Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 16 février 1874 16 février 1874
Description : 1874/02/16 (Numéro 4070). 1874/02/16 (Numéro 4070).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592105x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
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TROIS MOIS 6FR,
SECMOIS 12FR.
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Douzième Aaaée H'
Lundi 16 Février
ÉCHÉANCE DU *15 FÉVRIER
Pour qu'ils n'éprouvent aucun retard dans la
réception du journal, nous prions ceux de nos
lecteurs dont l'abonnement expire le 15 février,
de vouloir bien envoyer dès- maintenant la mon-
tant de leur renouvellement, avec une dernière
bande tmprimés, à di. CASSIGNEUL, éditeur-
gérant du Petit Journal, 61, rue de Lafayette.
CHANGEMENT D'ADRESSE
Chaque demande de changement d adresse doit
être accompagnée d'une bande imprimée et de
CINQUANTE CENTIMES en timbres-poste pour frais
de réimpression.
Gcs abonnés de Paris qui vont en province ont
à payer un supplément de DEUX CENTIMES par
exemplaire qwils désirent recevoir à 6eur nou-
veiie adresse.
DIMANCHE' i5 FÉVRIER 1874
L'ASSURANCE D'UN LENDEMAIN
Il est un fait remarquable et que nous
fie saurions trop faire ressortir.
Pendant que les hommes politiques s'in-
génient à compliquer la situation politi-
que et à entourer le Septennat d'équivo-
ques, malgré toutes les déclarations offi-
cielles, les hommes d'afiaires, industriels
et commerçants se rallient de jour en jour
plus nombreux au gouvernement du ma-
réchal Mac-Mahon, dont le provisoire de
sept années donne au moins l'assurance
du lendemain.
La nation francaise est avant tout lado-
:rieuse et économe.
Lorsque les exaltations auxquelles elle
se laisse entraîner parfois sont calmées,
elle revient au travail,
Jurant mais un peu tard qu'on ne la prendm plus
au jeu des révolutions.
Elle ré.pare vite ses désastres et se re-
met de ses folies.
Mais pour qu'elle puisse fournir une pé-
riode de labeur fécond, il lui faut la tran-
quillité., le calme, la stabilité.
Reportons-nous à trois ans en arrière.
La République avait survécu à la Com-
mune elle semblait affermie, définitive
le pays avait confiance en M. Thiers, parce
qu'il voyait que l'Europe se reposait sur
lui du soin de rétablir l'ordre.
Ce fut pendant de longs mois une admi-
rable émulation ;pi travaillait double pour
réparer le tempsperdu.
L'argent sortait de toutes les cichettes,
dans lesquelles il avait été enfoui pendant
la guerre; les emprunts nationaux furent
couverts avec un entrain qui étonna nos
ennemiseux-mèmes.
C'était un merveilleux renouveau de la
vitalité française. Pourquoi a-t-il si vite
passé?
Lorsque les désastres de la guerre
feuilleton du 16 février 1874
DEUXIÈME PARTIE
XXIV
E^&îssez les enfants à leur mère
je désire savoir ce que fait ou ce que pense
sir Lionel.
Buvard eut un geste étonné.
Ah quant à ceci, répondit-il, li faut
que je confesse tous mes torts et tous mes
embarras.
Comment! fit Clotilde.
Voilà quelque temps déjà, que je ne
l'ai vu.
Où est-il?
Je n'en sais rien.
Et vous ne vous en êtes pas inquiété?
A vrai dire, continua Buvard, je crois
que sir Lignel m'en veut un pews-»
–A quel propos 2
étrangère et de la guerre civile furent en
partie réparés, lorsqu'il fut bien avérd que
la France avait secoué son linceul de mort
et rentrait dans la lutte civilisatrice, les
partis se formèrent pour aboutir bientôt
à une coalition monarchiste ou plutôt
anti-républicaine.
