Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1865-08-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 24 août 1865 24 août 1865
Description : 1865/08/24 (Numéro 936). 1865/08/24 (Numéro 936).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k589042j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
au coin du boul. Montmartre- <
la librairie du Petit
6 mois Un,an
Papis 5L f. «JTf.
7.
CINQ CENTIMES
partentduf"oudui5 de chaque mois
Mandat 0\1 timbres-poste
Jeudi @4 ftowî fS©'5
T IB AGE OU
i 2S ti©sà4 fiSÔS
LES PQïtCHESONS
Le directeur de l'Opéra-Comique va re-
prendre .samedi prochain la charmante par-
tition de notre mélodieux Grisar.
Le livret n'estni de M. Scribe, nidcM. de
Sarat-Georges., ni do M. de Leuven lui-mê-
mô'me, qu'on â tant joué avant de lui per-
mettre défaire ioucr les autres;
Il est de M. f. Sauvage, un vif et joyeux
esprit.
Et c'est M. Mocker et ce bon Palianti qui
ont veillé "à la première mise en scène.
Il serait 'bon de dire a mes lecteurs, tout
d'abord, ce
C'était un lieu où 1'on dansait, où l'on bu-
vait, où l'on faisait ripaille.
Il devait être .situé à .l'endroit où se trouve
aujourd'hui-là rue Saint-Lazare.
Ce rendez-vous des plaisirs populaires
était alors entouré, comme le parc d'Asni6-
res ou le lac d'Enghien,' de maisons de
campagne et de chamrs en culture occu-
£aut l'empia 'ement actuel du quartier de la
L'église de Notre-Dame-de-Lorette, située
aujourd'hui au bout de lavrue Laffiltc, a
remplacé la chapelle des Porcherons, érigée
rue-Goqueuard.
En '11 on y avait établi la confrérie de
Notre-Dame-de-Lorette; qelte chapelle fut
démolie en 1800.
Le château des Porcherons, qu'on appe-
lait aussi Château du Coq, faisait face, dans
l'emplacement de la rue S.ûnt-Lazare, à la
rue de Clichy actuelle.
(:'est, là que grisettes et grandes dames
travesties, gardes-françaises et grands sei-
gneurs déguisés se mêlaient la danse.
̃ Oa s'encanaillait, c'était de haut ton; le dé-
braillé en action était de mode, comme au
jourd'hui le trivial en paroles.
Thérésa est un écho des Porcherons
joyeux
Après avoir décrit le lieu, je veux vous es-
quisser la pievee.
L'opéra-comique les Porcherons est chaiv
muni; d'intrigue.
Le premier acte se passe au bois de Bou-
tonne, la porte Maillot, ayant à sa droite
l'antique maison du suisse.
La foule est assemblée, deux hommes~vont
se battre en duel, tous deux sortent du ba'i
de l'Opéra et out encore leurs travestisse-
ments.
L'un est un nabab indien qui se fait nom-
mer Desbruyères et qui est amoureux de M"10
dcBryane, d a juré ses amis Fronsac, Lau-
zuri, Lelorières qu'elle serait à lui avant huit
jours.
EU PETIT
du 24 août 1SG5.*
> LE
Suite (1).
IX
.u{t(jul pril.'alurs- cette petite clé qui avait une
«StiqpiHlo ci. qu'il avait trouvée d:uis Je coffret,
l'introduisit dans la serrure et ouvrit ia porto
mystérieuse qui tourna sans bruit sur ses gonds,
de'inasquiinl un escalier en coquille d'où monta
une .boalî'ée de cet air humide qu'on respire dans
lus souterrains.
Les yeux de Raoul brillaient de joie.
Enfin! dit-il, voilà ic souîerruin. à nous le
diamant.!
Et il posa Uï pied sur la pj'Oinière mniviie de:
l'esealiiii1 qui paraissait tourner brusqueiïienlsur
lui-même.
Le coinlc Iicclor le suivit.
'Sùns deux descendirent, armés 'chacun d'un
flambeau, le vicomte ouvrant la marche ifs
comptèrent environ rant .cincjuanle degrés. A-
jU'ès quoi une ponte unie ci rapide succéda i1
4 l'encalici';
tourna vers son
frère.
