Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-04-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 03 avril 1874 03 avril 1874
Description : 1874/04/03 (Numéro 4116). 1874/04/03 (Numéro 4116).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5921514
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
:Le Petit Journal
JLm
iroûuit par le piano, lorsqu'on néglige de
On nous annonce qu'une société d'artistes
)cintres va mettre à exécution un projet in-
éressant au point de vue de l'émancipation
fe l'art et de l'initiative privée.
ils vont faire une exposition particulière
leurs oeuvres et ont loué à cet effiet l'an-
iiêù établissement de Nadar, 35, boulevard
Parmi les peintres qui brisent avec la rra-
iitîôn de l'exposition officielle, on nous cite
tfM. Gustave Colin, Tissot, Levert, Pissaro,
On dit même que MM. Manet, Fantin-
• jatour, Eehner, donneront quelques-unes de
eurs oeuvres à cette exposition privée.
La foire aux jambons est une occasion trop
propice pour que les voleurs à la tire n'aient
jas cherché à l'exploiter.
Hier on en a arrêté plusieurs; deux d'entre
jux opéraient d'une façon assez ingénieuse.
[j'un se serrait contre la personne choisie
noûr victime, et son complice, sous prétexte
ie se frayer passage, se, faufilait entre les
jeux. Grâce à sa petite taille et à, la presse, il
jnleVjiit facilement les porte-monnaie.
Ces deux industriels ont été envoyés au
Dépôt, ainsi que leurs confrères.
Une opération extraordinaire aura lieu au-
jourd'hui à la Çitié.
Mardi, vers six heures et demie du soir, le
sieur L. employé aux magasins de nou-
veautês du Printemps, boulevard Haussmann
«t y demeurant, avait parié avec quelques
• ans de ses camarades qu'ils'introduirait une
"ourehette dans la gorge sans se blesser, ainsi
ïu'UI1 avait, disait-il, déjà fait plusieurs lois.
Il se mit aussitôt en devoir d'exécuter ce
»ur d'adresse; mais, par inadvertanee, il
laissa échapper de ses doigts le manche de
la fourchette et elle glissa aussitôt dans son
estomac, à la grande stupéfaction de ceux
qui se trouvaient là.
On appela immédiatement uil médecin. Le
docteur -ne put que constater la présence de
la fourchette dans l'estomac et spn impuis-
sance à l'en retirer.
On a transporté l'employé à l'hôpital de
̃ia Pitié.
Les médecins tentent l'opération, comme
nous l'avons dit, et ils ont l'espoir qu'ils
réussiront parfaitement à retirer la four-
chette, dont la présence ne paraît pas faire
soùffrir beaucoup J'imprudent parieur.
Le jugement rendu par la 7e chambre cor-
rectionnelle, dans l'affaire des Marehêsde la
guerre, acquitté sept prévenus sur huit, Fer-
,rand seul ayant été condamné ainsi que l'a
indiqué notre compte rendu.
Le ministère public fait appel a minimâ
contre ce jugement.
Un jeune apprenti, Emile Jorry, demeu-
rant chez ses parents, 62, boulevard de Belle-
i'ijle, était allé hier toacher trois cents francs
pour son patron, rue de la Bourse. Il reçut
a somme en trois billets de cent francs qu'il
niî dans sa poche avec une lettre dont on
.e chargea.
A la porte Saint-Denis, il avait encore
:ette somme; mais arrivé à la Bourse il s'a-
perçut qu'elle avait disparu.
A-t-il été victime d'un voleur, ou a-t-il
Iaissé tomber les papiers, c'est ce que le pau-
vre apprenti ne peut dire. Ea tout cas, cette
mésaventure est des plus pénibles pour lui
ét ses parents, qui n'ont aucune fortune.
Soixante membres de la Société desspirites
?e sont rendus hier au cimetière du Yére-
Lachaise, à l'occasion de l'anniversaire de la
'̃• mort' de "ai. Allan-Kardec, leur ancien chef
at président.
Une couronne d'immortelles a été déposée.
Vticun discours n'a été prononcé.
Les chiens enragés ont fait hier d'assez
L'un de ces animaux en a mordu quatre Il
'angle du boulevard Latour-Maubourg il
l'a pu être abattu.
Les quatre ciiens mordus ont été ^ués par
negure de prudence.
LE BO1D£ CORSE
-iii RIVALES
mort de Marianne avait jeté une ombre
passagère sur la vie de Renée mais cette
ombre tendait à s'effacer chaque jour, et à
part quelques retours douloureux, la reine
reprenait son sourire et retrouvait son goût
pour ltf ̃plaisir.
Théodore, du reste, ne négligeait rien
pour cela. 11 avait profité de la tristesse de la
reine pour lui, faire visiter son royaume, et
le changement av^ait été favorable à Renée.
Robert, qui avait lu dans le cœur .ouvert
de Marianne, restait triste, et quand il voyait
la reine rire ou danser, ne pouvait s empê-
cher de dire
-Déjà!
Les deux mois de congé qu'il avait demandés
touchaient aleur fin, et rien ne semblait con-
firmer les craintes de la morte.- Frédéric de
Lewen était un dévoué, mais respectueux
sujet de lareine, et la reine des vagues, cette
terrible ennemie, ne reparaissait noint. de-
Boulevard Richard-Lenoir, le gardien de
la paix Vipîst a tué àiiâ coup de sabre un
chien, qui venait de mordre l'enfant de M.
Delaunay, marchand de vin, même rue. Ce
jeune garçon a été cautérisé à la pharmacie
du boulevard Voltaire.
