Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 08 mars 1874 08 mars 1874
Description : 1874/03/08 (Numéro 4090). 1874/03/08 (Numéro 4090).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592125m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
1 Le Petit
J? Le chancelier donnera son assentiment à
Il tout ce^a; le speaker saluera, se retirera et
fera connaître ensuite aux Communes la ré-
ponse du chancelier.
Puis la formalité du serment commencera
et se continuera samedi et lundi.
C'est mardi vraisemblablement que les
Communes seront de nouveau appelées à la
Chambre haute, pour recevoir communica-
tion des ordonnances convoquant tous les
collèges rendus vacants par 1 acception des
fonctions ministérielles; et elles s'ajourne-
ront une dizaine uneou quinzaine pour lais-
ser au gouvernement le temps dese faire réé-
lire.
C'est alors seulement que la session com-
mencera par la lecture du discours royal.
Je dois vous faire observer qu'il n'y a pa*
ici de vérification des pouvoirs. Toutes les
élections sont censé être loyalement faites.
Si,elles sont attaquées ce n'est pas devant le
Parlement, mais devant la cour des plaids
communs, un des tribunaux ordinaires, qui
i a seul qualité pour en connaître.
Vous avez remarqué le luxe d'humilité de
la part des Communes, et de hauteur de la
partdes lords et de la couronne. On pourrait
croire, à en juger par les apparences, que
celle-ci est dans une situation d'infériorité
et de dépendance, tandis qu'elle est en défi-
nitive souveraine maîtresse et bien autre-
ment puissante que les lords et le trône lui-
même.
Cette apparente soumission des fidèïés
Communes n'est qu'un dernier vestige resté
dans le langage des anciennes coutumes.; la
fejédominancè définitive des Communes date
la réforme de 1832. B. LOULÉ.
PETITES NOUVELLES
Le premier président de la Cour des comptes
ieçevra ce soir, samedi, et les samedisauivants:
̃ A la date de jeudi, la Banque de France, à Pa-
ris et dans ses succursales, a en argent monnayé et
lingots, 956,676,593 fr. 68 c., et en portefeuille
fr. 16 c.
Par décret du 26 février ont eu lieu, dans la
cavalerie, 36 nominations au grade de capitaine,
3(3 de lieutenant, et 58 de sous-lieutenant.
Les gardiens de la paix ont arrêté, hier, 276
individus pour cause d'ivcesse 'publiqne.
Quelques boulangers du 14e arrondissement
viennent de diminuer.le prix dn pain; depuis hier
matin, ils le vendent à raison de 90, c. les 2 kil.
Un concours pour deux places de chirurgiens
aura lieu au bureau central d'admission des hôpi-
taux, le 30 avril prochain.
La Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée a
accordé la faveur du demi-tarif aux délégués des
sociétés savantes qui se rendront'à la session du
mois d'avril à Paris..
Assemblées générates de demain dimanche:
à 1 h., rue du Temple, 79, la Société des layetiers
et coffretiers; à 2 h., à l'école, rue Caffarëlli, la
Société mutuelle des Francs-Comtois.
A 2 h., assemblée de charité à St- Lambert de
Vaugirard, en faveur-des pauvres de la paroisse.
Desbarrolles va quitter Paris pour trois mois,
dans quelques jours, afin d'aller terminer, à San-
Eemo, le livre le Dernier nxot des mystères de
la.vna.in, annoncé aux adeptes depuis si longtemps.
La Bourse de Londres sera fermée aujour-
d'hui jour cause de réparations.
LES VOLONTAIRES D'UN AN
Le général de Ladmirault, gouverneur de
Paris, passe en ce moment l'inspection des
volontaires d'un an dans chaque régiment
de la garnison de Paris,
La revue générale aura lieu, assure-t-on,
dans les premiers jours de la semaine pro-
chaine. -̃
Le volontariat d'un an avait\ rencontré
beaucoup d'adversaires, et quelques-uns
parmi.les officiers. En présence des résultats
obtenus, leur opinion a dû se modifier.
On craignait notamment que ces jeunes
gens de bonne famille, pouvant se livrer, par
suite de leur position de fortune à toute
fettflletoadtt^Mar» 1874
LE ROI DE CORSE
wj 2° PARÏIE. LES RIYÀLËS
̃ •. V
Suite
La folle pensionnaire de Port-Royal ne de-
flalt rien y perdre, ni le peuple non plus.
Les fêtes furent remises au jour du couron-
nement, et Renée, qui en réclama la direc-
tion, les promit splendides.
Frédéric profita de l'intervalle pour de-
mander au roi un congé de quelques jours,
et se rendit à Corte, où depuis longtemps le
portaient ses désirs.
Est-ce que déjà, lui demanda la reine,
mes amis m'abandonnent?
Votre Majesté ne le pense pas, répondit
Frédéric, mais j'ailaissé à Corte une- amie
qui a besoin d'être rassurée sur mon ab-
sence, et que je désire revoir.
Allez donc, monsieur de Le-wen, mais
rappelez-vous qu'à votre retour je me mon-
trerai curieuse.
de serai toujours aux ordres de Votre
Majesté.
Renée rejsta après te départ de
sortes de dépenses, ne prissent les mauvaises
habitudes que contractaient parfois des en-
gagés volontaires de l'ancien système. Ces
craintes étaient sans fondement.
