Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 février 1874 13 février 1874
Description : 1874/02/13 (Numéro 4067). 1874/02/13 (Numéro 4067).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592102s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
^ADMINISTRATION et
;AParis,raeàeIafayette,61
t ï\STms..mois. Paris,.
r: m sdcîiois ,9,FR.
UN AH, 18 FK.
^QUOTIDIEN
UNMKRO: S CENTIMES
Abonnements Départ.
TROIS MOIS. 6 TE.
siXMOis. i2rn.
Douzième Ànaée r W*-
Vendredi 13 Février 1874
ÉCHÉANCE DO 15 FÉVRIER
Pour 1 n'éprouvent aucun retard dans la
rcccplion-du journal; nous prions ceux de nos
lecteurs dont l'abonnement expire le 15 février,
de touloir bien envoyer dès .maintenant le mon-
tant de leur- renouvellement., avec unt dernière
bande Imprimée, à il. CASSIGNEUL, éditeur-
gérant du Petit Journal, 6(, Vus de Lafayslte.
CHANGEMENT D'ADRESSE
Chaque demande de changement d adresse doit
être accompagnée d'u;ae bande imprimée et de
CINQUANTE CENTIMES en timbres-poste pour frais
de réimpression.
Les abonnés de Paris qui vont en province ont
à payer un supplément de DEUX CENTIMES par
exemplaire qu its désirent recevoir à leur nou-
velle adresse.
JEUDI 12 FÉVRIER
UN DISCOURS
Bien que j'aie renoncé depuis longtemps
à rendre compte à cette place des céré-
monies d'inauguration des monuments
élevés à lia mémoire des soldats morts glo-
rieusement dans les combats livrés aux
environs de Paris pendant le siége, je ne
manque jamais d'y assister.
C'est un devoir patriotique que je- rem-
plis j'éprouve à suivre ce douloureux
chemin de la croix une émotion qui me
rend meilleur et m'oblige à de plus sé-
rieuses méditativ ns.
C'était hier, mercredi, l'inauguration du
monument du Bourget.
J'étais confondu au milieu de la foule,
réunie autour de la pyramide qui perpé-
tuera le souvenir des sanglants combats
du 30 octobre et du 21 décembre 1870.
Nous venions d'assister, à l'église du
Bourget, à la cérémonie religieuse et nous
avons entendu un lort beau discours, pro-
noncé par M. Caron, vicaire-général de
l'archevêché de Paris.
La cérémonie commémorative a pris
tout à coup un caractère solennel et s'est
transformée en événement politique d'une
réelle importance.
Nous sommes, en effet, au lendemain
d'une élection qui a montré vivant, dans
.une partie de la France, le souvenir et le
regret de l'Empire.
M. Sens a été élu dans le Pas-de-Calais
député à l'Assemblée nationale, et par un
brusque revirement d'opinion, les deux
termes extrêmes de la politique se sont
posés dans tous les esprits République
ou Empire.
Les monarchies de droit divin ou de
droit humain ayant échoué dans leurs
tentatives de fusion et de restauration ne
paraissaient plus avoir que des fidèles par
tradition et par sentiment.
Toute prévue qu'elle était dans un des
Feuilleton du 13 Février
LA 7
[70] DEUXIÈME PARTIE.
XXI
L9avea
Mais une fois là elle jeta un cri terrible, et
s'accrocha au chambranle de la cheminée
pour ne pas tomber.
Qu'avez-vous donc? fit madame Murder,
qui ne comprenait rien a ce qui se passait.
Le doigt de Dieu,! le doigt de Dieu!
murmura la Balafrée.
D'où vient votre émotion? votre ter-
reur?. Répondez!
-Elle! Elle! Vivante.
Vous me connaissez?
• Mlle Clotilde!
Taisez-vous! malheureuse.
Pardon! Pardon.
Mais qui êtes-vous?
# La Balafrée se laissa tomber à genoux, baisa
pieusement le bas do la robe de madame
Murder et se relevant aussitôt l'œil éiiaré.
Adieu, madame, dit-elle d'une voix dé-
chirante plaignez-moi dans ma honte et
dans mon abaissement. je suis Héloïse.
rares départements dévoués à l'Empire,
l'élection de M. Sens est devenue en fait
un appel; à la vigilance des républicains,
un avis comminatoire pour les légitimis-
tes et les orléanistes.
