Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1869-03-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 27 mars 1869 27 mars 1869
Description : 1869/03/27 (Numéro 2277). 1869/03/27 (Numéro 2277).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k590328t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
4
Le Petit Journal
Ici un formidable coup de sonnette, puis
« Frappez Judas.»
A peine cet appel étaït-il entendu que, sur le
malheureux chargé du rôle du disciple parjure,
tombaient drus comme grêle, les coups, des zélés
dans la nuit que la commune possédait d'églises,
de chapelles, de croix et de rues, aussi, lorsqu'au
lever de l'aurore, les fervents rentraient heureux
en leur.logis, le pauvre Judas, fiévreux, courba-
turé, dégoûtant de sang et les pieds meurtris, re-
gagnait clopin-clopant, son domicile!
Il est superflu de dire qu'habituellement celui
qui remplissait ce rôle était un gars aux formes
athlétiques qui avait la foi aussi robuste que les
Le Cloqueman était en outre tenu, dans la nuit
de la Toussaint au 2 novembre, de parcourir les
rues et les places de la commune en agitant sa
cloche et en répétant constamment ces paroles,
qui perçues entre deux sommes, étaient bien de
nature à donner la chair de poule aux esprits ti-
m?pour les trépassés. »
Dans certaines communes du Bas-Sangterre,
non-seulement cela se pratiquait dans la nuit du
i" au 2 novembre, mais encore chaque fois qu'il
survenait un décès. L'homme à la cloche, alors,
faisait appel aux prières des fidèles pour l'âme de
M. le nouveau décédé.
Les fonctions de Cloqueman qui, dans bien des
paroisses, se confondaient avec celles de sonneur
et de croque-morts, donnaient droit à certains bé-
néfices, aussi ont-elles été supprimées au grand
mécontentement des titulaires.
Il nous a été raconté, relativement à la sup-
pression de l'emploi du Réveilleur, l'anecdote sui-
Un personnage considérable de la ville d'A-
miens, voyageait avec sa femme et ses filles.
Surprise par le crépuscule, cette famille fut
obligée de s'arrêter dans une hôtellerie de Pé-
ronne-la-Pucelle, si nos souvenirs nous sont
fidèles:
Au milieu de la nuit, l'honnête Cloqueman
remplissant son devoir, sonna sous les fenêtres
de l'hôtellerie, et se mit, de sa lugubre voix de
basse, à demander des prières pour l'âme de
quelque nouveau mort.
Réveillées subitement, ces dames fort impres-
sionnables sans doute, se levèrent éperdues, et,
folles de terreur, elles demandèrent du secours,
tombèrent en syncope, puis voulurent quitter
sans délai une ville où l'hospitalité se faisait
payer si cher
A son retour à Amiens, le haut personnage fit
des démarches pour obtenir l'abolition immé-
diat d'un usage qu'il qualifiait de « dangereux. »
S'ils sont francs et loyaux, en général, ils sont
aussi entêtés, ces bons Picards, et ce ne fut pas
chose facile que de supprimer une habitude dont
l'origine se perdait dans la nnit des temps.
Quelques communes seules observèrent les
ordres donnés par l'administration puis, peu à
peu, leur exemple fut suivi, et, aujourd'hui, cette
coutume bizarre a entièrement disparu.
EUGÈNE d'HERHIQNY.
ETRANGER
On sait ce que fut Barnum, le prince du puff
américain. Eh bien! un ami m'écrit de New-
York que Barnum est dépassé par l'audace et par
l'originalité des conceptions d'un nouvel impré-
sario, le très illustre John Taylor, de Chicago.
En ce moment Taylor complète l'engagement
d'une troupe féminine, composée d'autant de su-
jets qu'il y a de nations au monde. Chaque sujet
engagé doit être un type parfait de sa race, de
eeize à vingt ans au plus. Sa garde-robe se com-
posera des différents costumes caractéristiques de
sa nation, dont il se parera tour à tour.
Quelle variété de costumes, et même de non
costumes, depuis la femme du Groënland saucis-
sonnée dans des peaux de bête, jusqu'à l'Afri-
caine, simplement ornée d'une courte et fraiche
crinoline de plumes!