REVUE DES THEATRES
Les théâtres subventionnés ont fermé leurs portes
hier pour trois jours, selon l'usage annuel.
Pendant ces trois jours. le Théâtre-Italien s'ouvrira
cependant pour les auditions du Stcabat et de la
messe dé Rossini, et l'Opéra-Comiquo pour celles de
Marie Mugdeleine, ces œuvres n'étant point considé-
rées comme des spectacles.
X Ce soir, jeudi, au Cirque des Champs-Elysées,
deuxième audition de la Passion, oratorio de Bach.
La séance sera terminée par des fragments du Messie,
oratorio de Haendel. par trois cents exécutantes sous
la direction de M. Charles Lamoureux.
X La question du droit des pauvres sur les recettes
de théâtres est depuis longtemps à l'étude, mais il
n'est guère question de lui chercher une solution.
Les directeurs des tliéâtresparisiens. qui ne cessent
de faire des démarches autres du'conseil municipal
parisien, viennent d'adresser aux journaux la lettre
suivante, au sujet de leurs réclamations restées sans
réponse:
Monsieur le directeur,
Vous avez bien voulu nous prêter la publicité de
vos journaux pour exposer de quelle façon équita-
ble pourrait être résolue cette grosse question du
droit des pauvres. Le conseil municipal ayant depuis
longtemps tous les documents de l'affaire, nous es-
pérons au moins une réponse promise au nom de la
'commission des hospices. Hélas! no,us attendons
toujours, et nous avons recours à votre obligeance
pour nous rappeler au souvenir de nos juges.
4£gréez monsieur, etc., etc.
Les délégués des directeurs des théâtres,
GIï. COMTE, CHOLER, PLUKKKI.T, BERTRAND.
X Le théâtre des -Bouffes-Parisiens. donné hier
la première représentation des Parisiennes. Mme
Peschard et surtout Mme Judic ont obtenu un grand
succès dans cette pièce, sur laquelle le jugement
du public n'a pas répondu à ce qu'on attendait.
xèe soir, au Palais-Royal, première représenta-
tion de le Homard, comédie en un acte, de M.
Edniond Gondinet; première -représentation de
la Mi-Carême, comédie en trois actes, de MM. Ludo-
vic Halévy et Henri Meiihac.
X Le quartier ordinairement si désert de la place
du Trône est en ce moment encombré de baraques.
de théâtres et de musées la foire au pain d'épices
va s'ouvrir. Les théâtres qui annoncent des réprésen-
talions pendant cette foire sont au nombre de treize.
TR1BUNAUX
GO UB D'APPEL» DE ROUEN
Présidence de M. GODEFROY
Audience du -37 mars ̃̃
La révolte, à bord, d'un équipage contre
son capitaine est un événement qui, par
malheur, s'est produit trop fréquemment; la
situation a engendré d'épouvantables tragé-
dies elle a fourni aux romanciers mariti-
mes des .épisodes, pleins de péripéties af-
freuses.
Infiniment plus rare est l'insurrection d'un
capitaine contre son équipage. C'est cepen-
dant d'une scène de ce genre, unique peut-
être dans les fastes de la navigation, que le
voilier Mathilde était le théâtre, au mois de
mai 1872.
Vers'la fin de l'année précédente, ce na-
vire appartenait à M. Mulot, armateur, avait
quitté le port du Havresous lesordres duca-
pitaine C. dont le caractère et les capacités
avaient toujours offert les plus absolues ga-
ranties. <
La Mathilde appareillait pour les Antilles.
Elle abordait- tour à tour à la Martinique, à
l'île Saint-Thomas, et pas un seul jour. les
relations entre le capitaine et l'équipage n'a-
vaient cessé d'être amicales, bienveillantes
d'une part, obéissantes, dévouées de l'autre.
Cependant, la température exerçait sur le,
capitaine -G. une influence qui se faisait
sentir davantage à mesure que se prolon-
geait le séjour dans ces régions tropicales.
A La Guadeloupe, il descendit sur le ri-
cherchant un qbri contre la chaleur
qui l'accablait. Pendant quelques jours, il
est recueilli dans la hutte d'une famille in-
digène. Il commençait à*y goûter un repos
puis que les pirates avaient été chassés de
Dans chaque ville que traversait la cour,
c'était une nouvelle réception, des plaisirs et
des fêtes continuelles. A Corte où le roi vou-
lait se fixer pendant quelques jours, il fut
accueilli aux cris enthousiastes d'une popu-
lation vraiment dévouée.
La réception au château rappela à la reine
Icelle de son arrivée en Corse; cependant,
une maison voisine du fort, plus petite,
t mais non moins crénelée, restait silencieuse
au milieu du bruit et de la joie générale.
C'était le vieux castel d'Orezza.
Renée, qui regardait de la terrasse du châ-
teau les feux de la ville, remarqua cette
rnasse sombre et demanda ce que c était.
Frédéric le lui apprit.
La joie disparut du visage de la reine, sale-1
vre devint sèche et son front se plissa. Ce châ-
teau d'Orezza était pour elle le manoir mau-
dit. C'est de là qu'était sortie sa terrible rivale
c'est là que vivait 1 amour de Frédéric. Reniée
enveloppa d'un regard chargé de haine le
château toigte et désolé, confondant les deux
sceurs en une même pensée rapide, presque
sinistre.
Mais un gigantesque feu d'artifice, préparé
dans la cour extérieure du château, envoya
en ce moment vers lé ciel ses longues fu-
sées brillantes la reine oublia le château
d'Orezza et ses habitants.
Rien ne saurait rendre la, rapidité des sen-
sations ris cet*<» ieune femme elle passait
réparateur lorsqu'une bande d'individus fit
irruption û&as la cabane en poussant des cris
féroces.
