Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1869-01-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 24 janvier 1869 24 janvier 1869
Description : 1869/01/24 (Numéro 2215). 1869/01/24 (Numéro 2215).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5902664
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Bareanx ras de La Fayette. 6r
Librairie du Petit Journal
b7, QUOTIDIEN
««. ils
Sixième inaéc
Dimanche 24 janvier
Tirage du Petit- Journal
•̃̃̃- ..SAM-p'DI 23 JANVIER !86!1;
"'̃̃ M > Tilt BfeS'r DES
AU. CORPS LEGISLATIF -»,“[.
Un écrivain qui sait ce qu'il dit, et
qui d'ailleurs est place de façon à être
bien renseigné, M. Adolphe Guéroult,
député et rédacteur en chef de l'Opinion
nationale, a af'firmé' ce qui suit dans un
des derniers numéros de son journal
« Nous croyons savoir que le rétablis-
se-ment, au Corps législatif, de la Tribune
des Journalistes est a peu près décidé en
principe, et que l'on étudie en ce moment
lès moyens d'exécution. »
̃ "Je n'ai pas le moins: du monde la pré-
tention de commenter cette nouvelle.
'Mais j'use de mon droit en faisant de
l'histoire. à propos de cette Eéstaura-
Je veux enseignera ceux qui l'ignorent
ce que fut la Tribune des Journalistes aux
temps passées.
J'en veux retracer l'ancienne physiono-
mie et redire les vieilles et amusantes
anecdotes.
C'est absol'-ient mon droit d'écrivain
étranger à la z uiitique.
J'ai la faculté de décrire la Tribune,
d'en mesurer la hauteur avec le mètre
d'un architecte, d'en décrire les enjoli-
vement en m'aidant de la loupe de l'orne-
nlaniste. bien qu'il ne me soit pas
permis de répéter les belles choses qui s'y
disent.
Dans la salle des séances du Corps Lé-
•gislatïf, telle qu'elle est aujourd'hui, deux
ra/nçs de tribunes, garnies de drap rouge,
ontbien été ménagées entre les colonnes
de l'hémicycle, mais ces Tribunes ont leur
'destination précise.
Quatre d'entre elles ont été réservées
J la Famille impériale, au Corps diploma-
tique, aux Sénateurs et aux Conseillers
Une cinquième, comprenant soixante
place, est destinée aux personnes mu-
nies de billets donnés par lès questeurs
ou les autres membres de la Chambre.
Une dernière tribune est ouverte au
public.
On voit que l'ancienne tribune desjour-
̃ nalistes a absolument disparu du Palais-
Feuilleton du 24 Janvier 1869
LES }
Une réception
-.Çac-à-Plâtre avait eu une idée, et elle n'é-
tàit pas trop mauvaise, puisqu'elle avait en
partie reussj.
Il avait d'abord songé au père Mansarde,
et êrandier s'était montre disposé à le suivre
.âââ-s cette voie; mais chemin faisant il ré-
fléchit, et Ton changea de direction.
Voyez-vous, dit Sac-à-Plâtre; mon idée
pour le père Mansarde est excellente, j'en
suis sur. et quand je vous l'aurai expliquée,
vous serez de mon avis; mais, pour le mo-
ment, nous avons quelque chose de plus
pressé, et si voulez m'en croire, vous adopte-
rez mon plan.
(Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre),
II y eut, en 1848, une salle, des séances
prov îgone, car la salle actuelle n'était pas
sursaute pour contenir .les nonibreug
'députes..
George Sand a porté le premier coup de
îociiteau a' la salle des séances de l'As-
samblée nationale le jour ou, dans une
lettre adressée T. Thoré, rédacteur-en
chef de la Vraie République, elle l'a appe-
lée une boite de 'papier peint. Le second
!coup n'a été donné au frêle édifice qu'à
quatre ans de là, dans l'après-midi du 2
décembre 1851.
Cette salle, dit M. Philibert Aude-
brand, qui avait été improvisée en moins
de quinze jours dans la cour du Palais-
Bourbon, ne devait pas être difficile à
renverser. Après cinq heures de démo-
lition, il n'en restait plus trace.
On a compris, alors plus que jamais, la
valeur de ce vieux vers si français
Le temps n'épargne pas es que l'on fait sans lui.