Un feu sombre briliail dans ies yeux du com-
Les sept premiers jours se sont passés sans
que la dame lui ait donné la moindre espé-
rance.
Mais on n'est pas pour rien fils d'unarma-
tcur français établi aux Indes et de la soeur
du sultan de Mysore on ne jongle pas sans
influence avec les perles et les diamants.
Mmo de Bryane a eu l'imprudence d'aller
au bal de l'Opéra. Desbruyères l'a fait en-
!evcr. au nez du couple Jolicourt. deux
provinciaux avides, deux collatéraux qui lui
servaient de chaperon, quand tout à coup
un champion sort de la foule, dégage la cap-
tivc'et dit au ravisseur masqué comme lui
i A vos ordres, monsieur!
Desbruyères se rencontre avec son adver-
saire, qui, sur le terrain comme à l'Opéra,
conserve son masque.
Le ravisseur est blessé,
Et l'assistance chante à tue-tête
Oui, «aiment, c'est original
Un 'du' en habit de bal 1
Le bois de Boulogne, théâtre des rencon-
tres le fer à la main, est aussi celui des élé-
gantes cavalcades.
Mmo de Bryane y monte à cheval # Joli-
court, son parent, qui ne connaît que les
poneys de sa province, ne veut pas se ris-
quel' sur un cheval fringant. Desbruyères,
légèrement blessé; s'offre à accompagner l'a-
mazone. ̃•,̃
.Mais il a beau monter en écuyer' cavaaca-
dour, en bas de soie et eu habit de velours,
la belle est prise. Un inconnu lui a sauvé la
vie dans une tempête; elle l'a retrouvé au
mariage de Marie-Autoinette, commandant,
l'épée au poing, les soldats aux gardes.
autour du feu d'artifice, ou on s'étouffa.
c'est encore lui. elle en est sûre, qui, à 1'0-
përa, l'arracha des mains ennemies.
Elle aimè la liberté, la lutte elle part
avec pesbruyèrcs qui a vou'u Il dominer.
Mais son cheval s'eniiorle et -va la tuer!
quand un homme du peuple la sauve et la
porte dans ses. hras-à ses parents terrifiés.
Puis il disparaît sans vouloir accepter de
Au second acte, nous sommes dans un ri-
che salp de toilette.'
Antoine, le sauveur de M"16 de Bryane, a
ses oùtils sous un tablier de serge verte. et
là soubrette Florrne l'annoncé aux époux
Jolicourt, ces dragons qui gardent la belle
veuve pour l'empêcher de se remarier.
11 se dit menuisier et raccommode un bon-
heur du jour. En vain Desbruyères arrive
et sème les présents; il est une puissance oc-
culte qui déjoue ses projets.
•M"10 de Bryane a trouvé dans sa corbeille
la romance que le menuisier y a glissé
L'amant qui vous implore
Est, par vous, oublié;
Peut-il attendre encore
Un regard de pitié?
Si douce. et si cruelle
Comment vous désarmer?
Hélas! soyez moins helle,
Ou bleu sachez aimer!
Mais Mmo de Bryane n'est pas lasse des
e. Ce n'était plus ce rubis fameux sur lequel il
avait ôehafaude par avance l'édifice de son am-
bition qu'il allait chercher, c'était la possession
de la femme qui avait payé son amour du plus
sarclant des outrages.
C\;tail la vengeance.
Raoul se retourna.
Il faut compter les pas, dit-il.
Marche, je les compterai.
Hector ne pouvait se défendre d une émotion
étranse. •
Il me semble. murmura-t-il a l'oreille de
son frère, il me semble que je suis en chaise de
poste, à côté d'elle, d'elle endormie.
Aioi, murmura Raoul en posant la main sur
son cœur, il me semble que" j'entre, le diamant
la main, dans la salle du (rime, à Vienne ou à
Schcenbrunn, et qu'elle pousse un cri de joie en
le voyant.
La pente était rapide d'abord, puis elle s'adou-
cissait pour redevenir peu après plus rapide en-
core.
Cent soixante-cinq, six, sept, compta hec-
lor.
Mais tout à coup il s'arrêta brusquement.
-r O.o'e-ît-'t-'e? demanda le vicomie.
li m'a 'semblé.
Quoi donc V
llecioré.cndit la'ïiiain.
