Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 11 mars 1874 11 mars 1874
Description : 1874/03/11 (Numéro 4093). 1874/03/11 (Numéro 4093).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592128r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
Le Petit JbuipnaX
ISQfc. et d'autres papiers, c'est-à-dire les
Obligati«as.
Idéalement, ajouta-t-il, comme je ne sa-
vais pas ce que le les ai brûles.
Le commissaire de police, pensant que les
obligations pouvaient simplement être ca-
chées, insista, expliqua au sieur X. qu'il
Hfi pourrait jamais les vendre, vu l'opposi-
tion formée; mais il ne put en tirer autre
chose que ces mots
̃ J'ai brûlé les autres papiers, ne sachant
ce que c'était.
Sur les 150 fr., il lui restait environ 30 fr.,
le regte; avait été dissipé avec quelques cama-
rades.
Le sieur X. a été envoyé au dépôt de la
préfecture de police'
La temps a été assez beau hier, malgré le
ïtent âpre et froid qui soufflé pendant une
partie de la journée. A deux heures, le ther-
momètre était à 8 degrés au-dessus de zéro.
Le soir il est tombé une assez forte pluie.
Dans sa séance du 4 novembre 1874. le con-
seil général de la Seine, pour mettre fin aux
inconvénients de toutes sortes résultant de
l'envoi et du séjour des détenus malades dans
les hôpitaux de l'assistance publique, a, sur
la proposition de M. Puteaux, décrété l'ins-
tallation d'une infirmerie centrale dans la
maison d'arrêt de la Santé.
L'infirmerie, dont les plans sont dus à M.
l'architecte Vandremer, sera située à l'aile
nord de la prison et réunira toutes les con- j
ditions d'hygiène.
Hier a eu lieu, au tribunal de commerce,
l'adjudication des travaux que nécessite cette
construction.
La maçonnerie, évaluée à 19,508 fr. a été
adjugée à M. Richard. La menuiserie, de
fr. à M. Gauthier. La couverture et
DlQmberie, 7,203 fr. à M. Durand. La ser-
rurerie, fr. à M. Aubert.
La nuit dernière se sont évadés de l'hôpi-
tal du Gros-Caillou deux militaires en dé-
tention préventive et qui suivaient un traite-
ment en attendant leur mise en jugement.
Ces deux soldats appartenant l'un au 117e
de-ligne, l'autre au 2, d'artillerie, se sont en-
fuis par les toits, au risque de se briser les os.
C'est hier matin seulement que les gar-
diens de service se sont aperçus de cette fuite
hardie.
Les gardiens de la paix ont arrêté un indi-
vidu qui avait donné en payement à un dé-
Litant de vins, grande rue de Montreuil, une
pièce fausse de cinquante centimes, à l'effi-
Une perquisition faite rue des Partants,
chez cet individu, a fait découvrir un cer-
tain nombre de moules en plâtre destinés
au coulage des pièces de cinquante centi-
mes et de deux francs, ainsi qu'une multi-
tude de pièces fausses qui n'étaient pas en-
core débarrassées des bavures.
Cet homme, qui a d'ailleurs fait des aveux,
été maintenu en état d'arrestation. On si-
gnale également dans la circulation des piè-
ces fausses de cinq francs en argent, à l'effi-
gie de Napoléon 111 et au millésime de 1870.
'Elles sont douces au toucher et laissent aux
ctoigts une odeur de plomb.
Voici le résultat de la deuxièm journée
des courses d'Auteuil
prïx DE LA PÉPIN'ÈRE (steeple-chase).– La
Veine, au baron Finot, 1 à à M.
Baresse, 2.
PRIX DES FORTIFICATIONS (steeple-chase).
Marche-Mal, au comte d'Evry, 1 Cinna,
au baron Finot, 2.
PRIX DE LA GARENNE (steeple-chase, handi-
cap). Roitelet, au baron Finot. 1;-Cigarette, à
M. Frédéric, 2; No-Good,à}l. Hennessy, 3;–
,PRIx DU LAC (course de haies, handicap).
Babylas, à M. Quesneville, 1; Sir Quid-
Pigtal, à M. Moore-Ransay, 2; Fabia, à M.
Forcinal, 3..
Dimanche prochain, troisième journée de
courses à Auteuil.
Feuillet®! di 11 Mars 1874
IEROIDE CORSE
(SQj RIVALES
CHAPITRE VI
]La Conjuration
Suite
-'Vous m'aurez sauvé sans perdre votre
père; vous êtes notre bon ange à tous
Un petit coup discret frappe contre la boi-
senè fit tressaillir les jeunes gens.
–Qu'est-ce? demanda Vaninaà voix haute?
Vous ne vous êtes point couchée, ma
fille, et le jour 7a venir. Cela n'est pas rai-
sonnable.
Je prie pour les absents, Maria, répon-
dit la jeune fille.
-M. le duc, qui va partir, fait demander
vous embrasser
Oh! non, non, je ne veux pas 1 mux-
mura Vanina avec terreur.
Puis. tout haut
Attends-moi, Maria, je viens.
Frédéric restait forcément prisonnier dans
l'Oratoire» dont Vanina fermais porte sur lui.
Un violent incendie s'est déclaré hier soir,
1 vers trois heures et demie, rue de Lagny,
j dans une maison occupée par un maraîcher,
il n'y avait personne à la maison.
