Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1865-08-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 10 août 1865 10 août 1865
Description : 1865/08/10 (Numéro 922). 1865/08/10 (Numéro 922).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5890284
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2008
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SU t»in du boul. Montmartre
du Petit Jowuui
'Ti**n.iJ.n» Cf. 9f. *if.
«f. **f- 24 (.
QUOTIDIEN
l'N NtHÉliOr CliMl CENTIMES
partent du I**o«idul5 de chaque mois
Mandates Hmbres-postè
-1 1 B *$ E PETIT JO^U RM A L
ÎA, STATUE DE JEMVUWOTROtf. j
temps est auac statues.
©n dirait qttë'Cë siècle a pris îi tâché de
:$ayer les dettes 'des siècles passée et d'ac-
} quitter, avec lcmarbreetFaiiain, la note des
jsewices rendus.
Rien, n'est plus juste et pfus charmant.
.Si chaque ville ayant donné naissance;à
/Un homme illustre veut bien se souwnir.
les statues se rencontreront chaque: pas
dans cette France amoureuse de l'art.
ïEt la VBiepiiblicpie deviendra un >vérite-
Ne musée enseignantes bronze et en granit
à chaque confcrée son histoire et sesœllustra-
^ons.
JVujouidhui, c'est la viîle do iDfeuxqui
\\ient glorifiennn de ses compatriotes-
tOn .va ériger prochainement à. ;Bi'euxla;
statue de bronze de'âean ftotrou.
Nous, .allons, en > npielcpies mots,*diré ce
que fut cet écrivain flui reçoit les honneurs
suprêmes, 21&ans après sa mort.
.JeanRotrouosst né^à Dreux, les-uns disent
Iet49, d'autres'le 21 ayril,1699; d'une famille
de magistratsVet une inscription trouvée suri
lacloche.de ÏÏHôtel-*îe*Vilte, dite le Beffroi,'
atteste qu'entSSI uiiKerrelEotrouétaitlieu-;
tenantrâénéraldubatllage.
.Jean Kotrou.Ët desMtsers^avant des faire de?
laorosç:
Il composa,àsdix-nffiufans, l'Eypoeotidria-
quamt la Bagu&de: l'(M4i.
Je ne connais rien de,plus bizarireijEe ces
deux conceptioRG dramatiques.
sy le (premier
v-r51e, Clériiikan, <|ui se croit imort, et île cin-
quième acte commence ,par un monologue
qu'ils déclame. dans
Il débite; couché sur ilettios, deux;aents
alexandrins ^somme ceux-ci:
Ici le faux objeldes. van ilés passées
Ne donno poinitd'anpas à nos saintes pensées;
iQui iuçetfien de ferme au monde, ;n'a point d'yeux:
Quant'à la Bague deTOiMû^eize vers (de
fa pièee«en raeonteKt l'intrigue plus leste-
ment qulun-cofaiptetrendu.
'Elle y sémite portée, >et;toutel'ois cri l'âme,
iBliejgarde tcaiours-etÉte'premicre llaimme.
Entiy, elle. eanspire aveeque s(hi amant,
Ils (ibefpiieiitiUii secret. 'Lv-dessuson déploie
'fWuae que 1F magie,en se««rimcs emploie
Ils trouvent eaiui-ci propre àtair trahison::
Par un anneaujeharmé, le rai Ixrd la raison.
Le voyant à ce point, toutes gksj rites bannies,
Ils ont, ii .son déçu, leury deurtiioiliés uniae.
Disposé de l'Etal, changé les séjatiraux
FEUILLETON DU PETIT iOURHIL
.bu 10 AOUT 1865.
iE BIAiAlVT DU COMASDECR
-!ion. non, dit Hector à la comtesse, c'est bienv
vous! vous. madame, que j'ai arrêtée, conduite
prisonnière dans la maison d'un gante-chasse;
vou? dont f ifinorcfis le non! et vers qui m'entraï-
na sur l'heure un«' passion, fatale; vous enfin,
madame, que j'ai eu l'infamie d'outrager et qui
m'avez puni,
La comtesse çnnia le siioacc, et il y avait tant
de repentir et ile douleur dans la voix d'Hector
Ah pttit Dieu que ces deux balles qui
ont déchiré tna poitrine m'eussent donné la
mort conlinua-t-il avec exaltation plîrt à Dieu,
madame, que je ne nie fusse jamais souvenu.
car d'une yoix éloufl'ée, depuis lors
je vous aime, madame; depuis cette heure fa-
tale votre nom erre sur me; .lèvres sans cesse,
votre iniése est toujours vivante au fond de mon
cœur; et hier, j'ai cru, en voi,is reconnaissait,
que -j'allais uiourir de douleur et,de joie en mè-
)ne feinpf-
• Assez, monaicur! interrompit. lroide;«cnt
Ja comffcsse.
Et puis e!le "enveloppa, une fois encore, de
(1j Vuii;»e /'tv' du J7-i«iHet au 9 août'-
On comviendra «pie, demis longtemps, M.
iBennery a mis la bague de l'oubli ée «®trou j
aux doigts des reânes et des princesses><ïe ses
,féeries.
En dehors de ces coups d'essai,.gm ne fu-
rent passes coups de maître, R«*rou compo-
sa desttragi-comédies intitulées Cleagéner
et Boristée, les
se Constance ,THeureua naufrage, la Célia-
ne, le Pèlerine aanourèuse, Àgésilan de Cot-
chos,VHnnocettte incrëdulité, Amélie^las Deux
pucéfies, Laure persécutée, Iphigénie et
Axdide, 'Bélisaire, Célie, Don Bernard de Ca-
brenïMDonffflopedeGardone.
Ses comédies sont les Menechmes, la
Dwm, la Célimene, la Bell&Mphréde, le J&-
landxe, les Sosies,'Glm>inde, la Soeur et Fle-
rimmde.
Ses tragédies sont Antigone^ Hercule
mourant Cuisante Cosroës
et>Ve3icesla$,
SU t»in du boul. Montmartre
du Petit Jowuui
'Ti**n.iJ.n» Cf. 9f. *if.
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l'N NtHÉliOr CliMl CENTIMES
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Mandates Hmbres-postè
-1 1 B *$ E PETIT JO^U RM A L
ÎA, STATUE DE JEMVUWOTROtf. j
temps est auac statues.
©n dirait qttë'Cë siècle a pris îi tâché de
:$ayer les dettes 'des siècles passée et d'ac-
} quitter, avec lcmarbreetFaiiain, la note des
jsewices rendus.
Rien, n'est plus juste et pfus charmant.
.Si chaque ville ayant donné naissance;à
/Un homme illustre veut bien se souwnir.
les statues se rencontreront chaque: pas
dans cette France amoureuse de l'art.
ïEt la VBiepiiblicpie deviendra un >vérite-
Ne musée enseignantes bronze et en granit
à chaque confcrée son histoire et sesœllustra-
^ons.
JVujouidhui, c'est la viîle do iDfeuxqui
\\ient glorifiennn de ses compatriotes-
tOn .va ériger prochainement à. ;Bi'euxla;
statue de bronze de'âean ftotrou.
Nous, .allons, en > npielcpies mots,*diré ce
que fut cet écrivain flui reçoit les honneurs
suprêmes, 21&ans après sa mort.
.JeanRotrouosst né^à Dreux, les-uns disent
Iet49, d'autres'le 21 ayril,1699; d'une famille
de magistratsVet une inscription trouvée suri
lacloche.de ÏÏHôtel-*îe*Vilte, dite le Beffroi,'
atteste qu'entSSI uiiKerrelEotrouétaitlieu-;
tenantrâénéraldubatllage.
.Jean Kotrou.Ët desMtsers^avant des faire de?
laorosç:
Il composa,àsdix-nffiufans, l'Eypoeotidria-
quamt la Bagu&de: l'(M4i.