Le ministre de la guerre avait donné aux
chefs de corps des instructions claires et pré-
cises, et ceux-ci choisirent à leur tour dans
leur régiments des officiers sur lesquels ils
savaient pouvoir compter et quifurent char-
gés de l'instruction theorique et pratique- des
volontaires. Ceux-ci bien menés, bien diri-
gés, furent bientôt cités comme des modèles
aux autres soldais.
Il était à craindre que ces derniers ne nour
rissent certaines pi'éventions contre les vo-
lontaires il n'en fut rien; loin de là.
Le travail, incessant auquel les volontaires
sont soumis no les découragea nullement;
un certain nombre d'entre eux qui étaient
entrés au régiment sans aucune pensée d'a-
venir, ont même changé d'avis et ont de
mandé à rester au corps après leur année
de volontariat.
C'est le plus bel éloge qu'on puisse faire de
l'institution.-
Nous ne voulons pas dire qu'il n'y ait pas
eu quelques défaillances plusieurs volon-
taires se sont vu infliger des peines discipli-
naires pour des manquements au service, un
seui a été puni pour faute- grave.
La revue générale des volontaires d'un an
aura lieu au Champ-de-Mars.
PARIS
La température a baissé-assez sensible-
ment hier matin; les lacs des jardins pu-
blics avaient une légère couche de glace. La
1 journée a été -assez belle; mais, dans la mati-
née, un léger brouillard enveloppait les hau-
teurs de la capitale. Les bateaux-mouches
n'ont commencé leuj' service qu'une heure
après l'heure réglementaire.
"M. Ch. Sainte-Glaire-Deville, inspecteur
général des stations météorologiques, a cru
pouvoir annoncer à l'Académie des sciences
une nouvelle apparition d'une basse tempé-
rature (gelée, glace ou neige) pour les jours
compris entre le 9 et le 13 de ce mois.
Voilà une prédiction nette, sans ambages
et à courte échéance nous verrons si les
faits confirmeront les prévisions de la science.
La cour de cassation a rejeté le pourvoi de
la femme Grandière, condamnée à la peine
de mort par l'arrêt de la cour d'assises du
Calvados, du 4 février 1874, pour infanticide.
Le Journal officiel publie un certain nom-
bre de promotions dans l'ordre de la Légion
d'honneur/ parmi lesquelles nous remar-
quons les suivants
Grand oflicier M. Patin, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie française. Oflicier
M. T.héodore Barrière, auteur dramatique.
Chevaliers: M. de Loménie de l'Académie
française, professeur au collège de France
M. Réty, chef dusecrétariat au Conservatoire
de musique.
Il y a toujours des chevaliers d'industrie
prêts à exploiter toutes les actualités.- En
voici un qui a songé à utiliser la jurispru-
dence appliquée depuis quelque temps aux
duels; il a réussi deux,ou trois fois.
C'est un étranger. L'autre jour encore il se
présente chez M.le baron de W auquel
il raconte qu'il est fils d'un membre de la
la Chambredes représentants de son pays. Il
a eu le malheur, de blesser èn duel M. X. Il
demande le moyen de quitter Paris pour
s'embarquer ensuite au Havre; il écrit quel-
ques lignes-touchantes à son père, puis re-
çoit du baron de quoi faire le voyage.
Mais le tour a été éventé, et comme ses
compatriotes ont menacé de'le dénoncer, cet
individu a disparu.
Nous recevons une lettre de part qui est
pour ainsi dire le dernier mot de' l'aflaire
d'Ampouiliac, dénouée avant-hier devant la
coùr d'assises de la Hante-Garonne
Jeudi prochain, 12 mars, à onze heures
précises, sera célébré à l'église de la Trinité,
Nous laisserons la reine de Corse préparer
avec Marianne les fêtes du couronnement,
pendant que son époux prépare une nouvelle
expédition maritime contre Gênes, et nous
suivrons à Corte Frédéric de Lewen.
CHAPITRE VI
La Conjuration
Le commandant avait quitté son costume
militaire, et vêtu d'un simple habit noir, il
voyageait comme touriste francais, en com-
pagnie^lu fidèle Bernard. Tous les deux sui-
vaient à cheval la route qui conduit à la
piève de Niolo, du côté de Corte.
Ils gardaient le silence. Frédéric, absorbé
dans une pensée unique, pressait sa mon-
ture, quoiqu'il fût à peine deux heures, et
qu'il ne voulût pas arriver avant la nuit.
Son;impatience était si grande qu'il ne se ren-
dait plus compte ni de l'espace, ni du temps.
Ils étaient â Rostino à quatre heures. Ils
s'arrêtèrent devant une auberge, sur la porte
de laquelle s'étalait un arbre de nature indé-
finissable, mais de dimension géante. C'était
l'auberge du Grand-Pin.
-Je vais t'attendre ici, dit Frédéricâ Ber-
nard tu entreras dans la ville ci pied, com-
me si tu revenais de la promenade, tu pas-
seras devant le château d'Orezza, tu regar-
deras toutes les fenêtres et tu reviendras.
Que dois-je voir aux fenêtres?
Rien, peut-être. Va vite, et reviens plus
vite encore..
•̃•^rédéj'fi rfesaaada. uùa chambre pour se'
un service de Requiem pour le repos de l'âme
de la victime, M. le baron 'Adolphe delà
Tombelle.
Au point du jour, hier matin, des mari-
niers aperçurent, flottant sur l'eau, enamont
du pontd'Austerlitz,unelbrme'confuse qu'ils
prirent tout d'abord pour le cadavre d'un
noyé. Ils se dirigèrent,aussitôt vers le corps
et recueillirent la masse inerte dans leur
barque. Ce n'était qu'un manequm recouvert
d'un paletot uséet d'un chapeau hors d'usage.