Bien que ce soit de l'histoire d'hier, il
est utile de retracer en quelques lignes la
suite des événements qui a amené l'insé-
curité d'aujourd'hui remplaçant la sécu-
rité d'hier.
M. Thiers fut renversé le 24 mai 1873
par les efforts combinés de cette coalition
qui était trop récente alors pour avoir un
monarque à proposer.
Ce fut le lendemain du 24 mai seule-
ment que les divers partis monarchiques,
sous le couvert d'un ministère qui fermait
les yeux sur leurs menées, cherchèrent à
prendre leurs garanties à l'effet de rem-
placer la République, dont on considérait
déjà la succession comme ouverte.
Les légitimistes paraissaient avoir tou-
tes les chances, grâce à la soumission des
princes d'Orléans et à la fusion, lorsque la
lettre du 27 octobre, écrite par le comte
de Chambord, a mis hors de combat du
même coup les légitimistes et les orléa-
nistes.
Dès lors affolés,les monarchistes ont im-
provisé eh quelques heures un gouverne-
ment provisoirepoursept années, croyant,
ont-ils dit depuis, qu'il leur serait loisible
de reprendre leurs opérations anti-répu-
blicaines.
Une perspective de sept années de trou-
bles, ci inquiétudes, de crises n'était pas
dfe nature à rassurer le pays et à favoriser
la reprise des affaires.
C'est, ce qui explique la presque una-
nime adhésion des citoyens au Septennat.
De tous les centres laborieux s'élève
vers l'Assemblée nationale ce cri «Lais-
sez-nous travailler. Nous avons sept ans
devant nous; le définitif vaudrait mieux,
mais puisque vous ne pouvez l'établir,
avouez votre- impuissance et laissez le
pays faire son œuvre de réparation éco-
nomique pour le commerce et pour l'in-
dustrie. »
N'allez pas croire que ce soit le vain
plaisir de faire montre de mes souvenirs
qui m'ait mis la main à la plume.
J'ai sous les yeux un document intéres-
sant d'autant plus significatif qu'il émane
d'un grand industriel de Paris qui passe
pour n'avoir pas vu sans regret l'Empire
disparaître.
Je parle de M. Devinck, ancien député,
ancien membre du conseil municipal de
Paris, ancien président du tribunal de
commerce.
Il vient de réuniren,brochure une com-
munication faite à la société d'encourage-
Eh! mon Dieu! pour cette raison fort
simple qu'il est impatient je craignais à
chaque instant que quelque imprudence de
sa part ne vînt tout remettre en question, et
dans cette situation, il a tiré de son côté, et
moi du mien; toutefois, je compte le revoir.
Il le faut.
Désirez-vous lui parler t
Non. pas encore. Mais le momen,
venn, il iaut que je puisse compter sur lui
comme je crois pouvoir compter sur vous.
Ce sera difficile.
Vous l'irez voir?
Dès demain, puisque vous le voulez.
Cependant, ne faites pas grand fonds sur lui,
car il doit être irrité plus encore contre vous
que contre moi.
Clotilde eut un sourire d'une bizarre ex-
pression.
-Oh! je ne redoute pas trop cette irrita-
tion, répondit-elle, d'autant plus qu'elle sert
mes projets; il faut que l'on croie bien qu'il
n'y a entre lui et moi aucune relation, et plus
il me haïra, plus sa colère se manifestera,
plus je serai assurée d'atteindre le but que je
poursuis. et puis, je sais le moyen de le
ramener, et de lui faire tout oublier. à
moins.
Quoi donc!
Clotilde garda le silence.
Une sombre pensée avait tout à coup fait
pencher son front, et une contraction amère
avait plissé ses lèvres.
C'est tout fit-elle d'un ton ;résolu
ment pour l'industrie nationale. C'est un
rapport très substantiel sur le développe-
ment de Paris depuis 1815.