Je ne connais rien de,plus bizarireijEe ces
deux conceptioRG dramatiques.
sy le (premier
v-r51e, Clériiikan, <|ui se croit imort, et île cin-
quième acte commence ,par un monologue
qu'ils déclame. dans
Il débite; couché sur ilettios, deux;aents
alexandrins ^somme ceux-ci:
Ici le faux objeldes. van ilés passées
Ne donno poinitd'anpas à nos saintes pensées;
iQui iuçetfien de ferme au monde, ;n'a point d'yeux:
Quant'à la Bague deTOiMû^eize vers (de
fa pièee«en raeonteKt l'intrigue plus leste-
ment qulun-cofaiptetrendu.
'Elle y sémite portée, >et;toutel'ois cri l'âme,
iBliejgarde tcaiours-etÉte'premicre llaimme.
Entiy, elle. eanspire aveeque s(hi amant,
Ils (ibefpiieiitiUii secret. 'Lv-dessuson déploie
'fWuae que 1F magie,en se««rimcs emploie
Ils trouvent eaiui-ci propre àtair trahison::
Par un anneaujeharmé, le rai Ixrd la raison.
Le voyant à ce point, toutes gksj rites bannies,
Ils ont, ii .son déçu, leury deurtiioiliés uniae.
Disposé de l'Etal, changé les séjatiraux
FEUILLETON DU PETIT iOURHIL
.bu 10 AOUT 1865.
iE BIAiAlVT DU COMASDECR
-!ion. non, dit Hector à la comtesse, c'est bienv
vous! vous. madame, que j'ai arrêtée, conduite
prisonnière dans la maison d'un gante-chasse;
vou? dont f ifinorcfis le non! et vers qui m'entraï-
na sur l'heure un«' passion, fatale; vous enfin,
madame, que j'ai eu l'infamie d'outrager et qui
m'avez puni,
La comtesse çnnia le siioacc, et il y avait tant
de repentir et ile douleur dans la voix d'Hector
Ah pttit Dieu que ces deux balles qui
ont déchiré tna poitrine m'eussent donné la
mort conlinua-t-il avec exaltation plîrt à Dieu,
madame, que je ne nie fusse jamais souvenu.
car d'une yoix éloufl'ée, depuis lors
je vous aime, madame; depuis cette heure fa-
tale votre nom erre sur me; .lèvres sans cesse,
votre iniése est toujours vivante au fond de mon
cœur; et hier, j'ai cru, en voi,is reconnaissait,
que -j'allais uiourir de douleur et,de joie en mè-
)ne feinpf-
• Assez, monaicur! interrompit. lroide;«cnt
Ja comffcsse.
Et puis e!le "enveloppa, une fois encore, de
(1j Vuii;»e /'tv' du J7-i«iHet au 9 août'-
On comviendra «pie, demis longtemps, M.
iBennery a mis la bague de l'oubli ée «®trou j
aux doigts des reânes et des princesses><ïe ses
,féeries.
En dehors de ces coups d'essai,.gm ne fu-
rent passes coups de maître, R«*rou compo-
sa desttragi-comédies intitulées Cleagéner
et Boristée, les
se Constance ,THeureua naufrage, la Célia-
ne, le Pèlerine aanourèuse, Àgésilan de Cot-
chos,VHnnocettte incrëdulité, Amélie^las Deux
pucéfies, Laure persécutée, Iphigénie et
Axdide, 'Bélisaire, Célie, Don Bernard de Ca-
brenïMDonffflopedeGardone.
Ses comédies sont les Menechmes, la
Dwm, la Célimene, la Bell&Mphréde, le J&-
landxe, les Sosies,'Glm>inde, la Soeur et Fle-
rimmde.
Ses tragédies sont Antigone^ Hercule
mourant Cuisante Cosroës
et>Ve3icesla$,
,Rotrou était un romantique delà veille;;le'
cercueil deViBypocondriaque était un diag-
nostic de sawive imagination.
Dans Famt-GenesÊ ,ïles;minturésdu temps antique se wnèlent aux {traditions
des premiers' chrétiens.
Genest esttun acteur qui joue devant Di9-
clétieh; l'artiste est «frappé f>arila grâce, il
fait des changements à son rôle, al insulte
aux, dieux duÆCapitole.
Etijioclétien lui jette. non lestGeuronnes,
de nos jours. mais lacouromie du martyr.!