On reclerclre le farceur lugubre qui a ap-
pliqué son imagination à trouver cette stu-
pido platsanterie.
Une concierge de la rue Ducouédic vit en-
trer hier, dans sa loge, une dame assez bien
mise, accompagnée d'une petite fille parais-
sant âgée de sept à huit ans.
Madame, dit la visiteuse, voulez-vous
me'montrer l'appartement que vous avez à
louer.
Je suis seule en ce moment, répliqua la
portière; mais mon mari ne tardera pas à
rentrer.
Oh que cela ne vous inquiète pas, re-
prend l'inconnue, nia petite gardera la loge.
On visita l'appartement; ce fut l'aflaira de
dix minutes mais, une heure après le dé-
part de l'inconnue, la concierge s'aperçut
qu'on lui avait dérobé unemontre en argent,
des bijoux, et une somme de 25 francs placés
dans l'un des tiroirs de la commode.
C'est probablement l'enfant que cette in-
connue a- dressée au vol.
Deux jeunes gens .de province étaient opia-
cés comme commis dans nn des grands ma-
gasins de nouveautés de. Paris.
La vie parisienne a eu pour les jeunes gens
des entraînements qui leur ont fait commet-
tre plusieurs actes de détournement de
fonds et de marchandises pour 15,000 francs
environ.
Les disparitions devinrent dans les der-
niers temps si grandes, que le patron or-
donna une active surveillance sur tout son
personnel.
L'un des deux jeunes gens fut pris à la sor-
tie du magasin avec une pièce de soierie
qu'il dissimulait sous son mac-farlane.
Arrêté, il avoua les nombreux détourne-
ments de complicité avec son ami, qui fut ar-
rêté le soir même.
GRAND SUCCÈS. La Veloutine est une
poudre de riz spéciale adhérente et invisible.
Préparée au bismuth, elle a sur la peau une
action'salutaire. Ch. Fay, invr, 9, r. dela Paix
BEVUE DES THÉÂTRES
Ce soir, représentation très-intéressante au théâ-
tre du Gymnase, où Bouffé reparaîtra dans le rôle
de Pauvre Jacques. Le spectacle se composera, en
outre, de deux première représentations: Brûlons
Voltaire, et le Cadeau de noces, comédie en un acte.
X C'est cette nuit qu'aura lieu à l'Opéra-Comique
le grand bal paré et -costumé que donne tous les ans
l'Association des artistes dramatiques. Le produit
de cette fête est destiné à la Caisse de secours de la
Société.
X Demain, par extraordinaire, à l'Opéra, le Trou-
vère et le ballet deDiavolina.
X Demain dimanche, à la Gaité, matinée littéraire
et musicale au bénéfice des fourneaux économiques.
Voici le programme
Le Barbier de Séville, interprété par MM. Coque-
lin, Febvre. de la Comédie-Française; Mlle Anto-
nine, de l'Odéon, et par MM. Scipion, Courcelles et
Chevalier.
Les Rendez-vous Bourgeois, chanté par MmesThéo
Dartaux, L. Grival, Elrit Gilbert, et par MM.Dau-
bray, Christian, Bonnet et Troy.
X Au théâtre Cluny matinée dramatique au,
bénéfice de M. Baralto, avec le concours des ar-
tistes de l'Odéon, 'des Variétés, du Palais-Roval, de
la' Renaissance, des Menus-Plaisirs, des Délasse-
ments-Comiques et de l'Alcazar.
X On donnait hier les plus tristes nouvelles de la
santé de Mlle besclée. Tout espoir d'amélioration
serait perdu désormais, et il faudrait s'attendre
d'instant en- instant à voir succomber ,la malheu-
reuse artiste.
X M. Ballande vient d'accepter et de mettre en
répétition,' pour les matinées de la Porte-Saint-
Martin, un acte en vers d'un de nos jeunes confrè-
res, M. Paul Demeny. CHARLES DARCOURS:
FOULARD DE L'INDE pour costume. R. Rivoli, 114.
reposer quelques heures; on le conduisit à
l'étage supérieur. Il congédia l'hôte et se re-
prit.à rêver, ne pouvant faire mieux.
L'unique fenêtre de cette chambre avait
une jalousie, qu'on avait baissée pendant les
heures de soleil; il ne la releva pas. En face
de cette fenêtre s'étendait un maquis im-
mense, traversé par plusieurs chemins et
semé de quelques taillis.
A peine Frédéric s'était-il assis, que le pas
de deux chevaux qui s'approchaient at-
tira' son attention. Il regarda à travers les
planchettes de la jalousie des cavaliers
suivaient la itoute qu'il venait de quitter,
et, comme lui, s'arrêtèrent à l'auberge du
Grand-Pin.
C'est ici, dit l'un d'eux.
Ils descendirent de cheval.
L'hôte accourut sur sa porte.
Que désirent vos seigneuries? deman-
As-tu des voyageurs?
Un seul. Un jeune artiste français qui
dort là haut-en ce moment:
C'est bien. Fais donner à souper à nos
chevauz; nous ne partirons qu'à la nuit. S'il
vient d'autres voyageurs, tu les introduiras.
Ils entrèrent, mais presque .aussitôt il en
arriva deux autres, en tout semblables, et la
même comédie recommença.
