Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1874 01 mars 1874
Description : 1874/03/01 (Numéro 4083). 1874/03/01 (Numéro 4083).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
,;S'
paysage la manière noire deiRibera. et il en
tire des effets souvent saisissants. Ses Blan-
chisseuses éveillent l'impression d'un Cour-
bet assombri. M. Lansyér est représenté par
fine- Marine comme lui seul sait les faire
maintenant. Le Ruisseau et le Pâturage de M.
Gosselin ont trop les défauts de Dupré, sans
en avoir assez les qualités..
Et lorsque sur les gens on prétend se régler
C'est par les beaux côté^ qu'il leur faut ressembler.
Bien des choses encore seraient à citer. Il
est impossible, cependant, de ne point signa-
ler un très remarquable Luminais, un Pro-
tais qui reproduit une fois de plus le motif
cher au .peintre;- un Joueur de Banduria, de
Gustave Doré, très original et très étrange,
une jolie petite femme Louis XV de Faivre.
un Vibert toujours un peu lâché, mais tou-
jours amusant à regarder, enfin un Phi-
lippe Rousseau splendide de simplicité et de
vérité.
On le voit, malgré l'obligatoire brièveté de
cette rapide revue, l'exposition du Cercle de
l'Union artistique estintéressante et curieuse.
C'est en quelque sorte la préface dusalon di-
sions-nous en commençant, et il fa,ut conye:
nir, qu'une telle préface donne envie de lire
le livré, ou plutôt-le livret du salon qui s'ou-
vrira dans deux -mois. E. DRUMONT,
REVUE DES THÉÂTRES
La cqnjmission du budget de l'Assemblée riatîp-
i «aie, vient d'adopter, par 14 voix contre 7, le projet
de loi qui avait été repoussé une première fois, et
portant ouverture d'un. crédit de 12,000 fr. pour le
rétablissement de la censure.
X On annonce que, comme don d'heureux avè-
nement, M. Charles Gounod' aurait promis un ou-
• vrage- à M. Du Locle, le nouveau directeur de l'O-
péra-Comique.
Il est toujours question à ce théâtre d'une reprise
de Mireille.
X Voici quelle sera la composition du spectacle
qui succédera aux Bouffes à la Branche cassée:
Les Pattes Manches, de M. Laurent de Rillé, pa-
roles de MM. Marc Constantin et Coron Mariée de-
puis midi', de MM. Busnasch, Liorat et ^aoobi et
le Bouton, de'MM. Grange, Bernard etîalexi.
X Ce soir à l'Eldorado, première représen-.
tàtion d'une grande scène sérieuse, a deux person-
nages, de M. H. Bedeau, musique de M. Hervé,
et dont voici le sujet original et plein d'à-propos
la France et ta Chanson, tel est d'abord le ttire de
la scène. 1 1 1
La chanson est la véritable muse de la France;
c'est elle qui inspire ces pièces amusantes et ces
airs joyeux qui partent tous les jours pour égayer
l'univers. Elle explique cela dans un récitatif suivi
d'un air bouffe et d'une tyrolienne d'un grand en-
train. Arrive la Muse tragique, qui fait des remon-
trances à la Chanson et l'engage à modérer sa gaieté
lorsque la France est dans la douleur. La. Chanson
résiste si la France ne riait plus, dit-ellei elle ne
serait plus la France.
La Muse tragique insiste la chanson se sent émue;
mais elle a beaucoup d'amour-propre elle est
française, et pour cacher son émotion, elle re-
prend 'sa tyrolienne, et alors, petità petit, elle s'at-
tendrit, et lorsqu'elle arrive à la fin de l'air, elle
pleure à chaudes larmes. Là-dessus, morceau d'én-
semble, tableau, etc., etc.
Ce duo sera joué et chanté par Mmes Chrétienne»
et Rivière, et l'on compte sur un grand_effet de niu-
sique de paroles et d'interprétation.
CHARLES DARCOURS,
•̃ DÉPARTEMENTS
tîn violent incendie a éclaté avant-hier
dans, la manufacture de maroquinerie à
Quinquangrogue près Lagny, une demi-
heure après la sortie des ouvriers il se pro-
pagea avec une telle rapidité, qu'en moins
d'une heure tout l'édifice devint la proie des
flammes, malgré les efforts des pompiers de
Lagny, des communes voisines et des ou-
vriers de la fabrique.
Une femme logée au troisième étage fut
prise d'une telle épouvante en voyant les
flammes envahir sa chambre, qu'elle se pré-
cipita de cette hauteur par la fenêtre. Son
état est presque désespéré.
Les bâtiments étaiént-assures.
En scnaSBiilisateor ©ucSternsse. Extraction
et pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette
Feiiïîet©! du ler Mars
LE ROI DECORSE
m. 2e PARTIE. -LES RIVALES
S^'asiîbïissa.tleui' du i*oï de Corse
De moi, pauvre soldat! fit le jeune
homme avec cette ironie douloureuse qu'il
avait montrée vis-à-vis de Frédéric, elle! une
reine! vous n'y songez pas, Marianne.
Si je venais vous dire: ma sœur court un
danger, que feriez-vous, Robert.
-de vous suivrais certainement. Mais.
Quelque chose me dit que nous nous
reverrons, Robert, interrompit Marianne; et
cet espoir me soutient en me séparant de
vous. Promettez-moi de vivre, je partirai
consolée.
Marianne avait pris une main du chevalier
qu'elle serrait dans les siennes son doux vi-
sage avait une expression de prière tou-
chante.
