Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 21 mars 1874 21 mars 1874
Description : 1874/03/21 (Numéro 4103). 1874/03/21 (Numéro 4103).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5921383
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
3
une idée ,il .n'aime pas qu'on le trouble
dans son sommeil. t
Hier donc, il s'est mis dans une violente
colère contre des gens qui l'ont réveillé. Il
aurait été dans son droit, mais il faut ajou-
ter qu'il avait pris comme chambre à cou-
cher la ligne du chemin de fer de ceinture,
il faut ajouter aussi qu'il était gris.
Les agents, qui l'ont réveillé pour le tirer
de cette dangereuse situation, ayant été ac-
'cueillis par des injures et.des menaces, le
menèrent au poste:
Trellien n'aime pas pliis aller au poste que
d'être réveillé; furieux, il donna un coup de
pied à l'un des gardiens de la paix. Ce n'était
pas le moyen se tirer d'aflaire.
Les agépts persistèrent plus que jamais
garder leur. homme, que le commissaire de
police à envoyé au poste.
On & découvert, d'une singulière façon,
l'un des auteurs du pillage exécuté pendant
la Commune dans..l'hôtel de la, baronne de
M. avenue des Champs-Èlysées..
Parmi les objets enlevés se trouvaient une
miniature. Mme de, M. reconnut, il y a
quelques jours, cette miniature à l'étalage
d'un marchand de curiosités de la rue de la
Chaussêe-d'Aritin. On a retrouvé le domicile
de la personne qui avait vendu ce médail-
lon ce serait la femme d'un personnage qui
avait joué un rôle pendant la Commune et
qui a pris la fuite.
Une dame âgée de soixante-quatorze ans,
demeurant à Batignolles, en ouvrant hier,
trop vivement ses persiennes, a perdu l'équi-
libre et est tombée du premier étage dans
la rue.
Elle,s'est blessée si grièvement, qu'elle a
bientôt expiré malgré tous les soins qu'on
lui a prodigué.
Le jeune D. âgé de qttâtorie ans, traî-
nait hier dans la rue de Popincourt une voi-
ture jâ/iras chargée de plusieurs grosses
pièces en fonte ce travail paraissait au-des-
sus de ses fçirces.
La charge s'étant déplacée, fit baisser les
brancards qui entraînèrent le jeune homme.
Les lourdes pièces lui tombèrent sur les
jambes et le blessèrent grièvement.
Les agents ont pris le nom du patron, qui
pourrait bien être déclaré responsable.
Dans les prèmîérsiours dejanvïér dernier,
tin ouvrier tailleur, ramassa boulevard, Mont-
parnasse, un porte-monnaie contenant une
somme de 160 francs. Au lieu de porter sa
trouvaille au ^légitime .possesseur, dont le
nom ge, trouvait avec l'adresse il, l'intérieur,,
il la dissipa en partie de plaisir, et ne s'arrêta
que lorsque tout était, épuisé.
Mais le remords-poursuivait.partout le
jeune liomme il prit donc la résolution de
travailleur courageusement et de vivre de pri-
vations, jusqu'à ce qu'il eût réparé le mal en
regagnant l'argent dissipé.
Cette,résolution, le jeune homme a eu la
fermeté de l'accomplir. Il a remis le porte-
monnaie, renfermant autant d'argent qu'au
moment où ̃$ l'avait trouvé, entre les. mains
du eu};! d'une des paroisses de la rive gau-
che, quel iLavait confié son secret.
Ce dernier a fait parvenir l'argent â la per-
sonne qui l'avait perdu.
On, 4* dans le Xottr-nat officiel du
« IiS légation- dû Pérou ayant été informée
que des abus se commettaient journellement
en vendant des engrais factices sous la dé-
nomination de Guano du Pérou, croit devoir
rappeler que MM. Dreyfus frères et Ce sont,
maintenant, les seuls concessionnaires du
Guano, du Pérou en Europe, et peuvent of-
frir ax&agriculteurs toutes les garanties né-
cessaires dans leurs achats de cet engrais.D
Aù moment de mettre sons presse, on nous
annonce q-q.e les Grands Magasins de Nou-
veautés A LA CAPITALE. ont fait hier,
jour de réouvertufe1soix.ante-neuf mille
francs de recette.
CHAPITRE XI
A. quoi peut servir un oratoire
Ce futént les abbés qui donnèrent l'éveil
le lendemain matin.
Il cherchaient Donunique pour aller enten-
dre la messe, que disait dans la chapelle du
d'Aléria. Ils cherchè-
rent en vain. Alors un soupçon terrible
S'empara de leur esprit; ils allèrent au duc
L'abbé Dominique a disparu cette nuit,
lui dirent-ils.
i .La surprise :du vieux Corse ne fut pas
îouêe. Pourquoi et comment le jeune mon-
tagnard^s'ètait-il enfui? .On le laissait libre
au château, pourquoi partir de nuit et en
secret?
• Les sentinelles des portes du pont àffir-
mèrent que personne n'était sorti pendant la
Monseigneur d'Aléria trouva ,la chose
étrangé^vaninâ ne parut pas à l'église.
Elle dormait., la-jpauvré* enfant! Brisée JSal^
ta centième représentation 'd'HamUt a du mal-
heur la voilà retardée maintenant par une indispo-
sition de Mlle Fidès Devriès 1 On espère cependant
pouvoir la donner lundi.
X La Comtesse de Sommerive, do Théodore Bar-
rière,, passera demain samedi au Vaudeville.
X Demain samedi aura lieu également la reprise
du Diédecin des Enfants au théâtre Déjazet. M. La-
ferrière jouera le rôle de Lucien, qu'il à créé.
X L'ouverture du théâtre du Mirliton est fixée à
lundi prochain. On donnera le Petit Faust, MM.