Le contraste entre le comédien«et l'apôtre
y est frappant.'Genest,:au2° aote, .«'habille'
pourra représentationiet gronde le décora-'
teur.Sl lui dit
C'estfort bien,,mais encor, avec peudetdépense,
N'.y. laisser rien id'aa'eugle, y mettre plus,de jour,
-IJonner plus de hauteur auXilravaux d'alentour,
Enimaçbres les dehors, en jaspes leurs colonnes,
Enrichir les tympans, leurs.cimes, leurs couronnes.
Mettre en vos colons plus de,diversité,
En vos carnations plus de vivacité,
Dr^peiiiBieux ces¡habits, reciller ces paysages,
Yifairevdes jets d'eau et marquer leurs ombrages.
Et:eurtout. en la toile «où vous peigniez vos cieux
Faire unjiour naturel au jugeiseiut des yeux.
Ce même persannage gai connaît, sous.
Dioclétien, aussi bien la mise en scène que
M, Marc Fournier, de la Porle-&irnt-Sîartin,
dit au cinquième acte,, la palme à la main,:
Mourons, car la cause y convie
11 doit être doux de mourir
(Quand se dépouiler de la vie
jbst travailler pour l'acquérir,
Puisque la céleste lumière
§i se trouve q_ii'eii la quittait,
i;qu'on ne vaine qu'en combattant
une vigueur mâle et guerrière,
Muons au bout de la carrière,
Où lu .couronne nous attend.
l^âS^SRfa comparé plusieurs extraits de
Uetlyeucle avee quelques-uns de Saint Ge-
«esf.et souvent à l'avantage de cette demie
«e .tragédie.
îbstrou a puiise le sujet de son
ce r^ird chargé de mépris qui lui mettait le
désespoir au cœur.
iewoulaisoublier, ajouta-t-elle, et mon ou-
bli était un pardon. Mais vous venez me parler
d'amoujv monsieur, à moi que yous avez voulu
traiter cosrnne la femme du vaincu. Ah c'est
trop d'audace, en vérité! et vous oubliez qu'en-
tre vous et moi, les 'événements, comme vous
dites, ont creusé un abîme, D'ailleurs, acheva-
it-elle avec un .sourire d'œne mortelle ironie.
f^i'ous êtes Autrichien, monsieur; je suis demeu-
XI
Hee.tor élaitdevenu pâle dfeet de honte
en écoutant la rude apostrophe de la comtesse.
Aucun mot ne put jaillir de sa gorçe crispée par
l'éniotion, et il se contentà de porter la main à
son cœur par un geste désespéré.
Un moment il chancela, comme .uv de ces
grands arbres déracines par la tcnipcle et qui
n'attendent pour s'aijuUre sourdement sù.rle sol
qu'un dernier souffle de vent, et comme eux,
sans doute, il fût tombé aux pieds de cette Yem-
me quituait'-aingi son amour et ses espérances
d'un seul mot, si, h quelqtics pas, derrière. \a
comtesse, une sili:out;tte d 'Lommc ne se fût brus\
quement dessinée.
Alors cet homme, en l'âme de qui i'orsueil
avait d'énergiques racines, cet homme fouaroyé
et qui semblait appeler la mort a son aide, re-
par enchantement: il te redressa lier et hautain
djuhaliu qu'fj éttiït; un sourire où la haine im-rj
pri'maif non stigfiipic irapliicat)^, 3ivjua ses !c-'
ichef-d'œuvre, dims On
Quand on représenta -cette pièce pour la
première fois,R©trou, qui l'avait-donnée aux-)
coméâjens pour 200 francs, allait être incar-
Le «succès fut si wançlque les'artistes lai
firent un don oionsidérabîe qui Mi permit de
^jtond on Soua Venceslas a la cour de
Loufe XV. M™6 de Pompadour y fit faire des
chai^gementsipar Marmontel.
iUo seul acteur se refusa à )jouer le tes^e
tronqué.
Ge fut Lekein, le grand observateur de Sa
tradition.
ou rencontra ,parmi les auteurs qui
traviillaient, avec lui; sur les plans du car-
dinal de Ridhelieu le grand Corneille, 'Qui
l'appelait affectueusement son père.
