Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 12 février 1874 12 février 1874
Description : 1874/02/12 (Numéro 4066). 1874/02/12 (Numéro 4066).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592101d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
xK ^-̃^Bonr.iments Paris
4.8>a.;
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i ,•' TROIS MOIS 6FH.
SJXMOIS. 12FR.
IM AN 24 FH,
Douzième iaasa H9 40§$
̃.•' Jeudi 12 Février 1B74
;} échéance p® i STÉygiÊfa
cru
̃tant ae4cùr 'mSÊ^jKÊ' 1 ^nfiere
tmprimm!fW^^]^^li)I'Gl\EUL, éditeur-
gérant du Petit 'J'ourHali W, rue de Lafayett e.
M ,«B«ANGESSE^T D'ADRESSE
"'Chaque demande ^-changement fiadresse doit
̃ être'< ̃accompagnée d'une bande imprimée et de
jCiNQtBANïE.CEKriMEseTi timbres-poste ;pour frais
Les abonnés de Paris qui vont en province ont
à vaiier un supplément de ceux CENTIMES par
exemplaire, qu'ils désirent recevoir à leur nou-
.mellaadr.esset.
-U' MER^EM 11 FÉVRIER 1874
Prenons pour ce qu'elle est l'adminis-
tration française cette administration
que-le monde entier nous envie, a dit un
jour à la tribune un ininistre enthousiaste.
J'ai dit tant de.g}ï§.que, dans la plupart
des sont trop nom-
breux pour la^ besogne. à expédier,; qui s
sont mal payés; qu'il vaudrait /mieux avoir
.un personnel "plus resireinty:,mieux rétri-
bue et par conséquent stable) attaché a
l'ai dit .cela si souvent que se serait perdre
Un ministre régularise les services et
les simplifie:; lun autre arrive qui rétablit!
Ce qui est vrai pour les ministères 1 est
également pour les grandes -administra-
t.ions publiques.
Cela tient à l'habitudeinvétérëe, tenace,
difficilement déracinable, qui», porte les
parents à pousser leurs enfants dans la
bureaucratie administrative.
Cela tient aussi au désir qu'ont les ad-
ministrateurs' de satis:aire le plus grand
nombre d'ambitions qu'il leur est possible.
Mais si.je ne veux pas traiter à nouveau
la question de 'fond, il est i. ne affaire d'in- j
térieurquifaiten ce moment beaucoup de
bruit parmi les employés de ia Ville de
Paris, et qu'il est impossible de passer'
sous silence,'
Je veux 'parler de la feuille de présence.
On-sait.que les -employés doivent rester
à leur, bùr'èau'tbus les jours de dix heures
du matin 'à quatre heures après-midi.
Mais comment constater, cette présence?
'/Le chef deibyreau a bien autre chose à
fai e le sous-chef.n'est pas toujours là; il
est si facile de:s'orti-r.
Sous l'Empire, on-avait imaginé ce que
,'on appelle la feuille de-présence.
[69] v.'i" .'Deuxième PARTIE
'̃ xx
La Balafrée, avait écouté cette voix qui lui
parlait avec bonté, et l'on eut dit que cha-
cune des paroles de sir Douglas tombait sur
sou cœur comme une ros e mfraichi santé.
Oh! nierc'. merci! dit-el e, eu levant
vers le docteur d.>ux veux de lar-
mes.. Si vous saviez comme vos paroles
me 'ont du bien.
Expliquez-vous?
Oh c'est bien simple.
de vous écoute.
̃ • • Eh bien il. tout à l'heure là. j'ai
vu passer une belle jeune jeune femme.
Mme Murdèr?
C'est cela.
Vous la connaissez?
Non mais je désirais la voir.
Pourquoi?
Parce qu'on m'a pris ma fille, et que.
je voulais lui demander ce que l'on en a fait.
A Mjne Muj'der 1.
Tous les matins, sur la..table du chef
:de b'ureâuj' les,
'feuille
ture de toàstl'e/irs noms'; ils' signaient,^
un quart d(ïie'ur',èVapr'às dix heures, tout!?.?
lès au.)>m.;&au.