Hervé, Milher et Mlle Van Ghell rempliront les rôles
de Faust, Valentin et Méphisto, qu'ils ont joné trois
cents fois aux Folies-Dramatiques. Le personnage
de Marguerite sera représenté par Mlle Claudia.
X Il y a deux jours ont eu lieu, à Frascati, les
débuts de la compagnie lyrique Scandinave, compo-
sée de jeunes filles fort avenantes et qui semblent
très bonnes musiciennes. Elles ont obtenu un suc-
cès considérable avec la valse chantée du Beau Da-
nube bleu, de Strauss, qui a été bissée. Elles ont
chanté aussi une marche avec accompagnement de
tambour très originale. L'audition de la compagnie
Scandinave est une des choses les plus intéressantes
que nous ait offertes jusqu'à présent l'établissement
de Frascati.
X Le grand succès des Deux Orphelines a un re-
tentissement considérable.
Bien que plusieurs. théâtres des grandes villes
s'apprêtent, a la demande des abonnés, à donner ce
drame sous peu-de jours, des troupes s'organisent
pour aller le représenter dans les diverses parties
de la France.
A Bruxelles, la vogue des Deux Orphèlines est un
coup de fortune pour le théâtre du Parc. Quant au
théâtre de la Porte-Saint-Martin, il est comble cha-
que soir.
X Les destinées du grand théâtre de Lyon un
des plus importants de Françe, sont fixées pour trois
ans. M. Delestang, qui fut administrateur heureux
d'un grand nombre de scènes de province, est en*
core directeur avec260,000fr. de subvention annuelle.
CHARLES DARCOURS.
LÉâ màrcSès DE LA guerre
7* chambre. Présidence de M.. Gébin
Audience du 19 mars 187i;
Ler derniers témoignages entendus, le pro-
cureur de la République, M. de Bertneville,
a pris la parole pour soutenir l'accusation.
L'organe du ministère public ayant à pas-
ser en revue une multitude de chiffres, l'au-
dience presque entière' est absorbée par le
récruisitoire.
Aujourd'hui commencent les plaidoiries
elles se poursuivront jusqu'à mardi prochain.
Nous indiquerons le résultat de 1 affaire.
INOEN&IE VOLONTAIRE
COUR D'ASSISES DE LA SEINE
PRÉSIDENCE DE M. DODET d'aRQ,
Audience, du jeudi 19 mars
Deux accusés: l'un, grand, maigre,leteint
coloré, la moustache hérissée .l'autre, petit,
vieillot, courbé en deux, la barbe grise, les
cheveux en désordre. Le nom du premier
Jean-Pierre Fiches Sa profession^ ses pro-
fessions plutôt serrurier, herboriste, épi-
cier, propriétaire, tout>cela.;â la fois. Le nom
du deuxième,Louis 4ntoine Aymond; son
état concierge, gérant de la maison meu-
blée,, proprié té de Fiches.
Au banc, de l'accusation M. l'avocat géné-
ral Aymar.
Au banc de la défense: Me Nogent-Saint-
Laurent et M> J. Fabre..
Sur la table des pièces àxonviction deux
bouteilles, quelques débris de planches car-.
bonisées, un seau,. un gros livre, un paquet
de filasse, un kilog. d'allumettes, ̃
En donnant le pas à Fiches sur Aymond,
nous avons simplement suivf l'ordre de pré-
séance, hiérarchique. Aux termes de la pré-
vention, le concierge devrait être considéré
comme le principal auteur, d'une .tentative
d'incendie sur deux commises à quelques se-
maines d'intervalle; le propriétaire serait
son complice.
Résumons l'acte d'accusation
Fiches possède un immeuble rue de l'Argonne
(19*. arrondissement). Il y installé un hôtel garni,
géré par l'accusé Aymond. Quant à lui, il habite
tant d'émotions successives; elle dormait,
calme et paisible, comme on dort a son âge,
même dans la douleur, quand le-coeur et la
conscience sont en repos.
Elle s'éveilla, au bruit que fit sa nourrice
en entrant dans sa chambre.
Eh! ma fille, s'écria celle-ci, savez-vous
ce qui arrive?
Parle vite, nourrice; tuparais fort agitée.
Dominique a disparu cette nuit.
Eh bien! cela t'inquiète? Rien de fâ-
cheux ne peut être arrivé ici à'ton fils. Domi-
nique reviendra tout à l'heure.
On l'a cherché partout, et les hommes
de garde affirment que.personne n'est sorti.
J'ai peur, ma fille, et vous?
Moi, pas le moins du monde. Peur de
quoi ?
Est-ce qu'on n'a pas cherché déjà à l'as-
sassiner ?
Un pareil malheur ne peut être à crain»
dre au château.
Oh! ma fille, que je voudrais être aussi
tranquille que vous
Et moi, je voudrais que ton fils fût tou-
jours aussi en sûreté qu'il l'est à cette heure,
j'en suis convaincue.
Vanina reprit sa place auprès de Mme; de
Leçca, que l'évêque vint visiter. A part sa
paralysie, la vieille dame allait bien, son es-
prit était lucide, elle se faisait comprendre
par signes; sa petite nièce surtout causait
avec elle d'une façon merveilleuse.
La visite de monseigneur d'Aléria, qui était
avec sa femme rue Cardinet (17' arrondissement). Il
travaille au dehors comme ouvrier serrurier, et sa
femme tient boutique d'épicerie et herboristerie
Fiches passe pour un homme peu délicat, désireux
de s'enrichir, sans scrupule sur les moyens il avait
quelque argent et prêtait à gros intérêts. Parmi ses
débiteurs figurait un sieur Ducœurjoli, qui fut, jus-
qu'en 1870, propriétaire du terrain sur lequel Fiches
afait bâtir son immeuble, rue de l'Argonne. Ducœur-
joli avait recu de Fiches 7,000 tr. contre hypothè-
que. En 1870 il dut se défaire du terrain et Fiches
s'en rendit acquéreur moyennant une somme totale
de 17,000 fr.
