Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-01-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1874 28 janvier 1874
Description : 1874/01/28 (Numéro 4051). 1874/01/28 (Numéro 4051).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592086r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
lie Petit Journal
y des localités où ont eu lieu les assassinats
o Pourquoi ce titre erroné.qui jette sur uile
b population bien innocente un cachet d'in-
»lamie non mérité et qui; répandu dans
·t toute la France, ne manquera pas de deve-
» nir proverbial! »
Les localités avoisinantes semblent se ras-
surer de jour en jour davantage. L'appari-
tion de quelques gendarmes supplémentaires
n'est pas étrangère à ce résultat.
Hier, une brigade partie de Rambouillet a
été prendre garnison à Saint-Sulpice-de-Fa-
vières, au delà de Dourdon. A défaut de ca-
serne, un propriétaire du pays; membre du
conseil général, a mis à la disposition de la
petite troupe un local dépendant de son ha-
itation.
En résumé, aucune donnée certaine n'au-
torise à considérer comme coupables les
cinq individus incarcérés à Rambouillet. Il
convient d'attendre le résultat de l'instruc-
tion; Jusqu'à ce que la justice ait prononcé,
ces hommes sont innocents.
PARIS
Bien que la température fût assez basse, la
journée d'hier a été aussi belle que les pré-
cédentes. A deux heures, le thermomètre
marquait 6 degrés au-dessus de zéro.
Les bureaux de tous les commissariats de
police sont restés ouverts dimanche.
Il en sera de même pendant la période de
la révision des listes électorales..
Cette mesure a été prise pour éviter la
perte d'une journée de travail aux person-
nes qui, par suite de changements de domi-
cile ou d'autres raisons ont des papiers à
faire légaliser pour leur inscription.
Le mercredi 4 février (dernier jour), les
bureaux resteront ouverts jusqu'à minuit.
Onésyme Brfstou avait; avant-hier, à ré-
soudre un problème assez difficile il avait
les poches à-peu près vides et il avait envie
en même temps de laire un excellent dé-
jeuner.
Pendant qu'il se promenait dans le square
des Innocents, en cherchant la solution de-
mandée, il rencontra une jeune personne
qu'il avait vue deux ou trois fois dans le
quartier et qui ne demandait pas mieux que
de lier conversation avec lui.
Par un hasard, qui n'avait absolument
rien de providentiel, la jeune fille aussi au-
rait désiré bien déjeuner.
Pour tout autre, la difficulté eût été ainsi
doublée; mais Bristou est ingénieux, et il
invita sa compagne à le suivre chez un mar-
chand de vin du quartier, où l'on fit un dé-
jeuner complet.
Au cafi, Bristou demanda des cigares,
mais il les trouva mauvais, et sortit pour
aller en chercher lui-même dans un bureau
qu'il connaissait.
Il choisit bien longtemps, si longtemps
qu'à dix heures du soir il n'était pas encore
revenu.
Le marchand, qui n'avait d'autre gage
que la jeune fille, était d'autant plus fu-
rieux que celle-ci n'avait point d'argent. Elle
ne connaissait d'ailleurs son cavalier que
de vue.
Le débitant mena son gage au poste; là,
l'invitée de Bristou se déclara prête à payer
à son domicile, où elle avait de l'argent.
Finalement, le marchand de vin recut le
montant de sa note, qui s'élevait à 22 fr.
Le second trimestre des cours de l'Ecole
libre des sciences politiques, 16,rue Taranne,
commencera le 1er février.
Cette école, dont nous avons fait connaître
l'organisation, a pour directeur M". Boutmy,
pour professeurs et pour conférenciers des
hommes très compétents dans les sciences
politiques et économiques MM. Paul Le-
roy-Beaulieu, Boutmy, Demongeot, Sorel,
Alix, Paul Janet, etc., etc.
Hierparaîssaient'devant la cour d'assises de
la Seine le dessinateur Valentm, dit Lemot,
et sa maîtresse, Augustino Attalante, accu-
du 28 Janvier 1874
t°i iIf Partie.-La Reine des Vagues
CHAPITRE IX
Une vemïletta royale
Suite
̃ Hier, reprit Barbera, vous avez menti à
mon père, qui ne vous le pardonnera point,
et au peuple, ce qui est plus grave encore. Et
si mou père n'a paseu le doute de votre peril
die, c'est qu'il croit impossible qu'un homme
d'honneur mente à un d'Orezza. Surpris par
la noble conduite de ce vieillard, dont vous
n'avez pas compris la grandeur, vous avez
répondu à sa confiance comme à celle d'un
valet: par un prétexte. Vous saviez bionhier
que dans huit jours la Corse sera en feu, et
que la coresulte, convoquée par vous, ne
pourra se réunir. Vous avez vulgairement
clierché-à gagner du. temps, pour refuser
d'une façon moins compromettante pour vous
l'alliance de Barbera d'Orezza.
La pénétration de la jeune fille stupéfia un
instant!le baron de NewkofF, mais il n'était
pas homme à rester longtemps sous le coup
d'une surDrigg, '̃ ~A;-
sés de fabrication et d'émission de faux bil-
lets de banque.
Le jury a admis des circonstances atté-
nuantes en faveur de Lemot; qui a été con-
damné à dix ans de réclusion. Augustine
Attalante a été condamné aux travaux forcés
à perpétuité.
L'attitude de cette dernière a été des plus
cyniques. Après sa condamnation,, elle a re-
gardé les juges en s'écriant
Et vous autres, quand vous jugera-t-on?
Les gardes de Paris l'ont emmenée.
Nous avons rapporté l'incendie qui a eu
lieu chez M. Lecomte, rue des Réservoirs, à
Passy.