Le feu, alimenté par- les fourrages conte-
nus dans le grenier, a bientôt euvahi tout le
bâtiment. Les pompiers ont dû se contenter
de circonscrire l'incendie. Après une heure
et demie de travail, on en était complètement
maître.
Tout le bâtiment, ainsi que ce au'il conte-
nait, a été la proie des flammes. Les pertes
sont estimées à environ 15,0u0 francs, cou-
1 vertes par une assurance.
Mlle Aimée Desclée, l'excellente et sympa-'
thique artiste du Gymnase, a succombé hier
au mal qui la minait depuis longtemps.
Comédienne de grand talent, elle avait mis
ile sceau à sa réputation parses créations dans
Froufrou et la Vzsite de noces.
Les obsèques de Mlle Desclée auront lieu
ce matin à dix heures et demie précises à l'é-
i glise Saint-Laurent. Le convoi partiradubou-
levard Magenta, 77.
Un de nos plus sympathiques confrères.
M. de P. s'était rendu hier, dit le Consti-
tutionnel, dans l'après-midi à la salle d'armes
de M. Pons. Il était un peu fatigué et refusa
de faire des armes.. Cependant, sur les ins-
tances réitérées d'un prévôt, il prit un fleu-
ret et se mit en garde.
A la troisième passe, son arme sa brisa à
quelques centimètres de la pointe et le mal-
heureux prévôt, atteint en pleine poitrine,
eut le poumon traversé. Il tomba en ren-
dant des flots de sang-parla bouche et le nez.
On peut juger du désespoir de notre con-
frère en face d'un pareil malheur.
Le prévôt est marié et père dé famille.
La dame X. demeurant 4, rue des Aca-
cias, état depuis quelque temps sujette à des
hallucinations pendant lesquelles elle voyait
des assassins prêts à la tuer.
Hier, deux personnes étant entrées chez
elle, elle les repoussa et les enferma dans la
chambre d'entrée. Puis, ouvrant'la fenêtre,
elle se précipita dehors.
On le releva et on la transporta à l'hôpital
Lariboisière. Cette commotion lui a rendu
la raison, mais ses blessures sont assez sé-
rieuses.
A partir du 1er avril prochain, les voitures
publiques, dites de remises, qui viendront
stationner dans les cours des gares des che- j
mins de fer, pour attendre les voyageurs, se-
ront, lorsqu'elles n'auront pas été retenues
d'avance, dans les lieux de remisage, sou-
mises au tarif des places, édicté pour les voi-
tures chargeant sur la voie publique.
Le joyeux quadrille de Flaminio, la Chasse
au mari, n'a pas moins de succès que sa fa-
meuse valse: Folle nuit.
REVUE DES THÉÂTRES
On vient de mettre en répétition, à l'Opéra, un
ouvrage en quatre actes de M. Edmond Membrée.
l'Esclave, dont il a été souvenl question depuis plu-
sieurs années. Le livret de cet opéra est do MM. Got,
Foussier et Jules Barbier. Les répétitions pourront
marcher vite, car la mise en scène est fort restrein-
te, et l'Esclave pourra être représenté avant l'époque
des grandes chaleurs.
X L'Odéon et le Vaudeville continuent à, annoncer
pour demain, l'un la première représentation de la
JeiOiesse de Louis XIV, l'autre celle du Candidat. Si
l'une des deux scènes doit céder le pas à l'autre,
il ne nous semble pas qU9 ce doive être le second
Théâtra-Francais.
X On répète, à l'Opéra-Comique, le Gille et Gillo-
lotin, de M. Sauvage M. Ambroise Thomas, qui ne
veut pas faire acte de paternité pour la musique de
cette pièce, n'assiste pas aux répétitions.
On a commencé aussi les études de Marie-Made-
leine, de M. Massenet, à l'occasion desquelles les
chœurs ont été considérablement augmentés. C'est
M. Colonne, chef d'orchestre des concerts du Théâ-
tre-National, qui dirigera les exécutions de cet ou-
vrage.
X Le théâtre Déjazet va cesser les représenta-
tions de Ah! c'est donc toi, madame la Hevue! On
annonce pour après-demain Fils de lui-même,
pièce en trois actes.
X Le succès du Barbier de Séville et des Rendes-
CHAPITRE \II
Père et fille
-Tu dis que mon père me demande, Ma-
ria ? fit la jeune fille troublée.
Oui; à moins que vous ne dormiez, a-t-
il dit.
Vanina jeta son peignoir, et se mit au lit.
Va dire que je dors, Maria.
Vous ne voulez point voir votre père? de-
manda la campagnarde surprise.
Non; ces adieux me brisent. Bonsoir,
nourrice.
Maria prit les mains de l'enfant; dont les
yeux étaient déjà fermés.'
Elle a la fièvre, dit-el!e.
En eflet, quelle autre raison pouvait faire
refuser à cette douce enfant le baiser d'adieu
de son père? La raison, c'est que Vanina ne
l'aimait plus. Elle eût encore donné sa vie
1 pour lui, mais il n'y avait plus dans son
cœur pur et droit une place pour le traître
et l'assassin.
Ses veux restèrent fermés.
Maria fit dire au duc que Vanina dormait
avec la fièvre. D'Orezza ne voulut plus par-
tir sans la voir. La jeune fille entendit les
pas lourds de son père dans le couloir elle
tressaillit mais ne fit pas un mouvement.