Comme la beauté, la jeunesse et le costume
nationale ne suffiraient pas, dans la pensée de
l'entrepreneur de Chicago, pour attirer la foule
auprès de ses pensionnaires il exige aussi d'elles
qu'elles sachent ou chanter ou jouer d'un instru-
ment, ou danser, ou déclamer, ou intéresser par-
ticulièrement par un talent quelconque.
COMPTE Banq. 2 Prée. cours. clôt. (les
'PRIX OFFICIELS
70 55 7035 7050 Départ. Seine 236 Colza
Crédit agricole 105 Farines)' 1.370.596 33.317 »
Crédit foncier colonial 430 t00 Nord (nouv. rés.) 165.568 33.065 »
88 Mai 182.954 »
Société algérienne. 505 Charentes. Courant
Midi Bourbonnais.. 330 »
Lyon-Genève. 321. Union des Gaz
Ouest.' à Alais. »
Ce Parisienne du Gaz PRIX COMMERCIAUX 4.507 5 »
Messaôeries. Autrichiens.570.202 »
106 fiai 20 55321 Ouest 328 5i gudaut.etH.-Ital. 2.217.887
intérieure. Mai en août.
4 derniers. de 437.782 496.361 »
Autrichiens.
75 5) PARTICULIER 934 »
5! 51 75 en gare
Choix Portugais. »
6375 50 i3.183
Pour l'exploitation de cette troupe d'un nou-
veau genre, si nombreuse et d'une surveillance si
délicate, ce ne sera point trop de tout l'esprit ad-
ministratif de M. Taylor. Depuis trois ans déjà
des agents de cet impresario courent le monde, et
contractent des engagements. Ce Barnum numé-
ro deux, qui a su adr.oitement intéresser la
science à son entreprise d'un si grand charme
pour les yeux, parcourra, à la tète de son batailt
Ion, les principales villes du monde.
Ses calouls sont faits, il compte multiplier par.
dix les trois ou quatre millions qu'il lui aura
fallu pour réunir son personnel et l'engager.
Quelques capitalistes bien connus à Nev\>York
sont intéressés, dit- on, dans cette curieuse spé-
culation, d'un caractère éminemment américain.
Apprêtons-nous, ajoute le Siècle, à contempler
un jour ce brillant spécimen des dérivés nom-
breux de notre bonne aïeule du paradis terrestre,
Mme Adam, d'agaçante mémoire.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
AUGUSTE~ÏMETTE
TROISIÈME PARTIE
L'ASSASSINAT DE LA RUE DU POT-DE-FER
IX ,:r
L'Hôtel de Courlande
Un homme accourut et dit à celui qui
semblait commander les hommes que Du-
plaindois avait pris pour des voleurs.
Nous sommes joués, c'est lui qui se
sauve là-bas.
L'imbécile, firent les agents qui, lâ-
chant d'un coup le pauvre garçon, le firent
rouler dans les chardons et les herbes.
Et tous les individus se précipitèrent du
côté où l'ombre avait disparu.
Resté seul, ne se rendant pas bien compte
de ce qui venait de lui arriver, Duplaindois
se releva, se tâtant et disant
Et l'on appelle ça un gouvernement.
Les honnêtes gens sont obligés de se défier
autant de la police que des 'voleurs, et je
vous demande dans quel état ils m'ont mis,
mon jabot déchiré. mon collant craqué.
tonnerre je vais un peu me plaindre et leur
faire payer tout cela. J'irai chez le com-
missaire.
Il suffit à Duplaindois d'avoir prononcé
ce nom pour immédiatement renoncer aux
poursuites.
Que pouvaient donc avoir fait à Duplain-
dois les commissaires de police pour qu'il
ait si peu le désir de se trouver face à face
aveceux?
Duplaindois retourna à l'endroit où on
l'avait terrassé, et grâce à ses yeux de chat,
il ne tarda pas à retrouver les deux pièces de
cinq francs que Manette lui avait données.
En remettant l'argent dans ses poches, il
s'aperçut que sa menue monnaie n'était
plus là.
Ainsi c'est la police qui vous vole
maintenant.
Tout piteux, la tête basse, Duplaindois
gagna la rue Royale et la place de la Con-
corde entré à l'hôtel de Courlande, il de-
manda sa clé.