Républicains et monarchistes co&ipren-
dront-ilS' cet avertissement ? ̃ -i
L'avenir nous le dira aux uasWt aux
autres le discours' du Bourget rend Je ser-
vice de les remporter vers le passé d'hier,
de rappeler les fatales conséquences de
l'Empire.
Voilà pourquoi je .l'appelle un discours
événement; avec d'autant plus de raison
qu'il a été prononcé par M. l'amiral de
La Ronciére Le Noury, commandant pon-
dan le siège les marins et les troupes du
secteur de SaLit-Denis.
M. de La Roncière LeNourry est député
à l'Assemblée nationale, et le groupe des
bonapartistes ou de l'appel au peuple le
revendique, si je ne me trompe, pour un
des siens.
Dans ce cas, l'Empire n'aurait. l'adhé-
sion de l'amiral que s'il subissait de pro-
fondes modifications dans ses principes et
dans ses actes.
Mais tout commentaire affaiblirait le
discours de l'amiral La Roncière; en voici
le texte exact:
Messieurs,
Si la cér-îiuoiiie d'aujourd'hui est tardive,
l'affluence nombreuse qui se presse autour
de ce monument, démontre que vous avez
gardé le souvenir des luttes sanglantes dont
le Bourget fut le théâtre.
Un grand nombre d'entre vous n'ont pu
assister à ces luttes.
Vous avez eu la douleur de voir vos de-
meures souillées par l'ennemi, et, de mon
côté je n'ai pas moins souffert en me voyant
forcé par les nécessités de la guerre de por-
ter la destruction dans ce beau village dou-
blement éprouvé.
Le souvenir de ces terribles événements,
gardez-les pondant de longues années c'est
en ayant toujours présents à la mémoire les fa-
tals résultais de nos présomptions et de nos
imprévoyances, que nous aurons devant nos
yeux de salutaires enseignements qui doi-
vent ramener l'attachement au travail, le
respect de l'autorité, l'amour de la religion,
que les prospérités nous avaient fait oublier.
Ce n'est point, hélas! aux vainqueurs que
nous venons rendre homrnage.
Nous sommes en présence d'un monument
modeste, exécuté par un jeune et déjà émi-
nant artiste,- sous l'impulsion de notre ma-
gistrat rnunici pal, M. Delaplace, a la renom-
mée de soldats, qui, lorsqu'ils combattirent,
étaient comme tant d'autres de simples dé-
fenseurs de la patrie.
Ces martyrs aveuglément fauchés par la
mort, ont réuni ici une population entière
plein d'un douloureux recueillement.
Et cet hommage rendu aux victimes du
devoir, cette manifestation de votre sympa-
thique r econnaissauce n'est-elle pas un signe
constant des patriotiques sentiments qui vous
Vous rappelez-vous! Ah! par pitié, ne me
maudissez pas!
Héloïse! répéta Clotilde terrifiée à
son tour par les souvenirs qui vinrent en foule
l'assaillir.
-Adieu! Adieu! répéta la Balafréequi se
précipita vers la porte, et gagna la rue.
Une lois qu'elle eut fait quelques pas dans
la rue, la Balafrée promena autour d'elle un
Ce quelle venait de voir prenait, dans son
esprit, toutes les proportions d'un épouvan-
table cauchemar.
Clotilde! elle avait revu mademoiselle Clo-
tilde de Lucenay.
Et c était là la femme qui devait épouser
Léo!
Cela lui semblait impossible on mons-
trueux.
Et le remords,lapitié, lajalousie, la honte,
tous les sentiments excessifs, se soulevaient
dans sa poitrine haletante, torturant son
cœur, et lui communiquant mille terreurs
affolées.
Que 'faire, où aller, à quelle résolution
s'arrêter.
Elle ne savait plus.
Toutefois, un sentiment dominait encore
au-dessus de ce désordre inouï de toutes ses
facultés. Elle voulait revoir Léo.
Quisait! Ilignorait peut-être. il ne voyait
que madame Murder, il avait oublié Clotilde
de Lucenay.
