Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-01-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 21 janvier 1874 21 janvier 1874
Description : 1874/01/21 (Numéro 4044). 1874/01/21 (Numéro 4044).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592079j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
ttè Pétii tïoui?nal
est descendu dans cette contrée jusqu'à 17 de-
grés Réaumur. >
Les dernières pluies ont de nouveau fait
monter les eaux de la Seine, qui, samedi,
étaient descendues', à l'étiage du Pont-Royal,
mètre 90 hier, elles y marquaient 2 mè-
tres 10; au Pont-au-Change, z mètres; et au
pont d'Àusterlitz; 1 mètre 95.
La réouverture de l'Opéra dans la salle des
Italiens, qui a failli ne pas avoir lieu hier,
par suite d'une indisposition de M. Gaillard,
s:est faite cependant. La représentation s'est
passée sans incident remarquable.
Vers neuf heures, le beau public de l'O-
péra est arrivé, les loges se sont remplies,
les toilettes se sont étalées, enfin la résurrec-
tion de notre première scène lyrique a été
complète.
Des. dépêches de Londres annoncent la
;mort, tout à fait inattendue, de M. Louis
Merton, banquier e spéculateur bien connu
à Paris, et propriétaire au journal le Soir.
Cette mort subite a causé une certaine émo-
tion à la Bourse,' ainsi qu'on le verra dans
notre Bulletin financier, et a donné lieu à
toutes sortes de commentaires. Il paraît que
M. Merton était déjà souffrant en partant ces
jours-ci pour Londres. Il n'avait qtie trente-
deux ans.
A midi, sa jeune femme ignorait encore le
malheur, qu'on ne savait comment lui ap-
prendre.
Par, mesure purement conservatoire, dit le
Joiif-nal de Paris, les scellés ont été apposés
aux bureauxde la maison de banque Merton,
rue de la Paix, 6.
Une affiche à la main, placée sûr la porte,
est ainsi conçue
Fermé provisoirement pour cause de décès de
M. Louis Merton:
M. Louis Merton, dit le Soir, a succombé
hier, à Londres, d'une attaque d'apoplexie
foudroyante.
Masselot, l'agent de police révoqué dont
nous avons annoncé l'arrestation il y a quel-
ques semaines, n'a pas été reconnu par l'ins-
trnction comme l'auteur de la dénonciation
dirigée contre Vincenzini sur la place de' la
Bastille en février 1871. Il va être rendu à la
liberté.
L'affaire Vincenzini viendra devant le 18e
conseil de guerre, à, Paris, vers le 15 du mois
prochain.
Un individu s'était juché hier on ne sait
comment sur l'enseigne d'un marchand de
Chaussures -de la Grande-Rue des Batignolles
Posté sur le rebord, assez large, un verre
Ma main, il criait qu'il était le propre cousin
de Bacchus, etc.
En un instant, un rassemblement de plus
de cinq çajftts personnes s'était formé devant
la maison.
Des agents arrivèrent. Il fallut faire le siége
en règlç de l'enseigne, l'individu refusant
de descendre.
On dressa une échelle à droite, il se réfu-
gia à gauche; on en posa une seconde et on
parvint enfin à s'emparer de lui.
• Il s'était subitement calmé et se laissa
conduire, tranquillement chez le commissaire
de police.
La on a constata que le pauvre homme
n'avait pas la tête bien solide, et qu'il a déjà
passé quelque temps à l'asile Saint-Anne. On
l'a gardé provisoirement.
La même imprudence, tant. de fois signa-
lée inutilement, entraîne toujours les mêmes
résultats.
Une dame de la rue Cadet s'était endormie
dans la nuit d'hier en laissant une bougie
allumée sur la table de nuit.
La flamme a atteint les rideaux, et la dame
ne fut réveillée qu'au bruit que l'on pt au
dehors, en voyant les flammes.
Le concierge et les locataires' pénétrèrent
dans sa chambre; et parvinrent à éteindre le
feu, qui avait déjà fait des progrès, et a causé
pour quelques mille francs de dégâts.
,Une colonie pour les enfants idiots va être
Fenilletoi di 21 Janvier 1874
LE ROI DE CORSE
? Reine des Vagaes
Le Lac noir
suite Suite-
Avant que Bernard eût pu de nouveau s'op-
'Poser à son dessein, Frédéric s'élança sur la
planche légère, et s'éloigna, rasant l'onde
noire et tranquille, et fredonnant un r2frain
de batelier, au grand effroi du serviteur qui
grelottait sur le boxa, d'inquiétude et de
îroid.
Bientôt Bernard ne vit plus que la lan-
terne qui se balançait au loin dans l'obscu-
rité. Alors, ne pouvant mieux, il pria Dieu
•fjour l'imprudent.
Les notes affaiblies du chant de Frédéric
arrivaient jusqu'à lui, le rassurant un peu.
Tout à coup, il crut entendre,un cri et se
releva.
Le cœur serré, l'œil fixé sur le point qui
était son espoir, 'il attendit, et les minutes
lui semblèrent des siècles.
Hélas il n'entendait plus rien. La lumière
lej auyre homme, 4ans
ajoutée à l'asile d'aliénés de Vaucluse (Seine
et-Oise).
On adjugeaithier, au tribunal de commerce
de la Seine, les divers travaux à exécuter,
pour la transformation du bâtiment de la
ferme à cet usage. Ils ont été adjugés
Maçonnerie, à M. Mignaton Charpente, à M.
