Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 02 février 1874 02 février 1874
Description : 1874/02/02 (Numéro 4056). 1874/02/02 (Numéro 4056).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5920916
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
SM,
^CHRONIQUE -DU. BIEN'
Nous avons dit qu'un nouveau fourneau
économique, fondé par une société de dames
charitable, vient de s'ouvrir rue Constance
(18e arrondissement)
i Nous avons déjà fait ressortir les services
que rendent les fourneaux. Dans le courant
de 1873, les trente-six fourneaux ouverts à Pa-
ris, ont distribué près de trois millions de
portions. Par une innovation heureuse, on
donne aux nécessiteux, en échange de leurs
lions, soit de la nourriture apprêtée, soit des
légumes secs et autres denrees.
Ces établissements étant fondés par la cha-
rité privée, il se présente une difticulté qui
sera sans doute bientôt surmontée; en effet,
les bons distribués par une société ne sont
valables que dans ses propres fourneaux.
Aussi serait-il à désirer que les diverses so-
ciétés et fondateurs s'entendissent, afin de
donner à ces bons une circulation générale.
Plusieurs fourneaux, du reste, ont déjà fait
des conventions dans ce but.
La Société philanthropique la plu s ancienne
compte actuellement neuf fourneaux.
La Société de Saint-Vincent de Paul en
possède vingt et un.
Les autres ont été fondés par des particu-
La dame R. couturière, rueBelhomme,
a trouvé, à dix heures du soir, sur le bou-
levard Rochechouart, une montre en or en-
richie de pierres précieuses. Elle s'est em-
pressée de déposer sa trouvaille chez lecpm-
jnissaire de police.
PARIS
/-îiè"fëm"pi est remis compiétement au Beau.
Le soleil a brillé hier pendant uue grande
partie de la journée. Néanmoins la tempéra-
ture est demeurée assez fraîche.
Le mouvement était extraordinaire dans
itoutes les voies publiques; aux Champs-
Elysées il y avait foule énorme de prome-
neurs et un nombre considérable de voi-
tures.
Les eaux de la Seine ont baissé de plus de
15 centimètres depuis hier matin; elles ne
marquent plus que 1 m. 90 à l'étiage du Pont-
Royal, et 1 m. 80 au pont au Change; depuis
midi les eaux se clarifiaient et la navigation
la repris.
Hier, après minuit, un phénomène atmos-
phérique très-curieux a été remarqué à Pa-
ps dans les hautes régions du ciel.
Grâce à la lumière étincelante de la lune.
on voyait d'immenses nuages d'une blan-
cheur éblouissante, se mouvoir en sens in-
verse et à des distances énormes dans les
airs. Des nues se dirigeaient du sud au nord
et d'autres de l'ouest à l'est avec une très
grande rapidité.
Ces dernières, d'une excessive transparence,
paraissaient si peu distantes de la terre qu'el-
les semblaient courir le long des toits. On
aurait dit des flots d'une mer agitée.
Malgré l'heure avancée, bien des person-
nes ont pu constater le phénomène.
Ont été adjugés hier, au tribunal de com-
înerce à M. Dubourg, pour cinq ans, à par-
tir du le. février courant, les travaux d'en-
tretien des égouts de la ville de Paris.
A M. Lejeune, la fourniture pendant trois
ans, a partir du 15 février prochain, de 2,560
képis et 51 casquettes pour les agents de
l'octroi.
Le quartier Grenelle-Saint-Germain a été
lxlise en émoi, dans la soirée d'hier, par un
.'événement assez singulier.
Un jeune homme, demeurant chez son
ibeau-frère, restaurateur, est tombé tout à
coup dans l'établissement comme foudroyé.
On crut à un coup de sang, mais le corps
enfla démésurément; le médecin qui fut ap-
pelé constata que le jeune homme était mort
Feuilleton da 2 Février
(fi4] g™ Partie.-La Reine des Vagues
t CHAPITRE XI
4>ù. Vonima devient femme et patriote
Suite
Elle est allée oflrir aux ennemis de la
torse son bras, sa beauté, son influence, con-
tre Théodore de Newkoff.
i C'est impossible! murmura Vanina,
pâle, en se levant.
C'est vrai.
Et. mon père?
Votre père l'a suivie.
Vanina d'Orezza fut prise de vertige, et
chancela.
Frédéric la soutint pour la faire asseoir;
puis, s'agenouillant devant elle
-Pardonnez-moi, dit-il, de vous faire souf-
frir ainsi.
Oh! murmura la jeune fille en tordant
tes jolies mains, ce qu'il y a d'aff reux, c'est
que je vous crois. Je sens que vous ne pou-
et votre soeur, Vanina. Si à force d'amour,
*ie nOus les rame-
corps a été transporté à la Morgue
pour être soumis à une autopsie.
Les bruits les plus bizarres circulent dans
le quartier sur ce sujet. L'enquête révélera
probablement la vérité.
M. de Broglie a affermé unetèrre à unbon
campagnard, qui doit lui payer son loyer
aux époques ordinairement fixées par les
usages ruraux.
Le locataire, toujours exact dans ses paye-
ments, a fait défaut le mois dernier, sans
donner aucun avis.
M. de Broglie. étonné de cette négligence,
a fait écrire au fermier.