Qu'est-ce que'cela? se demandait Fr édé-
ric qui ne pouvait voir leur visage sous leur
chapeau à larges bords, et le col de man|eau
qui les«achaiif
épousait à Paris une jeune fille très riche et
fort jolie.
Après le mariage vinrent les visites de
noces.
Une seule restait à faire à une cousine ger.
maine de la mariée, Mme X. mariée de-
puis un an, habitant à dix lieues de Paris qui
avait été empêchée d'assister à la cérémonie.-
Le voyage avait été fixé à' dimanche; la
cousine prévenue avait préparé le repas, et
envoyé M. X. sonmari à lagarepourcher-
cher le jeune couple.'
A onze heures et demie, le train amenait
les nouveaux mariés, enchantés de faire cette
partie de campagne; le cousin embrassa la
jeune femme, les deux hommes se serrèrent
la main et l'on partit.
On arrive à l'habitation; la cousine at-
tend sur le perron de la maison; elle ac-
cueille d'une façon charmante la jeune
femme d'abord, puis elle se tourne vers le
mari.. pousse un cri et s'évanouit.
On s'imagine la stupéfaction des trois au-
tres personnes, qui se regardent une seconde.
Lo marie était pâle comme un linceul.
On transporta Aime, X. évanouie chez
elle, et son mari, inquiet, l'esprit traversé de
1 toutes sortes de suppositions, oubliait tota-
La nouvelle mariée, plus inquiète de la
pâleur subite de son mari que de l'évanouis-
sement de sa cousine, se perd en conjectu-
res. Elle hasarde un timide
-Mon Dieu! qu'est-ce que cela veut dire?
Je ne sais, lui répond lejmari allez re-
joindre votre cousine; ces gens-là perdent la
tête; ils ne songent pas même à appeler un
médecin. J'y vais.. t
Et il disparut.
Chercher un médecin dans une ville qu'il
ne connaissàit pas, parut singulier à la pau-
vre jeune femme; en attendant, elle se ren-
dit auprès de sa cousine toujours évanouie.
Au bout d'un quart d'heure de soins, celle-ci
revint à la vie; elle regarda autour d'elle
en murmurant: Oh l'infâme! le misérable!
M. X. cependant, de plus, en. plus soup-
çonneux, la paressa de s'expliquer.
Oh! répondit-elle, laisser là vos sup·
positions, il y a déjà assez de la vérité.
Et elle refusa d'en dire plus.
M. X. rageait intérieurement de ne pou-'
voir insister; quant à la jeune mariée, sonin-
quiétude augmentait d'instant en instant, son
mari ne revenait pas
C'est elle qu'il fallait tranquilliser et con-*
soler maintenant. On ne la quittait-pas d'un
instant.
Bref les heures passèrent et la pauvre
femme demanda qu'en la ramenât chez elle,
à Paris.
M. X. dut naturellement se charger de
la reconduire. On se figure dans quelle dis-
position d'esprit il était.
Au moment où il allait monter en voiture
à côté de la mariée, sa femme le rappela sous
un prétexte quelconque et se trouvant enfin
seule avec lui put lui dire la vérité.
Le jeune marié avait épousé quelques an-
nées auparavant la sœur de Mme X. et
l'avait abandonnée en Amérique avec deux
enfants.
M. X. se sentit soulagé d'un grand poids,
bien que la révélation l'atterrât d'un autre
côté. Il reconduisit la jeune femme à Paris,
où celle-ci avait conservé le vague espoir dQ
retrouver le fugitif; naturellement elle ne 19
revit pas.
Les parents furent instruits de la vérité, et
sur la plainte du père un mandat d'amener
fut lancé contre le bigame.
Quant à la jeune femme, elle ignore en-
core aujourd'hui la réalité.
LA PETITE POSTE
M. A. l. (Jura). Il existe en effet des -places
dans les chemins de fer pour les anciens militaires;
mais pour être ancien militaire, il faut avoir servi,
m. E. n. àArras. Pour être électeur, il faut
être citoyen française. Faites-vous naturaliser. Vos
états de service vous vaudront remise des frais.
Mais sa surprise fut bien plus grande lors.
que d'un maquis voisin sortirent quatre au-'
tres compagnons qui tous comme s'ils o.béis-
saient à un mot d'ordre, entrèrent au Grand-
Pin.
Décidément, se dit Frédéric, j'ai eu une
bonne inspiration d'entrer ici; reste à savoir
si ce sont des bandits ou des ennemis.
Il écouta; mais' ce fut en vairi. Les voix
n'arrivaient pas jusqu'à lui. En compensation,
il entendit de nouveaux le pas de deux che-
vaux sur une troisième .route.
Encore quatre, dit-il, et la douzaine y sera.
La soirée était superbe. Le soleil, en des-
cendant derrière les montagnes, jetait à la
piève des teintes d'incendie. Le pressenti-
ment qui étreignait le cour du jeune hom-
me depuis le matin augmenta à la vue de ces
hommes mystérieux. Il lui disait que ces
voyageurs étaient un danger. A travers les
fentes de la jalousie baissée, son œil ploo-
geait sur la route de Corte, où l'on pouvait
voir jusqu'à une certaine distance. Le cré-
puscule commençait à s'étendre sur toute la
campagne, lorsque Bernard parut à l'extré-
mité du chemin. (Frédécic souleva 'douce-
ment la jalousie, mit un doigt sur sa bouche,
et fit signe au domestique d'entrer dans la-
maquis.
Quelques instants après, il descendait.