Après avoir passé en revue tous les
grands progrès accomplis, les bienfaits
réalisés par l'association dans la mesure
du possible du travail et du capital, par
les sociétés de secours, par la participa-
tion aux bénéfices, etc. M. Devinck dit
Il y a donc, chez nos commerçants, chez
nos manufacturiers, des éléments puissants
de vitalité commerciale, des qualités essen-
tielles qui commandent la confiance et font
le succès; c'est leur initiative en affaires, leur
intelligente et sage activité dans les temps
prospères, l'énergie de leur caractère et les
ressources de leur esprit pendant l'adversité
et leur loyauté en toutes circonstances.'
Ils sont aujourd'hui surchargés d'impôts
qu'ils supportent avec résignation, parce
qu'ils savent que ces impôts sont indispensa-
bles pour payer les intérêts des milliards
empruntés pour le'compte de l'Etat et celui
de la ville.
Mais que l'Etat n'oublie pas que c'est par
le commerce et l'industrie que les nations
ont des finances prospères et qu'il n'y a pas
d'opérations comrmerciales ou manufactu-
rières possibles sans l'assurance d'un lende-
main.
Que la Ville consulte ses budgets, et elle
reconnaîtra que la base de ses-revenus est
bien moins dans la quotité de l'impôt que
dans le développement de la matière impo-
sable, développement qui s'est toujours pro-
duit dans la capitale, à toutes les époques de
son histoire, lorsque l'ordre a régné, non
pas seulement dans la rue, mais encore d ans
les idées, lorsqu'une population d'élite n'a
pas craint de faire de Paris sa résidence pré-
férée.
Voilà, certes, d'excellents conseils et de
sages avis.
Puissent les hommes politiques, aux-
quels les conseils et les avis arrivent de
toutes parts, ne pas les négliger.
Qu'ils se pénètrent de cette verité
» Mieux vaut le Septennat qui nous
permet de vivre parce qu'il existe, qu'un
gouvernement dût-il être idéalement par-
iait, qui n'existe pas et qu'il faudrait
atteindre en traversant une révolution. »
THOMAS QRIMM»
LÏHCENDIE DE BELGRAVE SQUARE,
Nous recevons ce soir de notre corres-
pondant de Londres, le télégramme suivant:
» Incendie terrible à Belgrave square.
» Dure depuis hier quatre heures.
» Perte soixante quinze millions.
» Demain dé:ails. » b. MULE.
Une dépêche Havas nous donne quelques détails
sur cet immense désastre.
Londres, 14 février.
Cette nuit, un vaste carré de constructions,
appelé le Pantechnicon, servant de magasins
de dépôt pour objets à vendre et pour dépôts
privés, a été complètement détruit par uu
incendie.
Ces magasins couvraient deux acres de ter-
rain et étaient remplis d'objets de toutes sor-
tes, de bijoux, de vaisselle de prix, de plu-
maintenant, je vous ai dit ce que j'avais à
vous dire. partez, et prenez garde qu'on ne
vous voie.
Encore une lois 1 insista Buvard, vous
ne regretterez pas l'ordre que vous venez de
me donner. Vous êtes sûre de ne pas vons
repentir un jour d'avoir rendu a cette mal-
heureuse l'enfant qui devait vous livrer son
secret?
Faites ce que j'ai dit. répondit Clo-
tilde, et vous verrez avant peu ce qu'une
femme sait mettre de courage au service de
sa vengeance -'<•
Buvard s'inclina sans répliquer;
Puis il gagna là porte et disparut::+'
Un moment plus tard il remontait dans la
voiture qui l'avait amené, et se faisait con-
duire dans la rue de la Femme--sans-Tète.
Il était fort tard, niais nous l'avons dit déjà
surabondamment, Buvard était une nature
exceptionnelle qui n'avait jamais compté
avec le sommeil.
Quand sir Douglas était venu le prendre,
une heure auparavant, il l'avait trouve en
compagnie de Mulot, avec lequel il préparait
le pian du lendemain.
Il l'avait quitté en lui recommandant da
l'atteudre, et Mulot, qui n'était pas de' la
même trempe que son maître, s'était aban-
donné, pendant l'absence de ce dernier, aux
douceurs d'un sommeil bruyant.