L'un des pauvres petits qui ont été atteints
Par le feu a succombé l'état du plus jeune'
laisse peu d'espoir les deux autres sont
moins grièvement atteints.
C'est le père qui s'est précipité dans la
pièce,-au milieu des flammes, pour sauver
ses enfants. Il a été cruellement brûlé à la
main.
La mère était sortie pour aller chercher le
déjeuner, le père se trouvait depuisquelques
instants dans une pièce voisine quand le feu
a'pris.
Le drame, du reste, s'est accompli avec une
rapidité foudroyante; le tout n'a pas duré
trois minutes.
Un linge placé devant la cheminée pour
être séché a pris feu. Les flammes ont atteint
les rideaux l'aînée des quatre enfants, âgée
de dix ans, quoique malade, s'est précipitée
pour sauver son plus jeune frère, mais la
fumée l'étouflait et la forçait à reculer.
C'est en ce moment que'le père, pénétrant
courageusement au milieu des'flammes, a re-
tiré deux des enfants en un clin-d'œil: le troi-
sième, un petit garçon, a pu s'échapper; mais
tous sont plus ou moins atteints.
La mère a dû rester à l'hôpital, ainsi que
les enfants; elle a éprouvé une secousse ter-
rible qui la rend malade.
Les sapeurs-pompiers de la rue des Ré-
servoirs ont combattu l'incendie qui, du
reste, a été promptement terminé tout est
brûlé. Or, rien n'était assuré. Indépendam-
ment de la douleur qui les frappe, les époux
Lecomte sont absolument ruinés.
Ils se trouvent, on le voit, dans une situa-
tion qui les rend doublement intéressants.
Chemins de fer de l'Ouest. A l'occasion du
bal de la présidence à l'Elysée, un train spé-
cial pour Versailles partira de la gare Saint-
Lazare à trois heures trente minutes du ma-
tin, dans la nuit du 27 au 28 janvier. Ce train
desservira les gares de Saint-Gloud et. de Sè-
vres- Ville-d'Avray.
REVUE DES THEATRES
C'est aujourd'hui dans une soirée par invita-
tion donnée au Grand-Hôtel, qu'on entendra la tra-
gédie de M. Belmontet, Pierre le Grand.
XOnassure que,voyant le peud'enthousiasme ma-
nifesté par le public pour la nouvelle installation de
l'Opéra, le directeur de ce théâtre aurait pris la
résolution de monter immédiatement un ouvrage.
nouveau..
On ne saurait trop féliciter M. Halanzier si ce
bruit est fondé le répertoire privé de ses pompes
accoutumées n'attirera pas le public, mais un ou-
vrage nouveau, quoique monté dans les conditions
difflciles où se trouve l'Opéra aujourd'hui, renfer-
mera des éléments de curiosité qui feront oublier
l'absence de la mise en scène. De plus, en agissant
ainsi, M. Halansier se conformera aux prescriptions
de son caHier des charges et donnera satisfaction à
l'opinion publique et aux compositeurs do musique.
X Le théâtre Saint-Laurent vient d'engager, pour
jouer la commère dans l'amusante revue de Non,
c'est V chat Mlle Marie Dordan, jeune et charmante
Brésilienne, qui possède une fort jolie voix, et est
vivement applaudie tous les soirs.
CHARLES DARCOURS.
DÉPARTEMENTS
M. B. est l'inventeur d'un nouveau ca-
non se chargeant par la culasse, .qu'il se pro-
postait de soumettre prochainement à l'exa-
men du comité d'artillerie.
Hier, il expérimentait sa nouvelle pièce
dans sa propriété située aux environs de
Eh bien! oui, madame, répondit-il de sa
voix pénétrante, oui, vous vous êtes méprise.
Car si j'ai,'comme vous le dites, trompé vo-
tre père et le peuple, c'est parce que je vou-
lais d'abord connaître vos sentiments, et
vous expriprimer les miens.
Et vous dites que vous aimez la Corse,
sire?
-Oui; je l'affirme. J'aimais la Corse avant
de la connaître, parce qu'elle était opprimée;
je l'aime davantage depuis que je suis des-
cendu sur cette terre, qui m'a été hospita-
lière et douce comme à i'un de ses enfants.
Je suis prêt à lui donner ma vie.
Donner sa vie est chose facile, même
pour un roi, quand ce roi n'est pas un lâche
mais l'amour de la patrie indique d'autres
devoirs, devant lesquels vous avez reculé.
L'alliance du roi de Corse et de la famille
d'Orezza était un acte politique ni vous ni
moi n'avions le droit d'y mettre obstacle.
Théodore voulut parler, Barbera l'arrêta
d'un geste qui voulait dire Je n'ai pas fini.
Quand vous êtes arrivé ici, baron de
Newkofi, j'ai craint pour mon pays l'in-
fluence d'un étranger et le prestige de votre
nom. Je vous ai vu, je vous ai entendu, j'ai
cru vous comprendre, et mon cœur, que je
Croyais insensible, s'est pris à battre pour
vous, en dépit de ma volonté et de mon or-
gueil. Pourquoi vous le cacherai-je, à pré-
sent que je vais vous haïr ? je vous aimais.
Théodore, qui n'avait pas souffert à la
Bourges et se livrait à un tir à outrance.
Trois coups avaient déjà été tirés au qua-
trième, soit que la charge de poudre fût trop
considérable, soit que la fermeture n'ait pas
été complète, la culasse fut projetée violem-
ment en arrière et un des morceaux atteignit
M. B. au front.
Il s'afiaissa grièvement atteint. On espère
néanmoins que la blessure n'est pas mortelle.