La construction, composée d'un sous-sol, du rez-
de-chaussée et d'un premier étage, est très-légère,
très-fragile elle a coûté peu à établir. M. l'archi-
tecte. Rivière, commis par l'instruction, en a exper-
tisé la valeur à cinq du six mille francs. Il faut
ajouter à ce chiffre douze cents francs, évaluation
des meubles garnissant douze chambres et huit ca-
binets.
En septembre 1869, Fiches .contractait avec la
compagnie le Soleil, par l'intermédiaire du courtier
Maillard, une assurance à raison de 12,000 fr, pour
la maison et de 18,000 fr. pour le mobilier.
En mars 1872; il demanda une modification de
sa police de 1869,-et la Compagnie le Soleil consentit
à porter l'assurance à. 17,000 fr, pour la maison, et
23,000 fr. pour le mobilier.
A partir de cette date, Fiches pouvait espérer que
l'incendie de .son immeuble lui rapporterait un blé-
néfice d'une trentaine de mille francs 1
Jusqu'à avril 1873, l'hôtel garni fut administré par
un sieur Cendrier qui, sur les.instigations de Fiches
et par l'intermédiaire du courtier Maillard, avait fait
assurer son mobilier personnel et du vin à lui ap-
partenant pour 7,000 fr. Cendrier quitta la place à
la suite de contestations, et fut remplacé par Ay-
mond, vieil ami de Fiches et tout à la dévotion de
ce dernier.
Le 24 septembre 1873, entre neuf et dix heures du
soir, .une première fois, le feu se manifesta subitement
dans la cave de la maison. Peu d'instants avant, Ay-
mond était sorti avec la femme, Fiches, venue ce
iour-là rue de l'Argonne. L'alarme fut dqnnée par des
locataires, et les flammes cédèrent devant la promp-
titude des secours.
La cave deux.portes; l'une, fermée par une
barre de fer et qui ne s'ouvre que du dedans, l'autre
dont la clef est entre les mains d'Aymond. Des té-
moins constatèrent que la première .de ces portes
était entré-bâillée donc, on l'avait ouverte de l'inté-
rieur, en passant par la porte dont Aymond avait la
clef; et qui avait pu se servir de cette clef, sinon
Aymond lui-même ?
Des locataires qui, depuis quelques jours, remar-
quaient dans la maison une odeur de pétrole, alors
qu'il était notoire que nul-n'en faisait usage parmi
eux, surveillèrent le concierge et l'aperçurent le 25
septembre accroupi dans la cave, où des recherches
immédiates amenèrent la découverte de deux bou-
teilles ayant contenu du pétrole..
Des témoins ont vu Fiches rue de l'Argonne, ie
24 septembre, à cinq heures du.soir; bien des cir-
constances s'élevaient pour accuser lui et Aymond.
Aucune suite toutefois ne fut donnée à cette affaire.
.Mais les. craintes de tous les locataires, déjà en
éveil, .ne tardèrent pas à s'accroître par suite des
propos que tenait Aymond. Il ne cessait de dire
que ceux qui avaient mis le feu ne tarderaient pas à
recommencer.
Le 9 novembre, un peuaprès cinq heures du soir,
cette prédiction sa réalisait; l'incendie éclatait de
nouveau dans la cave et gagnait immédiatement
l'escalier; de telle sorte que des locataires affolés du-
rent s'échapper par. les fenêtres du premier étage.
Ce fut grâce a d'énergiques efforts intelligemment
conçus et vivement appliqués que la maison put être
préservée.d'une destruction complète; les dégâts se
séduisirent à fort peu de chose,
L'opinion accusa cette fois, avec énergie, le con-
cierge,et le propriétaire. >̃-
Le 9 novembre, un peu avant l'incendie, Aymond
s'était absenté, comme dans la précédente occasion;
il était sorti en compagnie de Fiches qui, sous pré-
texte de règlement de comptes, était depuis la veille
rue de l'Argonne, et y avait passé la nuit et la
journée. • .=
Les incendiaires avaient dû séjourner longuement
dans la cave pour préparer leur œuvre, car on y
trouva plusieurs foyers bourrés de lattes, copeaux
Comme la première fois aussi, la -porte donnant
près de l'escalier était fermée à clef, et l'autre entr'-
ouverte;. ̃
Arrêtés et interrogés Aymond et Fiches ont été
trouvés en contradiction sur plusieurs points.
Ainst Fiches, nie être descendu dans la cave le
9 novembre, tandis qu'Aymond assure que Fiches
y aurait été pour constater un vol de bois dont Ay-
mond se serait plaint.
De même, Aymond assure que de toute la jour-
née Fiches ne s'est pas absenté assez longtemps pour
que l'on pût croire qu'il allait faire une course loin-
taine, pendant que Fiches affirme.s'être rendu à
deux reprises chez un homme d'affaires qui habite
rue de Strasbourg, sans réussir à. le rencontrer.
Aymond, interrogé le premier, nie avec
son neveu au même degré, que .le. duc d'O-
rezza, ne parut pointlui être agréable. Après
les compliments d'usage, elle ferma les yeux
et ne les rouvrit plus.
Je trouve Vanina bien pâle, dit l'évêque.
Madame de Lecca devrait employer son au-
torité, pour exiger de sa nièce du repos et de
la distraction. v,
Ma tante a tout essayé pour cela, mon-
seigneur. Il est pour tant bien j uste que,
m'ayant servi de mère, elle accepte nies soins
comme ceux-d'une fille.
Mais votre santé, mon enfant.
̃ Elle est excellente, monseigneur. Le sai-
sissement causé par l'accident .de Dominique
favait un peu ébranlée; mais il va bien.
Maria est heureuse, et moi aussi par contre-
coup. ̃- • •-• • • ̃̃ •̃ ;̃̃
Ah! fit l'évêqueenriant, savez-vous que
ce cher abbé met tout le château en rumeur
depuis ce matin?