N'iis-vu'.rien vu ?
ilien.
it;wi entendu?
;'i!îsciiiiiicni. t'i«!!i.
j^ i-ju voir courir une ombre, là-lias.
émotions vives; après la course équestre,
l'amour mystérieux après la romance pa-
thétique., le bal plébéïen.
Monsieur Desbruyères, dit-elle au na-
bab, que pensez-vous des Po relierons?
Madame, répond le üls de.la Sultane,
votre célèbre poète Vadé l'a dit
Voir Paris sans voir la Courtille,
Où le peuple joyeux fourmille,
.Sans visiter les Porcherons,
Le rendfiz-vous des bons- lurons.
C'est voir nome sans voir le pape 1
Et Mrae DuBarry charme le roi en lui chan-
tant la ronde àes Porcherons, tant à la mode.
Sur ces entrefaites on présente à Mm0 de
Bryane, l'ouvrier, sa Providence; elle re-
trouve en lui les traits du sauveur dans la
tempête, de l'officier du feu d'artifice. il est
vêtu d'une veste grossière et parle comme un
artisan, et l'élégante répète
C'est bien'sa voix. mais ce langage.
Mais ce costume, mais ce ton.
Ali I c'est à perdre la raison.
On ira aux Porcherons. c'est là que le
traître Desbruyères espère gagner la der-
nière manche.
Le troisième acte réprésente la guinguette
célèbre. Mme de Bryane, sa parente Joli-
cour,tet Florine, la soubrette, sont en gri-
settes.
On veut les faire trémousser de force. On
leur crie: v
Bah 1 ces pétits petons, ça danse
Quasi tout seul. et de naissance.
On veut les violenter, quand Antoine, fi-
dèle a son métier de sauveur, survient et
protège l'imprudent trio.
Après quoi, le menuiser, avec la grande
dame déguisée, entonne la ronde des l'or-
citerons, si célèbre au dix-huitième siècle
antoike.
Jérôme le passeux,
La pcrT des bachoteux,
-,» Abaudonn' la rivière
Il™ DE-BlÙANE.
'Suzelle Bette-Humeur,
De la halle la tleur,
Soudain fuit pris', naguère,
D'un' grand' tristesse an coetirt
ENSEMBLE.
Venez aux Percherons,
Frais tendrons,
Gais lurons!
L'Amour, l'Hymen s'y trouveront
Pour danser avec vous, en rond.
Mais à côté des Porcherons est la petite
maison du traître Desbruyères; un pan de
mur abattu et la colombe est chez le vau-
tour. Antoine feint de servir le fourbe il
sauve celle qu'il aime et dont même, sous
l'habit de l'artisan, il est aimé..
Et, tombant à ses genoux, il s'avoue enfin
le marquis d'Ancenis, capitaine aux gardes
du roi.
Le coquin de nabab est baffoué.
les Joiicourt; qui voulaient empêcher la
belle de Bryane de se remarier pour hériter
de ses biens, en sont pour leur courte honte.
Allons donc 1
Je l'ai vue. insista Hector avec; l'accent de
,la conviction.
Eh bien dit Raoul, nous sommes armés, et
gareauxrevenants!
Et il fil sonner la noix de l'un de ses pistolets.
Aucun bruit cependant ne résonnait dans
le souterrain. On n'entendait que la respiration
haletante des deux chercheurs de diamant.
Un instant immobiles et comme sur leurs gar-
des pour faire face à un danser imprévu, ils fi-
nirent par continuer leur marche.
C'était, une illusion dit Raout.
Je le crois. Cependant. ̃
Où en étions-nous Tu avais compte snixan-
te-sept pas, je crois?
Oui..
Avançons, alors.
Cent soixante-huit, neuf, dix continua'
Hector.
Plus loin,.encore..
Cent quatre-vingts.
Tous deux s'arrêtèrent. La pente était' deve-
nue imperceptible..
Voyons, fit Raoul, îi l'œuvre!
Hector, qui tenait laiiôdio, continua à enta-
merle soi.qui céda facilement, grâce à son hu-
midité.
Pendant un moment, on neniendait-que le
bruil monotone de !a piociie qui résonnait aussi
tristement. que colle d'un fossoyeur..