Belflors; Menuiserie, à l: Viguiers; Serrure-
rie, à 1\1:. Durnont; Fumisterie, à M. Genest;
Peinture, à M. Maugers. ̃
Dans la nuit d'avant-hier, un voleur s'est
introduit dans la boutique de M. t pape-
tier et marchand de musique, 12, boulevard
Voltaire,et y a soustrait pour- environ 800 fr.
de marchandises.
M. et Mme G. qui demeurent à l'entre-
sol, n'ont absolument rien entendu, pas plus
que des personnes qui couchent au sous-sol.
On suppose que le voleur s'est caché à l'in-
térieur de-la maison avant qu'on ait fermé
.la porte, et que c'est de là qu'à l'aide d'ef-
fraction il a pénétré dans le magasin.
Feu M. Anatole Cressent a légué à l'Etat
100,000 fr. qui, augmentés de 20;000 Ir. gé-
néreusement donnés par la famille, ont servi
à la fondation d'un concours d'opéra ou d'o-
péra comique.
Un premier concours n'ayant pas donné
de résultat, les poëmes destinés au second
concours peuvent, à partir de, ce jour, être
déposés ou envoyés par la poste et franco, à
la direction des beaux-arts, bureau des théâ-
tres, 1, rue de Valois; ils y seront reçus jus-
qu'au 15 avril prochain.
On a retiré hier matin de la Seine, près du
pont d'Austerlitz, le corps d'un individu pa-
raissant âgé de cinquante-cinq ans.
Dans l'une de ses poches on a trouvé un
livret au nom de Louis Charpentier, cor-
royeur, 32, rue de Gentilly. •
THÉÂTRES
L'art dramatique vient de faire une perte
qui eût été sensible en tout temps, mais qui
paraîtra, plus grave encore à une époque où
les grands comédiens sont si rares!
Berton appartenait à une famille d'artistes
par excellence. Son grand-père était le com-
positeur renommé, contemporain de Dalay-
rac, de Nicolo, auquel l'Opéra-Comique dut
une partie de ses succès populaires sous le
premier. Empire.
L'auteur de Montano et Stéplaanie, d'Aline,
reine de Golconde, et d'autres œuvres restées
célèbres, eut un fils, compositeur de musique
comme lui, mais qui mourut à la fleur de
l'âge. C'était le père du comédien que nous
venons de.perdre..
Celui-ci, après avoir fait de solides études
au Conservatoire, était entré au Théâtre-
Français. Il le quitta au bout de quelques
années pour le Vaudeville, mais il fut bientôt
appelé en Russie, où l'attendait l'héritage de
Bressant. Les succès qu'obtint Berton à Saint-
Pétersbonrg, pendant huit ans, eurent un
tel éclat; qu'ils le firent rappeler à Paris aux
conditions les plus brillantes. Au Gymnase,
où il entra à son retour, il succéda encore à
Bressant, et contribua au succès d'un réper-
toire qui fit la fortune du directeur actuel de
ce théâtre.
Après avoir quitté le Gymnase, Berton pa-
rut tour à tour sur les grands théâtres de
drame de Paris. On le vit à l'Ambigu, dans
le Drame de la r ue cle la Paix, à la Gaîté dans
la Belle Gabrielle, à la Porte-Saint-Martin dans
Patric! On le vit surtout à l'Odéon, où son
talent se développa tont entier dans les belles
créations du Marquis de Villemer, de la Conjii'
̃ration d'Amboisc,' du Bâtard, etc., etc.
Pendant le siège, Berton, resté dans Paris,
faisait partie d'une, compagnie de marche,
ainsi que son fils, qu'il n'avait pas voulu
quitter. Alors, plus d'une fois, sans ôter l'u-
niforme,, il parut dans des représentations
organisées au bénéfice des orphelins ou des
veuves de là guerre, et ily déclama cette ma-
gnifique pièce de Victor Hugo, l'Expiation.
Qui n'a pas entendu Berton lire l'Expiation,
cette solitude qui ressemblait à un tombeau,
n'eut plus que des idées de l'autre monde.
Il regardait le lac tout près de lui et tendait
les bras, croyant y voir flotter le corps de
son maître. Bientôt, le vertige le saisit; il se
recula jusqu'au rocher pour s'y appuyer.
Ses jambes tremblantes ne pouvaientplus le
porter; ses dents claquaient, troublant le si-
lence d'une façon sinistre.
Ah! s'il n'eut fallu que défendre son maî-
tre contre des assassins ou des animaux sau-
vages, Bernard n'aurait pas tremblé; mais
dans ce silence, dans cette tombe, dans cas
ténèbres, dans cet inconnu sans nom, il
avait peur.
Frédéric, cependant, était parti gaiement à
la découverte. En examinant la direction de
la grotte, il s'était convaincu qu'elle suivait
la même route que le sentier extérieur, et
devait conduire au château d'Orezza. Le ro-
cher, ainsi creusé par quelque révolution du
globe, devait faire partie de la masse im-
mense qui défendait par derrière l'approche
des bâtiments.
Il voulut savoir ce qu'il trouverait au delà
du lac. Et puis la curiosité s'était emparée de
lui, et la curiosité n'est pas exclusivement le
péché des filles d'Eve. Elle le conduisit donc
à l'autre extrémité du lac noir où il trouva
l'obstacle, la muraille de pierre. Il suivit len-
tement avec.précaution, ce mur aux aspéri-
tés dangereuses, sans que le moindre indice
lui fit espérer un résultat heureux.