Persuadé que ces hommes en voulaient à
sa vie, le capitaine se hâta de fuir; il réussit
à se mettre hors d'atteinte et, le soir même,
il regagnait son bord,
Mais déjà ce n'était plus le même homme.
Irrité, nerveux, inquiet, il tressaillait à cha-
que instant comme si quelque effroyable
vision l'eût frappé il jetait autour de lui des
regards terrifiés il manifestait en toute oc-
casion les plus inconcevables défiances.
Il prétendait, enfin, qu'on voulait l'empoi-
sonner et indiquait le second de son navire
comme le plus acharné d'entre ses ennemis.
L'équipage assistait morne et anxieux aux
sombres écarts de cette intelligence qui allait
s'aflaiblissant. Pas de doute possible. Le chef
auquel tout homme à bord était tenu d'obéir,
perdait, d'instant en instant, là conscience
de ses actes.
La folie envahissait peu à peu ce cerveau
d'où sortaient; de par l'immuable loi d'une
hiérarchie que nul n'avait le pouvoir de mo-
difier, les ordres, les combinaisons qui de-
vaient être où le salut ou la perte du navire
et de sa fortune.
Et l'on était en pleine mer. Et, vers l'ho-
rizon qui se couvrait de nuages, la tempête
s'annonçait, menaçante. Et quand l'heure
du danger sonnerait, quand s'annoncerait la
nécessité de la lutte contre les éléments,
quand. le salut dépendrait peut-être d'une
manœuvre sagement conçue, c'est à ce maî-
tre insensé qu il faudrait obéir
En de certains moments, le capitaine sem-
blait avoir conscience.de son état mental
des éclairs de lucidité lui permettaient d'en-
trevoir le péril où il courtit on il menait les
siens. Aussi prêta-t-il l'oreille aux conseils
de son entourage.
Eh vue de Port-au-Prince, M. (: se dé-
cida à séjourner à terre pendant les deux ou
trois semaines qu'il jugeait indispensable à
son rétablissement.
Ne trouvant pas de médecin qui comprît le
mal, dont il souffrait, il préféra passer ce laps
de temps sur un autre navire à l'anore dans
le port, le Léonce Laçage, que commandait un
capitaine de ses amis.
Sa santé et sa raison ne tardèrent pas à re-
naître, sous la salutaire influence de ce nou-
veau contact.
Il retourna à son îjord,etla,.flfa£/uMe, alors,
fit voile vers la France.
Mais bientôt de nouveaux symptômes d'in-
sanité se mànifestent les terreurs vaines, les
soupçons chimériques reviennent en foule
tout mouvement sur le pont est une menace
aux yeux de l'halluciné tout homme qui pa-
rait devant lui est un assassin.
Le capitaine ne se montre plus qu'en
armes tout tremBle à son aspect; le 16 mai,
un matelot, nommé Bisson, est de service
non loin de la dunette; lui ordonne
d'approcher
Toi aussi, lui crie-t-il, tu veux m'em-
poisonner
Il le menace du canon d'un fusil: Bisson
court vers l'ayant du navire; le capitaine le
poursuit et fait feu Bisson roule sur le pont,
an jetant un cri d'agonie.
L'équipage se précipite. En présence de ce
délire furieux, il est impossible d'hésiter da-
vantage. On pousse le capitaine dans sa ca-
bine et on l'y entérine.
La traversée s'achève sous le commande-
ment du second. Peu à peu, M C. recou-
vre ses sens il comprend l'acte monstrueux
qu'il a commis, il le déplore, il ne cesse- de
plaindre sa victime.
Le navire arrive au Havre. Le meurtrier
,se livre aux autorités. Une instruction est
ouverte, dont le résultat est le renvoi de tou-
tes poursuites, le capitaine C. étant déclaré
avoir agi sous l'influence de la folie.
,EtBJsson?
Le matelot n'était pas mort; après avoir
reçu des soins dansun^ort de mers du Sud,
où'l? Mathilde avait relâché, il obtint son ra-
patriement", La blessure qu il a reçue le met
pour longtemps dans l'impossibilité de tra-
vaille¡': le voilà donc,'lui et sa famille, ré-
duits à la misère.
Cette situation a ému l'assistance judiciaire.
mour la, haine, de la faiblesse à l'héroïsme
avec une facilité merveilleuse. Tout était
spontané chez elle bien et mal. Elle entrai-
nait par l'élan et non par la volonté. Qnn'eût
pu dire qu'elle fût bonne ou méchante; à
l'occasion elle était l'une ou l'autre.
Ce qui dominait en elle, c'est l'amour du
plaisir, le désir de plaire, d'être aimée. In-
constante et légère, elle aimait le change-
ment, la nouveauté, la surprise et pourtant
ce qu'elle voulait, elle l'eût voulu toute sa
vie si elle ne l'eût obtenu.
Eu cherchant à satisfaire. 'toutes ses fantai-
sies, Théodore s'exposait à la rendre insatia-
ble. Ce fut la faiblesse de ce grand homme
il aima Renée comme une mère faible aime
un enfant malade. Il voulait qu'elle ne dési-
raît rien.
Se croyait-il donc tout-puissant?
La fut la faute; là aussi sans doute devait
être le châtiment.
A peine-fut-on arrivé à porte, que Frédéric
demanda au roi la permission de le quitter.
Il avait hâte de voir Vamwa.
Est-ce que vous ne 'me présenterez pas
votre fiancée, monsieur de Lewen? demanda
Renée.
Si Votre Majesté veut bien le permettre,
ce sera avec joie..