1
La tribune des journalistes, telle qu'elle
existait il y a quelques années, était si-
tuée au second étage de la Chambre des
séances, à la droite du Président,
Et pouvait contenu- à peu près quinze
à vingt personnes.
J'y ai vil Horace Raisson, qui enre-
gistrait la discussion pour un journal ju-
diciaire, le Droit on la Gazette des Tri-\
bunoMX.
brand, déjà nommé, qui prenait des notes
pour le Corsaire.
Quant à Lireux, il y était fort assidu a
l'époque on il fit, dans le Charivari, un
travail plein d'humour et de gaieté.
V Assemblée nationale comique.
Il faut bien le dire, la Tribune des
journalistes sous entendait généralement
la localité destinée aux sténographes des
journaux.
La sténographie est une science dont
les anciens^ont eu le pressentiment.
Les Israélites devaient calligraphier
très vite leur manière, puisque David
s'écrie dans son 44" psaume Lingua inea
ma langue se mouvoir aussi vite que la
plume la plus exercée.
Un certain Enéas, qui vivait il y a deux
mille ans et plus, n'avait-il pas trouvé
vingt manières d'écrire en chiffres.
Il est vrai que lui seul pouvait les com-
prendre.
Quel est-il. demanda Gontran.
Charmette a disparu.
Après.
11 est évident qu'elle a été enlevée par
Polichinelle, pour le compte du comte des
Aiglades et de Mme d'Orvado, ou encore
pour celui de Mlle Juliette.
Qui en doute?
Ce n'est pas moi.
Enfin, quel est ton plan ?
Le voici. A nous trois, nous allons nous
partager nos ennemis, et nous les filerons
adroitement, comme l'eraient de simples a-
gents de police. Comprenez-vous?
A merveille. dit Grandie!
Vous, monsieur Grontrau, continua
Sac- à-Plâtre, vous prendrez l'hôtel d'Orvado
autour duquel vous roderez nuit et jour
Vous, monsieur le baron, vous irez vous éta-
blir rue de la Paix, et quant à moi, je mes
charge de surveiller maître Polichinelle
est-ce dit?
Et où.nous retrouverons-nous? objecta
Galerie d'Orléans, pendant le jour.
place des Victoires, pendant la nuit.
Le plan de Sac-il-Plâtre péchait par bien
des côtes; mais, dans la situation présente,
c'était celui qui leur offrait le plus de
U^L.e mot sténographie est dérivé d'un!
signifie l'art d'écrire aussi
BBffquft'la mrole. Cette science est de-
venue fort en vogue depuis la Révolution.
Les "débras des Assemblées Constituante,
Législative et 'Conventionnelle, de l'is-
sue desquels dépendaient la fortune, et
souvent la vie des citoyens, rendaient cha-
cun :avide de les connaître jusqu'à la.
moindre syllabe; ce qui porta les écri-
vains' -qui fréquentaient ces Assemblées,
dans l'intention de rendre compte de ce
qui s'y disait, étudier la sténographie.
Je crois que la première introduction
régulière de la Sténographie dans les
Chambres Législatives, dans le but de
recueillir in extenso les discours des divers
orateurs, doit être attribuée Théodore-
Pierre Bertin, né dans un village près de
Provins, en
Il iit connaître en l'rance l'art de suivre
la parole et de la clouer sur le papier ne
Varietur vers 1792.
C'est depuis lui que les divers journaux
ont envoyé aux Chambres des employés
spéciaux chargés de recueillir absolument
tout ce qui s'y dit.
J'ai voulu chercher l'éloge de la Sténo-
graphie, à une époque ou sa suprématie
dans la reproduction des débats de toute
nature n'était pas encore absolument re-
connue,
Et j'ai trouvé la losange de l'importa-
tion de Bertin dans le Moniteur ou Gazette
Nationale, du 20 juillet La voici,
c'est une curiosité dans son genre
L'ancienneté do la sténographie suffirait pour
démontrer son utilité, si les avantages qu'elle
procure pouvaient être contestés. iénophon est
le premier qui ait fait usage des signes abrévia-
teurs on on voit la descriution dans Plutarque.