Oui, monseigneur. •
Et cela ne vousinquièjepas?-
Pas le moius du monde, monseigneur.
Supposez-vous qu'un ange l'ait emporté
sur ses ailes de l'autre côté des monts ?
• –Oh monseigneur, vous vous moquez
de mon frère de lait; c'est mal.Il est si pieux,
pourtant, que si Dieu faisait pour lui ce mi-
racle, j'y croirais sans peine.
Si vous dites cela à votre nourrice, dit
gaiement l'évêque, la brave femme vacroire
que son fils est au paradis.
La conversation amusait peu d'Orezza qui
force toutes les charges que l'instruction a
accumulées contre lui.
Il prétend à un alibi, soutenant que le
9 novembre, à quatre heures et demie préci-
ses, il montait en wagon à la station du Ghe-
min de, fer de ceinture voisine de la rue de j
l'Argonne, pourse rendre rue Cardiuet et
dîner chez Fiches.
:,La ligne de ceinture relie en effet ces deux
rues, situées non loin des fortifications, l'une
à La Villette. l'autre aux Batignolles, et il est
démontré que le 9 novembre Aymond a dîné
Le concierge gérant insinue que là clef de
la cave a pu lui être dérobée il indique la
situation qu'elle occupe, dans sa loge. A cet
égard, l'instruction a relevé certaines singu-
larités que nous exposerons demain en me-
me temps que les témoignages.
Fiches, au début de son interrogatoire,
charge vigoureusement son ancien gérant,
Cendrier. Il établit également un alibi, por-
tant sur le 24 septembre»
Alors que.dès témoins disent l'avoir vu ce
jour-là rue de l'Argonne, à cinq heures, il
démontre par la feuille de pointage du serru-
rier chez lequel il travaillait, qu'il n'à quitté
qu'à six heures l'atelier distant d'une lieue
environ.
Trois audiences doivent être consacrées
cette affaire. Aujourd'hui lés dépositions.
LA PETITE POSTÉ
M, P. c. d Mouchard. Il n'est pas nécessaire
d'adopter un enfant pour en faire son héritier, Allez
voir un notaire.
m. a. g. LàMonnaie a décidément mis àl.'étude
l'installation à la vapeur de ses balanciers, matériel
ancien du.monnayage. L'industrie privée qui utilise
depuis dix ans le balancier mû par la vapeur, vient
d'apporter à cet outillage une amélioration recom-
mandable.
m. p.i* à Ânichè. –C'est celui qüi signe une
quittance qui ,doit l'amende de 50 fr. (60 fr. avec les
décimes), s'il n'exige pas l'apposition du timbre de
M. x. à Thiancourt.– L'acte de naissance pour
le mariage- peut -être- suppléé par un acte de noto-
riété- devant le juge de paix. Une circulaire minis-
térielle de exige pour les étrangers la justifica-,
tion par certificats des autorités du.lieu de leur nais-
sance que, d'après les lois de leur pays, ils sont
aptes a contracter mariage.
Un terrible. accident est arrivé au port ri&
litaire de Brest..̃
M. de B; jeune, ingénieur de la marine,
ayant voulu se rendre compte par lui-même
de l'état de la machine motrice de la, scierie
mécanique, a.eu le pan de sa redingote pris
dansun engrenage et a été entraîné dans les
roues
M.deB.i. a été retiré, mais dans un. état
aflreux. En outre d'une large et profonde
blessure: au -col.ii a l'épaule cassée en plu-
sieurs endroits et là mâchoire brisée.
ttn habitant de Darvoy (Loiret), âgé de
soixante-quatorze ans, se trouvait, le soir,
seul chez lui,-dans une maison assez isolée.
il s?.était mis au lit, quand soudain il reçut
une telle avalanche de .coups de charnier,
qu'il crut d'abord, comme il l'a dit, que la
maison s'écroulait sur lui.
Mais reconnaissant bientôt gu'il avait aî-
faire à un malfaiteur, qui s'était introduit
dans la maison, oh ne sait comment, il se
laissa glisser, du lit, profita de l'obscurité
pour courir près de sa cheminée, saisit une
paire de pincettes et avec une énergie rare
chez un- vieillard de son âge, engagea une
lutte désespérée contre son agresseur.
D'un coup de sonarraeimprovisee.il hnsa
le charnier de l'assassin, le cribla de horions
en le. poussant vers la porte, et là se mit à
appeler 4u secours de toute la force de ses
:L'agresseur, craignant d'être découvert,
prit-la fuite aussitôt.
La justice s'est, transportée dimanche à
Dàrvoy et a commencé une enquête.
entraîna l'évêque, Gelui-ci descendit au jar-
din, et fit appeler Maria,
La- jnontagnai-de avait le visage boulever-
se mais en approchant de l'évêque une ex-
pression de respect et d'humilité fit dispa-
raître toutes les autres.'
-Vousavez l'airinquiet, ma bonne femme,
Ahl monseigneur, c'est plus fort que
.–•' Racontez-moi ce qui s'est passe cette
nuit, je. pourrai peut-être vous éclairer.
..Mais absolument rien, monseigneur. J'ai
appris, ce. matin, seulement, comme tout le
monde, la disparition dé mon fils..
'Et vous n'avez été réveillé par aucun
bruit pendant la nuit?
J'ai peù dormi, monseigneur. Je passais
la nuit, chez Mme-de Lecca, parce que Yanina
s'est trouvée fatiguée.
–C'est donc Vaninaqui devait rester chez
Oui, monseigneur, Mais vers le milieu
de la nuit, elle est venue me chercher pour
la remplacer; elle était fort pâle, la chère
e Vous l'avez, quittée tout de suite?
Oui, monseigneur. Elle était si inquiète
dame.
Monseigneur réfléchissait.. la
w La -chambre de Vanina est près de la
vôtre demanda-t-il.
