Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1869-02-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 11 février 1869 11 février 1869
Description : 1869/02/11 (Numéro 2233). 1869/02/11 (Numéro 2233).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5902842
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Bureaux rue de La Fayette, 61
1 Librairie dû Petit Journal
Tirage du PeliUoarnal 2jK§5^
LE WAGON 1>ÏI COMTE DE MÙmX~~
Je suis de ceux qui rêvent sur les ves-
,iges des grandeurs envolées sur les
restes d'un passé, évanoui.
Je comprends l'artiste qui va chercher
îans les mondes anciens, le papyrus, le
v narbre, la médaille qui rappellent à l'e3-
prit les grands personnages retournés au
de Dieu.
Je sympathise avec l'homme déjà âge,
̃ jiii sent ses yeux mouillés de larmes
Iuand il rencontre dans le reliquaire de
;;es souvenirs une lettre ·t l'encre jaunie,
in bouquet né des printemps éteints.
1 iont lès :lieurs. sont desséchées.
Et qui rappelle à son esprit de doux et
1 :tristes souvenirs.
L'endroit le plus favorable aux rêve-
les sur les reliques du passé que l'on peut
.rouver à Paris. c'est'assurément l'Hôtel
tes Ventes.
Après chaque décès, quand il y a des
Mineurs, des héritiers divers, une liqui-
dation à faire, on vend ce qu'a laissé le
léfunt. en vente publique.
On pourrait assurément faire opérer la
rente dans le domicile même du décédé..
II est des gens qui affirment que les
)rix d'adjudication v gagnent. en ce
on sait que les objets appartiennent
3Îen à des particuliers. et non a des
marchands qui revendent de vieilles ac-
quisitions.
Malgré cela, plus d'une famille a pré-
féré obéir à la loi dans les vastes salles
le l'hôtel de la rue Rossini.
Afin d'éviter l'encombrement occa-
donné par la foule des enchérisseurs.
Ce n'est pas qu.e i!Hôtel des Ventes
l'ait son cote curieux.
Henri Rochefort y a promené son fallot
tvant qu'il n'ait songé à allumer sa Lan-
terne
Et il nous a. appris dans ses Petits Mys-
tères de des ventes des traits fort
faisants do.nt je ne citerai qu'un exem-
ile
On vendait un jour le buste en biscuit
le l'amiral Duquesne.
Trente francs, ce buste! disait le
'Trieur depuis dix bonnes minutes.
-Feuilleton du il Février 1869
LES
J
Le Verre d'eau
Cependant, un pâle sourire avait effl'.euré
es lèvres de Gontran à la vue de Charmutte,
it il voulut tendre vers elle ses deux nu. uns
semblantes.
Mais la fatigue, les efforts qu'il avait fai ts,
^émotion aussi lui avaient enlevé le peu i de
orces qui lui restait, et après avoir murmi t-
e quelques mots, il secoua lentement la tête
Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre),
Abonnement» paris
TROIS MOIS FR.
SIX MOTS. 9 FR.
Hit AN. 18 FR.
QUOTIDIEN
1 UN NUMÉRO 3 CENTIMES,
^mtinaa a quelqu'un.
arbleu répliqua le Crieur, c'est du
'biscuit t de mer. puisque c'est le buste
,0n cherche dans les ventes après décès,
on les meubles, les literies, les tentures
ou les glaces, •
Mais bien les tableaux.
Il y, a, dit M. Henri Rochefort, des
coups à faire. des coups de fortune as-
surément.
Un petit propriétaire avait acheté, pour
égayer son salon, un tableau adjugé a un
brocanteur de la place de la Bourse.
Il l'avait pays deux cents et quelques
francs.
Le tableau était très enfumé, et l'ac-
quéreur le porta au nettoyage. Quand la
peinture eut reparu, on découvrit que le
tableau était une œuvre du Corrége
fort connue, mais dont l'original était
perdu depuis longtemps, l'Attaque de la
Tour d'amour.
La nouvelle se répandit; le roi de Hol-
lande fit faire au possesseur du chef-
d'œuvre les plus brillantes propositions,
et l'A ttaque delà Tour d'amour fut cédé
pour cent mille francs.