Vous avez du monde, dit-il à l'hôtesse
qu'il rencontra dans M^
J? Le chancelier donnera son assentiment à
Il tout ce^a; le speaker saluera, se retirera et
fera connaître ensuite aux Communes la ré-
ponse du chancelier.
Puis la formalité du serment commencera
et se continuera samedi et lundi.
C'est mardi vraisemblablement que les
Communes seront de nouveau appelées à la
Chambre haute, pour recevoir communica-
tion des ordonnances convoquant tous les
collèges rendus vacants par 1 acception des
fonctions ministérielles; et elles s'ajourne-
ront une dizaine uneou quinzaine pour lais-
ser au gouvernement le temps dese faire réé-
lire.
C'est alors seulement que la session com-
mencera par la lecture du discours royal.
Je dois vous faire observer qu'il n'y a pa*
ici de vérification des pouvoirs. Toutes les
élections sont censé être loyalement faites.
Si,elles sont attaquées ce n'est pas devant le
Parlement, mais devant la cour des plaids
communs, un des tribunaux ordinaires, qui
i a seul qualité pour en connaître.
Vous avez remarqué le luxe d'humilité de
la part des Communes, et de hauteur de la
partdes lords et de la couronne. On pourrait
croire, à en juger par les apparences, que
celle-ci est dans une situation d'infériorité
et de dépendance, tandis qu'elle est en défi-
nitive souveraine maîtresse et bien autre-
ment puissante que les lords et le trône lui-
même.
Cette apparente soumission des fidèïés
Communes n'est qu'un dernier vestige resté
dans le langage des anciennes coutumes.; la
fejédominancè définitive des Communes date
la réforme de 1832. B. LOULÉ.
PETITES NOUVELLES
Le premier président de la Cour des comptes
ieçevra ce soir, samedi, et les samedisauivants:
̃ A la date de jeudi, la Banque de France, à Pa-
ris et dans ses succursales, a en argent monnayé et
lingots, 956,676,593 fr. 68 c., et en portefeuille
fr. 16 c.
Par décret du 26 février ont eu lieu, dans la
cavalerie, 36 nominations au grade de capitaine,
3(3 de lieutenant, et 58 de sous-lieutenant.
Les gardiens de la paix ont arrêté, hier, 276
individus pour cause d'ivcesse 'publiqne.
Quelques boulangers du 14e arrondissement
viennent de diminuer.le prix dn pain; depuis hier
matin, ils le vendent à raison de 90, c. les 2 kil.
Un concours pour deux places de chirurgiens
aura lieu au bureau central d'admission des hôpi-
taux, le 30 avril prochain.
La Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée a
accordé la faveur du demi-tarif aux délégués des
sociétés savantes qui se rendront'à la session du
mois d'avril à Paris..
Assemblées générates de demain dimanche:
à 1 h., rue du Temple, 79, la Société des layetiers
et coffretiers; à 2 h., à l'école, rue Caffarëlli, la
Société mutuelle des Francs-Comtois.
A 2 h., assemblée de charité à St- Lambert de
Vaugirard, en faveur-des pauvres de la paroisse.
Desbarrolles va quitter Paris pour trois mois,
dans quelques jours, afin d'aller terminer, à San-
Eemo, le livre le Dernier nxot des mystères de
la.vna.in, annoncé aux adeptes depuis si longtemps.
La Bourse de Londres sera fermée aujour-
d'hui jour cause de réparations.
LES VOLONTAIRES D'UN AN
Le général de Ladmirault, gouverneur de
Paris, passe en ce moment l'inspection des
volontaires d'un an dans chaque régiment
de la garnison de Paris,
La revue générale aura lieu, assure-t-on,
dans les premiers jours de la semaine pro-
chaine. -̃
Le volontariat d'un an avait\ rencontré
beaucoup d'adversaires, et quelques-uns
parmi.les officiers. En présence des résultats
obtenus, leur opinion a dû se modifier.
On craignait notamment que ces jeunes
gens de bonne famille, pouvant se livrer, par
suite de leur position de fortune à toute
fettflletoadtt^Mar» 1874
LE ROI DE CORSE
wj 2° PARÏIE. LES RIYÀLËS
̃ •. V
Suite
La folle pensionnaire de Port-Royal ne de-
flalt rien y perdre, ni le peuple non plus.
Les fêtes furent remises au jour du couron-
nement, et Renée, qui en réclama la direc-
tion, les promit splendides.
Frédéric profita de l'intervalle pour de-
mander au roi un congé de quelques jours,
et se rendit à Corte, où depuis longtemps le
portaient ses désirs.
Est-ce que déjà, lui demanda la reine,
mes amis m'abandonnent?
Votre Majesté ne le pense pas, répondit
Frédéric, mais j'ailaissé à Corte une- amie
qui a besoin d'être rassurée sur mon ab-
sence, et que je désire revoir.
Allez donc, monsieur de Le-wen, mais
rappelez-vous qu'à votre retour je me mon-
trerai curieuse.
de serai toujours aux ordres de Votre
Majesté.
Renée rejsta après te départ de
sortes de dépenses, ne prissent les mauvaises
habitudes que contractaient parfois des en-
gagés volontaires de l'ancien système. Ces
craintes étaient sans fondement.
Le ministre de la guerre avait donné aux
chefs de corps des instructions claires et pré-
cises, et ceux-ci choisirent à leur tour dans
leur régiments des officiers sur lesquels ils
savaient pouvoir compter et quifurent char-
gés de l'instruction theorique et pratique- des
volontaires. Ceux-ci bien menés, bien diri-
gés, furent bientôt cités comme des modèles
aux autres soldais.