Cette science passa de la (Srùco à Home, et c'est
à des caractères slénographiques que nous devons
la conservation du sublime discours prononcé par
Gaton contre Caliiina. Cicéron, alors consul, iit
placer dans diilérents endroits du sénat des no-
taires ou sténographes, parmi lesquels était Tiron,
son affranchi, "fameux abréviateur, et les chargea
de recueillir précieusement les paroles de ce
grand homme. Les Anglais empruntèrent cet art
des Roumains, Charles le, le cultiva dans sa pri-
son, comme on le voit dans lcs numéros
et 110 des lettres de cet infurtuné monarque. 11 en
parut plusieurs traités sous le nom de tachygra-
phie, brachygraphio, etc., mais tous sont défec-
tueux, en ce qu'ils emploient des hiérioglyphes
et des caractères sans liaison entre eux, qu'ils ad-
mettent toutes les voyelles et exigent do longs
secours d'un maître. La méthode de M. Berlin,
au contraire, s'apprend seule. S.es caractères,
qu'elle emprunte des fornnes géométriques les plus
simples, s'enlacent les uns dans les autres, re-
Il fut adopté a l'unanimité, et chacun par-
tit immédiatement pour son poste.
Nous ne les suivrons pas dans leurs re-
cherches, qu'ils effectuèrent avec toute l'ac-
tivité que leur inspirait le but qu'ils vou-
laient atteindre; pendant le premier jour,
d'ailleurs, aucun incident remarquable ne se
produisit, et ce ne fut que le lendemain, dans
la nuit, que Sac-à-Pliatre se rencontra à deux
pas de l'hôtel d'Orvado avec Gontran, qui
n'en avait pas bougé depuis la veille.
Il y avait une demi-heure que Sac-à-
Plutre suivait il la course une voiture, sur le
siège de laquelle il avait cru reconnaître Po-
lichinelle.
La rencontre de Gontran lui avait fait per-
dre un moment la piste; mais il avait toute
raison de croire que le fiacre était entré à
l'hôtel d'Orvado, et qu'il ne pouvait man-
quer d'en rortir bieniôt.
Ils a ttendirent dix minutes à peine et,
ainsi que l'avait espéré Sac-à-Plâtre, le fia-
cre en question ne tarda pas à sortir de
l'hôtel.
Gontran héla le cocher.
Mais celui-ci avait été grassement payé
pour le service qu'il venait de faire, et il ne se
souciait pas de fournir une nouvelle course.
Il passa nonchalamment sans répondre.
Sac-à- Plâtre se pencha alors rapidement à
rp?ei}le de Contran.
jettent tous les traits inutiles que l'écriture, ord%!
rsaire exige, et n'ont d'autres ligatures que cell
qui sont inatérieileingm
la lettre elle-même.
Mon confrère Philibert Audebrând;, qui?
a vécu longtemps comme sténographe,^
et reporter à la Chambre des députés^
a suivi les j ournalistes et les sténographes
même en dehors de la tribune qui leur;
était spécialement consacrée. )
« Dans une encoignure de la salle des
Pas-Perdus, dit-il, près de la porte qui
menait à la salle des séances, on avaIt,
par le fait d'une tolérance, déjà de vieille
date, laissé s'établir une petite colonie de j
journalistes ou de soi-disant tels. Ils)
étaient là à peu près une douzaine d'écri-;
vains, pour la plupart inconnus, assis au*
tour d'une petite table de sapin, faisant:
sans cesse courir leur plume sur le papier.
as Quant à ce qu'ils tiraient de leurs.
têtes et de leurs écritoires, je ne me;
charge pas d'en donner la moindre idée.]
Sérieusement et très sérieusement, je pose,
en fait que les cent vingt volumes de la(
Bibliothèque des Contes de Fées ont été dé-j
passés parles quatre années du labeur de
ces intarissables confrères. On en prenait^
1 un il part: on lui disait
» Que fais-tu donc ici?
» Moi? je fais les bureaux, je rédige;
» les bruits, les écl2os, les rumeurs, les,
» on dit, tout ce qui circule et tout ce,
» qui se passe. »
» Il v aurait cent in-fulios à composer
sur les' inventions de ces intrépides im-
provisateurs. De temps en temps, j'en
conviens, ce qu'ils lançaient dans Paris;;
dans les correspondances de- province et:
de l'étranger, se trouvait paré de quel-)
ques broderies littéraires. Cela venait
sans doute de ce qu'il se trouvait parmi
eux quelques littérateurs de bonne fari-
ne M. PaulFoucher, par exemple, le
beau-fi'ère de Victor Hugo, l'auteur de
Dorn Sébastien de Portugal, déjà corres-».
pondant de l'Indépendance belge, le même
qu'Edouard Ourliac avait surnommé te
Hanneton crépu. Mais la. présence d'un
véritable homme de lettres n'avait pas
empêché qu'on infligeât à ce coin de la
salle le sobriquet de lllare aux Canards,
qu'il a justement porté.
» Entre nous, le mot n'était pas mal
choisi.
» Cette Mare aux Canards avait aussi'
ses dignitaires, ses syndics, je crois.
Ceux-là s'asseyaient, non plus sur le banc
de bois, comme tout le monde, mais sur
des tabourets. On en connaissait jusqu'à
trois. C'était d'abord ce pauvre et
joyeux Léon Paillet, l'auteur de Voleurs
et Volés (Edmond Texier l'avait baptisé
Avez-vous de l'argent sur vous, dit-il
à voiz basse?
Voici ma bourse, répondit Gontran.
C'est beaucoup, mais ce ne sera peut-,
être pas trop, donuez-la-moi et suivez la voi-
ture.
Une seconde après que Gontran se füt.
exécuté. Sac-à-plâtre escaladait le fiacre,
avec une agilité et une adresse de singe, ;et'
venait sans façon s'asseoir côté du coc-her. j
Ali ca mais. qu'est-ce que cela
sirnifie? grommela ce dernier, stupéfait d'il-,
ne telle audace.
Cela signifie répondit Sac-à-Plâtre
avec aplomb, que j'ai une proposition à vous
faire. et de l'or â vous offrir.
,De l'or?.
Deux louis!
A moi?
A vous.
Et pourquoi faire?
Pour faire une course.
A la barrière du Trône. peut-être?.
A la place des Victoires. f"
Le cocher lanç* un regard à son intwto-
cuteur pour s'assurer qu'on në'se moquât
pas de lui..
Sac-à-Plàtre gardait un sérieux impertur-
bable.
Et l'on me donnera deux louis? îff-,
terrogea le cocher avec déîiance.
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Sixième inaéc
Dimanche 24 janvier
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•̃̃̃- ..SAM-p'DI 23 JANVIER !86!1;
"'̃̃ M > Tilt BfeS'r DES
AU. CORPS LEGISLATIF -»,“[.
Un écrivain qui sait ce qu'il dit, et
qui d'ailleurs est place de façon à être
bien renseigné, M. Adolphe Guéroult,
député et rédacteur en chef de l'Opinion
nationale, a af'firmé' ce qui suit dans un
des derniers numéros de son journal
« Nous croyons savoir que le rétablis-
se-ment, au Corps législatif, de la Tribune
des Journalistes est a peu près décidé en
principe, et que l'on étudie en ce moment
lès moyens d'exécution. »
̃ "Je n'ai pas le moins: du monde la pré-
tention de commenter cette nouvelle.
'Mais j'use de mon droit en faisant de
l'histoire. à propos de cette Eéstaura-
Je veux enseignera ceux qui l'ignorent
ce que fut la Tribune des Journalistes aux
temps passées.
J'en veux retracer l'ancienne physiono-
mie et redire les vieilles et amusantes
anecdotes.
C'est absol'-ient mon droit d'écrivain
étranger à la z uiitique.
J'ai la faculté de décrire la Tribune,
d'en mesurer la hauteur avec le mètre
d'un architecte, d'en décrire les enjoli-
vement en m'aidant de la loupe de l'orne-
nlaniste. bien qu'il ne me soit pas
permis de répéter les belles choses qui s'y
disent.
Dans la salle des séances du Corps Lé-
•gislatïf, telle qu'elle est aujourd'hui, deux
ra/nçs de tribunes, garnies de drap rouge,
ontbien été ménagées entre les colonnes
de l'hémicycle, mais ces Tribunes ont leur
'destination précise.
Quatre d'entre elles ont été réservées
J la Famille impériale, au Corps diploma-
tique, aux Sénateurs et aux Conseillers
Une cinquième, comprenant soixante
place, est destinée aux personnes mu-
nies de billets donnés par lès questeurs
ou les autres membres de la Chambre.
Une dernière tribune est ouverte au
public.
On voit que l'ancienne tribune desjour-
̃ nalistes a absolument disparu du Palais-
Feuilleton du 24 Janvier 1869
LES }
Une réception
-.Çac-à-Plâtre avait eu une idée, et elle n'é-
tàit pas trop mauvaise, puisqu'elle avait en
partie reussj.
Il avait d'abord songé au père Mansarde,
et êrandier s'était montre disposé à le suivre
.âââ-s cette voie; mais chemin faisant il ré-
fléchit, et Ton changea de direction.
Voyez-vous, dit Sac-à-Plâtre; mon idée
pour le père Mansarde est excellente, j'en
suis sur. et quand je vous l'aurai expliquée,
vous serez de mon avis; mais, pour le mo-
ment, nous avons quelque chose de plus
pressé, et si voulez m'en croire, vous adopte-
rez mon plan.
(Voir le Petit Journal depuis le 4 décembre),
II y eut, en 1848, une salle, des séances
prov îgone, car la salle actuelle n'était pas
sursaute pour contenir .les nonibreug
'députes..
George Sand a porté le premier coup de
îociiteau a' la salle des séances de l'As-
samblée nationale le jour ou, dans une
lettre adressée T. Thoré, rédacteur-en
chef de la Vraie République, elle l'a appe-
lée une boite de 'papier peint. Le second
!coup n'a été donné au frêle édifice qu'à
quatre ans de là, dans l'après-midi du 2
décembre 1851.
Cette salle, dit M. Philibert Aude-
brand, qui avait été improvisée en moins
de quinze jours dans la cour du Palais-
Bourbon, ne devait pas être difficile à
renverser. Après cinq heures de démo-
lition, il n'en restait plus trace.
On a compris, alors plus que jamais, la
valeur de ce vieux vers si français
Le temps n'épargne pas es que l'on fait sans lui.
1
La tribune des journalistes, telle qu'elle
existait il y a quelques années, était si-
tuée au second étage de la Chambre des
séances, à la droite du Président,
Et pouvait contenu- à peu près quinze
à vingt personnes.
J'y ai vil Horace Raisson, qui enre-
gistrait la discussion pour un journal ju-
diciaire, le Droit on la Gazette des Tri-\
bunoMX.
brand, déjà nommé, qui prenait des notes
pour le Corsaire.
Quant à Lireux, il y était fort assidu a
l'époque on il fit, dans le Charivari, un
travail plein d'humour et de gaieté.
V Assemblée nationale comique.
Il faut bien le dire, la Tribune des
journalistes sous entendait généralement
la localité destinée aux sténographes des
journaux.
La sténographie est une science dont
les anciens^ont eu le pressentiment.
Les Israélites devaient calligraphier
très vite leur manière, puisque David
s'écrie dans son 44" psaume Lingua inea
ma langue se mouvoir aussi vite que la
plume la plus exercée.
Un certain Enéas, qui vivait il y a deux
mille ans et plus, n'avait-il pas trouvé
vingt manières d'écrire en chiffres.
Il est vrai que lui seul pouvait les com-
prendre.
Quel est-il. demanda Gontran.
Charmette a disparu.
Après.
11 est évident qu'elle a été enlevée par
Polichinelle, pour le compte du comte des
Aiglades et de Mme d'Orvado, ou encore
pour celui de Mlle Juliette.
Qui en doute?
Ce n'est pas moi.
Enfin, quel est ton plan ?
Le voici. A nous trois, nous allons nous
partager nos ennemis, et nous les filerons
adroitement, comme l'eraient de simples a-
gents de police. Comprenez-vous?
A merveille. dit Grandie!
Vous, monsieur Grontrau, continua
Sac- à-Plâtre, vous prendrez l'hôtel d'Orvado
autour duquel vous roderez nuit et jour
Vous, monsieur le baron, vous irez vous éta-
blir rue de la Paix, et quant à moi, je mes
charge de surveiller maître Polichinelle
est-ce dit?
Et où.nous retrouverons-nous? objecta
Galerie d'Orléans, pendant le jour.
place des Victoires, pendant la nuit.