Elle. se remit en marcha
Si l'appareil funèbre qui préside à cette cé-
rémonie, si l'aspect d'une maison voisine, té-
moin d'un mort illustre (Baroche) déjà glo-
rifié par vous si la douleur de ce père que
je vois à mes côtés (le général Henrion) évo-
que ae pénibles souvenirs, notre virilité ne
doit cependant pas se laisser surprendre.
Le temps des légitimes désespoirs s'éloi-
gne successivement.
Nous'avons le droit de nous livrer à l'es-
Qui ne sent, en effet, sous impulsion de
l'illustre maréchal qui préside aux destinées
de la France, notre cher pays se régénérer ?
Et quipourrait se refuser à apporter sa pierre
à une œuvre aussi noble, aussi grande, aussi
sainte ?
9'est ninsi, messieurs. qu'il nous est per-
mis de mettre noire confiance dans l'avenir.
Et lorsque j'assisteacespectacle grandiose.
à l'hommage édiiiant que vous venez de reu-
dre à ceux qui sont morts en combattant,
je ne puis croire que la France reste abattue
sous les coups qui l'ont frappée.
Nous la verrons, messieurs, se relever
grande et fière de cet abaissement momen-
tané; aflermir la paix intérieure, reprendre
enfin le rang que Dieu, qui n'a pas ménagé
ses colères, lui a marqué parmi les nations.
Confondons dans les mêmes regrets les sol-
dats, marins, mobiles et francs-tireurs, tous
les citoyens enfin qui sont tombés pour la
défense de notre chère patrie, si cruellement
mutilée, malgré leur dévouement et leur ab-
négation.
Que ceux dont ce monument consacre la
mémoire reçoivent les solennels adieux de
leurs frères d'armes, de leurs compatriotes
et des chefs qui les ont conduits aux combats.
,Ce discours a été couvert d'applaudis-
sements il a été considéré comme une
déclaration formelle d'adhésion au Sep-
tennat.
M. l'amiral La Roncière Le Noury ne
s'est pas borné à l'éloge pour ainsi dire
obligé du chef de fEtat; il a parlé du Sep-
tennat avec conviction, et en fait une des
conditions du relèvement du pays; or, ce
n'est pas en quelques mois qu'un gouver-
nement peut rendre le calme, la sécurité
et la confiance.
La manifestation duBourget, a donc une
signification considérable, augmentée en-
core par les sympathiques et chaleureux
applaudissements des assistants par i
lesquels il n'est que juste de citer le brave
commandant des francs -tireurs de la
presse, M. Rolland.
Après avoir pris le Bourget le 30 octo-
bre, le commandant Rolland reforma sa
compagnie presque entièrement détruite,
et se retrouva avec ses compagnons à son
poste au plus fort du danger, au combat
du 21 décembre.
Je n'ai pas besoin d'ajouter qu'en reve-
nant à Paris, les assistants de la cérémo-
nie du Bourget ne parlaient que du dis-
cours ;-le résumé de toutes ces conversa-
tions est celui-ci
« L'amiral a raison: il faut que le Sep-
tennat soit solidement établi pour sept
ans. » THOMAS GRIMM.
L'hôtel de Liprani n'était qu'à quelques
pas elle s'y rendit.
Il était tard; mais elle ne doutait pas qu'on
ne la recùt.
La pauvre femme avait foi en l'amour de
Léo, et elle savait bien qu'il ne la repous-
serait pas.
Et en effet.
A peine eut-elle dit son nom au valet, qui
veillait dans le vestibule, que les portes s'ou-
vrirent, et qu'on vint la conduire jusqu'à
l'appartement du prince.
Il venait de ren'rer, il croyait la Balafrée
déjà loin, et eut un commencement d'inquié-
tude, en apprenant qu'elle était là, et deman-
dait à le voir.
Quand il l'aperçut pâle, défaite, trem-
blante, les vêtements en désordre, 1'oeil-garé,
il pressentit un malheur, il tressaillit
Qu'y a-t-ii? et d'où visent que te voilà de
retour? demanda-t-il en se précipitant vers
la jeune femme.
Celle-ci était si émue que, dans le premier
moment, elle ne put répondre.