A son tour, dans son livre intitulé
l'Hôtel des Commissaires- Priseurs, M.
Champfleury a formulé des Conseils aux
Acheteurs, dont j'extrais les passages sui-
vants
Crier son enchère hardiment.
Seuls, les paysans croient qu'en se grattant le
bout du ne!. ou en secouant uvec acharnement un
bouton d'habit, cette façon mystérieuse d'enché-
rir soit profitable.
Payer un objet d'art sa valeur n'amène au
cœur aucun contentement.
Le collectionneur qui donne commission et n'a-
chète pas lui-môme, ressemble à cet Anglais qui,
avant noté sur son calepin la vue de Paris du
haut du Panthéon, y tit monter son domestique.
M. Innres, qui adorait Raphaël,- le trompait et
lui faisait quelques infidélités sans conséquence
avec Velasquez. Il en revenait plus épris pour
Raphaël.
11 est bon de se lier avec les commissaires-pr:-
seurs. Parler chevaux avec}le Escribe, curiosités
avec Mc Pillet, estampes avec Me Delberguo-Cor-
mont, tableaux modernes avec M°Boupsaron.
Petit à petit s'insinuer jusqu'à prendre place au
coin de leur foyer, faire leur partie de whist et
surprendre les secrets de l'hôtel Drouot.
C'est dans ces ventes publiques qu'ont
fer ra les yeux et tomba dans les bras du
docteur.
Mort il est mort s'écria Charmette,
hors d'elle-même.
Non, mon enfant, répondit Robert, il
n'est qu'évanoui.
Mais le sang coule. voy ez.
C'est sa blessure.
Il s'est donc battu ?
Il va a une heure.
Et il a été blessé?
J'avais prévu ce qui arrive. pour-
suivit le docteur; je me trouvais par hasard,
par bonheur, devrais-je dire, sur le lieu
du combat, et j'ai pu lui donner les premiers
soins que réclamait son état. Mon inten-
tion même était de le faire transporter chez
moi. mais il venait d'apprendre qu'il vous
retrouverait ici, et il a fallu le conduire jus- j
qu'à cette mansarde.
Pauvre Gontran! fit Charmette;
mais regardez donc, monsieur. cette pâ-
leur m'etiraye. il respire à peine. la
sueur perle sur son front.
L'atmosphère est bien chaude, en effet;
il lui faudrait de l'air.
Mon Dieu, que faire! Gontran, Gon-
tran, m'entendez-vous?. C'est moi, c'est
votre Charmette. répondezl.
A cet appel touchant, le blessé fit un effort
suprême. et parvint à rouvrir les yeux.
abonnement» Départ»
TROIS MOIS. 6 FR:
SIX MOIS 12 FR.
UN AH 24 Fil.
passé tour à tour les objets qui ont servi
aux plus illustres de ce siècle.
Il n'y a pas de héros pour son valet de
chambre, a dit un sceptique.
11 n'y en a pas non plus pour un collec-
tionneur. La collection des Petites affi-
ches est un des monuments les plus cu-
rieux à consulter.
On y trouve, annoncées tour à tour, les
réunions de créanciers de feu Capet, et la
vente de la baignoire de Marat.
Les ventes à l'encan ont eu leur côté
de philanthropie parmi les populations
de l'Asie.
L'usage des peuples de Perse ne per-
mettant pas aux anciens persans de doter
leurs filles, il y avait une manière fort
ingénieuse de,pourvoir à leur établisse-
ment.
On vendait toutes les jolies filles à l'en-
can L'adjudication et le payement de
son prix tenaient lieu de contrat de ma-
riage régulier.
Et avec l'argent qui provenait de ces
enchères, les magistrats mariaient les
filles laides qu'ils dotaient aux hom-
mes sans iortune. <̃
Pas trop mal conçu. pour.des Bar-
bares
C'est une vente à l'encan, d'un autre
genre, dont j'ai trouvé l'annonce dans
le Constitutionnel d'hier.
La vente des effets ayant appartenu à
l'illustre défunt a été faite il y a plu-
sieurs mois.