Le plan de Sac-il-Plâtre péchait par bien
des côtes; mais, dans la situation présente,
c'était celui qui leur offrait le plus de
U^L.e mot sténographie est dérivé d'un!
signifie l'art d'écrire aussi
BBffquft'la mrole. Cette science est de-
venue fort en vogue depuis la Révolution.
Les "débras des Assemblées Constituante,
Législative et 'Conventionnelle, de l'is-
sue desquels dépendaient la fortune, et
souvent la vie des citoyens, rendaient cha-
cun :avide de les connaître jusqu'à la.
moindre syllabe; ce qui porta les écri-
vains' -qui fréquentaient ces Assemblées,
dans l'intention de rendre compte de ce
qui s'y disait, étudier la sténographie.
Je crois que la première introduction
régulière de la Sténographie dans les
Chambres Législatives, dans le but de
recueillir in extenso les discours des divers
orateurs, doit être attribuée Théodore-
Pierre Bertin, né dans un village près de
Provins, en
Il iit connaître en l'rance l'art de suivre
la parole et de la clouer sur le papier ne
Varietur vers 1792.
C'est depuis lui que les divers journaux
ont envoyé aux Chambres des employés
spéciaux chargés de recueillir absolument
tout ce qui s'y dit.
J'ai voulu chercher l'éloge de la Sténo-
graphie, à une époque ou sa suprématie
dans la reproduction des débats de toute
nature n'était pas encore absolument re-
connue,
Et j'ai trouvé la losange de l'importa-
tion de Bertin dans le Moniteur ou Gazette
Nationale, du 20 juillet La voici,
c'est une curiosité dans son genre
L'ancienneté do la sténographie suffirait pour
démontrer son utilité, si les avantages qu'elle
procure pouvaient être contestés. iénophon est
le premier qui ait fait usage des signes abrévia-
teurs on on voit la descriution dans Plutarque.
Cette science passa de la (Srùco à Home, et c'est
à des caractères slénographiques que nous devons
la conservation du sublime discours prononcé par
Gaton contre Caliiina. Cicéron, alors consul, iit
placer dans diilérents endroits du sénat des no-
taires ou sténographes, parmi lesquels était Tiron,
son affranchi, "fameux abréviateur, et les chargea
de recueillir précieusement les paroles de ce
grand homme. Les Anglais empruntèrent cet art
des Roumains, Charles le, le cultiva dans sa pri-
son, comme on le voit dans lcs numéros
et 110 des lettres de cet infurtuné monarque. 11 en
parut plusieurs traités sous le nom de tachygra-
phie, brachygraphio, etc., mais tous sont défec-
tueux, en ce qu'ils emploient des hiérioglyphes
et des caractères sans liaison entre eux, qu'ils ad-
mettent toutes les voyelles et exigent do longs
secours d'un maître. La méthode de M. Berlin,
au contraire, s'apprend seule. S.es caractères,
qu'elle emprunte des fornnes géométriques les plus
simples, s'enlacent les uns dans les autres, re-
Il fut adopté a l'unanimité, et chacun par-
tit immédiatement pour son poste.
Nous ne les suivrons pas dans leurs re-
cherches, qu'ils effectuèrent avec toute l'ac-
tivité que leur inspirait le but qu'ils vou-
laient atteindre; pendant le premier jour,
d'ailleurs, aucun incident remarquable ne se
produisit, et ce ne fut que le lendemain, dans
la nuit, que Sac-à-Pliatre se rencontra à deux
pas de l'hôtel d'Orvado avec Gontran, qui
n'en avait pas bougé depuis la veille.
Il y avait une demi-heure que Sac-à-
Plutre suivait il la course une voiture, sur le
siège de laquelle il avait cru reconnaître Po-
lichinelle.
La rencontre de Gontran lui avait fait per-
dre un moment la piste; mais il avait toute
raison de croire que le fiacre était entré à
l'hôtel d'Orvado, et qu'il ne pouvait man-
quer d'en rortir bieniôt.
Ils a ttendirent dix minutes à peine et,
ainsi que l'avait espéré Sac-à-Plâtre, le fia-
cre en question ne tarda pas à sortir de
l'hôtel.
Gontran héla le cocher.