Quand le dd parut, «toute la'coterie du car-
dinal accabla l'illustre poète.
Rotrou fut le seul de tous les auteurs dra-
matimies qui 'prit sa défense et considéra
coimpe son maître celui qui-avait été si long-
tempe son éléve.
La; jeunesse de Rotrou fut orageuse, il était
joueur, et, peur se défendre contre les pertes
trop ^sensibles, il répandait, dit une tra-
ditionde sa.famille, dans un grenier, sous des
fagots. l'argent qu'il recevait des comé-
diens, étant abrcé ensuite de le chercher
pièce à ipièce, et se formant ainsi une réser-
ve que sa passion pour le,;jeu ne lui aurait
,pas peumiside conserver.
Toutefois, revenu, jeune encore, de ses é-
garemeiits, honoré par le roi (l'une pension,
il acheta une chargé de lieutenant particulier
au baillage de Dreux.
Et si la ville de Dreux, en lui élevant une
statue, honore l'homme de lettres, elle en-
tend .glorifier aussi le magistrat qai donna
aan subliiiïie exemple de courage et «fabnéga-
lion.
En la peste envahit la ville. Rotrou,
en cette circonstance, se montra grand ci-
k>Y«en autant qu il éiait grand poète, et, sourd
à la voix de son frère qui l'engageait à reve-
nir à Paris pour échapper au -fléau, il se dé-
voua à ses concitoyens, et fut atteint de la
contagion le 28 juin 1650, à l'âge de quaran-
te etun ans.
La veille même de ce jour, il envoyait à
son frère cette noble réponse
« Le salut de mes concitoyens m'est con-
» fié. j'en réponds à ma patrie, je ne trahi-
» rai ni l'honneur ni ma conscience. Ce n'est
» pas que le péril où je me trouve ne soit
» fort grand, puisqu'au moment où je vous
» écris on sonne pour la vingt-deuxième per^
» sonne qui est rmrte aujourd'hui. Ce sera
» pour moi quand il plaira à Dieu. »
C'est la mémoire de cet acte de dévoue-
ment civique que la ville de Dreux a voulu
Un ancien maire, Le Mésange, avait
vres; et lorsque M. de Verteuil s'approcha d'eux,
il avait l'attitude la plus naturelle" du monde.
Seulement, il avait eu le temps d'adresser à la
comtesse un de ces regards gros d'orages où le
désir de la vengeance t'emporte enfin sur l'a-
niour.:
C'était, en effet, M. de Verleuil qui, débarras-
sé enfin de M. de Franquépée aine, èt inquiet
de savoir la comtesse au bras de son cousin, ve-
nait ta rejoindre.
Mille pardons, madame, dit-il en saluant
Hector avec une froide courtoisie, trouhlerais-je
un entretien confidentiel?
-Nullement, répondit 1a comtesse. Nous cau-
sions de l'Allemagne avec M. de Maltevert.
En effet, dit Hector en rendant le salut.
.De la forêt Noire. poursuivit îi'ne Du-
rand.
Hector tressaillit de colère et regarda le com-
mandant; il crut voirun sourire iiùiécis éclairer
a demi son visage. Ce sourire était une raillerie
sourde.
Ah pensa le comte hors de lui, niais, dis-
simulant encore sa fureur, il a mon secret.
En effet, dit alors le commandant, mon-
sieur le comte a parcouru la foret Noire en tous
sens, je crois.
Ces mots, prononcés d'un ton moqueur, ne
Essaient plus de doute au comte. Le comman-
dant avait reçu les confidences de Mmo Durand.
xVh!- murmura celui-ci en lui-même, je
Liens (i«*nc ma vengeance. Voyons si elle (n'hu-
milier* (ojujours inipunértîfôit.
légué à cet effet une somme de fr., et,
en 1862, le monument fut mis au concours.
Jean Rotrou succomba le juin
quelques heures après avoir écrit à sonfrèr^'
la lettre sublime qu'on vient de lire.
Il fut enterré dans l'église paroissiale de
SaintJPierre de Dreux.