R4ponde.z-moî, mon frère, murmura-
t-elle doucement.
Oh! Marianne, s^vqus paviez à quelle
souffrance vous voulez me condamner!
Je le sais, et malgré cela je vous prie,
Robert, parce que j'ai regardé dans votre
âme, et que je l'ai, vue assez grande pour
l'abnégation.
L'AFFAIRE
DE .11 BâSTiDE-BESPLâS
SOUVENIR JUDICIAIRE
̃̃ xxi
Seul sous la voûte du ruisseau de l'Arize,
Audouy, durant les premières minutes, avait
mis en oeuvre tout ce qu'il lui restait d'éner-
gie pour s'acquitter en conscience de son rôle.
Mais la placidité qui représentait le, fond
habituel. du caractère de l'hercule était, de-
puis quelques jours,, soumise à de'trop rudes
épreuves pour qu' Audouy pût espérer se
soustraire longtemps aux angoisses de sa si-
tuation.
Vainement, il se disait que les plus minu-
tieuses précautions le garantissaient contre
les éventualités de l'avenir; il s'était rendu
la veille et le jour même à Foix, où coin-
mençait,- le lendemain, la deuxième foire de
l'année; grâce a ses qualités d'excellentmar-
cheur, reparaîtrait a Foix vers les premiè-
res heures du matin. Aperçu le jeudi, se
montrant de nouveau le vendredi, il se créait
an alibi qui exçluerail tout soupçon de par-
ticipation à un crime commis à dix lieues de
la ville.
Illusoire combinaison! Au milieu, de la
nuit qui l'enveloppait, alors qu'à quelque
pas ses acolytes se livraient aux atrocités d'un
monstrueux égorgement, alors que Chaque
bouffée de vent qui fouettait son visage lui
apportait comme .une buée de sang et de
chairs pantelantes, tout l'échafaudage des
raisonnements captieux s'écroulait, et dans
le cerveau de l'hercule s'entrechoquaient de
lamentables visions.
Il croyait ouïr les râles de détresse des vic-
times agonisantes. Son imagination recons-
tituait les péripéties. de la lutte où elles se
débattaient. Une voix lui criait: « Ces vies
humaines .sont entre tes mains, il est temps
encore d'en sauver une, peut-être. »
C'est alors qu'Audouy,; jetant, trop fard
comme un signal d'alarme, ce coup de sif-
flet qui avait mis en fuite les deux assassins,
s'était précipité hors de sa cachette et, pâle,
frissonnant, les cheveux hérissés, avait pris
une course folle à travers les chemins, les
prés et les coteaux semés de fondrières.
Grimace, dans le bourbier.où ses rompli-
ces, en détalant, l'avaient laissé pour mort,
demeura longtemps sans' connaissance. La
sensation cuisante de l'eau saumâtre s'infil-
trant dans la plaie l'aida à révenir. à lui.
Il était tombé la face en avant;, un sédi-
ment argileux, empâtant sa blessure, formait
comme un tampon que l'ardoisier comprima
d'une main, taudis que de l'autre il s'aidait à.
se relever.
Tout aflaibli qu'il fût par la perte de son
sang et bien que chacun de ses efforts mar-
quât le sol d'une éclaboussure rouge, il par-
vint à se traîner jusqu'à Tlio,uars.
Là, épuisé, incapable d'avancer davantage,
il eut assez de présence d'esprit pour songer
aux périls qu'il courait, sur la voie publique
assez de force pour ramper jusqu'à l'Arize.
Après un long évanouissement sur la berge
de la rivière, il essayait de se remettre en
route quand son regard, sondant l'obscurité,
entrevit une barque amarrée à un saule.
L'ardoisier enjamba le bord, détacha le ba-
teau et s'abandonna au courant.
Le trajet fut lent. La grosse horloge de
Montesquieu venait de tinter trois heures
quand Grimace arriva en face du bourg.
D'un coup de gouvernail, il aborda au pont;
puis; rassemblant un dernier souffle do vi-
gueur, il se glissa jusqu'à sa demeure;
Le matin, quand, à l'appel du métayer Ri-
card, les autorités et la population de laBas-
tide-Besplas; s'étant portées à Baillard, eu-
rent longuement contemplé l'épouvantable
spectacle que présentait le château, la nou-
velle du quadruple forfait se propagea dans
le pays avec une rapidité foudroyante.
Pendant que, de village eu village, se ré-
percutait le nom exécré de Baptiste Pujol, et
que, tout en accusant le bandit, la conscience
.publique réclamait ses complices, deux mé-
decins, les docteurs Allaux, de Pamiers, -et
Pujol, du Maz-d'Azil, étaient commis à l'au-
topsie des cadavres.
A l'heure précise où le fermier de Bail-
Le jeune homme courba la tête sans ré-
pondre mais au léger tremblement, de ses
doigts, à l'étreinte plus fbrte dè sa main brû-
lante, Marianne comprit que le dévouement
triompherait, danssalutte contre le désespoir.
Renée parut, sans se faire annoncer; sa
sœur et son cousin restèrent un peu interdits.
Eh bien demanda la jeune fille, en leur
tendant ses deux mains à la fois, est-ce que
mon bonheur attriste mes meilleurs amis.
Votre bonheur nous est cher, ma cou-
sine, répondit Robert avec efiort, mais il ne
saurait empêcher la tristesse que nous cause
un départ, aussi prompt qu'inattendu.
Pourquoi ne voulez-vous pas nous sui-
vre en Corse, mon cousin?