Je serai heureuse de vous féliciter.
Frédéric, remercia la reine, et courut au
château d'Orezza. Vanina eut un instant de
joie indicible en revoyant son bien-aune;
Une action civile a été intentée, au nom de
Bisson, au capitaine G. et à l'armateur, M
Mulot.
Mais si le capitaine est irresponsable sous
le rapport criminel, ne l'est-il pas également
sous le rapport civil?
Ici, a éclaté la sagesse de la justice.
Une enquête a été ordonnée sur les faits
qui ont précédé ou accompagné l'aliénation
mentale, et l'expertise médicale a constaté
que la folie du, capitaine C. aeû pour ori-
gine des excès alcooliques. C'est donc par
sa propre faute qu'il est devenu fou
Après jugement en première instance au
Havre, favorable aux réclamations de Bisson,
l'affaire est venue en appel à Rouen.
La cour confirme l'arrêt qui condamne le
capitaine C. a payer a Bisson une fente
annuelle de 730 francs, et 1,000 de domma-
gés-intéréts pour l'arriéré.
L'armateur est déclaré solidairement jsat.
pensable.
LA PETITE POSTE
M'. l. à Rouen. Les effets de commerce n on.
pas besoin de timbre autre que celui auquel ils sont
spécialement s.oumis .çomme^effats, de «oipnjeree.
M. v. à V. Un commissaire de police peut
constater le défaut de poids du jpatn parteut où iA
arrive s. atteindre le délit.
La inventée par M. ÎMXleT,
cht», arrêté immédiatement la chute des 'Cheveux les
fait repousser et croître aussi rapidement que ltf!
barbe. Flacon, ,10 et 20 Tr. 30, Fg Montmartre.
DEPARTEMENTS
Un violent incendie s'est déclaré, avant-
hier, entre onze heures et minuit, à Laroche.
arrondissement de Moutiers (Savoie).
Sur 34 maisons du hameau, 32 ont été dé-
truites.
Les habitants se sont sauvés presque nus.
Une pauvre aveugle et son fils, assez gra-.
vement malade, ont péri aumilieu des flam-
mes. Rien n'a pu être sauvé ni mobilier ni
bétail. Les pertes sont évaluées à 192,000 fr_.
Les autorités ont envoyé, comme premier
secours, du pain et des couvertures.
On mande de Tarbes, 30 mars. L'Obser-
vateur annonce qu'un assassinat vient d'être
commis à Caste1bajac. M. D. a tué son
frère. Le meurtrier est parvenu à prendre la
fuite. A demain des détails.
Deux jeunes officiers, élèves de l'école de,
cavalerie de Saumur, MM. de Davayé el de
Roserot, étaient allés, dimanche dernier, en
compagnie de quelques camarades, se pro-
mener dans les environs et faire un déjeu-
ner à la campagne. Après le repas, ces deux
jeunes gens se dirigèrent vers un étang voi-
sifi, avec l'intention de s'y promener en ba-
teau, pendant que les autres convives tsplo*
raient le pays.
Ces derniers, au bout d'une demi-heure de
marche, ne voyant pas reparaître leurs com-
pagnons, revinrent à l'étang et aperçurent la
barque chavirée, flottant a la surface deâ
eaux. Se doutant qu'un accident venait d'a-
voir lieu, ils organisèrent aussitôt des se-
cours; un plongeur se mit à explorer le fond
de l'étang.
Les recherches ont duré toute la journée,
et le lendemain matin seulement les, £ada*
vres ïontétéretirés l'un à six heures fit 1 au,
tre à neuf. Un fourgon de l'école de cavale,
rie le? a transportés l'hospice de Saumur,
BÂCGALAURÉAT8BColes.dugouvernementexameiJ
de grammaire. Institut.
sac, Paris. Préparation spéciale pour les sessiona
«¡¡juillet, aoûtetnov. et le
CAFÉ TRABÙTpôur café â l'eau, café
aillait, mazagran,cremes, bonbons,glaces,eîc.
Pr. fr. 60. Çahan, 67, r. J.-J. Rousseau; Paris,
L'Éditeur-Gérant :p, Gassigneto.̃
Imprimerie D. CAssisnriTm;61,rue de Lafayette
Imprimé sur les machines cylindriques de Marinoni.
elle se jeta dans ses bras, le visage inondé
d'heureuses larmes: Mftj§ presque aussitôt,
elle le repoussa.
Ah! mon ami, dit-elle, pourquoi îaut-iJ
que vous soyez venu en ce moment? .N'au-
rai-je donc jamais la joie de vous voir sans
craindre polir vous? "̃-̃̃.
Que craignez-vous donc, yanmaf P
Monseigneur d'Aleria est ici depuis troif
jours.'
Que vous importe?
Il a le droit, que lui a donné mon père,
d'entrer au château à toute heure de nuit et
de jour. S'il vous y rencontre, Frédéric, vois.?
êtes. perdu!
Le jeune homme sourit.
me le-
que. Le roi est ici avec sa garde, qui est l'é-
lite de l'armée corse; l'ennemi n'oserait rien
entreprendre pendant que nous occupona
Corte..
Ne vous y fiez pas. Les montagnes soni
pleines de fiftoU, qui sont des brigands sol-
dés par Gênes. Maria est allée hier à Ros.
tin voir son mari, qui est revenu de ie ne
sais quelle expédition; elle dit que des ban-
des se répandent dans les campagnes, bru.
lant et pjllant, aux cris de vive la Corse! à,
bas le roi 'l liéadore vive monseigneur!
Nous avons traversé toute la pieve,
nous n'avons rien vu de tout cela.