Elle regardait Liprani, comme si elle le
voyait pour la première fois; elle compri-
mait son sein, qui battait avec violence, et
retenait les larmes qui remplissaient ses
yeux.
-Léo! Léo! dit-elle, enfin, d'une voix bri-
sée. Oh! il ne faut pas m'en v,ouloir, car je
suis bien malheureuse. Oui, je suis revenue
à Paris, et je n'aurais jamais dû le auitter
DERNIÈRES NOUVELLES
M. le garde des sceaux a déposé hier sur
le bureau de l'Assemblée, un projet de loi
qui rétablit la présidence du conseil d'I;tat.
A ctuellement c'est le ministre dela justice,
qui préside le conseil.
Dans sa séance d'hier, la commission des
lois constitutionnelles, après une laborieuse
discussion, s'est décidée contre le scrutin da
liste.
Par 12 voix contre 10 elle a repoussé le
système de M. Chesne.long, scrutin de liste
par arrondissement, comprenant cinq noms
au plus et trois au moins.
Par 12 voix contre 8, elle a repoussé le
sous-amendement tendant à établir les listes
par trois noms au plus et 2 au moins.
Enfin, par là voix contre 4 et plusieurs abs-
tenticns, elle est revenue purement au svs-
tème de vote par bulletin uninominal.
Dans les arrondissements considérables
des circonscriptions seraient créées de façon
à donner aux villes une représentation dis.
tincte.
On a distribué hier aux députés une im.
portante proposition de loi électorale élabo-
rée par Léon Vingtain.
Nous analyserions ce projet, qui a été l'en.
1 voyé à la commission des lois constitutiou,
i nelles.
La listes des nouveaux maires, publiée pa,
le Journal officiel d'hier. concerne les dépar.
tements suivants: Ardèche, Ardennes, Cher
Drôme, Haute-Garonne, Indre Manche1
1 Marne, Meuse, Basses-Pyrénées, Ha-utes-Pv.'
rénées, Sarthe, Seine-Inférieure et Vaucluse.
Ainsi que nous l'avons annoncé, le traus-
port Y Orne partira de Brest le 1er mars pour
la Guyane en touchant à Rochefort pour y
prendre les transpor:és.
Indépendamment de ces derniers, il y aura
à bord 150 colons libres et 40 familles envi,r
ron de transportés.
Notre correspondant particulier de Lon-
dres, M. B. Loulé, nous télégraphie
«Londres, 11 février. 10 h. soir.
«Ainsi que je vous l'ai dit dans mes lettres,
les conservateursl'emportent sur les libéraux
dans les élections actuelles.
» M. Disraeli peut être considéré comme
premier ministre en remplacement de M.
Gladstone. Déjà il parle en ministre.
«Aujourd'hui, à Buckingham,il a prononcé
un grand discours dont il faut retenir ce
point important le chef des conservateurs
a souhaité la bien venue aux deux ouvriers
qui ont été élus membres du Parlement, M.
Macdonald à Stafford etM.Burt àMorpeth.»
ASSEMBLÉE_NATIONALE
Séance du 11 février
Beaucoup de discours pour rien. Tel est le
résumé de la séance.
L'impôt en discussion est la taxe de 10 c.
par 1,000 fr. sur les chèques, payant actuelle.
ment un timbre uniforme de 10 c., quel que
soit leur montant.
Par cette aggravation, la commission pré-
tend avoir voulu taxer les abus que l'on fait
Un malheur! le plus grand de tous, on
m'a enlevé notre enfant.
Liprani fit un bond, pendant que la Bala.
frée se cachait la tète dans les mains pour ne
pas voir l'horrible expression qui contractait
le visage de son amant.'
Qui cela? qui t'a pris ton enfant? répéta
ce dernier en lui prenant les mains avec un
geste où il y avait plus de colère que dcompassion.
La malheureuse éclata en sanglots.
Oh j'avais la tète perdue balbutia-
t-elle tu comprends cela, n'est-ce pas ? dis
tu le comprends. j'étais partie heureus2,
quoique triste de te quitter. mais j'empor-
tais ma fille! et je m'éloignais du danger, et
puis, tu l'avais ordonné, et je t'obéissais, et
moi, tu le saisbien,je n'ai pas d'autre volonty
que la tienne.