-t- Tout il coup Raoul arrtSin le bras de son
frère,
Et Antoine, tenant sa jolie promise par
main, dit aupublic
Pour Toir Jérôm', Suzon,'
Danser un rigodon,
Chaque soir, nous vous en prions,
En bons garçons.
Et sans façons,
Venez aux Porcherous I
Les Porcherons ont té -représentés, poter
la première fois, en 1850, et, de la première
distribution, il ne reste que. Sainte-Foy'.
M"0 Darcier, qui jouait la marquise de
Bryane, s'est mariée et habité les borda
fleuris d'Englnen, ce lac de Corne des
Parisiennes fatiguées de triomphes ou de
plaisirs.
Hermann-Léon le chanteur peintre, est
mort à la tâche.
Mocker ne chante plus que dans ses claa-
.ses.
EtBussine, le gaillard sergent aux gardes'
s'est enrôlé à l'Alcazar.
Samedi prochain, le théâtre de l'Opéra-
Comique reprendra les Porcherons, ce ravis-
sant opéra d'Albert Grisar, dont on n'a ou-
blié ni le mérite, ni le succès.' Depuis deux:
mois, l'administration s'occupe de cette re-;
prise, qui promet d'être éclatante. Monlau-
bry remplira pour la première fois le rôle
d'Àntoinej créé par Mocker; Mmo Gallica-
rié, celui de Mmo de Bryane, créé par M110
Darcier. Les autres rôles seront oués par
Crosti, Bataille, Sainte-Foy, M"os KéviHy et
Bélia.
La répétition générale, qui a eu lieu sa-
medi, a produit un efîet qui permet de comp-
ter sur celui de la représentation. Les artis-,
les^les chœurs, qui jouent un grand rôle
dans la pièce, se sont surpassés, et la mise'
en scène, que l'on ne néglige jamais a l'Opé-
ra-Comique, a été l'objet d'un soin tout par-
ticulier.
Les Porcherons sont le chef-d'œuvre de
Grisar.
Le premier morceau de musique qu'il
écrivit fut la romance de la Folle, que toutes-,
vos. mamans, mesdemoiselles, savent par
cœur, et qui suffit pour établir sa réputation.
Ses opérais les plus populaires sont l'An
mil, Gilles ravisseur, Y Eau merveilleuse Bon-
soir, monsieur Pantalon et le Chien du jaidi-
nier.
.Il achève, en ce moment, une œuvre dont
on dit: merveilles et dont la reprise des Por-
cherons est le mélodieux avant-coureur..
TIMOTHÉE TIUMM.
̃ PARIS
A l'occasion du 15 août, jour de la fête de S.
M. l'Empereur, et d'après ses ordres, le maré-
chal de France ministro de la maison de l'Em-
pereur et des beaux-arts a fait, aux principaux
musées de France, d'Algérie et des autres colo-
des départements,une distribution d'objets d'art
et de tableaux provenant des commandes et
acquisitions du service des beaux-arts.
Entends-tu? fit le vicomte.
Un bruit de pas légers sB faisail entendre dans
l'éloignement. Ce bruit approchait peu à-peu.
La liêehe échappa aux mains du comte, et il
arma pareillemeüt ses pistolets.
Les pas s'arrêtèrent un moment, puis s'appro-
chèrent encore,
Oh oh dit Raoul, dont l'œil étincela, si
MM. les cohéritiers ont deviné comme nous, ils
viennent un peu tard.
Les pas s'arrêtèrent. Les deux frères étaient
immobiles, et leur front était baigné de sueur.
Le sitcnce régnait de nouveau.
Ma foi, s'écria Raoul, il faut en avoir lo:
cœur net. Visitons ce souterrain.
Soit, dit Hector, voyons à quî nous avons
affaire. >
Le vicomte s'avança bravement et son frèro
le suivit.
Le souterrain était vaste il serpentait à plu-
sieurs reprises, tantôt courant en pente rapide,
tantôt à plat, mais parfaitement uniforme, du
reste, et d'une maçonnerie irréprochable.
Sa construction'paraissait remonter au temps
de,la première féodalité.