CAMILLI gj^g,
(La suite à déniât^, ̃
JLm
iroûuit par le piano, lorsqu'on néglige de
On nous annonce qu'une société d'artistes
)cintres va mettre à exécution un projet in-
éressant au point de vue de l'émancipation
fe l'art et de l'initiative privée.
ils vont faire une exposition particulière
leurs oeuvres et ont loué à cet effiet l'an-
iiêù établissement de Nadar, 35, boulevard
Parmi les peintres qui brisent avec la rra-
iitîôn de l'exposition officielle, on nous cite
tfM. Gustave Colin, Tissot, Levert, Pissaro,
On dit même que MM. Manet, Fantin-
• jatour, Eehner, donneront quelques-unes de
eurs oeuvres à cette exposition privée.
La foire aux jambons est une occasion trop
propice pour que les voleurs à la tire n'aient
jas cherché à l'exploiter.
Hier on en a arrêté plusieurs; deux d'entre
jux opéraient d'une façon assez ingénieuse.
[j'un se serrait contre la personne choisie
noûr victime, et son complice, sous prétexte
ie se frayer passage, se, faufilait entre les
jeux. Grâce à sa petite taille et à, la presse, il
jnleVjiit facilement les porte-monnaie.
Ces deux industriels ont été envoyés au
Dépôt, ainsi que leurs confrères.
Une opération extraordinaire aura lieu au-
jourd'hui à la Çitié.
Mardi, vers six heures et demie du soir, le
sieur L. employé aux magasins de nou-
veautês du Printemps, boulevard Haussmann
«t y demeurant, avait parié avec quelques
• ans de ses camarades qu'ils'introduirait une
"ourehette dans la gorge sans se blesser, ainsi
ïu'UI1 avait, disait-il, déjà fait plusieurs lois.
Il se mit aussitôt en devoir d'exécuter ce
»ur d'adresse; mais, par inadvertanee, il
laissa échapper de ses doigts le manche de
la fourchette et elle glissa aussitôt dans son
estomac, à la grande stupéfaction de ceux
qui se trouvaient là.
On appela immédiatement uil médecin. Le
docteur -ne put que constater la présence de
la fourchette dans l'estomac et spn impuis-
sance à l'en retirer.
On a transporté l'employé à l'hôpital de
̃ia Pitié.
Les médecins tentent l'opération, comme
nous l'avons dit, et ils ont l'espoir qu'ils
réussiront parfaitement à retirer la four-
chette, dont la présence ne paraît pas faire
soùffrir beaucoup J'imprudent parieur.
Le jugement rendu par la 7e chambre cor-
rectionnelle, dans l'affaire des Marehêsde la
guerre, acquitté sept prévenus sur huit, Fer-
,rand seul ayant été condamné ainsi que l'a
indiqué notre compte rendu.
Le ministère public fait appel a minimâ
contre ce jugement.
Un jeune apprenti, Emile Jorry, demeu-
rant chez ses parents, 62, boulevard de Belle-
i'ijle, était allé hier toacher trois cents francs
pour son patron, rue de la Bourse. Il reçut
a somme en trois billets de cent francs qu'il
niî dans sa poche avec une lettre dont on
.e chargea.
A la porte Saint-Denis, il avait encore
:ette somme; mais arrivé à la Bourse il s'a-
perçut qu'elle avait disparu.
A-t-il été victime d'un voleur, ou a-t-il
Iaissé tomber les papiers, c'est ce que le pau-
vre apprenti ne peut dire. Ea tout cas, cette
mésaventure est des plus pénibles pour lui
ét ses parents, qui n'ont aucune fortune.
Soixante membres de la Société desspirites
?e sont rendus hier au cimetière du Yére-
Lachaise, à l'occasion de l'anniversaire de la
'̃• mort' de "ai. Allan-Kardec, leur ancien chef
at président.
Une couronne d'immortelles a été déposée.
Vticun discours n'a été prononcé.
Les chiens enragés ont fait hier d'assez
L'un de ces animaux en a mordu quatre Il
'angle du boulevard Latour-Maubourg il
l'a pu être abattu.
Les quatre ciiens mordus ont été ^ués par
negure de prudence.
LE BO1D£ CORSE
-iii RIVALES
mort de Marianne avait jeté une ombre
passagère sur la vie de Renée mais cette
ombre tendait à s'effacer chaque jour, et à
part quelques retours douloureux, la reine
reprenait son sourire et retrouvait son goût
pour ltf ̃plaisir.
Théodore, du reste, ne négligeait rien
pour cela. 11 avait profité de la tristesse de la
reine pour lui, faire visiter son royaume, et
le changement av^ait été favorable à Renée.
Robert, qui avait lu dans le cœur .ouvert
de Marianne, restait triste, et quand il voyait
la reine rire ou danser, ne pouvait s empê-
cher de dire
-Déjà!
Les deux mois de congé qu'il avait demandés
touchaient aleur fin, et rien ne semblait con-
firmer les craintes de la morte.- Frédéric de
Lewen était un dévoué, mais respectueux
sujet de lareine, et la reine des vagues, cette
terrible ennemie, ne reparaissait noint. de-
Boulevard Richard-Lenoir, le gardien de
la paix Vipîst a tué àiiâ coup de sabre un
chien, qui venait de mordre l'enfant de M.
Delaunay, marchand de vin, même rue. Ce
jeune garçon a été cautérisé à la pharmacie
du boulevard Voltaire.
REVUE DES THEATRES
Les théâtres subventionnés ont fermé leurs portes
hier pour trois jours, selon l'usage annuel.