Après? après
Après! Je ne sais plus. Attends! Com-
ment cela s'est-il fait. Mon Dieu, mes idées
sont si contuses. Ah on m'a arrêtée.
Mais enfin ?
Enfin, oui, tu as raison Comment la
chose est arrivée. cela ne fait rien. Oû
m'a enlevé mafille, ettoutd'abord j'ai pensé.
A Buvard parbleu c'est lui.
Je me le disais aussi, et c'est dans cette
pensée que je revenais à Paris.
Pourquoi faire ?
La Balafrée leva un œil timide vers Liprani
Mais pour chercher Léona, répondit
elle avec un frisson. •
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JEUDI 12 FÉVRIER
UN DISCOURS
Bien que j'aie renoncé depuis longtemps
à rendre compte à cette place des céré-
monies d'inauguration des monuments
élevés à lia mémoire des soldats morts glo-
rieusement dans les combats livrés aux
environs de Paris pendant le siége, je ne
manque jamais d'y assister.
C'est un devoir patriotique que je- rem-
plis j'éprouve à suivre ce douloureux
chemin de la croix une émotion qui me
rend meilleur et m'oblige à de plus sé-
rieuses méditativ ns.
C'était hier, mercredi, l'inauguration du
monument du Bourget.
J'étais confondu au milieu de la foule,
réunie autour de la pyramide qui perpé-
tuera le souvenir des sanglants combats
du 30 octobre et du 21 décembre 1870.
Nous venions d'assister, à l'église du
Bourget, à la cérémonie religieuse et nous
avons entendu un lort beau discours, pro-
noncé par M. Caron, vicaire-général de
l'archevêché de Paris.
La cérémonie commémorative a pris
tout à coup un caractère solennel et s'est
transformée en événement politique d'une
réelle importance.
Nous sommes, en effet, au lendemain
d'une élection qui a montré vivant, dans
.une partie de la France, le souvenir et le
regret de l'Empire.
M. Sens a été élu dans le Pas-de-Calais
député à l'Assemblée nationale, et par un
brusque revirement d'opinion, les deux
termes extrêmes de la politique se sont
posés dans tous les esprits République
ou Empire.
Les monarchies de droit divin ou de
droit humain ayant échoué dans leurs
tentatives de fusion et de restauration ne
paraissaient plus avoir que des fidèles par
tradition et par sentiment.
Toute prévue qu'elle était dans un des
Feuilleton du 13 Février
LA 7
[70] DEUXIÈME PARTIE.
XXI
L9avea
Mais une fois là elle jeta un cri terrible, et
s'accrocha au chambranle de la cheminée
pour ne pas tomber.
Qu'avez-vous donc? fit madame Murder,
qui ne comprenait rien a ce qui se passait.
Le doigt de Dieu,! le doigt de Dieu!
murmura la Balafrée.
D'où vient votre émotion? votre ter-
reur?. Répondez!
-Elle! Elle! Vivante.
Vous me connaissez?
• Mlle Clotilde!
Taisez-vous! malheureuse.
Pardon! Pardon.
Mais qui êtes-vous?
# La Balafrée se laissa tomber à genoux, baisa
pieusement le bas do la robe de madame
Murder et se relevant aussitôt l'œil éiiaré.
Adieu, madame, dit-elle d'une voix dé-
chirante plaignez-moi dans ma honte et
dans mon abaissement. je suis Héloïse.
rares départements dévoués à l'Empire,
l'élection de M. Sens est devenue en fait
un appel; à la vigilance des républicains,
un avis comminatoire pour les légitimis-
tes et les orléanistes.
Républicains et monarchistes co&ipren-
dront-ilS' cet avertissement ? ̃ -i
L'avenir nous le dira aux uasWt aux
autres le discours' du Bourget rend Je ser-
vice de les remporter vers le passé d'hier,
de rappeler les fatales conséquences de
l'Empire.
Voilà pourquoi je .l'appelle un discours
événement; avec d'autant plus de raison
qu'il a été prononcé par M. l'amiral de
La Ronciére Le Noury, commandant pon-
dan le siège les marins et les troupes du
secteur de SaLit-Denis.