Parce que mon devoir est de rester en
France.
Robert parlait avec peine^ presque bas.
Seriezvvous malade? denianda Renée.
Oui, ma cousine. Aussi vous prierai-je
de m'excuser si je me retire.
Je vous reverrai, n'est-ce pas?
Sans doute. Je ne me sens pas bien.
pardon.
Le chevalier de Tillemant sauta sur son
cheval qui l'attendait dans la cour, et le lanra
au galop. Mais, dès qu'il fut en forêt, il l'ar-
rêta, descendit, se jeta sur l'herbe, et se prit
à pleurer comme un enfant.
Pauvre Robert! dit Marianne après son
départ, ne vois-tu pas. Renée, qu'il souffre à
en mourir ?
Ce n'est pas ma faute.
lard accomplissait son eflroyable découverte,
Audouy, parvenu au terme des quarante
kilomètres qu'il -avait à franchir, se présen-
tait, à Foix, dans l'auberge du sieur Tallien
dit Jordy.
Il était hâve et dépenaillé. L'aubergiste en
fit tout haut la remarque:
J'arrive du Maz d'Azil, expliqua le
dompteur, je me suis hâté pour ne pas man-
quer l'ouverture de la foire..
Puis, dans son trouble, il ajouta
On raconte là-bas qu'il s'est passé la
Bastide de Besplas une affaire bien triste
quatre personnes auraient été assassinées.
Jordy ébaucha un sourire d'incrédulité;
quelques clients, qui étaient dans la salle,
s avancèrent pour avoir des détails:
C'est ce qu'on dit, reprit l'hercule; moi
je n'en sais pas plus.
Audouy employa une partie de la journée
à l'édification de sa baraque, pour laquelle
il avait loué des planches la veille.
Le lendemain, entre deux représentations.
il passa chez Maria Delmas; en la quittant.il
montrait une physionomie rassurée. On était
au samedi. Le dimanche matin, Maria Del-
mas partait de. Foix pour Marseille, où, an-
nonçait-elle, elle allait s'établir.
-Rentré chez lui, Grimace avait éveillé Ma-
Je viens de' faire un mauvais coup avec
Jacques Latour et Audouy l'hercule, grinça-
t-il, regarde
Et il mit à nu sa poitrine trouée.
Nommer Audouy, c'était enchaîner la dis-
crétion de Madeleine; ajouter un seul mot,
c'eût été provoquer quelque vengeance de la
part de sa femme à la merci de laquelle force
était à l'ardoisier de se livrer, puisqu'elle
allait être sa' garde-malade.. >.
Il prit le lit.
A ceux qui s'informeront de moi, Or-
donna-t-il, tu diras- que depuis hier, à ma
rentrée du travail, je suis dévoré de la fièvre.
Jacques Latour avait couru une partie-de
la nuit entre sept et huit heures du matin,
il arrivait à Mauran et prenait une chambre
à l'auberge sous le nom d'Abadie, marchand
de bois. °
Le 27 février, il s'abouchait, sous prétexte
d'affaires, avec un cantonnier du nom de
Dambrun. Il voulait se fixer à Mauran, pré-
tendait-il, et acquérir un chatnp qu'il était
prêt à payer. Pour preuve, il tirait d'un por-
tefeuille quelques billets de banque.
Dambrun l'invita pour le lendemain .sa
table de famille. Le repas fut. cordial. Au
dessert, l'assassin demandait au cantonnier
la main de sa fille.
M^ais le séjour de Mauran était téméraire.
Latour se rendit à Izaut, où, pendant la pre-
mière semaine de mars, il demeura craché
chez son frère. Puis, il se jeta vers les défilés
pyrénéens, espérant gagner l'Espagne.
Mais déjà le signalement de BaptistePujol
circulait. La frontière était étroitement sur-
veillée.
Pourchassé, investi, le forçat se réfugiait
tantôtdansune grotte, tantôt dans unhameau.
Quand, devant lui, on s'entretenait du crime,
iI disait: « Bah tout ça c'est des théories.»
Ou bien: «Ceux qui'l'ont fait doivent être
loin! »
Le 18 mars, le passage d'un étranger ayant
été signalé paru ne jeune fille, dans une com-
mune de la Haute-Garonne, le maire or-'
donna que cet homme lui fût amené:
Des gendarmes s'emparèrent du vagabond.
Le lendemain, il comparaissait devant le
procureur impérial de Saint-Gaudens, qui
reconnaissait en lui Jacques Latour
De son côté, Audouy était pris dans l'A-
riége, sur la foi du propos .tenu chez Jordy.
Vers le même temps, on arrêtait Marc La-
tour à Izaut, un sabotier de La Bastide-Bes-
plas chez qui avait été trouvé 'un hachereau
taché de quelques gouttes de sang et deux in-
dividus, Jonca et Dedieu, forçais libérés 'du
département.
(La suite demain) a.-j. p&lsème.
L'Editeur- Gérant D. Câssigneuê.
Imprimerie D. Câssigneui., rue Lafayette
Imprimé sur les machines cylindriques de Marinons'
fille avec un peu dé tristesse cette fois. Je
t'assure, Marianne, que j'aime beaucoup Ro-
bert, et que je voudrais le voir heureux. Si
le baron de Newkoff avait manqué à sa pa-
role, je n'aurais jamais eu d'autre mari que
mon cousin.
Aimes-tu le baron de Newkoff, Renée?