(La suite à demain),*
une idée ,il .n'aime pas qu'on le trouble
dans son sommeil. t
Hier donc, il s'est mis dans une violente
colère contre des gens qui l'ont réveillé. Il
aurait été dans son droit, mais il faut ajou-
ter qu'il avait pris comme chambre à cou-
cher la ligne du chemin de fer de ceinture,
il faut ajouter aussi qu'il était gris.
Les agents, qui l'ont réveillé pour le tirer
de cette dangereuse situation, ayant été ac-
'cueillis par des injures et.des menaces, le
menèrent au poste:
Trellien n'aime pas pliis aller au poste que
d'être réveillé; furieux, il donna un coup de
pied à l'un des gardiens de la paix. Ce n'était
pas le moyen se tirer d'aflaire.
Les agépts persistèrent plus que jamais
garder leur. homme, que le commissaire de
police à envoyé au poste.
On & découvert, d'une singulière façon,
l'un des auteurs du pillage exécuté pendant
la Commune dans..l'hôtel de la, baronne de
M. avenue des Champs-Èlysées..
Parmi les objets enlevés se trouvaient une
miniature. Mme de, M. reconnut, il y a
quelques jours, cette miniature à l'étalage
d'un marchand de curiosités de la rue de la
Chaussêe-d'Aritin. On a retrouvé le domicile
de la personne qui avait vendu ce médail-
lon ce serait la femme d'un personnage qui
avait joué un rôle pendant la Commune et
qui a pris la fuite.
Une dame âgée de soixante-quatorze ans,
demeurant à Batignolles, en ouvrant hier,
trop vivement ses persiennes, a perdu l'équi-
libre et est tombée du premier étage dans
la rue.
Elle,s'est blessée si grièvement, qu'elle a
bientôt expiré malgré tous les soins qu'on
lui a prodigué.
Le jeune D. âgé de qttâtorie ans, traî-
nait hier dans la rue de Popincourt une voi-
ture jâ/iras chargée de plusieurs grosses
pièces en fonte ce travail paraissait au-des-
sus de ses fçirces.
La charge s'étant déplacée, fit baisser les
brancards qui entraînèrent le jeune homme.
Les lourdes pièces lui tombèrent sur les
jambes et le blessèrent grièvement.
Les agents ont pris le nom du patron, qui
pourrait bien être déclaré responsable.
Dans les prèmîérsiours dejanvïér dernier,
tin ouvrier tailleur, ramassa boulevard, Mont-
parnasse, un porte-monnaie contenant une
somme de 160 francs. Au lieu de porter sa
trouvaille au ^légitime .possesseur, dont le
nom ge, trouvait avec l'adresse il, l'intérieur,,
il la dissipa en partie de plaisir, et ne s'arrêta
que lorsque tout était, épuisé.
Mais le remords-poursuivait.partout le
jeune liomme il prit donc la résolution de
travailleur courageusement et de vivre de pri-
vations, jusqu'à ce qu'il eût réparé le mal en
regagnant l'argent dissipé.
Cette,résolution, le jeune homme a eu la
fermeté de l'accomplir. Il a remis le porte-
monnaie, renfermant autant d'argent qu'au
moment où ̃$ l'avait trouvé, entre les. mains
du eu};! d'une des paroisses de la rive gau-
che, quel iLavait confié son secret.
Ce dernier a fait parvenir l'argent â la per-
sonne qui l'avait perdu.
On, 4* dans le Xottr-nat officiel du
« IiS légation- dû Pérou ayant été informée
que des abus se commettaient journellement
en vendant des engrais factices sous la dé-
nomination de Guano du Pérou, croit devoir
rappeler que MM. Dreyfus frères et Ce sont,
maintenant, les seuls concessionnaires du
Guano, du Pérou en Europe, et peuvent of-
frir ax&agriculteurs toutes les garanties né-
cessaires dans leurs achats de cet engrais.D
Aù moment de mettre sons presse, on nous
annonce q-q.e les Grands Magasins de Nou-
veautés A LA CAPITALE. ont fait hier,
jour de réouvertufe1soix.ante-neuf mille
francs de recette.
CHAPITRE XI
A. quoi peut servir un oratoire
Ce futént les abbés qui donnèrent l'éveil
le lendemain matin.
Il cherchaient Donunique pour aller enten-
dre la messe, que disait dans la chapelle du
d'Aléria. Ils cherchè-
rent en vain. Alors un soupçon terrible
S'empara de leur esprit; ils allèrent au duc
L'abbé Dominique a disparu cette nuit,
lui dirent-ils.
i .La surprise :du vieux Corse ne fut pas
îouêe. Pourquoi et comment le jeune mon-
tagnard^s'ètait-il enfui? .On le laissait libre
au château, pourquoi partir de nuit et en
secret?
• Les sentinelles des portes du pont àffir-
mèrent que personne n'était sorti pendant la
Monseigneur d'Aléria trouva ,la chose
étrangé^vaninâ ne parut pas à l'église.
Elle dormait., la-jpauvré* enfant! Brisée JSal^
ta centième représentation 'd'HamUt a du mal-
heur la voilà retardée maintenant par une indispo-
sition de Mlle Fidès Devriès 1 On espère cependant
pouvoir la donner lundi.
X La Comtesse de Sommerive, do Théodore Bar-
rière,, passera demain samedi au Vaudeville.
X Demain samedi aura lieu également la reprise
du Diédecin des Enfants au théâtre Déjazet. M. La-
ferrière jouera le rôle de Lucien, qu'il à créé.
X L'ouverture du théâtre du Mirliton est fixée à
lundi prochain. On donnera le Petit Faust, MM.
Hervé, Milher et Mlle Van Ghell rempliront les rôles
de Faust, Valentin et Méphisto, qu'ils ont joné trois
cents fois aux Folies-Dramatiques. Le personnage
de Marguerite sera représenté par Mlle Claudia.