Après un quart d'heure de marche, les deux
frères arrivèrent a un endroit où la voûtef s'a-
1 baissait tout à coup, et ils aperçurent un petit
Des profondeurs de cet escalier montait un
bruit sourd et lointain, accompagné des bouf-
fées d'un air glacé.
lintends-la? demanda Hector. On dirait ie
roulement d'une voilure. ̃
JViiiemls répondit Raoul mais qù'unpcr-
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6 mois Un,an
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T IB AGE OU
i 2S ti©sà4 fiSÔS
LES PQïtCHESONS
Le directeur de l'Opéra-Comique va re-
prendre .samedi prochain la charmante par-
tition de notre mélodieux Grisar.
Le livret n'estni de M. Scribe, nidcM. de
Sarat-Georges., ni do M. de Leuven lui-mê-
mô'me, qu'on â tant joué avant de lui per-
mettre défaire ioucr les autres;
Il est de M. f. Sauvage, un vif et joyeux
esprit.
Et c'est M. Mocker et ce bon Palianti qui
ont veillé "à la première mise en scène.
Il serait 'bon de dire a mes lecteurs, tout
d'abord, ce
C'était un lieu où 1'on dansait, où l'on bu-
vait, où l'on faisait ripaille.
Il devait être .situé à .l'endroit où se trouve
aujourd'hui-là rue Saint-Lazare.
Ce rendez-vous des plaisirs populaires
était alors entouré, comme le parc d'Asni6-
res ou le lac d'Enghien,' de maisons de
campagne et de chamrs en culture occu-
£aut l'empia 'ement actuel du quartier de la
L'église de Notre-Dame-de-Lorette, située
aujourd'hui au bout de lavrue Laffiltc, a
remplacé la chapelle des Porcherons, érigée
rue-Goqueuard.
En '11 on y avait établi la confrérie de
Notre-Dame-de-Lorette; qelte chapelle fut
démolie en 1800.
Le château des Porcherons, qu'on appe-
lait aussi Château du Coq, faisait face, dans
l'emplacement de la rue S.ûnt-Lazare, à la
rue de Clichy actuelle.
(:'est, là que grisettes et grandes dames
travesties, gardes-françaises et grands sei-
gneurs déguisés se mêlaient la danse.
̃ Oa s'encanaillait, c'était de haut ton; le dé-
braillé en action était de mode, comme au
jourd'hui le trivial en paroles.
Thérésa est un écho des Porcherons
joyeux
Après avoir décrit le lieu, je veux vous es-
quisser la pievee.
L'opéra-comique les Porcherons est chaiv
muni; d'intrigue.
Le premier acte se passe au bois de Bou-
tonne, la porte Maillot, ayant à sa droite
l'antique maison du suisse.
La foule est assemblée, deux hommes~vont
se battre en duel, tous deux sortent du ba'i
de l'Opéra et out encore leurs travestisse-
ments.
L'un est un nabab indien qui se fait nom-
mer Desbruyères et qui est amoureux de M"10
dcBryane, d a juré ses amis Fronsac, Lau-
zuri, Lelorières qu'elle serait à lui avant huit
jours.
EU PETIT
du 24 août 1SG5.*
> LE
Suite (1).
IX
.u{t(jul pril.'alurs- cette petite clé qui avait une
«StiqpiHlo ci. qu'il avait trouvée d:uis Je coffret,
l'introduisit dans la serrure et ouvrit ia porto
mystérieuse qui tourna sans bruit sur ses gonds,
de'inasquiinl un escalier en coquille d'où monta
une .boalî'ée de cet air humide qu'on respire dans
lus souterrains.
Les yeux de Raoul brillaient de joie.
Enfin! dit-il, voilà ic souîerruin. à nous le
diamant.!
Et il posa Uï pied sur la pj'Oinière mniviie de:
l'esealiiii1 qui paraissait tourner brusqueiïienlsur
lui-même.
Le coinlc Iicclor le suivit.
'Sùns deux descendirent, armés 'chacun d'un
flambeau, le vicomte ouvrant la marche ifs
comptèrent environ rant .cincjuanle degrés. A-
jU'ès quoi une ponte unie ci rapide succéda i1
4 l'encalici';
tourna vers son
frère.
Un feu sombre briliail dans ies yeux du com-
Les sept premiers jours se sont passés sans
que la dame lui ait donné la moindre espé-
rance.
Mais on n'est pas pour rien fils d'unarma-
tcur français établi aux Indes et de la soeur
du sultan de Mysore on ne jongle pas sans
influence avec les perles et les diamants.