Enfin*, un rayon vêau^ i&auit extérieure,
ne sait pas jusqu'où peut s'élever l'art de
bien dire, jusqu'où peut atteindre la chaleur
de l'artiste convaincu.
Berton joua l'année passée au Théâtre-Ita-
lien, dans les Deux Reines, de M. Legouvé.
Depuis cette époque, il était perdu pour le
public. Une maladie mentale, dont rien ne
put entraver les progrès, détruisit en quel-
ques mois cette intelligence si complète et ce
corps resté si jeune.
Berton est mort chez le docteur Blanche,'
samedi soir. Iln'avaitque cinquante-trois ans.
Ses obsèques ont lieu aujoure'hui, à midi,
à Passy.
Nous le répétons, c'était une des plus gran-
des pertes que pût faire l'art dramatique en
ce moment. CHARLES DARCOURS.
iTOeMierîy, CHIROiraCIINNE.de retour à Paris,
est, comme par le passé, visible, 19,r.Chaptal.
Un Prêtre a inventé un remède guérissant à
vie, et sans douleur, les cors et toutes affections
des pieds, 3 fr. (env. f°) martin, 30. FAUB. MONTMARTRE
DÉPARTEMENTS
On signale de Marseille le naufrage de la
tartane francaise l'Impérissable, à quelques
mètres de la côte le bateau était à la voile
et a dû chavirer dans ces rafales si violentes
et si fréquentes quand le vent souffle de ter-
re les trois hommes de l'équipage ont péri
dans le naufrage.
A Audierne, le bateau de pêche le Jeune-
Adrien, monté par cinq hommes, en voulant
franchir la barre, eut ses avirons brisés il
tomba en travers et fut entraîné au large,
presque rempli d'eau.
La canot de sauvetage fut immédiatement
mis à la mer, franchit la barre malgré la
force des lames, dont la violence augmentait
d'heure en heure, et alla jeter une remorque
au bateau de pêche, après lui avoir donné
des avirons de rechange. Parti à sept heures
de sa station, le canot franchissait la barre
d'Audierne à onze heures et demie, et ren-
trait dans le port sain et sauf.
Avant hier à Lyon, raconte le Salut public.
un conducteur d'une voiture, maltraitait son
cheval à coups de fouet, qu'il accompagnait
de jurons énergiques.
Les passants commençaient. à s'indigner,
lorsqu, un individu de haute stature, s'appro-
cha du voiturier et lui demanda en anglais
quelle heure il était
L'homme lui fit répéter sa question, puis,
n'y comprenant goutte, l'envoya promener.
L'étranger, sans plus attendre, administra
une bonne volée de coups de poings au char-
retier.
Puis, il lui dit en fort bon français
t- Excusez-moi, je suis étranger mais vo-
tre cheval n'ayant pas compris ce que vous
lui disiez, je vous l'ai vu accabler de coups
j'ai cru que c'était l'habitude ici. Je vous ai
demandé l'heure, vous ne m'avez pas compris,
et j'ai fait comme vous.
La femme X. domiciliée àPort-à-Binson
(Marne), se présentait avant-hier devant la
gendarmeried'Epernay et faisait le récit sui-
vant
« Dans la matinée, mes deux enfants
jouaient dans ma chambre, lorsque le plus
jeune, âgé de cinq ans, à la suite d'une lé-
gère querelle avec sa sceur, s'arma d'un
couteau et en frappa cette dernière de deux
coups, l'un à la cuisse, l'autre à l'aine. »
Malgré cette déclaration, la femme X.
accusée par la rumeur publique d'avoir elle-
même frappé son enfant et d'avoir imaginé
cette fable pour détourner les soupçons, fut
immédiatement arrêtée..
D'un caractère haineux et vindicatif, on l'a
vue souvent brutaliser sa fille, et au mois de
septembre dernier, elle lui avait déjà porté
un coup de couteau.
Une enquête a été immédiatement ouverte.
TABAC IVROGNERIE IGNORANCE
63Ste '57'Bon Livre Kion(cTS) IO°-
Chez tous Libraires, 80 Bons Livres à 10 c.
vint le frapper au visage et lui arracher ce s
cri qu'avait entendu Bernard, cri de joie c
qui fut pris pour un cri de détresse. 1
11 y avait une ouverture au rocher, mais c
elle n'avait garde d'être au niveau de la e
nappe d'eau. Le jeune aventurier s'appro- c
cha de la muraille, et s'élança de sa planche i
sur une aspérité du lac, retenu à son radeau t
par une corde qu'il avait liée autour de ses 1
reins. C'était humide et glissant. Mais en
s'accrochant plus haut avec les mains, il
parvint à se tenir debout sur la pierre.
Le ciel était au-dessus de sa tête. Au delà 1
de l'étroite ouverture, son œil avide décou- ]
vrait l'immensité. L'atteindre n'était plus ï
qu'un exercice gymnastique. Frédéric s'at-
tacha au cou le oordon qui tenait sa lan-
terne, et grimpa.
Quelle surprise Son bras, en passant par
la crevasse ne rencontraqu'un corps flexible,
de la mousjse'et des plantes grimpantes mas-
sées là par les siècles. Il suffisait de les dé-
chirer pour rendre le passage facile.
L'aven turier attacha solidement son radeau
à une'pointe du roc et disparut à l'extérieur.
La lune s'était levée pendant son voyage
souterrain; il resta un moment immobile
d'émotion à la vue du tableau grandiose qui
se déroulait devant lui. Il était sur un ro-
cher, ou plutôt sur un morceau de rocher,
pareil à ceux qui l'entouraient de toutes
parts, blocs immenses de marbre et de gra-
nit, formant de longues chaînes noires entre
les pics qui.