Une chasse au lion a eu lieu dans un douar
de l'Algérie, la semaine passée.
Les Arabes dépistèrent un couple de lions
dans un ravin.
Le cheick Kiboul visa un des lions et le.
tua. L'autre prit la fuite; après huit heures
d'une course effrénée, les intrépides chas-
seurs rejoignirent la bête, qui reçut six bal-
les. Rendu furieux par les douleurs, l'ani-
mal se retourne et se précipite sur l'un des
Arabes..
Ce dernier, en voulant éviter un choc, fait
un faux pas et tombe. Le lion alors se jette
sur lui et s'apprête à le déchirer, lorsque
Mohamed, voyant son frère en péril, vole à
son secours. Il enlace vigoureusement le cou
du lion et y plonge la lame de son yatagan.
L'Arabe était sauvé.
Les Lettres relatives au Journal, abonnements,
achats de journaux, etc., doivent être adressées-
affranchies ,à M. D. ,CASSIGMEÎIL, éditeur
gérant du Petit Journal, rue de Lafayette, n° 61.
COiSEIL HYGIÉNIQUE A HOS LECTEURS
Les personnes qui font usage de l'eau de gou-
dron préparée au moyen de ces liqueurs con-
centrées, à base de soud,eou de potasse,quel'on
trouve partout.nesaventpasqu'elles emploient,
unepréparationquin'adel'eaudegoudronque
le nom. Nuisibles ou sans effets, condamnées
par tout le corps médical,ees liqueurs doivent
être complétement rejetées. Le goudron Freys-
singe est le seul qui ne contienne que lesprin-
•cipes de l'eau de goudron, le seul ordonné
par les médecins. Prix 2 fr. le flacon dans
toutes les pharmacies.
LES CAUSERIES DU DOCTEUR
PAROLES ET MUSIQUE
On me pardonnera ce titre, en apparence
peu scientifique, à l'heure où l'Opéra vient
de rouvrir, où nos grands artistes attirent la
foule au théâtre, où les concerts publics et
privés font essentiellement partie de notre
existence.
Un tel sujet n'est point, d'ailleurs, autant
qu'on le pourrait croire, en dehors de mon
domaine. Si l'artisan a ses deux mains pour
vivre, le comédien et le chanteur ne doivent-.
ils pas uniquement leur pain, sinon leur
fortune, à l'organe de la voix, l'un des ins-
truments les plus délicats du corps humain?
Une sorte de boîte triangulaire, formée de
cartilages mobiles les uns sur les autres,
constitue la partie solide de l'appareil vocal.
L'organe complet, revêtu de sa muqueuse et
muni des replis membraneux qui forment
les coodes vocales, porte le nom de larynx.
Maigre sa situation profonde, le larynx est
accessible à la vue chez l'homme vivant, si
.pour l'examiner on fait usage du laryngos-
cope, un petit miroir à longue tige, dont
Czermak se servit le premier, et dans lequel
on voit se réfléchir l'épiglotte qui s'abat comme
un véritable couvercle sur l'ouverture du
conduit aérien, au moment de la déglutition
des aliments la glotte, l'agent indispensable
de la voix; enfin, les cartilages aryténoïdes,
chargés de tendre ou de relâcher, suivant
les besoins, les cordes vocales.
On sait comment se produit la voix hu-
maine. L'air vigoureusement chassé par les
poumons, fait vibrer, comme l'anche d'une
clarinette sous le souffle du musicien, les
cordes vocales tendues en travers de l'organe,
et semblables à deux petits rubans nacrés,
figurant assez bien un V majuscule. La co-
lonne aérienne entre elle-même en vibration,
et de ces oscillations rapides,'résulte une sé-
rie de sons qui, renforcés dans rarrière-bou-
che, sont articulés par la langue et les lè-
vres, en paroles distinctes.
L'étendue, le timbre, la tonalité de la voix,
diflèrent comme les individus, et peut-être;
fille, éprouva à cette révélation un étonne-
ment douloureux.
Elle continua
Mais une d'Orezza est maîtresse de son
coeur comme de sa vie; j'avais défendu au
mien de battre pour vous, quand mon père
'vous proposa l'alliance que vous avez l'im-
prudence de rejeter. Si je vous avais haï,
sire, jevous aurais épousé quand même, parce
que l'intérêt de la Corse l'exige. Vous voyez
bien que vous ne savez pas aimer ma patrie.
Ecoutez-moi, madame, et vous serez
mon juge. Vous me trouverez sincère, car je
suis venu ici avec la volonté de l'être, sûr de
trouver dans votre âme si grande et si noble
l'approbation que me donne ma conscience.
Il y aura bientôt deux ans, j'ai quitté -la
France pour venir, par tous les moyens en
mon pouvoir, au secours de la Corse. Depuis
cette époque, j'ai consacré tous mes instants,
j'ai employé toutes mes forces à l'œuvre
que j'avais entreprise; j'ai oublié, ou du
moins j'ai agi comme si j'avais oublié tout
ce que'j'aimais.
J'avais laissé en France un ami et une
femme; je n'ai donné ni à l'un, ni à l'autre,
un souvenir de mon existence; je n'ai pas
dérobé pour eux une heure à 1'oeuvre que je
me suis imposée..Mais, en partant, j'ai dit à
la femme je reviendrai; et elle m'a ré-
pondu j'attendrai. Dites, madame, dites,
Barbera d'Orezza, vous qui êtes l'honneur
en, £& en manquant au
est-il plus difficile, même, de rencontrer deux
voix semblables, que doux visages exacte-
ment pareils.