M. de La Roncière LeNourry est député
à l'Assemblée nationale, et le groupe des
bonapartistes ou de l'appel au peuple le
revendique, si je ne me trompe, pour un
des siens.
Dans ce cas, l'Empire n'aurait. l'adhé-
sion de l'amiral que s'il subissait de pro-
fondes modifications dans ses principes et
dans ses actes.
Mais tout commentaire affaiblirait le
discours de l'amiral La Roncière; en voici
le texte exact:
Messieurs,
Si la cér-îiuoiiie d'aujourd'hui est tardive,
l'affluence nombreuse qui se presse autour
de ce monument, démontre que vous avez
gardé le souvenir des luttes sanglantes dont
le Bourget fut le théâtre.
Un grand nombre d'entre vous n'ont pu
assister à ces luttes.
Vous avez eu la douleur de voir vos de-
meures souillées par l'ennemi, et, de mon
côté je n'ai pas moins souffert en me voyant
forcé par les nécessités de la guerre de por-
ter la destruction dans ce beau village dou-
blement éprouvé.
Le souvenir de ces terribles événements,
gardez-les pondant de longues années c'est
en ayant toujours présents à la mémoire les fa-
tals résultais de nos présomptions et de nos
imprévoyances, que nous aurons devant nos
yeux de salutaires enseignements qui doi-
vent ramener l'attachement au travail, le
respect de l'autorité, l'amour de la religion,
que les prospérités nous avaient fait oublier.
Ce n'est point, hélas! aux vainqueurs que
nous venons rendre homrnage.
Nous sommes en présence d'un monument
modeste, exécuté par un jeune et déjà émi-
nant artiste,- sous l'impulsion de notre ma-
gistrat rnunici pal, M. Delaplace, a la renom-
mée de soldats, qui, lorsqu'ils combattirent,
étaient comme tant d'autres de simples dé-
fenseurs de la patrie.
Ces martyrs aveuglément fauchés par la
mort, ont réuni ici une population entière
plein d'un douloureux recueillement.
Et cet hommage rendu aux victimes du
devoir, cette manifestation de votre sympa-
thique r econnaissauce n'est-elle pas un signe
constant des patriotiques sentiments qui vous
Vous rappelez-vous! Ah! par pitié, ne me
maudissez pas!
Héloïse! répéta Clotilde terrifiée à
son tour par les souvenirs qui vinrent en foule
l'assaillir.
-Adieu! Adieu! répéta la Balafréequi se
précipita vers la porte, et gagna la rue.
Une lois qu'elle eut fait quelques pas dans
la rue, la Balafrée promena autour d'elle un
Ce quelle venait de voir prenait, dans son
esprit, toutes les proportions d'un épouvan-
table cauchemar.
Clotilde! elle avait revu mademoiselle Clo-
tilde de Lucenay.
Et c était là la femme qui devait épouser
Léo!
Cela lui semblait impossible on mons-
trueux.
Et le remords,lapitié, lajalousie, la honte,
tous les sentiments excessifs, se soulevaient
dans sa poitrine haletante, torturant son
cœur, et lui communiquant mille terreurs
affolées.
Que 'faire, où aller, à quelle résolution
s'arrêter.
Elle ne savait plus.
Toutefois, un sentiment dominait encore
au-dessus de ce désordre inouï de toutes ses
facultés. Elle voulait revoir Léo.
Quisait! Ilignorait peut-être. il ne voyait
que madame Murder, il avait oublié Clotilde
de Lucenay.
Elle. se remit en marcha
Si l'appareil funèbre qui préside à cette cé-
rémonie, si l'aspect d'une maison voisine, té-
moin d'un mort illustre (Baroche) déjà glo-
rifié par vous si la douleur de ce père que
je vois à mes côtés (le général Henrion) évo-
que ae pénibles souvenirs, notre virilité ne
doit cependant pas se laisser surprendre.
Le temps des légitimes désespoirs s'éloi-
gne successivement.
Nous'avons le droit de nous livrer à l'es-
Qui ne sent, en effet, sous impulsion de
l'illustre maréchal qui préside aux destinées
de la France, notre cher pays se régénérer ?