Non, sans doute, je ne le connais pas
assez pour cela. Mais l'on aime toujours son
mari, n'est-ce pas Marianne.?
Marianne n'osa pas jeter le doute dans cette
âme pure d'enfant. Cette naïveté: On. aime
toujours son mari, la désarma complètement.
Elle donna à Robert un dernier souvenir, et
à sa soeur un baiser.
CHAPITRE IH
!Les derniers jours
Pendant quelles demoiselles de Leschel-
les causaient, pour la dernière fois peut-être,
avec cette douce intimité qui leur avait été
si chère, il arriva pour Renée un message
inattendu; c'étaient les félicitations du roi
de France, accompagnées d'un magnifique
collier de perles fines, que lui,oflrait ma-
dame de Pompadour.
Comment douter, après ces témoignages
de sympathie, du complet succès de Théo-
dore les pressentiments de Marianne eux-
mêmes disparurent un instant; le baron de
Nèwkoft était, de l'avis même de Robert, un
homme de cœur et de génie; sa couronne
semblait s'affermir sur sa tête. Si ce n'eût
BULLETIN FINANCIER
VENDREDI 27 FÉVRIER 1874
Les fonds publics ont monté dé 10 'c., à 59 fr.,
pour le 3 0/0, et 93 35, pour nos deux 3 0/0. Ces
cours ont été les plus hauts de la journée.
Aujourd'hui, c'est le marché en banque qui a
donné le signal de la hausse au marché officiel, la
reprise des fonds Qttomans ayant précédé celle des
fonds français..
Il est vrai que ces derniers ont conservé toute leur.
fermeté jusqu'à la clôture, tandis que le 5 0/0 turc
et l'ottoman 1873 ont faibli-vers la fin de la Bourse..
Ils avaient monté, au début de la journée, Sur le
bruit d'une combinaison financière de nature à raf-
fermir le crédit de la Turquie. Ce bruit ne s'est pas
coufirmé. En même temps, la Banque deParis gegnait
17 fr. 50, et le Mobilière fr, 25. qu'ils ont conserv6s.
En revanche, le 6 0/0 péruvien, a bnissé de •
entraînant sa suite la Générale et la francb-
égvptienne quionfpsrdu de 2 fr. 50 a 3 fr. 75.
la plupart des. Chemins sont lourds.
Le Foncier d'Aulriche est tombé à 540.
Toutes les valeurs industrielles sont en. hausse:
Sur le marché du comptant, le Morga.n et les
Bons de liquidation ont progressé de i 25.
tsuuMsc. Préc. ïïërai" Préc. Demi»
ESCOMPTE. Banq.deFr. clôture, cours clpturej cours
"7
6CillSr ? Il 25 t3 25 S? 35
libéré. j*» #&̃
6 OjS Obligations Morgan. Sg « Wg W» |2|
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"S 73 50 Ob.Aut.dom. 276 50 277 5Q1
« 300f.50/0,. 257 50 Hongrie
Charentes..]. Õ7 50 260 Honduras.
Est 3 0/0. 75 Société Alger* 104 103 50
Ardennes. Créd. colon. 65
Lyon. 50 50 Lille
Bourbonnais. 290.. 287 50 1863. 84 25 84 50
Dauphiné. 277 277 V.aeBordeaus 81 60 81 50
Lvûn-Gén.57. 2«7 50 Roubaix 35
Méditer 30/0. 50 287 S0 Banqu" ottora. 565 572 E0
Fusion66. 272 75 273 j Fr.-Egypt. 497 50
Midi 275 .J– Fr.-Hoflan. 432 50"431 25
Nord' 280 75 March.Naples 52.. 53..
Orleans. 278 25 ,279 Tetr* de Cadix 16.. 16 l,
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Portugais. Il 235 239 Tabacs franç.jl22 122 50
Romains. C«Transatlan.
Saragosse, 215501 213 .Litsmilitaires 465.. 470
retombait sur son cceur, Marianne aurait ac-
cep té avec confiance la nouvelle si tuâtion faite
à Renée.
Qui pourrait dire la joie de la jeune fille à.
la lecture du message royal? Elle se contint
devant l'officier qui le lui apponta, mais dès
qu'il fut sorti, son émotion trop violente se
trahit par des larmes.
Lorsqu'elle eut fait connaître sa réponse à
Frédéric de Lewen, celui-ci demanda lui
présenter quatre dames corses, de grande
noblesse, qui briguaient le' privilège de lui
servir immédiatement de damés d'honneur.
Cela n'empêchait nullement qu'elle choisît
avant son départ quelques Françaises, pour
cet emploi et les autres,charges de sa per-
sonne.
Renée trouva des dames d'honneur parmi
ses compagnes, et la supérieure se chargea
de lui donner des dames d'atours et des fem-
mes de service convenables.
C'était une chose charmante à voir' que
tout ce petit monde joyeux partant vers l'in-
connu avec l'insouciance heureuse de lajeu-
nesse. Les dames corses aussi étaient jeunes,
et d'abord étonnées, elle furent bientôt attir
rées par cette gaieté française, qui leur.pro-
mettait une cour de plaisirs etwne vie toute
nouvelle.
Port-Royal se trouva en quelques jours lit-
téralement envahi par les couturières, les
modistes, les bijoutiers, faurnisseurs, de s*
majesté le roi de Corse.
paysage la manière noire deiRibera. et il en
tire des effets souvent saisissants. Ses Blan-
chisseuses éveillent l'impression d'un Cour-
bet assombri. M. Lansyér est représenté par
fine- Marine comme lui seul sait les faire
maintenant. Le Ruisseau et le Pâturage de M.