Le chef et le sous-chef étaient dispensés
de la formalité de la signature.
Chose remarquable, jamais on ne .cons-
tatait d'absence. ce qui n'empêchait :pas
les inspecteurs, quand ils passaient, par
hasard, de constater des vides' très nom-
breux. ̃ ::̃. i l h i-f j,:o!
Mais, si vous croyez que tous des' èni-j
ployés arrivaient à l'heure réglementaire;
détrompez-vous.
A tourde rôle, quelques-uns d'entre eux
faisait le service du matin, et signaient
pour leurs camarades.
La fraude, sur laquelle, par suite d'une
complicité unanimé, tout le monde fer-
mait les yeux, dans l'administration pro-
prement'dite, fut découverte en haut lieu.
Un employé était mort subitement pen-
dant la nuit. Cet événement avait causé
une certaine émotion le préfet de. la
Seine s'était informé lui-même la feuille
de présence lui ava't été présentée et il .y
avait vu la propre signature du mort.
Une enquête fut ouverte et l'employé
délinquant fut révoqué.
Quelques jours après, les traditions-
étaient reprises, et les feuillets dé présence
étaient couvertes de .signatures vraiesou'
amicalement prêtées.
Les employés venaient ou s'absentaient,
restaient ou partaient;le service se faisait
un peu en famille.
Le ciDBiirôlë 'sérieux et ëfflcace^ne peût-i
être établi que si la responsabilité du chef
est engagée. .,r
Cette vérité, dont l'énoncé paraîtra peut-
être excessif, 'sera démontrée avec ^évi-
dence par le récit de ce qui s'est passé ré-
cemment à la préfecture de la Se;ae.
Après le 4 septembre, M. lepréietArago
supprima la feuille de présence comme
inutile.
Sous l'administration de M. Léon Say,
le secrétaire général, NI.. Ilusson, la réta-
blit, mais lui fit subir dans l'application
une importante modification.
On ne la faisait plus signer tous les ma-
tins inopinément, au milieu de la jour-
née, tantôt dans un bureau, tantôt dans un
autre, un garçon de service du personnel
apparaissait une feuille de papier à la
main, et demandait à chaque employé sa
signature.
Je crois même qu'on l'exigeait du chef
et du sous-chef.
Le garçon de bureau, soit qu'il eût reçu
des ordres précis, soit qu'il craignît de se
compromettre, ne se prêtait pas aux su-
percheries en usage autrefois.
Oui, monsieur.
:Mais qui peut vous. faire penser qu'elle
sache.
Je ne puis vous dire cela a vous.
Je ne comprends pas.
La. Balafrée eut un ricanement.
Oh! .le suis bien sûr qu'elle compren-
drait, elle i
Et il veut dans l'accent dont ces mots
furent prononcés/ quelque chose qw frappa
si!' Douglas,
Et alors, il se passa un fait inattendu
qui eût semblé impossible, et qui était in-
Pendant le rapide colloque qui s'échan-
geait entre la Balafrée et. sir Ponglas. Clo-
tilde avait c ntinué de monter les degrés' de
l'escalier: nuis, a pas lents, et comme si ei!e
se fut cède femme
qu'el e veu::il de rencontrer.
Tout à coup elle 'ari êta.
quand les dernières paroles prononcées par
la Balalréc vinrent frapper son oreille.
Elle tressaillit.
Puis, sous l'empire d'une pensée subite, et
que lui suggérait un sentiment qui venaitde
se faire jour dans son cœur, elle se tourna
vivement vers un laquais et d'une voix brève
et impérieuse
John lui dit-elle, allez dire au docteur
que je désire voir cette femme, et qu'on la
laisse monter!
Jolin descendit la Jiàte,. et un instant
punis par
la 'airectipn du personnel; et la peiné avait
plus, où moins' de^g'avitë suivait la qua-
lité et Ls notes du i
CC système est; encore en vigueur au-
jourd'hui 'la préfecture de la S'eine.
.Il n'est, pas-besoin de longues- explica-
tijnsîp&ur 'démontrer qu'il est vexatoire
:et d'une troj.g"a.nd^ rigueur.
(: •. ;L'aïl'fninifetm'ti n supérieure, en agis-
̃san ;t- ainsi 'paï surprise, témoigne d'une
^éfi'aïïce/imméitté'e.à-'régard des chefs.
•/ 'Eie'plus, qlïe s'exposera frapperpourune
^lisence fortuite; un excellent employé,
«ta-mdis qu'un autre par hasard à son bu-
iréaurau moment de:la présentation de la
feuille., ne-fait pas pour cent francs de tra-
vail utlie- dans une année.
Or, voici ce qui est advenu.
Il y arquelques jours le service' du per-
sonnel renvoyé un garçon armé de la ter-
rible feuille, au bureau spécialemement
attaché 'au conseil de préfecture, lequel
bureau se trouve au palais du tribunal de
commerce.'
Y avâit-il des absents ou bien tous les
employés étaient-ils leur, poste? je n'en
sais rien le président
le pro-
cédéyblessaQt .et,pour.>liii:.et pour le per-
'président du
conseil de préfecture, me paraît, avoir, eu
en celle circonstance un légitime, senti-,
JLJe'deux choses l'une ou bien les chers,
:ont suit leurs subordonnés l'autorité que
leuf-feistuation comporte, et leur disLibuent
"asseÉMe; tradail pour qu'ils s'intéressent
à lqùr sër.v.rc'e, -etalors. ils doivent avoir la
Ou bien; "ils ne -'sont-qu'une pièce du
rouage administra-t.if,- soumis, comme les
autres, à l'inspection- ;fût-elle méfiante, et
alors qu'ils ne se plaignent pas.
Mais si cette seconde hypothèse était
admise, quelle serait l'influence d'un per-
sonnel ainsi composé, embrigadé, trem-
blant d'être surpris en défaut, sans ini-
ti a tive ?
Je suis résolument pour la première
manière d'envisager l'administration.
Lorsque du petit au grand, du débutant
au supérieur, on aura établi un courant de
réciprocité dans le travail de respect
d'une part et de bienveillance de l'autre,
la grande réforme de l'administration
francaise se fera d'elle-même.
Lepremier pas dans cette voie est la
responsabilité des chefs que la protesta-
tion de M. Loysel visent pour ainsi dire de
décréter.
THOMA9 GRIMM.
Il après, la Balafrée escaladait, plutôt qu'elle ne
montait l'escalier.
Le laquais reçut la Balofrée au haut de
l'escalier, et la conduisit à travers les somp-
tueux salcns jusqu'au boudoir qui précédait
la chambre a coucher de A!me Murder.
Une fois la, il lui indiqua un siège et la
pria de s'asseoir.
Lo BA ifrce obéit machinalement.
Elle n'avait pas précisément conscience de
ce qu'elle faisait. Elle savait seulement que
Mme Murder l'avait entendue parler de sa
Jille, et qu'elle venait d'ordonner qu'on la
laissât monter.
Elle ne voulait savoir rien autre chose.
Kilo avait li;He d'apprendre; elle brûlvit
d'en e.:di\; parler de Leona,– et c'était tout.
.Le boudoir était peine éclaire, par u 1e
lampe recouverte d'un é;ia:s abat-.jo r, à t w-
v, rs lequel la lumière s répandait douteuse
et voilée. La Balafrée s'assit et atteudit.
Ce ne fut pas long:
Un moment après, Mine Murder parut
suivi de sa femme de chambre; prit- place
devant la glace, et pendant que la femme de
chambra la déshabillait, elle invita la Bala-
frée à s'expliquer.
Voyous, madame, lui dit-elle d'un ton
de bonté ineuable, et comme elle eût parlé à
une enfant, je n'ai pas voulu tout à l'heure
que l'on vous renvoyât d'une façon brutale,
vous êtes malheureuse, un événement dou-
loureux vous a frappé, et vous avez pensé,
que peut-être, je pourrais vous être de quel».
Le conseil municipal
en session ordinaire, s'est réuni 'hier 'etariro!
"Cette élection présentait pi intérêt partie ̃
culier par suite des circonstances récentes
qui avaient amené la démission de M.Vau<
train.
Dans la séance du 29 janvier dernier, q
une proposition d'allocation de crédit ppui
les fêtes municipales, un conseiller rënoadïl
par une demande de secours pour les ïa>
milles des déportés.
M., Vautrain s'était opposé à la discussion
et avait réclamé la question préalable.
Gette motion ayant été repoussée, M. Vau-
train était descendu de son fauteuil et avait
donné sa démission.
A la suite d'explications et de justifications,
il resta établi que le coaseil municipal n'a-
vait pas voulu s'associer à une motion ayant
un caractère politique, la preuve' c'est qu'il
avait rejeté la demande par un voté -subsé-
quent, et M. Vautrain avait retiré sa démis.
sion.
Il n'était pas absolument certain toutefois
qu'il serait réélu président du conseil ce.
lui-ci est divisé en deux partis à peu. près
égaux en nombre.
Le vote a été favorable à l'honorable con-
seiller-député il a été réélu par 32 voix, ma.
jorité absolue, sur 62 votants. M. Floquet, ra-
dical, a eu 25 voix et M. Hérold 5.
Les vice-présidents élus, sont MM. Thorel
et Hérold et les secrétaires MM. Albert
Dehayn:n, Ferré, Léon Thomas 'et Martial
̃Bernard. •'• ̃ ̃
En l'absence de M. Vautrain, -M. Thorel
a pris place' au fauteuil de la présidence, oc-
cupé, jusque-là, par M. Baudouin doyen
d'âge.
Le conseil a décidé que ses bureaux etcom-
missions seront maintenus comme précé.-
•d&eameut,, ̃̃ ̃. -'̃̃̃ ̃
M. Watel a été élu syndic du conseil; 'MM,
Depaulet Léveillé, membres du conseil d'ad-
ministration du collége Rallia; MM.: Prétet
et Beudant, du collége Ghaptal. j
MORT DE MICHELET'
La France vient de perdre un de ses plus
illustres historiens.
Michelet est mort dimanche à Iiyères, suc-
combant à la maladie de coeur dont il souf-
frait depuis la guerre.
Peu d'existences ont été aussi actives que
celle de Michelet, qui, on peut le dire, a
rempli une sorte d'apostolat démocratique.
Michelet a été un de ces soldats d'avant-
garde d'une idée, et il l'a souienue, vulga-
risée par tous les moyens, par la parole
comme professeur, par ses écrits comme
historien.
La génération actuelle ne connaissait que
ses ouvrages, mais les hommes qui ont passé
leur jeunesse sous le règne de Louis-Phi-
lippue, se rappellent les cours de Michelet au
Collège de France.
Autour de la chaire du professeur se pres-
saient des auditeurs enthousiastes, prosély-
tes ardents ou plutôt complices de la propa-
gande démocratique. Depuis 1838,. cet ensei-
gnement se poursuivait, et le gouvernement
de Juillet le laissait se développer; M. Mi-
que secours. Est-ce bien cela.? ai-je Men
'0°Mmô1 Murder faisait face àla'iglace, et toun
nait le dos a la Balafrée.
Celle-ci ne pouvait donc la voir, .mais li
ton dont elle lui parlait pénétra son. cœur. d<;
confiance, et elle se sentit prise d'une s-ym^
ment émnè, c'est bien cela, vous voyez que
j'ai bien fait de venir, puisque vous m'ac-
cueillez avec tant de bon',é. Ah! maintenant
je suis sûre que nous nous entendrons.
Je n'en doute pas! ,rép'iqua Mme Mur.
der en souriant sur ces dernières paroles.
expliquez-vous donc et dites-moi.
La ma heureuse mère se rapprocha.
Et d'abord, maria nie, dit-elle, vous sau-
rez que l'on m'appelle ) la Balafrée. C'est un
surnom que l ou m'a donne à cause d'une:ci..
catrice que je porte a la joue.
Apres, j'avais une petite fille. une jolie
et douce enfant, qui était toute ma joie et
tout mon cœur; elle ne m'avait jamais quit.
tée, et elle était heureuse avec moi, et moi,je
ne pouvais me passer d'elle.
Je coinprends cela.
N'est-ce pas ? D'ailleurs, il y a une
chose qui me la faisait aimer plus encore
que les mères n'ont l'habitude d'aimer leurs
enfants! c'est que.
bien tout'
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cru
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à vaiier un supplément de ceux CENTIMES par
exemplaire, qu'ils désirent recevoir à leur nou-
.mellaadr.esset.
-U' MER^EM 11 FÉVRIER 1874
Prenons pour ce qu'elle est l'adminis-
tration française cette administration
que-le monde entier nous envie, a dit un
jour à la tribune un ininistre enthousiaste.
J'ai dit tant de.g}ï§.que, dans la plupart
des sont trop nom-
breux pour la^ besogne. à expédier,; qui s
sont mal payés; qu'il vaudrait /mieux avoir
.un personnel "plus resireinty:,mieux rétri-
bue et par conséquent stable) attaché a
l'ai dit .cela si souvent que se serait perdre
Un ministre régularise les services et
les simplifie:; lun autre arrive qui rétablit!
Ce qui est vrai pour les ministères 1 est
également pour les grandes -administra-
t.ions publiques.
Cela tient à l'habitudeinvétérëe, tenace,
difficilement déracinable, qui», porte les
parents à pousser leurs enfants dans la
bureaucratie administrative.
Cela tient aussi au désir qu'ont les ad-
ministrateurs' de satis:aire le plus grand
nombre d'ambitions qu'il leur est possible.
Mais si.je ne veux pas traiter à nouveau
la question de 'fond, il est i. ne affaire d'in- j
térieurquifaiten ce moment beaucoup de
bruit parmi les employés de ia Ville de
Paris, et qu'il est impossible de passer'
sous silence,'
Je veux 'parler de la feuille de présence.
On-sait.que les -employés doivent rester
à leur, bùr'èau'tbus les jours de dix heures
du matin 'à quatre heures après-midi.
Mais comment constater, cette présence?
'/Le chef deibyreau a bien autre chose à
fai e le sous-chef.n'est pas toujours là; il
est si facile de:s'orti-r.
Sous l'Empire, on-avait imaginé ce que
,'on appelle la feuille de-présence.
[69] v.'i" .'Deuxième PARTIE
'̃ xx
La Balafrée, avait écouté cette voix qui lui
parlait avec bonté, et l'on eut dit que cha-
cune des paroles de sir Douglas tombait sur
sou cœur comme une ros e mfraichi santé.
Oh! nierc'. merci! dit-el e, eu levant
vers le docteur d.>ux veux de lar-
mes.. Si vous saviez comme vos paroles
me 'ont du bien.
Expliquez-vous?
Oh c'est bien simple.
de vous écoute.
̃ • • Eh bien il. tout à l'heure là. j'ai
vu passer une belle jeune jeune femme.
Mme Murdèr?
C'est cela.
Vous la connaissez?
Non mais je désirais la voir.
Pourquoi?
Parce qu'on m'a pris ma fille, et que.
je voulais lui demander ce que l'on en a fait.
A Mjne Muj'der 1.
Tous les matins, sur la..table du chef
:de b'ureâuj' les,
'feuille
ture de toàstl'e/irs noms'; ils' signaient,^
un quart d(ïie'ur',èVapr'às dix heures, tout!?.?
lès au.)>m.;&au.
Le chef et le sous-chef étaient dispensés
de la formalité de la signature.
Chose remarquable, jamais on ne .cons-
tatait d'absence. ce qui n'empêchait :pas
les inspecteurs, quand ils passaient, par
hasard, de constater des vides' très nom-
breux. ̃ ::̃. i l h i-f j,:o!
Mais, si vous croyez que tous des' èni-j
ployés arrivaient à l'heure réglementaire;
détrompez-vous.
A tourde rôle, quelques-uns d'entre eux
faisait le service du matin, et signaient
pour leurs camarades.
La fraude, sur laquelle, par suite d'une
complicité unanimé, tout le monde fer-
mait les yeux, dans l'administration pro-
prement'dite, fut découverte en haut lieu.
Un employé était mort subitement pen-
dant la nuit. Cet événement avait causé
une certaine émotion le préfet de. la
Seine s'était informé lui-même la feuille
de présence lui ava't été présentée et il .y
avait vu la propre signature du mort.
Une enquête fut ouverte et l'employé
délinquant fut révoqué.
Quelques jours après, les traditions-
étaient reprises, et les feuillets dé présence
étaient couvertes de .signatures vraiesou'
amicalement prêtées.
Les employés venaient ou s'absentaient,
restaient ou partaient;le service se faisait
un peu en famille.
Le ciDBiirôlë 'sérieux et ëfflcace^ne peût-i
être établi que si la responsabilité du chef
est engagée. .,r
Cette vérité, dont l'énoncé paraîtra peut-
être excessif, 'sera démontrée avec ^évi-
dence par le récit de ce qui s'est passé ré-
cemment à la préfecture de la Se;ae.
Après le 4 septembre, M. lepréietArago
supprima la feuille de présence comme
inutile.
Sous l'administration de M. Léon Say,
le secrétaire général, NI.. Ilusson, la réta-
blit, mais lui fit subir dans l'application
une importante modification.
On ne la faisait plus signer tous les ma-
tins inopinément, au milieu de la jour-
née, tantôt dans un bureau, tantôt dans un
autre, un garçon de service du personnel
apparaissait une feuille de papier à la
main, et demandait à chaque employé sa
signature.
Je crois même qu'on l'exigeait du chef
et du sous-chef.
Le garçon de bureau, soit qu'il eût reçu
des ordres précis, soit qu'il craignît de se
compromettre, ne se prêtait pas aux su-
percheries en usage autrefois.
Oui, monsieur.
:Mais qui peut vous. faire penser qu'elle
sache.
Je ne puis vous dire cela a vous.
Je ne comprends pas.
La. Balafrée eut un ricanement.
Oh! .le suis bien sûr qu'elle compren-
drait, elle i
Et il veut dans l'accent dont ces mots
furent prononcés/ quelque chose qw frappa
si!' Douglas,
Et alors, il se passa un fait inattendu
qui eût semblé impossible, et qui était in-
Pendant le rapide colloque qui s'échan-
geait entre la Balafrée et. sir Ponglas. Clo-
tilde avait c ntinué de monter les degrés' de
l'escalier: nuis, a pas lents, et comme si ei!e
se fut cède femme
qu'el e veu::il de rencontrer.
Tout à coup elle 'ari êta.
quand les dernières paroles prononcées par
la Balalréc vinrent frapper son oreille.
Elle tressaillit.
Puis, sous l'empire d'une pensée subite, et
que lui suggérait un sentiment qui venaitde
se faire jour dans son cœur, elle se tourna
vivement vers un laquais et d'une voix brève
et impérieuse
John lui dit-elle, allez dire au docteur
que je désire voir cette femme, et qu'on la
laisse monter!
Jolin descendit la Jiàte,. et un instant
punis par
la 'airectipn du personnel; et la peiné avait
plus, où moins' de^g'avitë suivait la qua-
lité et Ls notes du i
CC système est; encore en vigueur au-
jourd'hui 'la préfecture de la S'eine.
.Il n'est, pas-besoin de longues- explica-
tijnsîp&ur 'démontrer qu'il est vexatoire
:et d'une troj.g"a.nd^ rigueur.
(: •. ;L'aïl'fninifetm'ti n supérieure, en agis-
̃san ;t- ainsi 'paï surprise, témoigne d'une
^éfi'aïïce/imméitté'e.à-'régard des chefs.
•/ 'Eie'plus, qlïe s'exposera frapperpourune
^lisence fortuite; un excellent employé,
«ta-mdis qu'un autre par hasard à son bu-
iréaurau moment de:la présentation de la
feuille., ne-fait pas pour cent francs de tra-
vail utlie- dans une année.
Or, voici ce qui est advenu.
Il y arquelques jours le service' du per-
sonnel renvoyé un garçon armé de la ter-
rible feuille, au bureau spécialemement
attaché 'au conseil de préfecture, lequel
bureau se trouve au palais du tribunal de
commerce.'
Y avâit-il des absents ou bien tous les
employés étaient-ils leur, poste? je n'en
sais rien le président
le pro-
cédéyblessaQt .et,pour.>liii:.et pour le per-
'président du
conseil de préfecture, me paraît, avoir, eu
en celle circonstance un légitime, senti-,
JLJe'deux choses l'une ou bien les chers,
:ont suit leurs subordonnés l'autorité que
leuf-feistuation comporte, et leur disLibuent
"asseÉMe; tradail pour qu'ils s'intéressent
à lqùr sër.v.rc'e, -etalors. ils doivent avoir la
Ou bien; "ils ne -'sont-qu'une pièce du
rouage administra-t.if,- soumis, comme les
autres, à l'inspection- ;fût-elle méfiante, et
alors qu'ils ne se plaignent pas.
Mais si cette seconde hypothèse était
admise, quelle serait l'influence d'un per-
sonnel ainsi composé, embrigadé, trem-
blant d'être surpris en défaut, sans ini-
ti a tive ?
Je suis résolument pour la première
manière d'envisager l'administration.
Lorsque du petit au grand, du débutant
au supérieur, on aura établi un courant de
réciprocité dans le travail de respect
d'une part et de bienveillance de l'autre,
la grande réforme de l'administration
francaise se fera d'elle-même.
Lepremier pas dans cette voie est la
responsabilité des chefs que la protesta-
tion de M. Loysel visent pour ainsi dire de
décréter.
THOMA9 GRIMM.
Il après, la Balafrée escaladait, plutôt qu'elle ne
montait l'escalier.
Le laquais reçut la Balofrée au haut de
l'escalier, et la conduisit à travers les somp-
tueux salcns jusqu'au boudoir qui précédait
la chambre a coucher de A!me Murder.
Une fois la, il lui indiqua un siège et la
pria de s'asseoir.
Lo BA ifrce obéit machinalement.
Elle n'avait pas précisément conscience de
ce qu'elle faisait. Elle savait seulement que
Mme Murder l'avait entendue parler de sa
Jille, et qu'elle venait d'ordonner qu'on la
laissât monter.
Elle ne voulait savoir rien autre chose.
Kilo avait li;He d'apprendre; elle brûlvit
d'en e.:di\; parler de Leona,– et c'était tout.
.Le boudoir était peine éclaire, par u 1e
lampe recouverte d'un é;ia:s abat-.jo r, à t w-
v, rs lequel la lumière s répandait douteuse
et voilée. La Balafrée s'assit et atteudit.
Ce ne fut pas long:
Un moment après, Mine Murder parut
suivi de sa femme de chambre; prit- place
devant la glace, et pendant que la femme de
chambra la déshabillait, elle invita la Bala-
frée à s'expliquer.
Voyous, madame, lui dit-elle d'un ton
de bonté ineuable, et comme elle eût parlé à
une enfant, je n'ai pas voulu tout à l'heure
que l'on vous renvoyât d'une façon brutale,
vous êtes malheureuse, un événement dou-
loureux vous a frappé, et vous avez pensé,
que peut-être, je pourrais vous être de quel».
Le conseil municipal
en session ordinaire, s'est réuni 'hier 'etariro!
"Cette élection présentait pi intérêt partie ̃
culier par suite des circonstances récentes
qui avaient amené la démission de M.Vau<
train.
Dans la séance du 29 janvier dernier, q
une proposition d'allocation de crédit ppui
les fêtes municipales, un conseiller rënoadïl
par une demande de secours pour les ïa>
milles des déportés.
M., Vautrain s'était opposé à la discussion
et avait réclamé la question préalable.