Buvard entendit ses rouffements du bas de
l'escalier et il put pénétrer dans sa chambre
sans le réveiller.
et de collections de tableaux.
Presque rien n'a été sauvé. Sir Richard
Wallace a perdu une collection de tableau^
d'une valeur de 200,000 livres sterling, et sil
Fitz-Gérald une autre collection de la même
valeur.
Les pertes sont immenses, incalculables¡
jusqu'à présent, même approximativement.
Ces magasins et dépôts étaient les plus vas-
tes de Londres. Beaucoap de personnes y
avaient desobjets d'une grande valeur qu'on
y avait déposés pour les mettre en sûreté.
Jusqu'à minuit. l'incendie présentait un as-
pect enrayant. Toute la ville de Londres en
.-Une communication ultérieure nous apporte les
détails suivants .̃'̃̃,»> ̃̃ *V- • i
Le feu a pris, croit-dnjrpar suite d'un ina-
niement imprudent d'allumettes, et se pro-
pagea avec une rapidité eflrayante d'un corps
de bâtiment à l'autre.
200 pompiers et 20 pompes ordinaires ar-
rivèrent assez rapidement, mais on manquait
d'eau, et bientôt toutes les constructions ne
présentèrent plus qu'un brasier immense,
Un détachement de gardes de la reid8 ar-
riva et se distingua principalement pendant
les travaux de sauvetage. Mais gardes, po>n-<
piërs et soldats durent Rattacher surtout à
préserver les quartiers menacés.
Heureusement le vent -son filait, dans une
direction favorable. Cependant toutes les
maisons du square Lowdens étaient mena-
De' six heures jusqu'après minuit, le feu
était dans toute sa fureur. la chute'des murs
de plusieurs corps de bâtiments a endom-
mage considérablement les maisons depuis
le If 12 jusqu'au 30 du square, et de en côté
on avait tout déménagvé. “«
Vers sept heures, la toiture du Pantecuni-
con tomba avec un bruit épouvantable. l»es
flammes s'élevèrent alors1 à une hauteur et,
frayante, et les gigantesques langues de îeix
activées par le vent, embrasèrent la dernière
aile restante de l'ensemble. •-
C'était un spectacled'un grandiose terrible
vers une heure du matin tout danger étal!
conjuré, mais l'incendie n'était' nullement
C'est un miracle qu'aucun dev 'Ç^P^f
au milieu de la chute des murs et de la toi-
ture n'ait été tué; un des gardes dé\.la re.n|
a eu une jambe cassée, un autre a etV messe
On assure au dernier moment que la
grande collection de M. Richard Waliatv sa
trouve à Bethnal-Green et non dans le &>P-
ment incendié.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le conseil des-ministres s'est réuûi hier
matin à la présidence. da
Immédiatement après, le mareû^K^
Mac-Mahon est parti pour son cû^eau xae
Sully, dans le Loiret..
Mme la maréchale de.Mac-Mâhon_se pro^
pose de donner à Versailles, Pendant le ca-
rême, à l'hôtel de. la Présidence, des
musicales où l'on entendra les principaux
artistes de Paris. -nVQ^
C'est jeudi prochain qu'aura lieu le pre-
mier de ces concerts.
Les
Alors il le prit par 19 bras et le
énergiquement.
Cavalier seul cria qui se
dans un'passé oublié, et il r vait de
et de mille autres lieux
Tais-toi donc,
avec un signe impérieux; tu réveiller la
petite, avec tes exclamations
La petite? répéta Mulot, en
son regard de tous côtés.
Puis, se frappant le front, il se ]nit à
même un doigt sur les lèvrves.