Les chevaux ont atteint des prix élevés.
Les tableaux ont attiré la convoitise
des plus grands amateurs.
Les diamants ont fait sensation sur le
marché des pierres précieuses.
Mais il reste une valeur qui n'a pas en-
core été mise en vente qui sera adju-
gée jeudi prochain.
C'est un wagon-salon.. ayant appar-
tenu au défunt. M. le duc de Morny.
C'est dans la gare du chemin de fer de
Lyon-Méditerranée, boulevard Mazas,
Paris, que se trouve le wagon-salon du
feu duc qui sera vendu aux enchères
publiques.
Ce wagon perfectionné forme à la fois
chambrera coucher, cabinet de toilette et
chambre de domestigue.
Il possède l'espace nécessaire pour y
établir-une bibliothèque, un bureau pour
écrire et même une salle de réception.
11 est construit à l'imitation des wagons
impériaux.
Mais presque aussitôt ses deux mains se
portèrent sa poitrine, et il tendit ses lèvres
altérées dans le.vide.
Unverred'eau! vite. un verre d'eau
cria le docteur.
Charmette bondit de sa place, courut vers
la table et y prit le verre de Grandier, que la
comtesse d'Orvado venait de remplir.
Charmette n'avait pris g.irdeàrien; nul
d'ailleurs n'avait remarqué le mouvement de
la comtesse.
On ne s'occupait que du blessé, et les ban-
dits eux-mêmes formaient autour de lui un
cercle attentif et inquiet.
Une seule personne avait tout vu.
C'était Juliette.
Elle avait surpris le regard échangé entre
sa mère et Polichinelle, remarqué, surtout,
le flacon dont la comtesse s'était armée
A partir de ce moment, elle ne la perdit
plus de vue!
Elle suivit tous ses mouvements, épia ses
moindres gestes, suivit, au passage, ses plus
fugitifs regards.
Et, tout en se livrant à cette observation
ardente, sa poitrine aletait, son coeur bat-
tait à se rompre, mille idées bizarres lui tra-
versaient l'esprit.
Elle songeait à son enfance heureuse. à
la pureté de ses jeunes années, à l'amour
dévoué et tendre, cru" elle portait à sa mère
Septième An,™ n° 2,233
Jeudi 11 février*
Il se trouve à la gare du chemin de Lyon
parce que le duc de Morny prenait très
souvent cette voie pour se rendre en Au-
vergne, où il avait des propriétés.
Du reste, il est facile, quand on pos-
sède un wagon-salon, de le faire placer
sur le chemin qu'on veut prendre en
le faisant circuler d'un embarcadère à un
autre. au moyen du chemin de fer de
ceinture.
Les wagons-salon ne sont pas un pri-
vilége exclusif des hauts dignitaires des
pays dont ils partent.
Lors de l'inauguration du chemin de
fer de Bordeaux, un riche particulier de
cette ville fit construire un wagon-salon,
dont il se servit durant de nombreuses
années.
Cela ne laisse pas que d'être assez coû-
teux.
Il faut payer le travail de manœuvres à
l'aide duquel on rattache le wagon parti-
culier au train.
Il'faut aussi indemniser la Compagnie
de l'espace qu'il occupe, car il n'est ac-
cordé par le Règlement, pour chaque train
ordinaire, que 23 wagons.
Or, le wagon particulier entraîne, par
son étendue, un espace dont ses proprié-
taires doivent représenter, en toute jus-
tice, le rapport perdu
Si je suis bien renseigné, le transport
des wagons appartenant à des particu-
liers a lieu aux conditions suivantes
'1° Au prix de 0,7'1 c. par kilomètre, si
le wagon-salon est adjoint à un train-om-
nibus.
2° Au prix de 1 fr. par kilomètre, si le
wagon-sa on est adjoint à un train express
ou direct.
Trois personnes peuvent sans supplé-
ment de prix voyager dans un wagon-
salon. Chaque voyageur dépassait ce
nombre payera en sus des prix ci-dessus
fixés le prix d'une place de première
classe, saut les domestiques, pour les-
quels il ne sera perçu que le prix d'une
place de deuxième classe par personne.