Celui-ci a répondu
J'avais mes fonds tout prêts pour jeudi
dernier, jour de l'échéance, mais je ne suis
pas allé les porter à Paris quand j'ai lu l'avis
suivant:
« M, le ministre de l'intérieur ne recevra
pas jeudi prochain ni les jeudis suivants. »
Un cheval, attelé à une charrette lourde-
ment chargée, faisait de vains efforts pour
avancer sur le boulevard de la Gare. La
chaussée avait été rendue glissante par une
pluie fine.
Le charretier fit pleuvoir sur lui une grêle
de coups de fouet, accompagnés d'injures,
puis, il se mit à frapper l'animal sur les na-
seaux, à l'aide du manche de son fouet, avec
une violence telle que le sang jaillissait en
abondance.
Des passants indignés se sont jetés sur ce
brutal et, malgrésa résistance, l'ont maîtrisé
jusqu'à l'arrivée de gardiens de la paix qui
l'ont conduit au poste.
Il aura à répondre de cette grave intrac-
tion à la loi Grammont.
Il en est de la gymnastique comme de la
vertu pas trop n'en faut.
Depuis plusieurs jours, les habitants
d'Issy voyaient un individu escalader les
murs de clôture de leur maison et jardin
avec une aisance merveilleuse mais inquié-
tante.
Rien ne l'arrêtait, ni la hauteur des murs,
ni les fosses, ni les tessons de bouteilles. Il
disparaissait, du reste, avec la même ra-
pidité.
La police, ayant eu vent de l'affaire, mit
fin à ces exercices périlleux en arrêtant cet
individu.
Il n'a voulu dire ni son nom, ni son adresse,
ni le vrai motif de ses escalades beaucoup
trop répétées.
Un incendie s'est déclaré hier matin dans
une maison. en construction, rue Bra-
que. Le feu s'est comlnuniqué aux poutres,
et on a craint un instant que le bâtiment
ne s'écroulât.
Les sapeurs-pompiers du grand Mont-de-
Piété, aidés desouvriers, sont parvenus, au
bout de deux heures, à éteindre l'incendie.
Les dégâts sont évalués à 3,000 fr.
Un bateau chargé de sable a sombré, hier
matin, au port Nicolas.
Ce bateau venait d'arriver; il avait sans
doute des avaries qu'on n'avait pas remar-
quées, car personne n'était resté à bord.
Lorsque les deux mariniers qui l'avaient
amené sont arrivés pour décharger la mar-
chandise, ils ont pu constater qu'elle était
au fond de l'eau.
Les six principales lignes de chemins de
fer français atteignent un développement de
15,478 lillom. Le matériel principal affecté à
l'exploitation s'élève à 4,485 locomotives. Le
personnel de toutes classes arrive au chiffre
de près de 50.0J0 employés. Le chemin de
fer Lyon-Mediterranée atteint le plus grand
développement; il arrive à plus de 4,000 ki-
lomètres, avec près de 1,300 locomotives.
MËOM, 80HNâ.MBïJIiS LUCIDE, Faubg Montmartre, 9.
D'où vient tout ce bruit, ce vacarme dans
les plaines? Pourquoi cette fusillade, ces
chiens qui aboient, ces trompes lointaines
qui résonnent dans les forêts, ces chevaux
nions au devoir et à la patrie.
Après un silence, la jeune f lle répondit.
Vous ne les connaissez pas, Frédéric. Il
faut qu'ils aientbeaucoup souffertpourpren-
dre une résolution si fatale mais s'ils l'ont
prise, ils ne regarderont plus en arrière. Est-
ce que déjà, ils ne m'ont point sacrifice ?
A cette pensée, la pauvre enfant recom-
Ah je n'ai plus de père! ajouta--elle,
n'ai plus de sœur. je n'ai plus même le
droit d'aimer la patrie qu'ils trahissent.
Le droit d'aimer la patrie ne saurait se
perdre, dit Frédéric, car il naît d'un devoir.
Soyez grande et forte, Vanina; les fautes de
votre famille ne sauraient vous atteindre.
Elles vous feront plus sainte et plus héroï-
que elles vous feraient plus aimée, si mon
amour pouvait grandir.
Voulez-vous aimer votre patrie avec moi,
Vanina? nous lui donnerons assez d'amour
pour que Dieu pardonne a ceux qui la tra-
hissent.
La ieune fille tendit de nouveau la main à
Frédéric. t.
Je le veux dit-elle.
Mais au contact des lèvres dujeune homme
appuyées sur cette main, elle eut un tressail-
lement étrange une rougeur subite colora
son front l'aventurier sentit frissonner ses
doigts entre les siens. Subitement, Vanina
eut conscience de sa situation elle se vit
seule, dans la nuit, en face d'un homme; se
sentit femme, et se troubla,
qui piaffent, ces lièvres effrayés, ces cerfs aux
abois 1
Hélas! c'est qu'aujourd'hui, 1er février, est
le dernier jour de la chasse, et que ce soir
elle sera close
Aussi, comme ils profitent des derniers
moments, ces intrépides Nemrods, et comme
ils s'acharnent après le peu de gibier qui
reste sur pied Poil ou plume, tout leur est
bon! Le moindre lapereau est rapporté en
triomphe le plus petit roitelet n'est pas
épargné.
Les moineaux même sont en danger, et
jusqu'aux corbeaux qui sans pitié sont mis a
mort sous le plomb du chasseur.
Comment rentrer chez soi ce dernier jour
de chasse sans rapporter au logis une preuve
de son adresse?