La configuration anatomique de l'organe
est loin d'expliquer de telles différences, et
l'on ne saurait croire- combien, par èxemple,
les larynx de Faure ou de Capoul, qui rap-
pontent, bon an, mal an, cent mille francs à
leurs propriétaires, sont identiquesaularynx
du chanteur ambulantàqui l'on jette un sou.
J'ai beau promener mes regards sur une
importante série d'images laryngoscopiques
qu'il m'a été donné de recueillir depuis quel-
ques années. Voici bien des larynx de fem-
mes, remarquables par leurs moindre vo-
lume et la brièveté relative des\cordes vo-
cales mais parmi les larynx masculins, il en
est d'une régularité frappante, qui ne don-
naient qu'une voix médiocre, et de fort ordi-
naires, appartenant à des artistes' de talent.
C'est qu'ici comme ailleurs, l'excellence de
l'instrument ne remplace ni le sentiment, ni
l'émotion, ni le cœur de l'artiste, ni les ef-
forts considérables qu'il a dû faire pour .ob-
tenir d'un organe ingrat des eflets exception
nel s.
Quand on parle ou que l'on chante, on
voit, au laryngoscope, les cordes vocales
frémir comme celles du violon sous l'impul-
sion de l'archet, et s'écarter ou se rapprocher
l'une de l'autre, suivant que la voix est plus
basse ou plus aiguë.
Ainsi, durant l'émission des sons graves
que les musiciens désignent sous le nom de
voix de poitrine, la glotte est légèrement en-
trebâillée; elle est presque entièrement
close durant l'émission des sens aigus, ap-
partenant à la voix de tête, et comme étran-
glée dans sa partie moyenne, quand le chan-
teur donne les quelques notes intermédiaires
du médium.
Là voix est de même d'autant plus haute
que le nombre des vibrations glottiques est
plus considérable. Elle est d'autant plus étetv
due, quelle peut produire un plus grand nom-
bre de notes basses et élevées.
Pour donner le la du diapason, la corde
vocale doit vibrer 870 fois. La voix de basse
ordinaire s'étend du fa de la première octave
qui ne demande'que 173 vibrations, au ré de
la troisième qui en exige 580. Le baryton
oscille entre 217 et 690 vibrations, le ténor
entre 290 et 976.. Le soprano, la plus haute
voix de femme, monte fréquemment jusqu'à
l'ut de la cinquième octave, égal à 2,069 vi-
brations.
A côté de ces voix moyennes, il n'est pas
rare, d'ailleurs, de rencontrer quelques ty-
pes exceptionnels, des basses, par exemple,
qui descendent à 87 vibrations, et des sopra-
nos tels que Mesdames Patti et Nilsson, qui
s'élèvent jusqu'à 2,784, c'est-à-dire à la note
fa de la 5e octave.
Pour que de simples replis membraneux
puissent ainsi produire, dans leur étonnante
variété, tous les sons échelonnés entre ces
deux limites, on conçoit facilement combien,
d'une note à l'autre, 'doivent se modifier leur
tension, leur longueur et leur épaisseur. Des
groupes de muscles agissant la plupart sur
les cartillagesanténoïdes,présidentàce fonc-
tionnement si complexe des cordes vocales et
font, à chaque instant, mais avec beaucoup
plus de perfection, l'office des doigts exercés
qui pressent sur les cordes du violon, ou sur
les clefs de la clarinette..
Un appareil dont l'organisation est à ce
point délicate, ne parvient pas à son entier
développement sans être sujet à quelques
variations. La voix, haute et limitée à une
octave chez l'enfant, s'étend à la puberté,
pour baisser d'une octave chez les garçons,
et de deux tons chez les filles. Plus tard, elle
baisse encore, et les ténors, en vieillissant,
deviennent barytons.
Dans l'économie, aucun organe enfin n'est
plus exposé que le larynx toutes les fâcheu-
ses influences du dehors et du dedans. D'un
côté l'air froid, les fluides irritants, les corps
étrangers; de l'autre la plupart des fièvres,
le croup, les maladies des poumons, les vicies
constitutionnels le menacent. Quand l.ns-
trument est précieux par la qualité des sons
qu'il sait produire, il n'est point de trésor
plus difficile à garder. d* J. nE.GADE.
serment, à la foi donnée?
Et. cette femme, demanda la jeune
fille, vous l'aimez?
Je l'aime. Mais ne l'aimerais-je point, je
dirais comme vous le disiez tout à l'heure,
Barbera on peut commander à son cœur
pour tenir sa parole.
C'est bien, dit la jeune fille, mais avez-
vous songé à l'af Iront public fait par vous à
ja famille d'Orezza?
'-Si j'avais osé rêver l'honneur que voulait
me faire son chef, le l'aurais prévenu, mais
tout est réparable vous pouvez, madame,
refuser le sacrifice que vous impose l'auto-
rité paternelle.
M6 déshonorer complètement fit Bar-
bera courroucée; le conseil est perfide. Une
fille de Corse ne se rebelle point, sire, con-
tre, l'autorité paternelle, que vous traitez
bien légèrement. Je préfère l'affront qui me
viendra de vous; c'est celui de l'étranger. Il
est réparable par un seul moyen, je l'em-
ploierai. Si j'y laisse ma vie, je n'y laisserai
pas mon honneur. Roi de Corse, je déclare a
toi et à tous les tiens, à leur descendance et
à la tienne, une vendetta éternelle. Aujour-
d'hui, tu es notre hôte, tu n'as rien à crain-
dre demain, prends garde à ta-vie, mon
père et moi, nous te déroberons la nôtre.