Pendant ces trois jours. le Théâtre-Italien s'ouvrira
cependant pour les auditions du Stcabat et de la
messe dé Rossini, et l'Opéra-Comiquo pour celles de
Marie Mugdeleine, ces œuvres n'étant point considé-
rées comme des spectacles.
X Ce soir, jeudi, au Cirque des Champs-Elysées,
deuxième audition de la Passion, oratorio de Bach.
La séance sera terminée par des fragments du Messie,
oratorio de Haendel. par trois cents exécutantes sous
la direction de M. Charles Lamoureux.
X La question du droit des pauvres sur les recettes
de théâtres est depuis longtemps à l'étude, mais il
n'est guère question de lui chercher une solution.
Les directeurs des tliéâtresparisiens. qui ne cessent
de faire des démarches autres du'conseil municipal
parisien, viennent d'adresser aux journaux la lettre
suivante, au sujet de leurs réclamations restées sans
réponse:
Monsieur le directeur,
Vous avez bien voulu nous prêter la publicité de
vos journaux pour exposer de quelle façon équita-
ble pourrait être résolue cette grosse question du
droit des pauvres. Le conseil municipal ayant depuis
longtemps tous les documents de l'affaire, nous es-
pérons au moins une réponse promise au nom de la
'commission des hospices. Hélas! no,us attendons
toujours, et nous avons recours à votre obligeance
pour nous rappeler au souvenir de nos juges.
4£gréez monsieur, etc., etc.
Les délégués des directeurs des théâtres,
GIï. COMTE, CHOLER, PLUKKKI.T, BERTRAND.
X Le théâtre des -Bouffes-Parisiens. donné hier
la première représentation des Parisiennes. Mme
Peschard et surtout Mme Judic ont obtenu un grand
succès dans cette pièce, sur laquelle le jugement
du public n'a pas répondu à ce qu'on attendait.
xèe soir, au Palais-Royal, première représenta-
tion de le Homard, comédie en un acte, de M.
Edniond Gondinet; première -représentation de
la Mi-Carême, comédie en trois actes, de MM. Ludo-
vic Halévy et Henri Meiihac.
X Le quartier ordinairement si désert de la place
du Trône est en ce moment encombré de baraques.
de théâtres et de musées la foire au pain d'épices
va s'ouvrir. Les théâtres qui annoncent des réprésen-
talions pendant cette foire sont au nombre de treize.
TR1BUNAUX
GO UB D'APPEL» DE ROUEN
Présidence de M. GODEFROY
Audience du -37 mars ̃̃
La révolte, à bord, d'un équipage contre
son capitaine est un événement qui, par
malheur, s'est produit trop fréquemment; la
situation a engendré d'épouvantables tragé-
dies elle a fourni aux romanciers mariti-
mes des .épisodes, pleins de péripéties af-
freuses.
Infiniment plus rare est l'insurrection d'un
capitaine contre son équipage. C'est cepen-
dant d'une scène de ce genre, unique peut-
être dans les fastes de la navigation, que le
voilier Mathilde était le théâtre, au mois de
mai 1872.
Vers'la fin de l'année précédente, ce na-
vire appartenait à M. Mulot, armateur, avait
quitté le port du Havresous lesordres duca-
pitaine C. dont le caractère et les capacités
avaient toujours offert les plus absolues ga-
ranties. <
La Mathilde appareillait pour les Antilles.
Elle abordait- tour à tour à la Martinique, à
l'île Saint-Thomas, et pas un seul jour. les
relations entre le capitaine et l'équipage n'a-
vaient cessé d'être amicales, bienveillantes
d'une part, obéissantes, dévouées de l'autre.
Cependant, la température exerçait sur le,
capitaine -G. une influence qui se faisait
sentir davantage à mesure que se prolon-
geait le séjour dans ces régions tropicales.
A La Guadeloupe, il descendit sur le ri-
cherchant un qbri contre la chaleur
qui l'accablait. Pendant quelques jours, il
est recueilli dans la hutte d'une famille in-
digène. Il commençait à*y goûter un repos
puis que les pirates avaient été chassés de
Dans chaque ville que traversait la cour,
c'était une nouvelle réception, des plaisirs et
des fêtes continuelles. A Corte où le roi vou-
lait se fixer pendant quelques jours, il fut
accueilli aux cris enthousiastes d'une popu-
lation vraiment dévouée.
La réception au château rappela à la reine
Icelle de son arrivée en Corse; cependant,
une maison voisine du fort, plus petite,
t mais non moins crénelée, restait silencieuse
au milieu du bruit et de la joie générale.
C'était le vieux castel d'Orezza.
Renée, qui regardait de la terrasse du châ-
teau les feux de la ville, remarqua cette
rnasse sombre et demanda ce que c était.
Frédéric le lui apprit.
La joie disparut du visage de la reine, sale-1
vre devint sèche et son front se plissa. Ce châ-
teau d'Orezza était pour elle le manoir mau-
dit. C'est de là qu'était sortie sa terrible rivale
c'est là que vivait 1 amour de Frédéric. Reniée
enveloppa d'un regard chargé de haine le
château toigte et désolé, confondant les deux
sceurs en une même pensée rapide, presque
sinistre.
Mais un gigantesque feu d'artifice, préparé
dans la cour extérieure du château, envoya
en ce moment vers lé ciel ses longues fu-
sées brillantes la reine oublia le château
d'Orezza et ses habitants.
Rien ne saurait rendre la, rapidité des sen-
sations ris cet*<» ieune femme elle passait
réparateur lorsqu'une bande d'individus fit
irruption û&as la cabane en poussant des cris
féroces.