X Il y a deux jours ont eu lieu, à Frascati, les
débuts de la compagnie lyrique Scandinave, compo-
sée de jeunes filles fort avenantes et qui semblent
très bonnes musiciennes. Elles ont obtenu un suc-
cès considérable avec la valse chantée du Beau Da-
nube bleu, de Strauss, qui a été bissée. Elles ont
chanté aussi une marche avec accompagnement de
tambour très originale. L'audition de la compagnie
Scandinave est une des choses les plus intéressantes
que nous ait offertes jusqu'à présent l'établissement
de Frascati.
X Le grand succès des Deux Orphelines a un re-
tentissement considérable.
Bien que plusieurs. théâtres des grandes villes
s'apprêtent, a la demande des abonnés, à donner ce
drame sous peu-de jours, des troupes s'organisent
pour aller le représenter dans les diverses parties
de la France.
A Bruxelles, la vogue des Deux Orphèlines est un
coup de fortune pour le théâtre du Parc. Quant au
théâtre de la Porte-Saint-Martin, il est comble cha-
que soir.
X Les destinées du grand théâtre de Lyon un
des plus importants de Françe, sont fixées pour trois
ans. M. Delestang, qui fut administrateur heureux
d'un grand nombre de scènes de province, est en*
core directeur avec260,000fr. de subvention annuelle.
CHARLES DARCOURS.
LÉâ màrcSès DE LA guerre
7* chambre. Présidence de M.. Gébin
Audience du 19 mars 187i;
Ler derniers témoignages entendus, le pro-
cureur de la République, M. de Bertneville,
a pris la parole pour soutenir l'accusation.
L'organe du ministère public ayant à pas-
ser en revue une multitude de chiffres, l'au-
dience presque entière' est absorbée par le
récruisitoire.
Aujourd'hui commencent les plaidoiries
elles se poursuivront jusqu'à mardi prochain.
Nous indiquerons le résultat de 1 affaire.
INOEN&IE VOLONTAIRE
COUR D'ASSISES DE LA SEINE
PRÉSIDENCE DE M. DODET d'aRQ,
Audience, du jeudi 19 mars
Deux accusés: l'un, grand, maigre,leteint
coloré, la moustache hérissée .l'autre, petit,
vieillot, courbé en deux, la barbe grise, les
cheveux en désordre. Le nom du premier
Jean-Pierre Fiches Sa profession^ ses pro-
fessions plutôt serrurier, herboriste, épi-
cier, propriétaire, tout>cela.;â la fois. Le nom
du deuxième,Louis 4ntoine Aymond; son
état concierge, gérant de la maison meu-
blée,, proprié té de Fiches.
Au banc, de l'accusation M. l'avocat géné-
ral Aymar.
Au banc de la défense: Me Nogent-Saint-
Laurent et M> J. Fabre..
Sur la table des pièces àxonviction deux
bouteilles, quelques débris de planches car-.
bonisées, un seau,. un gros livre, un paquet
de filasse, un kilog. d'allumettes, ̃
En donnant le pas à Fiches sur Aymond,
nous avons simplement suivf l'ordre de pré-
séance, hiérarchique. Aux termes de la pré-
vention, le concierge devrait être considéré
comme le principal auteur, d'une .tentative
d'incendie sur deux commises à quelques se-
maines d'intervalle; le propriétaire serait
son complice.
Résumons l'acte d'accusation
Fiches possède un immeuble rue de l'Argonne
(19*. arrondissement). Il y installé un hôtel garni,
géré par l'accusé Aymond. Quant à lui, il habite
tant d'émotions successives; elle dormait,
calme et paisible, comme on dort a son âge,
même dans la douleur, quand le-coeur et la
conscience sont en repos.
Elle s'éveilla, au bruit que fit sa nourrice
en entrant dans sa chambre.
Eh! ma fille, s'écria celle-ci, savez-vous
ce qui arrive?
Parle vite, nourrice; tuparais fort agitée.
Dominique a disparu cette nuit.
Eh bien! cela t'inquiète? Rien de fâ-
cheux ne peut être arrivé ici à'ton fils. Domi-
nique reviendra tout à l'heure.
On l'a cherché partout, et les hommes
de garde affirment que.personne n'est sorti.
J'ai peur, ma fille, et vous?
Moi, pas le moins du monde. Peur de
quoi ?
Est-ce qu'on n'a pas cherché déjà à l'as-
sassiner ?
Un pareil malheur ne peut être à crain»
dre au château.
Oh! ma fille, que je voudrais être aussi
tranquille que vous
Et moi, je voudrais que ton fils fût tou-
jours aussi en sûreté qu'il l'est à cette heure,
j'en suis convaincue.
Vanina reprit sa place auprès de Mme; de
Leçca, que l'évêque vint visiter. A part sa
paralysie, la vieille dame allait bien, son es-
prit était lucide, elle se faisait comprendre
par signes; sa petite nièce surtout causait
avec elle d'une façon merveilleuse.
La visite de monseigneur d'Aléria, qui était
avec sa femme rue Cardinet (17' arrondissement). Il
travaille au dehors comme ouvrier serrurier, et sa
femme tient boutique d'épicerie et herboristerie
Fiches passe pour un homme peu délicat, désireux
de s'enrichir, sans scrupule sur les moyens il avait
quelque argent et prêtait à gros intérêts. Parmi ses
débiteurs figurait un sieur Ducœurjoli, qui fut, jus-
qu'en 1870, propriétaire du terrain sur lequel Fiches
afait bâtir son immeuble, rue de l'Argonne. Ducœur-
joli avait recu de Fiches 7,000 tr. contre hypothè-
que. En 1870 il dut se défaire du terrain et Fiches
s'en rendit acquéreur moyennant une somme totale
de 17,000 fr.
