Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1868-08-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 août 1868 03 août 1868
Description : 1868/08/03 (Numéro 2041). 1868/08/03 (Numéro 2041).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5900921
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
4;
Le Petit Journal
fit attendre: nos pauvres ressources disparurent t
vite. Alors la misère vint crier à nos oreilles son i
terrible Sauve qui peut! Les enfants, la femme
et moi nous dispersions le matin, et, le soir venu,
nhacun apportaitau gourbi qui nous servait d'ha
l.itation, les misérable.; .-̃i.'v.its du travail du
jour. Quand on e~t nnwr ;ï u.: c:ertain degré du; t
malheur, il semble 1 plus on ne pourra
rcorfiirîre sa place jianni'lo îr.onde des vivants, i
>"ôtrc situriion alla en s'aggravant encore durant
plusieurs mois. Enfin un de mes parents, touché
du récit de ma misère, consentit, après de- longs
jours d'hésitation, à m'envoyer une faible somme
d'areent avec laquelle nous pûmes prendre pos-
session du coin de terre qui nous était concedé.
Là, des épreuves nouvelles nous attendaient. Il
fallait tout créer autour de nous; aucune res- j
source, aucun appui ne venait nous aider dans
la lutte que nous soutenions avec l'énergie du
désespoir.
Enfin, à force de privations, d'économies, de
'labeur, nous pûmes commencer à vivre depuis
'une année entière, notre vie tenait à si peu de
chose que nous doutions parfois de notre propre
existence!
» Ah combien de forces no puise-t-on pas
dans les devoirs qu'imposent la famille, ajouta-t-
il avec une émotion profonde; seul, j'aurais dé-
serté le combat, mais quand je sentais autour de
moi de pauvres êtres dont j'étais l'unique soutien,
alors je redoublais d'énergie et, vous le voyez, la
.bataille est gagnée maintenant, mais ce n'a pas
été sans peine, je vous l'assure.
Combien de nos courageux travailleurs pour-
raient raconter la même histoire!
ÉTRANGER
Hier a eu lieu à Londres l'inauguration des
nouveaux quais de la Tamise.
Nous publierons demain la description de ces
travaux gigantesques, qui ne coûtent pas moins
de 40 millions.
• On écrit de Londres, le 1er août
Hier soir, à Manchester, un grand concert qui
avait réuni deux mille personnes a été marqué
par un horrible accident. On a cru à un incendie,
et un désordre affreux a été le résultat de cette
fausse alarme. Il y a eu trente morts et beaucoup
de blessés.
Le juge Hogan, à New-York (Etats-Unis), se
trouvait dans un omnibus, entre deux individus
qui seniblaient prendre un plaisir extrême à
soulever de la pointe des pieds les jupes des da-
mes assises en face d'eux. A plusieurs reprises,
ces dames prièrent les messieurs placés à leurs
côtés de faire respecter leurs jupes mais ces mes-
sieurs, ne se souciant pas d'avoir une altercation,
tirent semblant d'être absorbés dans la lecture
du Herald, dont ils avaient chacun un numéro à
la main.
Le juge Hogan crut alors devoir intervenir, et
il reprocha amèrement aux souleveùrs de jupes
de manquer de politesse et même de savoir-
vivre, reproche légitime, mais qui attira au juge
une avalanche d'injures des plus corsées. Un
des particuliers lui appliqua même un vigoureux
coup de poing en pleine figure; mais l'équitable
Providence permit qu'un des doigts de ce brutal
s'égarât dans la profondeur de la. bouche de M.
Hogan
Or, s'il est un juge à New- York réputé pour
!.voir une mâchoire solide et formidable, c'est M.
Hogan. Il serra les dents, et le boxeur se trouva
pris, à peu près comme le rat de la fable entre les
écailles de l'huitre.
L'omnibus passait alors au coin de Barclay
street et de Broadway, à quelques pas de deux
policemen. Le juge leur fit signe, sans desserrer
les dents, de venir à son secours, et les deux
:ompagnons, arrêtés après une vigoureuse résis-
';ance. ont été écroués aux Tombes, à défaut de
500 dollars de caution.
sien la plus douce compagnie de l'homme si elles
n'entrainaient après elles les désillusions amères.
Quand nous vînmes en Afrique, il nous semblait
jue nous allions aborder une sorte de terre pro-
mise. Sur le vaisseau qui nous amenait, lorsqu'on
ïommença à distinguer les côtes de l'Algérie,
quand nous vimes ce ciel radieux, que nous sen-
;imes les bienfaisantes bouffées d'air pur que nous
envoyait la plage prochaine, nous sentions renai-
t'ont jamais la gale, et, partant de ce point, con-
irairement à l'opinion émise par la commission
le la Société d'agriculture de l'Hérault, il croit
tue les pucerons ne s'attaquent à la vigne que
tarée que celle-ci est -affligée d'une mauvaise
tonstitution.
Comment lui rendre cette vigueur perdue d'a-
àord, d'une façon géuérale, par plus de soins ap-
portés à pour le cas spécial, par des arrosages
l'eau d'usines à gaz et l'enfouissement au pied des
touches, quand faire se pourra, de minerais de
'er, des scories de forge bien pulvérisées et suffi-
)amment oxygénées au contact de l'air.
Un correspondant anonyme conseille l'arrosage
lé la vigne deux fois par année, en avril et en
octobre, avec de l'eau de camphre; cette eau se
tompose en faisant infuser pendant cinq à six
;ours un kilogramme de camphre, selon J'inten-
iité du mal à combattre, dans 100 ou 150 litres
d'eau. Selon notre correspondant, ce remède au-
rait été essayé en 1852, et il aurait parfaitement
réussi.
L'on nous écrit d'Tstres que l'on pWl arrêter
es progrès du mal avec un remède arresi simple
lue peu coûteux, et son auteur garantit à ceux
lui l'emploieront que non-seulement leurs vignes
ie seront jamais atteintes, mais encore qu'elles.y
;agnerontbeaucoup.Il s'agit simplement de creu-
ier au pied de la souche un trou circulaire en
birr.e d'entonnoir, et de mettre dans ce trou
îuelques litre^ {selon la grosseur de la souche)
te vidange provenant des fosses d'aisance, dans
kîuelie*on aura fait dissoudre préalablement une
0. SALADIN.
tre nos forces, et l'avenir nous apparaissait sous
un riant aspect. Mais depuis
» La concession qu'on devait nous donner se
Nous avons rapporté la semaine dernière, d'a-
près le Journal de Charleroi, le déplorable acci-
dent survenu il la fosse dite de la Blanchisserie,
au charbonnage de Sacré-Madame. Nous termi-
nions ce iécit en disant que neuf personnes res-
taient encore dans la fosse, mais qu'elles n'y
couraient aucun danger.
La position de ces neuf individus (cinq hom-
mes et quatre femmes) était, parait-il plus grave
qu'un ne l'avait pensé d'abord. Si, en effet, ils
ne couraient pas le, risque d'être écrasés, ils se
trouvaient, à raison de la difficulté de pénétrer
jusqu'à eux et de les ramener au jour, menacés
de toutes les souffrances'de la faim.
Déjà ces malheureux avaient passé une longue
nuit ensevelis, ou pour mieur dire bloqués sous
terre, lorsqu'un jeune ouvrier houilleur, nommé
florentin Fanuel, dont la sœur et la cousine
étaient au nombre des victimes de cet accident,
vint, avec un courage qu'on ne saurait trop louer,
entreprendre leur sauvetage.
Attaché lui-même à l'exploitation d'un char-
bonnage contigu, connu sous le nom de Fosse mé-
canique de la Campagne, il put, en'pénétrant, non
sans de laborieuses difficultés, dans des galeries
souterraines dépendant de ce charbonnage, arri-
ver à une distance de dix mètres seulement au-
dessous des reclus.
Des communications verbales purent alors être
échangées avec eux de part et d'autre on se mit
à attaquer, le terrain avec ardeur, et, après huit
heures d'efforts persistants et énergiques, une
sorte de conduit perpendiculaire fut enfin ouvert
et livra passage successivement aux neuf indi-
vidus, engloutis depuis vingt-quatre heures. Leur
sauveur avait pris la précaution d'emporter des
Le correspondant de qui nous tenons ces dé-
tails fait le plus grand éloge de la présence d'es-
prit et du dévouement de Florentin Fanuel qui,
après avoir conçu le,projet de ce sauvetage, est
parvenu à l'accomplir au prix de périls immi-
nents pour lui-même et en luttant contre des
obstacles qui pouvaient paraître insurmontables.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE MARCELLANGE
(Voir le Petit Journal depuis le 24 avril.)
LXXXVIII
LA PLACE DU MARTOURET
Le lendemain, 28 février, au point du jour,
les rues du Puy étaient inondées d'une foule
accourue de tous les pays environnants et
dans laquelle on remarquait les costumes
caractéristiques de Lardeyrol, d'Hostien et
de Combriol. Tous les habitants de cés trois
localités étaient partis en masse pour as-
sister au dénoûment du drame qui s'était
pour ainsi dire passé sous leurs yeux et
dont les acteurs leur étaient intimément
connus.
La place du Martouret surtout était telle-
ment encombrée, qu'elle offrait au regard un
véritable tapis mouvant, dans lequel les coif-
fes rouges et blanches des paysannes du Ve-
lay formaient de pittoresques et éclatantes
mosaïques.
Autour de la place, les fenêtres, les bal-
cons, les lucarnes, les. toits, les murs, tout
ce qui offrait une'saillie où pût s'accrocher
un être humain, tout était criblé de têtes,
dont tous les yeux étaient fixés sur le même
point, c'est-à-dire sur le sinistre échafaud
qui s'élevait au milieu de la place comme un
gigantesque fantôme.
A voir cette foule si pressée et si compacte,
que tous les individus qui la composaient
étaient comme soudés l'un à l'autre et pou-
vaient à peine se mouvoir, on se demandait
comment le condamné pourrait se frayer un
passage jusque sur l'échafaud. Cette masse
humaine semblait aussi impénétrable qu'un
poignée de sel marin par litre de liquide. Ce re-
mède aura le double ;effet, selon notre correspon-
dant, de tuer les insectes attachés au pied de la
souche et de constituer, pour la vigne, un des
meilleurs engrais que l'on puisse employer.
M. Chambeyron,, ingénieur civil distingué, an-
cien élève de l'Ecole des mines, nous transmet
une note dont nous extrayons le passage suivant
Les divers hydrocarbures et hydrosulfures pro-
venant de la distillation de la houille et de l'épu-
ration du gaz, la chaux d'épuration, les huiles
essentielles, les eaux ammoniacales, la naphta-
line, etc., font périr les,termites, les névroptères,
les hémiptères, les aptères, etc.
On obtient un engrais très actif renfermant ces
mêmes produits de la distillation de la houille par
un composé dont suit le détail.
Faire stralifier, par couches minces, et en les
alternant, la chaux ayant servi ù l'épuration du
gaz et des herbes de toute espèce provenant des
raclures de cours et jardins, de cururps de fosséc,
et, à défaut, remplacer ces dern;ères en fau-
chant a l'état, vert des plantes légumineuses des-
tinées a être consommées comme foniTago. vert;
arroser le tas avec les eaux ammoniacales dn
gaz, maintenir les arrosoments pendait cinq à
six semaines au moins, et remanier le tas en
mélangeant le plus possible jusqu'à parfaite dé-
composition des parties herbacées.
Cet engrais artiiîciol. active la vigôtatio.n d'une
manière remarquable, surtout dans iss prairies
fraiches, sur lesquelles on doit répandre entre
deux hersages suivis d'un roulage.
bloc de granit et une seule tête de plus n'eût
pu y trouver place.
Et pourtant un moment vint où elle s'ou-
vrit comme par enchantement, ainsi qu'un
rocher au contact d'une baguette magique,
et ce n'était ni devant la majesté de la jus-
tice, ni devant la force armée que se produi-
sait ce miracle, mais à l'approche d'une fem-
me qui s'avançait seule, faible, la tête pen-
chée sur la poitrine, accablée à la fois par
l'âge et par la douleur.
Mais cette femme, c'était la m'ère du con-
damné, c'était Claudine Besson.
Elle avait mis ses habits et sa coiffe des
jours de fête, et ses cheveux, d'un blanc ar-
genté, étaient lissés avec un soin particulier.
L'immense tristesse, figée pour ainsi dire
dans chaque ride de son visage, avait un ca-
ractère de calme et de solennité qui la ren-
dait imposante et jetait sur son désespoir
comme un rayonnement de noblesse et de
grandeur. -•
On lisait aussi sur les traits de Claudine
une détermination froide et implacable, quel-
que chose comme une sombre et terrible
pensée de vengeance, et on devinait que c'é-
tait à cette source mystérieuse qu'elle pui-
sait sa force et sa résignation.
Elle marchait toujours, sans s'étonner de
la facilité avec laquelle elle 'traversait ce mur
vivant, qui semblait s'écrouler à mesure
qu'elle avançait, et au bout de quelques ins-
tants, elle se trouvait au centre même de la
place, à vingt pas de l'échafaud, autour du-
quel une troupe de soldats, rangés en carré,
était parvenue à maintenir un espace libre.
Quand elle fut là, elle promena son regard
sur la. foule, l'arrêta un instant sur l'écha-
faud, puis, s'adressant à ceux qui l'entou-
raient, elle dit d'une voix.lente et grave
Je l'avais promis à Jacques, .le suis ve-
nue je resterai jusqu'à ce que j'aie vu tom-
ber sa tête. si on la laisse tomber!
Après un instant de silence, elle reprit
d'une voix légèrement altérée, quoique son
visage conservât toute sa fermeté
J'attendrai jusque-là, je l'ai juré, mais
alors je parlerai, je dirai tout haut le nom des
vrais coupables, je les ferai connaître ici mê-
me à tous ceux qui peuventm'entendre. Oh
ce sera terrible, allez Jacques se taira jus-
qu'au bout, peut-être, mais moi, il me faut
ma vengeance. Je dirai toute la vérité aux
juges, je leur donnerai les papiers qui con-
tiennent les preuves, les papiers qui sont'
là, sur mon sein, car ils ne me'fquittent
jamais, et bientôt, entendez-vous? bien-
tôt vous verrez cet échafaud se dresser
de nouveau, mais cette fois pour deux têtes 1
Mais c'est assez, le moment n'est pas venu de
les nommer, attendons.
Elle s'assit sur une grosse pierre incrustée
dans le sol, plongea sa tête dans ses deux
mains et demeura immobile.
Soii nom circula rapidement de bouche en
bouche, et on sut bientôt, sur tous les points
de la place, que cette pauvre vieille était la
mère du condamné; alors tous les regards
et toute la pitié de la foule se concentrèrent
sur elle.
Pauvre Claudine inurmura une pay-
sanne en essuyant les larmes que lui arra-
chait la vue de la vieille.
Oui, vous pouvez pleurer sur elle, Mar-
guerite Maurin, lui dit un de ses voisins, car
vous auriez pu empêcher d'un mot tout ce
qui arrive aujourd'hui.
Oui, riposta Marguerite, en mentant
comme vous pour de l'argent, n'est-ce pas,
Baudoul?
Jean Maurin, dit Baudoul, l'âme damnée
des dames de Chamblas, ou plutôt de Marie
Baudon, était arrivé l'un des premiers sur la
place du Martouret, disant à tous ceux, qui
l'abordaient, qu'il était là, non pour voir le
supplice de ce pauvre Jacques, mais pour
veiller sur Claudine Besson, qui avait an-
'Peu après l'épendage, tous les petits.insectes
sont brûlés ou asphyxiés.
Le même effet devra se produire sur l'insecte
dont les vignobles sont menacés d'être envahis.
On fera dissoudre quelques kilogrammes de
sulfate de fer dans l'eau ammoniacale pour arro-
ser le compost. Cet engrais de la composition du-
quel, d'ailleurs, M. Chambeyron ne fait pas un
secret, comme on le voit, a été primé en 1859 au
concours régional de La Rochelle.
M. Victor Serigne fils nous écrit de Narbonne
qu'il croit que cette maladie, dite nouvelle, n'est
pas nouvelle du tout. Il prétend qu'elle n'est au-
tre qu'une maladie de la vigne connue en Amé-
rique sous le nom de cdavelée. M. Sérigne fait im-
primer un manuscrit qui modifiera, dit-il, sur ce
sujet, et sur beaucoup d'autres- encore relatifs à la
vigne, les idées reçues. Attendons ce livre.
Mme de Félix a dû faire dans son vignoble de
Sérignan, près d'Orange (Vaucluse), une expé-
rience en présence des membres de la Société
d'agriculture d'Orange.
D'après elle, le remède serait le suivant
Déchausser la souche jusqu'aux grosses raci-
nes mettre une certaine quantité de chaux en
pierre verser dessus deux arrosoirs d'eau et re-
couvrir ensuite de terre.
Nous tiendrons nos lecteurs-au courant des ré-
sultats mais nous ne pouvons nous empêcher de
dire que ce remède nous v parait bien luéroïque.
Pour tuer l'insecte, il ne faudrait pas faire périr
le cep.
noncé l'intention de venir assister à l'exécu-
tion de son fils.
En effet, soit intérêt, réel pour celle-ci,
soit tout autre motif, il lit tous ses efforts
pour se rapprocher-de la place oü était venue
s'asseoir la mère de Jacques, et il ne la per-
dit plus de vue à partir de ce moment.
Quelle femme que cette Marie Baudon!
murmura-t-il, le regard fixé sur Claudine,
elle pensait à tout.
Il reprit au bout d'un instant
J'ai manqué mon coup i Riom, tâchons
d'être plus adroit cette fois.
En ce moment une sourde rumeur, à la-
quelle succéda aussitôt un silence solennel,
annonca l'arrivée du condamné.
(Le suite à demain.) CONSTANT *uiMVJW.<
statistique. Recette» des chemin» d* fer
du 18 AU 24 Joui:
Saragosse à Pampe-
lune-Barcelone 173,177 192,250
nu 24 au 30 juin
Victor-Etrimanùel (di-
vision italienne). 22,719 10,487
Portugais. 90,761 134,167 43,405
DU t" AU 7 JUILLET.
Guillaume-Luxemb. 63,346 63.577 231
(ligne belge). 9,997 + 5,095
DU 8 AU 14 JUII^pT.
Lyon, ancien réseau .3.1,50,290 3,81187.,Il+ 33,085
nouv. réseau. 916,377 + 34,8ti
Nord, ancien réseau. 1,638,147 1.726,295 88,147
nouveau réseau. 168.350 l7,34t
Ouest, anc. réseau. 1,165,714 1,330,746 165,031'
nouv. réseau
1" partie 257,614 244,637 + 12,977
nouv. réseau
partie. 217,108 .163,138 + 53,970
Orléans, Cte d'expl.
ancien réseau. 1,653,889 168,644d
Cte d'expié n. rés. 440,403 365,847 + 74.556
1" étab., n. réseau. 25,252 4- 2,032
Est, ancien réseau. 1,251,983 1,093
nouveau réseau.. 821,572 813,267 +
Midi, ancien réseau. 704,514 620,834 + 83,679
Midi, nouveau réseau. 3,466
Cordoue à Séville 48,897 63
Croix-Rousse. 5,375 5,303 + 72
DU 15 AU 21 JUILLET
Charentes 30.390 12,542 + i7,g48
Autrichiens. 1,306,080 1,155,480 + 150,600
Sud Autrichiens et
Haute-Italie 2,153,205 4- 20U368
Nord-Espagne 424,108
Madrid-Saragdsie-Ali- -f'
cante, ancien et non- 615,521 M
veau réseau 615.521 488,601 H-
SPECTACLES DU DIMANCHE 2 A.o1?T
Français.– Clôture.
8 1/4. Opéra-Comique. Les Dragons de Viltan.
Salle Ventadour. -Relâche.
» Odéon. Clôture.
7 Châtelet. Ali-Baba, la Morte.
Vaudeville. L'Abime.
7 1/2. Variétés. Les Domestiques, les Abrutit, Edgard.
7 »/n. Gymnase. Le Demi-Monde, les Mans.
S »In. Palais-Royal. Mimi Bamboche.
n/p.Bottffes-Parisions,– Réouverture te lw leptembra.!
» »/». Athénée. Clôture.
7 Gaité. Les Fugitifs.
» /». Porto-St-Kartin, Relâche.
7 »/n. Ambigu. La Prise de Pékin.
7 3/4. Priace ImpérIal. Relâche.
» Folie$-Dramatiques.- Clôture annojHa.
8 3/4. Cluny. La Bohême d'Argent.
Il »/ Déjazet. Clôture annuelle.
8 »/» Folles-Sirigny. Armes de Citrouillari, Pierrot.
7 -/». Beaumarchais. Les Voleurs, d'or.
7 3/4. La Fayette. Le Pilote, les Pourvoi de M. Pitou.
7 1/2. La Villette.– Le Courrier de Lyon.
Il ,». Cirque de l'Impératrice. Exercices équestres.
2 à 5. Hippodrome. Ballon captif et exercices équestres.
7 1/2. Pré Catelan. Concerts, théâtre, bal d'enfants.
7 1/2. Concert des Ca.-Elysèes. Concert tous les soin.
8 1/2. Jardin Habille.– Bal tous les soirs.
Pare d'Idalio (Vincennes). Bal le dimanche et le
mercredi.
Tous les soirs, au concert des Chamrs-Elysées. la société
élégante veut entendre et applaudir le célèbre eornetiste
Lévy.
Pour tous les articles non signés A. Duran.
D. Cassignedl. Imprimerie du -Petit Journal
Rue de La Fayette, Paris.
Enfin, il nous est arrivé de Bordeaux deux let-
tres recommandant d'une façon très chaleureuse
une eau dont le nom est singulier certainement
elle s'appelle l'eau fruitiflore, mais qui, nous as-
sure-t-on, est excellente et a fait ses preuves.
Le nom ne faisant pas grand chose à l'affaire,
nous sommes tout disposé à croire à la bonté de
ce produit. Cependantnous ne pouvons qu'engager
les honorables personnes qui s'intéressent à l'in-
venteur à décider celui-ci à envoyer gratuitement
et sans frais une quantité suffisante de son eau
aux Sociétés d'agriculture de Saint-Remy, de
[Hérault et de Vaucluse pour la faire expérimen-
ter. C'est, du reste, le conseil que nous avons
donné nousmêmes à un inventeur qui nous a fait
l'honneur de venir nous consulter à ce propos.
Le vieux proverbe « c'est au pied du mur
qu'on voit le maçon est aussi vrai en matière
viticole qu'en font autre matière.
Expériences faites, ces sociétés rendront cer-
tainement comnte de résultats obtenus. A notre
tour, nous ne manquerons pas de hs publier en
entier; ou, tout au mnins, de les analyser: c'est
là tout ce que nous pouvons faire! Et nous le
ferons sans frais aucun pour les lauréats de ce
nouveau concours.
Que nos lecteurs continuent à nous aider dans
l'accomplissement de cette tâche.
JEAN TAPIE,
Le Petit Journal
fit attendre: nos pauvres ressources disparurent t
vite. Alors la misère vint crier à nos oreilles son i
terrible Sauve qui peut! Les enfants, la femme
et moi nous dispersions le matin, et, le soir venu,
nhacun apportaitau gourbi qui nous servait d'ha
l.itation, les misérable.; .-̃i.'v.its du travail du
jour. Quand on e~t nnwr ;ï u.: c:ertain degré du; t
malheur, il semble 1 plus on ne pourra
rcorfiirîre sa place jianni'lo îr.onde des vivants, i
>"ôtrc situriion alla en s'aggravant encore durant
plusieurs mois. Enfin un de mes parents, touché
du récit de ma misère, consentit, après de- longs
jours d'hésitation, à m'envoyer une faible somme
d'areent avec laquelle nous pûmes prendre pos-
session du coin de terre qui nous était concedé.
Là, des épreuves nouvelles nous attendaient. Il
fallait tout créer autour de nous; aucune res- j
source, aucun appui ne venait nous aider dans
la lutte que nous soutenions avec l'énergie du
désespoir.
Enfin, à force de privations, d'économies, de
'labeur, nous pûmes commencer à vivre depuis
'une année entière, notre vie tenait à si peu de
chose que nous doutions parfois de notre propre
existence!
» Ah combien de forces no puise-t-on pas
dans les devoirs qu'imposent la famille, ajouta-t-
il avec une émotion profonde; seul, j'aurais dé-
serté le combat, mais quand je sentais autour de
moi de pauvres êtres dont j'étais l'unique soutien,
alors je redoublais d'énergie et, vous le voyez, la
.bataille est gagnée maintenant, mais ce n'a pas
été sans peine, je vous l'assure.
Combien de nos courageux travailleurs pour-
raient raconter la même histoire!
ÉTRANGER
Hier a eu lieu à Londres l'inauguration des
nouveaux quais de la Tamise.
Nous publierons demain la description de ces
travaux gigantesques, qui ne coûtent pas moins
de 40 millions.
• On écrit de Londres, le 1er août
Hier soir, à Manchester, un grand concert qui
avait réuni deux mille personnes a été marqué
par un horrible accident. On a cru à un incendie,
et un désordre affreux a été le résultat de cette
fausse alarme. Il y a eu trente morts et beaucoup
de blessés.
Le juge Hogan, à New-York (Etats-Unis), se
trouvait dans un omnibus, entre deux individus
qui seniblaient prendre un plaisir extrême à
soulever de la pointe des pieds les jupes des da-
mes assises en face d'eux. A plusieurs reprises,
ces dames prièrent les messieurs placés à leurs
côtés de faire respecter leurs jupes mais ces mes-
sieurs, ne se souciant pas d'avoir une altercation,
tirent semblant d'être absorbés dans la lecture
du Herald, dont ils avaient chacun un numéro à
la main.
Le juge Hogan crut alors devoir intervenir, et
il reprocha amèrement aux souleveùrs de jupes
de manquer de politesse et même de savoir-
vivre, reproche légitime, mais qui attira au juge
une avalanche d'injures des plus corsées. Un
des particuliers lui appliqua même un vigoureux
coup de poing en pleine figure; mais l'équitable
Providence permit qu'un des doigts de ce brutal
s'égarât dans la profondeur de la. bouche de M.
Hogan
Or, s'il est un juge à New- York réputé pour
!.voir une mâchoire solide et formidable, c'est M.
Hogan. Il serra les dents, et le boxeur se trouva
pris, à peu près comme le rat de la fable entre les
écailles de l'huitre.
L'omnibus passait alors au coin de Barclay
street et de Broadway, à quelques pas de deux
policemen. Le juge leur fit signe, sans desserrer
les dents, de venir à son secours, et les deux
:ompagnons, arrêtés après une vigoureuse résis-
';ance. ont été écroués aux Tombes, à défaut de
500 dollars de caution.
sien la plus douce compagnie de l'homme si elles
n'entrainaient après elles les désillusions amères.
Quand nous vînmes en Afrique, il nous semblait
jue nous allions aborder une sorte de terre pro-
mise. Sur le vaisseau qui nous amenait, lorsqu'on
ïommença à distinguer les côtes de l'Algérie,
quand nous vimes ce ciel radieux, que nous sen-
;imes les bienfaisantes bouffées d'air pur que nous
envoyait la plage prochaine, nous sentions renai-
t'ont jamais la gale, et, partant de ce point, con-
irairement à l'opinion émise par la commission
le la Société d'agriculture de l'Hérault, il croit
tue les pucerons ne s'attaquent à la vigne que
tarée que celle-ci est -affligée d'une mauvaise
tonstitution.
Comment lui rendre cette vigueur perdue d'a-
àord, d'une façon géuérale, par plus de soins ap-
portés à pour le cas spécial, par des arrosages
l'eau d'usines à gaz et l'enfouissement au pied des
touches, quand faire se pourra, de minerais de
'er, des scories de forge bien pulvérisées et suffi-
)amment oxygénées au contact de l'air.
Un correspondant anonyme conseille l'arrosage
lé la vigne deux fois par année, en avril et en
octobre, avec de l'eau de camphre; cette eau se
tompose en faisant infuser pendant cinq à six
;ours un kilogramme de camphre, selon J'inten-
iité du mal à combattre, dans 100 ou 150 litres
d'eau. Selon notre correspondant, ce remède au-
rait été essayé en 1852, et il aurait parfaitement
réussi.
L'on nous écrit d'Tstres que l'on pWl arrêter
es progrès du mal avec un remède arresi simple
lue peu coûteux, et son auteur garantit à ceux
lui l'emploieront que non-seulement leurs vignes
ie seront jamais atteintes, mais encore qu'elles.y
;agnerontbeaucoup.Il s'agit simplement de creu-
ier au pied de la souche un trou circulaire en
birr.e d'entonnoir, et de mettre dans ce trou
îuelques litre^ {selon la grosseur de la souche)
te vidange provenant des fosses d'aisance, dans
kîuelie*on aura fait dissoudre préalablement une
0. SALADIN.
tre nos forces, et l'avenir nous apparaissait sous
un riant aspect. Mais depuis
» La concession qu'on devait nous donner se
Nous avons rapporté la semaine dernière, d'a-
près le Journal de Charleroi, le déplorable acci-
dent survenu il la fosse dite de la Blanchisserie,
au charbonnage de Sacré-Madame. Nous termi-
nions ce iécit en disant que neuf personnes res-
taient encore dans la fosse, mais qu'elles n'y
couraient aucun danger.
La position de ces neuf individus (cinq hom-
mes et quatre femmes) était, parait-il plus grave
qu'un ne l'avait pensé d'abord. Si, en effet, ils
ne couraient pas le, risque d'être écrasés, ils se
trouvaient, à raison de la difficulté de pénétrer
jusqu'à eux et de les ramener au jour, menacés
de toutes les souffrances'de la faim.
Déjà ces malheureux avaient passé une longue
nuit ensevelis, ou pour mieur dire bloqués sous
terre, lorsqu'un jeune ouvrier houilleur, nommé
florentin Fanuel, dont la sœur et la cousine
étaient au nombre des victimes de cet accident,
vint, avec un courage qu'on ne saurait trop louer,
entreprendre leur sauvetage.
Attaché lui-même à l'exploitation d'un char-
bonnage contigu, connu sous le nom de Fosse mé-
canique de la Campagne, il put, en'pénétrant, non
sans de laborieuses difficultés, dans des galeries
souterraines dépendant de ce charbonnage, arri-
ver à une distance de dix mètres seulement au-
dessous des reclus.
Des communications verbales purent alors être
échangées avec eux de part et d'autre on se mit
à attaquer, le terrain avec ardeur, et, après huit
heures d'efforts persistants et énergiques, une
sorte de conduit perpendiculaire fut enfin ouvert
et livra passage successivement aux neuf indi-
vidus, engloutis depuis vingt-quatre heures. Leur
sauveur avait pris la précaution d'emporter des
Le correspondant de qui nous tenons ces dé-
tails fait le plus grand éloge de la présence d'es-
prit et du dévouement de Florentin Fanuel qui,
après avoir conçu le,projet de ce sauvetage, est
parvenu à l'accomplir au prix de périls immi-
nents pour lui-même et en luttant contre des
obstacles qui pouvaient paraître insurmontables.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE MARCELLANGE
(Voir le Petit Journal depuis le 24 avril.)
LXXXVIII
LA PLACE DU MARTOURET
Le lendemain, 28 février, au point du jour,
les rues du Puy étaient inondées d'une foule
accourue de tous les pays environnants et
dans laquelle on remarquait les costumes
caractéristiques de Lardeyrol, d'Hostien et
de Combriol. Tous les habitants de cés trois
localités étaient partis en masse pour as-
sister au dénoûment du drame qui s'était
pour ainsi dire passé sous leurs yeux et
dont les acteurs leur étaient intimément
connus.
La place du Martouret surtout était telle-
ment encombrée, qu'elle offrait au regard un
véritable tapis mouvant, dans lequel les coif-
fes rouges et blanches des paysannes du Ve-
lay formaient de pittoresques et éclatantes
mosaïques.
Autour de la place, les fenêtres, les bal-
cons, les lucarnes, les. toits, les murs, tout
ce qui offrait une'saillie où pût s'accrocher
un être humain, tout était criblé de têtes,
dont tous les yeux étaient fixés sur le même
point, c'est-à-dire sur le sinistre échafaud
qui s'élevait au milieu de la place comme un
gigantesque fantôme.
A voir cette foule si pressée et si compacte,
que tous les individus qui la composaient
étaient comme soudés l'un à l'autre et pou-
vaient à peine se mouvoir, on se demandait
comment le condamné pourrait se frayer un
passage jusque sur l'échafaud. Cette masse
humaine semblait aussi impénétrable qu'un
poignée de sel marin par litre de liquide. Ce re-
mède aura le double ;effet, selon notre correspon-
dant, de tuer les insectes attachés au pied de la
souche et de constituer, pour la vigne, un des
meilleurs engrais que l'on puisse employer.
M. Chambeyron,, ingénieur civil distingué, an-
cien élève de l'Ecole des mines, nous transmet
une note dont nous extrayons le passage suivant
Les divers hydrocarbures et hydrosulfures pro-
venant de la distillation de la houille et de l'épu-
ration du gaz, la chaux d'épuration, les huiles
essentielles, les eaux ammoniacales, la naphta-
line, etc., font périr les,termites, les névroptères,
les hémiptères, les aptères, etc.
On obtient un engrais très actif renfermant ces
mêmes produits de la distillation de la houille par
un composé dont suit le détail.
Faire stralifier, par couches minces, et en les
alternant, la chaux ayant servi ù l'épuration du
gaz et des herbes de toute espèce provenant des
raclures de cours et jardins, de cururps de fosséc,
et, à défaut, remplacer ces dern;ères en fau-
chant a l'état, vert des plantes légumineuses des-
tinées a être consommées comme foniTago. vert;
arroser le tas avec les eaux ammoniacales dn
gaz, maintenir les arrosoments pendait cinq à
six semaines au moins, et remanier le tas en
mélangeant le plus possible jusqu'à parfaite dé-
composition des parties herbacées.
Cet engrais artiiîciol. active la vigôtatio.n d'une
manière remarquable, surtout dans iss prairies
fraiches, sur lesquelles on doit répandre entre
deux hersages suivis d'un roulage.
bloc de granit et une seule tête de plus n'eût
pu y trouver place.
Et pourtant un moment vint où elle s'ou-
vrit comme par enchantement, ainsi qu'un
rocher au contact d'une baguette magique,
et ce n'était ni devant la majesté de la jus-
tice, ni devant la force armée que se produi-
sait ce miracle, mais à l'approche d'une fem-
me qui s'avançait seule, faible, la tête pen-
chée sur la poitrine, accablée à la fois par
l'âge et par la douleur.
Mais cette femme, c'était la m'ère du con-
damné, c'était Claudine Besson.
Elle avait mis ses habits et sa coiffe des
jours de fête, et ses cheveux, d'un blanc ar-
genté, étaient lissés avec un soin particulier.
L'immense tristesse, figée pour ainsi dire
dans chaque ride de son visage, avait un ca-
ractère de calme et de solennité qui la ren-
dait imposante et jetait sur son désespoir
comme un rayonnement de noblesse et de
grandeur. -•
On lisait aussi sur les traits de Claudine
une détermination froide et implacable, quel-
que chose comme une sombre et terrible
pensée de vengeance, et on devinait que c'é-
tait à cette source mystérieuse qu'elle pui-
sait sa force et sa résignation.
Elle marchait toujours, sans s'étonner de
la facilité avec laquelle elle 'traversait ce mur
vivant, qui semblait s'écrouler à mesure
qu'elle avançait, et au bout de quelques ins-
tants, elle se trouvait au centre même de la
place, à vingt pas de l'échafaud, autour du-
quel une troupe de soldats, rangés en carré,
était parvenue à maintenir un espace libre.
Quand elle fut là, elle promena son regard
sur la. foule, l'arrêta un instant sur l'écha-
faud, puis, s'adressant à ceux qui l'entou-
raient, elle dit d'une voix.lente et grave
Je l'avais promis à Jacques, .le suis ve-
nue je resterai jusqu'à ce que j'aie vu tom-
ber sa tête. si on la laisse tomber!
Après un instant de silence, elle reprit
d'une voix légèrement altérée, quoique son
visage conservât toute sa fermeté
J'attendrai jusque-là, je l'ai juré, mais
alors je parlerai, je dirai tout haut le nom des
vrais coupables, je les ferai connaître ici mê-
me à tous ceux qui peuventm'entendre. Oh
ce sera terrible, allez Jacques se taira jus-
qu'au bout, peut-être, mais moi, il me faut
ma vengeance. Je dirai toute la vérité aux
juges, je leur donnerai les papiers qui con-
tiennent les preuves, les papiers qui sont'
là, sur mon sein, car ils ne me'fquittent
jamais, et bientôt, entendez-vous? bien-
tôt vous verrez cet échafaud se dresser
de nouveau, mais cette fois pour deux têtes 1
Mais c'est assez, le moment n'est pas venu de
les nommer, attendons.
Elle s'assit sur une grosse pierre incrustée
dans le sol, plongea sa tête dans ses deux
mains et demeura immobile.
Soii nom circula rapidement de bouche en
bouche, et on sut bientôt, sur tous les points
de la place, que cette pauvre vieille était la
mère du condamné; alors tous les regards
et toute la pitié de la foule se concentrèrent
sur elle.
Pauvre Claudine inurmura une pay-
sanne en essuyant les larmes que lui arra-
chait la vue de la vieille.
Oui, vous pouvez pleurer sur elle, Mar-
guerite Maurin, lui dit un de ses voisins, car
vous auriez pu empêcher d'un mot tout ce
qui arrive aujourd'hui.
Oui, riposta Marguerite, en mentant
comme vous pour de l'argent, n'est-ce pas,
Baudoul?
Jean Maurin, dit Baudoul, l'âme damnée
des dames de Chamblas, ou plutôt de Marie
Baudon, était arrivé l'un des premiers sur la
place du Martouret, disant à tous ceux, qui
l'abordaient, qu'il était là, non pour voir le
supplice de ce pauvre Jacques, mais pour
veiller sur Claudine Besson, qui avait an-
'Peu après l'épendage, tous les petits.insectes
sont brûlés ou asphyxiés.
Le même effet devra se produire sur l'insecte
dont les vignobles sont menacés d'être envahis.
On fera dissoudre quelques kilogrammes de
sulfate de fer dans l'eau ammoniacale pour arro-
ser le compost. Cet engrais de la composition du-
quel, d'ailleurs, M. Chambeyron ne fait pas un
secret, comme on le voit, a été primé en 1859 au
concours régional de La Rochelle.
M. Victor Serigne fils nous écrit de Narbonne
qu'il croit que cette maladie, dite nouvelle, n'est
pas nouvelle du tout. Il prétend qu'elle n'est au-
tre qu'une maladie de la vigne connue en Amé-
rique sous le nom de cdavelée. M. Sérigne fait im-
primer un manuscrit qui modifiera, dit-il, sur ce
sujet, et sur beaucoup d'autres- encore relatifs à la
vigne, les idées reçues. Attendons ce livre.
Mme de Félix a dû faire dans son vignoble de
Sérignan, près d'Orange (Vaucluse), une expé-
rience en présence des membres de la Société
d'agriculture d'Orange.
D'après elle, le remède serait le suivant
Déchausser la souche jusqu'aux grosses raci-
nes mettre une certaine quantité de chaux en
pierre verser dessus deux arrosoirs d'eau et re-
couvrir ensuite de terre.
Nous tiendrons nos lecteurs-au courant des ré-
sultats mais nous ne pouvons nous empêcher de
dire que ce remède nous v parait bien luéroïque.
Pour tuer l'insecte, il ne faudrait pas faire périr
le cep.
noncé l'intention de venir assister à l'exécu-
tion de son fils.
En effet, soit intérêt, réel pour celle-ci,
soit tout autre motif, il lit tous ses efforts
pour se rapprocher-de la place oü était venue
s'asseoir la mère de Jacques, et il ne la per-
dit plus de vue à partir de ce moment.
Quelle femme que cette Marie Baudon!
murmura-t-il, le regard fixé sur Claudine,
elle pensait à tout.
Il reprit au bout d'un instant
J'ai manqué mon coup i Riom, tâchons
d'être plus adroit cette fois.
En ce moment une sourde rumeur, à la-
quelle succéda aussitôt un silence solennel,
annonca l'arrivée du condamné.
(Le suite à demain.) CONSTANT *uiMVJW.<
statistique. Recette» des chemin» d* fer
du 18 AU 24 Joui:
Saragosse à Pampe-
lune-Barcelone 173,177 192,250
nu 24 au 30 juin
Victor-Etrimanùel (di-
vision italienne). 22,719 10,487
Portugais. 90,761 134,167 43,405
DU t" AU 7 JUILLET.
Guillaume-Luxemb. 63,346 63.577 231
(ligne belge). 9,997 + 5,095
DU 8 AU 14 JUII^pT.
Lyon, ancien réseau .3.1,50,290 3,81187.,Il+ 33,085
nouv. réseau. 916,377 + 34,8ti
Nord, ancien réseau. 1,638,147 1.726,295 88,147
nouveau réseau. 168.350 l7,34t
Ouest, anc. réseau. 1,165,714 1,330,746 165,031'
nouv. réseau
1" partie 257,614 244,637 + 12,977
nouv. réseau
partie. 217,108 .163,138 + 53,970
Orléans, Cte d'expl.
ancien réseau. 1,653,889 168,644d
Cte d'expié n. rés. 440,403 365,847 + 74.556
1" étab., n. réseau. 25,252 4- 2,032
Est, ancien réseau. 1,251,983 1,093
nouveau réseau.. 821,572 813,267 +
Midi, ancien réseau. 704,514 620,834 + 83,679
Midi, nouveau réseau. 3,466
Cordoue à Séville 48,897 63
Croix-Rousse. 5,375 5,303 + 72
DU 15 AU 21 JUILLET
Charentes 30.390 12,542 + i7,g48
Autrichiens. 1,306,080 1,155,480 + 150,600
Sud Autrichiens et
Haute-Italie 2,153,205 4- 20U368
Nord-Espagne 424,108
Madrid-Saragdsie-Ali- -f'
cante, ancien et non- 615,521 M
veau réseau 615.521 488,601 H-
SPECTACLES DU DIMANCHE 2 A.o1?T
Français.– Clôture.
8 1/4. Opéra-Comique. Les Dragons de Viltan.
Salle Ventadour. -Relâche.
» Odéon. Clôture.
7 Châtelet. Ali-Baba, la Morte.
Vaudeville. L'Abime.
7 1/2. Variétés. Les Domestiques, les Abrutit, Edgard.
7 »/n. Gymnase. Le Demi-Monde, les Mans.
S »In. Palais-Royal. Mimi Bamboche.
n/p.Bottffes-Parisions,– Réouverture te lw leptembra.!
» »/». Athénée. Clôture.
7 Gaité. Les Fugitifs.
» /». Porto-St-Kartin, Relâche.
7 »/n. Ambigu. La Prise de Pékin.
7 3/4. Priace ImpérIal. Relâche.
» Folie$-Dramatiques.- Clôture annojHa.
8 3/4. Cluny. La Bohême d'Argent.
Il »/ Déjazet. Clôture annuelle.
8 »/» Folles-Sirigny. Armes de Citrouillari, Pierrot.
7 -/». Beaumarchais. Les Voleurs, d'or.
7 3/4. La Fayette. Le Pilote, les Pourvoi de M. Pitou.
7 1/2. La Villette.– Le Courrier de Lyon.
Il ,». Cirque de l'Impératrice. Exercices équestres.
2 à 5. Hippodrome. Ballon captif et exercices équestres.
7 1/2. Pré Catelan. Concerts, théâtre, bal d'enfants.
7 1/2. Concert des Ca.-Elysèes. Concert tous les soin.
8 1/2. Jardin Habille.– Bal tous les soirs.
Pare d'Idalio (Vincennes). Bal le dimanche et le
mercredi.
Tous les soirs, au concert des Chamrs-Elysées. la société
élégante veut entendre et applaudir le célèbre eornetiste
Lévy.
Pour tous les articles non signés A. Duran.
D. Cassignedl. Imprimerie du -Petit Journal
Rue de La Fayette, Paris.
Enfin, il nous est arrivé de Bordeaux deux let-
tres recommandant d'une façon très chaleureuse
une eau dont le nom est singulier certainement
elle s'appelle l'eau fruitiflore, mais qui, nous as-
sure-t-on, est excellente et a fait ses preuves.
Le nom ne faisant pas grand chose à l'affaire,
nous sommes tout disposé à croire à la bonté de
ce produit. Cependantnous ne pouvons qu'engager
les honorables personnes qui s'intéressent à l'in-
venteur à décider celui-ci à envoyer gratuitement
et sans frais une quantité suffisante de son eau
aux Sociétés d'agriculture de Saint-Remy, de
[Hérault et de Vaucluse pour la faire expérimen-
ter. C'est, du reste, le conseil que nous avons
donné nousmêmes à un inventeur qui nous a fait
l'honneur de venir nous consulter à ce propos.
Le vieux proverbe « c'est au pied du mur
qu'on voit le maçon est aussi vrai en matière
viticole qu'en font autre matière.
Expériences faites, ces sociétés rendront cer-
tainement comnte de résultats obtenus. A notre
tour, nous ne manquerons pas de hs publier en
entier; ou, tout au mnins, de les analyser: c'est
là tout ce que nous pouvons faire! Et nous le
ferons sans frais aucun pour les lauréats de ce
nouveau concours.
Que nos lecteurs continuent à nous aider dans
l'accomplissement de cette tâche.
JEAN TAPIE,
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