Mmo de Bryane a eu l'imprudence d'aller
au bal de l'Opéra. Desbruyères l'a fait en-
!evcr. au nez du couple Jolicourt. deux
provinciaux avides, deux collatéraux qui lui
servaient de chaperon, quand tout à coup
un champion sort de la foule, dégage la cap-
tivc'et dit au ravisseur masqué comme lui
i A vos ordres, monsieur!
Desbruyères se rencontre avec son adver-
saire, qui, sur le terrain comme à l'Opéra,
conserve son masque.
Le ravisseur est blessé,
Et l'assistance chante à tue-tête
Oui, «aiment, c'est original
Un 'du' en habit de bal 1
Le bois de Boulogne, théâtre des rencon-
tres le fer à la main, est aussi celui des élé-
gantes cavalcades.
Mmo de Bryane y monte à cheval # Joli-
court, son parent, qui ne connaît que les
poneys de sa province, ne veut pas se ris-
quel' sur un cheval fringant. Desbruyères,
légèrement blessé; s'offre à accompagner l'a-
mazone. ̃•,̃
.Mais il a beau monter en écuyer' cavaaca-
dour, en bas de soie et eu habit de velours,
la belle est prise. Un inconnu lui a sauvé la
vie dans une tempête; elle l'a retrouvé au
mariage de Marie-Autoinette, commandant,
l'épée au poing, les soldats aux gardes.
autour du feu d'artifice, ou on s'étouffa.
c'est encore lui. elle en est sûre, qui, à 1'0-
përa, l'arracha des mains ennemies.
Elle aimè la liberté, la lutte elle part
avec pesbruyèrcs qui a vou'u Il dominer.
Mais son cheval s'eniiorle et -va la tuer!
quand un homme du peuple la sauve et la
porte dans ses. hras-à ses parents terrifiés.
Puis il disparaît sans vouloir accepter de
Au second acte, nous sommes dans un ri-
che salp de toilette.'
Antoine, le sauveur de M"16 de Bryane, a
ses oùtils sous un tablier de serge verte. et
là soubrette Florrne l'annoncé aux époux
Jolicourt, ces dragons qui gardent la belle
veuve pour l'empêcher de se remarier.
11 se dit menuisier et raccommode un bon-
heur du jour. En vain Desbruyères arrive
et sème les présents; il est une puissance oc-
culte qui déjoue ses projets.
•M"10 de Bryane a trouvé dans sa corbeille
la romance que le menuisier y a glissé
L'amant qui vous implore
Est, par vous, oublié;
Peut-il attendre encore
Un regard de pitié?
Si douce. et si cruelle
Comment vous désarmer?
Hélas! soyez moins helle,
Ou bleu sachez aimer!
Mais Mmo de Bryane n'est pas lasse des
e. Ce n'était plus ce rubis fameux sur lequel il
avait ôehafaude par avance l'édifice de son am-
bition qu'il allait chercher, c'était la possession
de la femme qui avait payé son amour du plus
sarclant des outrages.
C\;tail la vengeance.
Raoul se retourna.
Il faut compter les pas, dit-il.
Marche, je les compterai.
Hector ne pouvait se défendre d une émotion
étranse. •
Il me semble. murmura-t-il a l'oreille de
son frère, il me semble que je suis en chaise de
poste, à côté d'elle, d'elle endormie.
Aioi, murmura Raoul en posant la main sur
son cœur, il me semble que" j'entre, le diamant
la main, dans la salle du (rime, à Vienne ou à
Schcenbrunn, et qu'elle pousse un cri de joie en
le voyant.
La pente était rapide d'abord, puis elle s'adou-
cissait pour redevenir peu après plus rapide en-
core.
Cent soixante-cinq, six, sept, compta hec-
lor.
Mais tout à coup il s'arrêta brusquement.
-r O.o'e-ît-'t-'e? demanda le vicomie.
li m'a 'semblé.
Quoi donc V
llecioré.cndit la'ïiiain.
N'iis-vu'.rien vu ?
ilien.
it;wi entendu?
;'i!îsciiiiiicni. t'i«!!i.
j^ i-ju voir courir une ombre, là-lias.
émotions vives; après la course équestre,
l'amour mystérieux après la romance pa-
thétique., le bal plébéïen.
Monsieur Desbruyères, dit-elle au na-
bab, que pensez-vous des Po relierons?
Madame, répond le üls de.la Sultane,
votre célèbre poète Vadé l'a dit
Voir Paris sans voir la Courtille,
Où le peuple joyeux fourmille,
.Sans visiter les Porcherons,
Le rendfiz-vous des bons- lurons.
C'est voir nome sans voir le pape 1
Et Mrae DuBarry charme le roi en lui chan-
tant la ronde àes Porcherons, tant à la mode.
Sur ces entrefaites on présente à Mm0 de
Bryane, l'ouvrier, sa Providence; elle re-
trouve en lui les traits du sauveur dans la
tempête, de l'officier du feu d'artifice. il est
vêtu d'une veste grossière et parle comme un
artisan, et l'élégante répète
C'est bien'sa voix. mais ce langage.
Mais ce costume, mais ce ton.
Ali I c'est à perdre la raison.
On ira aux Porcherons. c'est là que le
traître Desbruyères espère gagner la der-
nière manche.
Le troisième acte réprésente la guinguette
célèbre. Mme de Bryane, sa parente Joli-
cour,tet Florine, la soubrette, sont en gri-
settes.
On veut les faire trémousser de force. On
leur crie: v
Bah 1 ces pétits petons, ça danse
Quasi tout seul. et de naissance.
On veut les violenter, quand Antoine, fi-
dèle a son métier de sauveur, survient et
protège l'imprudent trio.
Après quoi, le menuiser, avec la grande
dame déguisée, entonne la ronde des l'or-
citerons, si célèbre au dix-huitième siècle
antoike.
Jérôme le passeux,
La pcrT des bachoteux,
-,» Abaudonn' la rivière
Il™ DE-BlÙANE.
'Suzelle Bette-Humeur,
De la halle la tleur,
Soudain fuit pris', naguère,
D'un' grand' tristesse an coetirt
ENSEMBLE.
Venez aux Percherons,
Frais tendrons,
Gais lurons!
L'Amour, l'Hymen s'y trouveront
Pour danser avec vous, en rond.
Mais à côté des Porcherons est la petite
maison du traître Desbruyères; un pan de
mur abattu et la colombe est chez le vau-
tour. Antoine feint de servir le fourbe il
sauve celle qu'il aime et dont même, sous
l'habit de l'artisan, il est aimé..
Et, tombant à ses genoux, il s'avoue enfin
le marquis d'Ancenis, capitaine aux gardes
du roi.
Le coquin de nabab est baffoué.
les Joiicourt; qui voulaient empêcher la
belle de Bryane de se remarier pour hériter
de ses biens, en sont pour leur courte honte.
Allons donc 1
Je l'ai vue. insista Hector avec; l'accent de
,la conviction.
Eh bien dit Raoul, nous sommes armés, et
gareauxrevenants!
Et il fil sonner la noix de l'un de ses pistolets.
Aucun bruit cependant ne résonnait dans
le souterrain. On n'entendait que la respiration
haletante des deux chercheurs de diamant.
Un instant immobiles et comme sur leurs gar-
des pour faire face à un danser imprévu, ils fi-
nirent par continuer leur marche.
C'était, une illusion dit Raout.
Je le crois. Cependant. ̃
Où en étions-nous Tu avais compte snixan-
te-sept pas, je crois?
Oui..
Avançons, alors.
Cent soixante-huit, neuf, dix continua'
Hector.
Plus loin,.encore..
Cent quatre-vingts.
Tous deux s'arrêtèrent. La pente était' deve-
nue imperceptible..
Voyons, fit Raoul, îi l'œuvre!
Hector, qui tenait laiiôdio, continua à enta-
merle soi.qui céda facilement, grâce à son hu-
midité.
Pendant un moment, on neniendait-que le
bruil monotone de !a piociie qui résonnait aussi
tristement. que colle d'un fossoyeur..
-t- Tout il coup Raoul arrtSin le bras de son
frère,
Et Antoine, tenant sa jolie promise par
main, dit aupublic
Pour Toir Jérôm', Suzon,'
Danser un rigodon,
Chaque soir, nous vous en prions,
En bons garçons.
Et sans façons,
Venez aux Porcherous I
Les Porcherons ont té -représentés, poter
la première fois, en 1850, et, de la première
distribution, il ne reste que. Sainte-Foy'.
M"0 Darcier, qui jouait la marquise de
Bryane, s'est mariée et habité les borda
fleuris d'Englnen, ce lac de Corne des
Parisiennes fatiguées de triomphes ou de
plaisirs.
Hermann-Léon le chanteur peintre, est
mort à la tâche.
Mocker ne chante plus que dans ses claa-
.ses.
EtBussine, le gaillard sergent aux gardes'
s'est enrôlé à l'Alcazar.
Samedi prochain, le théâtre de l'Opéra-
Comique reprendra les Porcherons, ce ravis-
sant opéra d'Albert Grisar, dont on n'a ou-
blié ni le mérite, ni le succès.' Depuis deux:
mois, l'administration s'occupe de cette re-;
prise, qui promet d'être éclatante. Monlau-
bry remplira pour la première fois le rôle
d'Àntoinej créé par Mocker; Mmo Gallica-
rié, celui de Mmo de Bryane, créé par M110
Darcier. Les autres rôles seront oués par
Crosti, Bataille, Sainte-Foy, M"os KéviHy et
Bélia.
La répétition générale, qui a eu lieu sa-
medi, a produit un efîet qui permet de comp-
ter sur celui de la représentation. Les artis-,
les^les chœurs, qui jouent un grand rôle
dans la pièce, se sont surpassés, et la mise'
en scène, que l'on ne néglige jamais a l'Opé-
ra-Comique, a été l'objet d'un soin tout par-
ticulier.
Les Porcherons sont le chef-d'œuvre de
Grisar.
Le premier morceau de musique qu'il
écrivit fut la romance de la Folle, que toutes-,
vos. mamans, mesdemoiselles, savent par
cœur, et qui suffit pour établir sa réputation.
Ses opérais les plus populaires sont l'An
mil, Gilles ravisseur, Y Eau merveilleuse Bon-
soir, monsieur Pantalon et le Chien du jaidi-
nier.
.Il achève, en ce moment, une œuvre dont
on dit: merveilles et dont la reprise des Por-
cherons est le mélodieux avant-coureur..
TIMOTHÉE TIUMM.
̃ PARIS
A l'occasion du 15 août, jour de la fête de S.
M. l'Empereur, et d'après ses ordres, le maré-
chal de France ministro de la maison de l'Em-
pereur et des beaux-arts a fait, aux principaux
musées de France, d'Algérie et des autres colo-
des départements,une distribution d'objets d'art
et de tableaux provenant des commandes et
acquisitions du service des beaux-arts.
Entends-tu? fit le vicomte.
Un bruit de pas légers sB faisail entendre dans
l'éloignement. Ce bruit approchait peu à-peu.
La liêehe échappa aux mains du comte, et il
arma pareillemeüt ses pistolets.
Les pas s'arrêtèrent un moment, puis s'appro-
chèrent encore,
Oh oh dit Raoul, dont l'œil étincela, si
MM. les cohéritiers ont deviné comme nous, ils
viennent un peu tard.
Les pas s'arrêtèrent. Les deux frères étaient
immobiles, et leur front était baigné de sueur.
Le sitcnce régnait de nouveau.
Ma foi, s'écria Raoul, il faut en avoir lo:
cœur net. Visitons ce souterrain.
Soit, dit Hector, voyons à quî nous avons
affaire. >
Le vicomte s'avança bravement et son frèro
le suivit.
Le souterrain était vaste il serpentait à plu-
sieurs reprises, tantôt courant en pente rapide,
tantôt à plat, mais parfaitement uniforme, du
reste, et d'une maçonnerie irréprochable.
Sa construction'paraissait remonter au temps
de,la première féodalité.
Après un quart d'heure de marche, les deux
frères arrivèrent a un endroit où la voûtef s'a-
1 baissait tout à coup, et ils aperçurent un petit
Des profondeurs de cet escalier montait un
bruit sourd et lointain, accompagné des bouf-
fées d'un air glacé.
lintends-la? demanda Hector. On dirait ie
roulement d'une voilure. ̃
JViiiemls répondit Raoul mais qù'unpcr-
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