Avez-vous réfléchi, madame, à cette ré-
solution funeste? vous aimez votre patrie,
dites-vous? mais la vendetta entre vous et
moi, entre votre famille et la mienne, est un
.danger poubelle.'
y des localités où ont eu lieu les assassinats
o Pourquoi ce titre erroné.qui jette sur uile
b population bien innocente un cachet d'in-
»lamie non mérité et qui; répandu dans
·t toute la France, ne manquera pas de deve-
» nir proverbial! »
Les localités avoisinantes semblent se ras-
surer de jour en jour davantage. L'appari-
tion de quelques gendarmes supplémentaires
n'est pas étrangère à ce résultat.
Hier, une brigade partie de Rambouillet a
été prendre garnison à Saint-Sulpice-de-Fa-
vières, au delà de Dourdon. A défaut de ca-
serne, un propriétaire du pays; membre du
conseil général, a mis à la disposition de la
petite troupe un local dépendant de son ha-
itation.
En résumé, aucune donnée certaine n'au-
torise à considérer comme coupables les
cinq individus incarcérés à Rambouillet. Il
convient d'attendre le résultat de l'instruc-
tion; Jusqu'à ce que la justice ait prononcé,
ces hommes sont innocents.
PARIS
Bien que la température fût assez basse, la
journée d'hier a été aussi belle que les pré-
cédentes. A deux heures, le thermomètre
marquait 6 degrés au-dessus de zéro.
Les bureaux de tous les commissariats de
police sont restés ouverts dimanche.
Il en sera de même pendant la période de
la révision des listes électorales..
Cette mesure a été prise pour éviter la
perte d'une journée de travail aux person-
nes qui, par suite de changements de domi-
cile ou d'autres raisons ont des papiers à
faire légaliser pour leur inscription.
Le mercredi 4 février (dernier jour), les
bureaux resteront ouverts jusqu'à minuit.
Onésyme Brfstou avait; avant-hier, à ré-
soudre un problème assez difficile il avait
les poches à-peu près vides et il avait envie
en même temps de laire un excellent dé-
jeuner.
Pendant qu'il se promenait dans le square
des Innocents, en cherchant la solution de-
mandée, il rencontra une jeune personne
qu'il avait vue deux ou trois fois dans le
quartier et qui ne demandait pas mieux que
de lier conversation avec lui.
Par un hasard, qui n'avait absolument
rien de providentiel, la jeune fille aussi au-
rait désiré bien déjeuner.
Pour tout autre, la difficulté eût été ainsi
doublée; mais Bristou est ingénieux, et il
invita sa compagne à le suivre chez un mar-
chand de vin du quartier, où l'on fit un dé-
jeuner complet.
Au cafi, Bristou demanda des cigares,
mais il les trouva mauvais, et sortit pour
aller en chercher lui-même dans un bureau
qu'il connaissait.
Il choisit bien longtemps, si longtemps
qu'à dix heures du soir il n'était pas encore
revenu.
Le marchand, qui n'avait d'autre gage
que la jeune fille, était d'autant plus fu-
rieux que celle-ci n'avait point d'argent. Elle
ne connaissait d'ailleurs son cavalier que
de vue.
Le débitant mena son gage au poste; là,
l'invitée de Bristou se déclara prête à payer
à son domicile, où elle avait de l'argent.
Finalement, le marchand de vin recut le
montant de sa note, qui s'élevait à 22 fr.
Le second trimestre des cours de l'Ecole
libre des sciences politiques, 16,rue Taranne,
commencera le 1er février.
Cette école, dont nous avons fait connaître
l'organisation, a pour directeur M". Boutmy,
pour professeurs et pour conférenciers des
hommes très compétents dans les sciences
politiques et économiques MM. Paul Le-
roy-Beaulieu, Boutmy, Demongeot, Sorel,
Alix, Paul Janet, etc., etc.
Hierparaîssaient'devant la cour d'assises de
la Seine le dessinateur Valentm, dit Lemot,
et sa maîtresse, Augustino Attalante, accu-
du 28 Janvier 1874
t°i iIf Partie.-La Reine des Vagues
CHAPITRE IX
Une vemïletta royale
Suite
̃ Hier, reprit Barbera, vous avez menti à
mon père, qui ne vous le pardonnera point,
et au peuple, ce qui est plus grave encore. Et
si mou père n'a paseu le doute de votre peril
die, c'est qu'il croit impossible qu'un homme
d'honneur mente à un d'Orezza. Surpris par
la noble conduite de ce vieillard, dont vous
n'avez pas compris la grandeur, vous avez
répondu à sa confiance comme à celle d'un
valet: par un prétexte. Vous saviez bionhier
que dans huit jours la Corse sera en feu, et
que la coresulte, convoquée par vous, ne
pourra se réunir. Vous avez vulgairement
clierché-à gagner du. temps, pour refuser
d'une façon moins compromettante pour vous
l'alliance de Barbera d'Orezza.
La pénétration de la jeune fille stupéfia un
instant!le baron de NewkofF, mais il n'était
pas homme à rester longtemps sous le coup
d'une surDrigg, '̃ ~A;-
sés de fabrication et d'émission de faux bil-
lets de banque.
Le jury a admis des circonstances atté-
nuantes en faveur de Lemot; qui a été con-
damné à dix ans de réclusion. Augustine
Attalante a été condamné aux travaux forcés
à perpétuité.
L'attitude de cette dernière a été des plus
cyniques. Après sa condamnation,, elle a re-
gardé les juges en s'écriant
Et vous autres, quand vous jugera-t-on?
Les gardes de Paris l'ont emmenée.
Nous avons rapporté l'incendie qui a eu
lieu chez M. Lecomte, rue des Réservoirs, à
Passy.