Les wagons-salon appartenant à des
particuliers ne peuvent être admis dans
les trains qu'à la condition de ne pas dé-
passer les dimensions du gabarit.
Il est pareil pour le stationnement des
wagons-salon les droits suivants
3 fr. par véhicule et par jour pour les
huit premiers jours.
1 ir. par véhicule et par jour pour cha-
que jour en sus, sans que la perception
totale puisse excéder 300 fr. pour une an-
née consécutive.
Elle avait alors une joie sereine au cœur;
aucun soupçon n'avait ridé la profonde lim-
pidité de son âme. Elle était confiante en sa
foi naïve
Juliette avait beau vouloir chasser ces peu-
sées. elles revenaient obstinément, Pour-
quoi cela? elle n'eût pu le dire. mais à
chaque fois qu'elles revenaient elles lui ap-
portaient je ne sais quelle désespérance amè-
re et fatale,
Aussi, quand, au bout de quelques minu-
tes, elle vit la comtesse présenter à Char-
mette un verre d'eau dans lequel elle venait
de verser quelques gouttes d'une liqueur qui
ne pouvait être que du poison, tout ce qu'il
y avait en elle de loyal, de généreux et de
jeune se souleva, et elle s'élança sur les pas
de la jolie grisette.
Le moment était solennel.
Toute sa destinée se jouait en ce moment.
Devait-elle laisser vivre Gontran, pour
qu'il fût à Charmette, qu'il aimait.
Devait-elle vivre elle-même, pour assis-
ter, déchirée par la jalousie, à leur bonheur.
Il n'y avait plus d'autre alternative, puis-
que sa mère venait de détruire de ses pro-
pres mains, par son odieuse action, les der-
nières illusions qu'elle avait pu conserver.
L'hésitation n'avait pas duré une minute,
et il n'eût .pas fallu ou' elle se prolongeât da-
1 Librairie dû Petit Journal
Tirage du PeliUoarnal 2jK§5^
LE WAGON 1>ÏI COMTE DE MÙmX~~
Je suis de ceux qui rêvent sur les ves-
,iges des grandeurs envolées sur les
restes d'un passé, évanoui.
Je comprends l'artiste qui va chercher
îans les mondes anciens, le papyrus, le
v narbre, la médaille qui rappellent à l'e3-
prit les grands personnages retournés au
de Dieu.
Je sympathise avec l'homme déjà âge,
̃ jiii sent ses yeux mouillés de larmes
Iuand il rencontre dans le reliquaire de
;;es souvenirs une lettre ·t l'encre jaunie,
in bouquet né des printemps éteints.
1 iont lès :lieurs. sont desséchées.
Et qui rappelle à son esprit de doux et
1 :tristes souvenirs.
L'endroit le plus favorable aux rêve-
les sur les reliques du passé que l'on peut
.rouver à Paris. c'est'assurément l'Hôtel
tes Ventes.
Après chaque décès, quand il y a des
Mineurs, des héritiers divers, une liqui-
dation à faire, on vend ce qu'a laissé le
léfunt. en vente publique.
On pourrait assurément faire opérer la
rente dans le domicile même du décédé..
II est des gens qui affirment que les
)rix d'adjudication v gagnent. en ce
on sait que les objets appartiennent
3Îen à des particuliers. et non a des
marchands qui revendent de vieilles ac-
quisitions.
Malgré cela, plus d'une famille a pré-
féré obéir à la loi dans les vastes salles
le l'hôtel de la rue Rossini.
Afin d'éviter l'encombrement occa-
donné par la foule des enchérisseurs.
Ce n'est pas qu.e i!Hôtel des Ventes
l'ait son cote curieux.
Henri Rochefort y a promené son fallot
tvant qu'il n'ait songé à allumer sa Lan-
terne
Et il nous a. appris dans ses Petits Mys-
tères de des ventes des traits fort
faisants do.nt je ne citerai qu'un exem-
ile
On vendait un jour le buste en biscuit
le l'amiral Duquesne.