Gette motion ayant été repoussée, M. Vau-
train était descendu de son fauteuil et avait
donné sa démission.
A la suite d'explications et de justifications,
il resta établi que le coaseil municipal n'a-
vait pas voulu s'associer à une motion ayant
un caractère politique, la preuve' c'est qu'il
avait rejeté la demande par un voté -subsé-
quent, et M. Vautrain avait retiré sa démis.
sion.
Il n'était pas absolument certain toutefois
qu'il serait réélu président du conseil ce.
lui-ci est divisé en deux partis à peu. près
égaux en nombre.
Le vote a été favorable à l'honorable con-
seiller-député il a été réélu par 32 voix, ma.
jorité absolue, sur 62 votants. M. Floquet, ra-
dical, a eu 25 voix et M. Hérold 5.
Les vice-présidents élus, sont MM. Thorel
et Hérold et les secrétaires MM. Albert
Dehayn:n, Ferré, Léon Thomas 'et Martial
̃Bernard. •'• ̃ ̃
En l'absence de M. Vautrain, -M. Thorel
a pris place' au fauteuil de la présidence, oc-
cupé, jusque-là, par M. Baudouin doyen
d'âge.
Le conseil a décidé que ses bureaux etcom-
missions seront maintenus comme précé.-
•d&eameut,, ̃̃ ̃. -'̃̃̃ ̃
M. Watel a été élu syndic du conseil; 'MM,
Depaulet Léveillé, membres du conseil d'ad-
ministration du collége Rallia; MM.: Prétet
et Beudant, du collége Ghaptal. j
MORT DE MICHELET'
La France vient de perdre un de ses plus
illustres historiens.
Michelet est mort dimanche à Iiyères, suc-
combant à la maladie de coeur dont il souf-
frait depuis la guerre.
Peu d'existences ont été aussi actives que
celle de Michelet, qui, on peut le dire, a
rempli une sorte d'apostolat démocratique.
Michelet a été un de ces soldats d'avant-
garde d'une idée, et il l'a souienue, vulga-
risée par tous les moyens, par la parole
comme professeur, par ses écrits comme
historien.
La génération actuelle ne connaissait que
ses ouvrages, mais les hommes qui ont passé
leur jeunesse sous le règne de Louis-Phi-
lippue, se rappellent les cours de Michelet au
Collège de France.
Autour de la chaire du professeur se pres-
saient des auditeurs enthousiastes, prosély-
tes ardents ou plutôt complices de la propa-
gande démocratique. Depuis 1838,. cet ensei-
gnement se poursuivait, et le gouvernement
de Juillet le laissait se développer; M. Mi-
que secours. Est-ce bien cela.? ai-je Men
'0°Mmô1 Murder faisait face àla'iglace, et toun
nait le dos a la Balafrée.
Celle-ci ne pouvait donc la voir, .mais li
ton dont elle lui parlait pénétra son. cœur. d<;
confiance, et elle se sentit prise d'une s-ym^
ment émnè, c'est bien cela, vous voyez que
j'ai bien fait de venir, puisque vous m'ac-
cueillez avec tant de bon',é. Ah! maintenant
je suis sûre que nous nous entendrons.
Je n'en doute pas! ,rép'iqua Mme Mur.
der en souriant sur ces dernières paroles.
expliquez-vous donc et dites-moi.
La ma heureuse mère se rapprocha.
Et d'abord, maria nie, dit-elle, vous sau-
rez que l'on m'appelle ) la Balafrée. C'est un
surnom que l ou m'a donne à cause d'une:ci..
catrice que je porte a la joue.
Apres, j'avais une petite fille. une jolie
et douce enfant, qui était toute ma joie et
tout mon cœur; elle ne m'avait jamais quit.
tée, et elle était heureuse avec moi, et moi,je
ne pouvais me passer d'elle.
Je coinprends cela.
N'est-ce pas ? D'ailleurs, il y a une
chose qui me la faisait aimer plus encore
que les mères n'ont l'habitude d'aimer leurs
enfants! c'est que.
bien tout'
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