Il était à craindre que ces derniers ne nour
rissent certaines pi'éventions contre les vo-
lontaires il n'en fut rien; loin de là.
Le travail, incessant auquel les volontaires
sont soumis no les découragea nullement;
un certain nombre d'entre eux qui étaient
entrés au régiment sans aucune pensée d'a-
venir, ont même changé d'avis et ont de
mandé à rester au corps après leur année
de volontariat.
C'est le plus bel éloge qu'on puisse faire de
l'institution.-
Nous ne voulons pas dire qu'il n'y ait pas
eu quelques défaillances plusieurs volon-
taires se sont vu infliger des peines discipli-
naires pour des manquements au service, un
seui a été puni pour faute- grave.
La revue générale des volontaires d'un an
aura lieu au Champ-de-Mars.
PARIS
La température a baissé-assez sensible-
ment hier matin; les lacs des jardins pu-
blics avaient une légère couche de glace. La
1 journée a été -assez belle; mais, dans la mati-
née, un léger brouillard enveloppait les hau-
teurs de la capitale. Les bateaux-mouches
n'ont commencé leuj' service qu'une heure
après l'heure réglementaire.
"M. Ch. Sainte-Glaire-Deville, inspecteur
général des stations météorologiques, a cru
pouvoir annoncer à l'Académie des sciences
une nouvelle apparition d'une basse tempé-
rature (gelée, glace ou neige) pour les jours
compris entre le 9 et le 13 de ce mois.
Voilà une prédiction nette, sans ambages
et à courte échéance nous verrons si les
faits confirmeront les prévisions de la science.
La cour de cassation a rejeté le pourvoi de
la femme Grandière, condamnée à la peine
de mort par l'arrêt de la cour d'assises du
Calvados, du 4 février 1874, pour infanticide.
Le Journal officiel publie un certain nom-
bre de promotions dans l'ordre de la Légion
d'honneur/ parmi lesquelles nous remar-
quons les suivants
Grand oflicier M. Patin, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie française. Oflicier
M. T.héodore Barrière, auteur dramatique.
Chevaliers: M. de Loménie de l'Académie
française, professeur au collège de France
M. Réty, chef dusecrétariat au Conservatoire
de musique.
Il y a toujours des chevaliers d'industrie
prêts à exploiter toutes les actualités.- En
voici un qui a songé à utiliser la jurispru-
dence appliquée depuis quelque temps aux
duels; il a réussi deux,ou trois fois.
C'est un étranger. L'autre jour encore il se
présente chez M.le baron de W auquel
il raconte qu'il est fils d'un membre de la
la Chambredes représentants de son pays. Il
a eu le malheur, de blesser èn duel M. X. Il
demande le moyen de quitter Paris pour
s'embarquer ensuite au Havre; il écrit quel-
ques lignes-touchantes à son père, puis re-
çoit du baron de quoi faire le voyage.
Mais le tour a été éventé, et comme ses
compatriotes ont menacé de'le dénoncer, cet
individu a disparu.
Nous recevons une lettre de part qui est
pour ainsi dire le dernier mot de' l'aflaire
d'Ampouiliac, dénouée avant-hier devant la
coùr d'assises de la Hante-Garonne
Jeudi prochain, 12 mars, à onze heures
précises, sera célébré à l'église de la Trinité,
Nous laisserons la reine de Corse préparer
avec Marianne les fêtes du couronnement,
pendant que son époux prépare une nouvelle
expédition maritime contre Gênes, et nous
suivrons à Corte Frédéric de Lewen.
CHAPITRE VI
La Conjuration
Le commandant avait quitté son costume
militaire, et vêtu d'un simple habit noir, il
voyageait comme touriste francais, en com-
pagnie^lu fidèle Bernard. Tous les deux sui-
vaient à cheval la route qui conduit à la
piève de Niolo, du côté de Corte.
Ils gardaient le silence. Frédéric, absorbé
dans une pensée unique, pressait sa mon-
ture, quoiqu'il fût à peine deux heures, et
qu'il ne voulût pas arriver avant la nuit.
Son;impatience était si grande qu'il ne se ren-
dait plus compte ni de l'espace, ni du temps.
Ils étaient â Rostino à quatre heures. Ils
s'arrêtèrent devant une auberge, sur la porte
de laquelle s'étalait un arbre de nature indé-
finissable, mais de dimension géante. C'était
l'auberge du Grand-Pin.
-Je vais t'attendre ici, dit Frédéricâ Ber-
nard tu entreras dans la ville ci pied, com-
me si tu revenais de la promenade, tu pas-
seras devant le château d'Orezza, tu regar-
deras toutes les fenêtres et tu reviendras.
Que dois-je voir aux fenêtres?
Rien, peut-être. Va vite, et reviens plus
vite encore..
•̃•^rédéj'fi rfesaaada. uùa chambre pour se'
un service de Requiem pour le repos de l'âme
de la victime, M. le baron 'Adolphe delà
Tombelle.
Au point du jour, hier matin, des mari-
niers aperçurent, flottant sur l'eau, enamont
du pontd'Austerlitz,unelbrme'confuse qu'ils
prirent tout d'abord pour le cadavre d'un
noyé. Ils se dirigèrent,aussitôt vers le corps
et recueillirent la masse inerte dans leur
barque. Ce n'était qu'un manequm recouvert
d'un paletot uséet d'un chapeau hors d'usage.
On reclerclre le farceur lugubre qui a ap-
pliqué son imagination à trouver cette stu-
pido platsanterie.
Une concierge de la rue Ducouédic vit en-
trer hier, dans sa loge, une dame assez bien
mise, accompagnée d'une petite fille parais-
sant âgée de sept à huit ans.
Madame, dit la visiteuse, voulez-vous
me'montrer l'appartement que vous avez à
louer.
Je suis seule en ce moment, répliqua la
portière; mais mon mari ne tardera pas à
rentrer.
Oh que cela ne vous inquiète pas, re-
prend l'inconnue, nia petite gardera la loge.
On visita l'appartement; ce fut l'aflaira de
dix minutes mais, une heure après le dé-
part de l'inconnue, la concierge s'aperçut
qu'on lui avait dérobé unemontre en argent,
des bijoux, et une somme de 25 francs placés
dans l'un des tiroirs de la commode.
C'est probablement l'enfant que cette in-
connue a- dressée au vol.
Deux jeunes gens .de province étaient opia-
cés comme commis dans nn des grands ma-
gasins de nouveautés de. Paris.
La vie parisienne a eu pour les jeunes gens
des entraînements qui leur ont fait commet-
tre plusieurs actes de détournement de
fonds et de marchandises pour 15,000 francs
environ.
Les disparitions devinrent dans les der-
niers temps si grandes, que le patron or-
donna une active surveillance sur tout son
personnel.
L'un des deux jeunes gens fut pris à la sor-
tie du magasin avec une pièce de soierie
qu'il dissimulait sous son mac-farlane.
Arrêté, il avoua les nombreux détourne-
ments de complicité avec son ami, qui fut ar-
rêté le soir même.
GRAND SUCCÈS. La Veloutine est une
poudre de riz spéciale adhérente et invisible.
Préparée au bismuth, elle a sur la peau une
action'salutaire. Ch. Fay, invr, 9, r. dela Paix
BEVUE DES THÉÂTRES
Ce soir, représentation très-intéressante au théâ-
tre du Gymnase, où Bouffé reparaîtra dans le rôle
de Pauvre Jacques. Le spectacle se composera, en
outre, de deux première représentations: Brûlons
Voltaire, et le Cadeau de noces, comédie en un acte.
X C'est cette nuit qu'aura lieu à l'Opéra-Comique
le grand bal paré et -costumé que donne tous les ans
l'Association des artistes dramatiques. Le produit
de cette fête est destiné à la Caisse de secours de la
Société.
X Demain, par extraordinaire, à l'Opéra, le Trou-
vère et le ballet deDiavolina.
X Demain dimanche, à la Gaité, matinée littéraire
et musicale au bénéfice des fourneaux économiques.
Voici le programme
Le Barbier de Séville, interprété par MM. Coque-
lin, Febvre. de la Comédie-Française; Mlle Anto-
nine, de l'Odéon, et par MM. Scipion, Courcelles et
Chevalier.
Les Rendez-vous Bourgeois, chanté par MmesThéo
Dartaux, L. Grival, Elrit Gilbert, et par MM.Dau-
bray, Christian, Bonnet et Troy.
X Au théâtre Cluny matinée dramatique au,
bénéfice de M. Baralto, avec le concours des ar-
tistes de l'Odéon, 'des Variétés, du Palais-Roval, de
la' Renaissance, des Menus-Plaisirs, des Délasse-
ments-Comiques et de l'Alcazar.
X On donnait hier les plus tristes nouvelles de la
santé de Mlle besclée. Tout espoir d'amélioration
serait perdu désormais, et il faudrait s'attendre
d'instant en- instant à voir succomber ,la malheu-
reuse artiste.
X M. Ballande vient d'accepter et de mettre en
répétition,' pour les matinées de la Porte-Saint-
Martin, un acte en vers d'un de nos jeunes confrè-
res, M. Paul Demeny. CHARLES DARCOURS:
FOULARD DE L'INDE pour costume. R. Rivoli, 114.
reposer quelques heures; on le conduisit à
l'étage supérieur. Il congédia l'hôte et se re-
prit.à rêver, ne pouvant faire mieux.
L'unique fenêtre de cette chambre avait
une jalousie, qu'on avait baissée pendant les
heures de soleil; il ne la releva pas. En face
de cette fenêtre s'étendait un maquis im-
mense, traversé par plusieurs chemins et
semé de quelques taillis.
A peine Frédéric s'était-il assis, que le pas
de deux chevaux qui s'approchaient at-
tira' son attention. Il regarda à travers les
planchettes de la jalousie des cavaliers
suivaient la itoute qu'il venait de quitter,
et, comme lui, s'arrêtèrent à l'auberge du
Grand-Pin.
C'est ici, dit l'un d'eux.
Ils descendirent de cheval.
L'hôte accourut sur sa porte.
Que désirent vos seigneuries? deman-
As-tu des voyageurs?
Un seul. Un jeune artiste français qui
dort là haut-en ce moment:
C'est bien. Fais donner à souper à nos
chevauz; nous ne partirons qu'à la nuit. S'il
vient d'autres voyageurs, tu les introduiras.
Ils entrèrent, mais presque .aussitôt il en
arriva deux autres, en tout semblables, et la
même comédie recommença.
Qu'est-ce que'cela? se demandait Fr édé-
ric qui ne pouvait voir leur visage sous leur
chapeau à larges bords, et le col de man|eau
qui les«achaiif
épousait à Paris une jeune fille très riche et
fort jolie.
Après le mariage vinrent les visites de
noces.
Une seule restait à faire à une cousine ger.
maine de la mariée, Mme X. mariée de-
puis un an, habitant à dix lieues de Paris qui
avait été empêchée d'assister à la cérémonie.-
Le voyage avait été fixé à' dimanche; la
cousine prévenue avait préparé le repas, et
envoyé M. X. sonmari à lagarepourcher-
cher le jeune couple.'
A onze heures et demie, le train amenait
les nouveaux mariés, enchantés de faire cette
partie de campagne; le cousin embrassa la
jeune femme, les deux hommes se serrèrent
la main et l'on partit.
On arrive à l'habitation; la cousine at-
tend sur le perron de la maison; elle ac-
cueille d'une façon charmante la jeune
femme d'abord, puis elle se tourne vers le
mari.. pousse un cri et s'évanouit.
On s'imagine la stupéfaction des trois au-
tres personnes, qui se regardent une seconde.
Lo marie était pâle comme un linceul.
On transporta Aime, X. évanouie chez
elle, et son mari, inquiet, l'esprit traversé de
1 toutes sortes de suppositions, oubliait tota-
La nouvelle mariée, plus inquiète de la
pâleur subite de son mari que de l'évanouis-
sement de sa cousine, se perd en conjectu-
res. Elle hasarde un timide
-Mon Dieu! qu'est-ce que cela veut dire?
Je ne sais, lui répond lejmari allez re-
joindre votre cousine; ces gens-là perdent la
tête; ils ne songent pas même à appeler un
médecin. J'y vais.. t
Et il disparut.
Chercher un médecin dans une ville qu'il
ne connaissàit pas, parut singulier à la pau-
vre jeune femme; en attendant, elle se ren-
dit auprès de sa cousine toujours évanouie.
Au bout d'un quart d'heure de soins, celle-ci
revint à la vie; elle regarda autour d'elle
en murmurant: Oh l'infâme! le misérable!
M. X. cependant, de plus, en. plus soup-
çonneux, la paressa de s'expliquer.
Oh! répondit-elle, laisser là vos sup·
positions, il y a déjà assez de la vérité.
Et elle refusa d'en dire plus.
M. X. rageait intérieurement de ne pou-'
voir insister; quant à la jeune mariée, sonin-
quiétude augmentait d'instant en instant, son
mari ne revenait pas
C'est elle qu'il fallait tranquilliser et con-*
soler maintenant. On ne la quittait-pas d'un
instant.
Bref les heures passèrent et la pauvre
femme demanda qu'en la ramenât chez elle,
à Paris.
M. X. dut naturellement se charger de
la reconduire. On se figure dans quelle dis-
position d'esprit il était.
Au moment où il allait monter en voiture
à côté de la mariée, sa femme le rappela sous
un prétexte quelconque et se trouvant enfin
seule avec lui put lui dire la vérité.
Le jeune marié avait épousé quelques an-
nées auparavant la sœur de Mme X. et
l'avait abandonnée en Amérique avec deux
enfants.
M. X. se sentit soulagé d'un grand poids,
bien que la révélation l'atterrât d'un autre
côté. Il reconduisit la jeune femme à Paris,
où celle-ci avait conservé le vague espoir dQ
retrouver le fugitif; naturellement elle ne 19
revit pas.
Les parents furent instruits de la vérité, et
sur la plainte du père un mandat d'amener
fut lancé contre le bigame.
Quant à la jeune femme, elle ignore en-
core aujourd'hui la réalité.
LA PETITE POSTE
M. A. l. (Jura). Il existe en effet des -places
dans les chemins de fer pour les anciens militaires;
mais pour être ancien militaire, il faut avoir servi,
m. E. n. àArras. Pour être électeur, il faut
être citoyen française. Faites-vous naturaliser. Vos
états de service vous vaudront remise des frais.
Mais sa surprise fut bien plus grande lors.
que d'un maquis voisin sortirent quatre au-'
tres compagnons qui tous comme s'ils o.béis-
saient à un mot d'ordre, entrèrent au Grand-
Pin.
Décidément, se dit Frédéric, j'ai eu une
bonne inspiration d'entrer ici; reste à savoir
si ce sont des bandits ou des ennemis.
Il écouta; mais' ce fut en vairi. Les voix
n'arrivaient pas jusqu'à lui. En compensation,
il entendit de nouveaux le pas de deux che-
vaux sur une troisième .route.
Encore quatre, dit-il, et la douzaine y sera.
La soirée était superbe. Le soleil, en des-
cendant derrière les montagnes, jetait à la
piève des teintes d'incendie. Le pressenti-
ment qui étreignait le cour du jeune hom-
me depuis le matin augmenta à la vue de ces
hommes mystérieux. Il lui disait que ces
voyageurs étaient un danger. A travers les
fentes de la jalousie baissée, son œil ploo-
geait sur la route de Corte, où l'on pouvait
voir jusqu'à une certaine distance. Le cré-
puscule commençait à s'étendre sur toute la
campagne, lorsque Bernard parut à l'extré-
mité du chemin. (Frédécic souleva 'douce-
ment la jalousie, mit un doigt sur sa bouche,
et fit signe au domestique d'entrer dans la-
maquis.
Quelques instants après, il descendait.
Vous avez du monde, dit-il à l'hôtesse
qu'il rencontra dans M^
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