Persuadé que ces hommes en voulaient à
sa vie, le capitaine se hâta de fuir; il réussit
à se mettre hors d'atteinte et, le soir même,
il regagnait son bord,
Mais déjà ce n'était plus le même homme.
Irrité, nerveux, inquiet, il tressaillait à cha-
que instant comme si quelque effroyable
vision l'eût frappé il jetait autour de lui des
regards terrifiés il manifestait en toute oc-
casion les plus inconcevables défiances.
Il prétendait, enfin, qu'on voulait l'empoi-
sonner et indiquait le second de son navire
comme le plus acharné d'entre ses ennemis.
L'équipage assistait morne et anxieux aux
sombres écarts de cette intelligence qui allait
s'aflaiblissant. Pas de doute possible. Le chef
auquel tout homme à bord était tenu d'obéir,
perdait, d'instant en instant, là conscience
de ses actes.
La folie envahissait peu à peu ce cerveau
d'où sortaient; de par l'immuable loi d'une
hiérarchie que nul n'avait le pouvoir de mo-
difier, les ordres, les combinaisons qui de-
vaient être où le salut ou la perte du navire
et de sa fortune.
Et l'on était en pleine mer. Et, vers l'ho-
rizon qui se couvrait de nuages, la tempête
s'annonçait, menaçante. Et quand l'heure
du danger sonnerait, quand s'annoncerait la
nécessité de la lutte contre les éléments,
quand. le salut dépendrait peut-être d'une
manœuvre sagement conçue, c'est à ce maî-
tre insensé qu il faudrait obéir
En de certains moments, le capitaine sem-
blait avoir conscience.de son état mental
des éclairs de lucidité lui permettaient d'en-
trevoir le péril où il courtit on il menait les
siens. Aussi prêta-t-il l'oreille aux conseils
de son entourage.
Eh vue de Port-au-Prince, M. (: se dé-
cida à séjourner à terre pendant les deux ou
trois semaines qu'il jugeait indispensable à
son rétablissement.
Ne trouvant pas de médecin qui comprît le
mal, dont il souffrait, il préféra passer ce laps
de temps sur un autre navire à l'anore dans
le port, le Léonce Laçage, que commandait un
capitaine de ses amis.
Sa santé et sa raison ne tardèrent pas à re-
naître, sous la salutaire influence de ce nou-
veau contact.
Il retourna à son îjord,etla,.flfa£/uMe, alors,
fit voile vers la France.
Mais bientôt de nouveaux symptômes d'in-
sanité se mànifestent les terreurs vaines, les
soupçons chimériques reviennent en foule
tout mouvement sur le pont est une menace
aux yeux de l'halluciné tout homme qui pa-
rait devant lui est un assassin.
Le capitaine ne se montre plus qu'en
armes tout tremBle à son aspect; le 16 mai,
un matelot, nommé Bisson, est de service
non loin de la dunette; lui ordonne
d'approcher
Toi aussi, lui crie-t-il, tu veux m'em-
poisonner
Il le menace du canon d'un fusil: Bisson
court vers l'ayant du navire; le capitaine le
poursuit et fait feu Bisson roule sur le pont,
an jetant un cri d'agonie.
L'équipage se précipite. En présence de ce
délire furieux, il est impossible d'hésiter da-
vantage. On pousse le capitaine dans sa ca-
bine et on l'y entérine.
La traversée s'achève sous le commande-
ment du second. Peu à peu, M C. recou-
vre ses sens il comprend l'acte monstrueux
qu'il a commis, il le déplore, il ne cesse- de
plaindre sa victime.
Le navire arrive au Havre. Le meurtrier
,se livre aux autorités. Une instruction est
ouverte, dont le résultat est le renvoi de tou-
tes poursuites, le capitaine C. étant déclaré
avoir agi sous l'influence de la folie.
,EtBJsson?
Le matelot n'était pas mort; après avoir
reçu des soins dansun^ort de mers du Sud,
où'l? Mathilde avait relâché, il obtint son ra-
patriement", La blessure qu il a reçue le met
pour longtemps dans l'impossibilité de tra-
vaille¡': le voilà donc,'lui et sa famille, ré-
duits à la misère.
Cette situation a ému l'assistance judiciaire.
mour la, haine, de la faiblesse à l'héroïsme
avec une facilité merveilleuse. Tout était
spontané chez elle bien et mal. Elle entrai-
nait par l'élan et non par la volonté. Qnn'eût
pu dire qu'elle fût bonne ou méchante; à
l'occasion elle était l'une ou l'autre.
Ce qui dominait en elle, c'est l'amour du
plaisir, le désir de plaire, d'être aimée. In-
constante et légère, elle aimait le change-
ment, la nouveauté, la surprise et pourtant
ce qu'elle voulait, elle l'eût voulu toute sa
vie si elle ne l'eût obtenu.
Eu cherchant à satisfaire. 'toutes ses fantai-
sies, Théodore s'exposait à la rendre insatia-
ble. Ce fut la faiblesse de ce grand homme
il aima Renée comme une mère faible aime
un enfant malade. Il voulait qu'elle ne dési-
raît rien.
Se croyait-il donc tout-puissant?
La fut la faute; là aussi sans doute devait
être le châtiment.
A peine-fut-on arrivé à porte, que Frédéric
demanda au roi la permission de le quitter.
Il avait hâte de voir Vamwa.
Est-ce que vous ne 'me présenterez pas
votre fiancée, monsieur de Lewen? demanda
Renée.
Si Votre Majesté veut bien le permettre,
ce sera avec joie..
Je serai heureuse de vous féliciter.