Monsieur Duplaindois, fit le garçon,
j'ai ordre de vous la refuser, si vous n'ac-
quittez pas votre note.
Mon cher ami, vous direz à votre maî-
tre que c'est demain seulement que je le
payerai. je quitterai l'hôtel, n'étant pas ha-
bitué. à être traité ainsi. donnez-moi ma
clé et demain je lui parlerai, à ce monsieur.
Monsieur, il m'est défendu de vous
laisser monter.
Ah ça, tonnerre pour qui me prend-on
ici? Oublie-t-on que je représente le Portu-
gal ei1 France.
Les routes sont infestées de vos bandits de
soldats, les postes ne fonctionnent plus.
on me vole l'argent que mon gouvernement
m'envoie. Encore tout à l'heure des agents
de votre gouvernement m'ont terrassé et
volé les quelques louis qui me restaient.
Apres,m'avoir dévalisé dans les rues, veux-
tu m'insulter ici?
Et Duplaindois fit une pause. Le garçon ne
broncha pas plus que s'il était sourd; les
imprécations du Portugais terminées, il pré-
senta une note, en disant
Voici la note.
Duplaindois redevint triste; il avait oublié
que le garçon n'était là que pour exécuter
l'ordre donné.
Alors, fit-il d'une voix qui alla re-
muer le garçon jusque dans les entrailles.
Alors, brisé, roué 'de coups, me tenant à
peine. il faut ce soir encore que j'aille cou-
cher dans les Champs-Elysées, sur la terre
dupé. dure. bien dure. trop dure.
Et deux grosses larmes glissèrent le long
des joues du misérable.
Voyons, vous n'êtes pas raisonnable
aussi, Ni. Duplaindois, votre note monte à
trois cent vingt francs. Donnez un à-
compte.
Duplaindois, sans dire un mot, tira les dix
francs que lui avait donné Manette. Le gar-
çon les prit et dit
On va me dire des sottises; mais enfin,
je dirai que vous me donnerez le reste de-
main. Tenez, voici votre clef.
Le garçon finissait de souper, un petit
pain d'une livre non entamé était sqr la ta-
ble d'une voix qu'on ne peut définir, il dit
à Duplaiudois, qui gagnait l'escalier
Monsieur Duplaindois, vous oubliez vo-
tre pain.
Le pauvre diable revint, prit le pain, les
larmes aux yeux il tendit la main au brave
garçon celui-ci, tout confus, ne savait com-
ment contenir son émotion; il rougissait, le
pauvre gars, de sa bonne action.
La sonnette de l'hôtel retentit.
Alors Duplaindois gagna sa chambre; du
revers de sa manche il essuya ses yeux.
puis, s'asseyant devant une petite table, il
dressa son couvert.
Un verre qu'il emplit d'eau jusqu'au bord;
puis, fouillant dans ses poches, il tira un
morceau de sucre, économisé sur la demi-
tasse prise le soir à Tivoli.
Et, accoudé la tête dans sa main, mordant
à même dans son pain. il rêva.
Elle était bien triste, la belle figure de
Jean Duplaindois. Oh! c'est qu'ils sont
laids, les rêves que la misère fait faire.
Son souper fini, le pauvre portugais se
coucha en se disant
Allons, à demain, nous verrons si Ma-
nette ne m'a pas menti. Si elle mentait!
baht demain je dînerai toujours. Et il s'en-
dormit.
Le garçon de l'hôtel avait pris la malle
du voyageur qui avait sonné, à l'hôtel de
Courlande et l'avait conduit à sa chambre.
Là, il avait dressé un couvert et servi un
souper auquel le voyageur faisait honneur,
lorsque le garçon rentra, apportant le livre
de l'hôtel, et dit
Monsieur sera-t-il assez bon pour écrire
son nom sur le livre ?
Déjà!
C'est que, Monsieur, toute la police est
sur pied dans le quartier depuis trois jours, et
peut-être m'obligerait-on à réveiller Mon-
sieur.
Donnez!
Le garçon ouvrit le livre et le nouvel ar-
rivé écrivit cette même désignation qu'à
Châlons.
Léon Paillard,'lieutenant au 15" de li-
gne, en congé à Paris.