L'un des pauvres petits qui ont été atteints
Par le feu a succombé l'état du plus jeune'
laisse peu d'espoir les deux autres sont
moins grièvement atteints.
C'est le père qui s'est précipité dans la
pièce,-au milieu des flammes, pour sauver
ses enfants. Il a été cruellement brûlé à la
main.
La mère était sortie pour aller chercher le
déjeuner, le père se trouvait depuisquelques
instants dans une pièce voisine quand le feu
a'pris.
Le drame, du reste, s'est accompli avec une
rapidité foudroyante; le tout n'a pas duré
trois minutes.
Un linge placé devant la cheminée pour
être séché a pris feu. Les flammes ont atteint
les rideaux l'aînée des quatre enfants, âgée
de dix ans, quoique malade, s'est précipitée
pour sauver son plus jeune frère, mais la
fumée l'étouflait et la forçait à reculer.
C'est en ce moment que'le père, pénétrant
courageusement au milieu des'flammes, a re-
tiré deux des enfants en un clin-d'œil: le troi-
sième, un petit garçon, a pu s'échapper; mais
tous sont plus ou moins atteints.
La mère a dû rester à l'hôpital, ainsi que
les enfants; elle a éprouvé une secousse ter-
rible qui la rend malade.
Les sapeurs-pompiers de la rue des Ré-
servoirs ont combattu l'incendie qui, du
reste, a été promptement terminé tout est
brûlé. Or, rien n'était assuré. Indépendam-
ment de la douleur qui les frappe, les époux
Lecomte sont absolument ruinés.
Ils se trouvent, on le voit, dans une situa-
tion qui les rend doublement intéressants.
Chemins de fer de l'Ouest. A l'occasion du
bal de la présidence à l'Elysée, un train spé-
cial pour Versailles partira de la gare Saint-
Lazare à trois heures trente minutes du ma-
tin, dans la nuit du 27 au 28 janvier. Ce train
desservira les gares de Saint-Gloud et. de Sè-
vres- Ville-d'Avray.
REVUE DES THEATRES
C'est aujourd'hui dans une soirée par invita-
tion donnée au Grand-Hôtel, qu'on entendra la tra-
gédie de M. Belmontet, Pierre le Grand.
XOnassure que,voyant le peud'enthousiasme ma-
nifesté par le public pour la nouvelle installation de
l'Opéra, le directeur de ce théâtre aurait pris la
résolution de monter immédiatement un ouvrage.
nouveau..
On ne saurait trop féliciter M. Halanzier si ce
bruit est fondé le répertoire privé de ses pompes
accoutumées n'attirera pas le public, mais un ou-
vrage nouveau, quoique monté dans les conditions
difflciles où se trouve l'Opéra aujourd'hui, renfer-
mera des éléments de curiosité qui feront oublier
l'absence de la mise en scène. De plus, en agissant
ainsi, M. Halansier se conformera aux prescriptions
de son caHier des charges et donnera satisfaction à
l'opinion publique et aux compositeurs do musique.
X Le théâtre Saint-Laurent vient d'engager, pour
jouer la commère dans l'amusante revue de Non,
c'est V chat Mlle Marie Dordan, jeune et charmante
Brésilienne, qui possède une fort jolie voix, et est
vivement applaudie tous les soirs.
CHARLES DARCOURS.
DÉPARTEMENTS
M. B. est l'inventeur d'un nouveau ca-
non se chargeant par la culasse, .qu'il se pro-
postait de soumettre prochainement à l'exa-
men du comité d'artillerie.
Hier, il expérimentait sa nouvelle pièce
dans sa propriété située aux environs de
Eh bien! oui, madame, répondit-il de sa
voix pénétrante, oui, vous vous êtes méprise.
Car si j'ai,'comme vous le dites, trompé vo-
tre père et le peuple, c'est parce que je vou-
lais d'abord connaître vos sentiments, et
vous expriprimer les miens.
Et vous dites que vous aimez la Corse,
sire?
-Oui; je l'affirme. J'aimais la Corse avant
de la connaître, parce qu'elle était opprimée;
je l'aime davantage depuis que je suis des-
cendu sur cette terre, qui m'a été hospita-
lière et douce comme à i'un de ses enfants.
Je suis prêt à lui donner ma vie.
Donner sa vie est chose facile, même
pour un roi, quand ce roi n'est pas un lâche
mais l'amour de la patrie indique d'autres
devoirs, devant lesquels vous avez reculé.
L'alliance du roi de Corse et de la famille
d'Orezza était un acte politique ni vous ni
moi n'avions le droit d'y mettre obstacle.
Théodore voulut parler, Barbera l'arrêta
d'un geste qui voulait dire Je n'ai pas fini.
Quand vous êtes arrivé ici, baron de
Newkofi, j'ai craint pour mon pays l'in-
fluence d'un étranger et le prestige de votre
nom. Je vous ai vu, je vous ai entendu, j'ai
cru vous comprendre, et mon cœur, que je
Croyais insensible, s'est pris à battre pour
vous, en dépit de ma volonté et de mon or-
gueil. Pourquoi vous le cacherai-je, à pré-
sent que je vais vous haïr ? je vous aimais.
Théodore, qui n'avait pas souffert à la
Bourges et se livrait à un tir à outrance.
Trois coups avaient déjà été tirés au qua-
trième, soit que la charge de poudre fût trop
considérable, soit que la fermeture n'ait pas
été complète, la culasse fut projetée violem-
ment en arrière et un des morceaux atteignit
M. B. au front.
Il s'afiaissa grièvement atteint. On espère
néanmoins que la blessure n'est pas mortelle.
Une chasse au lion a eu lieu dans un douar
de l'Algérie, la semaine passée.