LA PETITE POSTE
«. »4i., ci Angers. L'enfant naturel d'une SiraW
gère, s'il a été. régulièrement adoptépar un Français,
doit être considéré comme Français et soumis a 1*
loi de recrutement.
m. A. s. à Paris. Pour obtenir un emploi de
l'Etat, les états de services de votre père, sont assu-j
rément une excellente recommandation, mais il,
faut y joindre les vôtres.̃̃
m. p. à Liancourt On peut considérer comma
orphelins, aux termes de l'an. 17 de la loi de recru"
tement, les enfants dont la mère est morte et dont
le père a été déporté. Dès lors, l'aîné de ces enfants
doit être dispensé du service d'activité en temps dp
paix.. ̃
UN DRAME CONJUGAL
COUR D'ASSISES DE MAINE-ET-LOIRE
Présidence de M. le conseiller MORIN.
Trois kilomètres séparent le bourg de
MarcéduhameaudeMatheflon. Cette distance
est parcourue chaque matin et chaque soir
par Alexis Rousteau, qui travaille à MathefloQ
comme garçon de moulin, et habita Marcé
avec sa jeune femme.
Des relations, facilitées par les absences
forcées du mari, s'étaient nouées entre Alé-
lanie Rousteau et un journalier du bourg,
Eugène Videault.
Devenir l'épouse de celui-ci, tel était lé
plus ardent vœu de Mélanie. Pour arriver à"
la réalisation de ce rêve, ni elle ni. Videault
ne reculèrent devant le crime.
A trois reprises différentes, des tentative
d'assassinat furent dirigées contre Rousteau.
Une première fois, la femme coupable mêla
des substances vénéneuses à l'eau-de-vie que;
son mari a coutume de boire. Ce moyen
échoue. Elle essaie de l'acétate de cuivra
qu'elle introduit dans une tasse de café, N.ouy
vel insuccés.
Alors, Videault, armé d'un fusil, s'embua
que le soir sur le passage, de la victime,. 6)
fait feu.
Le coup, mal dirigé, atteint à la jambQ
Rousteau qui conservé assez de force pouf
crier au secours.
Le meurtrier ne tarde pas à être arrête,
ainsi que- sa complice c'est à Angers, devant
le jury des assises, que orient se dénouer leu3
funeste roman d'amour.
Videault a vingt ans, la femme Rousteatt
en a trente et un. Pendant la lecture de Tacts
d'accusation, tous deux courbent la -tête, sa,
cachent le visage et sanglotent.
L'interrogatoire s'effectue rapidement; en
présence des témoignages circonstanciels qu
les accablent, la voie des dénégations est fer?-
mée aux coupables. •;
Parmi les dépositions, il en est une qui
produit sur l'auditoire et sur les juges une'
impression extrêmement vive c'est celle
d'Alexis Rousteau qui, le corps afiaibli par
la souffrance, le visage hâve, le regard voile,
les lèvres tremblantes, vient retracer les pé-
rils auxquels la Providence l'a arraché.
Ce mari outragé, cette victime des plus lârt
ches attentats montre une mâle résignation,
une indulgence admirable, un calme qui tout'
che au sublime.
Sans un mot de blâme courts accuses,
sans même un reproche àl'adr^sse de celle
qui porte sou nom, de celui qu'il appelait son i
ami, le malheureux raconte les faits simple-
ment, sobrement. • ••
M. le procureur de .la République Batbe-*
dat,'dans son réquisitoire, rend hommage 4
cette générasité; il montre combien ell? lait
ressortir avec plqs de force l'horreur qu'ms*
pirent les criminels.
Me Affichard et M" Cubain présentent la-
défense de Videault et de Mélanie Rousteau.
Depuis l'ouverture des débats, celle-ci pa-
raît en proie à une agitation des plus violon-
tes. Tandis que son amant parle,. elle jette
sur les juges des regards égarés par ins-
tant, elle prend satète à deuxmams, et d'un*
voix brisée « Malheureuse 1 s ecne-t-elle,.
j'ai mérité la mort 1 n 1
Et comme le défenseur invoque la ratura
jury: a Non! reprend la femme- afec une
énergiefarouche, non pas de pitiépour moij>
je veux me repentir dans la mort 1. )
és les uns sur les autres, à des hauteurs inl
calculables. Derrière lui, et les cotes
nasse géante le menaçait; sous ses pieds
les de roc montraient leur pente uni
glissante; devant lui, la piève (le Niolo sa
iéveloppait avec ses villages riants, ses
les riches et coquettes. ses champs de
et d'oliviers. Puis, au loin, tout
,'entour, la grande, ceinture noire
je perdait au milieu des étoiles.
C'était splendide et saisissant.
Ce tableau, que nul n'avait
emplé remplit d'enthousiasme l'esprit de
Perdu dans. l'immensité, il
un instant, qu'il avait conquis
Plendeurs. Ce premier succès dans un voya·
ge en plein inconnu l'engagea à aller
S'aidant des mains plue¡ ,que des pieds, iL
s'avança dans l'unique chemin à sa.
curiosité, et ne retint pas un cri de joie en
apercevant tout à coup, à quelque distance
au-dessous de lui, les clochetons et les toit¡
Il ne s'était pas trompE. La montagne dont
ment à pic il ne failait pas songer
ver un chemin pour descendre.