Il reste un peu de poudre dans le carnier,
il faut bien l'utiliser, et ma foi, gare au ca-
nard domestiqne qui barbotte dans la mare
voisine, si le fermier n'est pas là
Malheur au pigeon de colombier qui s'é-
gare de quelques toises! Notre enragé ne
manquera pas de le punir de sa témérité.
Tant pis pour lui il aurait dû attendre au
lendemain e.t s'enquérir du décret annonçant
la fermeture de la çhasse
Aussi le soir, quelle tristesse dans les wa-
gons de chemins de fer Chiens et chasseurs
rentrent chez eux l'oreille basse.
Le fusil est relégué dans son fourreau de
cuir, le chien est remisé dans sa niche, et le
gibier que par miracle on a tué, est mis au
rancart jusqu'à demain.
Alors commencera à table le récit des ex-
ploits du chasseur, ses courses à travers monts
et forêts, ses fatigues sans nombre pour ne
pas revenir bredouille, et l'espérance de re-
commencer à la saison prochaine.
Puis il s'endort en rêvant qu'il a tué un
chevreuil et douze perdreaux, six bécassines
et trois sangliers, pendant que son chien
ronge la maigre carcasse du lapin qu'il a
tué dans l'enclos d'un paysan trop confiant.
En un mot, ç'est ce soir la fermeture de la
chasse, marc Constantin.
REVUE DES THEATRES
Le projet de budget de 1875, distribué avant-hier
aux membres de l'Assemblée nationale, ne contient
au chapitre des théâtres subventionnés qu'une mo-
dification la subvention de 100,000 fr., allouée au
Théâtre-Italien, passe au Théâtre-Lyrique.
L'édifice de la place du Châtelet, que la ville fait
actuellement restaurer, pourra être ouvert au public
vers Io milieu de cette année.
X Ce soir, au théâtre de la Gaîté, dernière repré-
sentation de Jeanne Darc.
C'est, croyons-nous, la première fois qu'on voit à
Paris interrompre le cours des représentations d'une
pièce en plein succès, et dont la moyenne quoti-
dienne s'élève encore au chiffre d'une grosse recette.
Orphée aux en/ers est annoncé pour jeudi.
X Aujourd'hui, matinée littéraire et dramatique
de M. Ballande à la Porte-Saint-Martin, le Distrait,
comédie en cinq actes, de Regnard.
Conférences par M. Francisque Sarcey.
X Aux Folies-Dramatïques, séance de M. Fossier,
science amusante, physique, etc., etc.
X A la Tour-d'Auvergne, représentation de jour
dirigée par M. Talbot, de la Comédie-Française.
Les élèves de l'excellent professeur joueront Amour
et Ccrprice, les Tourberies de Nérine, les Précieuses
ridicules.
X Au Châtelet, premier concert national sous la
direction de M. Vergnet.
X Mlle Edma Breton, la jeune élève couronnée au
dernier concours du Conservatoire, et qui chante
avec un si grand succès la partie importante de
l'oratorio de Mendelssohn dans les représentations
d'Athalie, à l'Odéon, est, dit-on, engagée à l'Opéra-
Comique.
X Autre engagement Mlle Duverger a signé avec
la direction du théâtre Cluny; elle remplira un
rcile important dans la Femme de Paillasse, la nou-
velle pièce de Xavier de Montépin
X Un nouvel essai de décentralisation littéraire
vient d'être tenté avec succès dans un de nos dé-
partements du Midi. Le théâtre de Libourne a joué
un drame nouveau d'un écrivain bordelais, M. Félix
Borsdin. Cette pièce est la mise en scène de la vie
du grand artiste-ouvrier Bernard Palissy; elle
montre le génie et le travail aux prises avec la mi-
sère et l'ignorance; elle est pleine de bons enseigne-
ments pour le peuple, et l'excellent langage qu'elle
fait entendre a été fort bien accueilli.
CHARLES DAMOURS.
-Je serai votre frère, murmura douce-
ment Frédéric.
Oui, dit-elle, j'accepte pour la patrie,
outragée par les miens, votre aide et votre
protection.
-Je jure de mourir pour elle, Vanina.
Et moi, je jure de vous obéir.
Si votre père vous appelait sous le dra-
peau qu'il va défendre?
Je viendrais vous, Frédéric, et je crois
que Dieu m'approuverait. Maintenant, par-
tez.
Oui et je ne reviendrai, Vanina, que
si un danger vous menace à votre insu, ou
si vous m'appelez.
Et comment me ferai-jé entendre? de-
manda la jeune fille.
Un simple signal blanc à une fenêtre
extérieure. Si je vous envoie quelque messa-
ger, vous le reconnaîtrez à un mot qu'il dira
ïi vous seule Patrie.
Adieu, Frédéric.
Une fois encore le jeuno homme baisa la
main de la douce enfant. Puis elle le vit s'é-
lancer sur la corde, dont le point d'appui se
perdait à une hauteur prodigieuse, dans la
masse noire des monts. Un instant elle eut
peur, car l'ascension entreprise par Frédéric
était d'une rare témérité; et, n'osant plus re-
garder, elle s'agenouilla pour prier Dieu.
Quand elle se releva, la corde avait disparu
de la muraille; il lui sembla qu'on enlevait
le cercle qui étreignait son coeur. Si elle
avait que ce danger était. le moindre de:
LA PETITE POSTE
at. t> à Douai. Puisque vous avez la loi de
recrutement, ne vous arrêtez pas à l'art. 17 lisez
au moins jusqu'à l'art. 25, et vous verrez que les'
dispensés du service actif en temps de paix, n'en
sont pas moins soumis à des exercices.
m..t. g. à Lyon. Toutes les adresses commer-
ciales et renseignements publics se trouvent dans
l'Annuaire du commerce, réuni à l'annuaire Bottin.
Vous pouvez le consulter dans tous les grands cafés
de votre ville.
M. L. à Paris. Nous avons toujours engagé
nos lecteurs à se procurer la nouvelle loi de recru-
tement et à la lire, tous les Français étant obligés
aujourd'hui de la connaître. Nous ne pouvons rs-
pondre qu'aux demandes d'interprétation et à ceux
qui ont la.
DÉPARTEMENTS
Un détachement d'infanterie allant de
Toulon à Antibes, s'arrêta hier dans un vil-
lage. Une vingtaine d'hommes entrèrent dans
une auberge prendre quelques rafraîchisse-
ments.
Le poids de ces hommes, réunis dans une
seule salle, fit céder le plancher, qui s'é-
croula en partie, entraînant dans la cave qua- a»
tre militaires ainsi que la maîtresse du logis,
la dame Brien.
Les soldats qui stationnaient au dehors se
sont empresses d'entrer et de secourir leur3
camarades, qui furent retiré successivement
des décombres, avec des contusions heureu-
sement sans gravité
La maîtresse de l'auberge seule a été assez*
sérieusement blessée.
Mllo Agar et sa troupe devaient donner
mercredi soir une représentation Cavaillon.
L'une des voitures qui amenaient ces artistes
de Carpentras, a versé près du pont du Cou-
Ion. C'est la violence du mistral qui a été la
cause première de cet accident.
Plusieurs artistes ont été plus ou moins
gravement contusionnés, et la troupe s'est
dirigée sur Marseille où elle va prendre un
repos si cruellement nécessaire. Mlle Agar
et M. Marye étaient dans une autre voiture.
Un fait rare s'est produit, hier, dans une
des maisons d'arrêt de Marseille.
Trois détenus, présentant entre eux une
analogie frappante, ont été écroués en même
temps, et se ressemblent tellement que l'un
d'eux pourrait très bien servir de sosie à ses
deux compagnons de captivité.
Tous trois sont borgnes de l'œil gauche et
boiteux de la jambo droite, et, comme pour
rendre la similitude plus complète, ils sont
de même taille, à peu près du même âge, et
détenus pour le même fait de vagabondage*
LE DRAME DE BELFORT
Deux ouvriers, Girardat et Dietrich, îiabïï
tant la même maison au faubourg de Bris
sach, à Belfort, avaient de fréquentes alter-
cations.
Mercredi matin, après une nouvelle que-
relle, Girardat, armé d'un' sabre, attendit
Dietrich au pied de l'escalier qui conduit à
son logement, et au moment où celui-ci
descendait, il lui plongea son arme dans le
corps, et retourna plusieurs fois le fer dans»
la plaie.
La victime eut encore la force d'appeler au
secours en s'enfuyant devant son meurtrier.
Pendant que les voisins et les autorités ar-
rivaient, le meurtrier s'enfermait au rez-de-
chaussée. Bientôt un coup de fusil retentit, et
un instant après, la fumée sortit de la mai-
son. comme s'il y avait le feu.
Girardat s'était tué en se tirant un coup de
fusil au menton; la bourre avait mis le feu
à ses vêtements.
On pénétra dans sa chambre en brisant les
fenêtres, on en retira le corps qui brûlait
déjà, et on éteignit rapidement le feu en je-
tant quelques seaux d'eau.
Dietrich expirait peu après.
Un Prêtre a inventé un remède gtïêfisâant à
vie, et sans douleur, les cors et toutes affections
des pieds, 3 tr. (env. f) martin, faub. Montmartre
ceux que courait Frédéric pour arriver à
elle, elle eût désiré ne jamais le revoir.
Elle attendit le jour dans le jardin, son-
geant aux rapides événements de cette nuit,
à la trahison de son père et de sa soeur, à
l'apparition presque fantastique de Frédéric.
Elle ne regretta pas l'engagement qu'elle
avait pris d'aller au jeune homme, S'il lui
était demandé de trahir à son tour sa patrie.
Elle sentait que là serait la force et le devoir
elle n'hésitait point.
Et cet amour d'un étranger révélé tout à
coup, la troublait doucement c'était un es-
poir dans un avenir certainement doulou-
reux une lumière au loin dans une nuit
sombre, une étoile dans un firmament noir.
C'était vague et attirant, lumineux et loin-
tain. Vanina, peu à peu-, se laissait empor-
ter par le même enthousiasme qui animait
Frédéric. Le duc et Barbera s'éloignaient
dans uo crépuscule nuageux il lui semblait
qu'une lueur nouvelle éclairait tout autour
d'ello, et dans cette lumière, comme dans une
auréole, resplendissait Frédéric.
C'était le jour. La nature s'éveillait dansla
plénitude de sa force et de sa joie. Les amis
de la jeune fille, tous les petits oiseaux, heu-
reux de la voir à cette heure matinale, vole-
taient, l'étourdissant de leurs cris de joie,.
becquetaient ses mains et son visate. Le irais*
même temps jusqu'à elle, et l'enivrait. Elle se.
reprenait à aimer ardemmentla vie.
(La suite demain^ CAMILLE BIAb.
^CHRONIQUE -DU. BIEN'
Nous avons dit qu'un nouveau fourneau
économique, fondé par une société de dames
charitable, vient de s'ouvrir rue Constance
(18e arrondissement)
i Nous avons déjà fait ressortir les services
que rendent les fourneaux. Dans le courant
de 1873, les trente-six fourneaux ouverts à Pa-
ris, ont distribué près de trois millions de
portions. Par une innovation heureuse, on
donne aux nécessiteux, en échange de leurs
lions, soit de la nourriture apprêtée, soit des
légumes secs et autres denrees.
Ces établissements étant fondés par la cha-
rité privée, il se présente une difticulté qui
sera sans doute bientôt surmontée; en effet,
les bons distribués par une société ne sont
valables que dans ses propres fourneaux.
Aussi serait-il à désirer que les diverses so-
ciétés et fondateurs s'entendissent, afin de
donner à ces bons une circulation générale.
Plusieurs fourneaux, du reste, ont déjà fait
des conventions dans ce but.
La Société philanthropique la plu s ancienne
compte actuellement neuf fourneaux.
La Société de Saint-Vincent de Paul en
possède vingt et un.
Les autres ont été fondés par des particu-
La dame R. couturière, rueBelhomme,
a trouvé, à dix heures du soir, sur le bou-
levard Rochechouart, une montre en or en-
richie de pierres précieuses. Elle s'est em-
pressée de déposer sa trouvaille chez lecpm-
jnissaire de police.
PARIS
/-îiè"fëm"pi est remis compiétement au Beau.
Le soleil a brillé hier pendant uue grande
partie de la journée. Néanmoins la tempéra-
ture est demeurée assez fraîche.
Le mouvement était extraordinaire dans
itoutes les voies publiques; aux Champs-
Elysées il y avait foule énorme de prome-
neurs et un nombre considérable de voi-
tures.
Les eaux de la Seine ont baissé de plus de
15 centimètres depuis hier matin; elles ne
marquent plus que 1 m. 90 à l'étiage du Pont-
Royal, et 1 m. 80 au pont au Change; depuis
midi les eaux se clarifiaient et la navigation
la repris.
Hier, après minuit, un phénomène atmos-
phérique très-curieux a été remarqué à Pa-
ps dans les hautes régions du ciel.
Grâce à la lumière étincelante de la lune.
on voyait d'immenses nuages d'une blan-
cheur éblouissante, se mouvoir en sens in-
verse et à des distances énormes dans les
airs. Des nues se dirigeaient du sud au nord
et d'autres de l'ouest à l'est avec une très
grande rapidité.
Ces dernières, d'une excessive transparence,
paraissaient si peu distantes de la terre qu'el-
les semblaient courir le long des toits. On
aurait dit des flots d'une mer agitée.
Malgré l'heure avancée, bien des person-
nes ont pu constater le phénomène.
Ont été adjugés hier, au tribunal de com-
înerce à M. Dubourg, pour cinq ans, à par-
tir du le. février courant, les travaux d'en-
tretien des égouts de la ville de Paris.
A M. Lejeune, la fourniture pendant trois
ans, a partir du 15 février prochain, de 2,560
képis et 51 casquettes pour les agents de
l'octroi.
Le quartier Grenelle-Saint-Germain a été
lxlise en émoi, dans la soirée d'hier, par un
.'événement assez singulier.
Un jeune homme, demeurant chez son
ibeau-frère, restaurateur, est tombé tout à
coup dans l'établissement comme foudroyé.
On crut à un coup de sang, mais le corps
enfla démésurément; le médecin qui fut ap-
pelé constata que le jeune homme était mort
Feuilleton da 2 Février
(fi4] g™ Partie.-La Reine des Vagues
t CHAPITRE XI
4>ù. Vonima devient femme et patriote
Suite
Elle est allée oflrir aux ennemis de la
torse son bras, sa beauté, son influence, con-
tre Théodore de Newkoff.
i C'est impossible! murmura Vanina,
pâle, en se levant.
C'est vrai.
Et. mon père?
Votre père l'a suivie.
Vanina d'Orezza fut prise de vertige, et
chancela.
Frédéric la soutint pour la faire asseoir;
puis, s'agenouillant devant elle
-Pardonnez-moi, dit-il, de vous faire souf-
frir ainsi.
Oh! murmura la jeune fille en tordant
tes jolies mains, ce qu'il y a d'aff reux, c'est
que je vous crois. Je sens que vous ne pou-
et votre soeur, Vanina. Si à force d'amour,
*ie nOus les rame-
corps a été transporté à la Morgue
pour être soumis à une autopsie.
Les bruits les plus bizarres circulent dans
le quartier sur ce sujet. L'enquête révélera
probablement la vérité.
M. de Broglie a affermé unetèrre à unbon
campagnard, qui doit lui payer son loyer
aux époques ordinairement fixées par les
usages ruraux.
Le locataire, toujours exact dans ses paye-
ments, a fait défaut le mois dernier, sans
donner aucun avis.
M. de Broglie. étonné de cette négligence,
a fait écrire au fermier.
Celui-ci a répondu
J'avais mes fonds tout prêts pour jeudi
dernier, jour de l'échéance, mais je ne suis
pas allé les porter à Paris quand j'ai lu l'avis
suivant:
« M, le ministre de l'intérieur ne recevra
pas jeudi prochain ni les jeudis suivants. »
Un cheval, attelé à une charrette lourde-
ment chargée, faisait de vains efforts pour
avancer sur le boulevard de la Gare. La
chaussée avait été rendue glissante par une
pluie fine.
Le charretier fit pleuvoir sur lui une grêle
de coups de fouet, accompagnés d'injures,
puis, il se mit à frapper l'animal sur les na-
seaux, à l'aide du manche de son fouet, avec
une violence telle que le sang jaillissait en
abondance.
Des passants indignés se sont jetés sur ce
brutal et, malgrésa résistance, l'ont maîtrisé
jusqu'à l'arrivée de gardiens de la paix qui
l'ont conduit au poste.
Il aura à répondre de cette grave intrac-
tion à la loi Grammont.
Il en est de la gymnastique comme de la
vertu pas trop n'en faut.
Depuis plusieurs jours, les habitants
d'Issy voyaient un individu escalader les
murs de clôture de leur maison et jardin
avec une aisance merveilleuse mais inquié-
tante.
Rien ne l'arrêtait, ni la hauteur des murs,
ni les fosses, ni les tessons de bouteilles. Il
disparaissait, du reste, avec la même ra-
pidité.
La police, ayant eu vent de l'affaire, mit
fin à ces exercices périlleux en arrêtant cet
individu.
Il n'a voulu dire ni son nom, ni son adresse,
ni le vrai motif de ses escalades beaucoup
trop répétées.
Un incendie s'est déclaré hier matin dans
une maison. en construction, rue Bra-
que. Le feu s'est comlnuniqué aux poutres,
et on a craint un instant que le bâtiment
ne s'écroulât.
Les sapeurs-pompiers du grand Mont-de-
Piété, aidés desouvriers, sont parvenus, au
bout de deux heures, à éteindre l'incendie.
Les dégâts sont évalués à 3,000 fr.
Un bateau chargé de sable a sombré, hier
matin, au port Nicolas.
Ce bateau venait d'arriver; il avait sans
doute des avaries qu'on n'avait pas remar-
quées, car personne n'était resté à bord.
Lorsque les deux mariniers qui l'avaient
amené sont arrivés pour décharger la mar-
chandise, ils ont pu constater qu'elle était
au fond de l'eau.
Les six principales lignes de chemins de
fer français atteignent un développement de
15,478 lillom. Le matériel principal affecté à
l'exploitation s'élève à 4,485 locomotives. Le
personnel de toutes classes arrive au chiffre
de près de 50.0J0 employés. Le chemin de
fer Lyon-Mediterranée atteint le plus grand
développement; il arrive à plus de 4,000 ki-
lomètres, avec près de 1,300 locomotives.
MËOM, 80HNâ.MBïJIiS LUCIDE, Faubg Montmartre, 9.
D'où vient tout ce bruit, ce vacarme dans
les plaines? Pourquoi cette fusillade, ces
chiens qui aboient, ces trompes lointaines
qui résonnent dans les forêts, ces chevaux
nions au devoir et à la patrie.
Après un silence, la jeune f lle répondit.
Vous ne les connaissez pas, Frédéric. Il
faut qu'ils aientbeaucoup souffertpourpren-
dre une résolution si fatale mais s'ils l'ont
prise, ils ne regarderont plus en arrière. Est-
ce que déjà, ils ne m'ont point sacrifice ?
A cette pensée, la pauvre enfant recom-
Ah je n'ai plus de père! ajouta--elle,
n'ai plus de sœur. je n'ai plus même le
droit d'aimer la patrie qu'ils trahissent.
Le droit d'aimer la patrie ne saurait se
perdre, dit Frédéric, car il naît d'un devoir.
Soyez grande et forte, Vanina; les fautes de
votre famille ne sauraient vous atteindre.
Elles vous feront plus sainte et plus héroï-
que elles vous feraient plus aimée, si mon
amour pouvait grandir.
Voulez-vous aimer votre patrie avec moi,
Vanina? nous lui donnerons assez d'amour
pour que Dieu pardonne a ceux qui la tra-
hissent.
La ieune fille tendit de nouveau la main à
Frédéric. t.
Je le veux dit-elle.
Mais au contact des lèvres dujeune homme
appuyées sur cette main, elle eut un tressail-
lement étrange une rougeur subite colora
son front l'aventurier sentit frissonner ses
doigts entre les siens. Subitement, Vanina
eut conscience de sa situation elle se vit
seule, dans la nuit, en face d'un homme; se
sentit femme, et se troubla,
qui piaffent, ces lièvres effrayés, ces cerfs aux
abois 1
Hélas! c'est qu'aujourd'hui, 1er février, est
le dernier jour de la chasse, et que ce soir
elle sera close
Aussi, comme ils profitent des derniers
moments, ces intrépides Nemrods, et comme
ils s'acharnent après le peu de gibier qui
reste sur pied Poil ou plume, tout leur est
bon! Le moindre lapereau est rapporté en
triomphe le plus petit roitelet n'est pas
épargné.
Les moineaux même sont en danger, et
jusqu'aux corbeaux qui sans pitié sont mis a
mort sous le plomb du chasseur.
Comment rentrer chez soi ce dernier jour
de chasse sans rapporter au logis une preuve
de son adresse?
Il reste un peu de poudre dans le carnier,
il faut bien l'utiliser, et ma foi, gare au ca-
nard domestiqne qui barbotte dans la mare
voisine, si le fermier n'est pas là
Malheur au pigeon de colombier qui s'é-
gare de quelques toises! Notre enragé ne
manquera pas de le punir de sa témérité.
Tant pis pour lui il aurait dû attendre au
lendemain e.t s'enquérir du décret annonçant
la fermeture de la çhasse
Aussi le soir, quelle tristesse dans les wa-
gons de chemins de fer Chiens et chasseurs
rentrent chez eux l'oreille basse.
Le fusil est relégué dans son fourreau de
cuir, le chien est remisé dans sa niche, et le
gibier que par miracle on a tué, est mis au
rancart jusqu'à demain.
Alors commencera à table le récit des ex-
ploits du chasseur, ses courses à travers monts
et forêts, ses fatigues sans nombre pour ne
pas revenir bredouille, et l'espérance de re-
commencer à la saison prochaine.
Puis il s'endort en rêvant qu'il a tué un
chevreuil et douze perdreaux, six bécassines
et trois sangliers, pendant que son chien
ronge la maigre carcasse du lapin qu'il a
tué dans l'enclos d'un paysan trop confiant.
En un mot, ç'est ce soir la fermeture de la
chasse, marc Constantin.
REVUE DES THEATRES
Le projet de budget de 1875, distribué avant-hier
aux membres de l'Assemblée nationale, ne contient
au chapitre des théâtres subventionnés qu'une mo-
dification la subvention de 100,000 fr., allouée au
Théâtre-Italien, passe au Théâtre-Lyrique.
L'édifice de la place du Châtelet, que la ville fait
actuellement restaurer, pourra être ouvert au public
vers Io milieu de cette année.
X Ce soir, au théâtre de la Gaîté, dernière repré-
sentation de Jeanne Darc.
C'est, croyons-nous, la première fois qu'on voit à
Paris interrompre le cours des représentations d'une
pièce en plein succès, et dont la moyenne quoti-
dienne s'élève encore au chiffre d'une grosse recette.
Orphée aux en/ers est annoncé pour jeudi.
X Aujourd'hui, matinée littéraire et dramatique
de M. Ballande à la Porte-Saint-Martin, le Distrait,
comédie en cinq actes, de Regnard.
Conférences par M. Francisque Sarcey.
X Aux Folies-Dramatïques, séance de M. Fossier,
science amusante, physique, etc., etc.
X A la Tour-d'Auvergne, représentation de jour
dirigée par M. Talbot, de la Comédie-Française.
Les élèves de l'excellent professeur joueront Amour
et Ccrprice, les Tourberies de Nérine, les Précieuses
ridicules.
X Au Châtelet, premier concert national sous la
direction de M. Vergnet.
X Mlle Edma Breton, la jeune élève couronnée au
dernier concours du Conservatoire, et qui chante
avec un si grand succès la partie importante de
l'oratorio de Mendelssohn dans les représentations
d'Athalie, à l'Odéon, est, dit-on, engagée à l'Opéra-
Comique.
X Autre engagement Mlle Duverger a signé avec
la direction du théâtre Cluny; elle remplira un
rcile important dans la Femme de Paillasse, la nou-
velle pièce de Xavier de Montépin
X Un nouvel essai de décentralisation littéraire
vient d'être tenté avec succès dans un de nos dé-
partements du Midi. Le théâtre de Libourne a joué
un drame nouveau d'un écrivain bordelais, M. Félix
Borsdin. Cette pièce est la mise en scène de la vie
du grand artiste-ouvrier Bernard Palissy; elle
montre le génie et le travail aux prises avec la mi-
sère et l'ignorance; elle est pleine de bons enseigne-
ments pour le peuple, et l'excellent langage qu'elle
fait entendre a été fort bien accueilli.
CHARLES DAMOURS.
-Je serai votre frère, murmura douce-
ment Frédéric.
Oui, dit-elle, j'accepte pour la patrie,
outragée par les miens, votre aide et votre
protection.
-Je jure de mourir pour elle, Vanina.
Et moi, je jure de vous obéir.
Si votre père vous appelait sous le dra-
peau qu'il va défendre?
Je viendrais vous, Frédéric, et je crois
que Dieu m'approuverait. Maintenant, par-
tez.
Oui et je ne reviendrai, Vanina, que
si un danger vous menace à votre insu, ou
si vous m'appelez.
Et comment me ferai-jé entendre? de-
manda la jeune fille.
Un simple signal blanc à une fenêtre
extérieure. Si je vous envoie quelque messa-
ger, vous le reconnaîtrez à un mot qu'il dira
ïi vous seule Patrie.
Adieu, Frédéric.
Une fois encore le jeuno homme baisa la
main de la douce enfant. Puis elle le vit s'é-
lancer sur la corde, dont le point d'appui se
perdait à une hauteur prodigieuse, dans la
masse noire des monts. Un instant elle eut
peur, car l'ascension entreprise par Frédéric
était d'une rare témérité; et, n'osant plus re-
garder, elle s'agenouilla pour prier Dieu.
Quand elle se releva, la corde avait disparu
de la muraille; il lui sembla qu'on enlevait
le cercle qui étreignait son coeur. Si elle
avait que ce danger était. le moindre de:
LA PETITE POSTE
at. t> à Douai. Puisque vous avez la loi de
recrutement, ne vous arrêtez pas à l'art. 17 lisez
au moins jusqu'à l'art. 25, et vous verrez que les'
dispensés du service actif en temps de paix, n'en
sont pas moins soumis à des exercices.
m..t. g. à Lyon. Toutes les adresses commer-
ciales et renseignements publics se trouvent dans
l'Annuaire du commerce, réuni à l'annuaire Bottin.
Vous pouvez le consulter dans tous les grands cafés
de votre ville.
M. L. à Paris. Nous avons toujours engagé
nos lecteurs à se procurer la nouvelle loi de recru-
tement et à la lire, tous les Français étant obligés
aujourd'hui de la connaître. Nous ne pouvons rs-
pondre qu'aux demandes d'interprétation et à ceux
qui ont la.
DÉPARTEMENTS
Un détachement d'infanterie allant de
Toulon à Antibes, s'arrêta hier dans un vil-
lage. Une vingtaine d'hommes entrèrent dans
une auberge prendre quelques rafraîchisse-
ments.
Le poids de ces hommes, réunis dans une
seule salle, fit céder le plancher, qui s'é-
croula en partie, entraînant dans la cave qua- a»
tre militaires ainsi que la maîtresse du logis,
la dame Brien.
Les soldats qui stationnaient au dehors se
sont empresses d'entrer et de secourir leur3
camarades, qui furent retiré successivement
des décombres, avec des contusions heureu-
sement sans gravité
La maîtresse de l'auberge seule a été assez*
sérieusement blessée.
Mllo Agar et sa troupe devaient donner
mercredi soir une représentation Cavaillon.
L'une des voitures qui amenaient ces artistes
de Carpentras, a versé près du pont du Cou-
Ion. C'est la violence du mistral qui a été la
cause première de cet accident.
Plusieurs artistes ont été plus ou moins
gravement contusionnés, et la troupe s'est
dirigée sur Marseille où elle va prendre un
repos si cruellement nécessaire. Mlle Agar
et M. Marye étaient dans une autre voiture.
Un fait rare s'est produit, hier, dans une
des maisons d'arrêt de Marseille.
Trois détenus, présentant entre eux une
analogie frappante, ont été écroués en même
temps, et se ressemblent tellement que l'un
d'eux pourrait très bien servir de sosie à ses
deux compagnons de captivité.
Tous trois sont borgnes de l'œil gauche et
boiteux de la jambo droite, et, comme pour
rendre la similitude plus complète, ils sont
de même taille, à peu près du même âge, et
détenus pour le même fait de vagabondage*
LE DRAME DE BELFORT
Deux ouvriers, Girardat et Dietrich, îiabïï
tant la même maison au faubourg de Bris
sach, à Belfort, avaient de fréquentes alter-
cations.
Mercredi matin, après une nouvelle que-
relle, Girardat, armé d'un' sabre, attendit
Dietrich au pied de l'escalier qui conduit à
son logement, et au moment où celui-ci
descendait, il lui plongea son arme dans le
corps, et retourna plusieurs fois le fer dans»
la plaie.
La victime eut encore la force d'appeler au
secours en s'enfuyant devant son meurtrier.
Pendant que les voisins et les autorités ar-
rivaient, le meurtrier s'enfermait au rez-de-
chaussée. Bientôt un coup de fusil retentit, et
un instant après, la fumée sortit de la mai-
son. comme s'il y avait le feu.
Girardat s'était tué en se tirant un coup de
fusil au menton; la bourre avait mis le feu
à ses vêtements.
On pénétra dans sa chambre en brisant les
fenêtres, on en retira le corps qui brûlait
déjà, et on éteignit rapidement le feu en je-
tant quelques seaux d'eau.
Dietrich expirait peu après.
Un Prêtre a inventé un remède gtïêfisâant à
vie, et sans douleur, les cors et toutes affections
des pieds, 3 tr. (env. f) martin, faub. Montmartre
ceux que courait Frédéric pour arriver à
elle, elle eût désiré ne jamais le revoir.
Elle attendit le jour dans le jardin, son-
geant aux rapides événements de cette nuit,
à la trahison de son père et de sa soeur, à
l'apparition presque fantastique de Frédéric.
Elle ne regretta pas l'engagement qu'elle
avait pris d'aller au jeune homme, S'il lui
était demandé de trahir à son tour sa patrie.
Elle sentait que là serait la force et le devoir
elle n'hésitait point.
Et cet amour d'un étranger révélé tout à
coup, la troublait doucement c'était un es-
poir dans un avenir certainement doulou-
reux une lumière au loin dans une nuit
sombre, une étoile dans un firmament noir.
C'était vague et attirant, lumineux et loin-
tain. Vanina, peu à peu-, se laissait empor-
ter par le même enthousiasme qui animait
Frédéric. Le duc et Barbera s'éloignaient
dans uo crépuscule nuageux il lui semblait
qu'une lueur nouvelle éclairait tout autour
d'ello, et dans cette lumière, comme dans une
auréole, resplendissait Frédéric.
C'était le jour. La nature s'éveillait dansla
plénitude de sa force et de sa joie. Les amis
de la jeune fille, tous les petits oiseaux, heu-
reux de la voir à cette heure matinale, vole-
taient, l'étourdissant de leurs cris de joie,.
becquetaient ses mains et son visate. Le irais*
même temps jusqu'à elle, et l'enivrait. Elle se.
reprenait à aimer ardemmentla vie.
(La suite demain^ CAMILLE BIAb.
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