Gosselin ont trop les défauts de Dupré, sans
en avoir assez les qualités..
Et lorsque sur les gens on prétend se régler
C'est par les beaux côté^ qu'il leur faut ressembler.
Bien des choses encore seraient à citer. Il
est impossible, cependant, de ne point signa-
ler un très remarquable Luminais, un Pro-
tais qui reproduit une fois de plus le motif
cher au .peintre;- un Joueur de Banduria, de
Gustave Doré, très original et très étrange,
une jolie petite femme Louis XV de Faivre.
un Vibert toujours un peu lâché, mais tou-
jours amusant à regarder, enfin un Phi-
lippe Rousseau splendide de simplicité et de
vérité.
On le voit, malgré l'obligatoire brièveté de
cette rapide revue, l'exposition du Cercle de
l'Union artistique estintéressante et curieuse.
C'est en quelque sorte la préface dusalon di-
sions-nous en commençant, et il fa,ut conye:
nir, qu'une telle préface donne envie de lire
le livré, ou plutôt-le livret du salon qui s'ou-
vrira dans deux -mois. E. DRUMONT,
REVUE DES THÉÂTRES
La cqnjmission du budget de l'Assemblée riatîp-
i «aie, vient d'adopter, par 14 voix contre 7, le projet
de loi qui avait été repoussé une première fois, et
portant ouverture d'un. crédit de 12,000 fr. pour le
rétablissement de la censure.
X On annonce que, comme don d'heureux avè-
nement, M. Charles Gounod' aurait promis un ou-
• vrage- à M. Du Locle, le nouveau directeur de l'O-
péra-Comique.
Il est toujours question à ce théâtre d'une reprise
de Mireille.
X Voici quelle sera la composition du spectacle
qui succédera aux Bouffes à la Branche cassée:
Les Pattes Manches, de M. Laurent de Rillé, pa-
roles de MM. Marc Constantin et Coron Mariée de-
puis midi', de MM. Busnasch, Liorat et ^aoobi et
le Bouton, de'MM. Grange, Bernard etîalexi.
X Ce soir à l'Eldorado, première représen-.
tàtion d'une grande scène sérieuse, a deux person-
nages, de M. H. Bedeau, musique de M. Hervé,
et dont voici le sujet original et plein d'à-propos
la France et ta Chanson, tel est d'abord le ttire de
la scène. 1 1 1
La chanson est la véritable muse de la France;
c'est elle qui inspire ces pièces amusantes et ces
airs joyeux qui partent tous les jours pour égayer
l'univers. Elle explique cela dans un récitatif suivi
d'un air bouffe et d'une tyrolienne d'un grand en-
train. Arrive la Muse tragique, qui fait des remon-
trances à la Chanson et l'engage à modérer sa gaieté
lorsque la France est dans la douleur. La. Chanson
résiste si la France ne riait plus, dit-ellei elle ne
serait plus la France.
La Muse tragique insiste la chanson se sent émue;
mais elle a beaucoup d'amour-propre elle est
française, et pour cacher son émotion, elle re-
prend 'sa tyrolienne, et alors, petità petit, elle s'at-
tendrit, et lorsqu'elle arrive à la fin de l'air, elle
pleure à chaudes larmes. Là-dessus, morceau d'én-
semble, tableau, etc., etc.
Ce duo sera joué et chanté par Mmes Chrétienne»
et Rivière, et l'on compte sur un grand_effet de niu-
sique de paroles et d'interprétation.
CHARLES DARCOURS,
•̃ DÉPARTEMENTS
tîn violent incendie a éclaté avant-hier
dans, la manufacture de maroquinerie à
Quinquangrogue près Lagny, une demi-
heure après la sortie des ouvriers il se pro-
pagea avec une telle rapidité, qu'en moins
d'une heure tout l'édifice devint la proie des
flammes, malgré les efforts des pompiers de
Lagny, des communes voisines et des ou-
vriers de la fabrique.
Une femme logée au troisième étage fut
prise d'une telle épouvante en voyant les
flammes envahir sa chambre, qu'elle se pré-
cipita de cette hauteur par la fenêtre. Son
état est presque désespéré.
Les bâtiments étaiént-assures.
En scnaSBiilisateor ©ucSternsse. Extraction
et pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette
Feiiïîet©! du ler Mars
LE ROI DECORSE
m. 2e PARTIE. -LES RIVALES
S^'asiîbïissa.tleui' du i*oï de Corse
De moi, pauvre soldat! fit le jeune
homme avec cette ironie douloureuse qu'il
avait montrée vis-à-vis de Frédéric, elle! une
reine! vous n'y songez pas, Marianne.
Si je venais vous dire: ma sœur court un
danger, que feriez-vous, Robert.
-de vous suivrais certainement. Mais.
Quelque chose me dit que nous nous
reverrons, Robert, interrompit Marianne; et
cet espoir me soutient en me séparant de
vous. Promettez-moi de vivre, je partirai
consolée.
Marianne avait pris une main du chevalier
qu'elle serrait dans les siennes son doux vi-
sage avait une expression de prière tou-
chante.
R4ponde.z-moî, mon frère, murmura-
t-elle doucement.
Oh! Marianne, s^vqus paviez à quelle
souffrance vous voulez me condamner!
Je le sais, et malgré cela je vous prie,
Robert, parce que j'ai regardé dans votre
âme, et que je l'ai, vue assez grande pour
l'abnégation.
L'AFFAIRE
DE .11 BâSTiDE-BESPLâS
SOUVENIR JUDICIAIRE
̃̃ xxi
Seul sous la voûte du ruisseau de l'Arize,
Audouy, durant les premières minutes, avait
mis en oeuvre tout ce qu'il lui restait d'éner-
gie pour s'acquitter en conscience de son rôle.
Mais la placidité qui représentait le, fond
habituel. du caractère de l'hercule était, de-
puis quelques jours,, soumise à de'trop rudes
épreuves pour qu' Audouy pût espérer se
soustraire longtemps aux angoisses de sa si-
tuation.
Vainement, il se disait que les plus minu-
tieuses précautions le garantissaient contre
les éventualités de l'avenir; il s'était rendu
la veille et le jour même à Foix, où coin-
mençait,- le lendemain, la deuxième foire de
l'année; grâce a ses qualités d'excellentmar-
cheur, reparaîtrait a Foix vers les premiè-
res heures du matin. Aperçu le jeudi, se
montrant de nouveau le vendredi, il se créait
an alibi qui exçluerail tout soupçon de par-
ticipation à un crime commis à dix lieues de
la ville.
Illusoire combinaison! Au milieu, de la
nuit qui l'enveloppait, alors qu'à quelque
pas ses acolytes se livraient aux atrocités d'un
monstrueux égorgement, alors que Chaque
bouffée de vent qui fouettait son visage lui
apportait comme .une buée de sang et de
chairs pantelantes, tout l'échafaudage des
raisonnements captieux s'écroulait, et dans
le cerveau de l'hercule s'entrechoquaient de
lamentables visions.
Il croyait ouïr les râles de détresse des vic-
times agonisantes. Son imagination recons-
tituait les péripéties. de la lutte où elles se
débattaient. Une voix lui criait: « Ces vies
humaines .sont entre tes mains, il est temps
encore d'en sauver une, peut-être. »
C'est alors qu'Audouy,; jetant, trop fard
comme un signal d'alarme, ce coup de sif-
flet qui avait mis en fuite les deux assassins,
s'était précipité hors de sa cachette et, pâle,
frissonnant, les cheveux hérissés, avait pris
une course folle à travers les chemins, les
prés et les coteaux semés de fondrières.
Grimace, dans le bourbier.où ses rompli-
ces, en détalant, l'avaient laissé pour mort,
demeura longtemps sans' connaissance. La
sensation cuisante de l'eau saumâtre s'infil-
trant dans la plaie l'aida à révenir. à lui.
Il était tombé la face en avant;, un sédi-
ment argileux, empâtant sa blessure, formait
comme un tampon que l'ardoisier comprima
d'une main, taudis que de l'autre il s'aidait à.
se relever.
Tout aflaibli qu'il fût par la perte de son
sang et bien que chacun de ses efforts mar-
quât le sol d'une éclaboussure rouge, il par-
vint à se traîner jusqu'à Tlio,uars.
Là, épuisé, incapable d'avancer davantage,
il eut assez de présence d'esprit pour songer
aux périls qu'il courait, sur la voie publique
assez de force pour ramper jusqu'à l'Arize.
Après un long évanouissement sur la berge
de la rivière, il essayait de se remettre en
route quand son regard, sondant l'obscurité,
entrevit une barque amarrée à un saule.
L'ardoisier enjamba le bord, détacha le ba-
teau et s'abandonna au courant.
Le trajet fut lent. La grosse horloge de
Montesquieu venait de tinter trois heures
quand Grimace arriva en face du bourg.
D'un coup de gouvernail, il aborda au pont;
puis; rassemblant un dernier souffle do vi-
gueur, il se glissa jusqu'à sa demeure;
Le matin, quand, à l'appel du métayer Ri-
card, les autorités et la population de laBas-
tide-Besplas; s'étant portées à Baillard, eu-
rent longuement contemplé l'épouvantable
spectacle que présentait le château, la nou-
velle du quadruple forfait se propagea dans
le pays avec une rapidité foudroyante.
Pendant que, de village eu village, se ré-
percutait le nom exécré de Baptiste Pujol, et
que, tout en accusant le bandit, la conscience
.publique réclamait ses complices, deux mé-
decins, les docteurs Allaux, de Pamiers, -et
Pujol, du Maz-d'Azil, étaient commis à l'au-
topsie des cadavres.
A l'heure précise où le fermier de Bail-
Le jeune homme courba la tête sans ré-
pondre mais au léger tremblement, de ses
doigts, à l'étreinte plus fbrte dè sa main brû-
lante, Marianne comprit que le dévouement
triompherait, danssalutte contre le désespoir.
Renée parut, sans se faire annoncer; sa
sœur et son cousin restèrent un peu interdits.
Eh bien demanda la jeune fille, en leur
tendant ses deux mains à la fois, est-ce que
mon bonheur attriste mes meilleurs amis.
Votre bonheur nous est cher, ma cou-
sine, répondit Robert avec efiort, mais il ne
saurait empêcher la tristesse que nous cause
un départ, aussi prompt qu'inattendu.
Pourquoi ne voulez-vous pas nous sui-
vre en Corse, mon cousin?
Parce que mon devoir est de rester en
France.
Robert parlait avec peine^ presque bas.
Seriezvvous malade? denianda Renée.
Oui, ma cousine. Aussi vous prierai-je
de m'excuser si je me retire.
Je vous reverrai, n'est-ce pas?
Sans doute. Je ne me sens pas bien.
pardon.
Le chevalier de Tillemant sauta sur son
cheval qui l'attendait dans la cour, et le lanra
au galop. Mais, dès qu'il fut en forêt, il l'ar-
rêta, descendit, se jeta sur l'herbe, et se prit
à pleurer comme un enfant.
Pauvre Robert! dit Marianne après son
départ, ne vois-tu pas. Renée, qu'il souffre à
en mourir ?
Ce n'est pas ma faute.
lard accomplissait son eflroyable découverte,
Audouy, parvenu au terme des quarante
kilomètres qu'il -avait à franchir, se présen-
tait, à Foix, dans l'auberge du sieur Tallien
dit Jordy.
Il était hâve et dépenaillé. L'aubergiste en
fit tout haut la remarque:
J'arrive du Maz d'Azil, expliqua le
dompteur, je me suis hâté pour ne pas man-
quer l'ouverture de la foire..
Puis, dans son trouble, il ajouta
On raconte là-bas qu'il s'est passé la
Bastide de Besplas une affaire bien triste
quatre personnes auraient été assassinées.
Jordy ébaucha un sourire d'incrédulité;
quelques clients, qui étaient dans la salle,
s avancèrent pour avoir des détails:
C'est ce qu'on dit, reprit l'hercule; moi
je n'en sais pas plus.
Audouy employa une partie de la journée
à l'édification de sa baraque, pour laquelle
il avait loué des planches la veille.
Le lendemain, entre deux représentations.
il passa chez Maria Delmas; en la quittant.il
montrait une physionomie rassurée. On était
au samedi. Le dimanche matin, Maria Del-
mas partait de. Foix pour Marseille, où, an-
nonçait-elle, elle allait s'établir.
-Rentré chez lui, Grimace avait éveillé Ma-
Je viens de' faire un mauvais coup avec
Jacques Latour et Audouy l'hercule, grinça-
t-il, regarde
Et il mit à nu sa poitrine trouée.
Nommer Audouy, c'était enchaîner la dis-
crétion de Madeleine; ajouter un seul mot,
c'eût été provoquer quelque vengeance de la
part de sa femme à la merci de laquelle force
était à l'ardoisier de se livrer, puisqu'elle
allait être sa' garde-malade.. >.
Il prit le lit.
A ceux qui s'informeront de moi, Or-
donna-t-il, tu diras- que depuis hier, à ma
rentrée du travail, je suis dévoré de la fièvre.
Jacques Latour avait couru une partie-de
la nuit entre sept et huit heures du matin,
il arrivait à Mauran et prenait une chambre
à l'auberge sous le nom d'Abadie, marchand
de bois. °
Le 27 février, il s'abouchait, sous prétexte
d'affaires, avec un cantonnier du nom de
Dambrun. Il voulait se fixer à Mauran, pré-
tendait-il, et acquérir un chatnp qu'il était
prêt à payer. Pour preuve, il tirait d'un por-
tefeuille quelques billets de banque.
Dambrun l'invita pour le lendemain .sa
table de famille. Le repas fut. cordial. Au
dessert, l'assassin demandait au cantonnier
la main de sa fille.
M^ais le séjour de Mauran était téméraire.
Latour se rendit à Izaut, où, pendant la pre-
mière semaine de mars, il demeura craché
chez son frère. Puis, il se jeta vers les défilés
pyrénéens, espérant gagner l'Espagne.
Mais déjà le signalement de BaptistePujol
circulait. La frontière était étroitement sur-
veillée.
Pourchassé, investi, le forçat se réfugiait
tantôtdansune grotte, tantôt dans unhameau.
Quand, devant lui, on s'entretenait du crime,
iI disait: « Bah tout ça c'est des théories.»
Ou bien: «Ceux qui'l'ont fait doivent être
loin! »
Le 18 mars, le passage d'un étranger ayant
été signalé paru ne jeune fille, dans une com-
mune de la Haute-Garonne, le maire or-'
donna que cet homme lui fût amené:
Des gendarmes s'emparèrent du vagabond.
Le lendemain, il comparaissait devant le
procureur impérial de Saint-Gaudens, qui
reconnaissait en lui Jacques Latour
De son côté, Audouy était pris dans l'A-
riége, sur la foi du propos .tenu chez Jordy.
Vers le même temps, on arrêtait Marc La-
tour à Izaut, un sabotier de La Bastide-Bes-
plas chez qui avait été trouvé 'un hachereau
taché de quelques gouttes de sang et deux in-
dividus, Jonca et Dedieu, forçais libérés 'du
département.
(La suite demain) a.-j. p&lsème.
L'Editeur- Gérant D. Câssigneuê.
Imprimerie D. Câssigneui., rue Lafayette
Imprimé sur les machines cylindriques de Marinons'
fille avec un peu dé tristesse cette fois. Je
t'assure, Marianne, que j'aime beaucoup Ro-
bert, et que je voudrais le voir heureux. Si
le baron de Newkoff avait manqué à sa pa-
role, je n'aurais jamais eu d'autre mari que
mon cousin.
Aimes-tu le baron de Newkoff, Renée?
Non, sans doute, je ne le connais pas
assez pour cela. Mais l'on aime toujours son
mari, n'est-ce pas Marianne.?
Marianne n'osa pas jeter le doute dans cette
âme pure d'enfant. Cette naïveté: On. aime
toujours son mari, la désarma complètement.
Elle donna à Robert un dernier souvenir, et
à sa soeur un baiser.
