentrée des classes.
Notre correspondant d'Issondun nous donne les
détails suivants sur l'assassinat commis ayant-hier
dans cette ville, et que nous avons somroairemeni
rapporté hier
C'estf vers huit heures du soir, sur le pont
4e Saint-Paterne, que le jeune Carré a été
frappé; il se premenait avec MlleX. et
une autre personne, lorsque tout à coup ub
individu se précipita sur lui et le frappa S
l'aine gauche d'un instrument dit goue, ou-
til à l'usage des vignerons.
Carré, en se sentant atteint, prit la fuite et
alla s'affaisser à quelques mètres de là, en
Je suis blessé à mort.
Quant au meurtrier, il a disparu. La jus-
tice le recherche activement.
Paria, Havre, New-yorJr^&rêotemwit (sans es-
cale). A la COMPAGKÏE S£ATll(>WAMU,rw
de la Chaussée. Prochain départ^ 18 avril, par vapeui
Beumark. S'adresser à tout4es les agences a&u»
gration à Paris, en France et au Havre.
lA HUSETXM, par Xavier Pornept (GJrod^dit,/
a continué son succès par sa 4, audition il. Valentino..
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L'Édlteuç-Gérant :D. Cassignbdx.
vie pour que l'abbé pût attendre le secourt
qui devait arriver de Corte.
Ce secours ne venait pas. Trois ou quatre
prêtres seulement étaient encore debout; le
sang de Dominique coulait de plusieurs bles-
sures il comprit que bientôt il manquerai!
au combat, et que Renée serait au pouvoir
de ces forcenés.
Une plainte prolongée se fit entendre au
loin Dominique leva la tête; le mouflon re-
gardait cette lutte et pleurait sur un pic du
RotQndo.
Un coup de sifflet retentit, le mouflon des-
cendit fort lentement les étages du roc,
mais il descendit. Un deuxième coup l'ap.
pela il vint se placer derrière les assaillants..
Alors Dominique repoussa Renée à l'inté-
rieur et l'y suivit laissant la porte ouverte;
une pluie de balles les accompagna sans les
atteindre.
Un troisième coup de sifflet plus vibrant,
plus impératif vainquit les répugnances du
mouflon, qui se précipita à travers les corn-
battants à la suite de Dominique.
Cela fut si prompt, si imprévu que personne
ne s'y opposa..
Tenez bon quelques instants encore,
dit l'abbé à ceux qui combattraient pour lui.
Et il ferma la pot·te.
Cette action fut accueillie par des -injures,
On crut que Dominique voulait se soustraira
au danger et laissait tuer les siens.
CAMILLE BIAS
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