Frédéric, remercia la reine, et courut au
château d'Orezza. Vanina eut un instant de
joie indicible en revoyant son bien-aune;
Une action civile a été intentée, au nom de
Bisson, au capitaine G. et à l'armateur, M
Mulot.
Mais si le capitaine est irresponsable sous
le rapport criminel, ne l'est-il pas également
sous le rapport civil?
Ici, a éclaté la sagesse de la justice.
Une enquête a été ordonnée sur les faits
qui ont précédé ou accompagné l'aliénation
mentale, et l'expertise médicale a constaté
que la folie du, capitaine C. aeû pour ori-
gine des excès alcooliques. C'est donc par
sa propre faute qu'il est devenu fou
Après jugement en première instance au
Havre, favorable aux réclamations de Bisson,
l'affaire est venue en appel à Rouen.
La cour confirme l'arrêt qui condamne le
capitaine C. a payer a Bisson une fente
annuelle de 730 francs, et 1,000 de domma-
gés-intéréts pour l'arriéré.
L'armateur est déclaré solidairement jsat.
pensable.
LA PETITE POSTE
M'. l. à Rouen. Les effets de commerce n on.
pas besoin de timbre autre que celui auquel ils sont
spécialement s.oumis .çomme^effats, de «oipnjeree.
M. v. à V. Un commissaire de police peut
constater le défaut de poids du jpatn parteut où iA
arrive s. atteindre le délit.
La inventée par M. ÎMXleT,
cht», arrêté immédiatement la chute des 'Cheveux les
fait repousser et croître aussi rapidement que ltf!
barbe. Flacon, ,10 et 20 Tr. 30, Fg Montmartre.
DEPARTEMENTS
Un violent incendie s'est déclaré, avant-
hier, entre onze heures et minuit, à Laroche.
arrondissement de Moutiers (Savoie).
Sur 34 maisons du hameau, 32 ont été dé-
truites.
Les habitants se sont sauvés presque nus.
Une pauvre aveugle et son fils, assez gra-.
vement malade, ont péri aumilieu des flam-
mes. Rien n'a pu être sauvé ni mobilier ni
bétail. Les pertes sont évaluées à 192,000 fr_.
Les autorités ont envoyé, comme premier
secours, du pain et des couvertures.
On mande de Tarbes, 30 mars. L'Obser-
vateur annonce qu'un assassinat vient d'être
commis à Caste1bajac. M. D. a tué son
frère. Le meurtrier est parvenu à prendre la
fuite. A demain des détails.
Deux jeunes officiers, élèves de l'école de,
cavalerie de Saumur, MM. de Davayé el de
Roserot, étaient allés, dimanche dernier, en
compagnie de quelques camarades, se pro-
mener dans les environs et faire un déjeu-
ner à la campagne. Après le repas, ces deux
jeunes gens se dirigèrent vers un étang voi-
sifi, avec l'intention de s'y promener en ba-
teau, pendant que les autres convives tsplo*
raient le pays.
Ces derniers, au bout d'une demi-heure de
marche, ne voyant pas reparaître leurs com-
pagnons, revinrent à l'étang et aperçurent la
barque chavirée, flottant a la surface deâ
eaux. Se doutant qu'un accident venait d'a-
voir lieu, ils organisèrent aussitôt des se-
cours; un plongeur se mit à explorer le fond
de l'étang.
Les recherches ont duré toute la journée,
et le lendemain matin seulement les, £ada*
vres ïontétéretirés l'un à six heures fit 1 au,
tre à neuf. Un fourgon de l'école de cavale,
rie le? a transportés l'hospice de Saumur,
BÂCGALAURÉAT8BColes.dugouvernementexameiJ
de grammaire. Institut.
sac, Paris. Préparation spéciale pour les sessiona
«¡¡juillet, aoûtetnov. et le
CAFÉ TRABÙTpôur café â l'eau, café
aillait, mazagran,cremes, bonbons,glaces,eîc.
Pr. fr. 60. Çahan, 67, r. J.-J. Rousseau; Paris,
L'Éditeur-Gérant :p, Gassigneto.̃
Imprimerie D. CAssisnriTm;61,rue de Lafayette
Imprimé sur les machines cylindriques de Marinoni.
elle se jeta dans ses bras, le visage inondé
d'heureuses larmes: Mftj§ presque aussitôt,
elle le repoussa.
Ah! mon ami, dit-elle, pourquoi îaut-iJ
que vous soyez venu en ce moment? .N'au-
rai-je donc jamais la joie de vous voir sans
craindre polir vous? "̃-̃̃.
Que craignez-vous donc, yanmaf P
Monseigneur d'Aleria est ici depuis troif
jours.'
Que vous importe?
Il a le droit, que lui a donné mon père,
d'entrer au château à toute heure de nuit et
de jour. S'il vous y rencontre, Frédéric, vois.?
êtes. perdu!
Le jeune homme sourit.
me le-
que. Le roi est ici avec sa garde, qui est l'é-
lite de l'armée corse; l'ennemi n'oserait rien
entreprendre pendant que nous occupona
Corte..
Ne vous y fiez pas. Les montagnes soni
pleines de fiftoU, qui sont des brigands sol-
dés par Gênes. Maria est allée hier à Ros.
tin voir son mari, qui est revenu de ie ne
sais quelle expédition; elle dit que des ban-
des se répandent dans les campagnes, bru.
lant et pjllant, aux cris de vive la Corse! à,
bas le roi 'l liéadore vive monseigneur!
Nous avons traversé toute la pieve,
nous n'avons rien vu de tout cela.
CAMILLI gj^g,
(La suite à déniât^, ̃
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