Trente francs, ce buste! disait le
'Trieur depuis dix bonnes minutes.
-Feuilleton du il Février 1869
LES
J
Le Verre d'eau
Cependant, un pâle sourire avait effl'.euré
es lèvres de Gontran à la vue de Charmutte,
it il voulut tendre vers elle ses deux nu. uns
semblantes.
Mais la fatigue, les efforts qu'il avait fai ts,
^émotion aussi lui avaient enlevé le peu i de
orces qui lui restait, et après avoir murmi t-
e quelques mots, il secoua lentement la tête
Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre),
Abonnement» paris
TROIS MOIS FR.
SIX MOTS. 9 FR.
Hit AN. 18 FR.
QUOTIDIEN
1 UN NUMÉRO 3 CENTIMES,
^mtinaa a quelqu'un.
arbleu répliqua le Crieur, c'est du
'biscuit t de mer. puisque c'est le buste
,0n cherche dans les ventes après décès,
on les meubles, les literies, les tentures
ou les glaces, •
Mais bien les tableaux.
Il y, a, dit M. Henri Rochefort, des
coups à faire. des coups de fortune as-
surément.
Un petit propriétaire avait acheté, pour
égayer son salon, un tableau adjugé a un
brocanteur de la place de la Bourse.
Il l'avait pays deux cents et quelques
francs.
Le tableau était très enfumé, et l'ac-
quéreur le porta au nettoyage. Quand la
peinture eut reparu, on découvrit que le
tableau était une œuvre du Corrége
fort connue, mais dont l'original était
perdu depuis longtemps, l'Attaque de la
Tour d'amour.
La nouvelle se répandit; le roi de Hol-
lande fit faire au possesseur du chef-
d'œuvre les plus brillantes propositions,
et l'A ttaque delà Tour d'amour fut cédé
pour cent mille francs.
A son tour, dans son livre intitulé
l'Hôtel des Commissaires- Priseurs, M.
Champfleury a formulé des Conseils aux
Acheteurs, dont j'extrais les passages sui-
vants
Crier son enchère hardiment.
Seuls, les paysans croient qu'en se grattant le
bout du ne!. ou en secouant uvec acharnement un
bouton d'habit, cette façon mystérieuse d'enché-
rir soit profitable.
Payer un objet d'art sa valeur n'amène au
cœur aucun contentement.
Le collectionneur qui donne commission et n'a-
chète pas lui-môme, ressemble à cet Anglais qui,
avant noté sur son calepin la vue de Paris du
haut du Panthéon, y tit monter son domestique.
M. Innres, qui adorait Raphaël,- le trompait et
lui faisait quelques infidélités sans conséquence
avec Velasquez. Il en revenait plus épris pour
Raphaël.
11 est bon de se lier avec les commissaires-pr:-
seurs. Parler chevaux avec}le Escribe, curiosités
avec Mc Pillet, estampes avec Me Delberguo-Cor-
mont, tableaux modernes avec M°Boupsaron.
Petit à petit s'insinuer jusqu'à prendre place au
coin de leur foyer, faire leur partie de whist et
surprendre les secrets de l'hôtel Drouot.
C'est dans ces ventes publiques qu'ont
fer ra les yeux et tomba dans les bras du
docteur.
Mort il est mort s'écria Charmette,
hors d'elle-même.
Non, mon enfant, répondit Robert, il
n'est qu'évanoui.
Mais le sang coule. voy ez.
C'est sa blessure.
Il s'est donc battu ?
Il va a une heure.
Et il a été blessé?
J'avais prévu ce qui arrive. pour-
suivit le docteur; je me trouvais par hasard,
par bonheur, devrais-je dire, sur le lieu
du combat, et j'ai pu lui donner les premiers
soins que réclamait son état. Mon inten-
tion même était de le faire transporter chez
moi. mais il venait d'apprendre qu'il vous
retrouverait ici, et il a fallu le conduire jus- j
qu'à cette mansarde.
Pauvre Gontran! fit Charmette;
mais regardez donc, monsieur. cette pâ-
leur m'etiraye. il respire à peine. la
sueur perle sur son front.