Le duc s'approcha d'ellé, comme on s'ap-
proche du berceau d'un petit enfant qui som-
meille il la regarda un instant en silence,
soupira et lui prit la main, aussi doucemeat
que pouvaient If &i permettre ses
vous bourgeois a été. très grand hier à la représenta-
tion diurne de la Gaîté. Malgré le soleil et la con-
currence d'un grand nombre de concerts intéres-
sants, la salle était comble.
X Le succès des deux conférences de M, Legouvé
sur Scribe a été tel que la conférence et le confé-
rencier sont demandés partout, même à l'étranger.
On dit que M. Legouvé ne serait pas éloigné de se
rendre au voeu manifesté par plusieurs villes de
Belgique et de Hollande.
X Quelques journaux ont annoncé que la délicieuse
toile de M. Carolus Duran, VHébé qui figure dans le
Florentin, avait été achetée par M. Richard Wal-
lace. Il n'en est rien; le tableau est toujours la pro-
prjété de M. Carolus Duran. et il joue son rôle cha-
que soir dans les représentations du Florentin.
CHARLES DARCOURS.
La visite de M. le maréchal de Mac-Mahon
à la manufacture de MM. Schmit et Piollet,
rue de Charonne, a produit une grande
sensation dans le faubourg Saint-Antoine.
Le chef du gouvernement veut se rendre
compte de la situation du commerce et de
l'industrie, il veut, comme il l'a dit dans sa
visite au tribunal de commerce, voir par
lui-même, étudier et chercher les moyens
d'amener une reprise sérieuse et durable des
affaires.
Après avoir visité l'immense usine où le
chemin de fer d'Orléans construit son maté-
riel et les ateliers de la maison Cail, qui re-
présente l'industrie du fer et la mécanique,
il s'est rendu à l'établissement de MM.
Schmit et Piollet, la maison type, qui repré-
sente de la manière la plus complète l'indus-
trie du meuble et l'ébénisterie française.
Le maréchal a écouté avec le plus grand
intérêt les détails qui lui ont été donnés sur
l'organisation du travail dans la maison; il a
vu comment, en s'inspirant des chefs-d'œu-
vre qui nous viennent de la Renaissance, de
Louis XIV. de Louis XV et du dernier siècle.
et en appropriant la forme de ces modèles
aux habitudes et aux besoins de la vie mo-
derne, on créait un véritable style, dont le
bon goût, l'élégance et le confort sont les
caractères distinctifs.
M. le maréchal a été émerveillé surtout
par la variété des meubles qui garnissentles
magasines de l'établissement depuis l'ameu-
blement princier, dont chaque pièce, vérita-
I ble œuvre d'art, vaut le revenu d'une for-
tune, jusqu'au modeste mobilier de l'em-
ployé, tous les genres d'ameublement y
sont réunis; chacun peut y trouver ce qui
convient à sa condition, à ses goûts, à ses
ressources.
En sortant, M. le maréchal assuré M.
Delpire, maire de l'arrondissement et M.
Schmit, son adjoint, de son grand désir de
voir la reprise des affaires se continuer et
leur a promis de faire augmenter les se-
cours à accorder aux nécessiteux de l'arron-
dissement.
Nous avons parlé d'une statue de Jeanne
Darc à Beaugency, que l'héroïne deVaucou-
leurs reprit sur les Anglais en 1429. Il avait
été question, en eûet, de placer dans cette
ville l'ancienne statue de Jeanne Darc de la
place du Martroy, à Orléans. Mais ce projet
ne fut pas mis à exécution.
Nous avons rapporté, en décembre dernier,
un double assassinat commis dans la Haute-
Garonne, à Pibrac, dans des circonstances
particulièrement odieuses.
Ce crime était comme une répétition de celui
dontM.de laTombelleavaitété victimesixse-
maines auparavant. Avec un raffinement qui
semblait dénoter qu'ils avaient su tirer pro-j
fit de l'expérience faite par lesassassins d'Am-
pouillac, les meurtriersde Pibracavaient en-
duit de pétrole les ca'davresdont ils voulaient
assurer la combustion.
Deux arrestations avaient été opérées;
mais l'instruction se heurtait, jusqu'ici, aux
dénégations des prévenus contre lesquels,
toutefois, s'élevaient des charges terribles.
L'un de ces hommes vient de commencer
des aveux. A l'heure où paraîtront ces lignes,
la justice sera sans nul doute en possession
de tous les détails du crime. L'affaire viendra!
aux assises de Toulouse, à la session de mai.
des un peu brutales. Cet attouchement ne
réveilla point Vanina; alors le vieil ours se
pencha sur elle, et déposa un baiser sur son
front.
En même temps que ce baiser, une larme
tombait sur sa joue.
Une larme de son père elle n'en avait ja-
mais vu. Tout ce qui éta t mort dans son
cœur ressuscita soudain.
Le duc devait souiirir horriblement puis-
qu'il pleurait.
Vanina tendit les bras.
Mon père cria-t-elle.
Il revint vers son enfant, honteux de son
attendrissement passager, inquiet de ce ré-
i veil subit et troublé.
-t- Calme-toi, dit-il.
Mon père, est-ce que tu m'aimes encore?
Toujours, mon enfant.
Ah C'est que j'ai fait un rêve affreux.
D'Orezza eut un frisson.
,Les rêves sont folie.
Je ne sais, mais ils font bien mal. Mon
père, ne pars pas je t'en supplie, mon père
Vanina avait passé ses deux bras au cou de
son père, et le retenait. 1
Laisse-moi, enfant, tu me fais mal.
J'ai vu du sang dans mon rêve, mon
père du sang sur tes mains et sur ton
front Ne pars pas
Le duc détachait doucement de son cou les
mains de Vauina, mais elle le sentait trem-
bler, et cela lui donnait de l'espoir.
1 Tu veux donc que je meure, mon oèrej.
,UN BRAME BANS LES NEIGES
Un paysan d'Anglos (Aveyron), nommé
Besombièr, et son domestique, revenant de
la foire d'Estaing, furent, surpris par le mau<
vais temps à Pouget-Jeune.
Ils, n'en continuèrent pas moins leur route
malgré la neige et le vent pour rentrer le
soir même à Anglos, mais on les y attendit
envain.
Le lendemain, les corps des deux malheu-
reux imprudents ont été retrouvés non loin
du village. On a pu suivre leurs traces dans
la neige.
Le fermiers'etait laisséchoir une seule fois,
au bas d'une montagne de Salcroux, près
d'un buron il avait parcouru environ deux
1 kilomètres. La neige le recouvrait en partie.
Le domestique, plus vigoureux,- était arrivé
près d'Anglos, à mètres de la maison,
Là, il s'était laissé tomber et s'était relevé en-
suite. Egaré, perdu, dans l'obscurité, il est
revenu sur ses pas, peut-être pour secourir
j son maître.
Puis, fatigué, à bout -de forces, ne prouvant
sans doute résister au sommeil qui l'acca-
blait, à ce besoin de dormir qui est la mort
si l'on y succombe, il s'est assis, accoudé suz
une pierre, la tête dans, ses bras comme pou;
la garantir du froid et la mettre à l'abri ai
la neige.
LA PETITE POSTE
M, p. à Reims. C'est à l'Académie Français}
qu'il faut s'adresser pour les prix de vertu.
M. A. nr. à Nogent-sur-Seine. Le fils d'êtraiH
ger né en France, ainsi que son père; est soumis au
service militaire, à moins qu'il ne revendique le,
qualité d'étranger.
m. B. à Limoges, Les membres d'une Sociéti
de secours mutuels doivent mettre le timbre de di*
centimes sur les quittances des sommes au-dessus d(
dix francs. Ces quittances ne peuvent être assimH
lées à celles que l'on retire des indigents.
m. A. F. à Saint-Quentin. Ce n'est que clie'
les personnages non soumises à l'exercice que le?,
employés des contributions indirectes doivent si
faire assister de l'autorité.
LES DEUX COURANTS DE LA POÉSIE
Il est admis assez communément que le
poésie est morte en France; que les préoc
cupations de la vie matérielle sont trop abw
sorbantes et enlèvent aux poètes l'aspiration
charmeresse et l'image'éclatante.
Nous croyons cette opinion tout au moine
exagérée il y a des poëtes, peut-être n'ont
ils pas un nombre suffisant de lecteurs, e
'c'est ce qui fait reeuler les éditeurs quand oS
leur présente en manuscrit un volume ai
vers.
Il y a eu cependant un vigoureux élan de
poésie au moment de la guerre et pendant
le siège de Paris on garnirait facilement
les rayons d'une bibliothèque de moyenne
grandeur avec les odes ou les récits patriote
Cette source d'inspiration guerrière et m-
dignée alimente encore aujourd'hui la plu-
part des recueils de poésie. Nous avons sous
les yeux plusieurs volumes dont une bonne
moitié des pièces en vers ont été écrites sous
le coup des désastres de la patrie.
Les autres chants ont pour sujets les éterr
nels sentiments humains, toujours nouveaux,
Nous citerons notamment les Cris du cour,
Ii'émésis, par un paysan champenois (1).
L'amour de la patrie, la haine de l'ennemi
éclatent à chaque page en strophes puissant
tes, enimprécati ons énergiques. Nous croyon!
prudent dene pas suivre le poète qu'il nous
suffise de recommander son livre que nou:
voulons bien croire d'un paysan patriote,
malgré des raffinements de pensée et des vi,
gueurs d'expression qui témoignent d'un''
étude sérieuse de l'antiquité.
La France est généreuse envers un ennemi.
Mais quand elle hait bien, a n'est pas à demi,
C'est par ces deux vers bien frappés que se
termine une des pièces; dans la partie noi:
guerrière du recueil, nous relevons une belle
(1) Un vol. Dentu, éditeur.
Non; tu vivras pour attendre mon retour.
Reviendras-tu? puisque tu me cache;
où tu vas, c'est que le danger est grand:
Un soldat est toujours en danger, tu Ic
sais bien.
Mon père s'écria la malheureuse en-
fant dans un dernier ehort, le combat ver;
lequel tu marches ne ressemble point aus
autres
Qui te l'a dit? fit le duc inquiet, et deje
Mon cœur, répondit Vanina, qui vit avec
terreur disparaître l'attendrissement passa
ger de son père.
J'avais bisn besoin de venir ici. mur-
mura-t-il, cette petite folle me tourne la tête
avec ses terreurs et ses larmes.
C'est. que je L'aima, mon père
Vauina retomba accablée sur son oreiller.
Le rayon qui avait un instant illuminé sor
cœur était éteint,
Maria, dit ieducenpassant dans .la pièces
voisine, veille cette enfant, elle est vraiment
Van'na entendit cet ordre. Le jour allaif
venir •' l'échelle de corde se balançait au ro-
cher. Comment faire sortir Frédéric de l'ora-
toire..
Maria obéissante vingt s'asseoir à son che-
veto
Va te reposer, nourrice, dit-elle d'une
voix dormante.
ISQfc. et d'autres papiers, c'est-à-dire les
Obligati«as.
Idéalement, ajouta-t-il, comme je ne sa-
vais pas ce que le les ai brûles.
Le commissaire de police, pensant que les
obligations pouvaient simplement être ca-
chées, insista, expliqua au sieur X. qu'il
Hfi pourrait jamais les vendre, vu l'opposi-
tion formée; mais il ne put en tirer autre
chose que ces mots
̃ J'ai brûlé les autres papiers, ne sachant
ce que c'était.
Sur les 150 fr., il lui restait environ 30 fr.,
le regte; avait été dissipé avec quelques cama-
rades.
Le sieur X. a été envoyé au dépôt de la
préfecture de police'
La temps a été assez beau hier, malgré le
ïtent âpre et froid qui soufflé pendant une
partie de la journée. A deux heures, le ther-
momètre était à 8 degrés au-dessus de zéro.
Le soir il est tombé une assez forte pluie.
Dans sa séance du 4 novembre 1874. le con-
seil général de la Seine, pour mettre fin aux
inconvénients de toutes sortes résultant de
l'envoi et du séjour des détenus malades dans
les hôpitaux de l'assistance publique, a, sur
la proposition de M. Puteaux, décrété l'ins-
tallation d'une infirmerie centrale dans la
maison d'arrêt de la Santé.
L'infirmerie, dont les plans sont dus à M.
l'architecte Vandremer, sera située à l'aile
nord de la prison et réunira toutes les con- j
ditions d'hygiène.
Hier a eu lieu, au tribunal de commerce,
l'adjudication des travaux que nécessite cette
construction.
La maçonnerie, évaluée à 19,508 fr. a été
adjugée à M. Richard. La menuiserie, de
fr. à M. Gauthier. La couverture et
DlQmberie, 7,203 fr. à M. Durand. La ser-
rurerie, fr. à M. Aubert.
La nuit dernière se sont évadés de l'hôpi-
tal du Gros-Caillou deux militaires en dé-
tention préventive et qui suivaient un traite-
ment en attendant leur mise en jugement.
Ces deux soldats appartenant l'un au 117e
de-ligne, l'autre au 2, d'artillerie, se sont en-
fuis par les toits, au risque de se briser les os.
C'est hier matin seulement que les gar-
diens de service se sont aperçus de cette fuite
hardie.
Les gardiens de la paix ont arrêté un indi-
vidu qui avait donné en payement à un dé-
Litant de vins, grande rue de Montreuil, une
pièce fausse de cinquante centimes, à l'effi-
Une perquisition faite rue des Partants,
chez cet individu, a fait découvrir un cer-
tain nombre de moules en plâtre destinés
au coulage des pièces de cinquante centi-
mes et de deux francs, ainsi qu'une multi-
tude de pièces fausses qui n'étaient pas en-
core débarrassées des bavures.
Cet homme, qui a d'ailleurs fait des aveux,
été maintenu en état d'arrestation. On si-
gnale également dans la circulation des piè-
ces fausses de cinq francs en argent, à l'effi-
gie de Napoléon 111 et au millésime de 1870.
'Elles sont douces au toucher et laissent aux
ctoigts une odeur de plomb.
Voici le résultat de la deuxièm journée
des courses d'Auteuil
prïx DE LA PÉPIN'ÈRE (steeple-chase).– La
Veine, au baron Finot, 1 à à M.
Baresse, 2.
PRIX DES FORTIFICATIONS (steeple-chase).
Marche-Mal, au comte d'Evry, 1 Cinna,
au baron Finot, 2.
PRIX DE LA GARENNE (steeple-chase, handi-
cap). Roitelet, au baron Finot. 1;-Cigarette, à
M. Frédéric, 2; No-Good,à}l. Hennessy, 3;–
,PRIx DU LAC (course de haies, handicap).
Babylas, à M. Quesneville, 1; Sir Quid-
Pigtal, à M. Moore-Ransay, 2; Fabia, à M.
Forcinal, 3..
Dimanche prochain, troisième journée de
courses à Auteuil.
Feuillet®! di 11 Mars 1874
IEROIDE CORSE
(SQj RIVALES
CHAPITRE VI
]La Conjuration
Suite
-'Vous m'aurez sauvé sans perdre votre
père; vous êtes notre bon ange à tous
Un petit coup discret frappe contre la boi-
senè fit tressaillir les jeunes gens.
–Qu'est-ce? demanda Vaninaà voix haute?
Vous ne vous êtes point couchée, ma
fille, et le jour 7a venir. Cela n'est pas rai-
sonnable.
Je prie pour les absents, Maria, répon-
dit la jeune fille.
-M. le duc, qui va partir, fait demander
vous embrasser
Oh! non, non, je ne veux pas 1 mux-
mura Vanina avec terreur.
Puis. tout haut
Attends-moi, Maria, je viens.
Frédéric restait forcément prisonnier dans
l'Oratoire» dont Vanina fermais porte sur lui.
Un violent incendie s'est déclaré hier soir,
1 vers trois heures et demie, rue de Lagny,
j dans une maison occupée par un maraîcher,
il n'y avait personne à la maison.
Le feu, alimenté par- les fourrages conte-
nus dans le grenier, a bientôt euvahi tout le
bâtiment. Les pompiers ont dû se contenter
de circonscrire l'incendie. Après une heure
et demie de travail, on en était complètement
maître.
Tout le bâtiment, ainsi que ce au'il conte-
nait, a été la proie des flammes. Les pertes
sont estimées à environ 15,0u0 francs, cou-
1 vertes par une assurance.
Mlle Aimée Desclée, l'excellente et sympa-'
thique artiste du Gymnase, a succombé hier
au mal qui la minait depuis longtemps.
Comédienne de grand talent, elle avait mis
ile sceau à sa réputation parses créations dans
Froufrou et la Vzsite de noces.
Les obsèques de Mlle Desclée auront lieu
ce matin à dix heures et demie précises à l'é-
i glise Saint-Laurent. Le convoi partiradubou-
levard Magenta, 77.
Un de nos plus sympathiques confrères.
M. de P. s'était rendu hier, dit le Consti-
tutionnel, dans l'après-midi à la salle d'armes
de M. Pons. Il était un peu fatigué et refusa
de faire des armes.. Cependant, sur les ins-
tances réitérées d'un prévôt, il prit un fleu-
ret et se mit en garde.
A la troisième passe, son arme sa brisa à
quelques centimètres de la pointe et le mal-
heureux prévôt, atteint en pleine poitrine,
eut le poumon traversé. Il tomba en ren-
dant des flots de sang-parla bouche et le nez.
On peut juger du désespoir de notre con-
frère en face d'un pareil malheur.
Le prévôt est marié et père dé famille.
La dame X. demeurant 4, rue des Aca-
cias, état depuis quelque temps sujette à des
hallucinations pendant lesquelles elle voyait
des assassins prêts à la tuer.
Hier, deux personnes étant entrées chez
elle, elle les repoussa et les enferma dans la
chambre d'entrée. Puis, ouvrant'la fenêtre,
elle se précipita dehors.
On le releva et on la transporta à l'hôpital
Lariboisière. Cette commotion lui a rendu
la raison, mais ses blessures sont assez sé-
rieuses.
A partir du 1er avril prochain, les voitures
publiques, dites de remises, qui viendront
stationner dans les cours des gares des che- j
mins de fer, pour attendre les voyageurs, se-
ront, lorsqu'elles n'auront pas été retenues
d'avance, dans les lieux de remisage, sou-
mises au tarif des places, édicté pour les voi-
tures chargeant sur la voie publique.
Le joyeux quadrille de Flaminio, la Chasse
au mari, n'a pas moins de succès que sa fa-
meuse valse: Folle nuit.
REVUE DES THÉÂTRES
On vient de mettre en répétition, à l'Opéra, un
ouvrage en quatre actes de M. Edmond Membrée.
l'Esclave, dont il a été souvenl question depuis plu-
sieurs années. Le livret de cet opéra est do MM. Got,
Foussier et Jules Barbier. Les répétitions pourront
marcher vite, car la mise en scène est fort restrein-
te, et l'Esclave pourra être représenté avant l'époque
des grandes chaleurs.
X L'Odéon et le Vaudeville continuent à, annoncer
pour demain, l'un la première représentation de la
JeiOiesse de Louis XIV, l'autre celle du Candidat. Si
l'une des deux scènes doit céder le pas à l'autre,
il ne nous semble pas qU9 ce doive être le second
Théâtra-Francais.
X On répète, à l'Opéra-Comique, le Gille et Gillo-
lotin, de M. Sauvage M. Ambroise Thomas, qui ne
veut pas faire acte de paternité pour la musique de
cette pièce, n'assiste pas aux répétitions.
On a commencé aussi les études de Marie-Made-
leine, de M. Massenet, à l'occasion desquelles les
chœurs ont été considérablement augmentés. C'est
M. Colonne, chef d'orchestre des concerts du Théâ-
tre-National, qui dirigera les exécutions de cet ou-
vrage.
X Le théâtre Déjazet va cesser les représenta-
tions de Ah! c'est donc toi, madame la Hevue! On
annonce pour après-demain Fils de lui-même,
pièce en trois actes.
X Le succès du Barbier de Séville et des Rendes-
CHAPITRE \II
Père et fille
-Tu dis que mon père me demande, Ma-
ria ? fit la jeune fille troublée.
Oui; à moins que vous ne dormiez, a-t-
il dit.
Vanina jeta son peignoir, et se mit au lit.
Va dire que je dors, Maria.
Vous ne voulez point voir votre père? de-
manda la campagnarde surprise.
Non; ces adieux me brisent. Bonsoir,
nourrice.
Maria prit les mains de l'enfant; dont les
yeux étaient déjà fermés.'
Elle a la fièvre, dit-el!e.
En eflet, quelle autre raison pouvait faire
refuser à cette douce enfant le baiser d'adieu
de son père? La raison, c'est que Vanina ne
l'aimait plus. Elle eût encore donné sa vie
1 pour lui, mais il n'y avait plus dans son
cœur pur et droit une place pour le traître
et l'assassin.
Ses veux restèrent fermés.
Maria fit dire au duc que Vanina dormait
avec la fièvre. D'Orezza ne voulut plus par-
tir sans la voir. La jeune fille entendit les
pas lourds de son père dans le couloir elle
tressaillit mais ne fit pas un mouvement.
Le duc s'approcha d'ellé, comme on s'ap-
proche du berceau d'un petit enfant qui som-
meille il la regarda un instant en silence,
soupira et lui prit la main, aussi doucemeat
que pouvaient If &i permettre ses
vous bourgeois a été. très grand hier à la représenta-
tion diurne de la Gaîté. Malgré le soleil et la con-
currence d'un grand nombre de concerts intéres-
sants, la salle était comble.
X Le succès des deux conférences de M, Legouvé
sur Scribe a été tel que la conférence et le confé-
rencier sont demandés partout, même à l'étranger.
On dit que M. Legouvé ne serait pas éloigné de se
rendre au voeu manifesté par plusieurs villes de
Belgique et de Hollande.
X Quelques journaux ont annoncé que la délicieuse
toile de M. Carolus Duran, VHébé qui figure dans le
Florentin, avait été achetée par M. Richard Wal-
lace. Il n'en est rien; le tableau est toujours la pro-
prjété de M. Carolus Duran. et il joue son rôle cha-
que soir dans les représentations du Florentin.
CHARLES DARCOURS.
La visite de M. le maréchal de Mac-Mahon
à la manufacture de MM. Schmit et Piollet,
rue de Charonne, a produit une grande
sensation dans le faubourg Saint-Antoine.
Le chef du gouvernement veut se rendre
compte de la situation du commerce et de
l'industrie, il veut, comme il l'a dit dans sa
visite au tribunal de commerce, voir par
lui-même, étudier et chercher les moyens
d'amener une reprise sérieuse et durable des
affaires.
Après avoir visité l'immense usine où le
chemin de fer d'Orléans construit son maté-
riel et les ateliers de la maison Cail, qui re-
présente l'industrie du fer et la mécanique,
il s'est rendu à l'établissement de MM.
Schmit et Piollet, la maison type, qui repré-
sente de la manière la plus complète l'indus-
trie du meuble et l'ébénisterie française.
Le maréchal a écouté avec le plus grand
intérêt les détails qui lui ont été donnés sur
l'organisation du travail dans la maison; il a
vu comment, en s'inspirant des chefs-d'œu-
vre qui nous viennent de la Renaissance, de
Louis XIV. de Louis XV et du dernier siècle.
et en appropriant la forme de ces modèles
aux habitudes et aux besoins de la vie mo-
derne, on créait un véritable style, dont le
bon goût, l'élégance et le confort sont les
caractères distinctifs.
M. le maréchal a été émerveillé surtout
par la variété des meubles qui garnissentles
magasines de l'établissement depuis l'ameu-
blement princier, dont chaque pièce, vérita-
I ble œuvre d'art, vaut le revenu d'une for-
tune, jusqu'au modeste mobilier de l'em-
ployé, tous les genres d'ameublement y
sont réunis; chacun peut y trouver ce qui
convient à sa condition, à ses goûts, à ses
ressources.
En sortant, M. le maréchal assuré M.
Delpire, maire de l'arrondissement et M.
Schmit, son adjoint, de son grand désir de
voir la reprise des affaires se continuer et
leur a promis de faire augmenter les se-
cours à accorder aux nécessiteux de l'arron-
dissement.
Nous avons parlé d'une statue de Jeanne
Darc à Beaugency, que l'héroïne deVaucou-
leurs reprit sur les Anglais en 1429. Il avait
été question, en eûet, de placer dans cette
ville l'ancienne statue de Jeanne Darc de la
place du Martroy, à Orléans. Mais ce projet
ne fut pas mis à exécution.
Nous avons rapporté, en décembre dernier,
un double assassinat commis dans la Haute-
Garonne, à Pibrac, dans des circonstances
particulièrement odieuses.
Ce crime était comme une répétition de celui
dontM.de laTombelleavaitété victimesixse-
maines auparavant. Avec un raffinement qui
semblait dénoter qu'ils avaient su tirer pro-j
fit de l'expérience faite par lesassassins d'Am-
pouillac, les meurtriersde Pibracavaient en-
duit de pétrole les ca'davresdont ils voulaient
assurer la combustion.
Deux arrestations avaient été opérées;
mais l'instruction se heurtait, jusqu'ici, aux
dénégations des prévenus contre lesquels,
toutefois, s'élevaient des charges terribles.
L'un de ces hommes vient de commencer
des aveux. A l'heure où paraîtront ces lignes,
la justice sera sans nul doute en possession
de tous les détails du crime. L'affaire viendra!
aux assises de Toulouse, à la session de mai.
des un peu brutales. Cet attouchement ne
réveilla point Vanina; alors le vieil ours se
pencha sur elle, et déposa un baiser sur son
front.
En même temps que ce baiser, une larme
tombait sur sa joue.
Une larme de son père elle n'en avait ja-
mais vu. Tout ce qui éta t mort dans son
cœur ressuscita soudain.
Le duc devait souiirir horriblement puis-
qu'il pleurait.
Vanina tendit les bras.
Mon père cria-t-elle.
Il revint vers son enfant, honteux de son
attendrissement passager, inquiet de ce ré-
i veil subit et troublé.
-t- Calme-toi, dit-il.
Mon père, est-ce que tu m'aimes encore?
Toujours, mon enfant.
Ah C'est que j'ai fait un rêve affreux.
D'Orezza eut un frisson.
,Les rêves sont folie.
Je ne sais, mais ils font bien mal. Mon
père, ne pars pas je t'en supplie, mon père
Vanina avait passé ses deux bras au cou de
son père, et le retenait. 1
Laisse-moi, enfant, tu me fais mal.
J'ai vu du sang dans mon rêve, mon
père du sang sur tes mains et sur ton
front Ne pars pas
Le duc détachait doucement de son cou les
mains de Vauina, mais elle le sentait trem-
bler, et cela lui donnait de l'espoir.
1 Tu veux donc que je meure, mon oèrej.
,UN BRAME BANS LES NEIGES
Un paysan d'Anglos (Aveyron), nommé
Besombièr, et son domestique, revenant de
la foire d'Estaing, furent, surpris par le mau<
vais temps à Pouget-Jeune.
Ils, n'en continuèrent pas moins leur route
malgré la neige et le vent pour rentrer le
soir même à Anglos, mais on les y attendit
envain.
Le lendemain, les corps des deux malheu-
reux imprudents ont été retrouvés non loin
du village. On a pu suivre leurs traces dans
la neige.
Le fermiers'etait laisséchoir une seule fois,
au bas d'une montagne de Salcroux, près
d'un buron il avait parcouru environ deux
1 kilomètres. La neige le recouvrait en partie.
Le domestique, plus vigoureux,- était arrivé
près d'Anglos, à mètres de la maison,
Là, il s'était laissé tomber et s'était relevé en-
suite. Egaré, perdu, dans l'obscurité, il est
revenu sur ses pas, peut-être pour secourir
j son maître.
Puis, fatigué, à bout -de forces, ne prouvant
sans doute résister au sommeil qui l'acca-
blait, à ce besoin de dormir qui est la mort
si l'on y succombe, il s'est assis, accoudé suz
une pierre, la tête dans, ses bras comme pou;
la garantir du froid et la mettre à l'abri ai
la neige.
LA PETITE POSTE
M, p. à Reims. C'est à l'Académie Français}
qu'il faut s'adresser pour les prix de vertu.
M. A. nr. à Nogent-sur-Seine. Le fils d'êtraiH
ger né en France, ainsi que son père; est soumis au
service militaire, à moins qu'il ne revendique le,
qualité d'étranger.
m. B. à Limoges, Les membres d'une Sociéti
de secours mutuels doivent mettre le timbre de di*
centimes sur les quittances des sommes au-dessus d(
dix francs. Ces quittances ne peuvent être assimH
lées à celles que l'on retire des indigents.
m. A. F. à Saint-Quentin. Ce n'est que clie'
les personnages non soumises à l'exercice que le?,
employés des contributions indirectes doivent si
faire assister de l'autorité.
LES DEUX COURANTS DE LA POÉSIE
Il est admis assez communément que le
poésie est morte en France; que les préoc
cupations de la vie matérielle sont trop abw
sorbantes et enlèvent aux poètes l'aspiration
charmeresse et l'image'éclatante.
Nous croyons cette opinion tout au moine
exagérée il y a des poëtes, peut-être n'ont
ils pas un nombre suffisant de lecteurs, e
'c'est ce qui fait reeuler les éditeurs quand oS
leur présente en manuscrit un volume ai
vers.
Il y a eu cependant un vigoureux élan de
poésie au moment de la guerre et pendant
le siège de Paris on garnirait facilement
les rayons d'une bibliothèque de moyenne
grandeur avec les odes ou les récits patriote
Cette source d'inspiration guerrière et m-
dignée alimente encore aujourd'hui la plu-
part des recueils de poésie. Nous avons sous
les yeux plusieurs volumes dont une bonne
moitié des pièces en vers ont été écrites sous
le coup des désastres de la patrie.
Les autres chants ont pour sujets les éterr
nels sentiments humains, toujours nouveaux,
Nous citerons notamment les Cris du cour,
Ii'émésis, par un paysan champenois (1).
L'amour de la patrie, la haine de l'ennemi
éclatent à chaque page en strophes puissant
tes, enimprécati ons énergiques. Nous croyon!
prudent dene pas suivre le poète qu'il nous
suffise de recommander son livre que nou:
voulons bien croire d'un paysan patriote,
malgré des raffinements de pensée et des vi,
gueurs d'expression qui témoignent d'un''
étude sérieuse de l'antiquité.
La France est généreuse envers un ennemi.
Mais quand elle hait bien, a n'est pas à demi,
C'est par ces deux vers bien frappés que se
termine une des pièces; dans la partie noi:
guerrière du recueil, nous relevons une belle
(1) Un vol. Dentu, éditeur.
Non; tu vivras pour attendre mon retour.
Reviendras-tu? puisque tu me cache;
où tu vas, c'est que le danger est grand:
Un soldat est toujours en danger, tu Ic
sais bien.
Mon père s'écria la malheureuse en-
fant dans un dernier ehort, le combat ver;
lequel tu marches ne ressemble point aus
autres
Qui te l'a dit? fit le duc inquiet, et deje
Mon cœur, répondit Vanina, qui vit avec
terreur disparaître l'attendrissement passa
ger de son père.
J'avais bisn besoin de venir ici. mur-
mura-t-il, cette petite folle me tourne la tête
avec ses terreurs et ses larmes.
C'est. que je L'aima, mon père
Vauina retomba accablée sur son oreiller.
Le rayon qui avait un instant illuminé sor
cœur était éteint,
Maria, dit ieducenpassant dans .la pièces
voisine, veille cette enfant, elle est vraiment
Van'na entendit cet ordre. Le jour allaif
venir •' l'échelle de corde se balançait au ro-
cher. Comment faire sortir Frédéric de l'ora-
toire..
Maria obéissante vingt s'asseoir à son che-
veto
Va te reposer, nourrice, dit-elle d'une
voix dormante.
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