Les Arabes dépistèrent un couple de lions
dans un ravin.
Le cheick Kiboul visa un des lions et le.
tua. L'autre prit la fuite; après huit heures
d'une course effrénée, les intrépides chas-
seurs rejoignirent la bête, qui reçut six bal-
les. Rendu furieux par les douleurs, l'ani-
mal se retourne et se précipite sur l'un des
Arabes..
Ce dernier, en voulant éviter un choc, fait
un faux pas et tombe. Le lion alors se jette
sur lui et s'apprête à le déchirer, lorsque
Mohamed, voyant son frère en péril, vole à
son secours. Il enlace vigoureusement le cou
du lion et y plonge la lame de son yatagan.
L'Arabe était sauvé.
Les Lettres relatives au Journal, abonnements,
achats de journaux, etc., doivent être adressées-
affranchies ,à M. D. ,CASSIGMEÎIL, éditeur
gérant du Petit Journal, rue de Lafayette, n° 61.
COiSEIL HYGIÉNIQUE A HOS LECTEURS
Les personnes qui font usage de l'eau de gou-
dron préparée au moyen de ces liqueurs con-
centrées, à base de soud,eou de potasse,quel'on
trouve partout.nesaventpasqu'elles emploient,
unepréparationquin'adel'eaudegoudronque
le nom. Nuisibles ou sans effets, condamnées
par tout le corps médical,ees liqueurs doivent
être complétement rejetées. Le goudron Freys-
singe est le seul qui ne contienne que lesprin-
•cipes de l'eau de goudron, le seul ordonné
par les médecins. Prix 2 fr. le flacon dans
toutes les pharmacies.
LES CAUSERIES DU DOCTEUR
PAROLES ET MUSIQUE
On me pardonnera ce titre, en apparence
peu scientifique, à l'heure où l'Opéra vient
de rouvrir, où nos grands artistes attirent la
foule au théâtre, où les concerts publics et
privés font essentiellement partie de notre
existence.
Un tel sujet n'est point, d'ailleurs, autant
qu'on le pourrait croire, en dehors de mon
domaine. Si l'artisan a ses deux mains pour
vivre, le comédien et le chanteur ne doivent-.
ils pas uniquement leur pain, sinon leur
fortune, à l'organe de la voix, l'un des ins-
truments les plus délicats du corps humain?
Une sorte de boîte triangulaire, formée de
cartilages mobiles les uns sur les autres,
constitue la partie solide de l'appareil vocal.
L'organe complet, revêtu de sa muqueuse et
muni des replis membraneux qui forment
les coodes vocales, porte le nom de larynx.
Maigre sa situation profonde, le larynx est
accessible à la vue chez l'homme vivant, si
.pour l'examiner on fait usage du laryngos-
cope, un petit miroir à longue tige, dont
Czermak se servit le premier, et dans lequel
on voit se réfléchir l'épiglotte qui s'abat comme
un véritable couvercle sur l'ouverture du
conduit aérien, au moment de la déglutition
des aliments la glotte, l'agent indispensable
de la voix; enfin, les cartilages aryténoïdes,
chargés de tendre ou de relâcher, suivant
les besoins, les cordes vocales.
On sait comment se produit la voix hu-
maine. L'air vigoureusement chassé par les
poumons, fait vibrer, comme l'anche d'une
clarinette sous le souffle du musicien, les
cordes vocales tendues en travers de l'organe,
et semblables à deux petits rubans nacrés,
figurant assez bien un V majuscule. La co-
lonne aérienne entre elle-même en vibration,
et de ces oscillations rapides,'résulte une sé-
rie de sons qui, renforcés dans rarrière-bou-
che, sont articulés par la langue et les lè-
vres, en paroles distinctes.
L'étendue, le timbre, la tonalité de la voix,
diflèrent comme les individus, et peut-être;
fille, éprouva à cette révélation un étonne-
ment douloureux.
Elle continua
Mais une d'Orezza est maîtresse de son
coeur comme de sa vie; j'avais défendu au
mien de battre pour vous, quand mon père
'vous proposa l'alliance que vous avez l'im-
prudence de rejeter. Si je vous avais haï,
sire, jevous aurais épousé quand même, parce
que l'intérêt de la Corse l'exige. Vous voyez
bien que vous ne savez pas aimer ma patrie.
Ecoutez-moi, madame, et vous serez
mon juge. Vous me trouverez sincère, car je
suis venu ici avec la volonté de l'être, sûr de
trouver dans votre âme si grande et si noble
l'approbation que me donne ma conscience.
Il y aura bientôt deux ans, j'ai quitté -la
France pour venir, par tous les moyens en
mon pouvoir, au secours de la Corse. Depuis
cette époque, j'ai consacré tous mes instants,
j'ai employé toutes mes forces à l'œuvre
que j'avais entreprise; j'ai oublié, ou du
moins j'ai agi comme si j'avais oublié tout
ce que'j'aimais.
J'avais laissé en France un ami et une
femme; je n'ai donné ni à l'un, ni à l'autre,
un souvenir de mon existence; je n'ai pas
dérobé pour eux une heure à 1'oeuvre que je
me suis imposée..Mais, en partant, j'ai dit à
la femme je reviendrai; et elle m'a ré-
pondu j'attendrai. Dites, madame, dites,
Barbera d'Orezza, vous qui êtes l'honneur
en, £& en manquant au
est-il plus difficile, même, de rencontrer deux
voix semblables, que doux visages exacte-
ment pareils.