Au fait j'oubliais.
du geste la chambre
se trouvait. Vous prenez maintenant dea
enfants en sevrage!
elle est en bonnes
Il fallait quelqu t'n dont'la
fusse sur. et la Pâlotte est bien
Elle adore l'enfant; de plus, elle
et il n'y a pas de danger qu'on la
Sans doute. sans doute
mais en attendant, il faut dresser nos
ries et combiner nos plans pour attaqua la
Ln pli soucieux creusa le
qui semit à tourner
Ah tout n'est pas jasmin
tier, dit-il peu après, et
celle-là, je veux bien aller le dire à
Est-ce qu'il ÿ a un
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Douzième Aaaée H'
Lundi 16 Février
ÉCHÉANCE DU *15 FÉVRIER
Pour qu'ils n'éprouvent aucun retard dans la
réception du journal, nous prions ceux de nos
lecteurs dont l'abonnement expire le 15 février,
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veiie adresse.
DIMANCHE' i5 FÉVRIER 1874
L'ASSURANCE D'UN LENDEMAIN
Il est un fait remarquable et que nous
fie saurions trop faire ressortir.
Pendant que les hommes politiques s'in-
génient à compliquer la situation politi-
que et à entourer le Septennat d'équivo-
ques, malgré toutes les déclarations offi-
cielles, les hommes d'afiaires, industriels
et commerçants se rallient de jour en jour
plus nombreux au gouvernement du ma-
réchal Mac-Mahon, dont le provisoire de
sept années donne au moins l'assurance
du lendemain.
La nation francaise est avant tout lado-
:rieuse et économe.
Lorsque les exaltations auxquelles elle
se laisse entraîner parfois sont calmées,
elle revient au travail,
Jurant mais un peu tard qu'on ne la prendm plus
au jeu des révolutions.
Elle ré.pare vite ses désastres et se re-
met de ses folies.
Mais pour qu'elle puisse fournir une pé-
riode de labeur fécond, il lui faut la tran-
quillité., le calme, la stabilité.
Reportons-nous à trois ans en arrière.
La République avait survécu à la Com-
mune elle semblait affermie, définitive
le pays avait confiance en M. Thiers, parce
qu'il voyait que l'Europe se reposait sur
lui du soin de rétablir l'ordre.
Ce fut pendant de longs mois une admi-
rable émulation ;pi travaillait double pour
réparer le tempsperdu.
L'argent sortait de toutes les cichettes,
dans lesquelles il avait été enfoui pendant
la guerre; les emprunts nationaux furent
couverts avec un entrain qui étonna nos
ennemiseux-mèmes.
C'était un merveilleux renouveau de la
vitalité française. Pourquoi a-t-il si vite
passé?
Lorsque les désastres de la guerre
feuilleton du 16 février 1874
DEUXIÈME PARTIE
XXIV
E^&îssez les enfants à leur mère
je désire savoir ce que fait ou ce que pense
sir Lionel.
Buvard eut un geste étonné.
Ah quant à ceci, répondit-il, li faut
que je confesse tous mes torts et tous mes
embarras.
Comment! fit Clotilde.
Voilà quelque temps déjà, que je ne
l'ai vu.
Où est-il?
Je n'en sais rien.
Et vous ne vous en êtes pas inquiété?
A vrai dire, continua Buvard, je crois
que sir Lignel m'en veut un pews-»
–A quel propos 2
étrangère et de la guerre civile furent en
partie réparés, lorsqu'il fut bien avérd que
la France avait secoué son linceul de mort
et rentrait dans la lutte civilisatrice, les
partis se formèrent pour aboutir bientôt
à une coalition monarchiste ou plutôt
anti-républicaine.
Bien que ce soit de l'histoire d'hier, il
est utile de retracer en quelques lignes la
suite des événements qui a amené l'insé-
curité d'aujourd'hui remplaçant la sécu-
rité d'hier.
M. Thiers fut renversé le 24 mai 1873
par les efforts combinés de cette coalition
qui était trop récente alors pour avoir un
monarque à proposer.