L'atmosphère est bien chaude, en effet;
il lui faudrait de l'air.
Mon Dieu, que faire! Gontran, Gon-
tran, m'entendez-vous?. C'est moi, c'est
votre Charmette. répondezl.
A cet appel touchant, le blessé fit un effort
suprême. et parvint à rouvrir les yeux.
abonnement» Départ»
TROIS MOIS. 6 FR:
SIX MOIS 12 FR.
UN AH 24 Fil.
passé tour à tour les objets qui ont servi
aux plus illustres de ce siècle.
Il n'y a pas de héros pour son valet de
chambre, a dit un sceptique.
11 n'y en a pas non plus pour un collec-
tionneur. La collection des Petites affi-
ches est un des monuments les plus cu-
rieux à consulter.
On y trouve, annoncées tour à tour, les
réunions de créanciers de feu Capet, et la
vente de la baignoire de Marat.
Les ventes à l'encan ont eu leur côté
de philanthropie parmi les populations
de l'Asie.
L'usage des peuples de Perse ne per-
mettant pas aux anciens persans de doter
leurs filles, il y avait une manière fort
ingénieuse de,pourvoir à leur établisse-
ment.
On vendait toutes les jolies filles à l'en-
can L'adjudication et le payement de
son prix tenaient lieu de contrat de ma-
riage régulier.
Et avec l'argent qui provenait de ces
enchères, les magistrats mariaient les
filles laides qu'ils dotaient aux hom-
mes sans iortune. <̃
Pas trop mal conçu. pour.des Bar-
bares
C'est une vente à l'encan, d'un autre
genre, dont j'ai trouvé l'annonce dans
le Constitutionnel d'hier.
La vente des effets ayant appartenu à
l'illustre défunt a été faite il y a plu-
sieurs mois.
Les chevaux ont atteint des prix élevés.
Les tableaux ont attiré la convoitise
des plus grands amateurs.
Les diamants ont fait sensation sur le
marché des pierres précieuses.
Mais il reste une valeur qui n'a pas en-
core été mise en vente qui sera adju-
gée jeudi prochain.
C'est un wagon-salon.. ayant appar-
tenu au défunt. M. le duc de Morny.
C'est dans la gare du chemin de fer de
Lyon-Méditerranée, boulevard Mazas,
Paris, que se trouve le wagon-salon du
feu duc qui sera vendu aux enchères
publiques.
Ce wagon perfectionné forme à la fois
chambrera coucher, cabinet de toilette et
chambre de domestigue.
Il possède l'espace nécessaire pour y
établir-une bibliothèque, un bureau pour
écrire et même une salle de réception.
11 est construit à l'imitation des wagons
impériaux.
Mais presque aussitôt ses deux mains se
portèrent sa poitrine, et il tendit ses lèvres
altérées dans le.vide.
Unverred'eau! vite. un verre d'eau
cria le docteur.
Charmette bondit de sa place, courut vers
la table et y prit le verre de Grandier, que la
comtesse d'Orvado venait de remplir.
Charmette n'avait pris g.irdeàrien; nul
d'ailleurs n'avait remarqué le mouvement de
la comtesse.
On ne s'occupait que du blessé, et les ban-
dits eux-mêmes formaient autour de lui un
cercle attentif et inquiet.
Une seule personne avait tout vu.
C'était Juliette.
Elle avait surpris le regard échangé entre
sa mère et Polichinelle, remarqué, surtout,
le flacon dont la comtesse s'était armée
A partir de ce moment, elle ne la perdit
plus de vue!
Elle suivit tous ses mouvements, épia ses
moindres gestes, suivit, au passage, ses plus
fugitifs regards.
Et, tout en se livrant à cette observation
ardente, sa poitrine aletait, son coeur bat-
tait à se rompre, mille idées bizarres lui tra-
versaient l'esprit.
Elle songeait à son enfance heureuse. à
la pureté de ses jeunes années, à l'amour
dévoué et tendre, cru" elle portait à sa mère
Septième An,™ n° 2,233
Jeudi 11 février*
Il se trouve à la gare du chemin de Lyon
parce que le duc de Morny prenait très
souvent cette voie pour se rendre en Au-
vergne, où il avait des propriétés.