La construction, composée d'un sous-sol, du rez-
de-chaussée et d'un premier étage, est très-légère,
très-fragile elle a coûté peu à établir. M. l'archi-
tecte. Rivière, commis par l'instruction, en a exper-
tisé la valeur à cinq du six mille francs. Il faut
ajouter à ce chiffre douze cents francs, évaluation
des meubles garnissant douze chambres et huit ca-
binets.
En septembre 1869, Fiches .contractait avec la
compagnie le Soleil, par l'intermédiaire du courtier
Maillard, une assurance à raison de 12,000 fr, pour
la maison et de 18,000 fr. pour le mobilier.
En mars 1872; il demanda une modification de
sa police de 1869,-et la Compagnie le Soleil consentit
à porter l'assurance à. 17,000 fr, pour la maison, et
23,000 fr. pour le mobilier.
A partir de cette date, Fiches pouvait espérer que
l'incendie de .son immeuble lui rapporterait un blé-
néfice d'une trentaine de mille francs 1
Jusqu'à avril 1873, l'hôtel garni fut administré par
un sieur Cendrier qui, sur les.instigations de Fiches
et par l'intermédiaire du courtier Maillard, avait fait
assurer son mobilier personnel et du vin à lui ap-
partenant pour 7,000 fr. Cendrier quitta la place à
la suite de contestations, et fut remplacé par Ay-
mond, vieil ami de Fiches et tout à la dévotion de
ce dernier.
Le 24 septembre 1873, entre neuf et dix heures du
soir, .une première fois, le feu se manifesta subitement
dans la cave de la maison. Peu d'instants avant, Ay-
mond était sorti avec la femme, Fiches, venue ce
iour-là rue de l'Argonne. L'alarme fut dqnnée par des
locataires, et les flammes cédèrent devant la promp-
titude des secours.
La cave deux.portes; l'une, fermée par une
barre de fer et qui ne s'ouvre que du dedans, l'autre
dont la clef est entre les mains d'Aymond. Des té-
moins constatèrent que la première .de ces portes
était entré-bâillée donc, on l'avait ouverte de l'inté-
rieur, en passant par la porte dont Aymond avait la
clef; et qui avait pu se servir de cette clef, sinon
Aymond lui-même ?
Des locataires qui, depuis quelques jours, remar-
quaient dans la maison une odeur de pétrole, alors
qu'il était notoire que nul-n'en faisait usage parmi
eux, surveillèrent le concierge et l'aperçurent le 25
septembre accroupi dans la cave, où des recherches
immédiates amenèrent la découverte de deux bou-
teilles ayant contenu du pétrole..
Des témoins ont vu Fiches rue de l'Argonne, ie
24 septembre, à cinq heures du.soir; bien des cir-
constances s'élevaient pour accuser lui et Aymond.
Aucune suite toutefois ne fut donnée à cette affaire.
.Mais les. craintes de tous les locataires, déjà en
éveil, .ne tardèrent pas à s'accroître par suite des
propos que tenait Aymond. Il ne cessait de dire
que ceux qui avaient mis le feu ne tarderaient pas à
recommencer.
Le 9 novembre, un peuaprès cinq heures du soir,
cette prédiction sa réalisait; l'incendie éclatait de
nouveau dans la cave et gagnait immédiatement
l'escalier; de telle sorte que des locataires affolés du-
rent s'échapper par. les fenêtres du premier étage.
Ce fut grâce a d'énergiques efforts intelligemment
conçus et vivement appliqués que la maison put être
préservée.d'une destruction complète; les dégâts se
séduisirent à fort peu de chose,
L'opinion accusa cette fois, avec énergie, le con-
cierge,et le propriétaire. >̃-
Le 9 novembre, un peu avant l'incendie, Aymond
s'était absenté, comme dans la précédente occasion;
il était sorti en compagnie de Fiches qui, sous pré-
texte de règlement de comptes, était depuis la veille
rue de l'Argonne, et y avait passé la nuit et la
journée. • .=
Les incendiaires avaient dû séjourner longuement
dans la cave pour préparer leur œuvre, car on y
trouva plusieurs foyers bourrés de lattes, copeaux
Comme la première fois aussi, la -porte donnant
près de l'escalier était fermée à clef, et l'autre entr'-
ouverte;. ̃
Arrêtés et interrogés Aymond et Fiches ont été
trouvés en contradiction sur plusieurs points.
Ainst Fiches, nie être descendu dans la cave le
9 novembre, tandis qu'Aymond assure que Fiches
y aurait été pour constater un vol de bois dont Ay-
mond se serait plaint.
De même, Aymond assure que de toute la jour-
née Fiches ne s'est pas absenté assez longtemps pour
que l'on pût croire qu'il allait faire une course loin-
taine, pendant que Fiches affirme.s'être rendu à
deux reprises chez un homme d'affaires qui habite
rue de Strasbourg, sans réussir à. le rencontrer.
Aymond, interrogé le premier, nie avec
son neveu au même degré, que .le. duc d'O-
rezza, ne parut pointlui être agréable. Après
les compliments d'usage, elle ferma les yeux
et ne les rouvrit plus.
Je trouve Vanina bien pâle, dit l'évêque.
Madame de Lecca devrait employer son au-
torité, pour exiger de sa nièce du repos et de
la distraction. v,
Ma tante a tout essayé pour cela, mon-
seigneur. Il est pour tant bien j uste que,
m'ayant servi de mère, elle accepte nies soins
comme ceux-d'une fille.
Mais votre santé, mon enfant.
̃ Elle est excellente, monseigneur. Le sai-
sissement causé par l'accident .de Dominique
favait un peu ébranlée; mais il va bien.
Maria est heureuse, et moi aussi par contre-
coup. ̃- • •-• • • ̃̃ •̃ ;̃̃
Ah! fit l'évêqueenriant, savez-vous que
ce cher abbé met tout le château en rumeur
depuis ce matin?
Oui, monseigneur. •
Et cela ne vousinquièjepas?-
Pas le moius du monde, monseigneur.
Supposez-vous qu'un ange l'ait emporté
sur ses ailes de l'autre côté des monts ?
• –Oh monseigneur, vous vous moquez
de mon frère de lait; c'est mal.Il est si pieux,
pourtant, que si Dieu faisait pour lui ce mi-
racle, j'y croirais sans peine.
Si vous dites cela à votre nourrice, dit
gaiement l'évêque, la brave femme vacroire
que son fils est au paradis.
La conversation amusait peu d'Orezza qui
force toutes les charges que l'instruction a
accumulées contre lui.
Il prétend à un alibi, soutenant que le
9 novembre, à quatre heures et demie préci-
ses, il montait en wagon à la station du Ghe-
min de, fer de ceinture voisine de la rue de j
l'Argonne, pourse rendre rue Cardiuet et
dîner chez Fiches.
:,La ligne de ceinture relie en effet ces deux
rues, situées non loin des fortifications, l'une
à La Villette. l'autre aux Batignolles, et il est
démontré que le 9 novembre Aymond a dîné
Le concierge gérant insinue que là clef de
la cave a pu lui être dérobée il indique la
situation qu'elle occupe, dans sa loge. A cet
égard, l'instruction a relevé certaines singu-
larités que nous exposerons demain en me-
me temps que les témoignages.
Fiches, au début de son interrogatoire,
charge vigoureusement son ancien gérant,
Cendrier. Il établit également un alibi, por-
tant sur le 24 septembre»
Alors que.dès témoins disent l'avoir vu ce
jour-là rue de l'Argonne, à cinq heures, il
démontre par la feuille de pointage du serru-
rier chez lequel il travaillait, qu'il n'à quitté
qu'à six heures l'atelier distant d'une lieue
environ.
Trois audiences doivent être consacrées
cette affaire. Aujourd'hui lés dépositions.
LA PETITE POSTÉ
M, P. c. d Mouchard. Il n'est pas nécessaire
d'adopter un enfant pour en faire son héritier, Allez
voir un notaire.
m. a. g. LàMonnaie a décidément mis àl.'étude
l'installation à la vapeur de ses balanciers, matériel
ancien du.monnayage. L'industrie privée qui utilise
depuis dix ans le balancier mû par la vapeur, vient
d'apporter à cet outillage une amélioration recom-
mandable.
m. p.i* à Ânichè. –C'est celui qüi signe une
quittance qui ,doit l'amende de 50 fr. (60 fr. avec les
décimes), s'il n'exige pas l'apposition du timbre de
M. x. à Thiancourt.– L'acte de naissance pour
le mariage- peut -être- suppléé par un acte de noto-
riété- devant le juge de paix. Une circulaire minis-
térielle de exige pour les étrangers la justifica-,
tion par certificats des autorités du.lieu de leur nais-
sance que, d'après les lois de leur pays, ils sont
aptes a contracter mariage.
Un terrible. accident est arrivé au port ri&
litaire de Brest..̃
M. de B; jeune, ingénieur de la marine,
ayant voulu se rendre compte par lui-même
de l'état de la machine motrice de la, scierie
mécanique, a.eu le pan de sa redingote pris
dansun engrenage et a été entraîné dans les
roues
M.deB.i. a été retiré, mais dans un. état
aflreux. En outre d'une large et profonde
blessure: au -col.ii a l'épaule cassée en plu-
sieurs endroits et là mâchoire brisée.
ttn habitant de Darvoy (Loiret), âgé de
soixante-quatorze ans, se trouvait, le soir,
seul chez lui,-dans une maison assez isolée.
il s?.était mis au lit, quand soudain il reçut
une telle avalanche de .coups de charnier,
qu'il crut d'abord, comme il l'a dit, que la
maison s'écroulait sur lui.
Mais reconnaissant bientôt gu'il avait aî-
faire à un malfaiteur, qui s'était introduit
dans la maison, oh ne sait comment, il se
laissa glisser, du lit, profita de l'obscurité
pour courir près de sa cheminée, saisit une
paire de pincettes et avec une énergie rare
chez un- vieillard de son âge, engagea une
lutte désespérée contre son agresseur.
D'un coup de sonarraeimprovisee.il hnsa
le charnier de l'assassin, le cribla de horions
en le. poussant vers la porte, et là se mit à
appeler 4u secours de toute la force de ses
:L'agresseur, craignant d'être découvert,
prit-la fuite aussitôt.
La justice s'est, transportée dimanche à
Dàrvoy et a commencé une enquête.
entraîna l'évêque, Gelui-ci descendit au jar-
din, et fit appeler Maria,
La- jnontagnai-de avait le visage boulever-
se mais en approchant de l'évêque une ex-
pression de respect et d'humilité fit dispa-
raître toutes les autres.'
-Vousavez l'airinquiet, ma bonne femme,
Ahl monseigneur, c'est plus fort que
.–•' Racontez-moi ce qui s'est passe cette
nuit, je. pourrai peut-être vous éclairer.
..Mais absolument rien, monseigneur. J'ai
appris, ce. matin, seulement, comme tout le
monde, la disparition dé mon fils..
'Et vous n'avez été réveillé par aucun
bruit pendant la nuit?
J'ai peù dormi, monseigneur. Je passais
la nuit, chez Mme-de Lecca, parce que Yanina
s'est trouvée fatiguée.
–C'est donc Vaninaqui devait rester chez
Oui, monseigneur, Mais vers le milieu
de la nuit, elle est venue me chercher pour
la remplacer; elle était fort pâle, la chère
e Vous l'avez, quittée tout de suite?
Oui, monseigneur. Elle était si inquiète
dame.
Monseigneur réfléchissait.. la
w La -chambre de Vanina est près de la
vôtre demanda-t-il.
(La suite à demain),*
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