-La mort de Rotrou, fut le sujet proposé
par l'Académie française en 1811. -Ce fut
Millevoye, ce jeune poète trop'tôt enlevé aux
muses, qui remporta le prix.
Le morceau académique relate, avec un
suave sentiment et une grande purétede for-
me,; l'épisode que nous venons de raconter:
L'érection du monument de Jean Rotrou à
Dreux aura probablement lieu le 19 août
prochain, jour anniversaire de sa naissance.
TIMOTHÉE THIMM.
PARIS
Le Moniteur publie ta dépêche àuivante
Plombières;' 7 août
Hier Plombières était en fête. Des réjuuis-
sances et des jeux de toute nature avaient été
organisés par les .soins de l'administration mu-
pKiipale en l'honneur de son hôte auguste.
Le soir, la ville a été briliamnient illuminée,
et un charmant feu d'artifice a été tiré en pré-
sence de l'Empereur.
V Une affluence énorme de paysans venus des
Vosges etde la Haute-Saôneencombrait les nies,
et chaque fois que Sa>Majesté paraissait sur les
promenades, elle était acclamée avec le plus vif
enthousiasme.
L'Empereur continue à jouir d'une excelfente
santé.
L'Impératrice, partie hier matin il onze ettie-
mie ciu palais de Fontainebleau, s'est rendue
avec lé Prince Impérial à Saint-Denis, pour y
présidez, la distribution des prix de la Aîaison
impériale de la Légion d'honneur.
Après la solenuitér l'Impératrice a visité Fin-
firmerie ela remis un souvenir une jeune fille*
lauréate retenue au lit par la maladie.
L'Impératrice était de retour à Fontainebleau»
à six heures vingt minutes.
Les avocats à la cour. impériale de Paris se
sont réunis hier pour procéder à la nomination
d'un vingt et uniëine membre du conseil ires-
tant à élire.
Il y,a eu deux scrutins dans la journée, mais;
aucun' candidat n'a réuni la majorité. j
L'élection est renvoyée a vendredi. Il sera,.
s'il estnécessaire, procédé à un second lourde
scrutin.
La distribution des récompenses aux élèves
de l'Ecole des beaux-arts et aux artistes expo-
sants, se fera lundi 14, dans le Salon Carré,
au Louvre.
Le août doit avoir lieu, l'Il l'ad-
judication en six lots d'une grande quantité' de :111 il
sons situées a Bellevilleet à Mëtiilinpiitant. ¡¡fil) dc
livrer p:\ssage à la rue de ljutite-Viflette, passe au bas des buttes SaHit-Cliau-
mont, transformées en parc, traverse ltelleville, Mé-
niltyonlanl, pour aller pindre la porte de Uagnylet
Vous avez une excellente mémoire, je m'en
aperçois, monsieur.
Le commandant s'inclina.
Vous trouvez? dit-il.
.l'en suis persuadé, monsieur, et j'en suis
affligé pour vous,
En vérité! ricana M. de Verteuil.
Gui, dit. le comte, car Mmo Durand, que
voilà, et qui,, je le vois, n'a point de secrets pour
vous, doit vous avoir raconté notre 'rencontre
dans la forêt Noire.
La comtesse recula d'un pas, stupéfaite de
l'audace d'Hector.
Et cela, poursuivit-il avec un calme on
perçait sa froide et terrible ir-riiutiyn, avec de
minutieux détails, sansdoute.
Peut-être. murmura M. de Verteuil, non
moins étonné.
En ce cas, monsieur, reprit Hector, toujours
ealme et poli, je vous plains réellement de pos-
séder une excellente mémoire.
–r Pourquoi, s'il vous plaît?
Parce que vous vous souvenez bien 'certni-
nencent de tous ces détails, ce qui m'est fort dé-
sagréable.
-,le le comprends, dit le commandant avec
un sourire hautain.
Or, acheva Hector, quand un homme pos-
sède un secret qui me concerne, cet homme
me parait de trop en ce monde.
Et le comte, jetant à sa cousine un regard de
triomphe, tira délicatement un descS gants; cl l«
laissa tomber aux pieds du -commandant.
Mn'° Durand poussa un cri.
Mon Dieu! madamo. lui dit-il froidement.
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