Ce fut le lendemain du 24 mai seule-
ment que les divers partis monarchiques,
sous le couvert d'un ministère qui fermait
les yeux sur leurs menées, cherchèrent à
prendre leurs garanties à l'effet de rem-
placer la République, dont on considérait
déjà la succession comme ouverte.
Les légitimistes paraissaient avoir tou-
tes les chances, grâce à la soumission des
princes d'Orléans et à la fusion, lorsque la
lettre du 27 octobre, écrite par le comte
de Chambord, a mis hors de combat du
même coup les légitimistes et les orléa-
nistes.
Dès lors affolés,les monarchistes ont im-
provisé eh quelques heures un gouverne-
ment provisoirepoursept années, croyant,
ont-ils dit depuis, qu'il leur serait loisible
de reprendre leurs opérations anti-répu-
blicaines.
Une perspective de sept années de trou-
bles, ci inquiétudes, de crises n'était pas
dfe nature à rassurer le pays et à favoriser
la reprise des affaires.
C'est, ce qui explique la presque una-
nime adhésion des citoyens au Septennat.
De tous les centres laborieux s'élève
vers l'Assemblée nationale ce cri «Lais-
sez-nous travailler. Nous avons sept ans
devant nous; le définitif vaudrait mieux,
mais puisque vous ne pouvez l'établir,
avouez votre- impuissance et laissez le
pays faire son œuvre de réparation éco-
nomique pour le commerce et pour l'in-
dustrie. »
N'allez pas croire que ce soit le vain
plaisir de faire montre de mes souvenirs
qui m'ait mis la main à la plume.
J'ai sous les yeux un document intéres-
sant d'autant plus significatif qu'il émane
d'un grand industriel de Paris qui passe
pour n'avoir pas vu sans regret l'Empire
disparaître.
Je parle de M. Devinck, ancien député,
ancien membre du conseil municipal de
Paris, ancien président du tribunal de
commerce.
Il vient de réuniren,brochure une com-
munication faite à la société d'encourage-
Eh! mon Dieu! pour cette raison fort
simple qu'il est impatient je craignais à
chaque instant que quelque imprudence de
sa part ne vînt tout remettre en question, et
dans cette situation, il a tiré de son côté, et
moi du mien; toutefois, je compte le revoir.
Il le faut.
Désirez-vous lui parler t
Non. pas encore. Mais le momen,
venn, il iaut que je puisse compter sur lui
comme je crois pouvoir compter sur vous.
Ce sera difficile.
Vous l'irez voir?
Dès demain, puisque vous le voulez.
Cependant, ne faites pas grand fonds sur lui,
car il doit être irrité plus encore contre vous
que contre moi.
Clotilde eut un sourire d'une bizarre ex-
pression.
-Oh! je ne redoute pas trop cette irrita-
tion, répondit-elle, d'autant plus qu'elle sert
mes projets; il faut que l'on croie bien qu'il
n'y a entre lui et moi aucune relation, et plus
il me haïra, plus sa colère se manifestera,
plus je serai assurée d'atteindre le but que je
poursuis. et puis, je sais le moyen de le
ramener, et de lui faire tout oublier. à
moins.
Quoi donc!
Clotilde garda le silence.
Une sombre pensée avait tout à coup fait
pencher son front, et une contraction amère
avait plissé ses lèvres.
C'est tout fit-elle d'un ton ;résolu
ment pour l'industrie nationale. C'est un
rapport très substantiel sur le développe-
ment de Paris depuis 1815.
Après avoir passé en revue tous les
grands progrès accomplis, les bienfaits
réalisés par l'association dans la mesure
du possible du travail et du capital, par
les sociétés de secours, par la participa-
tion aux bénéfices, etc. M. Devinck dit
Il y a donc, chez nos commerçants, chez
nos manufacturiers, des éléments puissants
de vitalité commerciale, des qualités essen-
tielles qui commandent la confiance et font
le succès; c'est leur initiative en affaires, leur
intelligente et sage activité dans les temps
prospères, l'énergie de leur caractère et les
ressources de leur esprit pendant l'adversité
et leur loyauté en toutes circonstances.'
Ils sont aujourd'hui surchargés d'impôts
qu'ils supportent avec résignation, parce
qu'ils savent que ces impôts sont indispensa-
bles pour payer les intérêts des milliards
empruntés pour le'compte de l'Etat et celui
de la ville.
Mais que l'Etat n'oublie pas que c'est par
le commerce et l'industrie que les nations
ont des finances prospères et qu'il n'y a pas
d'opérations comrmerciales ou manufactu-
rières possibles sans l'assurance d'un lende-
main.
Que la Ville consulte ses budgets, et elle
reconnaîtra que la base de ses-revenus est
bien moins dans la quotité de l'impôt que
dans le développement de la matière impo-
sable, développement qui s'est toujours pro-
duit dans la capitale, à toutes les époques de
son histoire, lorsque l'ordre a régné, non
pas seulement dans la rue, mais encore d ans
les idées, lorsqu'une population d'élite n'a
pas craint de faire de Paris sa résidence pré-
férée.
Voilà, certes, d'excellents conseils et de
sages avis.
Puissent les hommes politiques, aux-
quels les conseils et les avis arrivent de
toutes parts, ne pas les négliger.
Qu'ils se pénètrent de cette verité
» Mieux vaut le Septennat qui nous
permet de vivre parce qu'il existe, qu'un
gouvernement dût-il être idéalement par-
iait, qui n'existe pas et qu'il faudrait
atteindre en traversant une révolution. »
THOMAS QRIMM»
LÏHCENDIE DE BELGRAVE SQUARE,
Nous recevons ce soir de notre corres-
pondant de Londres, le télégramme suivant:
» Incendie terrible à Belgrave square.
» Dure depuis hier quatre heures.
» Perte soixante quinze millions.
» Demain dé:ails. » b. MULE.
Une dépêche Havas nous donne quelques détails
sur cet immense désastre.
Londres, 14 février.
Cette nuit, un vaste carré de constructions,
appelé le Pantechnicon, servant de magasins
de dépôt pour objets à vendre et pour dépôts
privés, a été complètement détruit par uu
incendie.
Ces magasins couvraient deux acres de ter-
rain et étaient remplis d'objets de toutes sor-
tes, de bijoux, de vaisselle de prix, de plu-
maintenant, je vous ai dit ce que j'avais à
vous dire. partez, et prenez garde qu'on ne
vous voie.
Encore une lois 1 insista Buvard, vous
ne regretterez pas l'ordre que vous venez de
me donner. Vous êtes sûre de ne pas vons
repentir un jour d'avoir rendu a cette mal-
heureuse l'enfant qui devait vous livrer son
secret?
Faites ce que j'ai dit. répondit Clo-
tilde, et vous verrez avant peu ce qu'une
femme sait mettre de courage au service de
sa vengeance -'<•
Buvard s'inclina sans répliquer;
Puis il gagna là porte et disparut::+'
Un moment plus tard il remontait dans la
voiture qui l'avait amené, et se faisait con-
duire dans la rue de la Femme--sans-Tète.
Il était fort tard, niais nous l'avons dit déjà
surabondamment, Buvard était une nature
exceptionnelle qui n'avait jamais compté
avec le sommeil.
Quand sir Douglas était venu le prendre,
une heure auparavant, il l'avait trouve en
compagnie de Mulot, avec lequel il préparait
le pian du lendemain.
Il l'avait quitté en lui recommandant da
l'atteudre, et Mulot, qui n'était pas de' la
même trempe que son maître, s'était aban-
donné, pendant l'absence de ce dernier, aux
douceurs d'un sommeil bruyant.
Buvard entendit ses rouffements du bas de
l'escalier et il put pénétrer dans sa chambre
sans le réveiller.
et de collections de tableaux.
Presque rien n'a été sauvé. Sir Richard
Wallace a perdu une collection de tableau^
d'une valeur de 200,000 livres sterling, et sil
Fitz-Gérald une autre collection de la même
valeur.
Les pertes sont immenses, incalculables¡
jusqu'à présent, même approximativement.
Ces magasins et dépôts étaient les plus vas-
tes de Londres. Beaucoap de personnes y
avaient desobjets d'une grande valeur qu'on
y avait déposés pour les mettre en sûreté.
Jusqu'à minuit. l'incendie présentait un as-
pect enrayant. Toute la ville de Londres en
.-Une communication ultérieure nous apporte les
détails suivants .̃'̃̃,»> ̃̃ *V- • i
Le feu a pris, croit-dnjrpar suite d'un ina-
niement imprudent d'allumettes, et se pro-
pagea avec une rapidité eflrayante d'un corps
de bâtiment à l'autre.
200 pompiers et 20 pompes ordinaires ar-
rivèrent assez rapidement, mais on manquait
d'eau, et bientôt toutes les constructions ne
présentèrent plus qu'un brasier immense,
Un détachement de gardes de la reid8 ar-
riva et se distingua principalement pendant
les travaux de sauvetage. Mais gardes, po>n-<
piërs et soldats durent Rattacher surtout à
préserver les quartiers menacés.
Heureusement le vent -son filait, dans une
direction favorable. Cependant toutes les
maisons du square Lowdens étaient mena-
De' six heures jusqu'après minuit, le feu
était dans toute sa fureur. la chute'des murs
de plusieurs corps de bâtiments a endom-
mage considérablement les maisons depuis
le If 12 jusqu'au 30 du square, et de en côté
on avait tout déménagvé. “«
Vers sept heures, la toiture du Pantecuni-
con tomba avec un bruit épouvantable. l»es
flammes s'élevèrent alors1 à une hauteur et,
frayante, et les gigantesques langues de îeix
activées par le vent, embrasèrent la dernière
aile restante de l'ensemble. •-
C'était un spectacled'un grandiose terrible
vers une heure du matin tout danger étal!
conjuré, mais l'incendie n'était' nullement
C'est un miracle qu'aucun dev 'Ç^P^f
au milieu de la chute des murs et de la toi-
ture n'ait été tué; un des gardes dé\.la re.n|
a eu une jambe cassée, un autre a etV messe
On assure au dernier moment que la
grande collection de M. Richard Waliatv sa
trouve à Bethnal-Green et non dans le &>P-
ment incendié.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le conseil des-ministres s'est réuûi hier
matin à la présidence. da
Immédiatement après, le mareû^K^
Mac-Mahon est parti pour son cû^eau xae
Sully, dans le Loiret..
Mme la maréchale de.Mac-Mâhon_se pro^
pose de donner à Versailles, Pendant le ca-
rême, à l'hôtel de. la Présidence, des
musicales où l'on entendra les principaux
artistes de Paris. -nVQ^
C'est jeudi prochain qu'aura lieu le pre-
mier de ces concerts.
Les
Alors il le prit par 19 bras et le
énergiquement.
Cavalier seul cria qui se
dans un'passé oublié, et il r vait de
et de mille autres lieux
Tais-toi donc,
avec un signe impérieux; tu réveiller la
petite, avec tes exclamations
La petite? répéta Mulot, en
son regard de tous côtés.
Puis, se frappant le front, il se ]nit à
même un doigt sur les lèvrves.
Au fait j'oubliais.
du geste la chambre
se trouvait. Vous prenez maintenant dea
enfants en sevrage!
elle est en bonnes
Il fallait quelqu t'n dont'la
fusse sur. et la Pâlotte est bien
Elle adore l'enfant; de plus, elle
et il n'y a pas de danger qu'on la
Sans doute. sans doute
mais en attendant, il faut dresser nos
ries et combiner nos plans pour attaqua la
Ln pli soucieux creusa le
qui semit à tourner
Ah tout n'est pas jasmin
tier, dit-il peu après, et
celle-là, je veux bien aller le dire à
Est-ce qu'il ÿ a un
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