Bah 1 se dit le jeune homme sans
la hauteur à laquelle il se trouvait,
une bonne corde le reste sera
et
est descendu dans cette contrée jusqu'à 17 de-
grés Réaumur. >
Les dernières pluies ont de nouveau fait
monter les eaux de la Seine, qui, samedi,
étaient descendues', à l'étiage du Pont-Royal,
mètre 90 hier, elles y marquaient 2 mè-
tres 10; au Pont-au-Change, z mètres; et au
pont d'Àusterlitz; 1 mètre 95.
La réouverture de l'Opéra dans la salle des
Italiens, qui a failli ne pas avoir lieu hier,
par suite d'une indisposition de M. Gaillard,
s:est faite cependant. La représentation s'est
passée sans incident remarquable.
Vers neuf heures, le beau public de l'O-
péra est arrivé, les loges se sont remplies,
les toilettes se sont étalées, enfin la résurrec-
tion de notre première scène lyrique a été
complète.
Des. dépêches de Londres annoncent la
;mort, tout à fait inattendue, de M. Louis
Merton, banquier e spéculateur bien connu
à Paris, et propriétaire au journal le Soir.
Cette mort subite a causé une certaine émo-
tion à la Bourse,' ainsi qu'on le verra dans
notre Bulletin financier, et a donné lieu à
toutes sortes de commentaires. Il paraît que
M. Merton était déjà souffrant en partant ces
jours-ci pour Londres. Il n'avait qtie trente-
deux ans.
A midi, sa jeune femme ignorait encore le
malheur, qu'on ne savait comment lui ap-
prendre.
Par, mesure purement conservatoire, dit le
Joiif-nal de Paris, les scellés ont été apposés
aux bureauxde la maison de banque Merton,
rue de la Paix, 6.
Une affiche à la main, placée sûr la porte,
est ainsi conçue
Fermé provisoirement pour cause de décès de
M. Louis Merton:
M. Louis Merton, dit le Soir, a succombé
hier, à Londres, d'une attaque d'apoplexie
foudroyante.
Masselot, l'agent de police révoqué dont
nous avons annoncé l'arrestation il y a quel-
ques semaines, n'a pas été reconnu par l'ins-
trnction comme l'auteur de la dénonciation
dirigée contre Vincenzini sur la place de' la
Bastille en février 1871. Il va être rendu à la
liberté.
L'affaire Vincenzini viendra devant le 18e
conseil de guerre, à, Paris, vers le 15 du mois
prochain.
Un individu s'était juché hier on ne sait
comment sur l'enseigne d'un marchand de
Chaussures -de la Grande-Rue des Batignolles
Posté sur le rebord, assez large, un verre
Ma main, il criait qu'il était le propre cousin
de Bacchus, etc.
En un instant, un rassemblement de plus
de cinq çajftts personnes s'était formé devant
la maison.
Des agents arrivèrent. Il fallut faire le siége
en règlç de l'enseigne, l'individu refusant
de descendre.
On dressa une échelle à droite, il se réfu-
gia à gauche; on en posa une seconde et on
parvint enfin à s'emparer de lui.
• Il s'était subitement calmé et se laissa
conduire, tranquillement chez le commissaire
de police.
La on a constata que le pauvre homme
n'avait pas la tête bien solide, et qu'il a déjà
passé quelque temps à l'asile Saint-Anne. On
l'a gardé provisoirement.
La même imprudence, tant. de fois signa-
lée inutilement, entraîne toujours les mêmes
résultats.
Une dame de la rue Cadet s'était endormie
dans la nuit d'hier en laissant une bougie
allumée sur la table de nuit.
La flamme a atteint les rideaux, et la dame
ne fut réveillée qu'au bruit que l'on pt au
dehors, en voyant les flammes.
Le concierge et les locataires' pénétrèrent
dans sa chambre; et parvinrent à éteindre le
feu, qui avait déjà fait des progrès, et a causé
pour quelques mille francs de dégâts.
,Une colonie pour les enfants idiots va être
Fenilletoi di 21 Janvier 1874
LE ROI DE CORSE
? Reine des Vagaes
Le Lac noir
suite Suite-
Avant que Bernard eût pu de nouveau s'op-
'Poser à son dessein, Frédéric s'élança sur la
planche légère, et s'éloigna, rasant l'onde
noire et tranquille, et fredonnant un r2frain
de batelier, au grand effroi du serviteur qui
grelottait sur le boxa, d'inquiétude et de
îroid.
Bientôt Bernard ne vit plus que la lan-
terne qui se balançait au loin dans l'obscu-
rité. Alors, ne pouvant mieux, il pria Dieu
•fjour l'imprudent.
Les notes affaiblies du chant de Frédéric
arrivaient jusqu'à lui, le rassurant un peu.
Tout à coup, il crut entendre,un cri et se
releva.
Le cœur serré, l'œil fixé sur le point qui
était son espoir, 'il attendit, et les minutes
lui semblèrent des siècles.
Hélas il n'entendait plus rien. La lumière
lej auyre homme, 4ans
ajoutée à l'asile d'aliénés de Vaucluse (Seine
et-Oise).
On adjugeaithier, au tribunal de commerce
de la Seine, les divers travaux à exécuter,
pour la transformation du bâtiment de la
ferme à cet usage. Ils ont été adjugés
Maçonnerie, à M. Mignaton Charpente, à M.
Belflors; Menuiserie, à l: Viguiers; Serrure-
rie, à 1\1:. Durnont; Fumisterie, à M. Genest;
Peinture, à M. Maugers. ̃
Dans la nuit d'avant-hier, un voleur s'est
introduit dans la boutique de M. t pape-
tier et marchand de musique, 12, boulevard
Voltaire,et y a soustrait pour- environ 800 fr.
de marchandises.
M. et Mme G. qui demeurent à l'entre-
sol, n'ont absolument rien entendu, pas plus
que des personnes qui couchent au sous-sol.
On suppose que le voleur s'est caché à l'in-
térieur de-la maison avant qu'on ait fermé
.la porte, et que c'est de là qu'à l'aide d'ef-
fraction il a pénétré dans le magasin.
Feu M. Anatole Cressent a légué à l'Etat
100,000 fr. qui, augmentés de 20;000 Ir. gé-
néreusement donnés par la famille, ont servi
à la fondation d'un concours d'opéra ou d'o-
péra comique.
Un premier concours n'ayant pas donné
de résultat, les poëmes destinés au second
concours peuvent, à partir de, ce jour, être
déposés ou envoyés par la poste et franco, à
la direction des beaux-arts, bureau des théâ-
tres, 1, rue de Valois; ils y seront reçus jus-
qu'au 15 avril prochain.
On a retiré hier matin de la Seine, près du
pont d'Austerlitz, le corps d'un individu pa-
raissant âgé de cinquante-cinq ans.
Dans l'une de ses poches on a trouvé un
livret au nom de Louis Charpentier, cor-
royeur, 32, rue de Gentilly. •
THÉÂTRES
L'art dramatique vient de faire une perte
qui eût été sensible en tout temps, mais qui
paraîtra, plus grave encore à une époque où
les grands comédiens sont si rares!
Berton appartenait à une famille d'artistes
par excellence. Son grand-père était le com-
positeur renommé, contemporain de Dalay-
rac, de Nicolo, auquel l'Opéra-Comique dut
une partie de ses succès populaires sous le
premier. Empire.
L'auteur de Montano et Stéplaanie, d'Aline,
reine de Golconde, et d'autres œuvres restées
célèbres, eut un fils, compositeur de musique
comme lui, mais qui mourut à la fleur de
l'âge. C'était le père du comédien que nous
venons de.perdre..
Celui-ci, après avoir fait de solides études
au Conservatoire, était entré au Théâtre-
Français. Il le quitta au bout de quelques
années pour le Vaudeville, mais il fut bientôt
appelé en Russie, où l'attendait l'héritage de
Bressant. Les succès qu'obtint Berton à Saint-
Pétersbonrg, pendant huit ans, eurent un
tel éclat; qu'ils le firent rappeler à Paris aux
conditions les plus brillantes. Au Gymnase,
où il entra à son retour, il succéda encore à
Bressant, et contribua au succès d'un réper-
toire qui fit la fortune du directeur actuel de
ce théâtre.
Après avoir quitté le Gymnase, Berton pa-
rut tour à tour sur les grands théâtres de
drame de Paris. On le vit à l'Ambigu, dans
le Drame de la r ue cle la Paix, à la Gaîté dans
la Belle Gabrielle, à la Porte-Saint-Martin dans
Patric! On le vit surtout à l'Odéon, où son
talent se développa tont entier dans les belles
créations du Marquis de Villemer, de la Conjii'
̃ration d'Amboisc,' du Bâtard, etc., etc.
Pendant le siège, Berton, resté dans Paris,
faisait partie d'une, compagnie de marche,
ainsi que son fils, qu'il n'avait pas voulu
quitter. Alors, plus d'une fois, sans ôter l'u-
niforme,, il parut dans des représentations
organisées au bénéfice des orphelins ou des
veuves de là guerre, et ily déclama cette ma-
gnifique pièce de Victor Hugo, l'Expiation.
Qui n'a pas entendu Berton lire l'Expiation,
cette solitude qui ressemblait à un tombeau,
n'eut plus que des idées de l'autre monde.
Il regardait le lac tout près de lui et tendait
les bras, croyant y voir flotter le corps de
son maître. Bientôt, le vertige le saisit; il se
recula jusqu'au rocher pour s'y appuyer.
Ses jambes tremblantes ne pouvaientplus le
porter; ses dents claquaient, troublant le si-
lence d'une façon sinistre.
Ah! s'il n'eut fallu que défendre son maî-
tre contre des assassins ou des animaux sau-
vages, Bernard n'aurait pas tremblé; mais
dans ce silence, dans cette tombe, dans cas
ténèbres, dans cet inconnu sans nom, il
avait peur.
Frédéric, cependant, était parti gaiement à
la découverte. En examinant la direction de
la grotte, il s'était convaincu qu'elle suivait
la même route que le sentier extérieur, et
devait conduire au château d'Orezza. Le ro-
cher, ainsi creusé par quelque révolution du
globe, devait faire partie de la masse im-
mense qui défendait par derrière l'approche
des bâtiments.
Il voulut savoir ce qu'il trouverait au delà
du lac. Et puis la curiosité s'était emparée de
lui, et la curiosité n'est pas exclusivement le
péché des filles d'Eve. Elle le conduisit donc
à l'autre extrémité du lac noir où il trouva
l'obstacle, la muraille de pierre. Il suivit len-
tement avec.précaution, ce mur aux aspéri-
tés dangereuses, sans que le moindre indice
lui fit espérer un résultat heureux.
Enfin*, un rayon vêau^ i&auit extérieure,
ne sait pas jusqu'où peut s'élever l'art de
bien dire, jusqu'où peut atteindre la chaleur
de l'artiste convaincu.
Berton joua l'année passée au Théâtre-Ita-
lien, dans les Deux Reines, de M. Legouvé.
Depuis cette époque, il était perdu pour le
public. Une maladie mentale, dont rien ne
put entraver les progrès, détruisit en quel-
ques mois cette intelligence si complète et ce
corps resté si jeune.
Berton est mort chez le docteur Blanche,'
samedi soir. Iln'avaitque cinquante-trois ans.
Ses obsèques ont lieu aujoure'hui, à midi,
à Passy.
Nous le répétons, c'était une des plus gran-
des pertes que pût faire l'art dramatique en
ce moment. CHARLES DARCOURS.
iTOeMierîy, CHIROiraCIINNE.de retour à Paris,
est, comme par le passé, visible, 19,r.Chaptal.
Un Prêtre a inventé un remède guérissant à
vie, et sans douleur, les cors et toutes affections
des pieds, 3 fr. (env. f°) martin, 30. FAUB. MONTMARTRE
DÉPARTEMENTS
On signale de Marseille le naufrage de la
tartane francaise l'Impérissable, à quelques
mètres de la côte le bateau était à la voile
et a dû chavirer dans ces rafales si violentes
et si fréquentes quand le vent souffle de ter-
re les trois hommes de l'équipage ont péri
dans le naufrage.
A Audierne, le bateau de pêche le Jeune-
Adrien, monté par cinq hommes, en voulant
franchir la barre, eut ses avirons brisés il
tomba en travers et fut entraîné au large,
presque rempli d'eau.
La canot de sauvetage fut immédiatement
mis à la mer, franchit la barre malgré la
force des lames, dont la violence augmentait
d'heure en heure, et alla jeter une remorque
au bateau de pêche, après lui avoir donné
des avirons de rechange. Parti à sept heures
de sa station, le canot franchissait la barre
d'Audierne à onze heures et demie, et ren-
trait dans le port sain et sauf.
Avant hier à Lyon, raconte le Salut public.
un conducteur d'une voiture, maltraitait son
cheval à coups de fouet, qu'il accompagnait
de jurons énergiques.
Les passants commençaient. à s'indigner,
lorsqu, un individu de haute stature, s'appro-
cha du voiturier et lui demanda en anglais
quelle heure il était
L'homme lui fit répéter sa question, puis,
n'y comprenant goutte, l'envoya promener.
L'étranger, sans plus attendre, administra
une bonne volée de coups de poings au char-
retier.
Puis, il lui dit en fort bon français
t- Excusez-moi, je suis étranger mais vo-
tre cheval n'ayant pas compris ce que vous
lui disiez, je vous l'ai vu accabler de coups
j'ai cru que c'était l'habitude ici. Je vous ai
demandé l'heure, vous ne m'avez pas compris,
et j'ai fait comme vous.
La femme X. domiciliée àPort-à-Binson
(Marne), se présentait avant-hier devant la
gendarmeried'Epernay et faisait le récit sui-
vant
« Dans la matinée, mes deux enfants
jouaient dans ma chambre, lorsque le plus
jeune, âgé de cinq ans, à la suite d'une lé-
gère querelle avec sa sceur, s'arma d'un
couteau et en frappa cette dernière de deux
coups, l'un à la cuisse, l'autre à l'aine. »
Malgré cette déclaration, la femme X.
accusée par la rumeur publique d'avoir elle-
même frappé son enfant et d'avoir imaginé
cette fable pour détourner les soupçons, fut
immédiatement arrêtée..
D'un caractère haineux et vindicatif, on l'a
vue souvent brutaliser sa fille, et au mois de
septembre dernier, elle lui avait déjà porté
un coup de couteau.
Une enquête a été immédiatement ouverte.
TABAC IVROGNERIE IGNORANCE
63Ste '57'Bon Livre Kion(cTS) IO°-
Chez tous Libraires, 80 Bons Livres à 10 c.
vint le frapper au visage et lui arracher ce s
cri qu'avait entendu Bernard, cri de joie c
qui fut pris pour un cri de détresse. 1
11 y avait une ouverture au rocher, mais c
elle n'avait garde d'être au niveau de la e
nappe d'eau. Le jeune aventurier s'appro- c
cha de la muraille, et s'élança de sa planche i
sur une aspérité du lac, retenu à son radeau t
par une corde qu'il avait liée autour de ses 1
reins. C'était humide et glissant. Mais en
s'accrochant plus haut avec les mains, il
parvint à se tenir debout sur la pierre.
Le ciel était au-dessus de sa tête. Au delà 1
de l'étroite ouverture, son œil avide décou- ]
vrait l'immensité. L'atteindre n'était plus ï
qu'un exercice gymnastique. Frédéric s'at-
tacha au cou le oordon qui tenait sa lan-
terne, et grimpa.
Quelle surprise Son bras, en passant par
la crevasse ne rencontraqu'un corps flexible,
de la mousjse'et des plantes grimpantes mas-
sées là par les siècles. Il suffisait de les dé-
chirer pour rendre le passage facile.
L'aven turier attacha solidement son radeau
à une'pointe du roc et disparut à l'extérieur.
La lune s'était levée pendant son voyage
souterrain; il resta un moment immobile
d'émotion à la vue du tableau grandiose qui
se déroulait devant lui. Il était sur un ro-
cher, ou plutôt sur un morceau de rocher,
pareil à ceux qui l'entouraient de toutes
parts, blocs immenses de marbre et de gra-
nit, formant de longues chaînes noires entre
les pics qui.
LA PETITE POSTE
«. »4i., ci Angers. L'enfant naturel d'une SiraW
gère, s'il a été. régulièrement adoptépar un Français,
doit être considéré comme Français et soumis a 1*
loi de recrutement.
m. A. s. à Paris. Pour obtenir un emploi de
l'Etat, les états de services de votre père, sont assu-j
rément une excellente recommandation, mais il,
faut y joindre les vôtres.̃̃
m. p. à Liancourt On peut considérer comma
orphelins, aux termes de l'an. 17 de la loi de recru"
tement, les enfants dont la mère est morte et dont
le père a été déporté. Dès lors, l'aîné de ces enfants
doit être dispensé du service d'activité en temps dp
paix.. ̃
UN DRAME CONJUGAL
COUR D'ASSISES DE MAINE-ET-LOIRE
Présidence de M. le conseiller MORIN.
Trois kilomètres séparent le bourg de
MarcéduhameaudeMatheflon. Cette distance
est parcourue chaque matin et chaque soir
par Alexis Rousteau, qui travaille à MathefloQ
comme garçon de moulin, et habita Marcé
avec sa jeune femme.
Des relations, facilitées par les absences
forcées du mari, s'étaient nouées entre Alé-
lanie Rousteau et un journalier du bourg,
Eugène Videault.
Devenir l'épouse de celui-ci, tel était lé
plus ardent vœu de Mélanie. Pour arriver à"
la réalisation de ce rêve, ni elle ni. Videault
ne reculèrent devant le crime.
A trois reprises différentes, des tentative
d'assassinat furent dirigées contre Rousteau.
Une première fois, la femme coupable mêla
des substances vénéneuses à l'eau-de-vie que;
son mari a coutume de boire. Ce moyen
échoue. Elle essaie de l'acétate de cuivra
qu'elle introduit dans une tasse de café, N.ouy
vel insuccés.
Alors, Videault, armé d'un fusil, s'embua
que le soir sur le passage, de la victime,. 6)
fait feu.
Le coup, mal dirigé, atteint à la jambQ
Rousteau qui conservé assez de force pouf
crier au secours.
Le meurtrier ne tarde pas à être arrête,
ainsi que- sa complice c'est à Angers, devant
le jury des assises, que orient se dénouer leu3
funeste roman d'amour.
Videault a vingt ans, la femme Rousteatt
en a trente et un. Pendant la lecture de Tacts
d'accusation, tous deux courbent la -tête, sa,
cachent le visage et sanglotent.
L'interrogatoire s'effectue rapidement; en
présence des témoignages circonstanciels qu
les accablent, la voie des dénégations est fer?-
mée aux coupables. •;
Parmi les dépositions, il en est une qui
produit sur l'auditoire et sur les juges une'
impression extrêmement vive c'est celle
d'Alexis Rousteau qui, le corps afiaibli par
la souffrance, le visage hâve, le regard voile,
les lèvres tremblantes, vient retracer les pé-
rils auxquels la Providence l'a arraché.
Ce mari outragé, cette victime des plus lârt
ches attentats montre une mâle résignation,
une indulgence admirable, un calme qui tout'
che au sublime.
Sans un mot de blâme courts accuses,
sans même un reproche àl'adr^sse de celle
qui porte sou nom, de celui qu'il appelait son i
ami, le malheureux raconte les faits simple-
ment, sobrement. • ••
M. le procureur de .la République Batbe-*
dat,'dans son réquisitoire, rend hommage 4
cette générasité; il montre combien ell? lait
ressortir avec plqs de force l'horreur qu'ms*
pirent les criminels.
Me Affichard et M" Cubain présentent la-
défense de Videault et de Mélanie Rousteau.
Depuis l'ouverture des débats, celle-ci pa-
raît en proie à une agitation des plus violon-
tes. Tandis que son amant parle,. elle jette
sur les juges des regards égarés par ins-
tant, elle prend satète à deuxmams, et d'un*
voix brisée « Malheureuse 1 s ecne-t-elle,.
j'ai mérité la mort 1 n 1
Et comme le défenseur invoque la ratura
jury: a Non! reprend la femme- afec une
énergiefarouche, non pas de pitiépour moij>
je veux me repentir dans la mort 1. )
és les uns sur les autres, à des hauteurs inl
calculables. Derrière lui, et les cotes
nasse géante le menaçait; sous ses pieds
les de roc montraient leur pente uni
glissante; devant lui, la piève (le Niolo sa
iéveloppait avec ses villages riants, ses
les riches et coquettes. ses champs de
et d'oliviers. Puis, au loin, tout
,'entour, la grande, ceinture noire
je perdait au milieu des étoiles.
C'était splendide et saisissant.
Ce tableau, que nul n'avait
emplé remplit d'enthousiasme l'esprit de
Perdu dans. l'immensité, il
un instant, qu'il avait conquis
Plendeurs. Ce premier succès dans un voya·
ge en plein inconnu l'engagea à aller
S'aidant des mains plue¡ ,que des pieds, iL
s'avança dans l'unique chemin à sa.
curiosité, et ne retint pas un cri de joie en
apercevant tout à coup, à quelque distance
au-dessous de lui, les clochetons et les toit¡
Il ne s'était pas trompE. La montagne dont
ment à pic il ne failait pas songer
ver un chemin pour descendre.
Bah 1 se dit le jeune homme sans
la hauteur à laquelle il se trouvait,
une bonne corde le reste sera
et
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