Et quipourrait se refuser à apporter sa pierre
à une œuvre aussi noble, aussi grande, aussi
sainte ?
9'est ninsi, messieurs. qu'il nous est per-
mis de mettre noire confiance dans l'avenir.
Et lorsque j'assisteacespectacle grandiose.
à l'hommage édiiiant que vous venez de reu-
dre à ceux qui sont morts en combattant,
je ne puis croire que la France reste abattue
sous les coups qui l'ont frappée.
Nous la verrons, messieurs, se relever
grande et fière de cet abaissement momen-
tané; aflermir la paix intérieure, reprendre
enfin le rang que Dieu, qui n'a pas ménagé
ses colères, lui a marqué parmi les nations.
Confondons dans les mêmes regrets les sol-
dats, marins, mobiles et francs-tireurs, tous
les citoyens enfin qui sont tombés pour la
défense de notre chère patrie, si cruellement
mutilée, malgré leur dévouement et leur ab-
négation.
Que ceux dont ce monument consacre la
mémoire reçoivent les solennels adieux de
leurs frères d'armes, de leurs compatriotes
et des chefs qui les ont conduits aux combats.
,Ce discours a été couvert d'applaudis-
sements il a été considéré comme une
déclaration formelle d'adhésion au Sep-
tennat.
M. l'amiral La Roncière Le Noury ne
s'est pas borné à l'éloge pour ainsi dire
obligé du chef de fEtat; il a parlé du Sep-
tennat avec conviction, et en fait une des
conditions du relèvement du pays; or, ce
n'est pas en quelques mois qu'un gouver-
nement peut rendre le calme, la sécurité
et la confiance.
La manifestation duBourget, a donc une
signification considérable, augmentée en-
core par les sympathiques et chaleureux
applaudissements des assistants par i
lesquels il n'est que juste de citer le brave
commandant des francs -tireurs de la
presse, M. Rolland.
Après avoir pris le Bourget le 30 octo-
bre, le commandant Rolland reforma sa
compagnie presque entièrement détruite,
et se retrouva avec ses compagnons à son
poste au plus fort du danger, au combat
du 21 décembre.
Je n'ai pas besoin d'ajouter qu'en reve-
nant à Paris, les assistants de la cérémo-
nie du Bourget ne parlaient que du dis-
cours ;-le résumé de toutes ces conversa-
tions est celui-ci
« L'amiral a raison: il faut que le Sep-
tennat soit solidement établi pour sept
ans. » THOMAS GRIMM.
L'hôtel de Liprani n'était qu'à quelques
pas elle s'y rendit.
Il était tard; mais elle ne doutait pas qu'on
ne la recùt.
La pauvre femme avait foi en l'amour de
Léo, et elle savait bien qu'il ne la repous-
serait pas.
Et en effet.
A peine eut-elle dit son nom au valet, qui
veillait dans le vestibule, que les portes s'ou-
vrirent, et qu'on vint la conduire jusqu'à
l'appartement du prince.
Il venait de ren'rer, il croyait la Balafrée
déjà loin, et eut un commencement d'inquié-
tude, en apprenant qu'elle était là, et deman-
dait à le voir.
Quand il l'aperçut pâle, défaite, trem-
blante, les vêtements en désordre, 1'oeil-garé,
il pressentit un malheur, il tressaillit
Qu'y a-t-ii? et d'où visent que te voilà de
retour? demanda-t-il en se précipitant vers
la jeune femme.
Celle-ci était si émue que, dans le premier
moment, elle ne put répondre.
Elle regardait Liprani, comme si elle le
voyait pour la première fois; elle compri-
mait son sein, qui battait avec violence, et
retenait les larmes qui remplissaient ses
yeux.
-Léo! Léo! dit-elle, enfin, d'une voix bri-
sée. Oh! il ne faut pas m'en v,ouloir, car je
suis bien malheureuse. Oui, je suis revenue
à Paris, et je n'aurais jamais dû le auitter
DERNIÈRES NOUVELLES
M. le garde des sceaux a déposé hier sur
le bureau de l'Assemblée, un projet de loi
qui rétablit la présidence du conseil d'I;tat.
A ctuellement c'est le ministre dela justice,
qui préside le conseil.