Du reste, il est facile, quand on pos-
sède un wagon-salon, de le faire placer
sur le chemin qu'on veut prendre en
le faisant circuler d'un embarcadère à un
autre. au moyen du chemin de fer de
ceinture.
Les wagons-salon ne sont pas un pri-
vilége exclusif des hauts dignitaires des
pays dont ils partent.
Lors de l'inauguration du chemin de
fer de Bordeaux, un riche particulier de
cette ville fit construire un wagon-salon,
dont il se servit durant de nombreuses
années.
Cela ne laisse pas que d'être assez coû-
teux.
Il faut payer le travail de manœuvres à
l'aide duquel on rattache le wagon parti-
culier au train.
Il'faut aussi indemniser la Compagnie
de l'espace qu'il occupe, car il n'est ac-
cordé par le Règlement, pour chaque train
ordinaire, que 23 wagons.
Or, le wagon particulier entraîne, par
son étendue, un espace dont ses proprié-
taires doivent représenter, en toute jus-
tice, le rapport perdu
Si je suis bien renseigné, le transport
des wagons appartenant à des particu-
liers a lieu aux conditions suivantes
'1° Au prix de 0,7'1 c. par kilomètre, si
le wagon-salon est adjoint à un train-om-
nibus.
2° Au prix de 1 fr. par kilomètre, si le
wagon-sa on est adjoint à un train express
ou direct.
Trois personnes peuvent sans supplé-
ment de prix voyager dans un wagon-
salon. Chaque voyageur dépassait ce
nombre payera en sus des prix ci-dessus
fixés le prix d'une place de première
classe, saut les domestiques, pour les-
quels il ne sera perçu que le prix d'une
place de deuxième classe par personne.
Les wagons-salon appartenant à des
particuliers ne peuvent être admis dans
les trains qu'à la condition de ne pas dé-
passer les dimensions du gabarit.
Il est pareil pour le stationnement des
wagons-salon les droits suivants
3 fr. par véhicule et par jour pour les
huit premiers jours.
1 ir. par véhicule et par jour pour cha-
que jour en sus, sans que la perception
totale puisse excéder 300 fr. pour une an-
née consécutive.
Elle avait alors une joie sereine au cœur;
aucun soupçon n'avait ridé la profonde lim-
pidité de son âme. Elle était confiante en sa
foi naïve
Juliette avait beau vouloir chasser ces peu-
sées. elles revenaient obstinément, Pour-
quoi cela? elle n'eût pu le dire. mais à
chaque fois qu'elles revenaient elles lui ap-
portaient je ne sais quelle désespérance amè-
re et fatale,
Aussi, quand, au bout de quelques minu-
tes, elle vit la comtesse présenter à Char-
mette un verre d'eau dans lequel elle venait
de verser quelques gouttes d'une liqueur qui
ne pouvait être que du poison, tout ce qu'il
y avait en elle de loyal, de généreux et de
jeune se souleva, et elle s'élança sur les pas
de la jolie grisette.
Le moment était solennel.
Toute sa destinée se jouait en ce moment.
Devait-elle laisser vivre Gontran, pour
qu'il fût à Charmette, qu'il aimait.
Devait-elle vivre elle-même, pour assis-
ter, déchirée par la jalousie, à leur bonheur.
Il n'y avait plus d'autre alternative, puis-
que sa mère venait de détruire de ses pro-
pres mains, par son odieuse action, les der-
nières illusions qu'elle avait pu conserver.
L'hésitation n'avait pas duré une minute,
et il n'eût .pas fallu ou' elle se prolongeât da-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.68%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.68%.
- Collections numériques similaires Bonafous Norbert Bonafous Norbert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bonafous Norbert" or dc.contributor adj "Bonafous Norbert")
- Auteurs similaires Bonafous Norbert Bonafous Norbert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bonafous Norbert" or dc.contributor adj "Bonafous Norbert")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5902842/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5902842/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5902842/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5902842/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5902842
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5902842
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5902842/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest