Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1867-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 01 octobre 1867 01 octobre 1867
Description : 1867/10/01 (Numéro 1703). 1867/10/01 (Numéro 1703).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5897857
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
ÎBteeaûx roc uiclieHeu, tfâ
rIabrairie du ïetit Journal
Abonnementa Paris,
( ÏROJS«OI8.5FB-
.^JIXMOiS^.i.r! *9FR.
ON AN FE.
QUOTIDIEN
!]NMÏÏÊRO:4'CEPÏIBES
ATsonuemeta» ̃'̃'ïtojfÉtt;
THOIS MOIS 6 M.
SIX MOIS-. 12FR.
.1 Cinquième Année IV» 1 ,703
-Mardi 4er 'octobre
'̃
1: = v .'VIE è?jEPTEMBRE ̃ Ï867 •
Trois, jeunes hommes,, qui ne proctùi-
i raient peut-être paa, en additionnant leurs
T £ges le par un^cen-
teriaire; viennent 'd^ faire représenter, au
théâtre des Menus-Pla^irs, une pièce en
quatre actes 'intitulée: les Petits Crevêsl
;C'est la jeunesse qui se rit des jeunes
gens.
Je ne «lirai rien de la pièce, qu'il faut
voir, car ma plume serait inhabile à rtjn-:
dre les flonflons, les danses, les caletn-
bours, les coq-à-l!âne, les drôleries de ces
quatre actes sans prétention.
Il est évident que .les auteurs n'ont ']i>as
entendu écrire un pendant au Misàri-,
•mfâvé un'esprit profond dans ses jovia-
lités, un philosophe comique dans -le trio
de vaudevillistes au milieu 'desquels
à saluer M. Emile Abrabam, dont
mes lecteurs connaissent le jugement
éclairé en matière de critique théâtrale.
iQue^Ont, en effet, ces Pètits-çrevés qae
chacun se montre au doigt j «nfants .vieillis
̃«v&ntFâge, ©héMiMns quiimettent des be-
sicles, lbvelaces qui courbent systémati-
quement l'échise comme si le poids de'
1 expérience les avait déjà voûtés'?.
Ce sont des misanthropes. en herbe,
.La tenue de ce qu'on appelle lés Pétits
crevés en langage, je dirais presque en ar-
got parisien, est essentiellement caracté-
ristique.
Le vêtement principal est une veste 'dont
l'extrémité dépasse à peine la\.taille.
Le pantalon est collant, étriqué, res-
semblant par son exiguïté aux culottes des
vieillards de l'ancien régime.
Les souliers sont en veau non ciré ou en
étoffe terne. On a supprimé le cuir ver-
nis comme trop futile.
Le chapeau est plat pour imiter l a sévé-
rité du quaker ou l'austérité de l'Améri-
cain.
La canne semble un support pour ai-
der le vieillard précoce à marcher à tra-
vers le parterre do la vie et les églantiers
Et les yeux fussent-ils bleus comme
ceux du duc de Lauzun, expressifs comme
FEUILLETON DU OCTOBRE j
ESCLAVES DE PARIS
PARTIE
Suite
• L'accent de M.. Gandelu tmhiseaii un. tel
excès d'horreur, on sentàât si bien que pour
lui, désormais, c'en était -fait de tout bon-
lieur ici-bas; qu'André demandait, non sans
effroi quelle révélation il allait entendre.
Ce devait .être horrible, car l'assurance du
jeune M. Gaston faiblissait, et sa verve si
spirituelle et si brillante paraissaifctétemte.
C'est pour vous dire, monsieur André,
reprit l'entrepreneur, que la semaine passée
j'ai été pris d'une attaque de goutte comme
"on n'en a. pas deux, daps sa vio. Pendant irois
jours on a cru, et je pensais
tl/Voii ;e l'Ali» depuis ie 9 juiifel.
de voir. et d^être vus.
Le petit'crevé a adopté uni langage spé-
cial, il se sert totijoùrs' des mêmes ïjttali-i
ficatifSjppur donner sîùîi appréciation.:
Il dittd/une chose qu'il approuve c'iefet
splendide! .et d'une chose qu'il Mâtne
Ce iï'est pas celùklà qui fera, dans le
dictionnaire provision d'adjectifs pour
les besoins de son langage. t
On a nommé ces jeunes gens des petits
crevés, parce qu'ils semblent par leur cou-
tume, par leur attitude, par leur volon-
taire allure; être devenus Vieux avant
Boileau:& dit
Un jeune homme toujours bouillant' dans 'éès' èafirieea
Est prompt à recevoir l'impression dès vièes.
'IYès va!n- dana Ses discours, volage on'ges désirs,
̃îRétif à ila censure et fou dans les plaisirs. lr
Je n'affirmerais pas que ce portrait, idéV
tâché de V'iArt soit -pas rés*
semblant1 aujoûrdrhûi.
Mais il est certain que le maintien ;3e la
jeunesse actuelle ne laisse point éch,4p|per
lés'signes devisa' naturelle impétuosité.1
Les auteurs .de la pièce intitulée les
apparaître- &u pro-
logue les anciens raffinés, les nïUécàdfnsy
'Je dois dire que la pi^einière jeunesse ne
fournissait pas seule le contingentée ces
gandins des temps anciens. y
On appelait durant la révolution des
̃muscadins les hommes quise parfumaient
avec dès essences «t surtout avec le mhisc,
si fort à la mode à l'ancienne cour, que le
duc de Richelieu faisait doubler toutes ses
culottes depeaUxd'Espagne qui en/avaient
été fortement imprégnées.
Les incroyables furent ces lions du Di-
rectoire qui n'ava,ient pas conservé grand
souvenir du régime de la Terreur, car ils
sacrifiaient follement au culte de la mode.
Ils portaient de longues tresses de 'che-
veux tombant sur les épaules et que l'on
nommaient oreilles de chien, et unipèigne
d'écaille relevant derrière la tête dés che-
veux dont n'approchaient jamais lés ci-
seaux du coiffeur.
Ils avaient supprimé une lettre de l'al-
'phàbët, la lettre R.
Ce n'est pas parce qu'elle commençait
le mot roi, elle commençait aussi le mot
république.
C'est, parce qu'elle donnait l'accen-
tuation une dureté'trop virile.
Ils ne disaient pas comme nos petits
J'avais fait mon testament. Les bâtisses so-
lides croulent tout d'un coup, et je me sen-
tais ébranle des fondations au faîte. j
Durant ces longues' heures ̃ dé souffrances,
mon fils ne m'a pourainsi diro pas -quitté.
Et moi, 'pauvre niais -do père, en Icvoyant
à moîi ohevot, attentif et lu visage triste je
me sentais pénétré d'une joie profonde.
11 m'aime- donc.
trompé. Sa'tête est folle, mais il :i :bon cœur.
Ume pleurerait si je mourais, >il- répandrait
'de "vraieslarmes.»
D'autres fois je pensais:
« C'est tout de même bon d'être math-
de, éh a son fils prés de soi. »
'Hélas 1 c'est lorsque je disais ou que je pen-
sais cela que j'errais misérablemeat.^
.Ce ntétait pas la vie que guettait rinfâme
il épiaifc-lamort qui devait lui livrer ma1 for-
ite-ne.
Si son visage était triste, c'est qu'il était j
poursuivi, traqué, harcelé par des créanciers
qui le menaçaient de s'adresser a-moi.
1 S'il s'éloignait à peine, de macbambre,
̃s'est. que, spéculant surîmon agonie, Jl'«é-
goeiait un ^emprunt; ret -qn?i-l'
ïaire en aie mon état-plusdésespéré qu'il- ne
rénlîtê.
s'vUiit adressé à nn -alyect -usxirieivBom-
mé Cl.i>co! et en avait obtenu la
dhn; rAiii: c> lii,niiJk'H'a,ji<;s! eu lui alîir-
exprimer deur- adnïiratidn j
'est épatant ils disaient
me. De;làJce nom ljeurj
est resté.
̃ i* ̃̃̃̃̃ •̃
Le dandy est né parmi nous avec les
niques.
11 y typés qui se
conservent l'homme dépliasse et l'homme
de chevaux.
11 fallait trouver une allure, un main-
tien/qui distinguât le', sportman du joc-
key, l'élôveur du'^païefrenier.
La raideur anglaise, la façon de porter;
'le étick, le mah^ntosh, caractérisaient' le
vrai dandy, qui àffëétionnâit les 'éteiffes
les plus communes Comme 'dessins; les
plus remarquables comme beauté, pour
établir la ligne de démarcation que la, vé-
ritable distinction avait tracée, entre lui et
̃ses asséèseurs "aux courses et d'ans les ëcur-
'ries. ̃
'Mais tous
la jeunesse, et ne se faisaient -pas vieux
avant l'âge..y
Bien au contraire, les barbons
«lis, aufbesioin: du rouge études moulobesi
pour se rajeunir. témëin ce vieux diic de
Lauraguais qui,- dansant comme Trehitz,
imitait les incroyables, bien qu'il eût ode*
.puis longtem$s.]passé la soixantaine,
̃̃̃̃
L;Les petits' Wmitves 'oux-mêmes avaient
presque toujours ma-r
jorité, imais ils affichaient malgré cela lès
mœurs
̃ Pètit^rnaîtte est tenejEïet le nom ¡qu'on
adonné, il y a bienloiigtemps, à la jeu-
nesse ivre ^Le l'amouridS! soi-même, aVàn-
tàgeûse dans seôproposi affectée dans èes
ments.
Le prince de Gondé, comblé de la-gloire
que ses triomphes lui avaient a4qtaise,
était- toujours
Se. Il se l'attacha, et -de concert a,vec le
prince de Conti, son frère, et le duc de;
Longueville,"en forma, contre le cardinal
Mazarin, un parti qu'on appelait le parti
des petits-maîtres, parce qu'ils voulaient
être les maîtres tle l'Etat Ce nom resta
par la suite aux jeunes gens chez qui l'on
vit fatuité sur sottise greffée, comme di
sait le poète Rousseau.
Nés pétdts-maitrës, dit Voltaire, sont
l'espèce la plus ridicule qui rampe avec
orgueil sur lasurface de la terre. Ajoutons
que, partout où l'on trouve ces sortes
d'hommes, on y trouve aussi des'femmes
changeantes, vaines capricieuses, inté-
mant, en lui écrivant que je n'avais plus que
quelques jours à vivre.
Je. tenais1 entre mes mains, -il. iiç'y. a pas; une
heure, le papier sur lequel ont été stipulées
les conditions provisoires.
II y est dit, em propres termes, que si, je
meurs dans les huit jours du prêt, mon fils
ne' donnera que 20,000 fr. de commission. Il
s'engage à rendre i'r si je passe le
mois. Enfin, si- j'en réchappe, il se reconnaît j
débiteur d'une somme de 200,000 fr.
L'entrepreneur s'arrêta .Sa respiration ,de-
venait haletante; il étouffait.
Il avait tiré 'son mouchoir, et d'un geste j
fou, il essuyait son front moite d'une sueur
glacëe. t
!\Ion Dieu! pensait André, voici un,
malheureux homme qui ne me.,pa,rdonEera
jamais devoir été l'involontaire confident de
sessouffi-ances. j
Mais le jeune peintre se'trompàit. Les na,
tua-es primitives ne sauraient souffrir en si-
lence,,il.faut une issue à leur douleur quand
elle est trop forte.
Ce qu'il disait à Àndré,'M. Gandelu, sans
hésiter, reût dit à tout homme, estimable
•sel&n lui, -qui fût entré en ce moment
Tout cela n'est eneovo rien, reprit-iL
Avant. (]<; livrer une soja me si 'forte*, car
1 c'est iint-ibrtuHe.
ressées, amoureuses de leur figure, ayant
renfin .tous .les caractères de la corruption
des mœurs et de la décatlence de i'amoûr.
Aussi- le nom de petit-maître
du jusqu'au sex« entaché désîmêmes dé-
buts, et1qü'on nomme petites-vndîtfèsses.
matin dans les «domptes
rendus >derm«s plus illustres confrères des
inveètives sans nombre sur les ^petite
crevés.
}Æ,Louis Ulbach dit dans le Figaro
Parmi' les noms ,de mépris infligés à la
génération élégante qui fait douter de
ravénir, je n'en connais pas de .plus ex-
pj-essif que celui 'de
Ëoqueplan qui a. inventé cette épitîiète,
comme autrefois déjà il avait inventé la'
Lorette.
» II n estpas.possible de mieux-peindre^
l'épuisement^ la corruption bête, Je néant.'
Après les petits crevés, il n:y a pkts quèj
le fumier. Quand Hercule viendra-t-îl b£-)
iayer cette 'écurie? Il n'est pas- besoin,!
après tout, d'un..grand effort. Le siècle'
penche -tout doucement vers l'égoût, et,
un -beau ^matin, les petits .crevés, avec
leur monde, leurs.modes, leurs finances^
leurs chimères, leurs amours, glisseront'
d'eux-mêmes dans l'abîme.
»Le petit crevé est le chérubin faisandé
d'un imbroglio social qui attend son Beau-
marchais.
̃ ̃ ̃̃ t-
Voilà ce que dit M. Louis Ulbach dano
un,journal dont les petits crevés ont de-
puis dix,ans fait leurs délices.
Ecoutez ce que dit leur parrain, M.
Nestor Roqueplan.
Mon éminent confrère fait ce matin,'
avec l'autorité de. son talent, du feuilleton
du Conàitutiohnel, un laboratoire de chi-
miste.
ilditï
« S'il prenaitrà quelque grand anatomie:-
te la fantaisie toute naturelle d'ouvrir un
petit crevé bien caractérisé, un de ceux
qui n'ont ni cuisse, ni barbe, ni voix.
» II verrait que chez ce sujet la maladie,
la pharmacie, l'absinthe et l'usure corpo-r.
relle ont modifié la composition chimique
du-sang. » Les éléments normaux, les sels miné-*
raux robustes en ont été éliminés par les
excès..
Ce sang a même perdu sa ooloration
car c'est à peine s'il possède des globules;,
mais, par contre, il y est resté du sérum;'
et, au lieu du fer, il renferme une dose
considérable d'iodure de potassium et'
d'huile de foie de niorue. »
bas qu'on le prétendait. Il demandait des sû-
Comment si prendre pour le satisfaire
pour lui donner confiance ?
Mon fils chercha et trouva.
Oui, c'est alors que mon fils se mit à me
parler sans relâche d'un médecin spécialiste,
unique au monde, me jurait-il en m'embras-
'Sant, pour les maladies comme la mienne.
le voyais si tourmenté, si agité il insis-
ftait avec de si douces prières dans la voix,
que je me rendis à ses supplications, et qu'un
soir je lui dis
'Amène donc ce docteur, puisque tu
croîs qti"il me: guérira.
Et il we ramena.
Car, il faut vous le dire, monsieur André,
'il 's'est trouvé un médecin pour Accepter la
mission infâme de l'usuriér; uiMHïedecin que
i je'devrais dénoncer au mépris pubtic et à la
juste indignation de ses confrères
Il est venu, cet homme, et il èStrWsté plus
tant le pouls, mtr touchant,
de questions.
En sortant,après une pre«cripHîyh insigni-
fiâiite, il a dit _devant mon- JfSîïj/.qui l'avait
le résultat de ceite'con'siïltàtton môîiitrueuse:
rIabrairie du ïetit Journal
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( ÏROJS«OI8.5FB-
.^JIXMOiS^.i.r! *9FR.
ON AN FE.
QUOTIDIEN
!]NMÏÏÊRO:4'CEPÏIBES
ATsonuemeta» ̃'̃'ïtojfÉtt;
THOIS MOIS 6 M.
SIX MOIS-. 12FR.
.1 Cinquième Année IV» 1 ,703
-Mardi 4er 'octobre
'̃
1: = v .'VIE è?jEPTEMBRE ̃ Ï867 •
Trois, jeunes hommes,, qui ne proctùi-
i raient peut-être paa, en additionnant leurs
T £ges le par un^cen-
teriaire; viennent 'd^ faire représenter, au
théâtre des Menus-Pla^irs, une pièce en
quatre actes 'intitulée: les Petits Crevêsl
;C'est la jeunesse qui se rit des jeunes
gens.
Je ne «lirai rien de la pièce, qu'il faut
voir, car ma plume serait inhabile à rtjn-:
dre les flonflons, les danses, les caletn-
bours, les coq-à-l!âne, les drôleries de ces
quatre actes sans prétention.
Il est évident que .les auteurs n'ont ']i>as
entendu écrire un pendant au Misàri-,
•mfâvé un'esprit profond dans ses jovia-
lités, un philosophe comique dans -le trio
de vaudevillistes au milieu 'desquels
à saluer M. Emile Abrabam, dont
mes lecteurs connaissent le jugement
éclairé en matière de critique théâtrale.
iQue^Ont, en effet, ces Pètits-çrevés qae
chacun se montre au doigt j «nfants .vieillis
̃«v&ntFâge, ©héMiMns quiimettent des be-
sicles, lbvelaces qui courbent systémati-
quement l'échise comme si le poids de'
1 expérience les avait déjà voûtés'?.
Ce sont des misanthropes. en herbe,
.La tenue de ce qu'on appelle lés Pétits
crevés en langage, je dirais presque en ar-
got parisien, est essentiellement caracté-
ristique.
Le vêtement principal est une veste 'dont
l'extrémité dépasse à peine la\.taille.
Le pantalon est collant, étriqué, res-
semblant par son exiguïté aux culottes des
vieillards de l'ancien régime.
Les souliers sont en veau non ciré ou en
étoffe terne. On a supprimé le cuir ver-
nis comme trop futile.
Le chapeau est plat pour imiter l a sévé-
rité du quaker ou l'austérité de l'Améri-
cain.
La canne semble un support pour ai-
der le vieillard précoce à marcher à tra-
vers le parterre do la vie et les églantiers
Et les yeux fussent-ils bleus comme
ceux du duc de Lauzun, expressifs comme
FEUILLETON DU OCTOBRE j
ESCLAVES DE PARIS
PARTIE
Suite
• L'accent de M.. Gandelu tmhiseaii un. tel
excès d'horreur, on sentàât si bien que pour
lui, désormais, c'en était -fait de tout bon-
lieur ici-bas; qu'André demandait, non sans
effroi quelle révélation il allait entendre.
Ce devait .être horrible, car l'assurance du
jeune M. Gaston faiblissait, et sa verve si
spirituelle et si brillante paraissaifctétemte.
C'est pour vous dire, monsieur André,
reprit l'entrepreneur, que la semaine passée
j'ai été pris d'une attaque de goutte comme
"on n'en a. pas deux, daps sa vio. Pendant irois
jours on a cru, et je pensais
tl/Voii ;e l'Ali» depuis ie 9 juiifel.
de voir. et d^être vus.
Le petit'crevé a adopté uni langage spé-
cial, il se sert totijoùrs' des mêmes ïjttali-i
ficatifSjppur donner sîùîi appréciation.:
Il dittd/une chose qu'il approuve c'iefet
splendide! .et d'une chose qu'il Mâtne
Ce iï'est pas celùklà qui fera, dans le
dictionnaire provision d'adjectifs pour
les besoins de son langage. t
On a nommé ces jeunes gens des petits
crevés, parce qu'ils semblent par leur cou-
tume, par leur attitude, par leur volon-
taire allure; être devenus Vieux avant
Boileau:& dit
Un jeune homme toujours bouillant' dans 'éès' èafirieea
Est prompt à recevoir l'impression dès vièes.
'IYès va!n- dana Ses discours, volage on'ges désirs,
̃îRétif à ila censure et fou dans les plaisirs. lr
Je n'affirmerais pas que ce portrait, idéV
tâché de V'iArt soit -pas rés*
semblant1 aujoûrdrhûi.
Mais il est certain que le maintien ;3e la
jeunesse actuelle ne laisse point éch,4p|per
lés'signes devisa' naturelle impétuosité.1
Les auteurs .de la pièce intitulée les
apparaître- &u pro-
logue les anciens raffinés, les nïUécàdfnsy
'Je dois dire que la pi^einière jeunesse ne
fournissait pas seule le contingentée ces
gandins des temps anciens. y
On appelait durant la révolution des
̃muscadins les hommes quise parfumaient
avec dès essences «t surtout avec le mhisc,
si fort à la mode à l'ancienne cour, que le
duc de Richelieu faisait doubler toutes ses
culottes depeaUxd'Espagne qui en/avaient
été fortement imprégnées.
Les incroyables furent ces lions du Di-
rectoire qui n'ava,ient pas conservé grand
souvenir du régime de la Terreur, car ils
sacrifiaient follement au culte de la mode.
Ils portaient de longues tresses de 'che-
veux tombant sur les épaules et que l'on
nommaient oreilles de chien, et unipèigne
d'écaille relevant derrière la tête dés che-
veux dont n'approchaient jamais lés ci-
seaux du coiffeur.
Ils avaient supprimé une lettre de l'al-
'phàbët, la lettre R.
Ce n'est pas parce qu'elle commençait
le mot roi, elle commençait aussi le mot
république.
C'est, parce qu'elle donnait l'accen-
tuation une dureté'trop virile.
Ils ne disaient pas comme nos petits
J'avais fait mon testament. Les bâtisses so-
lides croulent tout d'un coup, et je me sen-
tais ébranle des fondations au faîte. j
Durant ces longues' heures ̃ dé souffrances,
mon fils ne m'a pourainsi diro pas -quitté.
Et moi, 'pauvre niais -do père, en Icvoyant
à moîi ohevot, attentif et lu visage triste je
me sentais pénétré d'une joie profonde.
11 m'aime- donc.
trompé. Sa'tête est folle, mais il :i :bon cœur.
Ume pleurerait si je mourais, >il- répandrait
'de "vraieslarmes.»
D'autres fois je pensais:
« C'est tout de même bon d'être math-
de, éh a son fils prés de soi. »
'Hélas 1 c'est lorsque je disais ou que je pen-
sais cela que j'errais misérablemeat.^
.Ce ntétait pas la vie que guettait rinfâme
il épiaifc-lamort qui devait lui livrer ma1 for-
ite-ne.
Si son visage était triste, c'est qu'il était j
poursuivi, traqué, harcelé par des créanciers
qui le menaçaient de s'adresser a-moi.
1 S'il s'éloignait à peine, de macbambre,
̃s'est. que, spéculant surîmon agonie, Jl'«é-
goeiait un ^emprunt; ret -qn?i-l'
ïaire en aie mon état-plusdésespéré qu'il- ne
rénlîtê.
s'vUiit adressé à nn -alyect -usxirieivBom-
mé Cl.i>co! et en avait obtenu la
dhn; rAiii: c> lii,niiJk'H'a,ji<;s! eu lui alîir-
exprimer deur- adnïiratidn j
'est épatant ils disaient
me. De;làJce nom ljeurj
est resté.
̃ i* ̃̃̃̃̃ •̃
Le dandy est né parmi nous avec les
niques.
11 y typés qui se
conservent l'homme dépliasse et l'homme
de chevaux.
11 fallait trouver une allure, un main-
tien/qui distinguât le', sportman du joc-
key, l'élôveur du'^païefrenier.
La raideur anglaise, la façon de porter;
'le étick, le mah^ntosh, caractérisaient' le
vrai dandy, qui àffëétionnâit les 'éteiffes
les plus communes Comme 'dessins; les
plus remarquables comme beauté, pour
établir la ligne de démarcation que la, vé-
ritable distinction avait tracée, entre lui et
̃ses asséèseurs "aux courses et d'ans les ëcur-
'ries. ̃
'Mais tous
la jeunesse, et ne se faisaient -pas vieux
avant l'âge..y
Bien au contraire, les barbons
«lis, aufbesioin: du rouge études moulobesi
pour se rajeunir. témëin ce vieux diic de
Lauraguais qui,- dansant comme Trehitz,
imitait les incroyables, bien qu'il eût ode*
.puis longtem$s.]passé la soixantaine,
̃̃̃̃
L;Les petits' Wmitves 'oux-mêmes avaient
presque toujours ma-r
jorité, imais ils affichaient malgré cela lès
mœurs
̃ Pètit^rnaîtte est tenejEïet le nom ¡qu'on
adonné, il y a bienloiigtemps, à la jeu-
nesse ivre ^Le l'amouridS! soi-même, aVàn-
tàgeûse dans seôproposi affectée dans èes
ments.
Le prince de Gondé, comblé de la-gloire
que ses triomphes lui avaient a4qtaise,
était- toujours
Se. Il se l'attacha, et -de concert a,vec le
prince de Conti, son frère, et le duc de;
Longueville,"en forma, contre le cardinal
Mazarin, un parti qu'on appelait le parti
des petits-maîtres, parce qu'ils voulaient
être les maîtres tle l'Etat Ce nom resta
par la suite aux jeunes gens chez qui l'on
vit fatuité sur sottise greffée, comme di
sait le poète Rousseau.
Nés pétdts-maitrës, dit Voltaire, sont
l'espèce la plus ridicule qui rampe avec
orgueil sur lasurface de la terre. Ajoutons
que, partout où l'on trouve ces sortes
d'hommes, on y trouve aussi des'femmes
changeantes, vaines capricieuses, inté-
mant, en lui écrivant que je n'avais plus que
quelques jours à vivre.
Je. tenais1 entre mes mains, -il. iiç'y. a pas; une
heure, le papier sur lequel ont été stipulées
les conditions provisoires.
II y est dit, em propres termes, que si, je
meurs dans les huit jours du prêt, mon fils
ne' donnera que 20,000 fr. de commission. Il
s'engage à rendre i'r si je passe le
mois. Enfin, si- j'en réchappe, il se reconnaît j
débiteur d'une somme de 200,000 fr.
L'entrepreneur s'arrêta .Sa respiration ,de-
venait haletante; il étouffait.
Il avait tiré 'son mouchoir, et d'un geste j
fou, il essuyait son front moite d'une sueur
glacëe. t
!\Ion Dieu! pensait André, voici un,
malheureux homme qui ne me.,pa,rdonEera
jamais devoir été l'involontaire confident de
sessouffi-ances. j
Mais le jeune peintre se'trompàit. Les na,
tua-es primitives ne sauraient souffrir en si-
lence,,il.faut une issue à leur douleur quand
elle est trop forte.
Ce qu'il disait à Àndré,'M. Gandelu, sans
hésiter, reût dit à tout homme, estimable
•sel&n lui, -qui fût entré en ce moment
Tout cela n'est eneovo rien, reprit-iL
Avant. (]<; livrer une soja me si 'forte*, car
1 c'est iint-ibrtuHe.
ressées, amoureuses de leur figure, ayant
renfin .tous .les caractères de la corruption
des mœurs et de la décatlence de i'amoûr.
Aussi- le nom de petit-maître
du jusqu'au sex« entaché désîmêmes dé-
buts, et1qü'on nomme petites-vndîtfèsses.
matin dans les «domptes
rendus >derm«s plus illustres confrères des
inveètives sans nombre sur les ^petite
crevés.
}Æ,Louis Ulbach dit dans le Figaro
Parmi' les noms ,de mépris infligés à la
génération élégante qui fait douter de
ravénir, je n'en connais pas de .plus ex-
pj-essif que celui 'de
Ëoqueplan qui a. inventé cette épitîiète,
comme autrefois déjà il avait inventé la'
Lorette.
» II n estpas.possible de mieux-peindre^
l'épuisement^ la corruption bête, Je néant.'
Après les petits crevés, il n:y a pkts quèj
le fumier. Quand Hercule viendra-t-îl b£-)
iayer cette 'écurie? Il n'est pas- besoin,!
après tout, d'un..grand effort. Le siècle'
penche -tout doucement vers l'égoût, et,
un -beau ^matin, les petits .crevés, avec
leur monde, leurs.modes, leurs finances^
leurs chimères, leurs amours, glisseront'
d'eux-mêmes dans l'abîme.
»Le petit crevé est le chérubin faisandé
d'un imbroglio social qui attend son Beau-
marchais.
̃ ̃ ̃̃ t-
Voilà ce que dit M. Louis Ulbach dano
un,journal dont les petits crevés ont de-
puis dix,ans fait leurs délices.
Ecoutez ce que dit leur parrain, M.
Nestor Roqueplan.
Mon éminent confrère fait ce matin,'
avec l'autorité de. son talent, du feuilleton
du Conàitutiohnel, un laboratoire de chi-
miste.
ilditï
« S'il prenaitrà quelque grand anatomie:-
te la fantaisie toute naturelle d'ouvrir un
petit crevé bien caractérisé, un de ceux
qui n'ont ni cuisse, ni barbe, ni voix.
» II verrait que chez ce sujet la maladie,
la pharmacie, l'absinthe et l'usure corpo-r.
relle ont modifié la composition chimique
du-sang. » Les éléments normaux, les sels miné-*
raux robustes en ont été éliminés par les
excès..
Ce sang a même perdu sa ooloration
car c'est à peine s'il possède des globules;,
mais, par contre, il y est resté du sérum;'
et, au lieu du fer, il renferme une dose
considérable d'iodure de potassium et'
d'huile de foie de niorue. »
bas qu'on le prétendait. Il demandait des sû-
Comment si prendre pour le satisfaire
pour lui donner confiance ?
Mon fils chercha et trouva.
Oui, c'est alors que mon fils se mit à me
parler sans relâche d'un médecin spécialiste,
unique au monde, me jurait-il en m'embras-
'Sant, pour les maladies comme la mienne.
le voyais si tourmenté, si agité il insis-
ftait avec de si douces prières dans la voix,
que je me rendis à ses supplications, et qu'un
soir je lui dis
'Amène donc ce docteur, puisque tu
croîs qti"il me: guérira.
Et il we ramena.
Car, il faut vous le dire, monsieur André,
'il 's'est trouvé un médecin pour Accepter la
mission infâme de l'usuriér; uiMHïedecin que
i je'devrais dénoncer au mépris pubtic et à la
juste indignation de ses confrères
Il est venu, cet homme, et il èStrWsté plus
tant le pouls, mtr touchant,
de questions.
En sortant,après une pre«cripHîyh insigni-
fiâiite, il a dit _devant mon- JfSîïj/.qui l'avait
le résultat de ceite'con'siïltàtton môîiitrueuse:
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