Dans sa séance d'hier, la commission des
lois constitutionnelles, après une laborieuse
discussion, s'est décidée contre le scrutin da
liste.
Par 12 voix contre 10 elle a repoussé le
système de M. Chesne.long, scrutin de liste
par arrondissement, comprenant cinq noms
au plus et trois au moins.
Par 12 voix contre 8, elle a repoussé le
sous-amendement tendant à établir les listes
par trois noms au plus et 2 au moins.
Enfin, par là voix contre 4 et plusieurs abs-
tenticns, elle est revenue purement au svs-
tème de vote par bulletin uninominal.
Dans les arrondissements considérables
des circonscriptions seraient créées de façon
à donner aux villes une représentation dis.
tincte.
On a distribué hier aux députés une im.
portante proposition de loi électorale élabo-
rée par Léon Vingtain.
Nous analyserions ce projet, qui a été l'en.
1 voyé à la commission des lois constitutiou,
i nelles.
La listes des nouveaux maires, publiée pa,
le Journal officiel d'hier. concerne les dépar.
tements suivants: Ardèche, Ardennes, Cher
Drôme, Haute-Garonne, Indre Manche1
1 Marne, Meuse, Basses-Pyrénées, Ha-utes-Pv.'
rénées, Sarthe, Seine-Inférieure et Vaucluse.
Ainsi que nous l'avons annoncé, le traus-
port Y Orne partira de Brest le 1er mars pour
la Guyane en touchant à Rochefort pour y
prendre les transpor:és.
Indépendamment de ces derniers, il y aura
à bord 150 colons libres et 40 familles envi,r
ron de transportés.
Notre correspondant particulier de Lon-
dres, M. B. Loulé, nous télégraphie
«Londres, 11 février. 10 h. soir.
«Ainsi que je vous l'ai dit dans mes lettres,
les conservateursl'emportent sur les libéraux
dans les élections actuelles.
» M. Disraeli peut être considéré comme
premier ministre en remplacement de M.
Gladstone. Déjà il parle en ministre.
«Aujourd'hui, à Buckingham,il a prononcé
un grand discours dont il faut retenir ce
point important le chef des conservateurs
a souhaité la bien venue aux deux ouvriers
qui ont été élus membres du Parlement, M.
Macdonald à Stafford etM.Burt àMorpeth.»
ASSEMBLÉE_NATIONALE
Séance du 11 février
Beaucoup de discours pour rien. Tel est le
résumé de la séance.
L'impôt en discussion est la taxe de 10 c.
par 1,000 fr. sur les chèques, payant actuelle.
ment un timbre uniforme de 10 c., quel que
soit leur montant.
Par cette aggravation, la commission pré-
tend avoir voulu taxer les abus que l'on fait
Un malheur! le plus grand de tous, on
m'a enlevé notre enfant.
Liprani fit un bond, pendant que la Bala.
frée se cachait la tète dans les mains pour ne
pas voir l'horrible expression qui contractait
le visage de son amant.'
Qui cela? qui t'a pris ton enfant? répéta
ce dernier en lui prenant les mains avec un
geste où il y avait plus de colère que dcompassion.
La malheureuse éclata en sanglots.
Oh j'avais la tète perdue balbutia-
t-elle tu comprends cela, n'est-ce pas ? dis
tu le comprends. j'étais partie heureus2,
quoique triste de te quitter. mais j'empor-
tais ma fille! et je m'éloignais du danger, et
puis, tu l'avais ordonné, et je t'obéissais, et
moi, tu le saisbien,je n'ai pas d'autre volonty
que la tienne.
Après? après
Après! Je ne sais plus. Attends! Com-
ment cela s'est-il fait. Mon Dieu, mes idées
sont si contuses. Ah on m'a arrêtée.
Mais enfin ?
Enfin, oui, tu as raison Comment la
chose est arrivée. cela ne fait rien. Oû
m'a enlevé mafille, ettoutd'abord j'ai pensé.
A Buvard parbleu c'est lui.
Je me le disais aussi, et c'est dans cette
pensée que je revenais à Paris.
Pourquoi faire ?
La Balafrée leva un œil timide vers Liprani
Mais pour chercher Léona, répondit
elle avec un frisson. •
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