La configuration anatomique de l'organe
est loin d'expliquer de telles différences, et
l'on ne saurait croire- combien, par èxemple,
les larynx de Faure ou de Capoul, qui rap-
pontent, bon an, mal an, cent mille francs à
leurs propriétaires, sont identiquesaularynx
du chanteur ambulantàqui l'on jette un sou.
J'ai beau promener mes regards sur une
importante série d'images laryngoscopiques
qu'il m'a été donné de recueillir depuis quel-
ques années. Voici bien des larynx de fem-
mes, remarquables par leurs moindre vo-
lume et la brièveté relative des\cordes vo-
cales mais parmi les larynx masculins, il en
est d'une régularité frappante, qui ne don-
naient qu'une voix médiocre, et de fort ordi-
naires, appartenant à des artistes' de talent.
C'est qu'ici comme ailleurs, l'excellence de
l'instrument ne remplace ni le sentiment, ni
l'émotion, ni le cœur de l'artiste, ni les ef-
forts considérables qu'il a dû faire pour .ob-
tenir d'un organe ingrat des eflets exception
nel s.
Quand on parle ou que l'on chante, on
voit, au laryngoscope, les cordes vocales
frémir comme celles du violon sous l'impul-
sion de l'archet, et s'écarter ou se rapprocher
l'une de l'autre, suivant que la voix est plus
basse ou plus aiguë.
Ainsi, durant l'émission des sons graves
que les musiciens désignent sous le nom de
voix de poitrine, la glotte est légèrement en-
trebâillée; elle est presque entièrement
close durant l'émission des sens aigus, ap-
partenant à la voix de tête, et comme étran-
glée dans sa partie moyenne, quand le chan-
teur donne les quelques notes intermédiaires
du médium.
Là voix est de même d'autant plus haute
que le nombre des vibrations glottiques est
plus considérable. Elle est d'autant plus étetv
due, quelle peut produire un plus grand nom-
bre de notes basses et élevées.
Pour donner le la du diapason, la corde
vocale doit vibrer 870 fois. La voix de basse
ordinaire s'étend du fa de la première octave
qui ne demande'que 173 vibrations, au ré de
la troisième qui en exige 580. Le baryton
oscille entre 217 et 690 vibrations, le ténor
entre 290 et 976.. Le soprano, la plus haute
voix de femme, monte fréquemment jusqu'à
l'ut de la cinquième octave, égal à 2,069 vi-
brations.
A côté de ces voix moyennes, il n'est pas
rare, d'ailleurs, de rencontrer quelques ty-
pes exceptionnels, des basses, par exemple,
qui descendent à 87 vibrations, et des sopra-
nos tels que Mesdames Patti et Nilsson, qui
s'élèvent jusqu'à 2,784, c'est-à-dire à la note
fa de la 5e octave.
Pour que de simples replis membraneux
puissent ainsi produire, dans leur étonnante
variété, tous les sons échelonnés entre ces
deux limites, on conçoit facilement combien,
d'une note à l'autre, 'doivent se modifier leur
tension, leur longueur et leur épaisseur. Des
groupes de muscles agissant la plupart sur
les cartillagesanténoïdes,présidentàce fonc-
tionnement si complexe des cordes vocales et
font, à chaque instant, mais avec beaucoup
plus de perfection, l'office des doigts exercés
qui pressent sur les cordes du violon, ou sur
les clefs de la clarinette..
Un appareil dont l'organisation est à ce
point délicate, ne parvient pas à son entier
développement sans être sujet à quelques
variations. La voix, haute et limitée à une
octave chez l'enfant, s'étend à la puberté,
pour baisser d'une octave chez les garçons,
et de deux tons chez les filles. Plus tard, elle
baisse encore, et les ténors, en vieillissant,
deviennent barytons.
Dans l'économie, aucun organe enfin n'est
plus exposé que le larynx toutes les fâcheu-
ses influences du dehors et du dedans. D'un
côté l'air froid, les fluides irritants, les corps
étrangers; de l'autre la plupart des fièvres,
le croup, les maladies des poumons, les vicies
constitutionnels le menacent. Quand l.ns-
trument est précieux par la qualité des sons
qu'il sait produire, il n'est point de trésor
plus difficile à garder. d* J. nE.GADE.
serment, à la foi donnée?
Et. cette femme, demanda la jeune
fille, vous l'aimez?
Je l'aime. Mais ne l'aimerais-je point, je
dirais comme vous le disiez tout à l'heure,
Barbera on peut commander à son cœur
pour tenir sa parole.
C'est bien, dit la jeune fille, mais avez-
vous songé à l'af Iront public fait par vous à
ja famille d'Orezza?
'-Si j'avais osé rêver l'honneur que voulait
me faire son chef, le l'aurais prévenu, mais
tout est réparable vous pouvez, madame,
refuser le sacrifice que vous impose l'auto-
rité paternelle.
M6 déshonorer complètement fit Bar-
bera courroucée; le conseil est perfide. Une
fille de Corse ne se rebelle point, sire, con-
tre, l'autorité paternelle, que vous traitez
bien légèrement. Je préfère l'affront qui me
viendra de vous; c'est celui de l'étranger. Il
est réparable par un seul moyen, je l'em-
ploierai. Si j'y laisse ma vie, je n'y laisserai
pas mon honneur. Roi de Corse, je déclare a
toi et à tous les tiens, à leur descendance et
à la tienne, une vendetta éternelle. Aujour-
d'hui, tu es notre hôte, tu n'as rien à crain-
dre demain, prends garde à ta-vie, mon
père et moi, nous te déroberons la nôtre.
Avez-vous réfléchi, madame, à cette ré-
solution funeste? vous aimez votre patrie,
dites-vous? mais la vendetta entre vous et
moi, entre votre famille et la mienne, est un
.danger poubelle.'
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