Mais celui-ci avait été grassement payé
pour le service qu'il venait de faire, et il ne se
souciait pas de fournir une nouvelle course.
Il passa nonchalamment sans répondre.
Sac-à- Plâtre se pencha alors rapidement à
rp?ei}le de Contran.
jettent tous les traits inutiles que l'écriture, ord%!
rsaire exige, et n'ont d'autres ligatures que cell
qui sont inatérieileingm
la lettre elle-même.
Mon confrère Philibert Audebrând;, qui?
a vécu longtemps comme sténographe,^
et reporter à la Chambre des députés^
a suivi les j ournalistes et les sténographes
même en dehors de la tribune qui leur;
était spécialement consacrée. )
« Dans une encoignure de la salle des
Pas-Perdus, dit-il, près de la porte qui
menait à la salle des séances, on avaIt,
par le fait d'une tolérance, déjà de vieille
date, laissé s'établir une petite colonie de j
journalistes ou de soi-disant tels. Ils)
étaient là à peu près une douzaine d'écri-;
vains, pour la plupart inconnus, assis au*
tour d'une petite table de sapin, faisant:
sans cesse courir leur plume sur le papier.
as Quant à ce qu'ils tiraient de leurs.
têtes et de leurs écritoires, je ne me;
charge pas d'en donner la moindre idée.]
Sérieusement et très sérieusement, je pose,
en fait que les cent vingt volumes de la(
Bibliothèque des Contes de Fées ont été dé-j
passés parles quatre années du labeur de
ces intarissables confrères. On en prenait^
1 un il part: on lui disait
» Que fais-tu donc ici?
» Moi? je fais les bureaux, je rédige;
» les bruits, les écl2os, les rumeurs, les,
» on dit, tout ce qui circule et tout ce,
» qui se passe. »
» Il v aurait cent in-fulios à composer
sur les' inventions de ces intrépides im-
provisateurs. De temps en temps, j'en
conviens, ce qu'ils lançaient dans Paris;;
dans les correspondances de- province et:
de l'étranger, se trouvait paré de quel-)
ques broderies littéraires. Cela venait
sans doute de ce qu'il se trouvait parmi
eux quelques littérateurs de bonne fari-
ne M. PaulFoucher, par exemple, le
beau-fi'ère de Victor Hugo, l'auteur de
Dorn Sébastien de Portugal, déjà corres-».
pondant de l'Indépendance belge, le même
qu'Edouard Ourliac avait surnommé te
Hanneton crépu. Mais la. présence d'un
véritable homme de lettres n'avait pas
empêché qu'on infligeât à ce coin de la
salle le sobriquet de lllare aux Canards,
qu'il a justement porté.
» Entre nous, le mot n'était pas mal
choisi.
» Cette Mare aux Canards avait aussi'
ses dignitaires, ses syndics, je crois.
Ceux-là s'asseyaient, non plus sur le banc
de bois, comme tout le monde, mais sur
des tabourets. On en connaissait jusqu'à
trois. C'était d'abord ce pauvre et
joyeux Léon Paillet, l'auteur de Voleurs
et Volés (Edmond Texier l'avait baptisé
Avez-vous de l'argent sur vous, dit-il
à voiz basse?
Voici ma bourse, répondit Gontran.
C'est beaucoup, mais ce ne sera peut-,
être pas trop, donuez-la-moi et suivez la voi-
ture.
Une seconde après que Gontran se füt.
exécuté. Sac-à-plâtre escaladait le fiacre,
avec une agilité et une adresse de singe, ;et'
venait sans façon s'asseoir côté du coc-her. j
Ali ca mais. qu'est-ce que cela
sirnifie? grommela ce dernier, stupéfait d'il-,
ne telle audace.
Cela signifie répondit Sac-à-Plâtre
avec aplomb, que j'ai une proposition à vous
faire. et de l'or â vous offrir.
,De l'or?.
Deux louis!
A moi?
A vous.
Et pourquoi faire?
Pour faire une course.
A la barrière du Trône. peut-être?.
A la place des Victoires. f"
Le cocher lanç* un regard à son intwto-
cuteur pour s'assurer qu'on në'se moquât
pas de lui..
Sac-à-Plàtre gardait un sérieux impertur-
bable.
Et l'on me donnera deux louis? îff-,
terrogea le cocher avec déîiance.
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