(La suite à demain.) BOUVIER.
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Rue de La Fayette, di, Paris.
Le Petit Journal
Ici un formidable coup de sonnette, puis
« Frappez Judas.»
A peine cet appel étaït-il entendu que, sur le
malheureux chargé du rôle du disciple parjure,
tombaient drus comme grêle, les coups, des zélés
dans la nuit que la commune possédait d'églises,
de chapelles, de croix et de rues, aussi, lorsqu'au
lever de l'aurore, les fervents rentraient heureux
en leur.logis, le pauvre Judas, fiévreux, courba-
turé, dégoûtant de sang et les pieds meurtris, re-
gagnait clopin-clopant, son domicile!
Il est superflu de dire qu'habituellement celui
qui remplissait ce rôle était un gars aux formes
athlétiques qui avait la foi aussi robuste que les
Le Cloqueman était en outre tenu, dans la nuit
de la Toussaint au 2 novembre, de parcourir les
rues et les places de la commune en agitant sa
cloche et en répétant constamment ces paroles,
qui perçues entre deux sommes, étaient bien de
nature à donner la chair de poule aux esprits ti-
m?
Dans certaines communes du Bas-Sangterre,
non-seulement cela se pratiquait dans la nuit du
i" au 2 novembre, mais encore chaque fois qu'il
survenait un décès. L'homme à la cloche, alors,
faisait appel aux prières des fidèles pour l'âme de
M. le nouveau décédé.
Les fonctions de Cloqueman qui, dans bien des
paroisses, se confondaient avec celles de sonneur
et de croque-morts, donnaient droit à certains bé-
néfices, aussi ont-elles été supprimées au grand
mécontentement des titulaires.
Il nous a été raconté, relativement à la sup-
pression de l'emploi du Réveilleur, l'anecdote sui-
Un personnage considérable de la ville d'A-
miens, voyageait avec sa femme et ses filles.
Surprise par le crépuscule, cette famille fut
obligée de s'arrêter dans une hôtellerie de Pé-
ronne-la-Pucelle, si nos souvenirs nous sont
fidèles:
Au milieu de la nuit, l'honnête Cloqueman
remplissant son devoir, sonna sous les fenêtres
de l'hôtellerie, et se mit, de sa lugubre voix de
basse, à demander des prières pour l'âme de
quelque nouveau mort.
Réveillées subitement, ces dames fort impres-
sionnables sans doute, se levèrent éperdues, et,
folles de terreur, elles demandèrent du secours,
tombèrent en syncope, puis voulurent quitter
sans délai une ville où l'hospitalité se faisait
payer si cher
A son retour à Amiens, le haut personnage fit
des démarches pour obtenir l'abolition immé-
diat d'un usage qu'il qualifiait de « dangereux. »
S'ils sont francs et loyaux, en général, ils sont
aussi entêtés, ces bons Picards, et ce ne fut pas
chose facile que de supprimer une habitude dont
l'origine se perdait dans la nnit des temps.
Quelques communes seules observèrent les
ordres donnés par l'administration puis, peu à
peu, leur exemple fut suivi, et, aujourd'hui, cette
coutume bizarre a entièrement disparu.
EUGÈNE d'HERHIQNY.
ETRANGER
On sait ce que fut Barnum, le prince du puff
américain. Eh bien! un ami m'écrit de New-
York que Barnum est dépassé par l'audace et par
l'originalité des conceptions d'un nouvel impré-
sario, le très illustre John Taylor, de Chicago.
En ce moment Taylor complète l'engagement
d'une troupe féminine, composée d'autant de su-
jets qu'il y a de nations au monde. Chaque sujet
engagé doit être un type parfait de sa race, de
eeize à vingt ans au plus. Sa garde-robe se com-
posera des différents costumes caractéristiques de
sa nation, dont il se parera tour à tour.
Quelle variété de costumes, et même de non
costumes, depuis la femme du Groënland saucis-
sonnée dans des peaux de bête, jusqu'à l'Afri-
caine, simplement ornée d'une courte et fraiche
crinoline de plumes!
Comme la beauté, la jeunesse et le costume
nationale ne suffiraient pas, dans la pensée de
l'entrepreneur de Chicago, pour attirer la foule
auprès de ses pensionnaires il exige aussi d'elles
qu'elles sachent ou chanter ou jouer d'un instru-
ment, ou danser, ou déclamer, ou intéresser par-
ticulièrement par un talent quelconque.
COMPTE Banq. 2 Prée. cours. clôt. (les
'PRIX OFFICIELS
70 55 7035 7050 Départ. Seine 236 Colza
Crédit agricole 105 Farines)' 1.370.596 33.317 »
Crédit foncier colonial 430 t00 Nord (nouv. rés.) 165.568 33.065 »
88 Mai 182.954 »
Société algérienne. 505 Charentes. Courant
Midi Bourbonnais.. 330 »
Lyon-Genève. 321. Union des Gaz
Ouest.' à Alais. »
Ce Parisienne du Gaz PRIX COMMERCIAUX 4.507 5 »
Messaôeries. Autrichiens.570.202 »
106 fiai 20 55321 Ouest 328 5i gudaut.etH.-Ital. 2.217.887
intérieure. Mai en août.
4 derniers. de 437.782 496.361 »
Autrichiens.
75 5) PARTICULIER 934 »
5! 51 75 en gare
Choix Portugais. »
6375 50 i3.183
Pour l'exploitation de cette troupe d'un nou-
veau genre, si nombreuse et d'une surveillance si
délicate, ce ne sera point trop de tout l'esprit ad-
ministratif de M. Taylor. Depuis trois ans déjà
des agents de cet impresario courent le monde, et
contractent des engagements. Ce Barnum numé-
ro deux, qui a su adr.oitement intéresser la
science à son entreprise d'un si grand charme
pour les yeux, parcourra, à la tète de son batailt
Ion, les principales villes du monde.
Ses calouls sont faits, il compte multiplier par.
dix les trois ou quatre millions qu'il lui aura
fallu pour réunir son personnel et l'engager.
Quelques capitalistes bien connus à Nev\>York
sont intéressés, dit- on, dans cette curieuse spé-
culation, d'un caractère éminemment américain.
Apprêtons-nous, ajoute le Siècle, à contempler
un jour ce brillant spécimen des dérivés nom-
breux de notre bonne aïeule du paradis terrestre,
Mme Adam, d'agaçante mémoire.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
AUGUSTE~ÏMETTE
TROISIÈME PARTIE
L'ASSASSINAT DE LA RUE DU POT-DE-FER
IX ,:r
L'Hôtel de Courlande
Un homme accourut et dit à celui qui
semblait commander les hommes que Du-
plaindois avait pris pour des voleurs.
Nous sommes joués, c'est lui qui se
sauve là-bas.
L'imbécile, firent les agents qui, lâ-
chant d'un coup le pauvre garçon, le firent
rouler dans les chardons et les herbes.
Et tous les individus se précipitèrent du
côté où l'ombre avait disparu.
Resté seul, ne se rendant pas bien compte
de ce qui venait de lui arriver, Duplaindois
se releva, se tâtant et disant
Et l'on appelle ça un gouvernement.
Les honnêtes gens sont obligés de se défier
autant de la police que des 'voleurs, et je
vous demande dans quel état ils m'ont mis,
mon jabot déchiré. mon collant craqué.
tonnerre je vais un peu me plaindre et leur
faire payer tout cela. J'irai chez le com-
missaire.
Il suffit à Duplaindois d'avoir prononcé
ce nom pour immédiatement renoncer aux
poursuites.
Que pouvaient donc avoir fait à Duplain-
dois les commissaires de police pour qu'il
ait si peu le désir de se trouver face à face
aveceux?
Duplaindois retourna à l'endroit où on
l'avait terrassé, et grâce à ses yeux de chat,
il ne tarda pas à retrouver les deux pièces de
cinq francs que Manette lui avait données.
En remettant l'argent dans ses poches, il
s'aperçut que sa menue monnaie n'était
plus là.
Ainsi c'est la police qui vous vole
maintenant.
Tout piteux, la tête basse, Duplaindois
gagna la rue Royale et la place de la Con-
corde entré à l'hôtel de Courlande, il de-
manda sa clé.
Monsieur Duplaindois, fit le garçon,
j'ai ordre de vous la refuser, si vous n'ac-
quittez pas votre note.
Mon cher ami, vous direz à votre maî-
tre que c'est demain seulement que je le
payerai. je quitterai l'hôtel, n'étant pas ha-
bitué. à être traité ainsi. donnez-moi ma
clé et demain je lui parlerai, à ce monsieur.
Monsieur, il m'est défendu de vous
laisser monter.
Ah ça, tonnerre pour qui me prend-on
ici? Oublie-t-on que je représente le Portu-
gal ei1 France.
Les routes sont infestées de vos bandits de
soldats, les postes ne fonctionnent plus.
on me vole l'argent que mon gouvernement
m'envoie. Encore tout à l'heure des agents
de votre gouvernement m'ont terrassé et
volé les quelques louis qui me restaient.
Apres,m'avoir dévalisé dans les rues, veux-
tu m'insulter ici?
Et Duplaindois fit une pause. Le garçon ne
broncha pas plus que s'il était sourd; les
imprécations du Portugais terminées, il pré-
senta une note, en disant
Voici la note.
Duplaindois redevint triste; il avait oublié
que le garçon n'était là que pour exécuter
l'ordre donné.
Alors, fit-il d'une voix qui alla re-
muer le garçon jusque dans les entrailles.
Alors, brisé, roué 'de coups, me tenant à
peine. il faut ce soir encore que j'aille cou-
cher dans les Champs-Elysées, sur la terre
dupé. dure. bien dure. trop dure.
Et deux grosses larmes glissèrent le long
des joues du misérable.
Voyons, vous n'êtes pas raisonnable
aussi, Ni. Duplaindois, votre note monte à
trois cent vingt francs. Donnez un à-
compte.
Duplaindois, sans dire un mot, tira les dix
francs que lui avait donné Manette. Le gar-
çon les prit et dit
On va me dire des sottises; mais enfin,
je dirai que vous me donnerez le reste de-
main. Tenez, voici votre clef.
Le garçon finissait de souper, un petit
pain d'une livre non entamé était sqr la ta-
ble d'une voix qu'on ne peut définir, il dit
à Duplaiudois, qui gagnait l'escalier
Monsieur Duplaindois, vous oubliez vo-
tre pain.
Le pauvre diable revint, prit le pain, les
larmes aux yeux il tendit la main au brave
garçon celui-ci, tout confus, ne savait com-
ment contenir son émotion; il rougissait, le
pauvre gars, de sa bonne action.
La sonnette de l'hôtel retentit.
Alors Duplaindois gagna sa chambre; du
revers de sa manche il essuya ses yeux.
puis, s'asseyant devant une petite table, il
dressa son couvert.
Un verre qu'il emplit d'eau jusqu'au bord;
puis, fouillant dans ses poches, il tira un
morceau de sucre, économisé sur la demi-
tasse prise le soir à Tivoli.
Et, accoudé la tête dans sa main, mordant
à même dans son pain. il rêva.
Elle était bien triste, la belle figure de
Jean Duplaindois. Oh! c'est qu'ils sont
laids, les rêves que la misère fait faire.
Son souper fini, le pauvre portugais se
coucha en se disant
Allons, à demain, nous verrons si Ma-
nette ne m'a pas menti. Si elle mentait!
baht demain je dînerai toujours. Et il s'en-
dormit.
Le garçon de l'hôtel avait pris la malle
du voyageur qui avait sonné, à l'hôtel de
Courlande et l'avait conduit à sa chambre.
Là, il avait dressé un couvert et servi un
souper auquel le voyageur faisait honneur,
lorsque le garçon rentra, apportant le livre
de l'hôtel, et dit
Monsieur sera-t-il assez bon pour écrire
son nom sur le livre ?
Déjà!
C'est que, Monsieur, toute la police est
sur pied dans le quartier depuis trois jours, et
peut-être m'obligerait-on à réveiller Mon-
sieur.
Donnez!
Le garçon ouvrit le livre et le nouvel ar-
rivé écrivit cette même désignation qu'à
Châlons.
Léon Paillard,'lieutenant au 15" de li-
gne, en congé à Paris.
(La suite à demain.) BOUVIER.
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