CHAPITRE IH
!Les derniers jours
Pendant quelles demoiselles de Leschel-
les causaient, pour la dernière fois peut-être,
avec cette douce intimité qui leur avait été
si chère, il arriva pour Renée un message
inattendu; c'étaient les félicitations du roi
de France, accompagnées d'un magnifique
collier de perles fines, que lui,oflrait ma-
dame de Pompadour.
Comment douter, après ces témoignages
de sympathie, du complet succès de Théo-
dore les pressentiments de Marianne eux-
mêmes disparurent un instant; le baron de
Nèwkoft était, de l'avis même de Robert, un
homme de cœur et de génie; sa couronne
semblait s'affermir sur sa tête. Si ce n'eût
BULLETIN FINANCIER
VENDREDI 27 FÉVRIER 1874
Les fonds publics ont monté dé 10 'c., à 59 fr.,
pour le 3 0/0, et 93 35, pour nos deux 3 0/0. Ces
cours ont été les plus hauts de la journée.
Aujourd'hui, c'est le marché en banque qui a
donné le signal de la hausse au marché officiel, la
reprise des fonds Qttomans ayant précédé celle des
fonds français..
Il est vrai que ces derniers ont conservé toute leur.
fermeté jusqu'à la clôture, tandis que le 5 0/0 turc
et l'ottoman 1873 ont faibli-vers la fin de la Bourse..
Ils avaient monté, au début de la journée, Sur le
bruit d'une combinaison financière de nature à raf-
fermir le crédit de la Turquie. Ce bruit ne s'est pas
coufirmé. En même temps, la Banque deParis gegnait
17 fr. 50, et le Mobilière fr, 25. qu'ils ont conserv6s.
En revanche, le 6 0/0 péruvien, a bnissé de •
entraînant sa suite la Générale et la francb-
égvptienne quionfpsrdu de 2 fr. 50 a 3 fr. 75.
la plupart des. Chemins sont lourds.
Le Foncier d'Aulriche est tombé à 540.
Toutes les valeurs industrielles sont en. hausse:
Sur le marché du comptant, le Morga.n et les
Bons de liquidation ont progressé de i 25.
tsuuMsc. Préc. ïïërai" Préc. Demi»
ESCOMPTE. Banq.deFr. clôture, cours clpturej cours
"7
6CillSr ? Il 25 t3 25 S? 35
libéré. j*» #&̃
6 OjS Obligations Morgan. Sg « Wg W» |2|
de Paris et Pays-Bas 1^0 iO*2 p
Comptoir d'escompte. 50 540 53o
Crédit mobilier. £|7 5tt| 2b6 25 280 286 25
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ë ̃ 05 85 Dette tunis.7i 213 75 212 50
« 500f. 40/063 Russe 50/0 70 yS 7j» 88 3/4
'•S Communal 345.. Obi. russes 87 413 414
"S 73 50 Ob.Aut.dom. 276 50 277 5Q1
« 300f.50/0,. 257 50 Hongrie
Charentes..]. Õ7 50 260 Honduras.
Est 3 0/0. 75 Société Alger* 104 103 50
Ardennes. Créd. colon. 65
Lyon. 50 50 Lille
Bourbonnais. 290.. 287 50 1863. 84 25 84 50
Dauphiné. 277 277 V.aeBordeaus 81 60 81 50
Lvûn-Gén.57. 2«7 50 Roubaix 35
Méditer 30/0. 50 287 S0 Banqu" ottora. 565 572 E0
Fusion66. 272 75 273 j Fr.-Egypt. 497 50
Midi 275 .J– Fr.-Hoflan. 432 50"431 25
Nord' 280 75 March.Naples 52.. 53..
Orleans. 278 25 ,279 Tetr* de Cadix 16.. 16 l,
Gr -Central.. *Ï7 278 25 Caisse Mirès..10
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Pampelune 72 106 S0i 105 Crédit rural. 382 50
Portugais. Il 235 239 Tabacs franç.jl22 122 50
Romains. C«Transatlan.
Saragosse, 215501 213 .Litsmilitaires 465.. 470
retombait sur son cceur, Marianne aurait ac-
cep té avec confiance la nouvelle si tuâtion faite
à Renée.
Qui pourrait dire la joie de la jeune fille à.
la lecture du message royal? Elle se contint
devant l'officier qui le lui apponta, mais dès
qu'il fut sorti, son émotion trop violente se
trahit par des larmes.
Lorsqu'elle eut fait connaître sa réponse à
Frédéric de Lewen, celui-ci demanda lui
présenter quatre dames corses, de grande
noblesse, qui briguaient le' privilège de lui
servir immédiatement de damés d'honneur.
Cela n'empêchait nullement qu'elle choisît
avant son départ quelques Françaises, pour
cet emploi et les autres,charges de sa per-
sonne.
Renée trouva des dames d'honneur parmi
ses compagnes, et la supérieure se chargea
de lui donner des dames d'atours et des fem-
mes de service convenables.
C'était une chose charmante à voir' que
tout ce petit monde joyeux partant vers l'in-
connu avec l'insouciance heureuse de lajeu-
nesse. Les dames corses aussi étaient jeunes,
et d'abord étonnées, elle furent bientôt attir
rées par cette gaieté française, qui leur.pro-
mettait une cour de plaisirs etwne vie toute
nouvelle.
Port-Royal se trouva en quelques jours lit-
téralement envahi par les couturières, les
modistes, les bijoutiers, faurnisseurs, de s*
majesté le roi de Corse.
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